Je naquis en l'an 277, dans la chaleur du soleil de Dorne et sous le patronyme de Sand, nom donné aux enfants bâtards du Royaume. Oui je suis une bâtarde, je suis née de "l'union" d'une septa originaire de Castral-Roc et du prince Oberyn Martell, surnommé la Vipère Rouge. J'ai vécu avec ma mère quelques années à Lancehélion même, où celle-çi m'éleva, m'apprenant les rudiments des bonne manières. Etant ancienne septa, ma mère m'apprit tout ce qu'elle savait, et me lisait des extraits de L'Etoile à sept branches. Elle avait dû quitter le Bief après être tombée enceinte, une septa qui n'est plus vierge, ne peux plus exercer en tant que tel. Ce qui l'avait ravagé. Mais devant la belle gueule de mon père, elle n'avait pas pu résister ... Et puis ... Quelle femme le peut vraiment ? Par moment, elle se demandait ce qu'elle avait fait aux sept dieux pour avoir une fille qui vole sur les étalages de fruits, mais comme elle me disait, elle était bien obligée de faire avec. J'avais beau essayé de faire tout cela discrètement, je voulais que l'on voit que j'ai du courage, donc j'avouais. Puis, un jour de grand soleil et de "congés" pour ma mère, un homme à la peau mat, aux cheveux et aux yeux sombres, habillé de manière différente des autres vint me chercher. Je venais de rencontrer mon père, Oberyn Martell. Malgré mon jeune âge, je trouvais cet homme très beau et il dégageait une sorte d'aura majestueuse. D'après ce que j'en avais compris, il demandait à ma mère pour me récupérer, que je retrouve ma véritable place, c'est à dire au sein de ma famille à Dorne, dans les Jardins Aquatiques. J'ai toujours rêvé de connaître mon père, de vivre avec lui et de connaître cette autre partie de la famille que je ne connaissais pas, aujourd'hui, le temps était venu pour que je le réalise. Mais vivre sans ma mère ... Cela allait être difficile. Je ne pourrais la voir que très peu, mais être en présence de mon père me ravissait. J'exprima donc ma méfiance à cet homme.

"Tu reviendras la voir. Je te le promet."

Cela me rassurait, et ma mère accepta donc de me laisser partir avec celui que j'appellerais désormais père. C'est à ce moment là que je fis la connaissance de mes soeurs, Obara et Nymeria, nées de mères différentes. Obara était forte et avait des cheveux noirs assez courts. Tandis que Nymeria était fine à la longue chevelure sombre. Je me sentais quelque peu étrangère et pour cause, mes cheveux blonds et mes yeux bleus dont j'avais hérité de ma mère... Durant le voyage, je me pris d'affection pour elles, en même temps, nous allions devoir vivre ensemble, il valait donc mieux que l'on s'entende...

Vint le jour de notre entrée aux Jardins Aquatiques.

Je m'étais assoupie, assise sur le cheval, maintenue par Père qui me réveilla à notre arrivée. Quand j'ouvris les yeux et que je vis l'endroit, je crus que j'allais tomber de notre monture. Une incroyable flopée d'arbres, accueillant des fruits dans leurs feuillages entouraient des petits bassins à l'eau cristalline, beaucoup d'enfants s'amusaient dans une fontaine à des jeux que je ne connaissait pas. J'étais ébahie devant tout cela. Mais je le fus encore plus en voyant ce magnifique palais de marbre rose. Ce lieu est le plus bel endroit que je n'ai jamais vu, encore aujourd'hui, sa beauté ne me laisse pas des moindres. Je me croyais dans un rêve, avant que mon père nous fit descendre des montures. Il nous expliqua ensuite qu'il allait nous présenter notre cousine, la princesse Arianne Martell, digne héritière de Dorne. J'avais beaucoup entendu parler d'elle, qu'elle allait devenir une très belle femme. Lorsque je l'aperçus, je la trouvais aussi belle qu'un coucher de soleil sur la mer. Une vraie princesse, en soi. Elle avait de magnifique vêtements aux couleurs chatoyantes et portait des bijoux en or. Elle était magnifique. J'en étais presque jalouse, car j'avais encore sur moi les vêtements en coton brunit par le temps. Quel contraste ...

Les années passèrent, nous avions réussi à construire une amitié exceptionnelle, Arianne et moi. Nous avions le même âge et étions toutes les deux aussi intrépides l'une que l'autre. Nous rêvions souvent de partir à l'aventure. J'avais appris à lire, à écrire, à monter à cheval et à danser à ses côtés, rencontrant les mêmes obstacles, les mêmes aventures, tel que les effets désirables ou non de l'alcool et enfin les plaisirs charnels. Nous récitions les devises de chaque maisons du Royaume et reproduisait les bannières de celles-çi. Mes soeurs se débrouillaient mieux et Obara se découvrit une passion pour la cavalerie, en quoi elle était douée. Nymeria, elle, s'intéressait à des affaires un peu moins enfantines. Moi, je m'étais découverte une autre passion. En écoutant les histoires de mon père, je me mis à chercher à en savoir plus sur les poisons. Mon père étant connu pour cette pratique, il m'emmena à Roche Panachée avec l'idée de m'apprendre à attraper des vipères au venin extrêmement douloureux comme lui l'avait fait auparavant. C'est à ce moment là qu'il décida de me parler de cette fameuse Elia, dont il nous parlait dans ses histoires. Il était vrai que je me demandais toujours ce qu'elle était devenu, mais je n'avais jamais eu de réponses. Que ce soit de mon oncle ou de mon père. Et Arianne, bien que nous soyons très proches, ne voulait m'en dire la raison, me disant que c'était à mon père de me raconter. Cette histoire de mariage arrangé entre Elia et Tyrion Lannister était toujours en travers de la gorge de mon père. Montrer un tel irrespect pour sa soeur... Néanmoins, Elia se maria avec Rhaegar Targaryen, elle eut deux enfants, Rhaenys et Aegon, ce qui la rendit très fragile. Lors d'un duel, Rhaegar élu Lyanna Stark reine de l'amour et de la beauté, ce qui rendit presque fou mon père. Rhaegar avait humilié la soeur de mon père.

Il n'oublierait pas.

Lors de la rebélion, Elia fut violée et tuée, ainsi que ses deux enfants, par Gregor Clegane, agissant alors sous les ordres de Tywin Lannister. Ce meurtre resta ancré dans la mémoire des Martell, et plus encore dans celle de mon père. Sa soeur valait plus que tout au monde, et les Lannister la lui avait enlevé, elle et ses enfants. Elle avait subit des atrocités en réponse à des actes commis par son mari. Elia était innocente.

Les Martell n'oublieront jamais.

Après ceci, père m'apprit les rudiments des poisons, leur effets et leurs remèdes. Je m'y intéressait beaucoup et la première fois que j'en utilisa un, ce fut sur un homme du Nord, ivre, à Lancehélion. Il me prit pour une Lannister et prit idée de me violer. Il était tombé sur la mauvaise personne. J'ai toujours un poignard caché sur moi, enduit de poison, j'ai juste eu besoin de le frôler, laissant couler quelques gouttes de sang, pour que l'homme tombe quelques secondes plus tard, paralysé. Mais revenons-en au plus important. Après cet apprentissage, la princesse Arianne me proposa de voyager, d'aller voir le prince Willos Tyrell, l'un de ses dignes prétendants, à Hautjardin, dans la plus grande discrétion. Nous devions partir deux jours après, au petit matin, nous laissant le temps de préparer les chevaux et des vivres. Arianne s'occupait de préparer les chevaux ainsi que de débusquer une carte et j'étais chargée de trouver de la nourriture. Quoi de plus simple que d'aller se servir dans les cuisines du palais ? Et puis, connaissant le chef des cuisines, il ne se rendrait même pas compte de quelques manques dans l'inventaire. A pas de loup je m'étais faufilé dans la remise, une sacoche de cuir dans les mains. Trois quatre morceaux de pains, des fruits, de la viande sèche... Et enfin, j'attrapa au passage une poche que je remplirais d'eau au puit. Cela avait été un jeu d'enfant ! Et je m'imaginais déja voir Arianne au bras de son prince charmant Willos Tyrell. Lorsque le matin tant attendu arriva, je me rendis aux écuries, apportant les denrées. Ma cousine m'avait donné rendez-vous à cet endroit, car tôt le matin, il n'y a personne, laissant accès aux montures en toute tranquillité. Arianne m'y attendait, harnachant les chevaux. Nous n'avions pas besoin de discuter, seul un échange de regard, et nous nous comprenions. Les préparations finies, nous partîmes en direction de Hautjardin. Après quelques heures de course, nous nous sommes arrêtées, nos estomacs criaient famine, malgré que les chevaux auraient pu continuer encore pendant des lieux. C'est alors qu'au loin, on entendit le galop d'un cheval. Nous n'avons eu le temps de ramasser nos affaires et de remonter en selle que, déja, je sentais la présence de la Vipère... Elle nous attrapa par le col de nos tuniques, et nous fit se redresser, pour lui faire face.

Oh oh ...

Une réprimande monumentale, délivrée par mon père. Nous avons eu le droit à un aller simple pour Lancehélion. Et une assignation en ce lieu pour ma part...