L'expédition et l'alliance

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An 298, Treizième Lune, Semaine 1, jour 7

Se placer à la proue d'un navire et y respirer le vent salé, aucun des continentaux ne sera jamais capable d'en apprécier le plaisir.

Hélas chaque plaisir à un coût. Mon maitre d'équipage se chargea de me le rappeler.

"La barque est prête. Vous êtes sûr que vous ne voulez pas être accompagner ? Joan suffirait. Il se bat comme dix."

"Ils sont bien plus de dix à roder sur ces terres." Répliquais-je avant de me retourner.

A la base je comptais attendre que mes liens avec les sauvageons gagnent en profondeur. Puis le retour de Euron bouleversa mes plans. Pourquoi cet homme incapable de contrôler sa queue avait-il jugé bon de revenir ? La rancune que lui tenait son frère Victarion risquait de conduire au fratricide.

La maison Greyjoy constituait l'ossature des îles de fer. Si elle s'entre-dévorait les conséquences seraient terribles. Et il était inutile d'en parler à Victarion. Il était trop englué dans les principes de l'antique voie.

Ce qu'il nous fallait, c'était un nouvel espoir, un moyen d'affaiblir les sept couronne et ainsi les forcer à relâcher la bride sur nos terres. Les hommes libres comme ils se nommaient eux-mêmes nous en offrait la possibilité. Seulement les autres seigneurs fer-nés ne se contenteraient pas du petit trafic d'armes que j'avais mis au point dans l'optique d'accroitre les assauts contre le mur. Du consistant était nécessaire.

En embarquant je vis qu'on m'avait attribué le fameux Joan comme rameur. Décidément mon second était tenace.

"Si vous ne revenez pas au délai prévu ?" Ajouta-t-il

"Je n'aurais pas de veuve pour me pleurer, et un héritier pour me succéder."

Joan ramait comme un forcené sans doute dans l'idée de m'impressionner.

Moi je songeais aux thenns qu'un chef de clans sauvageons m'avaient mentionnés. Cette tribu semblait différentes des autres et surtout bien plus prometteuses. Ils forgeaient, étaient visiblement mieux organisés, et surtout disposaient d'un vrai leader répondant au titre de magnar.

Cela promettait une collaboration fructueuse. On m'avait parler aussi de ce soi-disant roi du peuple libre. Mais je demeurais sceptique à ce sujet.

Le problème était de parvenir à rencontrer ce magnar. Car il était nécessaire de s'enfoncer dans les terres. Et en tant qu'étrangers nous nous ferions vite repérer et attaquer.

C'est pourquoi le vieil homme que j'étais, prenait le risque d'une expédition si réduite.

Une fois le pied à terre avec mon barda je fis signe à Joan de s'éloigner. Enfin seul j'observais les étendues glacées. Je me demande encore aujourd'hui si au fond ce n'est pas l'inconnu qu'elles représentaient qui me motivait.

Il ne me restait plus qu'à attendre la guide que l'on m'avait attribué. Apparemment il s'agissait d'une excellente chasseuse du genre solitaire.

Je m'assis sur un rocher et ouvris mon livre. Il était inutile d'être sur le qui-vive. Je ne pouvais plus rebrousser chemin désormais quoiqu'il arrive.

Sujet: Re: L'expédition et l'alliance 03.01.14 21:48

L'expédition et l'alliance

« Tu iras et tu le guideras »

Les yeux de la sauvageonne fixaient Isaar. Le chef de son clan. Ce n’était pas la première fois que l’homme qu’on lui demandait de trouver, de rejoindre et de guider venait à la rencontre des sauvageons mais en général, Luna ne se mêlait pas de ce genre d’histoire. Préférant, et de loin, restant en retrait, chasser avec son compagnon. Mais elle avait déçu le chef de sa meute et la seule raison pour laquelle elle était encore en vie aujourd’hui était simple : elle lui appartenait et entendait bien le lui faire entendre. Mais il se devait de prendre soin de cette gosse qu’il avait un jour trouvé au milieu d’une meute de direwolf. L’éloigner des corbeaux, lui apprendre qu’elle ne devait être loyal qu’à une seule personne, c’est-à-dire lui. Et elle avait obéis, parce qu’il était le chef de sa meute, parce que la nature était faites ainsi, les loups ne se mangent pas entres eux et la seule façon de remettre en cause la décision d’un mâle alpha, c’est de le destitué, de le tuer. Mais l’esprit de la jeune fille, de l’enfant qu’elle était toujours, ne pouvait se faire à l’idée de tuer un membre de sa propre meute même si celui-ci avait été l’instigateur du massacre de sa famille de direwolf.

Elle gardait pourtant la tête haute, fière, le Sombre-Loup à ses côtés venant chercher le contact des doigts de sa maitresse sur son museau. Elle s’était directement mise en chemin, elle connaissait mieux que quiconque le territoire, son milieu naturel. Il ne fut guère difficile de rejoindre la grève glacé, piège mortel pour ceux qui ne savait pas avoir le pied léger, savoir où le poser, écouter les grondements de la glace. En retrait, elle observait au loin l’arrivée de l’embarcation, sa lance entre les doigts, les fourrures la protégeant des morsures du froid. Le visage fermé, elle plissa légèrement les yeux en sentant le vent lui apporter une odeur salé significative. C’est parce qu’elle connaissait bien le terrain, ses parfums, qu’elle était capable d’être l’une des meilleures chasseuses, agissant comme un animal plutôt qu’un Homme, et ses précédents voyages lui avait appris une chose : la vie d’humain n’était pas faite pour elle. Reprenant la route, elle serait arrivé quand lui serait enfin seul, du moins le supposait-elle, ne prenant aucun risque, elle savait parfaitement se camouflé, se cacher comme le ferait n’importe quel prédateur à l’affut d’une proie. Patiente, immobile, elle attendait que le danger lui semble amoindrit, qu’elle sache qu’elle aurait le dessus quoi qu’il arrive.

Ce fut un grognement qui interrompit lecture de l’homme, devant lui se trouvait la masse impressionnante d’un sombre direwolf au iris bleu, mais au-delà de ça, non loin s’approchait la sauvageonne. Le visage maquillé de ses quelques traits bleus, la couleur de ses yeux à elle-aussi, cette couleur qui lui valait la crainte auprès des siens. Un claquement de ses dents calma rapidement les grognements sourds de l’animal à ses côtés qui se positionna entre elle et l’inconnu. Observant le livre dans un premier temps, elle ne savait pas lire, et le souvenir de Jon tentant de lui apprendre les rudiments de la lecture vint simplement lui rappelé douloureusement qu’elle ne devait plus jamais le voir. Loin de vouloir faire la conversation, elle gardait simplement ses distances avec cet homme, reprenant sa marche, ne vérifiant même pas si l’homme à l’odeur de sel la suivrait ou non. Elle ne tenait pas à faire la conversation, et tenait surtout à abréger très rapidement ce voyage.

Rodrik - Luna

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Bien entendu j'avais déjà été surpris au cours de mon existence, et m'attendais à l'être encore dans ce pays si particulier.

Toutefois être interrompu dans ma lecture par un direwolf constituait une sacrée entrée en matière pour ce voyage.

Instinctivement ma main tournant la page se dirigea vers mon couteau. Comme quoi malgré mes excentricités je demeurais un fer-né.

Heureusement l'animal fut vite rappelé à l'ordre par une femme, ma guide forcément. Sinon elle aurait laissé l'animal agir, afin de me dépouiller ensuite.

Que les sauvageons pratiquent l'élevage, ne me semblait pas incongru. Mais là c'était différent. Cette bête n'avait rien de domestique dans son attitude. D'ailleurs la manière dont la femme l'avait stoppé ne rappelait en rien aux méthodes de conditionnements classiques comme un sifflement ou un geste précis.

Une silhouette mince, vive, et marquée, il s'agissait bien d'une chasseuse. Elle bénéficiait toutefois de certaines particularités : des yeux bleu, et surtout des sortes de peintures de même couleur.

C'était la première fois que je la rencontrais. Sinon je m'en souviendrais.

Isaar ne m'avait pas menti en la décrivant comme solitaire. Elle m'accorda à peine un regard et pas le moindre mot. Les sauvageons ne s'encombraient pas tellement de mondanité, mais à ce point là.

Après tout ce n'était pas elle, qui m'intéressait. Qu'elle garde ses secrets.

A mesure de notre avancée mon doute sur le choix de Isaar augmenta. Soit cette sauvageonne visiblement savait où elle allait. Seulement un guide est censé... guider.

Or cette femme se contentait d'avancer sans même s'assurer que je suivais le rythme. Et puis son parcourt était assez insolite.

D'après ce que j'en avais vu, il existait dans les environs des sentiers naturels notamment à proximité des cours d'eau, et d'autres anciens aménagés par je ne sais quels peuples. La chasseuse les ignorait totalement.

Elle progressait directement dans la végétation avec une aisance incroyable. Une aisance que j'étais loin de partager.

Et dire que je m’inquiétais au sujet de ma rencontre avec les thenns. Si nous poursuivions ainsi je serais mort avant de parvenir jusqu'à eux.

"J'ai besoin d'une pause." Finis-je par dire.

Histoire d'illustrer mes propos je posais mon sac. Est-ce que je ne jouais pas un jeu dangereux ? Les sauvageons n'étaient pas réputés pour leur obéissance.

Isaar détenait visiblement une certaine autorité. Espérons que cela suffirait avec ma guide.

Sujet: Re: L'expédition et l'alliance 12.01.14 22:17

L'expédition et l'alliance

Beaucoup de chose remuait bien assez l’esprit de la jeune femme pour ne pas s’attarder à faire la connaissance du vieillard qu’elle devait guider. Elle obéissait, point à la ligne. Evitant les chemins, la route en serait plus fatigante mais au moins elle était sûr de ne pas risquer de croiser un indésirable. D’autres clans ou des corbeaux, l’un ou l’autre, elle était beaucoup plus à l’aise sur les terres abruptes. Elle était une chasseuse et non une guide, préférant de loin sa position de solitaire que de se mêler des affaires qui lui échappait complètement. Elle suivait son instinct, ni plus, ni moins. Elle savait parfaitement qu’il suivait, percevant son odeur salée dans l’air ambiant, c’était ainsi qu’elle n’avait guère besoin de jeter de regard vers l’homme pour savoir si oui ou non il était toujours là. Le loup garou les suivait de près, à l’inverse de Luna, il semblait déjà nettement plus curieux concernant la présence de Rodrik dans leur duo insolites. Il avait tendance à montrer les crocs, simple façon de dire « ne m’approche pas trop » ou encore « ne l’approche pas trop ». Plus égoïste que semblait l’être sa maitresse. Tantôt au pied de celle-ci, tantôt derrière Rodrik, il suivait sans aucune difficulté le rythme de la jeune femme.

On ne pouvait pas en dire autant du pauvre homme. Lorsqu’il éleva enfin la voix pour exprimer sa fatigue, elle s’arrêta simplement, se retournant enfin vers lui. Elle le regarda poser son sac, ce n’était pas une demande qu’il formulait, mais bel et bien une affirmation qu’elle ne serait pas en mesure de discuter. Il avait besoin d’une pause. Elle observa le ciel un instant, le voyage était long et nécessitait de toute façon une nuit, le soleil n’était pas encore sur le point de se coucher mais ils avaient plutôt bien avancé, et si elle pouvait rester sans se nourrir pendant un certain temps, elle se souvenait que ce n’était pas le cas des hommes venant du Sud. Elle finit par acquiescer du chef.

« Encore un peu, plus bas, à l’abri du vent »

Ajouta-t-elle, attrapant le sac du l’homme pour le forcer à malgré faire les quelques mètres qui les mettaient légèrement en contre bas mais les mettrait au moins à l’abri du vent. Elle reposa le sac, s’en éloignant pour inspecter les alentours, s’agenouillant, elle laissant ses mains parcourir le sol, lisant le terrain comme on lit un livre, elle semblait vivre en ces lieux avec une aisance stupéfiante. Ne repérant rien de potentiellement dangereux, finissant par ramasser quelques branchages qu’elle estimait assez sac, elle commença à s’afféré à faire un feu. Elle n’était pas sans savoir que c’était un rythme d’attirer des Hommes mais il n’en restait pas moins un excellent moyens d’effrayer les bêtes, et surtout de se protéger sur froid. Sans compter qu’il représentait à lui seul une certaine forme d’espoir et dans ses terres glacée et désolée, c’était une chose importante. Commençant à faire ce qui ressemblait vaguement à une table basse, elle n’était pas sans savoir que le sol humide et gelé n’était pas un bon élément, préférant surélever légèrement son feu. Sortant alors d’un des petits sacs qui ornaient sa ceinture une poudre blanche, ressemblant presque à de la cendre. Il s’agissait de l’amadou, un champignon poussant sur les troncs d’arbre et qui faisait un excellent allume-feu.

Elle sorti ensuite un briquet, volé à un corbeau certainement, frottant la roche et le métal ensemble, les étincelles eurent tôt fait d’incendier l’amadou. En peu de temps les petites flammes réchauffaient les vieux os de Rodrik et la sauvageonne qui s’installa non loin de la source de chaleur.

Rodrik - Luna

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Bien que toujours distante, la sauvageonne prit en compte mes doléances et mit en place une sorte de campement. Visiblement je l’avais sous-estimé. Elle savait parfaitement ce qu’elle faisait.

Ma guide desserra aussi les dents, enfin juste ce qui était nécessaire. A croire qu’elle ne voulait pas attiser la jalousie de son animal ?

Car ce maudit loup-garou ne me lâchait pas du regard. Se doutait-il que les raisons de ma présence était de nuire à la famille l’ayant choisi comme emblème ?

Cette idée m’amusa un temps, et me permit d’oublier le froid jusqu’à ce que le feu prenne.

La température n’était pas le pire. Les îles de fer n’ont jamais été réputées non plus pour la douceur de leur climat. Le vrai problème était la marche. Je n’étais pas habitué à parcourir de telles distances à pied. Un fer-né ne s’enfonce jamais très loin au-delà des côtes.

Là encore je m’égarais. Le feu me réchauffait, mes jambes se reposaient, mon ventre ne réclamait rien encore. De toute façon j’avais de quoi me sustenter dans mon sac : du poisson séché.

Autre chose me gênait, mais quoi ? L’ennui tout simplement.

La fatigue, et le froid, malgré le poids des ans je pouvais leur faire face. Par contre l’inaction constituait pour moi la pire des tortures.

En temps normal j’aurais sorti mon livre du moment. Seulement nous n’étions pas « en temps normal. ».

La faible lumière, le regard du loup-garou rivé sur moi, la sauvagerie du lieu… tout m’incitait à conserver mon ouvrage dans mon sac, comme s’il n’était pas à sa place.

Que me restait-il ? Je n’avais pas encore l’âge de me parler à moi-même.

Entre mes deux convives, la guide me semblait légèrement plus apte à la communication.

Les adages comme vous êtes très en beauté ce soir ou votre toilette vous va à ravir, ne fonctionneraient pas sur elle à mon humble avis.

Aborder comme sujet notre expédition risquait peut-être de lui déplaire. Visiblement elle tenait à tout contrôler dans ce domaine.

Je m’orientais alors vers un thème plus disons terre à terre et sortis ma gourde remplit de vin dornien.

Après m’être offert une gorgée, je tendis le contenant à la sauvageonne.
« C’est de l’alcool du sud. Ça vous tente ? »

Il n'existait pas un peuple à ma connaissance, qui n'aimait pas se saouler.

Sujet: Re: L'expédition et l'alliance 18.01.14 22:17

L'expédition et l'alliance

Pas des plus loquaces, le vieux voyageur devait se contenter des regards agressifs que pouvaient lui lancer le direwolf. Protecteur et frère de sa maitresse, l’animal, surprotecteur, ne quittait pas d’une semelle la jeune femme. Silencieuse, elle observait surtout les flammes du feu, le regard dans le vide, elle semblait presque se perdre dans la contemplation des flammes mais en réalité, elle se vidait entièrement l’esprit pour se concentrer uniquement sur les bruits de son environnement. Plus aux aguets que jamais, elle ne souhaitait pas que le danger puisse la surprendre s’il devait apparaître. Laissant son instinct devenir maître de son corps, cela lui permettait d’oublier les soucis que pouvaient lui causer son statut d’être humain, les sentiments qui allaient avec, la colère qu’elle réprimait au fond d’elle à l’encontre d’Isaar, de ce qu’il représentait et de sa condition. Il aurait été facile pour elle pourtant de fuir, de partir, mais il y avait une chose étrange qui la retenait à ce clan, la loyauté d’un loup envers sa meute. Les loups quittant leur meute étaient condamnés à vivre en solitaire et souvent à mourir seul. Si elle aurait toujours Maytook à ses côtés, elle n’était pas prête encore à s’affranchir ainsi, quitter une meute était un déshonneur à ses yeux, et l’unique façon de se sortir de cette situation aurait été de tuer celui qui l’avait entraîné, qui l’avait habillé, apprit à parler, perfectionner sa chasse en lui apprenant à utiliser des outils humains. Mêlant son savoir purement sauvage et instinctif à l’ingéniosité. Ses iris bleus électriques quittèrent enfin le cœur des flammes lorsqu’une flasque lui fut tendue. Elle observa un instant la gourde, écoutant les paroles de l’homme. Il ne fut pas difficile de remarquer qu’il lui fallait un certain temps pour véritablement comprendre chaque mot qu’il lui disait et prendre autant de temps pour pouvoir formuler la phrase qu’elle lui réservait en guise de réponse :

« Non »

La réponse fut courte mais elle avait le mérite de ne pas trop la faire réfléchir. Pourtant, elle le sentait, le silence trop lourd de ce voyage n’était pas meilleure non plus, aussi, elle s’employa à essayer de faire un effort. Après tout, il n’était pas celui qui l’avait obligé à faire le guide même s’il en était le "client". Caressant le pelage sombre de son animal, elle observa l’homme à l’odeur salée.

« Ça rend moins fort »

Tenta-t-elle d’expliquer. Si elle n’était pas inconnue aux boissons alcoolisés, elle n’en avait jamais bu, comme les animaux, l’odeur lui semblait pas des plus agréables, loin d’être habitué à son gout et encore moins à ses effets. L’unique fois où elle en goutta fut lorsqu’elle se retrouva à Winterfell, une longue histoire qu’elle tairait à jamais mais dont elle se souviendra toujours, l’alcool avait inhibé ses sens aux moments où elle en aurait eu besoin. Elle ne souhaitait pas noyer son cerveau dans ces breuvages, ils n’étaient que deux, et en cas d’attaque, elle tenait vraiment à avoir toute sa tête.

« Ca endort les sens et dans ces Terres, ça peut vous couter la vie »

Elle parlait lentement, hachant presque chacun de ses mots. La langue commune n’était pas celle qu’elle parlait le plus couramment, ni l’ancienne langue d’ailleurs dont elle n’était pas plus habitué mais dont les mots, plus gutturale, la mettait plus à l’aise.

« Pourquoi venir ici ? Donnez des armes ? »

C’était une chose qu’elle ne comprenait et qu’en temps normal elle ne chercherait pas à comprendre. C’était des affaires d’Humain, des affaires pour lesquels elle ne se sentait pas concernée mais maintenant qu’ils étaient à deux et voyagerait un petit moment ainsi, autant faire la conversation. Changeant petit à petit de comportement.

Rodrik - Luna

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Tous les peuples, mais pas tous les gens. Ma proposition lui délia tout de même la langue.

J'aurais pu objecter que l'alcool donnait parfois du cœur au ventre. Mais cette dureté me plut, et par conséquent je ne voulais pas la contrarier. Elle me confirmait qu'un rapprochement était possible entre nos deux peuples.

Puis ma guide décida à me regarder et me questionner. Jusqu'alors j'avais l'impression de n'être qu'un colis à ses yeux. Honnêtement je pense que c'est plus l'ennui que mon charme, qui provoqua ce changement d'attitude.

C'était aussi la première fois que je l'entendais faire des phrases ou du moins essayer. Pourtant son chef de clan maitrisait parfaitement la langue commune. C'est pour cette raison que je ne croyais pas à l'existence du roi des hommes libres. Ce peuple était bien trop divisé pour en être un à part entière. Il n'était même pas capable d'établir une unité linguistique.

J'avais tout de même envie de parler également. Et puis la raison de ma présence excepté cette alliance, n'était-ce pas d'en apprendre d'avantage sur eux ? De plus cette femme pouvait me servir de test, de savoir quels mots, et quelles explications donner à ce magnar.

Je misais sur des termes simples en espérant, qu'elle comprenne. Certains sauvageons ignoraient tous de nos usages. Parfois il donnait l'impression de venir d'un autre monde alors qu'un simple mur les séparaient de nous.

"Je l'ai déjà fait de donner des armes. Ce que je veux c'est attaquer le n.. sud avec les vôtres. Ensemble nous serons plus forts. Mon peuple vit dans des îles au sud à coté de ceux, qui ont édifié le mur. Nous nous sommes déjà battus autrefois contre eux. Mais nous n'étions pas assez nombreux."

Un sentiment de tristesse remonta doucement en moi. Tout ce sang versé inutilement. Est-ce que je ne risquais pas de reproduire cela ?

La tâche qui m'attendait, était dure et délicate à la fois. Il ne fallait pas que je laisse le doute m'envahir. Quitte à donner tort à mon interlocutrice, je m'offris une bonne rasade de vin afin de chasser ces mauvaises pensées.

Sujet: Re: L'expédition et l'alliance 19.01.14 23:53

L'expédition et l'alliance

Elle fronça légèrement les sourcils en l’entendant parler, à première vue, elle avait l’air de réfléchir sur ce qu’il lui expliquait. Oui, elle savait qu’il était déjà venu donner des armes, mais ignorait tout de ses intentions et maintenant qu’elle les entendait de sa bouche, elle se demandait bien si elle allait finir le travail de guide ou l’abandonner là à son sort. Une guerre avec les gens du Sud. Si elle ne les comprenait pas, il y avait une chose qu’elle avait comprise il y a un petit moment déjà, il y avait pire ennemi que ceux qui avaient battit ce mur. Ceux qu’elle craignait comme jamais, bien plus encore que le reste de son peuple : les marcheurs blancs, les Autres. Ces choses qu’on disait revenir bientôt pour la chercher. Elle détourna les yeux, reposant son regard sur son loup-garou, dont la chaleur de son corps contre elle avait l’avantage de la réchauffer et de l’apaiser un peu.

« Pourquoi ? »

Des combats et de leur conséquence, Luna n’en tirait aucun plaisir. Elle s’était déjà battu, plusieurs fois, elle avait dut tuer, plusieurs fois aussi. Mais comme l’animal sauvage qu’elle était, elle évitait généralement les Hommes, devenant violence et féroce que lorsque la situation l’exigeait réellement et qu’elle se sentait acculé. Elle préféré, et de loin, tuer pour la chasse, pour se nourrir. Cela avait selon elle quelque chose de plus utile. Aussi, elle était incapable de comprendre les raisons qui pouvaient pousser des clans à se battre, se tuer, ou se faire la guerre. Même si elle vivait au cœur d’un peuple qui ne cessait de s’entretuer pour peu de chose. Cela ne rendait pas ces situations moins absurdes à ses yeux.

« Pourquoi nous ? »

Ajouta-t-elle à sa première question, en plus de savoir les raisons qui le poussaient à vouloir combattre les gens du sud, elle souhaitait savoir pourquoi il avait choisi de s’allier aux peuples libres. L’homme à l’odeur salé semblait avoir une idée bien précise en tête mais une chose était certaine, elle était incapable de comprendre ses motivations, ni même de les partager. Elle n’avait que faire du Sud et de ses Hommes, ce qui l’importait plus que tout, c’était la terre où elle était née, où elle avait grandi. Aussi rude qu’elle puisse être, c’était plus que jamais son "chez elle". Maytook décidé de se relever, comme elle, il avait entendu un craquement dans les alentours et repérer le parfum du gibier. A l’inverse de Luna, celle-ci n’avait pas réagi aussi brusquement que lui, seul un bref coup d’œil d’une seconde dans la direction de ce bruit trahissait qu’elle avait repérer cette proie. Elle écarta sa main, invitant l’animal à se relever, elle laissa échapper un grognement, sourd, long, et le direwolf quitta les deux comparses pour disparaitre dans le décor qui les entourait.
Elle reporta son attention sur son "invité", attendant les précisions qu’elle avait demandé.

Rodrik - Luna

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La réticence flagrante de la chasseresse me surprit. Dès qu'on mentionnait les gens du nord auprès du peuple libre, on obtenait sarcasmes, et mépris.

Pour eux les nordiens étaient des soumis juste bon à être pillés. Il fallait que je tombe sur l'exception. Au moins cela me ferait un petit exercice argumentaire.

Car la femme ne semblait pas prête à s'en prendre physiquement à ma personne. Je percevais en elle une espèce de sens du devoir un peu comme à l'instar d'un chevalier. Et je crois également que je l'intriguais.

Puis l'animal et sa maitresse agirent dans une unicité quasi parfaite. Ils sentirent je ne sais quoi, et le loup-garou suite à un simple geste partit en chasse. Cette harmonie allait bien au-delà du simple dressage.

Je devais m'habituer à ce genre d'étrangeté. Après tout nous étions dans des terres de légendes où la logique ne s'appliquait plus.

En tous cas j'étais content du départ de l'animal. Mais même seule mon interlocutrice ne renonça pas et même renchérit de plus belle.

La notion de guerre lui avait l'air étrangère. Pourtant les guerres claniques étaient monnaie courant chez eux d'après ce que j'en savais.

"Nous avons un ennemi commun." Commençais-je d'abord en douceur. "Un ennemi que les vôtres persistent à attaquer depuis des siècles malgré le mur. Un ennemi que nous connaissions mieux que vous, car juste une mer nous sépare de lui.
Votre détermination unis à nos connaissances pourraient changer les choses. Imaginez un monde sans les corbacs pour vous harceler, et vous surveiller."

Asha avait peut-être raison. Mes bouquins m'éloignaient parfois de la réalité. Alors que la sauvageonne s'exprimait par bride, moi je donnais dans les grandes tirades.

Nous n'étions pourtant pas dans la cour d'un seigneur, mais dans un simple bois. Mes grands projets montaient-ils à la tête ?

Valait mieux y croire après tout. N'avais-je pas un peuple réputé incontrôlable à convaincre ?

A ce propos mon coup d'essai s'engageait mal.

Sujet: Re: L'expédition et l'alliance 02.02.14 19:57

L'expédition et l'alliance

Elle écoutait ce qu’il avait à dire sans pour autant partager ce qu’il lui disait. Il parlait rapidement, et il fallait à Lune une plus grande concentration pour pouvoir comprendre ses mots, former les phrases et comprendre enfin leur sens. Un ennemi commun, oui, ils avaient un ennemi commun mais aux yeux de la louve, Rodrik ne semblait pas encore connaître l’existence de ce véritable ennemi, ne voyant que les corbeaux. D’ailleurs, elle ne comprenait pas une chose, il y avait des corbeaux ailleurs qu’au mur ? C’était des choses bien compliqué pour une personne qui passait la majeure partie de son existence à vivre comme le ferait n’importe quel animal. Cela l’avait quelque part toujours amusés que les gens du mur considèrent la totalité des sauvageons comme des bêtes alors qu’elle, elle qui avait réellement vécu avec les animaux, elle était en mesure de dire que la vie animal et celle des sauvageons étaient largement différente. Mais elle préféra garder le silence, elle préférait toujours garder le silence. Elle ne pouvait au fond qu’être séduite à l’idée que la surveillance du mur disparaisse, le meilleur terrain de chasse se trouvait dans les forêts, proches du mur, et elle devait faire excessivement attention à ne pas croiser les manteaux noirs. Mais sans le mur, il n’y aurait pas…

Ses yeux se détournèrent, elle sentait l’odeur du sang au loin, une odeur qui l’attirait et l’intéressait beaucoup plus qu’une conversation dont elle ne comprenait certainement pas la moitié des tenants et aboutissant. Se relevant, elle tenait dans sa main sa lance, attendant, prudemment, cherchant dans la pénombre de ce début de nuit…Mais soudainement, la jeune femme se détendit, avant même qu’apparaisse à nouveau sur la scène le loup garou sombre aux yeux bleus. Il tenait dans sa gueule un lapin, le sang venait s’écouler dans sa gueule et laisser quelque trace sur la neige. L’animal posa le fruit de sa chasse au pied de sa maitresse qui attrapa le lapin, se réinstallant, elle prépara simplement le lapin en sortant son couteau de chasse, la nourriture il n’y avait que ça de vrai.

« Tu veux manger ? »

Malgré les heures que Jon avait passé à lui apprendre l’utilisation du vouvoiement, depuis qu’elle avait retrouvé sa terre natale, les leçons apprises semblaient déjà bien rapidement oublier. Elle préparait la viande, laissant les entrailles de l’animal finir sous les crocs acéré du direwolf, attachant la peau du lapin à sa ceinture, piquant des morceaux de viande sur son couteau, elle s’approcha un peu du feu pour cuir celle-ci. Bien que la cuisson dura quelque seconde à peine, trop habituée à la viande crue, elle mangeait, à sa faim, finissant par tendre des morceaux de viandes au vieil homme à l’odeur de sel.

« On a encore plusieurs jours de voyage »

Elle ne pouvait pas donner le nombre exact, à défaut de savoir compter. Elle savait juste que son propre voyage avait vu défiler plusieurs fois la lune et le soleil. Lorsque son estomac fut plein, elle coupa court à toute conversation en se levant, précisant simplement qu’il devait dormir. Elle passa une majeure partie de la nuit à surveiller, s’endormant parfois. Il n’était guère bon de s’endormir, la prudence voulait qu’il y ai des tours pour ça mais Luna avait pleinement confiance en son Loup pour pouvoir se permettre de dormir malgré tout. Le lendemain, le voyage pouvait reprendre.

Rodrik - Luna

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( HRP : J’ai préféré "terminé" ici notre topic pour pouvoir rapidement passer à la suivante, histoire de pas faire attendre ma collègue sauvageonne et le MJ plus longtemps. J’espère que tu ne m’en voudras pas Wink

J’ouvre directement un autre topic pour dire qu’on est arrivé )

Suite: ICI

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