Joffrey observa le massacre de la jeune Daenerys non sans un certain plaisir sadique. Son regard se jeta sur le corps de la jeune fille, défoncé, en sang et dévoilant de la chair au vif. Une jambe semblait désarticulée et un bras avait carrément été arraché à moitie montrant de l'os et faisant jaillir du sang sur le pavé. Le cheval royal était visiblement un cheval de guerre...seul un animal entraîné au combat pouvait cibler si vicieusement le thorax, les jambes et bras. Joffrey ne comprenait pas pourquoi avoir prit un cheval de combat et pas un d'apparat ?

Mais peut être que tout ceci était qu'une mise en scène, pensa un instant Joffrey. Peut être que père voulait se faire plaisir et jouer le grand soldat. Quelle bêtise, alors qu'on avait tout préparé pour une belle exécution digne de ce nom. Quel gâchis d'avoir massacré ainsi la jeune alors qu'on aurait pu faire durer le plaisir nettement plus longtemps. Père manquait vraiment de finesse en ce qui concernait le sadisme. Joffrey se disait, qu'il devrait se montrer bien plus fin et prudent que son père, quand son tour viendra d'organiser les exécutions.

Le prince jeta alors un coup d’œil vers le prince de Dorne. Le dégoût et le dédain s'inscrivaient sur le visage dornien et Joffrey se demandait ce qu'il pouvait bien penser. Très certainement qu'il n’appréciait pas ce qui venait d'arriver. Mais se rendait-il compte que ce fut un accident ou pensait-il à un geste prémédité ? Décidément, en terme d'impact diplomatique, cette journée n'allait pas être sans conséquence, conclut-il.

Le corps de la princesse, dévasté et inondant le sol de sang fut saisi par des gardes. Voulait-on vraiment encore aller la monter sur l’échafaud ? Autant mettre un terme maintenant et directement. Joffrey avait une envie brûlante de trancher la gorge de la jeune avec son épée. D'une part pour mettre un terme à ce qui fut une perte de temps et aussi pour au moins avoir un minimum de plaisir de cette exécution. Mais le prince n'osa pas intervenir et défier son père. Il resta donc sur place et observa cette macabre mise en scène où on fit monter ce qui restait de Daenerys sur l’échafaud. Décidément, la seule chose qui restait d'inacte fut le visage et même lui, était plus proche d'un masque mortuaire que d'une face vivante. Ainsi se terminait donc le destin de la fille de Rhaegar : par une boucherie. Le roi Robert manquait réellement de subtilité en ce qui concernait ses rapports avec ses cousins et cousines.

« Voila qui est fort intéressant. J'avoue que l'idée d'un piège n'est pas dépourvue d'intérêt surtout en sachant quels griefs les Martells ont envers les Lannisters. Mais à quoi bon ? Quel est le profit du crime ? Peut être que les Martells espèrent en tirer un profit dans l'avenir en rendant un fier service à la Couronne. Quoique, n'oublions pas que la mort de Daenerys ne résout pas le problème fondamental : la présence de prétendants Targaryen. Viserys est toujours en vie et peut être que la mort de sa sœur fera que renforcer sa volonté de prendre le trône. »

Je le regardai fixement, me désintéressant du bateau qui approchait. Ce qu’il disait était vrai, je n’y avais pas pensé. Pourquoi les Martell feraient sa, et quels seraient leur intérêt. Avec les Targaryen de leur côté, ils pouvaient voir la légitimité au trône de fer. Si Arianne se mariait avec eux. Mais oui ! Maintenant que j’y pensais, je connaissais la princesse. Qu’est ce qu’elle faisait à Port Réal. Je ne m’étais pas posé de questions à l’époque. Peut-être que maintenant, je pouvais commencer. Mais il était trop tard. Je n’aimais pas les dormiens de toute manière. J’avais été élevée dans leur haine. Père, surveillant les marches et leur attaque sur le Bief.

Peut-être de ce croire légitime au trône. Ce ne sont que des suppositions. Des hommes tels que le maitre de chuchoteur ou Litthefinger doivent surement en savoir bien plus que nous.

Nous n’étions que des enfants. Lui prince, moi parfaite manipulatrice mais des enfants tout de même. Nous n’avions pas encore les moyens de nos ainés. Pour sûr, nous avions tous deux des relations bien placé. Mais que faire face à la toile de l’araignée ? Il ne s’agissait pas d’être défaitiste, juste raisonnable.

« Que diriez-vous si nous lancions ensemble une petite enquête ? Ensemble, nous devrions avoir les ressources et contacts pour réussir à envoyer un espion à Lancehélion, question de savoir plus ce qui se trame chez le prince du Dorne. Peut être qu'il y a rien, mais si oui, nous serions peut être heureux d'en savoir plus. Vos réflexions confirment mes interrogations sur cette générosité dornienne. »
Il est vrai que se pourrait être une très bonne…

La fin de ma phrase fut noyée dans les acclamations de la foule. Je n’avais pas vu que la Targaryen était là. Elle était belle. C’était indéniable. Mais je n’étais pas venu ici pour elle, loin de là. Je n’avais que faire des histoires à son propos. Elle m’offrait de pouvoir parler avec Joffrey. J’aurais même presque du l’aimer pour ça. Je vis le roi lui défoncer le corps et un sourire glacial apparu sur mon visage à la vue du sang. Je n’étais pas comme les filles qui peuplaient la cour. Le sang ne me faisait pas peur. Je souriais. Je ne hurlais pas d’effroi. J’étais pour une fois bien silencieuse. Mes yeux parlaient pour moi.

Rien sur le visage de la blonde dornienne ne laissait paraître une quelconque émotion, si ce n'est une discrète et légère tension de la mâchoire, une très subtile raideur, que seul un observateur attentif aurait remarqué ; signe que ses dents étaient serrées comme un étau.

Elle avait un goût de cendres dans la bouche.

Ce n'était pas la première fois qu'elle assistait à une mise à mort, loin de là. Son père était de la vieille école, de ceux qui ne laissent pas d'autres qu'eux-mêmes rendre justice sur leurs terres. Elle l'avait vu tuer, avait tué elle-même, ne faisait que peu d'états d'âme. Mais ce qui venait de se dérouler sous leurs yeux n'avait rien à voir avec une quelconque justice. La Targaryen avait beau être folle et désagréable, elle n'avait commis aucun crime, hormis peut-être celui d'exister. Et puis il y avait des manières propres de rendre une sois-disant justice. Faire piétiner une jeune fille par un destrier devant la foule n'en était pas une.

Barbares. C'étaient tous des barbares, à commencer par ce roi obèse dans son armure rutilante, et le prince, derrière lui, qui dévorait la scène du regard avec une avidité qui lui donnait envie de vomir, et la blonde à ses cotés qui souriait à la vue du sang, et tout les courtisans qui commentaient la scène avec agitation. Ils s'agglutinaient comme des mouches autour de ce qui ne tarderait pas à devenir le cadavre de Daenerys Targaryen, ils bourdonnaient, répugnants, en se délectant du spectacle d'une enfant que l'on massacre. La blonde dornienne se forçait, elle aussi, à ne pas quitter l'échafaud des yeux.

Regarde, regarde jusqu'au bout, contemple la sauvagerie. Comprends ton ennemi. Voila pourquoi Dorne doit faire son chemin seule. Pour ne pas sombrer à son tour dans la barbarie.

Quand le Prince se tourna vers elle, elle n'osa pas tout de suite lui rendre son regard, de peur qu'il y lise sa colère. Mais elle sentir la fureur contenue dans les murmure d'Oberyn faire écho à la sienne, et finit par le regarder brièvement, hochant imperceptiblement la tête.

« Quand ce jour viendra, mon Prince, j'espère me tenir à vos cotés. »

Ses lèvres avaient à peine bougé, et nul hormis son interlocuteur n'aurait pu l'entendre, mais son chuchotement vibrait d'une détermination farouche. Le Prince pouvait compter sur le loyauté de la jeune femme. Elle reporta son attention sur le corps brisé de la jeune Targaryen, et pria silencieusement les Sept de lui accorder une mort rapide. C'était toute la miséricorde qu'elle pouvait espérer.

Demander l'aide de Baelish et Varys ? Joffrey eut la même idée il y a quelques mois mais il s'était vite rendu compte, surtout après la rencontre avec Varys, qu'il avait peu d'espoir d'avoir leur soutien. Ils restaient dans leur nature bien décidés à jouer le grand jeu politique et pas se fatiguer avec un simple prince. De toute façon, il se méfiait profondément de Varys au point qu'il pensait sérieusement mettre sa tête sur une pique une fois que son tour viendra de régner. Pour Baelish, il avait certainement un moyen de s'arranger avec lui. Il lui paraissait être quelqu'un de plus fiable et sincère que Varys. En plus, Baelish aimait l'or ce qui le rendait prévisible et Joffrey aimait ceci. Quelques récompenses à intervalle régulier suffirait de le rendre loyal, ceci était la conviction profonde du prince. De toute façon, quel danger pouvait provenir d'un homme comme Baelish ? Il était convaincu qu'il en avait aucun.

« Il est certain qu'ils pourraient nous dire beaucoup de chose mais je crains que ni un ni l'autre seront disposés à nous aider et peut être ce serait une erreur de leur demander leur aide. Je suis très méfiant vis-à-vis de Varys, un peu moins avec Baelish mais quand même, nous ferions bien de chercher de notre côté. »

La réponse de Leyïa fut interrompue par le spectacle de la mise à mort de Daenerys. Le prince pouvait donc que se contenter de regarder avec un certain dédain cette boucherie. Il avait au profond de lui même un peu d'amertume de voir une si belle exécution salie par ce massacre. En plus, situé derrière le cheval, il n'avait pu voir aucun des méfaits de l'animal. En somme, tout le plaisir avait été pris par ce stupide animal. Ce qui en restait de la fille, fut un cadavre expirant quelque restes de vie. Sans aucun intérêt pour le prince qui aimait voir la souffrance de ses proies soit être très lent soit très rapide. Les compromis lui étaient détestables.

Il fit quelques pas et s'éloignait un peu de l'échafaud. Leyïa, elle, était comme dans une transe, observant le spectacle avec une avidité malsaine pour une fille de son âge. Mais Joffrey ne lui fit aucun reproche, au contraire, ceci avait quelque chose de séduisant chez elle. Mais pour le prince, il avait trop peu vue et ce qui restait à voir n'était franchement pas prometteur du tout. On allait donc couper la tête à la jeune ? Avec ce qu'il en restait, observer un boucher couper un morceau de viande serait probablement plus excitant que cette exécution. Hélas, il ne pouvait pas permettre le luxe de quitter la place. Mais il se disait qu'il aurait probablement mieux fait aller voir le procès de la sauvage du Val. Peut être que l’exécution serait rapide et qu'il pourrait encore vite aller voir ce qu'il en était dans le Donjon rouge concernant la sauvageonne.

La réaction de la foule finit enfin par arriver, brisant le silence morbide qui s'était installé suite à l'intervention barbare du Roi de Westeros. Lorsqu’elle fut à la vue de tous, chacun pu se rendre compte de la violence de Robert, et voir le triste pantin désarticulé sur l'échafaud, maintenue par les manteaux rouges, embrasa l'assemblée. Ainsi, certains, comme attendu, réclamaient la mort de la jeune Targaryen, ne se choquant pas de la manière. Mais pour la plupart des autres, c'est bien envers Robert Baratheon que se dirigeait leur rage. Oberyn les comprenait, et bien qu'il ne quitta pas des yeux Daenerys, regarder cette scène n'en était pas moins douloureux. Le roi prit alors la parole, annonçant l'inévitable sentence qui mettrait fin à la vie de l'un des deux derniers enfants du roi fou.

C'était dit. Malheureusement, la scène fut encore longue et horrible à regarder, les gardes tentant de la maintenir debout afin de permettre au bourreau de faire son travail. Ce qu'ils ne parvinrent pas à faire durant de longues minutes. Daenerys s'écrasa plusieurs fois de tout son poids, face contre le plancher, finissant d'abimer le peu qui restait de la jeune fille. Enfin, les soldats lui maintinrent la tête et les épaules, de sorte qu'Ilyn Payne n'avait aucun droit à l'erreur. Le Prince de Dorne ferma alors les yeux, ne supportant plus ce qu'il voyait, la mise à mort de la jeune fille ne lui rappelant que trop de souvenirs. Lorsqu'il les rouvrit, la tête de Daenerys roulait sur le sol, son corps inerte finissait de tomber. Les cris de la foule retentirent de nouveau, la totalité des dorniens restant silencieux.

Il avait mené son peuple jusqu'à la capitale pour assister à un meurtre. Robert venait de cracher sur le nom des Targaryen, et sur celui des Martell bien qu'il ne s'en rendait peut être pas compte. Oberyn faisait des efforts pour contenir sa colère, et un œil avisé n'aurait eu aucun mal à se rendre compte de l'état dans lequel était le prince. La vipère rouge porta alors son regard jusqu'à Robert Baratheon. Il s'attendait, suite à cet affront, au moins à être accueilli, et recevoir les honneurs du à Dorne. Mais, affront de plus, le Roi se contenta d'un regard plein de haine à l'encontre d'Oberyn, un regard qui en disait long, et que le Prince n'eut aucun mal à comprendre. Il le tenait pour responsable de ce qui s'était passé aujourd'hui. Alors que Robert faisait demi-tour, repartait vers son château sans même avoir pris la peine d'adresser le moindre mot à un dornien, Oberyn se mit à sourire doucement. Bien qu'il ne fût pas réellement amusé, il souriait, principalement de la stupidité du Roi. Comment pouvait-il le tenir responsable, lui qui venait de se déshonorer, de commettre un meurtre doublé d'un acte barbare, qui venait de cracher sur Dorne. Il détestait toujours autant la capitale, et les gens qui y vivaient. Et plus il se rendait compte de l'endroit où lui et les dorniens avaient mis les pieds, plus il se rendait compte à quel point cette endroit puait. Une odeur nauséabonde, une odeur de mort et de mensonges.

Alors que la suite du Roi était presque entièrement retournée vers l'entrée de la ville, Oberyn se mit à sourire plus franchement, se tournant vers Alyx.

- Et bien, on dirait qu'il est n'est pas impossible que je sois le prochain à me retrouver là, le corps fracassé par un cheval et maintenue par des gardes incapables, pour amuser la cour et le peuple de Port-Réal.

Les dorniens n'avaient pas bougés, finissant silencieusement de recevoir l'affront qu'on leur portait.

- Allons, il est temps d'en finir avec tout ça. Plus vite nous en aurons terminé ici, plus vite nous rentrerons chez nous.

Le Prince de Dorne fit signe à toute sa suite de le suivre, et se mit en marche vers l'entrée de la ville et l'escorte du roi. Malgré ce qu'il avait dit à Alyx, il savait qu'il n'était pas prêt de revoir Lancehélion. Si la vipère rouge était venue jusqu'ici, ce n'était pas simplement pour se faire insulter. Baratheon et Lannister n’avaient pas finit d’entendre le nom des Martell résonnaient jusqu’à leurs oreilles.

Enfin les barbares réagissaient, enfin quelqu'un dans la foule se permettait de crier ce que chacun devait au moins percevoir comme étant la vérité.

Un roi fou. Un de plus. Est-ce que c'est leur foutu trône de fer qui leur détraque la cervelle, ou est-ce qu'il faut de toute façon être dérangé à l'origine pour vouloir s'asseoir dessus ? Elle avait entendu dire que la chose était barbelée, couvertes de lames saillantes et coupantes comme des rasoirs. Qui pourrait vouloir d'un tel siège ? Puisse ce gros lard s'empaler dessus lorsqu'il retournera au Palais.

Elle tourna la tête quelques instants pour regarder le Prince, vit sa colère faire écho a la sienne, et se risqua a poser une main sur son bras, tâchant d'être apaisante. Elle ne savait que trop bien a quelle épisode la scène devait lui faire penser. Elle-même n'était encore qu'une gamine lorsque l'annonce de la mort d'Elia Martell et de ses enfants avaient atteint Dorne, bien des années plus tôt, mais depuis l’événement son père n'avait eu de cesse de l'abreuver de récits, de promesses et de haine à l'encontre de ceux qui avaient osé porter la main sur une Princesse de Dorne. Cet acte de barbarie avait, d'une certaine manière, définit une grande partie de son éducation. Elle avait appris a pleurer la soeur d'Oberyn et a haïr ses meurtriers en même temps qu'elle apprenait à manier la lance et à tirer a l'arc. Et bien qu'elle ne puisse partager la peine du Prince, elle pouvait aisément la comprendre.

L'insulte suivante qui fut infligée a la petite troupe dornienne eut cependant l'effet inverse sur la demoiselle de Wyl. Il leur tournait le dos?! Il osait ?! Ce barbare sanguinaire, assassin, osait les laisser ainsi, sans accueil, sans un mot, devant cette porte boueuse ?! Elle serra les poings, tremblante de fureur à demi contenue.

Obnubilée par sa colère envers le roi, elle ne prenait même pas garde a l'agitation grandissante de la foule. Elle se tourna à nouveau vers Oberyn, et constata, à sa grande surprise, qu'il souriait.

« Il faudra pour cela qu'ils passent sur le corps de votre escorte, et j'aurais bon espoir d'en tuer un certain nombre avant qu'ils n'y parviennent », répliqua-t-elle fièrement, à voix basse. De la vantardise, peut-être, mais aussi une franche assurance. La blonde avait confiance en ses capacités martiales. Elle était certes désarmée, ou presque, mais ce genre de choses pourraient être arrangées en cas de besoin. Il suffirait de se servir sur le premier garde que leur escorte ferait tomber.

Pâle de rage, elle suivit néanmoins, se tournant une dernière fois vers l'échafaud ensanglanté avant de murmurer :

« Je vous en prie, mon Prince, dites-moi que Dorne n'est pas réellement devenue ce qu'elle semble être ici en ce jour. Dorne vaut mieux que ça. On ne peut pas continuer d'accepter de telles horreurs et de tels affronts. »

Je regardais la scène sans parvenir à détourner les yeux. J'aurais du. J'aurais du poser une main choquée sur mes lèvres, cachant ma bouche ouverte en un O parfait. Oui, j'aurais du. Manquer vomir, voir m'évanouir. Au lieu de cela, je regardai le corps de la princesse, détruit, couvert de sang. Finalement, un nom n'était rien. Elle qui aurait pu être princesse, la folie de son père l'avait condamnée à mort. Le sang qui coulait exerçait une fascination morbide sur ma personne. L'hémoglobine ne m'avait jamais dérangée. J'avais vu les cadavres que ramenait mon père, ses petits animaux que d'autres jugeaient innocent. Mais je n'avais jamais détourné les yeux. J'avais regardé ça, comme s'ils étaient une expérience particulièrement drôle. Non, je n'étais pas de ses enfants qui s'amuse à arracher les ailes de papillon et les pattes des araignées. Je n'imposai pas la cruauté de ma main. Mais voir le sang couler avait sur moi une fascination morbide. J'aurai du avoir peur de ma réaction. Non. J'étais fascinée.

La tête de la jeune femme se détacha de son corps avec tellement de facilité. La vie pouvait être tellement enchanteresse mais tellement dangereuse. C'était si rapide, si facile. Une lame, les sabots d'un cheval et celle qui avait été belle n'était plus qu'un amas de chaire morte. Mon coeur battait plus vite. Je ne voyais pas les réactions des autres, je n'entendais pas la foule gronder. Mes prunelles si bleu étaient focalisées sur ce qui était maintenant un cadavre. C'était morbide. Une chose qu'il ne fallait pas regarder. Les hommes et les femmes qui m'avaient éduqué ne m'avaient pas offert ses valeurs. Je les avais obtenu toute seule. C'était le temps qui me changeait. Mais je n'avais plus peur de ce que je devenais. Je ne devais me mouilles dans mes actions et pourtant j'étais prête à agir. Prête à ce qu'on voit mon visage. J'étais faite pour la lumière, pas pour l'ombre. Je ne visais plus Joffrey. J'avais compris. Mais Willos... Si je parvenais à faire ce que je voulais, le prince en serait fier. Les intérêts de ma famille, les miens, les nôtres. J'arriverais à mes buts, Joffrey croyait en moi. Nous y parviendrons. C'était si doux de rêver à ce simple mot. Ce petit nous qui me faisait chavirer.

Etais-je vraiment en train de parler d'amour aux côtés d'un cadavre ? D'un amour impossible qui plus est ? Je repris mes esprits, honteuse de mettre laisser bercer de la sorte à la simple vue du sang. Les cris de la foule me firent me rapprocher un peu plus près de Joffrey, dans un geste instinctif. Je devais me contrôler. Mais une populace en colère peut être dangereuse. Je devais me méfier. J'étais trop belle pour mourir pas vrai ? Les meilleurs partent les derniers.

Nid de vipères

Elle avait été contrainte de par son statut de princesse d’assister à cette exécution mais elle était dégoutée. Son père, qu’elle savait être un homme quelque peu rustre, s’était révélé bien pire que cela en réalité. Elle le voyait comme un monstre impitoyable. Cette exécution était, de bas, pour Myrcella, du haut de ses huit ans, une très mauvaise idée mais avec ce que le Roi avait ajouté de cruauté, l’évènement s’était révélé être encore pire que tout ce qu’elle aurait pu imaginer.
Son père était un mauvais Roi, voire même un mauvais homme. Quant à être père… Ce n’était pas forcément cela non plus… Tuer une enfant… Après ce que sa propre fille avait vécu. A quoi pensait-il ? Ceci dit, n’avait-il pas participé des années auparavant au meurtre des petits Targaryen ? Elle ne voulait pas le savoir, cependant, elle était tout de même particulièrement dégoûtée par tout cela.

Elle n’était pas la seule. Le peuple qui s’était rassemblé pour assister à l’exécution commençait à crier des insultes à l’encontre du Roi. Myrcella, elle, se sentait perdue. Heureusement, à ses côtés se trouvait Lord Ambrose auquel elle se greffa presque pour ne pas perdre pieds.
Evidemment, elle avait ses gardes et la garde royale, partout autour d’eux pour les protéger mais il lui fallait quelqu’un à ses côtés, Lord Ambrose était là. Elle lui attrapa d’ailleurs le bras. Cela ne se faisait peut-être pas. Peu lui importait maintenant. La dernière fois qu’il y avait e un tel mouvement de foule, elle avait été attaquée alors oui, cela l’angoissait particulièrement. Lord Ambrose n’était pas connu pour ses talents en tant que soldat mais peu lui importait, il lui avait souri, il lui avait toujours semblé aimable et il était là. C’était cela ou elle se mettait à paniquer.

Daenerys Targaryen était morte et le cortège royal quittait maintenant les lieux. La petite princesse aurait donné cher pour ne jamais être venue ici. Seule la vue du Prince de Dorne l’avait ravie mais il s’agissait là d’un bien maigre lot de compensation par rapport au stress qui l’envahissait maintenant et à la cruauté dont son père avait fait preuve.

© one more time.

Ce que Joffrey avait craint arriva et l'émeute éclata parmi la populace de Port royal. Une tomate pourrie le toucha au visage pendant qu'un oignon eut raison de Leyïa. La chair du légume dégoulinait du visage du prince qui avec la manche de sa handeloupe arriva à balayer les restes du légume. L'odeur du pourri inhiba son nez et la fureur prit le dessus. Bande d'animaux, pensa-t-il. Tous que des animaux qu'il faudrait abattre jusqu'au dernier.

C'est alors que sa peur, si omniprésente jusqu'à là dans sa tête, muta. Du fond de son esprit, là ou résident les plus vils et pervers pensées, remonta une bête plus noire que la nuit, plus cruelle que la mort des nouveau-nés. Elle s'agrippait aux pierres de son esprit et remontait le puits de la conscience. C'était cette soif de sang sans raison et folle qui l'avait sauvé durant le banquet royal. Oui, c'était la folie qui dormait en lui, sa sauvagerie, sa cruauté à l'état le plus pur, cette cruauté que s'était révélée sur la pauvre domestique, que la peur la plus pure permettait de faire surgir de pleine puissance. Il perdait la raison. Il devenait une bête sauvage. Un homme-loup sans âme et compassion.

La peur avait disparue pour laisser place à une rage folle contre les gens de la capitale. On revenait à la situation du banquet royal sauf que cette fois, Joffrey s'était gardé de venir sans arme. Non, il n'allait pas être à nouveau victime de ces sauvages, de ces bêtes qu'on devrait décapiter un par un. Cette fois, c'est lui qui allait porter les coups. La folie libérée prit le dessus, le poussant à verser le sang. Si le désastre du banquet royal n'aurait pas eu lieu, il aurait été bien probable qu'il aurait tenté de s'enfuir vers l'avant en cet instant même, chercher la sécurité de la garde rapprochée de son père mais l'histoire avait changée. Il n'oublierait jamais la peur qu'il eut quand il fut au sol, exposé à chevalier, sentant la mort s'approcher de lui durant cette terrible soirée. Cette peur qui l'avait poussé à s'adonner à la sauvagerie qui dormait en lui.

Joffrey vit comment la garde royale fut dépassée autour des Dorniens. Des hommes bien armés, trop bien pour être des simples gens, brisaient la ceinture formé par les gardes royaux autour la délégation royale et dornienne. Sa raison lui criait de s'éloigner. Partons, hurlait sa conscience, mais ce fut trop tard. La bête noire venue du fond de son âme saisissait ce qui restait de sa conscience et brisait ce reste d'humanité entre ses pattes. Les yeux de Joffrey étaient vides, son regard presque animalier, ses lèvres serrés et sans expression quelconque. Il était dans un état secondaire de rage folle. Presque hypnotique. Un mélange désastreux de peur et de soif de sang. Il alla en direction des Dorniens, sortit son épée et s'approcha d'un mercenaire qui lui tournait le dos, comme le fait le lion qui s'approche de sa proie. Avec un geste rapide, Joffrey saisit le col du mercenaire et poussa celui-ci en arrière. L'homme, bien plus lourd et fort se pencha que légèrement mais ça suffisait. Joffrey poussa son épée par le dos du pauvre malheureux, à travers le cuir et ses entrailles pour laisser ressortir la pointe de l'arme par la poitrine. Le sang dégoulinait sur la poignée de l'arme et ainsi les mains du prince. Les yeux de Joffrey restaient froids et fixés sur l'homme. Il poussa avec son pied le mercenaire en avant et retira son arme.

Il était en plein dans la mêlée des guerriers combattants. Sa raison était étouffée par la créature noire dans son esprit et il entendait qu'une seule voix résonnait dans sa tête : tue-le, tue-les tous. Joffrey se lança alors contre les mercenaires, assoiffé de sang, trop fou pour se rendre compte du danger extrême de son action. Mais les choses n'étaient plus comme avant. Un monstre vivait en lui demandant d'être nourri avec le sang et la douleur des autres.

C'était passé en coup de vent. Je n'avais rien vu venir. J'étais bousculée par les événements. Je ne voyais pas la foule en colère, je ne voyais que le sang qui coulait. Il cascadait du corps désormais sans tête de la Targaryen, tachant d'ecarlate le sol. Je me perdais de plus en plus dans la couleur métallique, je ne sentais plus que cette odeur. J'étais tétanisée. Je ne parvenais plus à bouger, plus à voir les gens qui m'entouraient. Non, je mentais. Je voyais toujours Joffrey. Mais quoi qui m'arrive, je le verrai toujours. Un aveugle voit son âme soeur où qu'elle soit. J'étais aveuglée par l'odeur doussatre du sang et pourtant m'apparaissait toujours les traits du blond et leur perfection sans faille.

Un oignon m'atteigni en pleine tête, m'assomant et en même temps, me faisant revenir sur terre. Et ce que je vis me fis frémir. Mes grands yeux bleus écarquillés par la peur, je vis Arthur. Mais je le connaissais !! C'était mon oncle ou mon cousin, enfin quelqu'un de ma famille, de mon sang. Il connaissait mon père, s'entendait très bien avec ma soeur. Si le garde du corps que père avait choisi était bien à mes côtés, je n'avais pourtant aucun confiance en lui. Je vis Joffrey embrocher un homme comme s'il n'était qu'un poulet et mon coeur se souleva. L'exécution m'avait semblee passionnante mais là que c'était ma vie en danger, je n'avais aucune autre envie que de rendre mon repas. Je recuperai la dague que m'avait offert Arianne et regardais droit devant moi, la peur faisant briller mes yeux. La peur peut faire faire les plus grandes folies. Il me fallait quelqu'un pour me protéger. J'avais perdu des yeux Joffrey, je me sentais seule. Arthur était mon seul espoir.

Me frayant un chemin, jouant de la dague, je rencontrai une surface dure. Pesant de tout mon poids, je sentis la chaire se faire de beurre et le sang couler sur mon main. Un cri apeuré m'échappa. Je n'étais qu'une enfant, laissez moi rentrer chez moi ! Je ne veux pas mourir ! Je ne lachais pas la dague mais mes yeux s'equarquillerent de plus belles lorsque je vis le sang qui tachait mes mains si blanches

Lord Ambroise ! S'il vous plaît ! Aidez moi !

Perdue la femme fatale qui se rêvait puissante. J'étais redevenu l'enfant que j'étais et j'avais peur du regard belliqueux du peuple. Tuez les ! Mais sauvez moi ! Je ne méritais pas de mourir si tot, la peur me serait les tripes, et mon souffle se faisait saccadé. Le contact du sang était poisseux et désagréable. J'étais faite pour briller en intérieur moi ! Je n'étais pas une sauvageonne !!

Quel bordel c’était maintenant ! Après un banquet raté, voilà qu’on tombait sur une exécution des moins propres.
Mais où Robert avait donc sa tête ? Il n’avait pas hésité à faire souffrir cette Targaryen, ne se doutait pas que ça allait nuire à sa réputation déjà bien mauvaise. Quel idiot.
Jaime s'en fichait de faire exécuter l'enfant Targaryen, enfant ou pas elle devait mourir. En parlant d'enfant il espérait toujours que le petit Stark passe de l'autre côté, qu'un fièvre l'emporte ou que son loup soit pris d'une folie et qu'il vienne à lui sectionner sa petit gorge.
Même si il avait cure des enfants, Jaime n'appréciait pas qu'on aille jusqu'à faire souffrir un condamné de la sorte, qu'il soit Targaryen ou non.

Maintenant la foule se jetait dans tous les sens, comme si on venait de donner un coup de pied dans une fourmilière, ils se dispersaient et gueulaient toutes sortes de choses. La tension de Jaime montait, son sang bouillonnait lorsqu'ils commencèrent à charger les invités de Dorne et que des légumes volaient dans tous les sens.
Jaime ne savait que faire, aider les Martell qui les haïssent tant ? Suivre ce crétin de Roi pour le protéger ? Ou bien foncer tête baissée et trancher de la chaire humaine ?

En regardant la foule, Jaime vit la petite Myrcella. Paniquée elle était agrippée contre Lord Ambrose non loin de la position du Garde Royal et accompagnée d'une autre blonde dont le sort n'était pas important pour Jaime.
Les Martell, le Roi et les crétins qui attaquent passaient après Myrcella. Elle avait déjà vu une chose qu'elle ne devait pas voir et avait déjà subit une horreur qu'elle n'aurait jamais du subir. Comment Robert pouvait permettre à cette enfant de venir assister à ça ? Le gros porc allait vraiment trop loin. Il s'en fichait de Cersei et maintenant il s'en fichait de sa fille ? Puisse il crever rapidement.
D'un rapide coup à sa monture, Jaime pris la direction de la jeune Princesse et de Sir Ambrose, son épée à la main, bousculant divers individus au passage mais il s'en fichait royalement.

" Lord Ambrose, voilà une matinée fortement mouvementée ! N'est ce pas ?"

Dit il au Chevalier tout en souriant. Constatant que la Princesse n'avait rien, Jaime descendit de son cheval et vint tendre les rênes à Arthur Ambrose

" Pouvez vous accompagnez la Princesse au plus vite au château ? J'en vous en serais reconnaissant. Et faites en sorte qu'elle ne reçoit pas une autre cicatrice... Sans quoi je prouverais qu'un Lannister paye toujours ses dettes."

Jaime pouvait se douter que ce Chevalier ci ne l'appréciait pas, ni lui ni la remarque qu'il venait de faire au Lord.
Cet homme, ce Lord Ambrose, avait un regard sérieux et pas vraiment amical, il avait des traits forts et même en dehors d'un moment comme celui ci, on avait l'impression qu'il tirait la tête. Peut importe sa tronche, du moment qu'il ramène Myrcella au Donjon Rouge et en un morceau.
La famille Royale devait être protéger peut importe le nombre de victimes.
Myrcella allait être en sécurité mais l'ainé l'était il ? Où pouvait d'ailleurs se trouver Joffrey ? Si il venait à se faire tuer là dedans Cersei serait inconsolable. Il fallait trouver Joff'.

" Avez-vous vu l'autre fils du Roi ? Vous savez, le petit un peu morbide ? "

Le membre 'The Stranger' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

#1 'Dé 100' : 30

--------------------------------

#2 'Dé 100' : 49

--------------------------------

#3 'Dé 6' : 4

Son épée était trempé dans le sang du mercenaire. Joffrey fut surpris avec quelle facilité, il avait pu tuer cet homme. Ainsi donc la vie d'un humain est si délicate? A peine eu-t-il retiré son arme du corps du défunt, qu'il fixa avec son regard un autre mercenaire. Ils étaient tous concentré sur la garde rapprochée de la délégation dornienne ou les manteaux rouge. Il fallait dire que c'était un bel chaos de soldats et de mercenaires avec aussi la population qui tentaient d'échapper à ce qui s'annoncait comme un bain de sang. Cette journée était véritablement maudite. Mais Joffrey, animé par cette rage qui abrite les plus peureux et leur donne dans leur peur suprême, une hardiesse inattendue, se lanca contre l'autre mercenaire pour avec un coup sec trancher la tête de l'homme de guerre. Celle-ci tomba au sol, roula quelques instants avec pendant un court instant les yeux du mourrant entra de clignoter. Vingt secondes, voila le temps qu'une tête coupé du court avait encore à vivre. C'était la cruauté suprême de la nature d'accorder un répit aux décapités. Mais le regard du prince était voilé car ce qui fut une tête de mercenaire dans son esprit se dévoila être celle d'un artisan dont la seule arme fut un marteau attaché à sa ceinture.

Une odeur de sang et de sueur se leva dans ce qui semblait à chaque moment davantage à un champ de bataille. C'est alors que soudainement, dans la bastion intérieur de Joffrey arriva un évenement inattendu. Son cerveau, en pleine rage et soumise aux impulsions les plus obscures, se surchargea et à l'image des merveilles modernes, vécut ce que les modernes nomment un court-circuit. Les yeux du prince se vidèrent, ses muscles se relachèrent et il tomba sur son dos au sol comme si la foudre l'aurait atteint. Ses yeux étaient blancs et il fut sécoué de spames. La bave apparut sur ses lèvres. Le mestre instruit aurait immédiatement reconnu les symptomes mais il n'en avait nul près du prince, au pas qu'il fut visible dans cette foule.