Le soleil de Dorne commençait à disparaître pour laisser place à poursuivante éternelle : la lune. Où pouvait-il bien aller le soleil quand la lune établissait sa domination et inversement ? Allaient-ils dans un autre monde ? Eclairaient-ils d’autres contrées où des peuples comme ceux de Westeros vivaient ? Où bien des hordes de monstres inconnus et ne demandant qu’à être découverts par des malheureux qui les ramèneraient sur notre continent pour le mettre à feu et à sang comme le firent les Targaryen quelques siècles auparavant ?

Songeur le jeune chevalier fixa le Versang filer à toute allure dans une course folle et bruyante pour rejoindre la mer bordant Dorne. L’herbe près de La Grâcedieux était verte surtout en suivant le fleuve pour rejoindre Lancehélion, une herbe grasse et bien nourrie grâce au fleuve. Des fleurs et plantes parsemaient l’herbe ainsi que des arbustes portant des baies rouges. Le ciel était rouge du soleil couchant et faisait refléter sa face brûlante sur la rive du Versang et des milliers de points lumineux en tremblotants en ressortait.

L’heure était à Ulrik de se poser pour la soirée et d’étriller son étalon Etoile avant d’aller dormir. Mais avant il lui fallait dévêtir son armure de plates qu’il porte surtout en voyage en cas d’attaque mais il transpirait et cela était très inconfortable même lorsque l’on est habitué. Le jeune homme arrêta Etoile en tirant légèrement sur les rênes et lui flatta l’encolure tout en le félicitant pour la distance parcourue. Il démonta le cheval blanc et une fois posé il enleva sa ceinture d’épée et sa cuirasse. Le soulagement apparut immédiatement. Il se sentait beaucoup plus léger et la douce brise venait rafraîchir son corps échauffé par le métal. C’est comme s’il avait été enfermé dans une cruche de céramique qu’on avait laissé au soleil brûlant du désert. Peu agréable… Sa tunique était trempée, malodorante et se dévêtit, laissant son torse nu pour aller laver son habit au fleuve. L’eau était encore tiède grâce à l’astre céleste, Ulrik frotta vigoureusement la tunique dans l’eau et la sortit pour l’étendre sur l’herbe et le laissa choir pour aller s’occuper de desseller son étalon et le brosser.

Une fois la monture décrassée de la poussière du voyage, L’Etoile Flamboyante s’occupa à établir son campement en allant chercher du bois sec près des arbustes environnants. Cela était fastidieux car il devait vérifier si le bois était sec ou encore vert sinon le feu ne prenait pas ou alors très lentement. Une fois sa besogne finie il établit les branches en pyramide et prit les silex dans sa sacoche pour l’allumer. Il lui fallut quelques minutes avant que les étincelles ne viennent enflammer les branches et encore cinq bonnes minutes pour souffler dessus afin que le feu survive. Une fois cela fait il alla chercher son armure et le matériel nécessaire dans sa sacoche pour pouvoir l’entretenir. Même s’il ne possédait qu’une vulgaire plate, il se faisait un devoir de le prévenir de toute rouille. Parfois il rêvait de posséder une armure comme celle de la Garde Royale, ces gardes étaient magnifiques dans leurs armures dorées et encore plus magnifique ils sont au combat. Petit Ulrik buvaient les paroles de son père quand il lui racontait l’histoire de son oncle l’Epée du Matin, le légendaire Garde du Roi dont les exploits étaient dans les bouches de tous les habitants de Westeros. Personne en ce bas-monde ne pouvait le vaincre… Jusqu’au jour ou malheureusement il fut tué en combat singulier par Lord Eddard Stark. Ulrik le respectait au plus haut point même si la famille Martell le haïssait pour la mort d’Elia mais le chevalier n’avait rien à voir dans ces histoires et donc il admirait Le Loup. Si un jour il le rencontrait, il lui demanderait conseil plutôt que cracher du venin comme le ferait les membres de la famille régente de Dorne. Et il respectait encore plus Eddard pour avoir ramené Aube aux Météores plutôt que de la garder pour lui. C’était un soldat d’honneur et cela valait l’admiration que lui portait Ulrik.

Un bruit de brindilles enleva Ulrik des méandres de son esprit et vit qu’il avait briqué son armure et qu’elle était étincelante. La nuit s’abattait déjà, il faisait encore clair pour voir comme il faut, il se retourna mais ne vit personne… Cela devait être le bruit que faisait le feu et remarqua qu’il lui fallait le nourrir pour ne pas qu’il meure, il alla encore chercher des branches. Même s’il savait que la nuit n’allait pas être froide, il préférait avoir un feu pour éloigner les bêtes sauvages. Quand il alla chercher le bois, il remarqua que quelque chose n’allait pas et examina les environs, son étalon broutait près de la rivière et alla près de lui en prenant son épée gainée avec la main gauche pour être prêt à dégainer s’il le devait. Il marche doucement et précautionneusement en rejoignant son cheval, le vent frais le fit frissonner maintenant et remarqua qu’il avait oublié de reprendre sa tunique qui était justement près d’Etoile.

Arrivé près du destrier, il examina le sol et ne trouva pas sa tunique… Sa première pensée fut pour Etoile qui l’avait mangée.

-Non Etoile… Vous n’avez pas fait ça tout de même…

Mais il savait au fond de lui que ce n’était pas possible, il l’aurait peut-être mâchée mais l’aurait recrachée. Il continua d’examiner les environs mais rien ne s’y trouvait à part de l’herbe fraîchement broutée. Tout cela n’était pas normal… A moins que quelqu’un ne se trouvait là et l’aie prise pendant qu’il rêvassait pour lui jouer quelques mauvais tours. Dégainant son épée, il tourna sur lui-même et somma au plaisantin de se rendre.

-Montrez-vous ! Et rendez-moi mon dû et je vous laisserai repartir sain et sauf !

Ulrik frissonna de plus en plus… Et si ce n’était pas un farceur mais une embuscade ?
Tous ses muscles se raidirent, il était prêt à se défendre contre l’inconnu.