Lorsqu'ils arrivèrent aux alentours du chateau alors que la lune dominait pleinement le ciel de sa grandeur et de sa vive lumière qui traversait et venait illuminer toute chose aux alentours, le seigneur Egen eut un soupir de soulagement. Cela faisait combien de temps exactement ? Combien de temps que la boue du Conflans les entourait, les ralentissait, les empêchait de progresser continuellement ? C'était une mélasse infernale dans un lieu où il n'y avait à ses yeux que le bruit de la pluie, ce vacarme assourdissant de ses balistes d'eau qui venaient s'écraser au sol. Il avait cru devenir fou à un moment tant cela devenait insupportable à ses oreilles. Ils étaient peut-être restés des jours sous cette pluie avec l'alcool comme seule remède à cette agaçante chose. Il ne comprenait pas son plus jeune frère, Simon, qui semblait lui vivre assez aisément cette contrainte de la météo et ne s'en plaignait guère qu'après les quelques verres qu'il buvait parfois le soir en compagnie de Criston et d'un roturier garde des Royce dont il oubliait continuellement le nom et dont il se fichait éperdument.

Lui, il n'était venu en leur compagnie que pour une seule chose, l'idée d'être auréolé de gloire et la seule chose qui l'entourait c'était cette maudite et infâme pluie du Conflans. Alors sa seule idée n'avait été que de remplir sa tâche, d'accompagner la demoiselle Belmore jusqu'aux portes de Vivesaigues, de la vendre aisément à l'imbécile de fils du Tully pour qu'il accepte que les hommes du Val viennent à son aide puis aller vaincre chaque fer-nés qui se dresseraient sur la route de l'armée indomptable du Val. Chose que ne comprenait guère son frère qui lui ne semblait vivre qu'au jour le jour et ne pas accorder de véritable importance à la mission qui leur était imputé, préfèrent encore boire et se plaindre du manque de femme.

Alors bien sûr lorsque se dressèrent en ce début de nuit avancée la belle forteresse qui servait de position centrale aux Tully au sein du Conflans, il n'eut qu'un sentiment de joie. C'était un sentiment qui lui était exquis tant l'idée de pouvoir enfin livrer le colis que lui avait confié Lady Arryn le ravissait signifiant la fin du babysitting auquel il se livrait en compagnie des autres commandants bien que la demoiselle Belmore lui était fortement sympathique malgré son jeune âge. Laissant en charge à Lord Royce et Lord Belmore de se présenter aux portes du château puisqu'ils étaient les commandants de l'armée. Simplement entouré de Simon et de Criston ainsi que de quelques uns de ces hommes, il se retourna vers son jeune frère avec un sourire aux lèvres. "N'y a t-il rien de plus beau que de voir se dresser fièrement devant vous ce que nous recherchons depuis tant de temps aussi paysanne soit-elle ?" A la vue du sourire de son frère il regretta ses paroles avant que même que sa réponse ne fusse. "Il n'y a rien de plus beau que les choses paysannes mon cher frère." Il soupira, d'un soupir qui voulait tout dire tant son frère était d'une stupidité alarmante depuis le début de cette campagne.

Lorsqu'enfin les murs furent ouverts aux arrivants, du moins aux personnages influents car faire rentrer 15.000 hommes dans l'enceinte du château était complexe, Ondrew laissa la gestion en toute confiance de ces hommes à Criston et ne s'alourdissant que de la compagnie de son frère avant de suivre Lord Royce, Lord Belmore et sa jeune fille au sein de Vivesaigues toujours accompagnés de quelques hommes de ces derniers bien que bien peu face à ce qui gardait le château de Vivesaigues. Arrivé au sein de la cour, Lord Egen, jeta un œil à son frère qui semblait bien trop calme et se demandant comment ils allaient être accueillis par les gens qu'ils venaient aider.. puis surtout allait-il réussir à mener à bien la mission que Lady Arryn lui avait confié malgré l'étrange sentiment de stresse qui l'envahissait légèrement à l'idée de pouvoir échouer.