Cela faisait quelques temps désormais que Dezial était arrivé à la capitale en compagnie de la maisonnée Stark. Bien qu'ayant longtemps voyagé dans les vastes contrées du Sud, le jeune homme ne pouvait s'empêcher d'être heureux d'enfin voir Port-Real, d'autant plus que, faisant parti de la garde de la nouvelle Main, celui-ci avait accès au Donjon Rouge, dont nombreux étaient ceux à conter sa beauté et, du point de vue du nordien, ces rumeurs n'étaient en rien exagérées, bien au contraire, il aurait plutôt dit l'inverse. Selon lui, les mots ne suffisaient pas à retranscrire la beauté de ce lieu. Richement décoré, d'innombrables salles, toutes plus belles les unes que les autres. Et les jardins … Ooh les jardins … L'Ironsmith aurait pu y passer sa vie tant il appréciait l'endroit. Depuis son arrivée, la chance semblait lui sourire. Notre ami pouvait rencontrer de grands noms de Westeros, pouvait recroiser des visages rencontrés durant ses voyages, et eut même droit à une promotion exceptionnelle. Voyez-vous, à cause de l'attentat sur la princesse Myrcella, le guerrier glissa à son suzerain qu'avec pareils événements, il semblait sage que quelqu'un s'occupe de la garde rapproché de ses filles. Sans doutes par confiance en sa personne et en ses capacités, le seigneur Eddard nomma cet homme protecteur de Lady Sansa. A cet instant, l'homme ne sembla pas pouvoir être plus heureux. Un tel poste était prestigieux et honorifique. En plus de quoi, la dame de Winterfell était des plus agréables, à l'écoute et sensée. Par dessus tout, les deux jeunes gens semblaient partager un grand intérêt pour les jardins, ce qui permettait au soldat de se promener en toute impunité dans ce lieu féerique.

Ainsi, sa vie était devenue une petite routine qui consistait en de nombreux entraînements, dans l'espoir de toujours devenir meilleur, et que jamais rien ni personne ne puisse blesser sa nouvelle protégée. Dès que la demoiselle voulait sortir, lui rappliquait et la suivait comme son ombre où qu'elle aille, tenant loin les éventuels dangers. Cependant, en cette belle journée ensoleillée, l'épée-lige apprit une nouvelle intéressante. Lady Elhenna Dustin était arrivée depuis peu à la capitale, de fait, Dezial se devait de lui présenter ses hommages. Non pas qu'il voulait voir si la beauté qu'on semblait lui accorder n'était qu'une simple légende, mais bel et bien parce que la maison Dustin était au dessus de la sienne. Cette hiérarchie n'avait jamais gêné le bretteur, il s'en accommodait et ne se posait tout simplement pas de questions. Leur famille était plutôt bonne, et, de mémoire d'homme, celle-ci n'avait jamais été irrespectueuse envers ses aïeux. En plus de quoi, lors de la rébellion du nouveau roi, quelques années plus tôt, l'Ironsmith avait eu la chance de combattre auprès de son père, le seigneur William, qui était un homme profondément bon et respectueux, doublé d'un grand sens moral et d'une grande habilité martiale. Ce fut en grande partie grâce à lui que le jeune guerrier put participer aux conseils militaires, dans l'espoir d'apprendre, et qui sait ? Pouvoir donner son avis sur la chose ?

Se changeant pour être présentable auprès de la lady, le protecteur s'était vêtu d'un riche ensemble aux couleurs des siens, frappé par le sceau familial, afin d'être reconnu par tous et toutes ayant un minimum d'érudition. Arrivé près des quartiers que l'on disait appartenir à la belle, on lui demanda la raison de sa présence avant de le faire attendre quelques instants. Patient, le soldat resta impassible, les mains jointes dans son dos, avant que le même jeune homme ne l'autorise à entrer quelques minutes plus tard. Introduit dans ses appartements, la demoiselle se leva et le salua. Lui, s'inclina respectueusement, joignant un léger « Lady Elhenna, c'est un honneur que de vous rencontrer enfin. » à ses gestes. S'avança encore un peu, la jeune femme planta ses yeux dans les siens, ce qui lui permit de la détailler un peu plus, et, ce que l'on disait était vrai, c'était une femme fort charmante, bien plus que ce que l'on racontait, mais qui ne ressemblait que peu, voire pas du tout à son défunt père. Cependant, ceci, il préférait se le garder pour lui. Après un bref instant de silence, la Dustin sembla s'étonner de sa présence à la capitale, avouant ne pas l'avoir su suivre le seigneur Eddard dans son aventure dans le Sud. Cela fit délicatement sourire le jeune homme, qui tenta de répondre, toujours avec le plus de respect possible. « Je gage que vous aviez de nombreuses choses plus importantes à penser que la venue d'une personne de second plan à la capitale. » S'arrêtant un bref instant, il sembla fier comme un paon de reprendre. « Au vu des récents événements, je pense avoir fait le bon choix que de suivre notre seigneur Main dans le Sud. Ce dernier m'a offert le privilège de devenir le protecteur de sa fille aînée, que j'ai accepté. » Souriant à nouveau, il s'approcha d'un pas de la lady pour reprendre d'un ton un peu plus sérieux, et gêné. « Je n'ai malheureusement reçu l'information de votre venue que trop tard, sinon, je serais venue vous accueillir comme il se doit, je m'en excuse. » Puis, se grattant légèrement le menton le soldat se permit de rajouter quelques mots. « Savez-vous, votre père parlait fièrement de vous lorsque je l'ai rencontré. Même s'il ne vous avait jamais vus, il parlait de vous avec un grand amour, je n'ai jamais pu m'empêcher d'avoir un sourire de voir cet homme si sensible, et pourtant, il n'avait eu des nouvelles de vous que par missives il me semble. J'ai aussi entendu de nombreuses choses sur vous. Des rumeurs, des histoires, toutes vantant votre beauté, je vois que celles-ci semblent être bien loin de la vérité, le seigneur William aurait sûrement été fier de vanter cela à tout le monde. » Sur ses lèvres se dessinait un sourire nostalgique, tandis que ses yeux descendirent peu à peu vers le sol, repensant à ce qu'ils avaient traversés ensemble voilà tant d'années déjà. Il était un grand homme, un grand seigneur, et avait été si bon avec lui. Si un jour il pouvait faire quelque chose pour sa fille, Dezial le ferait sans se poser la moindre question.