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[Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère)

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MessageSujet: [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) Icon_minitime10.07.16 14:04

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Cela pouvait bien faire une semaine comme un mois, voire plus qu’il croupissait ici. La faible lueur de jour qui lui parvenait de l’aidais pas spécialement à se rendre compte de l’avancé du temps. Peut-être qu’un mestre aurait su précisément le nombre de jours qu’il attendait dans cet enfer humide. Et humide oui, de l’eau il y en avait partout tout le temps, ces gens-là vivaient dans l’eau. Le sel abîmait la peau et l’odeur d’iode emplissait chaque recoin. Le ralliement incessant des goélands. Le bruit des vagues qui s’écrasent en permanences sur les roches noirâtres de cet archipel démoniaque. Le vent froid qui siffle entre les petits interstices lumineux que son cachot lui laissait. Ça ressemblait plus à une épave de navire abandonné sur quelque roche qu’à une prison en pleins milieu d’une île habitable. L’endroit était tapis d’algue, ou du moins d’une sorte de lichen marin poisseux d’eau. Il ne manquait plus que quelques bigorneaux et il était certains d’avoir déjà rejoint leur Dieu-Noyé.

Daven Lannister attendait, tel un lion en cage. Il attendait indéfiniment, il n’en pouvait plus de l’attente. Car s’il ne souffrait pour le moment d’aucune torture physique-ce qui lui mit la puce à l’oreille vis-à-vis sa condition de futur monnaie d’échange-la torture morale, psychologique, elle était bien présente. Quelques fois des gardiens discutaient entre eux, on entendait alors des brides de discussions la plus part du temps totalement inintéressante.

Le Lannister se confinait dans un univers imaginaire, une sorte de réflexe de survie, il rejouait parfois une dizaine de fois de suite la même scène, l’améliorant comme un acteur perfectionne son jeu. Il regardait alors fixement un mur, ses longs cheveux gras lui barrant le visage en épaisses mèches qui oscillaient entre le blond et marron de la saleté. Il se voyait lui, dans ses délires, suzerain des terres de l’Ouest, tantôt directement sur le trône de fer, certaine fois épousant une princesse de renom, conquérant Braavos, pliant sa famille a sa volonté. Mais le rêve qu’il préférait par-dessus tout c’était la façon dont il saccageait les Îles de Fer. Certaines fois il massacrait les Greyjoy jusqu’au dernier, d’autre fois il faisait tuer tous les hommes valides de ce territoire, ordonnant aux mentaux rouges de violer chaque femmes de ce maudit archipel. Tantôt, à l’instar des histoires sur les Bolton, il se faisait faire un manteau dans le cuir de Balon Greyjoy. Il se voyait conquérir ses misérables îlots pour en faire une immense prison à ciel ouvert.
Il s’inventait les pires atrocités envers ce peuple qu’il haïssait désormais autant qu’un homme puisse haïr. Mais il se gardait bien de cracher ouvertement sa haine. Il comprenait encore une chose, sa survie dépendant du bon vouloir de ses « hôtes ». Il ne savait pas vraiment qui était le seigneur de ce lieu, si ce n’est l’océan lui-même. Il doutait être sur le Grand Wyk, du moins c’est ce que laissait penser les discussions des gardiens.

Peu à peu Daven s’habituait à cette terrible condition il se fixait une sorte d’emploi du temps, à son réveil le matin il se permettait de rêver d’excellente nourriture, ainsi lorsque le « repas » arrivait il avait bien trop faim pour le refuser en invoquant l’hygiène et le bon gout. Ensuite il écoutait les discussions des gardiens puis quand ceux-ci se séparaient il plongeait alors dans son imaginaire et enfin il faisait un peu d’exercice dans sa cellule, une fois cela fait il prenais le « diner » et essayait d’attraper les petits rongeurs et les insectes qui passaient par là. Et enfin il pouvait s’endormir bercé par l’épuisant ronflement des vagues et du gardien de nuit. Il suivait depuis environs cinq jours ce protocole de survie mentale et physiquement de façon très assidus.

Ce jour-là, tandis qu’il s’amusait à imaginer sa conquête des Îles de Fer il ne put s’empêcher de chantonner, comme une berceuse, le célèbre chant des Lannister :

« "Et qui êtes-vous, dit le fier seigneur,
Pour que je doive m'incliner si bas ?
Rien qu'un chat d'une autre fourrure,
Et voilà ma vérité vraie.
Fourré d'or ou fourré de rouge,
Un lion, messire, a toujours des griffes,
Et les miennes sont aussi longues et acérées
Qu'acérées et longues les vôtres."
Ainsi parla, parla ainsi,
Le sire de Castamere,
Mais les pluies pleurent en sa tanière,
Et plus personne ne l'entend.
Oui, les pluies pleurent en sa tanière,
Et nulle âme ne l'entend plus
».

Il fut néanmoins coupé par quelque chose d’assez inhabituel un évènement qui venait casser son précieux emploi du temps et surtout ses précieuses minutes d’évasions.
Un bruit de serrure, de porte, puis de pas et enfin des paroles rocailleuses, comme des ordres, le bruit de la chaise du gardien. Venait-on le tuer ? Il y eu encore quelques pas puis une silhouette sombre apparu devant sa cellule. Daven ne vus pas tout de suite l’individu en face de lui, le contre-jour plongeait l’homme dans le noir.

« Oui ? » demanda le Lannister d’une voie surprise.
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

Copyright : Echo des Plaines & tumblr
Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 380
à Westeros depuis : 09/05/2013
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MessageSujet: Re: [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) Icon_minitime12.07.16 15:52


Greydon Bonfrère



Des lunes, cela faisait des lunes. Des lunes que Glenhild était partie avec Victarion Greyjoy et la flotte de Fer pour attaquer Port-Lannis et prendre Castral Roc. Des lunes que Greydon n’avait pas vu sa sœur qu’il avait longtemps crue morte avant que ses tresses blondes n’arrivent à grand Wyk. On ne tue pas le messager, mais tout de même en voyant ça, le jeune homme avait eu envie de le découper en petits morceaux et il avait fallu retenir Gormund. Mais Lord Gorold lui avait mis un taquet derrière la tête et avait répliqué :

__ Ce ne sont que des cheveux, elle s’en remettra. »

Il n’avait pas tort, il en fallait plus pour briser la Sirène Sanglante, mais peut-être que ce plus, elle l’avait déjà subi, qu’importe, ils auraient tout le temps de se venger, c’était d’ailleurs en cours dans le Conflans. Et puis, elle était vivante, n’était-ce pas le plus important ?

Car elle ne s’était pas arrêté à Castral Roc, d’autres bateaux étaient partis et encore d’autres les avaient rejoints fort du succès sur la puissante et imprenable citadelle des Lions. Parmi eux, la flotte Bonfrère qui avait rejoint la blonde sur la Sirène de Fer pour prendre possession ou détruire toutes les flottes qui pourraient être utilisées par la couronne dans une contre-attaque aussi meurtrière et humiliante que celle de 289. Belle Île, les Îles Boucliers, La Treille, Villevieille, puis la défaite de Lord Stannis avec la flotte de la Couronne et la flotte de l’Orage dans les Degrés de Pierre. Ensuite, Goëville, Salins et la conquête du Conflans, c’était du moins ce qui était prévu.

Mais après toutes ses victoires qui malgré l’échec final étaient fort utiles car retardant d’autant toute réplique sur les Iles de Fer, l’infâme trahison des Desdaings avait mis un point d’arrêt à ce projet. Ces derniers étaient censés leur fournir nourriture et leur ouvrir les portes de Vivesaigues pendant les obsèques de Lord Hoster Tully. Mais alors que les boutres se dirigeaient vers la forteresse, les Fer-Nés étaient tombés malades et avait rapidement compris que leurs soit disant alliés avaient empoisonné la nourriture. Ne tentant pas le diable en territoire hostile, Victarion avait préféré fait demi-tour et tout piller dans sa fuite, mais Glenhild avait tenu à réaliser son rêve quitte à prendre des risques inconsidérés. Elle n’était pas la seule, elle était parvenue à convaincre un milliers d’hommes et leurs bateaux de la suivre dans cette folle entreprise. Tenter l’impossible, ou plutôt renouveler l’impensable, traverser le Conflans en portant les boutres sur des milles entre Vieille Pierres et la Baie du Fer-Né. C’est là, sur la terre ferme hélas, que les troupes Mallister leur étaient tombées dessus. Aucun survivant avait-on rapporté à la famille Bonfrère, Glenhild était donc morte, mais morte en beauté, en faisant ce dont elle avait toujours rêvé. Certes tout ceci n’avait pas servi à grand-chose, mais elle était morte au combat et c’était bien ainsi.

Mais non… Elle était en vie. Ironie du sort, prisonnière de Lord Patrek Mallister dans les geôles de Salvemer, si près de son objectif, si près de la mer, et pourtant à mille lieux de gouter l’air du large. Mais si elle était otage, tout comme Theon Greyjoy et Thyra Volmark, les Fer-Nés avaient eux aussi des otages depuis la prise de Castral Roc : Shiera Lannister, Lucion Lannister, Myranda Lannister, Daven Lannister, Cerenna Lannister, Dorna Lannister, Martyn Lannister, Willem Lannister, Janei Lannister, Emmon Frey, Genna Frey, Cleos Frey, Jeyne Frey, Tywin Frey, Lyonel Frey, Melesa Frey, Walder Frey.

Daven aurait pu être moins bien loti, il aurait pu être emprisonné sur Pyk ! Mais il était dans les geôles de Cormartel sur Grand Wyk, au beau milieu de la plus grande des Îles, sur les Monts Durgranit dans la forteresse la moins exposée aux vents marins et à l’humidité de l’océan. N’allez pas croire que cela ne sentait pas l’iode et que les pierres noires étaient sèches, mais on avait tout de même moins l’impression d’être trempé en permanence que sur la plupart des autres Iles. On n’entendait pas le ressac, les vents marins y étaient affaiblis, les Goélands plus rares que sur la côte, c’est probablement pour ça que Glenhild y passait le moins de temps possible. Mais si Lord Gorold avait donné ordre de nourrir le prisonnier assez pour qu’il survive et de ne pas trop le frapper, le séjour n’avait probablement rien d’agréable. De l’eau, du pain qui aurait été sec et rassis s’ils n’avaient pas été sur les Iles de Fer, parfois du Gruau d’orge chaud, le plus souvent du poisson, séché, salé, en ragout, en terrine, des algues, c’étaient là les deux denrées qu’on trouvait le plus facilement ici.

Plusieurs fois, les gardiens avaient chanté les désormais célèbres Les pluies de Castral Roc, ils se contaient les nouvelles de la Flotte et de Glenhild à mesure qu’elles arrivaient, même s’il était difficile de démêler le vrai du faux tant les choses étaient enjolivées par les récits épiques et des éléments plus ou moins vraisemblables sur les victoires Fer-Nés. La trahison des Desdaings avait fait du bruit en son temps. Mais désormais, le bruit qui courrait dans tous les couloirs de Cormartel, c’était que la Sirène Sanglante était en vie, prisonnière de Lord Patrek Mallister, qu’ils attaqueraient le Conflans pour la délivrer et que s’ils touchaient à un seul de ses cheveux, les otages seraient renvoyés sur Westeros en petit morceaux. Lord Gorold, le maitre des lieux avait quitté Grand Wyk avec sa flotte Gormund pour faire voile vers le Conflans, jusqu’à nouvel ordre, Cormartel était gouverné par Greydon, 16 ans, 1m90, la blondeur de tous les membres de sa famille et une carrure à faire pâlir certains guerriers aguerris, tout comme son frère.

Le jeune homme resta dans l’encablure de la porte pendant qu’on mettait des fers aux mains de Daven et le scruta en silence. Autant dire qu’ainsi debout, peu de lumière passait par les interstices. Il avança un peu et il put mieux voir le prisonnier, et inversement. Il avait deux haches à sa ceinture et quelqu'un qui aurait déjà croisé Balon aurait aisément pu voir qu'il était plus richement et plus proprement vêtu, mais pour un Lannister habitué au luxe de l'Ouest, pas certain que cela fasse une différence.

__ Je suis Greydon Bonfrère, le fils de Lord Gorold, Sire de Cormartel. On m’a dit que votre père s’était rendu sans combattre et qu’on l’avait égorgé comme un porc devant vos yeux. Je vous dois des condoléances. »

Il fit une petite pause, plongeant son regard dans celui de Daven.

__ Mais j’y pense, nous sommes frères ! »

Dit-t-il avec grand enthousiasme en écartant les bras comme s’il allait l’embrasser, ce qu’il fit, le serrant bien fort puis s’écartant en lui tenant les bras, toujours avec un grand sourire avenant, mais limitant au mieux ses possibilités d’ attraper l’une de ses haches.

__ Cerenna Bonfrère, ma femme, m’a demandé de vous passer le bonjour. Elle a eu de la chance que nos gars ne lui passent pas tous dessus pendant le voyage, je n’aurais décemment pas pu l’épouser si elle était arrivée en piteux état. Ma sœur peut se montrer d’une grande prévenance à l’égard des demoiselles de haute naissance, à moins qu’elle ait fait ça pour me faire plaisir à moi… Je me demande. » Il sembla un instant perdu dans ses pensées, comme s’il réfléchissait vraiment à la question. « Elle est aussi belle et douce qu’un homme peut rêver, c’est vrai, et j’en suis certain, l’enfant qu’elle porte est un fils. Mais je m’amuse moins depuis qu’elle a cessé d’essayer de se défendre, c’était amusant, de la sentir se débattre entre mes bras pendant que je la besognais. »

Il recula d’un pas, sourit et caressa l’une de ses haches, l’air pensif.



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Dernière édition par Glenhild Bonfrère le 13.07.16 21:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) Icon_minitime13.07.16 2:58

Un immense colosse blond lui était apparu. Et si la carrure spectaculaire de son tortionnaire l’avait presque apeuré au début, il se rendit vite compte que le géant abordait des traits fin, presque enfantin, ce n’était qu’un gamin. Environs quinze ou seize ans tout au plus. On lui passa les fers mains. Ainsi il ne s’agissait pas que d’un simple coup d’œil mais bien d’une discussion que les deux hommes allaient avoir. Peut-être allait-on le torturer ? Mais il ne voyait aucune raison à cela, à moins que les Fer-Né eussent des gènes en commun avec les sauvageons et que le projet de maltraitance n’avait pour but que le plaisir du bourreau ? Et c’était une possibilité tout à fait envisageable, selon Daven.

Il haïssait les fer-né autant qu’il les méconnaissait, mais il commençait à comprendre que ceux-ci fonctionnaient à l’inverse des continentaux. Si, sur le continent la mort sur un champ de bataille est synonyme de deuil et de défaite, ici les gens semblaient adorer les morts héroïques, même si celles-ci étaient vaines. Pour le Lannister il s’agissait là d’un manque de pragmatisme fatal. Un mort est un mort, seul le vainqueur compte. C’est du moins ce don il était froidement persuadé. Si un jour on chanterait la mort héroïque de Tywin il serait le premier à en rire, du moins si l’audience le permettait.

Ainsi le continental se laissa docilement mettre les fers tout en regardant fixement son hôte. Il le scruta des pieds à la tête ne décollant pas une seconde son regard du seigneur. Daven avait ce regard particulier qui avait pour but de déranger ses interlocuteurs, ce regard qu’il partageait avec les tous petits enfants. Celui de ce bambin de quatre ans qui ne vous lâche pas des yeux, sans se rendre compte du malaise que cela peut provoquer. Que faire face un visage si neutre, un regard si perçant ? Quand il s’agit d’un gamin on lui envoie un simple sourire de circonstance et on se préoccupe d’autre chose. Ici il s’agissait de la même chose mais venant d’un presque quarantenaire que la saleté et la barbe ne faisait que vieillir. Rendant ainsi encore plus étrange son comportement.

Le oustien avait été tiré de ses rêveries pour retomber dans la triste réalité. Il se contenta tout d’abord d’écouter les fanfaronnades de son nouveau beau-frère. Ainsi il était bien sur Grand Wyk à la merci d’un gosse de seize ou dix-sept ans. Et quel gosse ! Greydon Bonfrère. Encore une famille minable assujettis aux pathétiques Greyjoy. Le mystère des Îles de Fer, résidait, selon Daven en une question : Comment un peuple pouvait-il se laisse gouverner par un tel rater que ce Balon Greyjoy ? Le Nord ne tiendrait pas une semaine avec un chef pareil, pensait le prisonnier. Il aurait suffi de Robert lui seul pour prendre le pouvoir aux Targaryens s'ils avaient été ainsi. Puis il se ravisa, finalement la gamine Targaryen s’était montrée aussi futée que le vieux Balon en accostant à Dorne.

Tout d’abord, sa réaction primaire suite au flot d’annonces qu’il reçut de la part de Greydon fut l’énervement. Tandis qu’il réfléchissait à quelles sortes d’insultes et de menaces il pourrait sortir, cherchant les plus cruelles et les plus élaborées, faisant passer Aerys le Fol pour un puceau en la matière. Il finit par se raviser. Il fixa ses yeux dans celui du maître de ses lieux et lui donna son plus beau sourire. Il n’allait pas donner à ce chiard ce qu’il désirait. Il lui donnerait ce qu’un Lannister donnerait en cette situation. Il ne se comporterait pas comme un imbécile. Il était Daven Lannister. Prenant ainsi sa voix la plus sérieuse, ne cherchant ni à paraître barbare ni à faire des manières.

« Mon père est mort comme il a vécu. De façon pathétique, suivant Kevan en moins bon. C’est typique de lui. Gardez donc vos condoléances pour ceux qui sont morts afin de tuer un tel simplet. »

Il ne rentrerait pas dans le jeu de son tortionnaire, il jouerait une autre carte. Daven avait observé pendant des années les gens se jouer entre eux, il avait admiré le jeu des trônes. Et ces sauvages-là n’y connaissaient certainement pas grand-chose.

« Quand à ma sœur … Elle aura enfin fini par trouver un parti. Je cherchais depuis plus d’un an quelqu’un à la marier et voilà que l’un des fils d’un des plus puissants seigneurs des Îles de Fer l’épouse. Je suis navré de ne pas avoir été invité aux noces, la nourriture est moyennement bonne ici et j’aurais volontiers festoyé pendant quelques heures. Vous me direz ce que ça fait, sinon, de savoir que votre descendance sera Lannister. »

Il ne put s’empêcher de détourner le regard une seconde, admirant la réplique qu’il venait de donner, surement la meilleure qu’il ne donnera jamais. Une réplique de lion. La peur semblait donner des ailes, ou alors était-ce l’épuisement ?

« Mais puisque vous parler de ma sœur. Parlons de la vôtre, beau-frère. »

Il marqua une pause pour soutenir à nouveau le regard du colosse qu’il ne lâcha plus. Il avait appris quelques brides d’informations grâce aux gardiens. Et même si, elles étaient surement grossis, il tenait les lignes les plus importantes et les détails n’étaient pas utiles.

« J’espère pour elle que son séjour dans les Conflans se passe merveilleusement bien. Peut-être aussi bien que le miens, ou que celui de Cerenna ? Quoi qu’entre nous, votre sœur semble avoir une meilleure valeur politique que la mienne, maintenant qu’elle est vous est marié. Vous venez de gagner une femme et donc de perdre un otage… Oh ! Bien sûr vous avez d’autres membres de ma famille. Des femmes, des gamins. Il aurait fallu ne pas tuer Kevan et le prendre, mort il ne vous est plus très utile. Je suis certainement le seul Lannister réellement utile. »

L’un des gardes autour lui asséna ce qui semblait n’être qu’une violente gifle mais se révéla être de la force d’un terrible uppercut. Un petit filet de sang coulait du nez de Daven. Il regarda le seigneur des pieds à la tête, il était aussi bien habillé que pouvait l’être un dothrakis, sans ses pierreries. Le continental balança sa tête en arrière, rejetant par la même occasion ses mèches rebelles sur les côtés, plantant alors encore une fois ses yeux bleu ciel dans ceux tout aussi bleu de son beau-frère, comme si le destin avait déjà lié leur sang.

« Vous avez un ou deux Frey si j’ai pu comprendre ? Tuez-les tout de suite. Les Tully s’en feront une joie. Et je serais ravi autant que vous de voir disparaître des parents du vieux Walder de la surface de notre beau monde. Ils pullulent, de toute façon, un ou quatre, ça ne changera rien, haha. Il y a de quoi remplir les sept enfers avec les Frey. »

Daven marqua une pause pour contempler ses prouesses théâtrales. Il savait bien que l’urgence lui donnait des moyens, il parlait sans vraiment réfléchir, tout se passait extrêmement vite pour lui. Il avait déjà beaucoup de mal à se concentrer convenablement.

« Si vous pouviez, dans votre bonté, accorder à un membre de votre nouvelle famille un bon repas chaud, je serais presque à même d’oublier tous vos supplices et de vous apporter le pardon de la Mère. Je bénirais même votre unions avec ma sœur si vous faisiez preuve de clémence envers moi et que vous changiez le gardien, celui-ci ronfle, c’est insupportable. »

La fatigue le tiraillait et lui donnait le tournis. Il ne pourrait pas tenir longtemps la discussion mais il fallait qu’il aille là où il désirait aller. Et si parler de la sorte à la personne qui le retenait ici et a qui il devait la vie était pure folie il ne pouvait pas se permettre d'attendre en priant pour qu'on vienne le sauver, il prenait donc de l'avance quitte à un perdre des plumes. Il commençait à jouer.


Dernière édition par Daven Lannister le 13.07.16 13:04, édité 1 fois
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
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Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

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Greydon Bonfrère



Un regard d’enfant, même insistant et perçant ne faisait pas peur à Greydon, lui-même un enfant, mais aussi un guerrier Fer-Né, il le soutint sans problème. Au bout d’un moment néanmoins, il le trouva très étrange, un peu gênant, il fronça les sourcils. Mais de toute façon, le moment était venu de parler et donc de briser ce silence qui rendait ce regard embarrassant.

Très bonne question cependant que celle-ci : « Comment un peuple pouvait-il se laisse gouverner par un tel raté que ce Balon Greyjoy ? » En réalité, était-ce Balon ou le Dieu Noyé et ses principes d’un autre âge qui gouvernaient, à moins que l’un ne se serve autant de l’autre qu’il ne le serve. La plupart des Fer-Nés n’avaient pas encore acquis la culture nécessaire pour prendre assez de distance avec leurs croyances et leurs coutumes et ainsi voir qu’un changement était nécessaire. Même à Cormartel, pourtant doté d’un Mestre, on freinait encore des quatre fers sur ses mutations tout en étant persuadés qu’ils étaient nécessaires. Lord Gorold l’était et avait essayé d’inculquer cela à ses enfants, mais il ne pouvait lutter seul contre le poids des traditions, de la réputation de sa Maison et contre le caractère bien trempé de ses enfants. Ils n’étaient pas du genre à rester bien sagement assis sur un banc pendant des heures à écouter un vieux leur raconter des histoires, il espérait néanmoins que certaines choses qu’il leur avait transmises n’étaient pas instantanément ressorties par l’autre oreille et resteraient dans leurs esprits comme un premier pas vers le changement. Mais ce changement prendrait du temps, il était si facile pour les Fer-Nés, dans leurs difficultés, de se replier sur eux même et sur leur folklore et leurs mythes, tellement plus que d’accepter l’inéluctable évolution de la société. Certains s’opposeraient farouchement à toute transformation et il y aurait bien des morts, des retours en arrière et des changements de cap avant que l’évolution de la société Fer-Née soit une réalité pour tous.

Greydon avait toujours été le plus malin des triplés de Lord Gorold et probablement le moins impulsif de tous les Bonfrère, ce qui ne l’empêchait pas de savoir se faire respecter, car ici, sur les Îles de Fer, on n’avait pas d’autre choix, le plus souvent, que de laisser parler la force brute. Heureusement, il n’en était pas dénué comme la plupart des membres de sa famille, Glenhild comprise. Le Sire de Cormartel lui avait donc enseigné tout ce qu’il avait pu avant de partir, lui avait prodigué tous ses conseils avisés et les grandes lignes de la négociation qui devait avoir lieu durant son absence avant de laisser les rênes à son fils. L’adolescent sut donc à quel jeu on jouait dès lors que Daven commença sa première réponse. Ce dernier ne lui ayant pas sauté à la gorge malgré toutes ses provocations, il devrait probablement changer de cartes, qu’importe, il s’était bien amusé.

Il émit un petit rire, gardant en tête les recommandations de son père et le but de tout cela, mais aussi son propre objectif. Il savait depuis toujours qu’en tant que l’un des triplés de Gorold, il devrait s’imposer sur Grand Wyk avant ses frères et qu’en tant que Bonfrère, il devrait imposer sa vision à tous. Glenhild avait réglé l’un de ses problèmes en emmenant avec elle dans son aventure mortelle, l’un des triplés à savoir Gran, mais il restait toujours Gormund. Ce dernier était meilleur guerrier, mais piètre stratège, aussi son père ne l’avait pas choisi pour régner sur Cormartel en son absence, c’était déjà un pas vers la victoire, mais insuffisant pour s’assurer de l’héritage.

__ Rassurez-vous, ceux qui sont morts ne le sont pas pour tuer votre couard de père et ceux qui l’ont tué m’ont dit être ravis d’avoir débarrassé le monde d’un tel personnage. Mais je vois que nous sommes au moins d’accord sur un point, il ne méritait pas de vivre. Quand à votre sœur, cela me fait grand plaisir d’avoir votre bénédiction et de lui faire tout un tas de rejetons mi-Fer mi-Or, si les filles ont sa beauté et les hommes ma force, nous pourrions partir à la conquête du monde. Elle sera sûrement ravie d’apprendre que vous approuvez ce mariage. »

Il s’abstint de tout commentaire, mais il ne compris même pas pourquoi le garde avait frappé Daven, s’il s’agissait de le punir de ses paroles concernant Glenhild, il avait pourtant entièrement raison mais cela importait peu pour Greydon, soit la blonde s’en remettrait, soit elle n’en deviendrait que plus féroce, soit elle mourrait. La jeune femme avait su réunir presque tous les Fer-Nés derrière elle pour sa croisade et Harras avait su motiver les troupes pour se venger sur le Conflans, mais il était temps de penser à l’avenir, et pour le moment, la Bonfrère n’en avait pas et le Harloi moins encore…

__ Laquelle ? »

Daven l’ignorait probablement, mais Greydon avait douze sœurs, aussi, il y avait de quoi se demander, même si, tout bien réfléchi, il était relativement évident qu’il parlait de la seule qui soit à ce jour connue sur le continent, à savoir la fameuse Sirène Sanglante. Les autres étant plus sages si ce n’est plus docile.

__ Ah celle-là… Nous la pensions morte, nous avons donc été comblés d’apprendre qu’elle était en vie et dans le Conflans en plus, là où elle voulait être depuis longtemps. Mon père et mon frère sont en train de l’y rejoindre et qui sait, nous pourrions la marier à Lord Edmure Tully, se serait… amusant. Surtout pour nous. »

Il sourit en coin.

__ Enfin passons. Oui… de la différence entre les épouses et les otages. Vous savez, rien ne m’empêche de découper ma femme en petit morceaux et de l’envoyer en pièces détachées à votre cousin Tyrion si l’envie m’en prend. J’en retrouverais une, peut-être même que j’y aurais tout intérêt. Quel dommage que Janei n’ait que deux ans, elle aurait été une épouse plus intéressante, mais bon, c’est ainsi et de toute façon Tyrion règne sur l’Ouest jusqu’à nouvel ordre, peut-être son épouse lui donnera des enfants viables. Mais vous avez raison, Kevan nous aurais été nettement plus utiles vivant, mais contrairement à votre père ou à vous, il ne s’est pas laissé prendre entier. Mais en réalité, ses rejetons hériterons bien avant vous, n’est-ce pas ? Quant aux Frey, certains d’entre eux sont autant des Lannister que je le suis et avec Edmure comme dernier Tully je pense qu’ils restent plus utiles vivants que morts, de toute façon, il y en a tellement qu’on peut bien en bouffer deux ou trois, Le Tardif n’y verra que du feu. Vous qui connaissez bien les règles de succession, Une fois Tywin et Kevan tués, c’est bien Genna Frey qui aurait hérité si Tywin n’avait pas eu de descendant, n’est-ce pas ? »

Il sourit, conscient qu’il n’avait rien à envier à ce Lannister de branche cadette, lui qui hériterait de Cormartel et de Grand-Wyk, il donnerait même un certain statut à la belle Cerenna en faisant d’elle la Dame de Cormartel.

__ En effet, vous pourriez me mettre votre bénédiction par écrit suite à notre entrevue, ce serait un bon début pour me démontrer votre utilité étant donné qu’ne terme de succession, nous l’avons vu, vous ne m’étiez d’aucun secours. On vous fera porter plume et parchemin à cet effet et si la lettre me plait, vous aurez un repas digne de ce nom. »

Il fit un bref signe de main à l’intention d’un des gardes qui sortit le temps de faire passer le message.

__ Mais j’y pense ! Vous êtes vous-même célibataire et j’ai tout un tas de sœurs, que diriez-vous de faire de l’une d’elle Lady Daven Lannister ? Il se pourrait bien qu’elle puisse faire blondir votre progéniture et redonne de la noblesse à votre branche. De plus, nous sommes réputés pour notre descendance prolifique, tout comme vous et vos amis les Frey. Martyn et Willem seront bientôt en âge de se marier eux aussi, je devrais leur trouver d’autres sœurs et comme ils sont plus proches de Tywin, se seront eux qui auront les plus jolies et les plus jeunes évidemment. »



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MessageSujet: Re: [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) Icon_minitime13.07.16 17:19

On apporta ainsi de quoi écrire. Daven s’assis, enfin, il ne pouvait plus rester debout la force lui manquait. L’emprisonnement n’était pas conseiller comme la meilleure des cures de santé. Le Lannister écouta bien sagement la réponse du colosse, ainsi il remarqua que celui-ci savait parfaitement bien répondre et que ce garçon à défaut d’être un chevalier respectueux restait un gamin assez malin.
Il ne faudrait pas trop le sous-estimer, bien que le lion fou ne pouvait s’empêcher de sous-estimer chaque personnes ici encore plus ce géant qui lui servais de beau-frère. Il prit donc la plume entre ses mains, la trempa dans l’encre, et au lieu de se lancer machinalement dans l’écriture de sa bénédiction, il releva la tête et plongea à nouveau son regard dans celui dans Greydon, laissant ainsi la plume en suspend au-dessus de la feuille, comme une menace imaginaire. On pouvait imaginer assez aisément qu’il tenait entre ses doigts la hache qui allait s’abattre sur la nuque d’un condamné. Il reprit son air sérieux, et sans un sourire continua dans la mesure du possible d’essayer de mener le colosse vers son but final.

« Je me permet néanmoins de vous dire et de vous assurer que je n’épouserait pas une de vos sœurs. Ce n’est pas contre vous. Mais je ne peux aller plus loin dans une alliance avec les fer-né, voyez-vous, je dois diversifier le sang. »

Sans lâcher du regard son hôte il passa une main dans sa barbe.

« Ensuite, peut-être ne suis-je qu’un lointain prétendant au titre de suzerain des Terres de l’Ouest. Mais je vous rappelle que vous n’avez que des femmes et des enfants. Et si les ouestiens acceptent déjà avec beaucoup de patience de se faire diriger par un nain, ce qui ne saurais plaire, un chien ne fait pas des chats, et un nain n’impose pas le respect nécessaire, alors des gamins… Permettez-moi de vous assurer que je suis bien plus important que vous pouvez l’imaginer. »

Il avait prononcé les dernières phrases avec une lenteur pesante, tout en appuyant sur sa promesse. Oh non, Daven Lannister aurait un titre, il se l’était promis et de cette promesse il ne se déferait jamais. Il était le Lannister, il était le lion et personne ne pourrait être à sa place. La mégalomanie qui l’habitait était plus visible à ce moment qu’à aucun autre. Il suintait par tous les pores l’ambition.

« Quand à parler de prétentions et de descendance, c’est assez comique venant de vous. Comment respecter un souverain qui a donner son dernier fils, son unique hériter a ses ennemis afin qu’on lui épargne la vie. Théon Greyjoy, la dernière fois que j’ai entendu parler de lui il était l’écuyer d’Eddard Stark. Voici donc votre futur roi ? Un gamin élevé à Winterfell ayant aussi appris à respecter la nouvelle main du Roi et son jeune hériter Robb Stark, qui plus est, possède du sang Tully. Votre futur roi est le palefrenier d’un étrange mélange entre les Stark et les Tully. Et vous me parler d’honneur ? Un Roi comme Balon, qui perd guerre sur guerre ne saurait mériter aucun respect. Il vous envoie dans des batailles perdues d’avance, et si à chaque fois, aussi étonnant que cela puisse être, l’effet de surprise marche parfaitement bien, le contre coup est à chaque fois terrible. Comment espérez-vous vaincre la couronne ? La couronne c’est les terres de l’orage, le bief, le val, les Conflans, le nord, dorne et bien sur les terres de l’ouest. Vous avez frappé le pied d’un géant qui n’a eu que faire de voir un de ces orteils abimés. »

Il jouait ses cartes, découvrait son jeu. Daven avait choisis le pragmatisme politique plutôt que la fanfaronnade. Jouer pour jouer ne servait à rien, on jouait pour gagner. Et Daven ne comptais pas faire durer le plaisir, il était épuisé et impatient. Mais surtout il ne trouvait pas les débats spécialement jouissifs. Il se contentait de la réalité, du réalisme le plus rude et le plus froid.
S’ils avaient gagné quelques batailles, ils étaient loin d’avoir gagné la guerre. Et personne ne pouvais se voiler la face. Pratiquer quelques pillages sur des villages alentours ? On pouvait passer l’éponge. Avoir l’espoir de conquérir et l’envie de saccager, ils n’avaient pas le droit. Personne n’avait le droit dans les Sept Couronnes.

« Je suis votre seul otage valable en vérité. De l’autre côté, de ce que je sais ils ont votre chère sœur et Théon. Surement d’autres personnes aussi, mais qui possèdent autant d’importances que ma sœur. Sur ce plan là, vous n’avez pas gagné du tout. Je sais que Tyrion tiens autant à l’honneur de sa famille que son père y tenait, il tentera donc de récupérer chacun des lions enfermés et de venger chaque lions morts. Il demandera des têtes, le Roi demandera des têtes, les Tully et les Frey demanderons des têtes. Il faut préserver sa tête. »

Daven abaissa finalement le regard, attendant la réaction du jeune homme tout en commençant d’écrire la lettre. Il espérait signer une réelle alliance avec les Bonfrères. Un bon Lannister cherchait l'opportunité partout.
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Glenhild Bonfrère




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Glenhild Bonfrère
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Greydon Bonfrère



En entendant Daven refuser son offre Greydon fronça les sourcils. Il ne comptait pas se laisser flouer, il obtiendrait ce qu’il voulait, avec Daven ou avec quelqu’un d’autre, par un mariage ou par la force, par tous les moyens qu’il pourrait mettre en œuvre, et il en avait sous la main nettement plus que son invité. Gardant tout son calme, il répondit sur un ton posé mais néanmoins ferme :

__ Diversifier le sang ? Tywin Lannister aurait peut-être dû y penser avant d’épouser sa cousine. Vous épouserez une de mes sœurs si tel est mon désir. N’oubliez pas que, même si nous sommes liés, si vous n’avez pas été ni battu ni torturé, si vous êtes toujours en un seul morceau, ce n’est que parce que je le veux bien. Vous êtes toujours mon prisonnier et aussi important soyez-vous, les Lannister n’ont plus les moyens de vous venger, ma sœur n’est pas aux mains de Tyrion. Enfin, le temps que la nouvelle de votre mort arrive sur le continent, j’aurais tout le temps de sceller alliance avec des personnes plus coopératives. Donc si vous vous entêtez à refuser, alors vous épouserez une Sparr, je peux vous l’assurer, vous ne gagnerez pas au change, ni en terme de rang, ni de puissance et moins encore de beauté, sans compter qu’elles sentent le poisson, et pas seulement entre les jambes, j’en suis témoin. »

Il prit un air dégouté avant de rire doucement. Mais il continua, à nouveau sérieux et assuré, autoritaire même, pour un jeune homme de son âge.

__ Je n’ai que faire de Theon Greyjoy, pas plus que de son père ou de tout autre Kraken, les Bonfrère n’ont pas participé à la rébellion de 289, mon père a gardé ses boutres et ses hommes à terre. Je ne vous parle pas d’honneur, je vous parle de ce qui nous est dû, les Sept Couronnes, se sont le Bief, l’Ouest, l’Orage, le Nord, le Val, Dorne et les Îles de Fer, les truites n’ont jamais porté de Couronne. »

Daven se croyait réellement important ou bluffait-il ? Greydon ne saurait le dire, en tout cas, à ce qu’il savait, ni Tyrion ni aucun Lannister n’avait réclamé les otages, pas plus que les Frey. Personne n’avait tenté la moindre négociation et hélas, le Bonfrère pensait savoir pourquoi, la Couronne et les Suzerains pensaient encore et toujours pouvoir écraser les Fer-Nés en une contre-attaque. Se rendaient-ils compte qu’ils n’avaient plus assez de bateau pour les attaquer ? Certes les Fer-Nés n’avaient encore rien gagné, même Glenhild devait en être consciente depuis el fond de sa cellule à Salvemer, mais, malgré quelques revers de fortune, le plan se déroulait comme escompté, le plus important avait été fait, maintenant, il s’agissait de faire entendre une nouvelle voie sur le Iles de Fer et par-delà la mer.

__ Des têtes vont tomber, celle de Balon probablement dès que quelqu’un d’assez cupide pourra l’atteindre, tâchez donc de garder la vôtre sur vos épaules et ne vous préoccupez pas de celle de Genhild. »

La tête de Balon était mise à prix, si tous les Greyjoy devaient être éliminés pour que s’élèvent enfin les Îles de Fer, alors ils mourraient, mais restait à choisir le bon moment et la bonne manière et en cela, Greydon n’avait pas encore décidé.

__ Nous n’espérons pas vaincre la Couronne, mais nous savons que si nous laissons le continent nous ignorer, il ne se privera pas de nous oublier. Sans flotte, ils ne peuvent pas nous atteindre et n’auront bientôt plus le choix que de nous offrir la place qui nous revient, de gré ou de force. Reste à savoir si vous serez avec nous, ou contre nous, reste à savoir si vous serez un atout ou un boulet inutile. Si je dois sacrifier ma sœur pour faire comprendre aux nobles des vertes contrées qu’ils ont tout intérêt à négocier avec nous plutôt qu’à jouer au plus détaché, je n’hésiterais pas une seule seconde. Cela se résume à ça finalement : que sommes-nous prêt à sacrifier sur l’autel de nos ambitions ? »



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MessageSujet: Re: [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) Icon_minitime24.07.16 15:43

Daven resta quelques instants silencieux, il évaluait la situation. Il n’était en effet pas en état de marchandé sa situation. Il n’était pas en état de demander quoi que ce soit. Et les Fer-Nés le garderait tant qu’il leur serait utile alors il leur serait utile. Plus utile qu’ils ne l’ont jamais été pour eux-mêmes. C’est du moins ce qu’il se disait alors qu’il signa définitivement la bénédiction de mariage avec sa sœur. Il tapota des doigts sur la planche en bois qui lui servait de table. Il ne regardait plus le seigneur du lieu, il regardait fixement par terre. Les yeux perdu dans le vide il cherchait un moyen d’arranger sa situation. Il resta ainsi au moins quelques minutes, sourd à toute demande. Les nuées de son imagination emplissaient son crâne comme des volutes de fumée colorées, du rouge, du gris, un lion, un cor, la mer, du bleu. L’effervescence de ses pensées l’emmenaient au loin, au de-là des mers d’été.

« Et si… »

Il reprit ses réflexions, relevant la tête, cherchant quelque chose d’invisible du regard pour finalement retomber sur Greydon. Tout en se tripotant la barbe il chuchota quelques pensées pour lui-même et l’air ahurie dévoila un sourire un magnifique, montrant chacune de ses dents. Il n’avait absolument pas conscience de l’apparence qu’il avait, celle d’un fou en guenille sale qui souriait bêtement avec les yeux aussi fixe que ceux d’un mort. Il se leva. Il gardait la même expression comme un masque figé. Il tendit la lettre vers le jeune homme. Puis au moment de la donner, la retins légèrement.

« Je vais épouser une de vos sœurs. Je vais épouser celle que vous surnommer la Sirène Sanglante. Mais je ne vais pas seulement épouser une de vos sœurs. Je vais vous aider. Vous voulez être reconnu par la Couronne ? Vous voulez les Conflans ? Je ne savais même pas que vous vouliez ça. Qui sur le continent sais ce que vous voulez réellement ? Très peu de gens je suppose. Mais je vais vous aider. Et en échange je vous demanderais une petite chose, un petit cadeau. Il me semble que l’honneur est quelque chose d’important pour vous, alors je compte sur vous pour me l’offrir une fois mes promesses réalisées. »

Daven Lannister marqua une pause. Il avait enfin trouvé une situation qui arrangeait les deux hommes.

« Vous ne pourrez jamais gagner la guerre tant que les Greyjoy seront à la tête des Îles de Fer, leur nom fait rire jusqu’à Port-Réal. Et il inspire la pitié jusqu’au Mur. On ne peut gagner une guerre quand la tête est pourrie, et le poisson pourri par la tête lui aussi. Mettez fin au règne des krakens. Ils sont arrivés là où ils sont avec les Targaryens, la dernière Targaryen est morte, ce temps est révolu. Prenez le pouvoir au nom de votre peuple, de votre culture et de votre foi. Ce ne sera pas aisé. Je puis vous promettre l’aide des Lannister pour défaire ses imbéciles. J’irais moi-même quérir les armées rouges jusqu’au Roc pour vous en apporter le soutiens contre les forces des Greyjoy, mais ils doivent être pris par surprise. Pour expliquer cela de ma part, je vous demanderais de massacrer tous les Lannister et les Frey prétendant au Roc que vous avez, sauf moi. Vous accuserez les Greyjoy d’avoir commis ces exécutions et dénoncerez leurs faiblesses, comme le fait que l’héritier du trône est à Winterfell. Comme le fait qu’ils perdent chacune de leurs guerres. Vous enverrez alors une missive au Roi. Au nom de la fin des Targaryens vous lui demanderez les Conflans –en soulignant le meurtre de Jon Arryn commis par une Tully et le soutien de son oncle, la Silure- ensuite vous demanderez de l’aide pour chasser les derniers Greyjoy, et ce pour faire uniquement bonne figure. Alors, selon la décision du roi je vous aiderais à prendre les Conflans soit sous le manteau rouge, soit en simple conseillé. Lorsque Vivesaigues sera pris, car il tombera, vous tuerez Edmure Tully en mettant fin à cette lignée de chiens. Mais gardez-vous de faire le moindre mal à Catelyn Tully, le Nord nous en voudrait, il faudra la renvoyer auprès de ses fils en vie. Je vous conseillerai aussi de promettre des terres et des postes à certains bannerets des Tully, le plus pratique aurait été les Frey mais vous les avez déjà bien malmenés. »

Daven marqua une courte pause, pas assez longue pour donner le temps à quiconque de répondre.

« Je vous donnerai des conseils militaires plus tard quand à la façon de prendre les Conflans, je rentrerais dans les détails lorsque j’aurais été lavé, habillé et nourris et qu’un lit remplacera cette cellule. Ainsi, si vous êtes reconnus par le Roi, je vous demanderais aussi de souligner l’incapacité du Lutin, Tyrion Lannister lors du conflit, de son entêtement stupide et de son manque de diplomatie, vous ferez un éloge de moi, me mettrez en avant comme celui qui a aidé à régler la situation par la voix de la diplomatie. Faire cet accord avec moi vous permettra d’avoir la reconnaissance de votre père mais aussi des autres seigneurs des Îles de Fer, et surtout cela fera de vous l’héritier d’un très large territoire. Et accessoirement, vous redonnerez de l'honneur a votre peuple. »

Le lion fou relâcha enfin la lettre et arrêta subitement de sourire fixement pour prendre un air plus sérieux, moins étrange.

« Et assurez-vous, si vous accepter d’avoir la confiance totale des hommes ici présent qui viennent d’entendre dire cela. Il ne faudrait pas que tout le continent apprennent votre décision si vous accepter de marcher avec moi. »
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Glenhild Bonfrère




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Greydon Bonfrère





Greydon tenait la missive du bout des doigts quand Daven la retint pour lui dévoiler son plan. Le jeune homme commença à le regarder comme un fou dès lors qu’il parla d’épouser Glenhild, mais fit tous les efforts intellectuels et physique nécessaire pour garder son calme, ne pas explosera de rire et l’écouter jusqu’au bout. Ainsi, quand le Lannister eut terminé, il avait arrêté de respirer depuis assez longtemps pour être tout rouge et éclata de rire, suivant les gardes qui, eux, n’avait pas pu se retenir bien longtemps. Il lâcha le parchemin par la même occasion. Cependant, même si le jeuen homme avait un mal fou à frecouvrer son calme et assez de souffle pour répondre, il devait bien se rendre à l’évidence, son prisonnier était à moitié fou, mais pas complètement idiot et il avait raison sur un point crucial. Qui savait, dans les Sept Couronne, ce que voulaient les Bonfrère, Glenhild en premier lieu ? Qui savaient ce que les Fer-Nés désiraient ? Probablement pas tous la même chose, il y avait ceux qui ne juraient que par l’antique voie, et ceux qui voyaient au-delà. Qui était capable d’unir tous les Fer-Nés dans un but précis autre qu’un raid et à plus long terme qu’une énième rébellion ratée ?
Le grand blond posa un bras en travers de son buste, appuya le coude de son autre bras sur sa main et se prit le menton en méditant les paroles du lion fou. Glenhild Bonfrère avait été capable, avec Victarion, de mener un grand nombre de Fer-Nés jusque dans le Conflans, mais elle était prisonnière à Salvemer et avait de fortes chances d’y rester, d’une manière ou d’une autre. De plus, elle était trop têtue pour épouser qui que ce soit qu’elle n’aurait pas choisi elle-même, et Greydon doutait qu’elle puisse choisir Daven, trop têtue pour se plier aux règles de diplomatie qu’il faudrait tôt ou tard mettre en œuvre pour arriver à leurs fins, trop têtue pour aller plus loin. Contrairement à lui.

__ Vous n’épouserez pas la Sirène Sanglante, vous risqueriez fort d’y laisser vos bijoux de famille dès la nuit de noces et cela ne nous avancerait à rien. Excepté ce détail, je dois dire que tout cela me plait beaucoup. »

L’adolescent sourit de toutes ses dents, prit la missive des mains de Daven pour mieux lui serrer la main. Il fit un signe de tête à l’un des gardes pour que ce dernier libère le Lannister de ses fers et reprit :

__ Messer Daven Lannister, bienvenue à Cormarel, vous êtes désormais mon invité. » Il se tourna vers ses hommes. « Traitez-le comme tel. »

Greydon sortit de la cellule et invita le lion à faire de même, marchant d’un bon pas vers la sortie des geôles à ses côtés il demanda au premier serviteur qu’il croisa de faire préparer un bain et des vêtements dignes d’un futur seigneur de Castral Roc pour l’invité ainsi qu’une belle chambre et un en-cas avant le diner qui seraient donné dans la grande salle en présence de toutes ses sœurs. Le serf partit en trottinant à travers les couloirs pour transmettre les différents ordres aux différents domestiques. Il fallait une femme de chambre, des gens pour chauffer et monter l’eau du bain, un commis pour l’encas et prévenir les cuisines pour le diner. En attendant, le jeune Bonfrère fit monter Daven jusque dans les appartements de son père et le mena à la fenêtre depuis laquelle on voyait les Monts Durgranit desquels sa Maison tirait une partie de ses richesses : le minerait de Fer. Ca n’était pas l’Or des Lions, loin de là, mais c’était déjà quelque chose, ajouté à une flotte impressionnante, de nombreux vassaux, la plus grand Ile de l’archipel et de nombreux pâturages pour les chèvres et les moutons. Cormartel possédait même des écuries, modestes, mais avec quelques chevaux tout de même.

__ Ce n’est pas Castral Roc, je vous l’accorde, mais nous ne sommes pas les Greyjoy de Pyk, nous ne vivons pas dans la crasse et l’eau salée, ni selon d’antiques préceptes qui nous vouent à l’échec. Vous avez raison, Balon est un boulet à notre pied depuis déjà trop longtemps… »

Après avoir longtemps regardé les terres qui lui reviendraient un jour, il plongea son regard dans celui de Daven et estima qu’il n’était pas encore temps de lui faire part de l’idée qui germait peu à peu dans son esprit, il devait d’abord la peaufiner et le Lannister se reposer un peu. C’est alors que le serviteur parti quelques temps auparavant entra et prévint que le bain et la collation étaient prêts dans les appartements de l’invité qui étaient en train d’être préparés.

__ J’imagine que vous devez être fatigué et affamé. »

Greydon laissa passer Daven devant lui et reprit place à ses côtés pour le mener à sa chambre, suivant le serf qui les conduisant tous deux. Ce dernier ouvrit la porte et s’inclina une énième fois pour laisser entrer l’invité.

__ Je vous laisse là, reposez-vous bien, nous nous verrons au dîner. »

Le jeune homme laissa son invité aux mains des serviteurs qui s’afféraient dans la chambre pour que tout soit prêt le plus vite possible. Les deux gardes prirent place devant la porte.

__ Pour votre sécurité Messire. » précisa Greydon

Il sourit et tourna les talons.

Derrière un paravent, une baignoire attendait Daven, ni fleurs, ni parfums ni fioritures, mais l’eau était chaude et sur un tabouret étaient posés savon éponge et gant de crin. Un plateau avec du fromage, du pain et une bière était posé sur un guéridon non loin de là. Il y avait aussi un grand linge presque blanc pour se sécher pendu à l’un des montants du paravent.

__ Si vous avez besoin de quoi que ce soit Messire Lannister. Je m’appelle Fi. »

La femme de chambre sourit en s’inclinant, elle n’était pas tellement âgée, mais ses traits fatigués la plaçaient entre deux pages sans qu’on puisse vraiment le déterminer, il lui manquait des dents et une oreille. Elle se remit au travail de l’autre côté du paravent pour terminer la chambre. Déposant quand elle eut fait le lit, une chemise de nuit propre dessus et de beaux vêtements, probablement volés à Castral Roc, sur le seul fauteuil de la pièce.

Quand l’heure fut venue, on conduisit Daven à la grande salle pour le diner. Greydon, seul, trônait en bout de table entouré de quelques-uns de ses hommes avec qui il buvait un coup. On annonça l’invité et d’un signe de la main, il congédia ses soldats. Ceux-ci se placèrent à la porte, sauf un qui disparut. Le domestique, toujours le même d’ailleurs, tira la chaise au plus près de son Seigneur et Maitre pour installer le Lannister.

__ Bienvenue à ma table. » Sourit le Bonfrère

Il versa de la bière dans une choppe propre pendant que le serf emmenait les choppes des gardes avant de revenir avec un plat copieusement garni de tout petits poissons frits dont Greydon prit une poignée pour se l’enfourner dans le bec. Pas sûr qu’un Lannister apprécie, mais sur les iles de Fer, cette friture était un met des plus prisé. Sept autres couverts ornaient la table. Greydon but une gorgée de bière et, s’adossa confortablement à son fauteuil alors que le garde revenait avec les sœurs Bonfrère.

Une par une, elles entrèrent, présentées par leur frère, firent une révérence à Daven et prirent place à la table avant que le serviteur n’apporte l’entrée :

__ Je vous présente Lady Geneva Bonfrère. » grande et charismatique, vêtue d'une robe de laine taupe et d'un corset de cuir. « Lady Gullia Bonfrère. » Nettement plus petite, un peu effarouchée, elle portait une robe de lin et de laine entre le rose et l'écarlate. « Lady Gemareï Bonfrère. » Elle faisait la même taille que Gullia, un sourire sur les lèvres, elle s'inslina dans sa robe rouge digne d'une lionne.« Les ladies Gladyn et Gladys Bonfrère. » Deux parfaites jumelles, mais dont la mise et la coiffure les différenciaient fortement. « Lady Gwen Bonfrère. » De beige vêtue, un peu plus grande que les autres, mais moins que Geneva, elle dévisagea l'invité d'un air inquisiteur. « Et pour finir, Lady Gaëlle Bonfrère. » La plus jeune, un doux sourire éclairant son visage dans sa robe de lin blanc toute simple. Toutes étaient aussi blondes que la Sirène Sanglante, et toute largement aussi belles.



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MessageSujet: Re: [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) [Grand Wyk] Un lion en cage. (Greydon Bonfrère) Icon_minitime29.07.16 18:29

Daven avait jusqu’à maintenant tenté de garder bonne figure vis-à-vis de ses geôliers, il avait répondu a bon mots, tenté de cacher son épuisement. Mais lorsqu’il vit son beau-frère partir d’un rire gras et aussi délicat que le cri d’un phoque la pression se relâcha. Une pression accumulée par des jours de « mauvais » traitement, surtout dû au manque de sommeil et la mal nutrition. Ce rire moqueur et grossier que chaque Fer-Né de ce maudit monde semblait reprendre en cœur et en échos dans le crâne vide de fatigue du lion. Il voyait une répétition de bouches ouvertes hurlant contre son honneur. Epuisé il garda simplement une mine exténué, ne pouvant plus se permettre de répondre ou de s’opposer. Il se contenta de voir son égo prendre un choc, chose qu’il ne supportait absolument pas. Il voulait simplement dormir, se reposer, prendre un bon bain avec du savon et de l’eau chaude, il voulait se laver la barbe, il voulait voir ses cheveux propres, il voulait porter de nouveaux vêtements. Il voulait boire une cruche de vin. Mais de tout ça pour l’instant, si ce n’est le refus du mariage avec la sauvage qui servait de sœur à ce colosse. Il ne répondait plus, il regardait fixement Greydon Bonfrère, il avait donné toutes ses forces pour expliquer son plan. Et la réaction du seigneur le laissa pantois. Il allait perdre ce jeu ? Pendant quelques instants il crut qu’il avait parlé en vain.

Finalement, le jeune homme acquiesça. Le dernier mot de la phrase laissait entrevoir à nouveau des possibilités. Un simple « excepté ce détail » avait changé toute la donne, du moins pour Daven qui reprenait le peu d’espoir qui lui restait. Il ne répondit pas, il se contenta de faire un léger signe de la tête, comme pour énoncé son accord. Il voulait se reposer. Il fut étonné de voir le fer-né lui prendre la main pour la serrer. Un faible sourire pouvait alors se dessiner sur le visage exténué du prisonnier et il aurait bien souris toutes dents en l’air s’il avait pu lorsqu’on le libéra et qu’il fut mené hors de sa cellule. Il se laissa mener comme un enfant, ou plutôt comme un mort, il tenait à peine debout.

Enfin, on lui présenta sa chambre. Une vraie chambre. Il soupira de soulagement. Il n’entendait plus rien, les personnes autour de lui avaient beau parler il ne voyait plus que la baignoire, le lit, la fenêtre, les vêtements propres et la nourriture. Ce n’était rien de plus qu’une prison dorée mais il la préférait au cachot. On le laissa avec des domestiques, une femme vins à lui pour le préparer, il se jeta d’abord sur la nourriture, il engloutit un fromage dans du pain puis avala d’un trais la bière, il remarqua qu’elle n’avait pas le même gout mielleux que celles de Castral Roc. C’était moins bien que ses appartements au Roc ou qu’à Port-Réal mais cela restait digne d’un seigneur sur Grand Wyk. Il entra ensuite dans le bain chaud, il fut laver par la domestique édentée qui s’était présentée à lui. Il souriait bêtement, comme un enfant pour son anniversaire. Il resta bien une trentaine de minutes à barboter dans l’eau avant de sortir pour se sèchera, on le coiffa. On lui coupa les cheveux et la barbe comme il le demandait et on finit par l’habiller. Il lui restait quelques heures à passer avant de dîner, il en profita pour faire une sieste. Une sieste sans rêve, d’un sommeil de plomb. Fi eu même du mal à le réveiller. Il allait mieux, tellement mieux.

On finit par le conduire, en pleine forme jusqu’à la salle dînatoire. Greydon Bonfrère l’attendait, on l’installa à ses côtés. On servit tout d’abord de la bière puis, on apporta un plat, puis d’autres. Il y en avait quelques-uns sur la grande table en bois sombre qui ornaient la pièce. Tous du poisson, ou des fruits de mer. Daven ne fut pas surpris, c’était normal pour les îles de fer, sans surprises. Le Lannister avala d’abord sa chope de bière d’une gorgée par simplement gloutonnerie puis regarda le seigneur des lieux une nouvelle fois, sous un autre jour.

« Je vous remercie pour votre hospitalité. Bien entendu … »

Sus des formules de politesses, un garde entra et fit entrer, à sa suite, aussi gracieuses et belles les unes que les autres, les dames Bonfrère. Tandis que le beau-frère de Cormatel les nommait, Daven remarqua plus particulièrement Lady Gwen, son air interrogateur et son physique atypique la rendait précisément unique dans cette pièce.

« Mes Dames, c’est un honneur. »

La coutume sur le continent aurait voulu que Daven se lève et donne un baisemain à chacune d’entre elles. Mais il ne connaissait pas les façons de faire d’ici, et de la part d’un peuple composé de femmes-guerriers les usages vis-à-vis de la gente féminine devaient être très différents. Daven se contenta de sourire à toutes ses demoiselles, laissant néanmoins son regard planer plus longuement sur Gwen Bonfrère. Finalement il se leva, prenant quelques petits poissons pour les avaler d’une traite comme il avait vu Greydon le faire, puis il inclina légèrement la tête vers ses mesdames.

« Je me présente, je suis Daven Lannister de Castral Roc potentiel héritier des Terres de l’Ouest et de la Dent d’Or et je suis enchanté de faire votre connaissance. »

Et surtout futur suzerain des Terres de l’Ouest pensa-t-il très fort. Il laissa planer un ensuite son regard vers son jeune hôte, ne sachant pas vraiment quoi faire. Il finit par se rasseoir, après tout s’il fallait les inviter à manger ce ne serait pas à lui de le faire, ce n’est pas sa table. Il n’est qu’un invité-prisonnier-otage. Il se resservit de la bière, il n’avait aucune raison d’être avare sur l’alcool. Il avait si longtemps rêvé de bon vin, il avait bien le droit de s’emplir la panse de bière fer-née. Mais sa préoccupation principale restait le choix de son beau-frère. Que faire-t-il du plan qu’il lui avait annoncé auparavant ?
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

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Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
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Corbeaux : 380
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Greydon Bonfrère






En réalité, Greydon riait de bon cœur, mais son but n’était en rien de se moquer de Daven ou de le rabaisser, non, il avait eu l’image du visage de Glenhild à l’heure de lui annoncer qu’elle allait se marier. Qu’importe en réalité le futur époux, la Sirène sanglante n’était pas une femme à qui on impose quoi que ce soit, moins encore de partager sa vie avec un seul homme, moins encore avec un homme des Contrées Vertes, surtout pas un homme qui risquait de se montrer incapable de la battre en duel, à l’épée, à main nue, à la danse du doigt, pour tout autre jeu qu’elle pourrait trouver pour prouver sa supériorité et en profiter pour lui découper le jonc et le lui faire bouffer. La Bonfrère n’était pas contre le mariage en soi, elle n’y pensait simplement pas, elle n’était plus une pucelle à vendre au plus offrant depuis un bon moment déjà, inintéressante pour la plupart des seigneurs à moins qu’on les aime vraiment sauvages. Elle était une femme libre, Capitaine de son boutre, elle faisait ce qu’elle voulait et le mariage ne faisait en rien parti de ses plans, elle avait épousé l’Ocean et son équipage lui tenait lieu de famille. Aussi, si son père ou son frère plus encore comptait lui imposer un mari, ils avaient tous deux intérêts à bien le choisir, car l’alliance ne serait scellée que si l’époux survivait à la première nuit.

En revanche, cela apprenait quelque chose à l’adolescent, les hommes du continent avait toutes les peines du monde à comprendre les eusses et coutumes des Iles de Fer et surtout la place des femmes. Là où pour eux, elles n’étaient qu’une monnaie d’échange sans autre choix que d’obéir, elles étaient nettement plus libres sur les Iles de Fer, mais liberté n’était pas synonyme de sécurité, bien au contraire. Elles pouvaient devenir des mères de famille dociles tout comme des guerrières redoutables, mais si elles refusaient la protection d’un époux elles devaient assumer ce statut et avaient intérêt à savoir se défendre. Aussi, la plupart choisissaient la sécurité et le statut du mariage, certaines savaient néanmoins se battre, beaucoup avaient malgré tout du caractère et n’étaient pas de simples épouses obéissantes, mais savaient s’imposer au sein de leur Maison. Toutes ne savaient pas se battre, toutes n’étaient pas cxw de s’imposer

***


Devant les remerciements de son nouvel invité, Greydon sourit en silence et fit un léger signe de tête. Il leva sa choppe en son honneur et but une gorgée de bière avant de présenter ses fameuses sœurs. 12 en tout avec Glenhild, toutes avec leur propre caractère, plus ou moins dociles, plus ou moins gentilles, sachant plus ou moins se défendre, voir se battre, plus ou moins favorables à cette alliance et à Westeros en général, plus ou moins vierges aussi. Il y avait l’embarras du choix et qu’importe les manières de Daven, elles seraient toujours mieux que celle de la majorité des Fer-Nés.

__ Bienvenue à notre table Messire, en tant que maitresse de Maison, je ne puis qu’être honorée de vous recevoir parmi nous. » dit Geneva, qui fut la seule à parler d’une voix douce mais assurée.

Pour l’entrée, d’autres fruits de mer suivirent la friture et toujours de la bière, Greydon craignait que le peu de vin qu’ils possédaient ne soit pas du gout de son invité, aussi ne voulait-il pas tenter le diable. Les sœurs Bonfrère s’installèrent chacune à la place qu’elle voulait et firent passer le plat de friture, se servant chacune sans avoir besoin de l’autorisation de leur frère. En face du Lannister, Geneva se servit en premier, à priori respectée par ses sœurs, elle n’utilisa pas les couverts de service, mais mangea ensuite du bout des doigts avec une certaine grâce, mais surtout beaucoup d’assurance. Gladyn et Gladys se servirent à leur tour, la première avec les mains, la seconde avec les couverts, toutes deux avec quelques manières, mais seule la seconde avait le moindre regard pour l’invité. La suivante à se servir fut Gemareï, à la gauche de l’invité, plus occupée à faire de l’œil à Daven qu’à manger, elle le regarda en suçotant un des petits poissons avec un petit sourire coquin. Gwen, placée à l’autre bout de la table du côté de Geneva dodelina de la tête quand il parla de l’Ouest, hésitant sur une nouvelle attitude à adopter, mais reprit finalement son air sévère et fit passer le plat sans y piocher. Gaëlle face à Gwen, baissait les yeux dès que Daven la regardait, mais mangea tout de même un peu, picorant timidement comme un moineau. Gullia, assise entre Gaëlle et Gemareï attendit que le plat arrête de tourner pour se servir enfin et jeter quelques œillades timides à Daven.

__ Maintenant que vous êtes reposé, propre et en train d’être restauré, peut-être pourriez-vous m’en dire plus sur votre plan. Qu’en dites-vous ? »



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Chopes de bière après chopes de bière, Daven semblait dans l’optique de vider les fus de Cormartel. Il avalait l’alcool à grandes gorgées. Il n’avait pas vraiment envie d’être saoul, mais le plaisir de la liberté et le gène que lui provoquaient ses belles-sœurs le poussait à remplir fréquemment son verre. Cette bière qu’il trouvait bonne, bonne comme le prix de ses jours d’emprisonnement. Elle avait le gout du luxe, de la propreté et de la bonne vie. Mais surtout, avoir les yeux penché sur son verre l’empêchait de voir les regards interrogatifs des dames, incendiaires voir coquin de certaines. Il n’avait jamais su comment agir. C’était le problème le plus important du Lannister, les femmes. Il n’avait jamais vraiment su comment se comporter avec les femmes. Elles paraissent si faibles, mais pour lui, ce serais surtout des masques de porcelaine pour des démons. Il se contentait de passer les plats ou les cruches lorsqu’on en avait besoin. Il gardait une sorte de mine constipé et l’alcool n’arrangeait rien. Il tentait certaines fois de sourire ou d’envoyer un regard, mais il revenait vite sur son idée et se renfrognait de nouveau. Il passa donc la plus grande partie du repas à regarder fixement son assiette. Il sentait le regard de Greydon sur lui, il estimait que le Fer-Né le jugeait, le testait. Il se voyait échouer ce test. Il s’imaginait déjà retourner en cellule. Il prit tout son courage entre ses mains pour de nouveaux regarder Gwen, mais il la regarda fixement, comme il le faisait souvent, inconsciemment. Puis après une énièmes gorgée de bière son regard se reporta sur Gullia à qui il envoya son « plus beau » sourire.

Mais la voix du seigneur des lieux perça son cerveau comme un trait d’arbalète. Oui. Il avait promis quelque chose aux Bonfrère. Il regarda alors Greydon et finissant sa bouchée de poissons il prit son couteau qu’il pointa sur un poisson dans son assiette.

« Oui, bien sûr. Venons-en au fait. Il y a deux actions à faire. La première, la chute du kraken, suivis de la mort de la truite. Ensuite viendra le « couronnement » par le cerf. La chute du kraken. Et bien c’est assez simple. Il vous suffira tout d’abord de vous faire inviter par cet incapable de Balon. Un mariage serait la meilleure des idées. Oui, je ne sais pas s’il lui reste quelqu’un à marier ? Mais imaginons : Une union entre le cor et le kraken. Il y a une cérémonie à laquelle vous êtes invité, bien qu’il soit mieux que ce soit le kraken qui vienne, ce serait plus simple. Mais ce n’est pas grave si c’est à vous de vous déplacer. Si c’est ici même, sur Grand Wyk, il sera normal que vous vous occupiez de la garde et de la défense. Sinon sur Pyk vous proposerez de vous occuper des défenses de l’île pendant le mariage, comme en cadeau, ou en renfort. Une fois cela fait, la cérémonie, et surtout le banquet, il doit y avoir un banquet, seront fait de nuit. Du moins à la tombée du jour. Vous aurez aussi fait venir des « musiciens ». Ces musiciens seront des manteaux rouges déguisés. Car, pendant les noces, vos hommes auront fait accoster librement des « marchands » dont les cales seront remplies de manteaux rouges que je commanderais, certains d’entre eux se feront passer pour des musiciens. Ah, n’oubliez pas d’inviter les amis fidèles du kraken. Alors au bout d’un certain moment vous entamerez un discours et lors de la fin de ce discours, ou du moins jusqu’à un mot spécifique, un code, vos hommes sur place massacrerons les proches du kraken, pendant que les musiciens, arbalétriers en vérité ce feront un plaisir de massacrer les krakens. Bien entendu vous pourrez vous aussi participer. La salle devra bien entendu être fermée. »

Le Lannister fit une pause pour picoter le poisson, il attrapa un petit poulpe dans un grand plat et planta violement son couteau dans la tête de celui-ci. Le tout en continuant de regarder son beau-frère. Il releva le couteau avec le poulpe planté sur celui-ci comme empalé.

« Pendant ce temps, dehors, vos hommes et les miens massacrerons ce qui reste de kraken et de ses amis. Et comme magnifique fin à cette histoire-là, il faudra envoyer la tête de Balon au Roi. Avec toutes vos sympathie mais en rappelant que vous désirez toujours gouverner les Conflans pour la couronne, par droit ancestrale au nom de la fin des dragons, blablabla. Pour les Fer-Né, un discours patriote suffira, expliquer la nullité des Greyjoy n’est peut-être pas nécessaire. Vous tuerez tout autre prétendant au Roc dans vos geôles et accuserez les Greyjoy auprès de Tyrion d’avoir agir ainsi. »

Daven reposa son couteau sur la table après avoir gobé le petit poulpe panné. Restait sur son assiette un gros poisson. Il regarda les personnes attablées autour de lui avec une face plus sérieuse, de circonstance. Le cruel militaire au service de l’Ouest avait remplacé le lion indécis, le stratège avait pris place dans le corps du fou psychotique. Puis il pointa, gardant son air sérieux, le poisson de son couteau.

« Il faut désormais s’attaquer à la truite, le plus beau morceau. Je ne connais pas l’état actuel des choses. Je sais une chose, les Tully sont des imbéciles. Ils aiment l’honneur par-dessus tout, ils font la guerre pour l’honneur. Brynden Tully c’est sacrifié pour l’honneur de sa nièce. Leur honneur les perdra. J’ignore tout de l’état actuel des avancés que vous avez là-bas. Peut-être avez-vous eu les Jumeaux ? Peut-être pas. Je vais partir d’un point clair, vous n’avez rien. Alors je vous propose de faire temporairement « disparaître vos troupes ». Après tout, ce serais presque logique pour eux, après la fin des Greyjoy. Mais pendant ce temps, des troupes Lannister, qui ne porteront pas le rouge, mais emblème avec une truite morte harcèleront l’ensemble des positions des Conflans. Un point par un autre. Totalement aléatoire. Des attaques surprises sur des points plus ou moins stratégique mais surtout très répartis sur l’ensemble du territoire. Les Tully n’accuseront pas les Fer-Nés des attaques, celles-ci seront typique de continentaux. Vous deviendrez un problème minimum. Alors, ils enverront des troupes un peu partout sur leur territoire. Dans l’espoir de défendre les leurs et surtout d’arrêter ceux qui insulte ainsi les leurs. Nous allons éparpiller leurs forces. Il vous faudra, pendant ce temps, si c’est possible conclure un pacte avec un seigneur des Conflans proposer Salvemer aux Frey ? Par exemple. Ainsi disperser vous pourrez alors faire une attaque éclair sur Vivesaigues et prendre le château à coup sûr. Le reste tombera petit à petit ou se pliera, car une fois cela fais nous vous enverrons d’autres manteaux rouges afin de soutenir l’effort de guerre. »

Une fois son monologue achevé, le Lion Fou coupa la tête du poisson avec un petit racinement malsain avant de jeter un clin d’œil à Greydon Bonfrère.
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Greydon Bonfrère



Greydon riait intérieurement de voir le Lannister si peu entreprenant, comme gêné d’être entouré d’autant de femmes. Lui en avait l’habitude, même si elles étaient ses sœurs et qu’il ne les convoitait pas, il n’avait jamais été timide avec les femelles. Mais se moquer de son hôte n’était pas sa priorité, de plus, s’il en venait à épouser une de ses sœurs, il valait mieux éviter de l’avoir rabaissé devant elles, certaines pourraient mal le prendre.

Gullia rougit violemment lorsque Daven posa les yeux sur elle pour lui sourire, qu’importe pour elle que son sourire fut le plus beau ou non, il l’avait regardé et cela était suffisant pour la timide et discrète jeune femme. En revanche, Gwen avait soutenu son regard en gardant impassiblement son air sévère et froid. Le Lannister l’ignorait, mais cette dernière avait perdu sa jumelle Gwin lors de la bataille contre les Mallister où Glenhild avait été faite prisonnière. Depuis lors, elle ne rêvait que d’une chose : hacher menu tout homme des contrées vertes qui se présenterait à elle pour venger sa sœur. Mais son frère lui avait interdit d’exercer sa vengeance sur qui que ce soit et la frustration ne faisait qu’exacerber sa colère, pour le moment contenue. Elle releva furtivement les yeux lorsque l’invité de son frère évoqua la mort de la Truite, elle ne sourit pas, mais la dureté de son visage avait laissé place à autre chose, de l’intérêt peut-être. Son frère, lui, écouta attentivement le plan…

Greydon sourit à la vision du petit poulpe planté sur la pointe du couteau de son hôte, mais c’était un autre poulpe que Balon et sur les Îles de Fer, les Bonfrère avaient beau être puissants, ils ne pouvaient pas tout se permettre. Daven ne semblait pas bien se rendre compte que sur les Îles de Fer il y avait des règles et que ne pas les respecter pouvait couter très cher. Hélas, rendre un grand service à la Couronne n’était pas suffisant pour s’assurer un avenir ici, trop loin du Trône de Fer pour que son soutien soit utile pour garder les Fer-Nés unis derrière les bannières Bonfrère. Et nul seigneur, même Greyjoy, n’avait le pouvoir de maintenir loyaux ses vassaux bien longtemps si tout le monde le haïssait et exécrait ces actions. Peut-être n’était-ce pas clair pour un Lannister, mais pour le jeune homme, cela l’était, et hélas, si le plan de Daven était séduisant, il n’en était pas moins bancal sur certains points.

__ Intéressant. Des Manteaux Rouges déguisés en musiciens pour tuer Balon et ses fidèles soutiens lors d’un mariage. Il y a pour cela plusieurs options, Asha en premier lieu, pourrait épouser mon frère et Glenhild pourrait épouser Victarion. Mais cela contrevient à toutes les règles de l’hospitalité, ce qui ne me plait guère, je dois l’avouer, de plus, tuer tous les vassaux loyaux de Balon, cela fait beaucoup de monde à tuer. »

Son hôte semblait aussi avoir oublié que les premiers héritiers du Roc sur la longue liste des héritiers potentiels étaient des Frey, et que les Fer-Nés envisageaient de gouverner le Conflans. Cependant, vu le nombre d’ennemis qu’ils y avaient déjà, c’était le cadet des soucis de Greydon pour le moment.

__ Je pense au contraire que la nullité de Balon et des Greyjoy en général depuis qu’ils sont au pouvoir est notre principal atout pour unir les Fer-Nés derrière nos couleurs et faire tomber le Kraken. Un discours patriote ne suffira pas à expliquer l’assassinat du Suzerain des Iles de Fer et de ses soutiens qui pour beaucoup sont des seigneurs ou des capitaines très respectés ici, nous pourrions après avoir commis un tel crime, nous retrouver seuls contre l’ensemble des Îliens et alors nous serions perdu, et notre projet avec. De plus, le discours patriote risque fort de s’étioler dès que les Fer-Nés apprendrons que nous négociions avec la Couronne, ils ne comprendront pas. En revanche, ils sont à même de comprendre que la situation ne cesse de se détériorer pour nous depuis des décennies, et que la misère s’intensifie, et peut-être que c’est pour cela qu’il est désormais indispensable de discuter avec le Roi. Ils comprendront aussi que nous seuls, grâce à la fois aux batailles menées par Glenhild, mon père et mes frères et aux négociations menées par moi-même, sommes en mesure de leur offrir un avenir décent et de restaurer, au moins partiellement, l’importance des Fer-Nés au sein de Westeros. Mais nous disposons peut-être d’un outil pour nous assurer la légitimité sur les Iles de Fer, il faudra convaincre, mais au moins, si nous sommes élus, nous n’aurons pas à craindre, à priori, de rébellion : les États Généraux de la Royauté. »

Il hocha la tête.

__ La dernière fois que nous avons essayé de prendre Vivesaigues, nous nous sommes alliés aux Desdaings et ils nous ont trahis. Cela a couté la vie d’une de mes sœurs, d’un de mes frères, de nombreux hommes et la liberté de Glenhild. Ce sont les risques dans une guerre me direz-vous, mais je n’ai aucune garantie que je peux vous faire confiance pour prendre le Conflans… »

Il était bien conscient que pour l‘instant, ce qui ressemblait le pus à un plan émanait de Daven et que malgré des objections, il ne proposait pas grand-chose, aucune alternative plus convaincante, voir rien du tout. Mais il réfléchissait, tout comme Glenhild d’ailleurs, depuis longtemps à tout ça, et il ne trouvait pas de solution dont l’issue soit certaine. Il voyait les faiblesses de ce plan comme celles de tous les plans qu’il avait échafaudé auparavant et cela le rendait malade, malade de ne pas trouver mieux, de ne jamais avoir trouvé mieux, de réfléchir en vain, de se casser les dents sur la complexité du peuple Fer-Né. Mais il en voyait aussi les forces, qui d’ailleurs pour l’instant semblaient jouer plus en faveur des Lannister que des Bonfrère, mais qui, si tout se mettait en place, lui assurait néanmoins ce pour quoi il se battait.

Le ragout de chèvre au miel arriva, accompagné de légumes et de gruau d’orge au fromage. Cela sentait fort pour un nez peu habitué, mais la chèvre adoucie par le miel était un met divin réservé, même su Grand-Wyk, aux banquets importants, aux grandes fêtes et aux hôtes de marque. Pendant que le plat passait de mains en mains, Greydon se noya quelques instants dans les tourbillons de sa chope de bière, perdu dans de sombres pensées. Il parla comme pour lui-même :

__ N’y aurait-il pas moyen de trouver quelque chose de plus discret pour la chute du Kraken ? Par exemple, envoyer des hommes de Cormartel récupérer des otages sur Pyk, une lettre pour Balon et un petit assassinat qui pourrait passer pour un accident. Essayons de trouver quelque chose… »

Il piqua un morceau de chèvre au miel de la pointe de son couteau et l’enfourna dans sa bouche avant de regarder Daven et de lui faire un signe de tête, montrant tout de même qu’il attendait sa participation.



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