Une rencontre musicale

Je jouais avec Vagabond à la lisière de la forêt depuis une bonne heure. Notre complicité était grande, et il suffisait parfois d’un regard pour que nous nous comprenions. Les températures commençaient doucement à diminuer, comme si l’automne s’annonçait. Mais à vrai dire, je craignais de moins en moins le froid. Cela faisait six année que j’étais en cavale, et être trempée jusqu’aux os même en été engendré le froid. Alors une petite chute de température quand le temps était clément, cela ne m’affecter guerre.

J’entendis mon ventre gargouillé. La faim était un autre problème que je n’arrivais pas à gérer. En ce moment, je pouvais manger en jouant dans une auberge. Je jouais le midi et le soir en échange d’un repas chaud et quelques piécettes de cuivre. Cela durerait jusqu’à ce qu’à ce que la propriétaire se lasse de moi ou jusqu’à ce qu’un noble me reconnaisse. Bien que ce dernier point se faisait de plus en plus rare.

J’avais changé physiquement. Je n’étais plus une enfant, j’avais le corps d’une femme. Mes cheveux bruns qui autrefois ne me tomber qu’au niveau des épaules, descendait désormais jusqu’à mis dos. Je les coupais régulièrement avec mon couteau. J’avais pris également quelques centimètres, un peu de poitrine et de hanche. Bref, j’étais désormais une femme.

J’attrapais mon violon enveloppé dans une couverture, et je grimpais sur le dos de mon coursier gris. Je me dirigeais vers l’Auberge des Rêves. Ce n’était pas le grand luxe mais je n’avais pas eu d’ennuie ici. Aucun homme n’avait essayé de me toucher pour le moment.

Je descendis de mon cheval et je le cachais derrière l’auberge avant de rentrer dans le bâtiment. Il y avait du monde comme d’habitude, et je passais inaperçu. Ma frêle silhouette se faufilait entre les tables et les clients habituels jusqu’à la propriétaire pour signaler ma présence.

C’était pratiquement toujours les mêmes clients qui se trouvaient dans cette auberge. Je commençais donc à me souvenir des visages et des voix que j’entendais. Eux aussi commençaient à me connaitre, ils savaient que je venais jouer le midi et le soir. Je jouais des chansons entraînantes la plupart du temps et je jouais généralement une chanson plus mélancolique pour calmer l’ambiance avant de la relancer.
L’aubergiste m’aperçut et me fit signe de me dépêcher. Je sortis donc mon violon et l’accordais rapidement à l’oreille. Il n’était pas toujours juste mais les chansons sonnaient mieux si je le faisais que si je ne le faisais pas. La propriétaire vint vers moi.
« Une nordienne est dans l’auberge, joue une chanson du nord. »

Je hochais la tête, et mon regard balaya la salle du regard. Je finis par repérer l’étrangère aux cheveux blonds. Elle s’installa à sa place habituelle pour jouer. Elle était légèrement sur élevé par rapport aux clients. Le son de son violon passait mieux ainsi au fond de la salle. Elle commença par un air entraînant qui allait avec l’ambiance. Elle laissa ses doigts bougé sur son manche et son archet frotter ses cordes. Lorsque la mélodie se termina, elle tourna son regard vers l’étrangère. Et tout en la fixant, elle entama une chanson du nord, assez entraînante.

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Une rencontre musicale

La musique résonnait dans l’auberge. La bonne humeur régnait en ce lieu. Les clients commençaient à se lever et à danser au rythme des mélodies de mon violon. Les rires, les cris de joies, le bruit des pas rythmaient l’ambiance. Les gens s’amusaient comme si de rien était, ils oubliaient leur petit problème, les tensions politiques, la pauvreté. Ils oubliaient tout pour passer un bon moment. La vie paraissait tout simplement différente d’un seul coup.

Je pouvais comprendre tout cette bonne humeur, mais je ne pouvais pas me permettre de me joindre à tout cela. J’étais tout le temps sur le qui-vive prêt à plier mes affaires et à fuir si un noble passait les portes de l’auberge. Je ne faisais que jouer, je dynamisais la salle. J’étais la source de la bonne humeur mais sans y participer. Une chose bien étrange quand on y pensait.

Je regardais les gens danser, rigoler pendant que mes doigts courraient le long du manche de mon instrument. La nordienne fut entraînée dans le cercle qui s’était formé. L’aubergiste était allé la cherché. Je la regardais danser. Elle semblait timide et pas forcément très à l’aise. Mais peu à peu elle se libéra et commença à onduler les hanches. Elle dansait bien et j’augmentais la cadence de ma musique.

Un homme s’approcha et me demanda s’il pouvait me libérer et jouer sous prétexte que danser n’était plus de son âge et qu’il préférait jouer. Je lui jetais un regard noir pour lui signifier mon refus. Je ne prêtais pas mon violon. Ma mère me l’avait offert, il était hors de question que je laisse quelqu’un d’inconnu y toucher. Je décidais de l’ignorais et continuais à jouer.
Mais l’homme ne sembla pas de cet avis. Il insista un peu plus.
« Allez, tu as l’âge pour t’amuser et danser. Donne-moi ce violon que je fasse tourner des têtes. »

Je secouais négativement la tête tout en continuant de jouer. Il n’aurait pas mon instrument. Il représentait trop de chose pour moi. Je m’éloignais un peu de lui, n’ayant soudainement pas confiance. J’espérais qu’il allait abandonner le projet de me prendre la source de ma musique mais je devais bien me dire que je n’avais jamais eu de chance et que les Sept allaient continuer à s’acharner sur moi.
« File moi ça toi ! »

Il m’attrapa le violon, faisant claquer une corde contre sa main. Il dut lâcher l’instrument en lâchant un juron de douleur. Je sautais de la table, le cœur battant. Il me suivit d’un air rageur. J’attrapais mon poignard et me retournais d’un coup. Le bout de mon arme en contact avec son ventre remplit de bière. S’il avançait, il se ferait transpercer. Et à ce moment-là je regrettais de ne pas utiliser ma voix.

Ma main tremblait et d’un coup l’ambiance de l’auberge devint lourde et pesante. Les gens s’étaient retournés pour savoir pourquoi la musique avait brusquement cesser. Mon cœur battait fort dans ma poitrine. Je n’avais qu’une chose en tête, m’enfuir. Mais devant tout ce monde cela serait risquer.

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