Le khalasar approchait progressivement de la limite de la Mer Dothrak, au grand dam de tous ses guerriers et d'elle-même. Il y avait une raison au nom de cette étendue majestueuse, les Dothrakis s'y sentaient réellement comme chez eux. C'était parfait pour leur chevaux, parfait pour eux et parfait pour une horde en son entier. La seule chose qui pouvait leur manquer, c'était des villes ou villages à terroriser. Les Dothrakis vivaient en partie de combat, ils avaient besoin de croiser d'autres peuples de temps en temps, ne serait-ce que pour se rappeler leur supériorité. Malheureusement, rares étaient les imbéciles à s'installer au cœur de la Mer Dothrak. Cela faisait donc plusieurs jours que Maeri n'avait donné l'ordre de charger, elle se contentait de mener la horde lentement, vers le sud-est.

Cela ferait un petit détour, bien sûr, mais les hommes avaient besoin de s'occuper l'esprit et pour cela il n'y avait rien de tel qu'une petite ville à effrayer. Sans doute refuserait-elle les cadeaux cette fois-ci, pour permettre à ses guerriers de manier l'arakh au moins un petit peu. Ils entreraient bientôt sur le territoire des cités de la Baie des Serfs. Les héritières de Ghis n'étaient guère généreuses, car habituellement c'était les Dothrakis qui venaient leur offrir des esclaves, mais cette fois-ci Maeri comptait bien leur montrer la nouvelle taille de son khalasar, quelques cadeaux seraient de mise.

Ils firent arrêter la horde alors qu'ils étaient encore dans la Mer Dothrak, même si l'herbe commençait à se clairsemer. Il leur faudrait quelques jours pour traverser et rejoindre le territoire de Meereen. Malgré tout, le khalasar prospérait dans l'inactivité, on allumait de grands feu chaque soir et l'on partageait viande et kéfir. La Khaleesi s'était vide habituée à la nouvelle ampleur de sa horde, elle partageait les repas avec ces Ko et finissait par hurler avec eux en terminant plusieurs amphores de kéfir. La lune était donc bien haute dans le ciel quand Maeri rejoignit enfin sa tente, laissant tomber sur le sol son gobelet d'argent. Sa servante lhazaréenne attendait là, curieuse.

- Va me chercher Serenei. Elle réchauffera mon lit ce soir.

L'esclave en question avait été capturée quelques mois plus tôt alors qu'ils traversaient le territoire de Volantis. Un pauvre dommage collatéral : elle n'était même pas originaire de la région. La raison de sa présence était encore plus drôle aux yeux de la Khaleesi : elle venait prêcher la bonne parole de son dieu rouge. Étonnamment, elle ne l'avait toujours pas abandonné malgré le pétrin dans lequel il l'avait fourré. Cela rendait la jeune femme curieuse, ou en tout cas cela l'amusait suffisamment pour qu'elle ait conservé Serenei pour elle. Bien sûr, cela n'avait rien à voir avec le fait que l'esclave était aussi très jolie à regarder.

La Dothraki alluma quelques bougies de plus au sein de la tente pour éclairer un peu mieux les recoins sombres. Peut-être cela plairait-il à son dieu du feu, songea-t-elle avec un sourire. Elle se débarrassa aussi de son haut de cuir tâché de jus de viande, restant seins lourds et nus. Lorsque l'esclave arriva enfin, elle était installée sur une chaise rudimentaire, l'arakh reposant contre sa cuisse et sa longue tresse – dont les clochettes brillaient à la lueur de la lune – s'écoulant de son épaule à la hanche opposée.

- Il n'y avait rien d'urgent cette fois-ci ?

Elle s'exprimait dans un Dothraki lent pour lui permettre de la comprendre car la jeune esclave ne maîtrisait que les rudiments. Son sourire était là pour lui rappeler les quelques fois où elle avait osé contredire un ordre de sa maîtresse, Maeri avait été obligée de la rappeler à l'ordre plusieurs fois. Seulement, cela semblait l'amuser plus que la contrarier.

Dès l'instant où Serenei ouvrit la bouche, sa maîtresse se fendit d'un sourire appréciateur et moqueur. Maeri ne saurait dire ce qui l'amusait le plus entre l'apparente effronterie de son esclave ou son massacre ignoble de la langue dothraki. La prêtresse – enfin c'est ce qu'elle était avant d'être capturée – avait encore du mal avec leur langue mais elle en maîtrisait heureusement les rudiments. La Khaleesi n'aurait sans doute pas toléré très longtemps une esclave à qui elle ne pouvait donner d'ordre direct. Elle réussit donc à comprendre que Serenei avait terminé son repas et que c'était pour cela qu'elle était venu sans la faire attendre, bien sûr elle n'aurait de toute façon pas eu le choix sur un ordre de la Khaleesi mais cela la fit sourire.

Maeri laissa reposer son arakh sur son siège et se leva d'un coup, rejetant sa tresse dans son dos avec un tintement de centaines de clochettes. En quelques pas rapides, elle rejoignit la jeune femme, son sourire devenant carnassier à mesure qu'elle la parcourait du regard. C'était bien évidemment pour des visions pareilles qu'elle l'avait demandé pour elle quand le khalasar avait ravagé le village. Ce n'était pas une esclave robuste ou particulièrement douée de ses mains, mais elle avait un corps désirable et particulièrement des jambes bien trop longues pour être vraies. Le regard bleu sombre de la Khaleesi s'attarda sur elles, songeant qu'il faudrait peut-être finir par lui assigner un chariot pour éviter qu'elle ne les abîme. Maeri s'arrêta juste face à elle, ses lèvres pleines souriant toujours. Serenei était peut-être la seule de ses esclaves qu'elle ne pouvait toiser par la taille seule, mais elle gardait une carrure plus imposante, des muscles plus affirmés.

D'une main, elle attrapa la mâchoire de la jeune femme, ses doigts caressant ses joues. Elle avait la poigne ferme, évidemment, mais pas encore douloureuse.

- Bonne question. Je m'en voudrai de te soustraire à ton repas. Était-il agréable ?

Sans attendre une réponse dont elle se fichait, la Khaleesi referma son autre main sur une fesse de la jeune femme. Puis elle glissa sur la hanche, tout en l'attirant contre elle, fermement, la pressant contre sa poitrine. Elle s'était déjà amusée plusieurs fois avec cette esclave et le fait qu'elle ne soit toujours pas lassée était un bon signe. Ce soir là, elle avait déjà envie d'elle, bien sûr, mais apparemment pas encore au point de la jeter sur le lit pour lui arracher ses vêtements. Au lieu de cela, elle vint mordiller les lèvres de l'esclave, sa main glissant des joues jusque dans les cheveux pour y défaire sa natte. Maeri n'avait jamais été doué pour coiffer, mais elle n'avait jamais éprouver de difficultés à défaire les coiffures.

Puis d'un seul coup elle se détacha de l'esclave et lui sourit en se détournant. Elle avança jusqu'à son lit, sa tresse sonnant sur ses reins à chaque pas. La dothraki s'assit sur le lit de fourrures et indiqua à la jeune femme de la rejoindre.

- Ma tresse, défais la.

Pour une raison inconnue, Maeri appréciait de s'obliger à attendre avant de s'amuser avec ses esclaves.