Isendre est né en 283, pendant un été qui dura quelques années. Il ne sait pas exactement quand est morte sa mère, et ne sait rien d'elle si ce n'est qu'elle était une femme exceptionnelle d'après les dires de son père. Il ne connut donc jamais ce qu'était l'amour maternel, la femme de son père ne lui ayant jamais montré un simple signe d'affection, uniquement du mépris et de la haine qui se lisèrent au premier regard qu'elle lui jeta.
Si il ne se souvient pas de sa mère, Isendre garde le souvenir du regard de Cerenna sur lui, lorsque Criston le présenta comme étant son fils. Il comprend bien la raison du mépris de sa vipère de belle-mère, mais ne peut s'empêcher de la craindre ; de quelles choses une femme telle que celle-ci pourrait-elle être capable ?

Isendre fut élevé à Beaumarché, encaissant toutes les piques et les paroles blessantes que pouvaient lui lancer Cerenna. Elle sentait en permanence son regard posé sur lui, cherchant le moindre défaut, la moindre petite chose à lui reprocher. Par chance, son père était toujours là pour le soutenir et l'encourager. Malgré son statut de bâtard, Isendre apprit tout ce qu'un noble devait savoir. On lui apprit à lire, à compter, mais aussi à monter à cheval, à combattre... Il s'avéra être un garçon à la fois intelligent, réfléchi et habile au maniement des armes et à la monte. Son père n'en était que plus fier et lui offrit même un poulain, mais Isendre ne souhaitait que s'améliorer toujours plus afin d'égaler et de dépasser un jour son demi-frère, le très cher fils de son infâme marâtre, Alessander. L'héritier Desdaings brillait en tout, lui aussi, et semblait si sûr de lui... Le jeune bâtard ne pouvait que l'admirer et l'envier, malgré l'indifférence totale que l'héritier lui portait.
Lui, au moins, ne cherchait pas à faire de sa vie un enfer.

Bien que constamment poussé vers l'avant par Criston, Isendre se fait généralement assez discret. Il prend garde à la moindre action qu'il entreprend afin de ne pas avoir à supporter à nouveau les remarques de Cerenna. Lorsque son père devait s'absenter, il n'avait plus le droit de manger avec le reste de sa famille. Il ne pouvait plus se balader librement dans le château. Il ne pouvait plus vivre comme son père le lui permettait.
Il redevenait brusquement le bâtard. Celui dont personne ne voulait. Pour manger, il était confiné dans les cuisines. Il s'entendait très bien avec les employés de la maison, tout particulièrement avec une jeune fille âgée d'un an de moins que lui. Il se souvient parfaitement d'elle.

Elle s'appelait Hermine. Elle était assez petite par rapport à lui. Il avait douze ans, elle en avait onze. Elle était rousse. Ses cheveux étaient noués en une tresse qu'elle laissait tomber sur son épaule droite. Il se souvient bien que, lorsqu'elle la laissait tomber sur son épaule gauche, un épi apparaissait dans ses cheveux et elle détestait cela. Son visage était poupin, percé de deux tendres yeux bleu-verts. Il en tomba amoureux en un rien de temps, et par chance, elle partageait ses sentiments.
Tous deux ne purent vivre leur premier amour que peu de temps car, lorsqu'on les vit se tenir la main et se regarder avec un amour innocent, sa mère et elle furent renvoyées des cuisines puis chassées de Beaumarché.

Heureusement, il y avait Alyssa. Elle avait un an de moins que lui et ressemblait terriblement à sa mère. Belle, les cheveux bruns, des yeux d'un bleu perçant... Il craignait qu'elle ne soit comme elle, vile et manipulatrice. Mais il n'en était rien.
Un jour, alors qu'Alessander était parti sur un coup de tête loin de Beaumarché, son chemin croisa celui de la cadette des Desdaings dans le château, dans un corridor trop petit pour que deux personnes puissent y passer en même temps. Il se décala à droite, puis à gauche, en même temps qu'elle et tous deux en rirent beaucoup. Après ce stupide incident, tous deux passèrent le plus clair de leur temps ensemble. Entre rires et larmes, confidences et bêtises, ils étaient toujours fourrés ensemble, au grand damne de Cerenna. Alyssa était la seule personne à ne pas le juger pour son statut de bâtard.
Voyant combien sa demi-sœur haïssait les robes, Isendre lui offrit des vêtements d'homme. Il lui apprit également à monter à cheval comme le faisait un homme. Il lui apprit même à manier les armes, et il ne s'attendait pas à lui trouver un certain talent dans une telle discipline.
Isendre et Alyssa avaient beau passer leur temps ensemble, lorsque l'héritier Desdaings était dans les parages, sa sœur lui sautait littéralement dessus, ce qui avait tendance à vexer le bâtard.

Mais un jour, Alessander revint et, visiblement, il ne fut pas vraiment bien accueilli, pas même par Alyssa. Isendre y voit peut-être une bonne manière de l'égaler ou peut-être même de le doubler...

Isendre est un jeune homme aux mœurs les plus douces. Il est, pour sûr, une personne bienveillante qui ne souhaiterait pas le malheur des autres, -sauf exceptions. Il aime se rendre utile, aussi est-il très serviable. Il ne crache pas sur ce que les nobles appellent les tâches ingrates car il y a été confronté lors des absences de son père, à cause de Cerenna. Il ne manque pas de tact et est très tendre ; il n'est pas du genre à lancer des piques ou à faire la satire d'une quelconque personne.
Il se montre également respectueux envers tout le monde, surtout en présence de la femme de son père ; pour rien au monde il ne la laisserait le dénigrer une fois de plus.

S'il avait été un enfant légitime, il aurait pu être admiré et respecté de tous : il est le genre de personne infiniment douce qui respire la confiance. Il ne cherche jamais -ou presque- à rabaisser les autres, sauf en cas de besoin où il lui arrive de se laisser aller sur la critique.
Il est quelqu'un de relativement discret, et rendu timide de ce fait. En effet, si tout l'enfer que lui a fait vivre sa belle-mère durant sa courte vie ne semble pas l'avoir affecté, il a cependant eu un certain impact sur lui. Il a tendance à se taire et à laisser parler ceux qui veulent le critiquer. Il est quelqu'un d'assez calme, et il est dur de l'énerver.

Isendre est quelqu'un de très droit et d'ordonné ; ses idées sont parfaitement claires dans son esprit et il n'hésitera pas à les défendre coûte que coûte. D'un naturel têtu, il reste bien souvent campé sur ses décisions, et seules certaines personnes -son père et Alyssa, entre autre- sauront le faire changer d'avis. Lorsqu'il a une idée, il n'hésite généralement pas à aller jusqu'au bout de ses plans, étant plutôt fonceur...
Il est aussi ce qu'on appeler un coureur de jupons, aimant bien tenter de charmer les jeunes demoiselles auxquelles il trouve un charme certain. Cependant, il reste extrêmement mesuré et veillera toujours à être d'une politesse et d'une droiture sans failles. Sa timidité et sa légère maladresse lui font souvent défaut dans ses tentatives de charmes mais il est un grand romantique.

Isendre n'est peut-être que le bâtard de la famille Desdaings, mais il reste un Homme et il est quelqu'un de très rêveur. Il rêve de choses très certainement irréalisables, comme devenir un jour un Desdaings -Cerenna ne le permettrait jamais. Mais il garde les pieds sur terre, se disant que les rêves sont des rêves et que les buts sont des choses qui peuvent être réalisées.
Il est intelligent, réfléchi et apprend vite, ce qui semble déplaire à Lady Desdaings. Parce qu'il se sait irréprochable en toutes circonstances face à la vipère, il est fier d'ainsi lui déplaire. Elle ne peut rien lui redire, surtout lorsque Criston est là.
Bien qu'attaché à son père, et surtout reconnaissant de toujours l'avoir traité comme son fils, Isendre est quelqu'un d'indépendant, de courageux et de fier. Il juge qu'il n'a réellement besoin que de lui-même.

Il est un bon cavalier et manie très bien les armes, et aimerait être un jour chevalier. S'ajoute à ces « talents » une maîtrise du luth assez bonne. Il aime beaucoup la musique, et aimerait égaler son demi-frère dans ce domaine-ci aussi. Seulement, on ne peut pas tout avoir et il en est conscient.

Isendre est un jeune homme assez élancé, de presque un mètre quatre-vingt, ce qui fait de lui quelqu'un d'assez grand pour son âge. Quelque peu imposant par sa taille, et non par son poids, il a cependant développé une musculature aussi finement que joliment dessinée au fil des entraînements au combat. En effet, ses pectoraux sont légèrement dessinés et des abdominaux descendent du bas de son poitrail à son nombril. Bien bâti, ses épaules larges et ses bras assez musclés promettent une force certaine.

Il n'est pas l'homme parfait, bien entendu, mais il est plutôt beau garçon. Après, les goûts et les couleurs direz-vous. Mais s'il n'est pas beau aux yeux de certains, au moins pourra-t-on dire qu'il a une « belle gueule ».
Son visage est allongé et mince, son teint légèrement halé, et il a peu de pommettes. Ses lèvres sont relativement fines, tout comme son nez. Ses yeux sont semblables à deux billes à la couleur partagée entre le bleu et le vert, qui peuvent s'avérer être déstabilisants. Ses cheveux blonds et assez courts sont généralement désordonnés, ce qui lui donne un brin de charme. Son front n'est que peu bombé, faisant ressortir son regard. Il a une fossette sur le menton et deux autres au coin des lèvres, ce qui lui donne un air un peu charmeur.

Isendre est généralement souriant, et son sourire transpire la bonté-même. Lorsqu'on le voit pour la première fois, on se dit généralement qu'il ressemble beaucoup à son père ou qu'il a l'air d'un coureur de jupons. C'est plus ou moins le cas.
Il a une allure assez fière, bien qu'il ne s'habille pas de la manière la plus noble qui soit : il porte généralement des chemises de lin et des pantalons de cuir, ainsi que de simples bottes de cuir.