Illyria avait connu pas mal de maison au cours des années, allant des plus petits baraquements en merde séchée aux plus grands palaces de riches marchands. Aussi, le palais de maître Illyrioa ne l'avait-il pas vraiment impressionné. C'était vaste, avec un nombre de serviteurs assez monstrueux, mais rien de si particulier que cela. Le marchand s'en servait pour surveiller la tueuse en permanence, et s'assurait sans doute qu'elle ne cherchait pas à rencontrer Daenerys Targaryen avant que celui-ci ne la conduise directement à elle. En attendant, il en profitait pour s'assurer des états de services de la jeune femme auprès de ses connaissances, et tentait aussi de s'assurer qu'elle était aussi loyale qu'elle le prétendait. Ce ne serait pas facile, sans aucun doute, mais Illyria avait appris la patience bien des années auparavant, elle n'avait pas de problème avec le fait d'attendre ainsi, même si cela devait prendre des mois.

Ce qui ne voulait pas pour autant dire qu'elle était contrainte de rester avachis dans une de ces chambres de bourgeois et passer ses journées à ne rien faire. Elle avait d'autres projets pour elle, et la plupart impliquait qu'elle conserve son talent pour le meurtre, et qu'elle développe encore plus celui pour le combat. Oh bien sûr, elle savait se battre depuis longtemps et pouvait affronter sans trembler les pires guerriers du monde connus, mais elle devait faire encore mieux. Elle qui avait passée sa vie à enfoncer des poignards dans le dos et à trancher des gorges, elle voulait désormais apprendre à empêcher un assassinat. Cela ne voulait dire qu'une chose ; entraînement. Elle le pratiquait tous les jours habituellement, mais maintenant qu'elle avait plus de temps libre, elle comptait bien y passer une bonne partie de ses journées, et Illyrio ne lui avait pas retiré ses armes, et l'avait même autorisé à s'entraîner comme elle le souhaitait, à condition que ce soit dans les jardins.

Les jardins étaient tout aussi luxueux que la maison, vastes et vides, avec des statues pour seules compagnies, ainsi que quelques serviteurs qui passaient par là de temps en temps. L'endroit parfait en quelques sortes. La jeune femme s'était installée sur une petite esplanade, vêtue de chausses sombres, dissimulant des protèges mollet en cuir, ainsi que plusieurs emplacements d'armes. Son plastron était noir, d'un cuir qui plaquait le tissu contre elle pour rendre sa silhouette plus fine. Elle tenait deux armes à la main, dont le poignard qu'elle possédait depuis sa naissance, celui qui était forgé dans l'acier de l'Antique Vallyria. Après quelques étirements et passes d'échauffement, elle se mit sérieusement en route.

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La jeune femme s'arrêta enfin, après près de deux heures d'entraînement avec quelques pauses. Ses deux poignards étaient toujours dans ses mains, le tissus de son plastron encore plus collé à sa peau par la sueur, qui trempait également son front. Elle poussa un soupir, apparemment satisfaite d'elle-même, et s'installa contre une colonnade proche, buvant quelques gorgées à sa gourde d'eau, s'épongeant le front sur sa manche. Soudain, tout son corps se tendit d'un coup, un bruit, pas habituel. Se dressant d'un bond, elle se tourna dans la direction du son.