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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !

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[Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower)

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MessageSujet: [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) Icon_minitime12.10.14 13:53

Année 289-Lune 10-Semaine 3-jour 5- début de soirée
Grand-Tour de Villevieille, quatrième étage, face ouest, salle d'entrainement.


Un coup résonna dans la pièce. Puis un autre. Encore une fois l'épée se soulèva dans les airs puis s'abbatit avec force sur le mannequin de bois. L'acier vint se ficher dans le bois et c'est avec peine que le cadet Hightower l'en retira, avant de lever à nouveau son arme. Il resta immobile un instant, jaugeant le pantin qui lui tenait lieu d'adversaire consentant. Seules ses épaules bougeaient sous le lin noir de sa chemise, soulevées par sa respiration rendue profonde et haletante par l'effort. Sur son front pâle perlaient des gouttes de sueur. L'objet était dans un sale étât. Des éclats de bois manquaient à son armature, et le mannequin penchait désormais vers l'arrière; quant au sac de toile rembourré qui l'entourait en tant normal, il avait depuis longtemps été ouvert par la morsure de la lame et gisait sur le sol, entouré de fétus de paille. Il serait certainement puni pour avoir ainsi abimé ce materiel qui ne souffrait habituellement que les coups des armes factices, mais pour Humfrey, rien ne valait une véritable lame pour faire passer sa colère. Car à ses yeux, ce n'était pas là un simple attirail d'entrainement, loin de là.Tenant son épée à deux mains, il prit une inspiration et porta un nouveau coup rageur. Alors qu'il passait sa fureur sur le pantin, il pouvait les voirs. Oui, il les voyaient, ces cheveux chatains et bouclés surmontant deux yeux clairs et transpirants de suffisance. Les yeux de Garlan Tyrell. La seule évocation de son nom dans ses pensées faisait frémir le jeune taureau de rage et de dégout. Dans son orgueil, il ne comprenait toujours pas comment le seul adversaire qui se fut montré à sa taille parmi les écuyers puisse n'être personne d'autre que ce garçon rondouillard et à l'allure ridicule. Certes, son frère ainé avait imposé qu'on le surnomma le "preux", mais qu'est ce qu'un surnom donné par un parent attentioné aux yeux d'une bande d'adolescents avides de prouver aux autres leur force?

Trop heureux de voir débarquer sur des terres acquises aux Hightower l'engeance Tyrell, c'est dans un même geste que tous les écuyers servant les chevaliers du guet de Villevieille s'étaient rassemblés derrière Humfrey, attendant avec impatience le duel qui opposerait le fils des Hightower à celui des seigneurs de Hautjardin. Il pouvait encore les entendre l'encourager, lui, leur champion, face à celui qu'ils n'avaient pas tardé à rebaptiser le "bulbe". Il n'y avait pas de mots pour décrire à quel point il s'était senti puissant, à ce moment précis, face à celui qu'il pensait à sa merci. Il avait savouré ce petit moment de gloire qui ne tarderait pas à se teinter d'amertume. Sûr de sa victoire, il avait chargé le Tyrell avec force, mais économie, après tout il ne doutait pas à cet instant là qu'un seul de ses coups, aussi retenu soit-il, suffirait à mettre au tapis le garçon grassouillet. Ce qu'il fit. Le premier coup qu'il porta envoya Garlan se coucher sur le sol poussiéreux. Humfrey s'était alors retourné sans omettre de gratifier son adversaire d'un regard supérieur. Mal lui en prit. Le vaincu s'était relevé et les écuyers de la maison Tyrell avaient rappelé le brun pour qu'il finisse la joute en véritable chevalier et non comme un barbare, autrement dit en désarmant son adversaire. Le sourire aux lèvres, Humfrey était revenu sur ses pas; mais son rictus triomphant ne tarda pas à s'évanouir pour laisser place à une expression plus surprise, ses sourcils froncés et ses machoires bientôt crispées par la frustration. Si sa force avait pu avoir raison du jeune garçon en traitre, elle se révéla insuffisante pour le désarmer à la loyale. Alors que leurs épées de bois s'entrechoquaient sous les applaudissements et les huées, ses camarades n'avaient d'yeux que pour sa vigueur et le rythme effreiné des coups qu'il portait, sans se rendre compte de la peine qu'il avait à percer les défenses de Garlan.
Au commencement, il avait été heureux de pouvoir tester les limites de son art sur un adversaire qui, contrairement à ses frères d'arme, ne semblait pas effrayé par sa force et ne se limitait pas à la simple défense, car il arriva qu'il assène des attaques sur l'épaule et la hanche du Hightower. Mais au fur et à mesure que le duel se prolongeait, sa colère grandissait de ne pouvoir y mettre un terme. Après dix interminables minutes de joute, il réussi pourtant à forcer le Tyrell à lâcher son arme, dardant sur lui des yeux pleins de fureur et défi, comme pour le décourager d'essayer encore une fois de lui tenir tête.

Si personne ne lui avait fait remarqué en face ce qu'il savait déjà, il était pleinement conscient que seule son endurance avait eu raison de Garlan qui l'égalait pleinement, voire le surpassait dans le maniement de l'épée. Quelques années d'entrainement supplémentaires et le garçon grassouillet pourrait bien à son tour lui faire mordre la poussière dès les premières secondes du combat. Cette perspective seule suffit à le faire exploser de rage. Envoyant son épée frapper le cou du mannequin dans un geste formidable, celui ci se rompit et la tête de bois alla rouler sur le sol de pierre jusqu'au pas de la porte qui s'ouvrait lentement. Un courant d'air se créa, forçant l'air marin à s'engouffrer dans la pièce par les fenêtres grandes ouvertes, faisant se gonfler le tissus noir de sa chemise et soulevant sa chevelure tout aussi sombre. Serrant un poing rageur autour du pommeau de l'épée, convaincu que la personne qui venait ainsi interrompre sa vengeance imaginaire n'était autre que son moralisateur de frère, il se tourna brusquement vers la porte.

-Sors d'ici! Hurla-t-il, furieux et énervé d'avance des remontrances qu'allait lui adresser celui qu'il pensait être Gunthor.




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Lynce Feunoyr




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Age du personnage: 27 ans
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Lynce Feunoyr
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) Icon_minitime13.10.14 21:51





Evidemment que Lynce était là, qu’elle avait assisté au combat et encouragé son frère avec ferveur, qu’elle avait serré les poings un peu vite en voyant le gamin tomber, qu’elle avait ragé en entendant les partisans de Tyrell appeler son frère à continuer le combat. Evidemment qu’elle avait été déçue de le voir rencontrer tant de difficultés face à Garlan, et que son cœur battait la chamade quand il frappait et s’arrêtait quand l’autre frappait. Elle méprisait les intendants Tyrell autant qu’elle haïssait sa sœur Alerie qui avait tout manigancé et elle aurait tout donné pour que les armes ne soient pas en bois mais en acier tranchant et que le garçon grassouillet se vide de son sang sur la lice. Elle aurait plus encore apprécié la scène en sachant la peine de sa sœur, la mère de l’écuyer. Mais quand Humfrey avait enfin désarmé Garlan, elle s’était vue lui arracher le cœur elle-même tant ce dénouement tardif était déshonorant pour son frère, pour elle, devant tout Gran-Tour, devant tous les hôtes, devant son futur époux. L’instant d’après, elle quittait la lice en serrant les dents et ruminait une vengeance glaciale et brulante à la fois. Elle le voyait s’étouffer dans son propre sang et retrouva le sourire l’espace d’un instant avant de revenir à la réalité. Elle ne pouvait pas le tuer, pas tout de suite, pas ici et pas comme ça, mais un jour il payerait, un jour ils payeraient tous, ses sœurs, sauf Malerie, son père qui ne la mariait pas à un Prince et ceux qui n’avaient pas cédé à son charme d’une manière ou d’une autre. Bref, tous ceux qui ne le regardaient pas comme la déesse de l’amour elle-même.

__ Ma tendre promise, vous allez bien ? Vous ne devriez pas vous promener ainsi seule dans les couloirs, le château est envahi d’invités venus pour notre mariage et je crains pour votre sécurité. »

Jorah Mormont avait le double de son âge, mais il avait gagné le Tournoi et il était fou de Lynce. Elle adorait ça, le voir fondre dès qu’il la voyait. Elle en jouait, elle en avait joué dès le premier instant, quand elle lui avait fait porter ses couleurs et elle continuait de jouer avec délectation, lui offrant l’image d’une jouvencelle parfaite dont la sensualité n’attend que la nuit de noces pour s’exprimer. Elle ignorait encore à quel point elle allait regretter ce geste, elle ignorait que Jorah s’avèrerait être un perdant en plus d’être un vieux nordien rustre et froid tout comme ses sœurs et sa foutue île. Le mariage était prévu et s’annonçait grandiose, les hôtes affluaient en masse, Gran-Tour était pleine à craquer et Lynce continuait à jouer sans se rendre véritablement compte de l’échéance qui approchait. Séduire, charmer, rendre les hommes fous d’amour et de désir avait toujours été un jeu pour elle, un jeu et rien de plus. Pourtant ce mot, « promise » rendait les choses soudainement bien plus réelles, et interminables, seulement pour le moment, seules les belles toilettes qu’elle porterait et la décoration comptaient. Malgré son éducation qui n’avait eu de cesse de l’y préparer tant bien que mal, la notion de mariage, d’union devant les Dieux, à vie, était bien abstrait pour la belle brune. L’héritier de l’Île aux Ours était un vieil homme à ses yeux, il mourait vite, mais avant elle aurait un fils, il hériterait et elle serait régente et à nouveau libre de coucher avec qui elle voulait. Mais elle n’eut pas d’autre choix que de le laisser docilement l’escorter jusqu’à ses appartements tout comme elle n’aurait d’autre choix que d’être sa femme pour les années à venir.

__ Je vous remercie de votre aménité mon preux chevalier, j’appelle de mes vœux la première nuit ou vous pourrez entrer dans ma chambre et toutes celles qui suivront. Mais je suis en sécurité maintenant, aussi devez-vous me laisser, hélas. Ne laissons pas les ragots des jaloux ternir notre mariage. »

Une fois seule, Lynce posa son oreille sur sa porte jusqu’au moment où elle sut qu’il s’était assez éloigné pour qu’elle puisse sortir en paix. Elle se mit alors à la recherche de son frère qu’elle finit par trouver là où il aimait tant passer ses nerfs, évidemment.

Alors que la belle brune entrait, une tête de bois roula à ses pieds, elle la suivi des yeux jusqu’à ce qu’elle s’arrête en touchant sa lourde robe de brocard or et argent. Avec un sourire empli de tendresse, elle leva alors ses yeux vers son frère en suivant plus ou moins la trajectoire suivie par la tête. Elle repoussa délicatement la tête du bout du pied et s’avança vers Humfrey.

__ Dommage que ça ne soit pas sa tête, n’est-ce pas mon cher frère ? Elle aurait au moins aussi bien roulé ne penses-tu pas ? »

Elle s’approcha encore alors qu’il lui avait demandé de sortir. Premièrement Lynce n’en faisait qu’à sa tête, deuxièmement elle savait que cela ne s’adressait pas à elle, troisièmement, cette rage qu’elle ressentait en lui l’excitait au plus haut point.

__ Cet idiot de Garlan ne pourra jamais être meilleur que toi. Il a été bien formé, certes, mais cela ne fait pas de lui un homme comme toi. Tu as la force et la résistance du Taureau mon frère bien aimé. Tu es plus tenace, plus dur qu’il ne le sera jamais. Savoir se battre est une chose, savoir tuer en est une autre et sur un champ de bataille, on tue ou on meurt… »

Elle lui caressa la joue puis approcha lentement ses lèvres de son oreille en prenant le temps de humer son odeur pour y murmurer quelques mots supplémentaires :

__ Je sais que tu rêves de le transpercer, crois-moi, je rêve du jour où tu le feras, et j’espère de tout cœur être présente. »

Elle soupira sensuellement en éloignant son visage du sien.



Dernière édition par Lynce Feunoyr le 19.07.16 15:46, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) Icon_minitime21.10.14 22:51

Ses mots furieux moururent au bord de ses lèvres. Sur le pas de la porte, nulle trace de ce frère si énervant et attendu, presque désiré afin de pouvoir se battre contre autre chose qu'un ennemi factice; mais sa soeur. Son poing se desserra légèrement, laissant son arme toucher le sol dans un tintement discret. Si douce et éblouissante Lynce, dans sa robe dont l'or et l'argent refletaient les filets de lumière du soleil qui s'effaçait doucement derrière l'horizon. Son cri ne lui était bien evidemment pas adressé, mais son regard de glace resta braqué, dur et impitoyable sur cette apparition si pure.

__ Dommage que ça ne soit pas sa tête, n’est-ce pas mon cher frère ? Elle aurait au moins aussi bien roulé ne penses-tu pas ? »

La jeune femme, loin de redouter la colère ou la force du bras de son frère, s'avança avec l'assurance toute guerrière qu'elle avait fait sienne depuis longtemps face à lui. Une absence de peur qui l'irritait d'autant plus que son orgueil venait d'essuyer ce qu'il considérait être un échec. La respiration du brun se faisait plus profonde à mesure qu'elle approchait, comme pour mieux se calmer de cette présence qu'il adorait habituellement mais qui en cet instant lui faisait ressentir tout le poids de sa honte. Pourquoi se bornait-elle à avancer? Ne pouvait-elle pas repartir faire les beaux yeux à son fiancé dégarni? Il détourna un instant le regard, exaspéré, avant de le poser à nouveau sur Lynce, avec une douceur qui était éclipsée par sa colère. Ecrasé par un malaise presque viscéral tant il se sentait souillé par sa faiblesse lors du combat contre le Tyrell, c'est par un pur réflexe que sa main se referma de nouveau sur le pommeau de l'épée qui racla le sol de pierre. Mais il ne se permettrait pas de violenter sa soeur, ils le savaient très bien tous les deux. D'ailleurs leur lien ne manquait pas d'en surprendre plus d'un quand on connaissait la dureté d'Humfrey à l'égard de la gente féminine, qu'il considérait ouvertement comme inférieure. Son ainée possédait tout ce qu'il détestait chez les autres femmes, que ce soit son arrogance jusqu'à sa manie de séduire consciemment ou non à peu près tout regard mâle qui se posait sur son visage, elle l'agaçait profondément. Et pourtant l'affection et l'admiration que lui portait Humfrey étaient plus profondes encore et bien réelles, toutes deux semblaient faites pour durer toujours.

-Tu as donc tout vu...Murmura-t-il avec une pointe de désespoir dans sa suffisance pleine de rage.

Quel les sept étaient cruels de punir ainsi sa soif de gloire! pensa-t-il en imaginant le malaise de ceux qui l'avaient soutenu alors que dans son coeur il perdait peu à peu le duel.

__ Cet idiot de Garlan ne pourra jamais être meilleur que toi. Il a été bien formé, certes, mais cela ne fait pas de lui un homme comme toi. Tu as la force et la résistance du Taureau mon frère bien aimé. Tu es plus tenace, plus dur qu’il ne le sera jamais. Savoir se battre est une chose, savoir tuer en est une autre et sur un champ de bataille, on tue ou on meurt… »

Ses mots flattaient son orgueil blessé avec le talent et la force de la vérité et son coeur s'accélérait, comme si cette promesse que lui faisait sa soeur était réellement empreinte d'une puissance magique et sombre. Il frissonna en sentant sa main se poser sur sa joue. Toute autre personne qui se serait permise une telle familiarité aurait eu vite fait de regretter son geste. Mais une fois encore, c'était Lynce, et elle le pouvait. Humfrey était immobile. Ses yeux restaient comme fixés sur la silhouette imaginaire d'un ennemi situé derrière elle et sur lequel il dardait tout sa haine. Il était pourtant concentré sur la douce sensation de la peau de sa soeur sur sa joue. Ce contact l'appaisait autant qu'il le dérangeait. Légèrement mal à l'aise, le cadet déglutit alors qu'il se souvenait de cette scène à laquelle il avait assisté malgré lui, entre sa soeur et son frère, Gunthor. Une scène qui, si elle n'avait pas été vue par lui, mais par leur père ou encore un Tyrell, aurait considérablement assombri l'avenir de ses deux ainés. Depuis, il avait l'impression de voir sa soeur sous un jour tellement nouveau que parfois elle lui semblait étrangère dans ses manières, et même, quelques fois, malveillante. Mais ce n'était là que les conséquences de la confiance qu'il avait perdu en ceux qu'il considérait jusque là comme ses plus proches amis, ou du moins, c'était ce qu'il préférait croire. En effet, il se méfiait de cette relation qu'entretenaient Gunthor et Lynce comme si elle avait été vénéneuse, contagieuse. Comment un tel lien pouvait se créer entre deux membres d'une même fratrie? Il ne le comprenait pas, ou plutôt, il refusait de le comprendre. De ce souvenir, il gardait un dégout presque conventionnel et il était difficile pour un être aussi émotif que lui de maintenir secret une telle atrocité.

__ Je sais que tu rêves de le transpercer, crois-moi, je rêve du jour où tu le feras, et j’espère de tout cœur être présente. »

Elle caressa son cou d'un souffle léger puis s'éloigna. Leurs regard se rencontrèrent à nouveau. Il sourit. Décidément, il n'y avait dans toute sa famille pas d'esprit qui ressemblait le plus au sien que celui de sa soeur; à croire qu'ils avaient été forgés dans le même moule tant ils partageaient le goût de la violence et de la victoire. Bien sur qu'un jour il vengerait cet affront en ôtant la vie du Tyrell, bien sur qu'il offrirait ce trophée à sa soeur bien aimée, et son sang versé n'aurait pas plus de valeur que celui d'un vulgaire gibier à leurs yeux.

-J'ai du mal à réaliser que de telles atrocités sortent de ces lèvres quelques heures seulement avant ton mariage...Ronronna-t-il, moqueur et affectueux, tout en levant à son tour sa main gauche vers le visage son interlocutrice. Tenant doucement son menton il effleura d'un lent geste du pouce ces mêmes lèvres qui venaient de parler.

Il la regardait, ses pomettes, ses cheveux sombres qu'ils avaient en commun, ses yeux aussi impitoyables que les siens. Il avait envie de lui dire à quel point il regrettait de ne pas avoir partagé plus de temps avec elle dans cette enfance commune qui prendrait fin dès qu'elle serait faite épouse. Il avait envie de lui dire à quel point il lui était douloureux de la voir partir rejoindre la couche d'un homme aussi banal et indigne d'elle, à quel point il l'aimait. Mais sa défaite l'avait rendu amer, et son amertume surpassait de loin sa raison. Son immaturité avait mélangé et fait ressortir ses souvenirs et ses vieux démons; et une furieuse et dangereuse envie de taquiner sa soeur le titillait à présent. Il avait envie de jouer avec le feu. Son sourire se fit plus froid, la lueur moqueuse de son regard se teinta de cruauté alors que la prise de ses doigts sur son menton se faisait de plus en plus ferme.

-Et toi qui aimes tant le sang, ma chère soeur, seras-tu là le jour où mon épée ouvrira la poitrine de Gunthor?

Son ton innocent ne pouvait pas tromper Lynce. Elle était bien trop futée pour comprendre le soudain revirement de son frère et à quoi il faisait allusion en menaçant ainsi son ainé. Il avait beau n'être agé que de quinze ans, il était rare qu'il fit des menaces en l'air ;et elle avait été trop de fois témoin de ce qu'il était capable d'accomplir pour la plus insignifiante rancune qu'il pouvait avoir pour savoir ce qu'il pouvait envisager de faire subir à Gunthor.
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) Icon_minitime30.10.14 0:20





Tout chez Humphrey, de sa force et sa violence, de sa sensualité à sa folie assassine faisait frémir de désir la belle brune. Il y avait les hommes, et il y avait l’homme, lui était l’homme, quelle tristesse qu’il soit son frère cadet, comme elle aurait préféré devenir sa femme à lui plutôt qu’à nul autre. Mais alors, peut-être que tout aurait été fort différent, s’il avait toujours été gentil et doux avec elle, l’aurait-il été avec une autre que sa chère sœur ? Elle ne pensait pas à cela, elle l’aimait, comme une sœur et bien plus encore, un lien spécial les unissait. Néanmoins, elle le craignait, elle savait ce dont il était capable à la moindre erreur de sa part, elle savait qu’à chaque instant, elle risquait de s’attirer ses foudres, voire pire. Mais le pire c’était que c’était ça qui l’attirait tant chez lui, qui lui plaisait tant, qui la poussait à s’approcher dangereusement comme on s’approche d’un lion affamé, doucement prudemment, pour le défi que ce jeu représente, pour le risque. Il était si beau, si puissant, il était un taureau féroce qu’elle tentait d’apprivoiser avec ces armes, son charme, son corps, ses gestes et ses mots.

__ J’ai vu mon orgueil de sœur touché au cœur et ton orgueil de Hightower blessé chercher la solitude plutôt que des bras aimants, comme toujours. Pourtant, tu le sais, je suis là même quand tu refuses de parler, je suis là pour te regarder comme nulle autre ne te voit mon taureau sauvage. »

Elle ignorait qu’Humphrey avait eu l’occasion d’apercevoir ses ébats avec Gunthor, elle avait depuis si longtemps essayé de le séduire sans y parvenir, son autre frère avait été bien plus facile à avoir, mais était-ce lui qu’elle voulait ou plutôt celui qui lui faisait face ce jour ? Elle les désirait tous, elle désirait qu’on la désire, elle voulait qu’on l’aime et qu’on l’admire, qu’on la choie, qu’on la séduise, qu’on soit fou d’elle t qu’on fasse d’elle une Reine. La medium ne le lui avait-elle pas prédit ? Serait-elle reine de l’île aux Ours ? Quelle était donc cette mascarade ? Plus elle y réfléchissait et plus elle comprenant le piège dans lequel elle s’était fourrée elle-même, l’éloignement et la mort de son rêve, pourquoi Leyton laissait-il faire cela ? Comment pouvaient-ils tous cautionner un tel affront ?

Lynce sourit à son cher frère alors que celui-ci lui répondait d’un air moqueur en tenant son menton. Les yeux plongés dans les siens, elle s’y perdit quelques instants, puis elle entrouvrit la bouche sous son pouce et ferma doucement les yeux en soupirant.

__ Mon mariage ? Il n’est pas mien, je ne l’ai pas choisi, je ne pensais pas qu’en le laissant porter mes couleurs, nous en arriverions là. Je ne pensais pas qu’il aurait l’audace de demander ma main à père, et moins encore que notre géniteur accepterait. Je pensais qu’il nous restait encore bien des années de bonheur à partager à Gran-Tour et me voilà contrainte de te quitter et de partir à l’autre bout du continent. Était-ce naïveté de jouvencelle que de voir être couronnée Reine d’Amour et de beauté un fois dans ma vie sans que cela ne prête à des conséquences aussi terribles ? »

Une larme coula sur sa joue et un air las et suppliant et mélancolique envahit son visage. Elle prenait à l’instant la pleine mesure de ce qui allait advenir, elle allait quitter Villevieille et ses frères adorés, elle allait partir si loin. Son propre père l’abandonnait au premier venu et l’éloignait de tout ce qu’elle aimait, de tous ceux qu’elle avait de plus cher. Un simple mot, oui, une simple geste avait suffi à faire basculer le conte de fée en un destin incertain, sombre et froid comme le Nord. Elle était assez instruite pour avoir entendu bien des choses sur l’Île aux Ours et aucune ne lui donnait envie d’y vivre. La devineresse l’avait pourtant dit, elle serait Reine, d’amour et de beauté seulement ? Peut-être finalement, les prophéties étaient parfois si floues. Peut-être pourtant n'était-ce pas cela, peut-être n’était-ce pas si triste, pas la fin de tous ses rêves, elle avait aussi dit que les Dieux empruntaient parois des chemins bien étranges pour arriver à leurs fins, il ne fallait donc pas perdre espoir. Mais, pour elle qui aimait le faste et la musique ainsi que le soleil du sud, la simple idée de la neige et de l’isolement lui donnait envie de pleurer.

__ J’aurais tant aimé avoir un frère assez courageux pour me sauver de ce destin que je n’ai jamais souhaité, de cet homme que mon corps et mon âme rejettent… Mais j’imagine qu’il est trop tard pour reculer. Ce soir, les hommes arracherons ma robe et me porterons jusqu’à la couche nuptiale pour que mon époux me fasse sienne jusqu’à ce que la mort nous sépare. Seras-tu parmi eux ? Je préférerais que tu m’emmené loin, mais si tu es là, peut-être aurais-je moins peur, tes yeux, ta présence me rassureront et m’aideront à affronter cette noce sans trembler. J’ai peur mon frère bien aimé, pas de ce qui se passera ce soir, mais de tous les autres, donnes moi un peu de ton courage et de ta force et je serais une Hightower maintenant et pour les années qui suivrons. »

Humphrey menaça Gunthor sans crier gare. Lynce mit quelques secondes à se rendre compte qu’il avait cité leur frère et non Garlan ou autre, elle se rendit compte aussi que ses doigts s’étaient faits plus fermes sur son menton. Elle frissonna, de peur et d’envie mêlés. Oui la peur la tenaillait, tant pour son mariage que pour ce que mijotait son frère, mais elle préférait l’affronter lui plutôt qu’une vie misérable sur une île glaciale. Quoi qu’il en soit, elle savait ce que cela signifiait, elle n’avait pas besoin de savoir ce qu’il avait vu ou non pour comprendre qu’il était jaloux de la relation qu’elle entretenait avec son aîné. Peut-être était-il temps de lui faire comprendre qu’elle l’aimait et le désirait autant, peut-être plus.

__ Gunthor ? Pourquoi voudrais-tu sa mort ? Possède-t-il quelque chose que tu désires ? »

Moi ? Bien sûr, mais tu as toujours gardé tes distances, pourquoi ? Peut-être étais-tu trop jeune ? Qu’importe, si tu veux maintenant que nous partagions mes derniers ébats de jouvencelle, se sera avec plaisir. Je garderais ce souvenir cette nuit et les prochaines, à chaque fois qu’il me touchera, je fermerais les yeux et c’est toi que je verrais, toi que je sentirais. Se dit-elle en l’observant avec attention, en scrutant son regard pour y apercevoir ce qu’il ressentait et ce qu’il voulait, pour savoir si elle devait se réjouir ou fuir. Une nouvelle vague de chagrin l’envahi pendant qu’elle pensait que l’homme qui allait la posséder, au moins officiellement, était un vieux croûton du Nord sans grâce. Elle se sentait salie par ce choix, par ce mariage non encore consommé, humiliée.



Dernière édition par Lynce Feunoyr le 19.07.16 15:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) Icon_minitime16.11.14 0:00

De toutes les armes qu'elle possedait, il y en avait bien une qui ne manquait jamais de le blesser plus profondément que les autres. Plus douloureuses encore que l'égoisme de sa soeur, plus pénibles que son visage faussement angélique, et plus insupportables que son esprit volage, voilà ce qu'étaient pour Humfrey ses grands yeux pleins de larmes. Oh, il avait appris à s'en méfier avec les années, de ces deux pièges ambrés et ourlés de longs cils noirs. Une leçon qu'auraient du apprendre bien des hommes qui étaient tombés dans ses filets, car Lynce savait pertinemment que certains hommes n'étaient jamais plus attirés par une femme que lorsqu'elle était clairement en détresse et en position de faiblesse. Aussi, Humfrey ne savait que décider de ces larmes-ci et un doute insupportable le rongeait alors qu'il la regardait. Etait-ce encore une des ses manipulations ou un de ses caprices enfantins? Ou était-elle réellement perdue et vulnérable comme elle pouvait si bien le laisser croire? Comme il était douloureux cet espace laissé vide dans son coeur par la confiance qu'il portait autrefois à sa chère soeur.
Cet abîme de doute et de méfiance qui s'était installé entre eux depuis qu'il avait vu son vrai visage lui semblait insurmontable car il craignait de ne plus jamais pouvoir faire confiance à Lynce. Leurs comportements respectifs étaient si instables, si violents et passionnés que seule la discorde semblait se profiler à l'horizon de leur vie commune.

Mais à l'instant présent leurs visages étaient proches,si proches. Bien plus proches qu'ils ne l'avaient jamais été depuis des mois. Et une chaleur montait dans sa poitrine alors qu'il se surprenait à penser à quel point ces lèvres que carressait son pouce devait être douces à embrasser. Le doute de nouveau. Puis l'envie. Un éclair de désir fulgurant et la distance qui les sépare s'amenuise encore. Mais il suffit d'un nom prononcé par ces mêmes lèvres pour lui faire réaliser la réalité, ses règles qui la régissent, et pour l'éloigner à nouveau.
_ Gunthor ? Pourquoi voudrais-tu sa mort ? Possède-t-il quelque chose que tu désires ? »

Il repoussa sa soeur en lachant violemment son visage et se retourna vivement, à tel point qu'il ne se rendit pas compte que la pointe de la lame qu'il tenait effleura dangereusement la robe de la jeune femme dans son mouvement emporté. Encore une fois, l'animosité la plus totale s'etait installé dans son regard de glace, il fit quelques pas, furieux et resserra sa prise sur son arme. Il voulait échapper à cette invitation qu'il avait lu dans les yeux de sa soeur et qui le hantait, mais qui, mélée au nom de son frère, ne lui inspirait que le dégout. Il lui tournait le dos et se sentait comme le taureau qui à peine entré dans l'arène la parcourt dans la quête désespérée d'une échappatoire, d'une porte. Il fixait l'ocean par la fenetre, sentait le vent dans ses mèches noires, tentait de comprendre. Mais il ne pouvait échapper à lui même alors il lança, railleur et haineux, tout en parcourant la pièce:

-Tu crois que je suis jaloux? Moi, de Gunthor? Un sourire en coin cynique ourla ses lèvres. Et que voudrais-tu que je lui envie? Ses livres? Son esprit aussi plat et son ambition si minime que même un enfant des rues pourrait le doubler? Ses bras qui ne peuvent qu'à peine soulever une épée?! Avec force, il fendit l'air de sa propre arme comme pour mieux appuyer ses dires avant de la soulever pour l'appuyer nonchalament sur son épaule. C'est triste à dire, mais notre frère est si insignifiant que je doute qu'il puisse réellement "posséder" quelque chose. Et si c'était le cas, et que je désirais cette chose qui lui appartenait, je n'aurais qu'à tendre la main pour la lui prendre.

Il lui adressa un regard appuyé, l'assurance des grand conquérants inscrite dans les traits de son visage, puis il détourna les yeux.

-Ennuyeux, faible, froid, vieux avant l'âge. marmonna-t-il dans sa barbe avant de reprendre d'une voix plus claire. Tu as des gouts très particuliers, Lynce. Tu devrais te réjouir que père ait accepté de donner ta main à Ser Jorah Mormont, car c'était aussi ton rêve n'est ce pas? Il ne la regardait pas, contemplant les murs et les meubles, ignorant plus encore la détresse de sa soeur, crachant son venin. Quel beau souvenir tu pourras raconter à tes enfants, ainsi qu'aux miens! Tu leur conteras ce jour où tu fus couronnée la plus belle femme de Westeros, tu leur décriras en détail ces quelques minutes d'alégresse que tu avais appelé de tes voeux et dont tu paieras le prix jusqu'à ce que les rides creusent ton visage et fassent oublier pourquoi on t'avait couronnée. Quelle belle, belle et longue vie tu t'apprêtes à connaitre ma chère soeur.

Il s'avança encore de quelques pas de la démarche pleine d'une force animale qui le caractérisait.

-Hélàs, je ne peux pas accepter ta requête. Je ne ferais pas partie de ceux qui t'amménerons à ta couche nuptiale, d'ailleurs, je ne ferais pas non plus partie de ceux qui profiterons du festin, ni même de la beauté de la cérémonie que mère a du mettre en oeuvre pour la noce. Ce soir je serais au guet. C'est là qu'est ma place et non pas parmi les gerbes de fleurs ou les restes de ta robe en lambeaux. Si tu as besoin du courage et de la force d'un Hightower demande à un autre de nos frères, il y en a tellement, les dieux en forceront bien un à se dévouer pour toi.

S'il dardait sur la jeune femme des yeux pleins d'une rage moqueuse, son esprit lui, était embrouillé. Par les septs. Il avait du mal à comprendre totalement pourquoi il avait tenu de tels propos. Etait-ce réellement tout ce qu'il avait trouvé pour prouver à sa soeur à quel point il était loin d'avoir la moindre raison d'envier son ainé ou bien n'était-ce que l'expression de l'incompréhension qu'il ressentait face à l'attirance qu'avait Lynce pour Gunthor? C'était de la jalousie, rien de moins que l'épanchement d'un gamin. Il venait de le comprendre. Il venait aussi de comprendre qu'il y avait toutes les chances pour que sa soeur l'ait ausi compris. Mais sans doute le savait-elle depuis plus longtemps que lui. Cependant, plus que cela, la violence dont il faisait présentement preuve envers sa soeur le surprenait lui même. Pourquoi avait-il à ce point envie de la malmener, pourquoi? Etaient-ce ses sentiments qu'il venait d'accepter, était-ce le marriage?

Ses pas menaçants le menèrent à nouveau vers elle. Humfrey réalisait alors qu'il s'approchait d'elle qu'il voulait seulement se prouver à lui même qu'il pouvait la laisser partir rejoindre son futur époux sans intervenir, il voulait se débattre une dernière fois avant de la pousser à quitter Grand-Tour. La faire fuir, peut-être couper leurs liens une bonne fois pour toutes? La violence avait toujours été son seul moyen d'expression, du moins c'était ce qu'il pensait. Il déglutit. Toutes ces émotions contradictoires, l'imminence de la cérémonie, le départ de sa soeur, tout cela le perturbait énormément. Et il lui semblait, malgré les apparences, qu'il était aussi perdu que sa soeur à cet instant.
Il s'arrêta à quelques pas de distance de Lynce, lui faisait face. Et alors qu'il prenait une nouvelle inspiration pour poursuivre sa torture, tous ces malheurs se matérialisèrent dans le regard de sa soeur et toute la détresse qu'il y lut le toucha en plein coeur. Mais il n'y avait rien qu'il puisse faire, le contrôle glissait lentement d'entre ses mains et toutes les portes se refermaient les unes après les autres dans son esprit découragé. De sa vie, jamais il ne s'était senti aussi impuissant. Toute la colère, toute la haine et toute la violence s'effondrèrent dans son regard bleu laissant apparaitre son chagrin et sa propre détresse . Il murmura presque:

-Oh Lynce, idiote que tu es. Je ne peux pas te sauver de quelque chose que tu as voulu.
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) Icon_minitime29.11.14 16:23





Trop tôt petite sotte ! Bien trop tôt, ou trop tard. Quelle erreur ! Humphrey était une proie bien plus difficile à ferrer que la plupart des autres qui étaient déjà tombées dans ses filets. Mais c’était probablement la plus belle des raisons pour insister, ça et le fait qu’il soit son frère, ce qui était probablement lié puisqu’il la connaissait mieux que quiconque. La victoire n’en serait que plus belle et plus douce. La victoire, le pouvoir de sa beauté sur les hommes, le désir, voilà tout ce qui animait la brune qui reprenait son souffle. Quand à l‘amour, l’amour était comme la haine, non pire, plus volatile encore, plus éphémère, mais si puissant. Oui, elle aimait son frère, elle aimait celui-là et aussi les autres, Gunthor compris, elle les aimait tous à sa manière, et un peu plus qu’elle n’aimait ses amants ou n’importe quel autre homme. Elle les aimait plus que des frères mais pas tout à fait comme elle aimait les mâles, elle n’avait pas besoin de voir dans leurs yeux le désir, son propre reflet, leur amour pour elle-même pour les aimer, elle avait en revanche toujours besoin d’être aimé. Et depuis que cette affection pure avait disparue des yeux de son père, elle en avait plus que jamais besoin.

La brune, violemment repoussée par son frère, trébucha, manquant de tomber en poussant un petit cri aigu, surprise et craignant le pire en sentant la pointe de l’épée de son frère lui entailler légèrement la cuisse. Une fois rééquilibrée, elle resta à regarder le sang remplir doucement la griffure dans le trou de sa robe puis couler dessous. Catastrophée, elle leva les yeux vers son frère qui ne la regardait plus. Les larmes silencieuses qui coulaient sur ses joues étaient sincères. Elle venait de redevenir une petite fille qui regrette un jeu un peu trop violent avec son frère après s’être fait mal et avoir salit ses robes. Elle eut à peine le temps de se reprendre qu’une lame était posée sur son épaule, celle de son très cher frère adoré qui l’insultait désormais. Elle allait répondre, mais elle pleurait à chaudes larmes et sa voix fébrile ne pouvait dire ce qu’elle avait sur le cœur en cet instant. Elle ferma donc la bouche et serra les dents, gonflant sa poitrine pour reprendre un peu de consistance, se donnant le temps d’écouter le beau brun avant de dire quoi que ce soit, ruminant ses mots si durs comme autant de coups de poignards. Encore une fois, sa famille la trahissait, son propre frère, son frère préféré, son frère bien aimé, le seul pour qui elle pourrait prendre un risque. Le seul qui la comprenait, pensait-elle. Ses espoirs, sa foi en lui s’étiolait à mesure qu’il parlait. Tout se mélangeait dans son esprit et dans son cœur : amour, désir, affection, désespoir, haine, rage, chagrin… une vague de sentiments contradictoires la submergeait comme jamais elle n’avait connue. Était-ce là la preuve qu’elle l’aimait plus que n’importe qui d’autre ? Oui. Mais c’était aussi la preuve que l’amour fait mal, toujours, que rien ne peut blesser d’avantage qu’un amour déçu, bafoué, foulé au pied par l’être tant contemplé.

Lynce savait ce qu’il était en train de faire, elle le comprenait, elle aurait fait la même chose à sa place, mais elle ne pouvait pas accepter d’encaisser simplement ce qu’il venait de dire sous prétexte qu’il était, lui aussi blessé. Lui, sa vie n’était pas gâchée à cause d’un mauvais choix minime, il devait être là pour elle, ils avaient toujours été là l’un pour l’autre et voici qu’il la rejetait comme un jouet dont il se serait lassé ? Non, il devait comprendre lui aussi…

__ Maintenant que ma vie m’échappe je sais que je me suis fourvoyée, je sais que je risque fort de le payer tout le reste de la vie, mais je n’en sais que mieux ce que je suis, ce que je veux, et ce qui est important. Je sais qui j’aime vraiment. Mais je sais aussi depuis toute petite que cette personne, je ne peux pas l’épouser, je sais depuis mon enfance que le bonheur en amour m’est interdit, alors j’ai cherché le bonheur ailleurs, longtemps. Je me suis perdue entre l’amour et le désir car le plaisir aussi éphémère soit il est un bonheur accessible, facile. Je me suis étiolée dans cette recherche d’absolu et de passion, mais j’ai aussi appris combien l’amour, le véritable amour, se paye cher, combien il déçoit, combien il blesse, et que le bonheur qu’on vous y promet n’est qu’une chimère. »

Elle avait parlé d’une voix douce et mélancolique, comme si le poids du monde reposait soudain sur ses épaules. Jamais elle n’avait mis de mots sur tout cela, c’était la première fois qu’elle analysait ainsi son comportement, la première fois qu’elle se l’exprimait aussi clairement. C’était si douloureux qu’elle avait l’impression de mourir à petit feu à mesure qu’elle parlait. De nouveau les larmes coulaient sur ses joues.

__ Tu viens de me le prouver une fois de plus. Je ne peux avoir confiance en personne, je ne peux être heureuse grâce à personne, avec personne, je ne dois aimer personne d’autre que moi-même. » dit-elle en haussant progressivement le ton. « Aimer me tuera et je préféré mourir pour mes rêves que pour ceux d’un autre, la passion dont je suis capable est à la fois ma force et ma pire ennemie, elle me fait perdre la raison et pourtant, à chaque fois je suis déçue, mais je ne sais pas faire autrement, je ne sais pas aimer autrement. Je dois avoir l’impression que je me noie pour me sentir respirer je dois avoir l’impression de mourir pour me sentir vivre. »

La brune s’approcha brusquement de son frère.

__ Si ta place est au guet, loin de moi plutôt qu’auprès de moi, pour ce jour où je renonce à notre nom empli de gloire et de fierté, alors vas, je ne saurais te haïr même si tu préfères fuir. Moi je ne fuirais pas, j’affronterais mon mariage comme une dame de Gran-Tour se le doit, j’affronterais le reste de ma vie sans jamais oublier qui je suis et pourquoi je suis née en réalité. Les Dieux mettent une terrible épreuve sur mon chemin, mais je ne courberais pas l’échine, je ne serais jamais comme toutes ces femmes désabusée qui acceptent de disparaître en même temps que leurs rêves déchus. Je n’ai pas ta force pour y arriver mais j’ai d’autres atouts et je compte bien m’en servir, je préfère me brûler les ailes à vouloir toucher le soleil que de rester froide à jamais sans bouger. »

La jeune femme passa une main sur la joue d’Humphrey et déposa un baiser sur ses lèvres, plongeant son regard dans le sien.

__ Seul toi sais ce que Maggy la Grenouille m’a prédit, te souviens-tu ? Moi je me souviens et maintenant que nos jeux d’enfants sont terminés, cela me hante, cela me brûle à l’intérieur, le feu de l’ambition, plus fort encore que les flammes de la passion. J’aime, je hais, cela n’est rien comparé à je suis, je suis n’a pas de prix. Je suis peut-être une idiote, mais au moins, j’ai essayé d’atteindre mes rêves. Je ne reste pas dans une tour d’argent à frapper un mannequin de bois comme un enfant. »

Oui. Elle n’avait partagé son secret qu’avec Humphrey, même Gunthor qui avait pourtant accueilli au creux de son oreille bien des secrets et des confidences, ne savait pas tout. Maggy la grenouille avait prédit un avenir radieux mais dangereux à la belle Hightower en visite à Port Lannis pour le Tournoi, un avenir de Reine…
Reine d’amour et de beauté ? Qui sait. Mais ça n’était certainement pas l’interprétation que la jeune fille en avait faite.



Dernière édition par Lynce Feunoyr le 19.07.16 15:47, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) [Villevieille] Nulle amie ne vaut une soeur (RP flashback-Lynce Hightower) Icon_minitime30.12.14 23:39

Plus les mots coulaient de la bouche de sa soeur, et plus la colère capricieuse qu’il ressentait envers elle se muait en préoccupation. Cette manière qu’elle avait de lui parler ainsi...de se confier à lui le gênait terriblement car ses mots sinistres avaient l'étrange résonance que l’on trouve dans les paroles que l’on recueille sur le lit de mort d’un être cher. Son angoisse n’en était que plus grande. Etait-ce cela qu’elle voulait? Lui signifier clairement que cette entrevue qu’ils partageaient serait la dernière et qu’ils feraient ici leurs adieux? Non, son esprit borné refusait de le croire. Et puis il y avait cette passion qu’il lisait dans ses yeux. Cette passion terrible, presque désespérée, entretenue par une ambition que lui même à qui rien ne suffisait trouvait démesurée. Une passion alarmante pour quiconque exterieur à leur famille,il le savait.
Mais Humfrey n’était pasle genre d’homme à se soucier des alés du coeur d’autrui, et comme le taureau qui charge, il était aveugle à tout ce qui se passait autour de lui et ne se concentrait que sur son but. Des questions se bousculaient dans l’esprit du jeune homme et il s’apprétait à les exprimer avec la meme hargne qu’il employait depuis le debut de leur échange lorsqu’un geste inattendu de son interlocutrice le réduisit au silence.

Une plume s’était posée sur ses lèvres. Douce et tendre était la bouche de soeur, pareille à celle d’une enfant. Durant un court instant il lui sembla être arraché du cours du temps, comme propulsé hors de cette pièce, loin de toute la tension et la colère qui sévissait alors dans la salle d'entraînement. Il en avait le souffle coupé. De toutes les fois où, par jalousie envers son frère, il avait tenté d’imaginer l’effet que pouvait avoir un baiser de sa soeur, que ce soit l’excitation ou encore le dégoût, jamais il ne lui avait rêvé un tel pouvoir. C’était comme si ce contact trop familier avait aspiré en un instant toute sa haine, sa rage, son angoisse et même apaisé son orgueil meurtri. En un instant, et pour un seul instant. Car bien vite la réponse de sa soeur lui revint dans le creux de l’oreille et sa colère avec elle. Son regard, perdu dans celui de Lynce depuis le baiser, redevint peu à peu lucide et, malgré l'émotion qu’on pouvait y lire, se refaisait dur comme l’acier de son épée. Il faudrait bien plus qu’un baiser chaste pour faire tomber les défenses du plus orgueilleux des Hightower. Il la fixait désormais avec plus de promesse de rage dans ses yeux qu’il n’y en avait eu auparavant, laissant glisser la lame de son épée le long de l’epaule puis du bras de sa soeur avant qu’un tintement metallique n’accompagne la chute de l’arme sur le sol. Sa main droite, désormais libérée, alla se poser sur la main de sa soeur qui lui carressait la joue.

-Tu sais que je tiens à toi, Lynce, et que je t’ai promis, il y a bien des années, que plus jamais je ne te blesserais. T’en souviens-tu? Sa voix était caressante, et pourtant menaçante. Mais traites moi encore de fuyard, de lâche ou d’enfant et je n’hésiterais pas. Les coeurs ambitieux ne s’attendrissent pas, tu devrais le savoir.

Son regard implacable pesant sur celui de sa soeur il referma sa main sur celle, plus menue, de Lynce et la retira de son visage, avant de la lacher. L’orgueil est ingrat, il hait qui lui pardonne. Et la manière dont sa soeur excusait ce qu’elle prenait sans doute pour de la couardise de sa part le mettait hors de lui.

-Je me souviens de cette prophetie idiote, faite par une folle à une petite fille idiote. Je me souviens,oui. Je me souviens aussi de tes rêves. Des rêves qui te portaient beaucoup plus loin et beaucoup plus haut que dans la grotte humide et froide d’un ours, quelque part dans le nord! Et maintenant...Il soupira, désespéré. Tu voulais tellement plus, tu aurais pu devenir tellement plus. Mais cesses tes enfantillages et regarde le monde tel qu’il est. C’est trop tard désormais,ne le comprends-tu pas? Ne le vois-tu pas? Regarde-toi! Regarde toi et oses me dire encore une fois que ce que tu vois est une Dame de Grand-Tour.

Il le comprenait désormais, cette discussion, aussi bien pourrait-elle tourner, se terminerait indubitablement sur une mauvaise note. La si grande fierté des Hightower se retournait contre son propre sang lorsqu’ils la mesuraient entre eux. Lynce et Humfrey, bien que jeunes, ne se démarquaient pas moins de leurs ainés par cette soif immense qui les habitait, une soif de gloire pour Humfrey, une soif de reconnaissance chez sa soeur. Aussi, à mesurer ainsi qui d’entre eux deux était le plus blessé, le plus délaissé, le plus trahi, ils ne faisaient qu’accelerer la scission qui aurait bientôt lieu entre leur deux vies.

Si sa soeur semblait garder un espoir fou en ce qui concernait son avenir, Humfrey, au caractere beaucoup plus terre à terre, ne voyait dans cette alliance que le couperet qui ne tarderait plus desormais à tomber pour mettre fin aux rêves royaux de la jeune fille. Il se força à se calmer quelque peu.

-Mieux que personne je comprends ton désir de t’élever et de prendre pleinement possession de ton avenir, mieux que personne je comprends ce feu qui brule en toi et qui, malgré ce que je peux dire parfois et tout le dédain que père a pour lui, fait ma fierté en tant que frère. Mais je t’en prie, comprends moi et pardonne mon orgueil une dernière fois. Je peux affronter bien des épreuves et supporter bien des coups, mais ce soir je ne pourrais pas regarder et rester sans rien faire alors qu’ils piétineront allègrement notre Nom, l’honneur et la dignité qu’il te reste. Ma fierté pourrait égarer mon âme et mon épée trouverait trop facilement son chemin au travers de leurs gorges…

Ou de celle de père se retint-il de dire dans sa colère. Car oui, la responsabilité de ce mariage desastreux, plus qu’au comportement de sa soeur ou à la niaiserie du Mormont, incombait à leur père, qui l’avait accepté. Ce vieux fou qui avait fait des pieds et des mains durant des années pour placer aux bras des ses filles et de ses fils les meilleurs partis du Bief, avait décidé d’abandonner la meilleure de ses filles dans les bras d’un petit seigneur du nord.
Comme il s’était bien débrouillé pour concrétiser aux yeux de la noblesse le mépris que celle ci lui inspirait! Et certains nobles riaient encore en se demandant pourquoi le seigneur de Vieilleville ne l’avait pas mariée de l’autre côté du Detroit.
A cette pensée, Humfrey, qui jusque là se tenait droit comme un i devant la silhouette mince de sa soeur, s’avança soudain vers elle. L’entourant de ses bras, il la serra contre son coeur sans dire un mot, enfonçant son visage dans le cou de la brune. Il était en colère contre elle, il ne pouvait le nier, contre elle et son attitude, contre leur père, contre cet homme qui épouserait bientôt Lynce. Il voulait donner sa force à sa soeur comme elle le lui avait demandé, il pouvait la soutenir durant cette epreuve. Mais il refusait de le voir. Car tout ce qu’il voyait à cet instant c’était que malgré tous les écuyers, chevaliers ou seigneurs qu’il pourrait défaire au tournoi ou au combat, à la loyale ou non, sur une lice ou même à l’entrée de la chambre nuptiale, sa soeur allait partir, et il n’y avait rien qu’il pouvait faire pour empecher cela.
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Lynce se mit à rire d’une voix cristalline tout en continuant à pleurer, comprenant soudain l’ironie de la situation, l’ironie infâme et injuste des prédictions de la vieille femme. Oui, une gamine avait pris ses mots pour argent comptant et la voilà qui était tristement satisfaite par un titre que le monde entier oublierait aussi vite qu’elle fanerait là-bas, au Nord, si loin de Villevieille et des siens. Si loin, pour toujours certainement, de ce frère qu’elle aimait tant.

__ Reine d’amour est de beauté… la petite fille idiote a vu son rêve réalisé et ce rêve a un gout bien amer désormais que la magie s’est estompée et qu’apparaît la seule vérité derrière cette prédiction. Va-t-il mieux vivre en sachant qu’on a tout perdu ou mourir en sachant qu’on ne pourra plus jamais rien gagner ? »

La cruauté de son destin et l’ombre de son avenir froid et lointain lui serra le cœur, mais ne fit que mettre en lumière la trahison de son père et d’une partie de leur famille. Elle ne comprenait toujours pas pourquoi il l’avait donnée à un tel prétendant. Le fait qu’elle ne soit plus vierge et qu’il le sache suffisait-il ? Ce genre de choses se dissimulait aisément, elle ne serait ni la première ni la dernière à avoir cédé à la passion et à être bien mariée malgré tout, à satisfaire un époux mieux encore qu’une pucelle aurait pu le faire. Toutes les jouvencelles de haute naissance ne saignaient pas le soir de leur noce, les chevaux avaient pour réputation de percer plus d’hymen de plus de vierges que les seigneurs. Tout ceci était aussi ridicule que triste. Qui déshonorait qui ? Elle qui s’était donnée à des hommes avant l‘heure où son père qui la donnait à un homme du Nord qui avait plus l’air d’un sauvage que d’un Lord ? Qui déshonorait à jamais la Maison Hightower ? Ce mariage était une infâme bêtise, la vengeance mesquine d’un père jaloux qui avait toujours désiré sa fille sans jamais osé la toucher jusqu’à ce qu’il se rende compte qu’il n’avait eu la primeur de ses cuisses. Dans sa déception orgueilleuse, il avait très certainement été manipulé par Alérie, Denyse, Leyla et Alysanne qui l’avaient convaincu de la marier vite, loin et mal plutôt que de risquer un soit disant déshonneur. Qu’en avaient elles à faires elles toutes qui avaient été déjà fort bien mariées dans le Bief, rien du tout, et ses égoïstes n’avaient en rien pensé à ceux qui restaient à marier mais simplement à tuer la petite dernière adorée et si belle à petit feu pour assouvir leur jalousie. Oui, c’était certainement comme cela que ça s’était passé, car elle le savait depuis toujours, toutes la haïssaient autant qu’on pouvait haïr Malerie la vierge folle avant qu’elle ne s’isole dans la plus haut pièce de la tour. Leur haine n’avait aucune limite… mais la sienne non plus, désormais, elle savait à quoi s’en tenir, elle aurait dû se méfier, son aînée l’avait mise en garde contre elles, en particulier Alérie…

__ Je n’ai nul besoin de miroir pour savoir ce que tu vois, tu vois une Dame de Gran-Tour, ta sœur, rien de moins, donnée en pâture à un vieil ours hirsute par son père. Père qui est aussi le tien. Ce sont tous des jaloux, jaloux de ma beauté, jaloux de ton ambition, jaloux de notre force mon frère. Mais s’il est trop tard, alors tues moi, car je préfère mourir de ta main que de la morsure de l’hiver du Nord. »

Mais il ne la tua pas, au lieu de ça, il lui offrit tout son amour dans un discours empli de haine. Ce fut magnifique, elle ne pensait pas pouvoir l’aimer d’avantage, mais alors qu’il le prenait dans ses bras elle sentit son cœur battre plus fort que jamais et son corps frémir d’un désir nouveau et brûlant. Elle soupira d’aise et de soulagement s’abandonnant quelques instants à cet instant d’une douceur infinie entre les bras d’un frère qui aurait pu tuer pour elle. Comme ce sentiment était agréable. Avec cette certitude, elle pouvait bien le laisser à la garde pour cette nuit, il lui suffirait de se remémorer ses quelques mots pour se donner du courage pour affronter tout cela avec dignité.

__ Tu viens de me redonner vie… » Murmura-elle alors en plongeant son regard dans le sien, le tenant toujours dans ses bras elle aussi.

Ses yeux pleins de larme, elle souriait néanmoins à nouveau, d’une véritable force, d’une sorte de joie étrange. Et à nouveau, elle déposa un doux baiser sur les lèvres de son frère avant de faire glisser sa bouche le long de sa joue et de son cou en fermant les yeux, caressant son cou, ses joues, ses cheveux.

__ Ton orgueil me donnera la force de continuer à vivre, garde ta rage pour le jour où tu pourras véritablement venger la Maison Hightower et me sauver. Penses à moi tout de même, cette nuit. Je penserais à toi, moi, à chaque instant. Pour soutenir le regard de mon époux, de père, de nos sœurs, des invités qui se moquent de moi et nous méprisent. Je penserais à toi plus que jamais quand ils me déposeront dans le lit nuptial pour m’offrir à l’ours. Je fermerais les yeux et je verrais ton visage… »

Ses caresses se firent plus sensuelles encore, plus enfiévrées ainsi que ses baisers. Elle avait envie de lui, par amour, par reconnaissance, sans volonté de le manipuler, un désir véritable comme rarement elle en avait ressenti, peut-être même jamais, jamais à ce point. Il venait, consciemment ou non, de faire tomber toutes ses barrières. Qu’importe, elle l’aimait, comme un frère, plus qu’une sœur ne l’aurait dû, elle l’aimait et elle le désirait. Elle voulait qu’il lui fasse l’amour, lui plutôt que n’importe qui d’autres, pour garder ce souvenir merveilleux à jamais plutôt que celui que lui laisserait Jorah le soir même. Evidemment elle n’avait plus de virginité à prendre depuis un bon moment, rien à donner à Humprey plutôt qu’à son futur époux si ce n’est la satisfaction de prendre sa sœur adorée avant lui, avait qu’il ne la touche, le jour même de ses noces. Oh oui, faire l’amour avec lui, ici et maintenant lui serait d’un grand réconfort, cela lui réchaufferait le cœur quand elle tremblerait de froid sur l’île aux Ours, toute entourée de rustres nordiens.

Evidemment elle aurait aimé qu’il le fasse, qu’il les tues tous, qu’ils s’enfuient comme deux amants maudits, qu’il l’emmène sur son cheval, loin de toute cela, après avoir pris la vie du Mormont, de Leyton. Elle aurait aimé, mais elle n’était plus une petite fille idiote qui croyait encore aux contes de fée, le monde lui avait prouvé que les rêves ne se réalisaient pas et même qu’ils pouvaient devenir un poison pour quiconque se montrait trop naïf. Ce monde était cruel et Lynce n’était pas prête de l’oublier, d’oublier que l’avenir appartient aux ambitieux assez intelligents pour déjouer les mauvais tours du destin. Peut-être qu’un jour, cette chance lui serait donnée, en attendant, c’était lui qu’elle voulait, car tous deux était du sang ancien des Rois de Villevieille et tous deux avait l’ambition farouche que les autres membres de leur maison avaient perdus.

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