Car l'Arène est Meurtrière {Gawadalo+R'hllor}

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Premier jour de la douzième lune, en deux cents quatre-vingt dix huits {1/12/298}

Gawadalo était arrivé la veille, en pleine après-midi. Son ancien Maître l'avait vendu à un riche marchand du nom de Alhanaro Posseidyanos. Il savait peu de chose sur lui, mis à part qu'il possédait une richesse frôlant l'insolence. Il possédait une demeure telle que lorsque l'Estivien l’aperçut, il cru que c'était le Palais d'un Roi. Ce n'était pas le cas, mais c'était tout comme. La demeure était vaste, et un contingent, non, plutôt une armée d'esclave l'entretenait tous les jours. Son nouveau Maître, Alhanaro, avez traité sa nouvelle acquisition comme si il s'agissait d'un véritable objet d'art, ce qui en un sens était le cas. Ne parlant pas la langue de son Maître, bien qu'essayant de comprendre ce qu'il disait, il fût surpris de voir que ce dernier parlait la langue estivale, et lui montra ses quartiers. C'était une pièce luxueuse, pleines de fantaisies, comme des miroirs, et même son propre bassin personnel. Bien qu'étant un Champion d'Arène, il n'avait jamais eu droit à ce genre de traitement de faveur, et cela perturba quelque peu le Gladiateur. Son Maître lui expliqua que concernant son entraînement, il disposerait d'une salle dans la villa, et qu'il souhaitait voir tous les exercices que ferait le Faiseur de Veuves. Naturellement, le Faiseur de Veuves accepta, car tel était son rôle. Alhanaro expliqua également qu'il aurait droit à quelques femmes, pour son plaisir personnel, mais que cela ne devait nullement gêner leurs devoirs dans la maison, ni les performances de l'Athlète, chose qu'il accepta de bonne grâce, et qui était parfaitement justifié. L'Estivien demanda la permission de lui poser une question, celle de savoir la fréquence des combats, et si il lui manquait du matériel d'entrainement, de demander directement à celui qui, d'aujourd'hui jusqu'à son trépas, déciderait de sa Vie ou de sa Mort, Alhanaro, surpris, confirma les doutes de son nouveau protégé, et le félicita de son sérieux concernant son devoir, que le guerrier de sable répondit par une formule de politesse et de bienséance.

Finalement, son nouveau Maître le laissa dans ses quartiers, et le danseur de mort en profita pour inspecter ce qui serait sa « maison ». Il y avait de nombreux meubles en bois, d'une finesse rarissime, et le sol était du marbre de couleur de jais, nervuré de blanc. Les murs, quant à eux, était très anciens, à n'en pas douter. Il alla dans la cuisine, et rencontra quelques autres esclaves, qui mangeait une sorte de bouillon d'avoine. Gawadalo senti le repas, et se mit à saliver. Il avait faim. Une femme s'approcha de lui, pour lui donner son repas. En voyant ses origines, il compris rapidement qu'elle était de Yi Ti, une contrée ô combien mystérieuse. L'Estivien avait rencontrer, il y a plusieurs années, un ressortissant de ce pays nimbés de questions. Il ne pensait pas les femmes de ses régions si … Spéciales ? Ses yeux en amande, sa peau qui ressemblait à du satin blanc, ses cheveux de couleur de jais. Elle était superbe, mais ne parlait nullement une des nombreuses langues qu'il parlait. Il ne connaissait pas son nom, mais une chose était sûr. Il essayerai d'apprendre le Volantain pour lui parler, il s'en fit la promesse. Il remarqua un étrange talisman représentant un cœur entouré de ce qui était vraisemblablement des flammes, mais il ignorait profondément sa signification. Il retourna dans ses quartiers, et pensa à cette si enivrante femme qu'il avait croisé. Mais quel était donc ce sentiment ? Il ne le connaissait pas. Il s'allongea sur sa paillasse, sans avoir la compagnie d'une femme. Il n'y pensait plus vraiment. Il ne pensait qu'à cette douce brune au sourire si discret. Qui était elle ? Il n'en savait rien. Lui qui d'habitude, pensait au combat qui aurait lieu, il ne pensait qu'à cette femme. Il s'endormit avec son image en tête …

Le Lendemain, Gawadalo n'avait pas beaucoup dormi, et il fût au combien surpris de voir la servante qui l'obséda durant la nuit le regarder avec un sourire malicieux. Dormant entièrement nu, elle pouvait voir le corps entier du gladiateur sans pour autant sa zone la plus intime. Bien que cela ne le dérangeait pas habituellement, là, il ne voulait pas se montrer tel qu'il est avec une putain. Voyant apparemment la gène de l'esclave, elle se retourna, fouilla les armoires, et lui donna une toge rouge, aux couleurs d'or. Il compris qu'il devait s'habiller, même si c'était la première fois qu'il m'était un vêtement pareil. Elle l'aida en riant quelque peu, et l'Estivien se sentit comme un idiot, même si elle le regardait avec des yeux aussi brillants que les étoiles. Mais là, il n'osait nullement bougé. Il pouvait affronter une dizaine d'homme à lui seul en riant, mais cette fille, elle, l'intriguait. Elle fini de l'habiller, dit quelques mots, remplis de mystère, mais il compris qu'ils étaient de la même langue que celle d'origine de son Maître. Elle lui en dit plusieurs autres, il ne comprenait pas ce qu'elle voulait. Alors, elle s'approcha de lui, lui prit la main, et elle lui fit comprendre qu'il devait le suivre. Elle avait la main douce, et toujours ce sourire si gracile. Il pouvait voir sur son épaule un tatouage, qui représentait une casserole. Elle devait être une servante ou une cuisinière. Il remarqua plus en détail sa silhouette galbée, ses cheveux de jais, son parfum qui sentait si bon les fleurs. Si il avait été plus jeune, il aurait eu un élan de masculinité qui aurait été difficile de cacher, même si cela ne l'aurait nullement gêner à l'heure actuelle. Mais cela ne devait pas être le moment. Il se retrouva perdu, et suiva sa guide, qui tenait toujours sa main. Elle s'arrêta devant une porte, lui dit plusieurs mots, mais le guerrier ne comprenait toujours pas. Elle garda toujours ce sourire, frappa à la porte, et poussa légèrement le Gladiateur vers celle-si. Elle souriait encore plus. Mais qui était donc cette fille ? Il entendit une voix plus masculine, de l'autre côté de la porte, et il compris qu'il devait la franchir. Il s'approcha quand la porte s'ouvrit toute seule, et pour cause, deux esclaves tenaient chacun un portant. Là, son Maître l'attendait.

Année 298, Lune 12, semaine 1, jour 1
Volantis

Alhanaro Posseidyanos jubilait. Le puissant marchand d'épices avait toujours eu une grande fascination pour l’arène. Voir ces redoutables guerrier se battre avec la force du désespoir le passionnait. Il ne ratait presque jamais les combats publics. Il s'était surpris quelque fois à s'imaginer lui même, une arme à la main, luttant a mort contre un combattant déchaîné. L'exaltation du combat. Les yeux de toutes une foule rivés sur chaque mouvement de son arme. Le sang et la sueur. Certains disaient que l'on ne vivaient vraiment que dans le sable de l’arène. Mais le destin en avait voulu autrement. Il était un marchand, et ne pouvait prendre les armes. Même s'il n'osait se l'avouer, il n'en avait pas le courage. Mais avoir une fortune personnelle avait des avantages. Il avait prit une décision. S'il ne pouvait connaitre les combats, il les vivraient par procuration. Il avait dépense une fortune pour s'offrir son propre gladiateur. Gawadalo était arrivé la veille, et Alhanaro n'était pas déçu. Le gladiateur à la peau d'ébène semblait très prometteur. Contrairement aux autres serviteurs, le marchand avait réservé a son nouveau "Jouet" un traitement tout particulier. Son palais avait subit des mois de travaux. Gawadalo bénéficiait d'appartements privés, d'une salle d'eau, et d'une salle d'entrainement privée. S'il le fallait, Alhanaro le fournirait en femmes, en partenaires d'entrainement, en armes et en armures. Rien n'était trop beau.

Pour son premier combat, Alhanaro ne voulait pas envoyer son champion dans une vulgaire arène publique. Gawadalo méritait mieux. Et le marchand voyait là une occasion d'étendre encore son influence et sa réputation. Parmi les travaux effectués dans son palais, dans l'aile réservée aux réception, Alhanaro avait fait construire une petite arène personnelle. Circulaire, d'une quinzaine de mètres de diamètre, le sol en terre battue, d'énormes pieux de bois hérissant les murs, le tout entouré de sièges qui avaient des allures de trônes de par leur luxure et leur confort. Des invitations avaient été lancées, rassemblant le gratin de Volantis. Les membres les plus influents de la société étaient présents. Les nourritures les plus fines étaient servies par des esclaves en tenues très affriolantes pour ravir les palais et les yeux de ses invités. Lorsque les portes s'ouvrirent, tout le monde se tourna vers Gawadalo. Son maître s'approcha.

- Ha! Gawadalo! Approche mon garçon, approche. Laisse moi te présenter a mes amis.

Le marchand exhibait son gladiateur comme s'il avait fait l'acquisition d'un diamant gigantesque. Il faisait sa fierté. Après avoir fait le tour de la pièce, Alhanaro prit son protégé par l'épaule et l'entraîna à l'écart et prit un air plus sérieux. L'air qu'un maître avait habituellement avec ses esclaves.

- Ce soir, tu combat. Je t'ai préparé un ou deux adversaire à ta mesure. Offre leur du spectacle. Offre leur du sang. Gagne leur cœur, et je gagnerais leur bourse. Et si je gagne leurs bourses, tu gagnera beaucoup. Entendu?

Un esclave prit Gawadalo avec lui et l'entraîna vers une salle d'arme jouxtant l'arène. A l'intérieur, tout ce qui existait comme arme ou armure était présent. Filet, tridents, épée courtes, longues, arrakh, ceste, scissor, un arsenal de guerre a disposition du noir. Venant de la salle de récéption, il entendit une clameur monter. Son adversaire devait venir de faire son entrée dans l'arène. Il n'avait plus qu'a s'équiper et faire son entrée triomphale.

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Gawadalo regarda les puissants marchands qui étaient autour de lui. C'était, d'après son Maître, des amis à lui, ce qui voulait dire qu'ils devaient être également très riche, et qu'il fallait leur montrer un profond respect. Bien entendu, il avait déjà combattu en dehors des arènes, dans des combats qui étaient des sortes de ventes d'esclaves privées. Mais son ancien Maître n'avait jamais réussi à le vendre, non par rapport à un quelconque défaut, que ce soit physique ou comportementale, non, mais plutôt au fait qu'il était d'un prix faramineux. De nombreux gladiateurs, encore en vie, devenaient gardes du corps pour diverses familles, ou encore entraînait, des enfants de noble pour qu'ils espèrent, un jour, combattre aussi bien que ses puissants combattants. Mais cela était un pur fantasme de croire que ces enfants, que les esclaves n'avaient nullement droit de frapper ou de faire des exercices trop rigoureux auraient un jour un quelconque talent dans l'Arène. Il s'agissait surtout de faire plaisir aux marmots, et de leur faire croire qu'ils pouvaient être aussi dangereux à l'épée que les Combattants du Sable. Le Faiseur de Veuves, lui, était encore à son âge un monument de l'Arène, un des grands vainqueurs du plus célèbre tournoi Meereenien, le Festin de la Harpie. Gawadalo allait avoir dans les quarante printemps environ, et il se sentait toujours aussi vigoureux qu'à l'époque. Bon, il buvait moins d'alcool qu'à ses vingt ans, mais il tenait le choc …

Il regarda les différentes armes que son Maître avait choisi pour lui. Il avait en sa disposition de nombreuses armures et armes. Il regarda autour de lui, pas de doute, il était réellement privilégié, bien plus que dans les Arènes de Meereen, et il ne pensait pas que c'était possible, même pour lui qui avait autant d'expérience dans ce genre de combat. Cela faisait maintenant bien 31 ans qu'il s’entraînait tous les jours pour ce bref instant où il risquait sa vie pour la Gloire, la reconnaissance de son Maître, l'approbation de la foule. Sa main parcourra les différentes armes, et il opta pour une paire de ceste, des gants de combats garnis de pointes et autres plaques de métal. Utilisé par un expert, comme le Gladiateur, ses armes étaient redoutables, et était utilisé pour les combats les plus violents et ce terminait d'une seule façon : par la mort d'un des deux protagonistes. Il prit également une armure de cuir, pour ne pas gêner ses mouvements, qui devaient être rapides et ô combien mortels.

Il entendit la clameur de la foule, et sût que son adversaire était arriver. Loin de se presser, il prit un pagne, comme toujours lors des combats, qui était clouté, et s'aventura dans l'arène. Il pouvait voir que le lieu du combat était bien plus petit que dont ce qu'il était habitué, mais cela ne changeait en rien pour lui, étant donner qu'il avait suffisamment de place pour se mouvoir sans difficulté. Il remarqua également les pieux en bois qui parsemaient les murs de cette arène miniature. Il n'y avait aucun doute, Alhanaro avait fait les choses en grand, et il attendait un retour sur investissement. Il regarda son adversaire, et se mit en position de combat. Il était l'heure de la Mort pour l'un d'entre eux.

Année 298, Lune 12, semaine 1, jour 1
Volantis

Lorsque Gawadalo fit son entrée dans l'arène, la clameur fut assourdissante. Il n'y avait pas beaucoup de spectateurs, mais ils faisaient autant de bruit que la grande arène de Meereen. La nourriture abondait. Les invités du marchand d'épices hurlaient pour passer des paris. Leur soif de sang était sans limites. Tout ce qu'ils voulaient, c'était voir ces deux vaillants hommes s'entretuer dans l'arène. Et plus le sang coulerait à flots, plus ils seraient satisfaits. Assis à la place d'honneur, Alhanaro Posseidyanos souriait en silence. La seule chose qui lui importait, c'était la victoire de son champion. Sans quoi, il aurait investit des coffres entiers d'or pour rien, et il serait la risée de Volantis. Debout discrètement derrière son maître, la servante qui avait conduit Gawadalo jusqu'à la salle de réception regardait l'arène attentivement. Elle ne semblait pas partager l'exaltation ambiante. Au contraire, elle avait un air soucieux sur le visage.

En face de Gawadalo se tenait son adversaire qui avait les bras levés en signe de victoire, face à la foule. L'homme était une montagne de muscles. Pour seule armure il portait une pansiere, une épaulière, et un casque. Dans sa main, il tenait une sica, longue épée droite au bout semi courbée pour porter des attaques dévastatrices en contournant armure et bouclier.

Spoiler:

Lorsqu'il vit Gawadalo entrer dans l'arène équipé seulement d'une paire de cestes et d'une armure de cuir, le gladiateur éclata de rire. Un rire grave et puissant qui résonnait dans le casque en un son lugubre et caverneux. Pour lui, la victoire était assurée. Il taillerais le noir en pièce en quelques secondes, et il pourrait rejoindre son maître qui le récompenserait grassement pour avoir humilié Alhanaro. Il salua la foule et se plaça face à son adversaire. Il dépassait Gawadalo d'un bon pied. Sans attendre plus longtemps, il se rua sur le faiseur de veuve en beuglant, lançant son épée de taille au niveau du ventre. Il voulait en finir vite, et misa tout sur la force brute.

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Gawadalo pouvait voir le Colosse charger tel un bœuf des rizières dans sa direction, épée à la main. Celui à la peau couleur ébène avait entendu le rire de son adversaire, un rire gras, caverneux, celui d'un parfait idiot qui ne se rendait pas compte de sa mort prochaine. Il était certes plus grand et plus fort que l'Estivien, il n'en était pas moins un homme, avec ses points faibles. Si le fait d'être un géant suffisait pour vaincre un guerrier comme Gawadalo, cela ferait bien longtemps que ce dernier aurait été étendu dans une tombe. Nullement impressionné par la charge de son adversaire, il attendit qu'il se rapproche encore, pour être au plus près. Lorsque ce dernier se trouva à sa portée, le Faiseur de Veuve esquiva la charge malhabile du puissant balourd d'une roulade maintes fois répétées, et arriva au plus près de l'ennemi, se retrouvant entre l'épée tendu et le corps puissamment bâti de son adversaire, et, avec une vitesse peu commune, et lui asséna une série de coups au niveau de son torse, dans la partie non protéger par l'équipement martial du gladiateur. Les blessures provoquées par l'usage de cestes n'est certes pas excessif, mais à force, les dégâts sont particulièrement intenable, les pointes transperçant la chaire jusqu'à ce que les nerfs ne répondent plus. Utilisé correctement, ces armes pouvaient également toucher une veine ou pire, une artère, provoquant la mort de la victime si elle n'était pas soignée à temps.

Mais le combat venait de commencer, et le Faiseur de Veuves se trouvait dans une position délicate, si proche de son ennemi. Il s'éloigna rapidement, esquivant encore une fois un coup de l'homme casqué. Le ballet mortel commença, Gawadalo esquivant les coups du gladiateur avec une telle facilitée que l'Estivien se demandait si son adversaire était bien un Combattant du Sable ou bien un ridicule boucher à qui on avait donner une armure. Les coups pleuvaient, des deux côtés, et l'un comme l'autre, ils maniaient leurs armes avec une telle facilitée que les badauds se demandaient si le spectacle qu'il y avait sous leurs yeux étaient bien réel. Mais il l'était.

La jeune suivante de Posseidyanos regardait le combat sanglant qui se déroulait en contrebas, et elle était mal à l'aise. Ce guerrier qu'elle avait amener à son maître quelques instants plus tôt n'était clairement plus le même que celui qui était dans le sable, avec pour seuls armes une paire de gants ridiculement petits comparé à l'épée du colosse. Pourtant, le noir esquivait et rendaient les coups a l'homme au casque, qui se débattait furieusement. La nouvelle propriété de son maître était forgé pour le combat, il n'y a aucun doute là dessus. Chacun de ses coups touchaient sa cible, et parsemaient le corps de son puissant adversaire de traces rouges, tandis que celui qu'on nommait le Faiseur de Veuves, lui, n'avait que quelques estafilades sur son armure. La jeune esclave se mit à penser que vu ce qu'était capable de faire le guerrier avec une paire de gants, de quoi était-il capable avec une épée ? Elle se mit à le regarder, et toucher son médaillon représentant son Dieu, le Flamboyant R'hllor, et se mit à prier pour que cet esclave ne meurt pas ici, pas dans cette arène, devant ces gens qui vivaient de la misère du monde ...

Précision:

Année 298, Lune 12, semaine 1, jour 1
Volantis

Le colosse avait fait une grosse erreur de jugement. Il croyait découper cet avortons en deux en quelques secondes, et voila qu'il se faisait malmener. Cet adversaire était vif et esquivait bien, et chaque coup qu'il portait était précis et douloureux. Il ne pouvait plus se contenter de foncer sans réfléchir. Il lui fallait une stratégie pour venir a bout du faiseur de veuve. S'il continuait ainsi il serait vaincu. Et il ne se faisait pas d'illusions. Il savait que dans ces arènes clandestines et personnelles, l'issue d'un combat ne pouvait être que la mort. Pour lui qui demeurait invaincu, ce n'était pas une option. Autours d'eux, la foule était entrée dans une frénésie collective. Chaque giclée de sang les rendait plus hystérique encore. Ces marchands d'ordinaire si sérieux étaient comme possédés.

Le colosse avait décidé de sa nouvelle stratégie. Il fonça tête baissé sur Gawadalo, comme toutes les fois précédentes. Mais un instant avant d'atteindre sa cible, il jeta son épée vers son adversaire, projectile tranchant comme un rasoir. L'épée tourbillonnait dans les air en direction de la tête du faiseur de veuves. Lorsque ce dernier se baissa pour esquiver la lame, il se rendit compte, trop tard, de la feinte du colosse. Ce dernier était sur lui, et releva son genoux avec une vitesse impressionnante vers la mâchoire du noir qui prit le coup sans rien pouvoir tenter. Ce coup fit voir trente six chandelles à Gawadalo. Le géant l'attrapa alors par les épaules et le souleva du sol comme s'il ne pesait rien. Il lui assena un puissant coup de tête en plein visage. Sous le choc, le nez du dernier jouet d'Alhanaro Posseidyanos explosa, couvrant le casque de son adversaire de sang. La foule exulta. Alhanaro se redressa vivement sur son siège, l'air inquiet, en voyant son champion se faire malmener.

Gawadalo était en très fâcheuse posture. Le moment était venu de recourir de nouveau à la force brute. Le géant souleva alors son adversaire du sol et enroula ses bras autours de la poitrine de son infortuné ennemi. Et il commença à serrer de toute la puissance démesurée de ses bras. A ce rythme, les cotes de Gawadalo ne tiendraient pas longtemps. Son armure était d'une parfaite inutilité contre ce genre d'attaque. S'il ne réagissait pas, il allait mourir étouffé sous la force de son rival. Son esprit était encore sonné par le coup de genoux. Des flots de sang dégoulinaient le long de son visage et dans sa gorge. Il sentait a travers le casque le souffle chaud de son adversaire qui soufflait comme un taureau à chaque fois qu'il resserrait son emprise. Le manque d'oxygène commençait déjà à se faire ressentir. Les cris déchaînés de la foule semblaient venir de plusieurs centaines de mètres, comme s'il avait du coton dans les oreilles. Agir ou mourir. Tels étaient les choix de Gawadalo.

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Le goût du sang était loin d'être divin, car la plupart du temps, le sable, la sueur mais surtout la peur gâchait ce nectar de la vie. Mais là, il était particulièrement immonde. Goûter son propre sang n'était décidément pas sa tasse de thé. Il se mordit la langue sous le choc, pas de quoi non plus la coupée en deux, mais suffisamment fort pour qu'elle se mette à saigner abondamment. Son nez explosé, sa bouche en feu et son œsophage rempli par son propre sang, décidément, Gawadalo avait passé de meilleurs journées. Il était toujours dans les vapes quand le Colosse le souleva de terre pour faire pression sur le thorax du Faiseur de Veuves de ses bras de la taille de cuisse d'un aurochs. Le Géant utilisa sa force colossale pour étouffer sous sa propre force l'Estivien, et il y arrivait plutôt bien. La Foule était en délire, la Mort était pour eux un des spectacles les plus exaltants qu'ils avaient l'honneur et le plaisir de voir. Les coups, les râles et les tâches de sang sur le sable provoquaient l'hystérie générale. Lorsque le favori d'Alhanaro se retrouva aux portes de la mise à mort, cette foule se mit à hurler de plaisir, encore et toujours plus. Le Marchand, lui, se sentait fébrile, et ô combien inquiet par ce qui allait, si la situation continuait ainsi, la mort de son Champion.

Gawadalo sentait l'air se raréfié, notamment par le fait que le Gladiateur adverse resserrait son étreinte, tel les serpents géants vivants sur l’Île des Morsures, une île situé dans l'archipel d’Été. Son souffle se faisait plus rare, et l'air se remplaçait peu à peu par son propre sang. Allait-il mourir ici, comme un chien, sans jamais revoir le sol de l'arène de Meereen ? Les voix de la foule se firent de plus en plus lointaines, comme si ces oreilles étaient recouvertes de coton, ou qu'il était sous l'eau. Il ne voyait plus vraiment les détails, mais son regard se dirigea vers là où était son Maître, et son regard rencontra un autre, mais il ne s'agissait nullement du marchand d'épice qui intéressa le gladiateur, mais la jeune femme, aux côtés de celui-ci. C'était la servante de Yi-Ti, celle qui l'avait amener ici. Elle ne semblait pas réjouie par le spectacle qu'elle voyait, bien au contraire, elle semblait plus que mal à l'aise ici, dans cette arène.

Une rage profonde remplit le cœur et l'esprit du Faiseur de Veuves, non, c'était pour lui hors de question de mourir ici, dans cette arène minable, il gagnerait, encore et encore et tuerait tous ceux qui lui barrerait la route de sa propre gloire. D'abord, il devrait commencer avec ce colosse, cette montagne de muscle, cette bête humaine. Bien que ses forces le quittait, frappa de toute ses forces dans le trapèze découvert du gladiateur ennemi, et frappa, encore et encore, de plus en plus fort, avec une énergie proche du désespoir, mais qui avait aussi la soif de vivre, et surtout, la rage de vaincre ...

Année 298, Lune 12, semaine 1, jour 1
Volantis

La victoire était a portée de main. Il ne faudrait que quelques secondes de plus et le faiseur de veuve rendrait l’âme, et lui pourrait se vanter de rester invaincu. Il rentrerais dans son ludius et serait récompensé avec du vin et des femmes, tout en ayant l’admiration de ses frères gladiateurs. Mais c’était sans compter sur la rage de Gawadalo et son envie de vivre. Les premiers coups sur le trapèze passa inaperçu. Le second fut douloureux. Le troisième provoqua une onde de choc qui se propagea le long du bras. Il lâcha prise, laissant son adversaire tomber au sol comme une poupée de chiffons. Le noir avait frappé sur un point particulièrement douloureux. Le gladiateur ne sentait plus son bras. Il essayait d’ouvrir et de fermer la main pour retrouver des sensations dans les doigts. Il eut quelques secondes, le temps que Gawadalo reprenne son souffle et se redresse.

La foule était captivée par le spectacle qui se déroulait sous ses yeux. Alhanaro ne put retenir un cri de joie quand son champion se dégagea de l’étreinte de son énorme adversaire. Tout n’était pas perdu. Il vida une coupe de vin et la jeune esclave s’empressa de remplir la coupe de son maître. Cette dernière avait les yeux rivées dans l’arène. Elle ne prenait aucun plaisir a voir des hommes s’entretuer pour le plaisir de marchands capricieux. Mais l’homme que son maître avait dernièrement engagé avait quelque chose de spécial. Il bénéficiait d’un traitement de faveur, ce qui était rare venant de la part de Posseidyanos. Ils n’avaient pas beaucoup communiqué. Les esclaves n’avaient pas le loisir de discuter entre eux pour le plaisir, et leurs relations se limitaient aux strictes instructions de leur maître, mais ce Gawadalo avait un regard que la jeune fille appréciait. Elle sentait qu’il était plus qu’une bête machine a découper dans l’arène.

Retrouvant le contrôle de son bras, le géant ramassa son glaive. Ce combat n’avait que trop duré. Il était plus que temps d’y mettre fin. De son coté, le faiseur de veuve avait repris également contenance. Mais, seulement armé de cestes, il restait grandement désavantagé vis-à-vis de son adversaire qui lui était armé d’une Sica. Il avait néanmoins un gros avantage au niveau de la vitesse et de l’agilité. Le colosse porta ce qu’il espérait être le coup final. Il avança sur le noir et lui donna un violent coup de poing dans la mâchoire. Il espérait ainsi le sonner suffisamment longtemps pour lui porter le coup de grâce. Il leva alors son bras au dessus de sa tête. Il mettrait tant de force dans ce coup que son adversaire serait coupé en deux d’un seul mouvement.

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