[Castral Roc] [Flash back] Grande dame et chevalier des sables [Ulwyck Uller - Eleanor Clegane]

Invité « Invité »

An 295, Castral Roc

Les terres de l'Ouest et leurs montagnes n'étaient que le berceau d'une des pire engeances qui n'ait jamais foulée de son pied le sol de Westeros : Les Lannister. Leur Lord, Tywin était celui que l'on tenait à Dorne pour responsable du sac de Port-Real et par conséquent du sordide meurtre d'Elia Martell et de ses deux enfants. N'importe quel dornien rebuterait à mettre les pieds ici mais pas Ulwyck Uller. Il détestait ces gens, à coup sûr mais quand on lui donnait l'occasion de leur foutre gentiment quelques coups sur le coin de la gueule en tout bien tout honneur, il n'allait pas s'en priver. Ses terres étaient éloignées de sa région natale et il dût prendre le bateau pour remonter la rivière et ensuite la mer jusqu'à arriver sur les côtes de ces contrées. Quelques hommes de Denfert l'accompagnait. Quelques gardes, un palefrenier. Il n'avait toujours pas prit d'écuyer. Encombrant que de se balader avec un gamin. Quelques chevaux pour transporter son bardas ainsi que ses hommes. Il avait d'ailleurs pour lui même deux destriers. Le premier était un coursier dornien à la robe dorée dont il se servait pour se déplacer. L'autre était un destrier. Avec son armure de plate, sa lance, le coursier ne supporterait jamais son poids alors que cette autre bête était assez costaude pour supporter ce poids. Arrivé sur place, la tente fit rapidement dressée et le lendemain, le tournoi commença enfin.

Le Uller avait prit un léger repas pour ne pas être barbouillé. Son premier adversaire était un chevalier errant dont le nom lui avait déjà échappé. Qui s'en formaliserait de toute façon ? Il était un excellent combattant et n'avait pas à se soucier d'un Chevalier dont le nom et la réputation ne le précédait pas. Sans compter qu'il n'était même pas convaincu de craindre un adversaire. Plus ce dernier se révélait fort et expérimenté, plus la victoire devenait intéressante. Le premier tour devrait être une formalité. Son armure était dans un état impeccable. Les motifs de flammèche mêlé à la couleur rouge et jaune de ses plates lui donnaient un air élégant. Des couleurs criardes qui ne plairaient probablement pas aux gens de ces contrées mais il n'était pas venu en ce lieu pour parader tel un chevalier des légendes même si les flatteries et les flagorneries pouvaient être appréciées surtout quand elles sortaient de lèvres de beaux brins de femme. Fièrement campé sur son destrier, le Chevalier de Denfert avait fier allure. Son adversaire semblait être munit d'une armure en bon état, peu jolie certes, mais de bonne facture. S'était-il trouvé un mécène ou en avait-il hérité ? Aucune façon de le savoir. Il fit un tour de piste et son adversaire fit de même, histoire de dérouiller leurs chevaux. Pour l'autre, il y voyait peut-être un moyen d'analyser le terrain mais Ulwyck, préférait se rincer l’œil. Les tournois avaient toujours été un moment de s'illustrer mais aussi de garder sa couche chaude. Qu'elle soit gueuse en quête d'un noble mariage, jeune dame naïve ou catin, ce genre de manifestation attirait toujours pas mal de jeunes femmes en quête d'épée pour décorer leur fourreau.

Ses yeux ne se posèrent pas sur la tribune principal. Pour une raison simple : il n'avait pas envie de voir cette maisonnée aux cheveux d'or. Ce ne serait que leur rendre trop d'honneur. Il n'était pas venu jusqu'à Castral Roc pour leur faire des ronds de jambes mais pour castagner ce que l'Ouest avait d'intéressant comme chevalier. Ses yeux se posèrent sur les rangs secondaires. Quelques dames intéressantes, d'autres plus quelconque, quelques boudins également. N'allez pas croire qu'Ulwyck était très regardant. Après plusieurs coupes de vin, les femmes embellissaient même si certaines méritaient une bonne cuite qui vous effaceraient tous souvenirs de la soirée. A quoi bon la besogner alors si on en gardait aucun des bienfaits ? L'une d'elle attira son attention. Oh non pas pour son physique. Il n'avait pas eut le temps de discerner ses traits même si en la contemplant, il avait esquissé un sourire. C'était sa taille. Cette femme dépassait d'une bonne tête si pas plus celles qui l'entouraient. Un détail assez remarquable. Suffisamment pour qu'il retienne l'attention du Ser de Denfert. Il avait le sang chaud, le dornien. C'était le genre de détail qui l'intriguait toujours. Avide d'expérience et en recherche de changement, il avait toujours apprécié les choses extrêmes. Quoi de plus extrêmes alors qu'une femme bien plus grande que toute celle qu'il avait rencontré jusqu'alors. Et encore, il ne l'avait pas encore vu se dresser sur ses gambettes. Rien qu'en position assise, la prestation l’impressionnait. Il eut tout le temps d'y réfléchir une fois sa position de joute rejointe.

« Bonne chance, Ser. »

« La chance n'a rien avoir là dedans mon brave. Seul le talent parlera ! Prends en de la graine. Apprend et observe ! »

Un garde lui remit sa lance et au signal, il éperonna son cheval et celui-ci partit tambour battant de même que celui de son adversaire. Il allait devoir percuter le bouclier de son adversaire assez puissamment pour le faire se rompre ou pour littéralement renverser le chevalier errant. Un coup plus précis pouvait être porter à la tête et plus dévastateur. Ulwyck ne le souhaitait pas dans un premier temps, préférant d'abord observer ce que son adversaire comptait faire. Une manœuvre pareille était risquée mais tellement plus classe que finalement, il s'y résolut et visa le heaume de son adversaire. Il suffisait de relever un peu plus sa lance au dernier moment tout en y joignant un maximum de force. S'il ratait son coup, il toucherait le vide ou l'adversaire un peu plus bas. Non le mieux était de tenter de viser le bouclier et de remonter d'un coup sec ! Voilà comment il comptait procéder. Sur de son coup, un sourire confiant et arrogant s'afficha sur son visage dissimulé par le heaume. Les deux chevaliers se rapprochaient de plus en plus. Le choc était imminent ! Quel allait être le résultat de cette opposition ?

Jet de dés :

1 : Le combat tourne court et Ulwyck est rapidement désarçonné.
2 : Le combat s'éternise et l'adversaire est déclaré vainqueur
3 : Le combat s'éternise et Ulwyck est déclaré vainqueur
4 : Au bout de plusieurs joutes, Ulwyck vient à bout de son adversaire.
5 : Au bout de quelques échanges, Ulwyck l'emporte haut la main.
6 : Au premier élancement, Ulwyck l'emporte et blesse son adversaire.

Le membre 'Ulwyck Uller' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 6' : 5

Invité « Invité »

C'était son premier tournoi. Alors qu'elle avait déjà dix-neuf années de vie, Eleanor Clegane assistait pour la première fois à un tournoi, qui se donnait sous les remparts de Castral Roc. Encore avait-elle dû batailler pour avoir le droit de venir dans les tribunes. Son frère avait déjà annoncé sa venue et son intention de participer, Lord Stafford et Lady Lefford avait tout fait pour la dissuader. Mais elle avait tenue bon, elle avait argumenter, insister, supplier. Elle ne risquait rien au milieu de la foule, Gregor ne pourrait même pas la remarquer. Et elle avait finit par obtenir ce qu'elle désirait. On la plaça dans une petite tribune, loin de celle d'honneur où se pressait les Lannister présent, cela l'éloignait considérablement de Myrielle mais elle avait accepté ce sacrifice.

La journée d'hier avait été entièrement consacrée au choix de sa tenue. Elle avait eu le droit de prendre sa plus belle robe, à la longue jupe bandées de noir et de jaunes. Le haut était plus sobre et noir, fermé jusqu'au col comme à son habitude. Son ventre était comprimé par le corset qui remontait sa poitrine, surmontée d'une épingle à figure de chien, laquelle retenait la cape jaune sur laquelle on distinguait les trois chiens Clegane, dans son dos. On l'avait réveillé tôt pour coiffer ses cheveux en tresses compliqués qui retombaient sur ses épaules. Lady Lefford l'avait même complimentée en lui disant qu'elle pouvait presque passer pour une fille de grande lignée – et c'était ce qu'il y avait de plus gentil qu'elle ait entendu de sa part depuis des semaines.

Dans les tribunes, elle était entourée de deux servantes qui avaient obtenus de Lady Lefford le droit d'assister au joutes depuis une bonne position, à la condition de ne pas quitter les pas d'Eleanor. Cela ne dérangeait en rien la jeune Clegane, il y avait même Myla à sa droite qui était sa petite favorite. Une petite fleur aux cheveux noirs et aux grands yeux bleus rieurs que la géante dépassait de presque deux têtes. Elles étaient installées au second rang toutes les trois bien avant le début des joutes et assistèrent au premier défilé des chevaliers alors que le matin était déjà bien entamé. Eleanor tentait de reconnaître les blasons et les illustres guerriers qui les portaient mais ce n'était pas toujours chose aisés. Les premiers combattants furent notamment un chevalier errant et un chevalier d'une maison de Dorne – elle le savait car le blason avait cette forme ronde caractéristique – dont elle ignorait le nom. Mais il fallut attendre la fin de la journée pour qu'apparaisse celui qu'elle attendait le plus.

La Montagne était immense, sur un destrier noir tout aussi gigantesque – seule monture capable de supporter le poids de l'armure de son frère. Il affrontait un tout petit chevalier dont le blason lui échappa complètement. Un seul fut suffisant pour le désarçonner, mais personne n'acclama Gregor quand il repartit. Même Eleanor avait instinctivement baissé les yeux et la tête en le voyant approcher de la tribune. Elle avait grandie depuis qu'elle avait quitté le manoir Clegane mais elle ne se sentait jamais aussi petite que quand elle apercevait son frère et elle n'avait pas la moindre idée de la raison exacte.

Il y eu encore deux joutes et on déclara le tournoi terminé pour aujourd'hui. Les tribunes se vidèrent rapidement car chacun était pressé de passer à la deuxième partie la plus intéressante de la journée : le banquet. Encore une fois, Eleanor était installée à une table modeste, éloignée du centre où mangeait les Lanniser et plus éloignée encore de la table où certains chevaliers de l'Ouest avait été placé. La chaise dévolue à la Montagne resta cependant vite ce qui n'étonna guère Eleanor, il n'avait jamais été très friand de ce genre de manifestation. Elle en revanche les adorait. Elle passa la première partie de la soirée à converser joyeusement avec sa voisine d'en face, une autre fille de l'Ouest mais qui venait de bien plus loin pour assister aux joutes. Comme elles avaient chaud, leur cape étaient soigneusement rangées à côté d'elle. Eleanor était aussi pressée qu'elle d'en arriver à la conclusion et elles se lancèrent dans un concours pour deviner le vainqueur. Bien évidemment, elle désigna le plus grand chevalier qu'elle connaisse : Gregor Clegane, son frère aîné. Elle ne pensait plus à ce chevalier dornien qui avait ouvert le tournoi.

Invité « Invité »

Le premier échange fut brutale et les lances se percutèrent de concert dans une pluie d'échardes et de débris de bois. Une première offensive gâchée mais qui avait divulgué quelques informations au Uller sur son adversaire. Ce dernier n'avait pas misé sur l’offensive mais plutôt tenté de se défendre ce qui dénotait un comportement prudent voir peureux. Il n'en fallu pas plus pour motiver le dornien à ne pas mollir dans l'effort et à accentuer la violence de sa prochaine frappe. Le second assaut fut plus prompt, plus vif et il toucha son adversaire à l'épaule. Le chevalier errant ne l'atteignit pas et se retint in extremis au reine de son cheval pour ne pas choir au sol. Le troisième et ultime « duel » fut encore moins disputé. Le destrier d'Ulwyck s'élança sur la lice avec fougue et vitesse et le Chevalier de Denfert parvint à atteindre son objectif, défonçant le bouclier de son adversaire et percutant celui-ci en plein plastron. Le pauvre ère tomba alors de son cheval mais par chance, il eut plus de peur que de mal. La foule sembla applaudir la prouesse avec modération. Bande d'idiots, ils ne savent pas apprécier. L'Ouest n'avait vraiment rien avoir avec lui. C'était son seul combat programmé du jour. Le seul qui lui permettait de s'illustrer en cette journée. Tant pis, il ferait mieux demain probablement. Ces idiots finiraient par comprendre qu'il méritait bien plus d'applaudissements. Avant de quitter la lice, il jeta un dernier regard pour contempler la foule. La dame était toujours présente. Peut-être la croiserait-il au banquet de ce soir ? En tout cas, il savait déjà qu'il allait pouvoir certainement offrir un présent à celle sur qui il jetterait son dévolu ce soir.

Pour se rendre au banquet, le jaune avait revêtu une tenue orange flamboyante, ornée du blason de sa maison. Le tissu était léger mais convenait tout de même à la température. Les nuits étaient moins fraîches ici que dans le désert au contraire des journées. Ses cheveux étaient impeccablement coiffé et il s'était rasé pour l'occasion. Deux petites touches d'essence d'orange sur le coup, deux autres sous les aisselles ainsi qu'une sur le genou et à proximité de son pubis suffirent à le faire embaumer par l'odeur du fruit. Ulwyck n'était pas un de ses loqueteux de chevalier prêt à venir se présenter à pareils festivités vêtu de son armure et encore puant de la joute. A sa ceinture était attachée sa dague. Pas fou le dornien. S'il n'avait pas peur de se promener au milieu de ces odieux Lannister ce n'était pas pour autant qu'il allait rester sans défense. Il emportait également autre chose avec lui. Un objet qu'il avait emballé dans une étoffe en tissus d'un jaune aussi vif que la couleur qui ornait sa tenue. En arrivant au banquet, il pût constater comme prévu qu'on ne lui avait pas réservé de table d'honneur. Bonne chose que cela. A sa table, il n'y avait que Chevalier et nobliau de petite envergure. Certains étaient gueulards, d'autres semblaient être indisposés par leurs voisins. Un plat de chapon passa devant lui et il s'en servit un morceau qu'il mangea rapidement. La sauce était plutôt plaisante bien qu'elle manquait de piquant à son goût. Quant à leur vin, il était bien trop doux pour être apprécier. Il ne pouvait cependant se laisser mourir de soif, ni de faim. Une fois qu'il se considéra suffisamment rassasié, il se leva pour traîner parmi les tables, l'objet enfermé dans le tissus sous le bras.

L'air légèrement hautain le Uller s'avança, frôlant si et là servants et servantes affairer à servir cruche en main ou à débarrasser ou apporter les plats. Il adressa d'ailleurs un sourire des plus francs et aguicheurs à une blonde qui devait avoir tout au plus la vingtaine et à la peau plus laiteuse que la pleine lune. Déambulant parmi les tables, il termina par trouver la dame qu'il avait repérer avant la joute. Nulle doute, c'était bien elle. Dépassant ses voisines d'une bonne tête. Qui pouvait-elle bien être ? Une dame de l'Ouest ? D'une aussi grande taille ? Il n'en avait jamais entendu parler. Les seuls personnes dont le gigantisme avait franchit les frontières de ses terres était le Limier, toutou du prince Joffrey Baratheon et Gregor Clegane, dit la Montagne à la réputation sinistre. Avait-elle un lien de parenté avec les chiens ? Peu probable sinon sa réputation la précéderait. Sans doute une anomalie de la nature, une anomalie bien emballée cela dit. La grande dame conversait avec une autre. Ulwyck n'eut aucune considération pour leur bavardage et ne s'en préoccupa. Il imaginait déjà d'ici le genre de conversation qu'elle pouvait avoir : « Me prendrait-il pour époux ? Oh crois que celui là gagnera la joute ? Il est si galant et si charmant bla bla bla ! ». Le préjugé était certes facile mais il doutait que ces dames puissent avoir autant de piquant et de mordant que la dornienne moyenne. La femme portait une robe noire et jaune plutôt sobre en soi. Une tenue qui ne dévoilait pas grand chose de son corps. Ses cheveux étaient d'un noir profond qu'il apprécia au premier coup d’œil. Faisant fit de la conversation des deux jeunes dames, il s’approcha. De sa position, il ne remarqua nullement la cape ornées des limiers Clegane. Il parla alors s'adressant aux dames et principalement à celle sur qui il avait jeté aujourd'hui son dévolu, d'une voie forte et assurée trahissant une pointe d'accent dornien. Il se tenait derrière le dos des deux jeunes dames mais il gardait tendu dans ses bras prêt à être offert l'étoffe de tissu recouvrant le heaume de celui qu'il avait vaincu au cours de la joute. Il comptait l'offrir à la dame pour l'impressionner et la mettre en valeur.

« Mes dames, je n'ai pût m'empêcher de vous voir bien en beauté ce soir. Je vous avouerai néanmoins que l'une d'entre vous à retenu mon attention avant que je ne m'élance pour pourfendre mon opposant de joute. Rayon de soleil parmi la foule, votre vision m'a sans aucun doute portée chance. Voici pourquoi je me permet avec audace de vous offrir ce modeste en présent en guise de remerciement. »

Des mots sucrés enrobés de miel mais pourtant très directs. Inutile de tourner autour du pot. Il était venu là pour lui offrir ce cadeau parce qu'il la trouvait à son goût de loin comme maintenant de plus près. Elle ne lui avait pas vraiment porté chance mais sans doute avait-elle donné à son esprit l'envie de s'imposer avec plus d'ardeur qu'avant qu'il ne pose ses yeux sur elle. Posant un genou au sol, dans un air cérémonial, il tendit le tissu et l'objet recouvert à la grande dame. Ses yeux pétillaient de confiance en lui quand à son sourire, il se voulait charmeur et assuré. Allait-elle accepter son présent ou le repousser comme le dernier des va-nu-pieds ? Dans le pire des cas, il pourrait toujours tenter sa chance ailleurs mais il appréciait ce qui sortait de l'ordinaire alors mieux valait d'abord s'assurer qu'il pouvait obtenir ce qu'il voulait avant de tenter quoi que ce soit d'autre!

Invité « Invité »

Alors que la discussion devenait de plus en plus intéressante et qu'Eleanor commençait à apprendre les noms de quelques des chevaliers qui avaient passé la première phase des joutes, les deux jeunes femmes furent interrompues. Un jeune homme se présenta à elle avec un étrange paquet et un sourire aux lèvres. Il les complimenta comme il se devait d'un noble mais alla un peu plus loin en désignant l'une d'elle comme son porte-chance. Ce devait être un des participants de la joute mais sans son armure, Eleanor aurait été bien incapable de l'identifier. La jeune femme sourit en l'écoutant : il était un peu direct mais c'était assez bien formulée et très gentil pour la concerné. La jeune Clegane se tourna vers son interlocutrice pour voir comment elle allait réagir, mais la jeune femme de l'Ouest lui jeta un regard appuyé, avant de retourner à l'homme. Elle ne comprit que lorsqu'elle lui frappa la jambe sous la table. C'était à elle qu'il s'adressait ?

Les joues rosies par la surprise, la jeune Clegane se glissa hors du banc pour se relever et faire face au chevalier. Elle savait qu'elle ne mettait pas toujours les gens à l'aise à cause de sa grande talle – raison pour laquelle elle n'avait pas l'habitude de ce genre d'approche – mais il aurait été impoli de s'adresser à lui debout. Avec grâce, elle fit une petite révérence car elle ne savait pas le rang de son interlocuteur – mais il ne devait pas être bien grand pour venir dans ce coin. Elle le détailla au passage ; c'était un Dornien manifestement. Aux yeux bruns et aux teints mat du désert. Il y en avait toujours quelques uns aux tournois mais c'était la première fois qu'elle avait l'occasion d'entendre leur accent. Eleanor le trouvait aussi un peu petit mais ce n'était sans doute pas vrai pour tous le monde.

- Vous êtes trop galants, chevalier. Je doute que vous ayez eu besoin de ce rayon pour gagner.

Tout en répondant – un peu maladroitement peut-être ? - au compliment, elle cherchait à se souvenir de la joute en question. Heureusement sa voisine de table qui percevait peut-être son trouble lui vint en aide.

- Vous êtes de la maison Uller, Ser ? Vous ouvriez la joute ce matin, n'est-ce pas ? C'était un beau duel. Vous avez de la chance, Eleanor.

En réalité, elle aidait ici les deux parties de son mieux. Eleanor se souvint alors de la première joute de ce matin et du chevalier errant désarçonner. Elle tendit les mains pour prendre délicatement le cadeau des mains de Ser Uller et le déballa doucement. C'était un heaume, le casque du vaincu le reconnut-elle. Loin d'être un de ces casques finement gravés et décorés pour les grands seigneurs, il semblait tout de même de bonne facture et devait valoir beaucoup dans la vie du chevalier errant qui s'était présenté ce matin. On lui avait toujours raconté que souvent le cheval et l'armure de ses chevaliers étaient tout ce qu'ils avaient.

- Vous me faites un grand honneur, Ser. Et j'espère que vous remporterez d'autre heaumes avant la fin de ce tournoi, mais je pense que vous ou votre adversaire en aurez plus besoin que moi.

Elle posa tout de même le heaume imposant à gauche de son assiette et l'observa de plus près. Eleanor ne savait trop comment réagir dans une situation pareille. Elle n'était pas sûre de reconnaître de la séduction chez le Dornien, mais de quoi pouvait-il s'agir d'autre ? On ne venait pas ainsi voir une dame pour rien tout de même ? Et pourquoi elle ? Il y avait à la tablée parmi les plus beaux enfants des Lannister et des jeunes femmes de bonnes ou moyennes familles à la figure pâle et jolie. La grande Clegane n'avait pas pour habitude qu'on vienne ne serait-ce que lui proposer une danse, sauf s'il s'agissait du fils de Lord Stefford. Elle improvisa de son mieux en se redressant pour regarder le jeune homme de ses grands yeux gris.

- Pardonnez moi messer, je ne connais pas votre nom ni votre famille.

Invité « Invité »

Une petite révérence ? Toujours agréable de s'en faire faire une mais tout cela n'était que de la poudre aux yeux. C'était dans l'intimité que l'on se révélait vraiment et non pas en faisant des ronds de jambe. Elle était vraiment grande. Le moins que l'on puisse dire. A ce niveau, elle dépassait les attentes d'Ulwyck. Elle n'était pas totalement sotte. La dame de l'Ouest ne lui avait pas porter chance et elle osait lui faire remarquer ce qui dénotait en soit d'une certaine franchise et d'un certain courage, couplé à la teinte roses qu'avaient prises ses joues. Ce genre de phrase faisaient souvent leur effet et le chevalier était parfaitement convaincu que s'il s'était adressé en ces termes à la voisine de table de la dame, il aurait peut-être fait mouche plus efficacement. Cette dernière ne semblait pas du moins le mépriser, ni le prendre de haut. Que du contraire, sa mémoire sans faille sembla lui indiquer parfaitement à qui elle venait de s'adresser. Un bon point pour la voisine de la géante. Si son essai foirait, il pourrait toujours se rabattre sur cette dernière. Il n'y avait pas de petit butin, juste des gens trop superficiel pour ne pas l'apprécier. Avait-il misé sur le mauvais cheval ? Peut-être bien. Son orgueil en prit un coup quand elle refusa poliment le cadeau et un second lorsqu'elle prétendit ne pas connaître son nom ni sa maison. Un air passablement offensé s'afficha sur son visage mais il le chassa bien vite pour s'adresser d'abord à la gente dame qui avait eut l'intelligence d'esprit de reconnaître son appartenance à la maison Uller.

« Je suis bel et bien de la maison Uller, ma dame. Vous me flattez. A coup sûr vous avez un œil aussi aiguisé que ma lame.»

Sans se soucier de la réaction de la voisine de la dite Eleanor, il se permit de lui baiser la main pour la remercier de l'avoir reconnu. Une simple pression de ses lèvres sur sa main, un effleurement de sa peau. Il était maintenant temps d'éclairer la lanterne de la grande dame, celle qui ne semblait pas connaître la maison Uller ce qui témoignait en soit de méconnaissance héraldique, même s'il doutait que la plupart des gens de cette tables soient capables de reconnaître la plupart des blasons dornien. Quant à lui, il serait probablement incapable de reconnaître celui des plus petites maisons de l'Ouest, à coup sûr, même s'il serait probablement trop fier pour l'admettre. Ulwyck prit une profonde inspiration avant de sonder quelque secondes les yeux gris de son interlocutrice qui le faisait presque passer pour le « Lutin », fils de Tywin Lannister.

« Je suis Ser Ulwyck, de la maison Uller. Ma maison se targue d'un certain prestige à Dorne et notre forteresse, Denfert, se situe en plein désert, à proximité de la rivière Souffre. Je dois reconnaître dame Eleanor que vous semblez être plutôt perspicace mais votre regard de lune est sans aucun doute capable de conférer courage même au plus couard des guerriers. Vos encouragements me touche profondément. Ils guideront ma lance et me feront garder une main ferme au cours des joutes.

Femme qui ne se laisse pas avoir par des compliments peut parfois faire preuve de caractère. Il était alors de bon ton de lui laisser une certaine emprise sur ces décisions, même déguisées. En y réfléchissant, c'était peut-être ce processus qui se passait dans l'esprit du Uller mais à vrai dire, il réagit plus par impulsivité et par vexation. Si elle ne voulait pas du heaume, qu'elle en choisisse la destination alors ! S'il ne parvenait pas à gagner les grâces d'Eleanor par ce modeste présent, il pourrait toujours se faire voir couronner de ce pseudo honneur dont se targuait les hommes oints par les sept, en remettant le heaume à son ancien propriétaire ou en l'offrant simplement à une autre dame, lui montrant ainsi que bien qu'elle suscitait son intérêt, elle n'en demeurait pas moins une dame, pas plus mise sur un piédestal qu'une autre. Il ne lui avait pas encore demandé de quelle famille, elle provenait. Elle n'était pas une Lannister à coup sûr, donc cela lui suffisait pour le moment.

« Si vous refusez mon présent, je me dois au moins de vous demander ce que je dois en faire ? Je n'ai nullement besoin de ce heaume. Dois je le rendre à son ancien propriétaire ? Le remettre à une dame qui serait à même de l'apprécier ? Votre bonne amie par exemple. Elle m'a semblé manifesté une certaine connaissance des chevaliers présents et un goût prononcés pour les belles joutes. Me tromperais je, ma dame ? A moins qu'il ne vaille mieux que je le jette tout simplement ?»

Choix audacieux ? Peut-être mais les mots étaient sortis sur un ton légèrement sec qui manifestait une petite vexation. S'il ne pouvait arriver à faire tourner la tête de la géante seul, il pourrait peut-être trouver une complice en sa voisine qui ne l'oublions pas lui avait porter secours et indiqué à Eleanaor qu'elle disposait d'une grande chance de se faire ainsi gratifier d'un présent par le Uller. Il plongea tour à tour ses yeux bruns dans ceux de la grande dame puis dans ceux de sa voisine à la taille plus modeste. Laquelle aurait l'audace de répondre et de manifester ses véritables envies ou ses idées dissimulées.

Invité « Invité »

Eleanor n'appréciait pas du tout le ton que prenait ce chevalier. Tout prestigieux qu'il prétendait être, il ne semblait guère soucieux de la politesse. Était-il à ce point vexé qu'elle ne soit pas intéressé par un casque ? Ce n'était qu'un heaume d'acier, certes parfait pour combattre mais totalement inintéressant pour une femme noble, même d'une aussi petite famille que la jeune Clegane. Qu'attendait-il qu'elle en fasse ? Qu'elle l'enfile pour détruire sa belle coiffure ou qu'elle l'affiche dans un coin de sa chambre à côté des futurs casques qu'il ramènerait. C'était ridicule. Elle appréciait le geste – qui était galant – mais pas l'attitude qui avait suivie. On disait des Dorniens qu'il ne connaissait que peu la politesse des Sept Couronnes et qu'il réagissait à chaud et sans réfléchir. Peut-être était-ce le cas de Ser Ulwyck, mais elle n'avait pas l'intention de le pardonner.

La jeune femme se retourna pour reprendre le heaume et l'inspecter des doigts. Il était bien fait mais brut et lourd dans ses mains. Elle le tendit vers sa voisine de table puis vers sa suivante à sa gauche.

- Qu'en pensez-vous ? Et toi, Myla ? Il te plaît ?

La première jeune femme choisit prudemment de décliner le cadeau, avec un petit sourire aux deux interlocuteurs de l'autre côté de la table. Sans doute avait-elle perçu dans le ton d'Eleanor qu'il n'était pas bon de se trouver entre le chevalier et elle. Quant à la servante - aux yeux bleus brillants déjà de fatigue – elle déclina en riant, mais soupesa tout de même l'objet avant de le rendre à sa maîtresse. Satisfaite, Eleanor se retourna paisiblement vers Ulwyck et lui tendit son heaume, de nouveau enveloppé dans un tissu. Le ton qu'elle prit était toujours poli mais on y percevait maintenant un certain froid.

- C'est une belle pièce, Ser. Vous devriez la rendre à son propriétaire, il a combattu vaillamment et n'a peut-être pas de quoi se payer à nouveau un si bon acier.

Elle ne pouvait cependant en rester là. Les dorniens avaient peut-être le sang chaud mais les Clegane n'étaient pas non plus réputés pour leur calme. Eleanor était peut-être la moins brutale des trois mais elle n'appréciait pas plus que cela de se faire marcher sur les pieds, fusse d'une façon plus ou moins subtile. Elle se remémora la conversation précédente et sourit en demandant innocemment.

- Nous discutions justement des joutes et de votre bon résultat. Mademoiselle pense que Ser Lyle, le Sanglier, remportera le tournoi, tandis que je mise sur mon frère. Vous avez peut-être un autre pronostic ?

Elle avait volontairement exclu jusqu'au nom du dornien de ces pronostics. Non seulement car il n'avait en effet pas été évoqué avant son arrivée mais aussi parce qu'elle se doutait que cela piquerait d'autant plus un orgueil qui semblait sensible.

Invité « Invité »

[justify]Voilà maintenant que la grande dame faisait tourner son casque aux dames qui l'accompagnait. A vrai dire, pas l'une d'elle le méritait vraiment et pas l'une d'elle le choisit. Chiennes de l'Ouest à n'en pas douter. Pas une capable d'apprécier un présent digne de ce nom. Juste bonne à décorer et à cancaner. Double insulte, Eleanor lui demandait de remettre l'objet au vaincu. Une bandes de loutres incapables d'apprécier la victoire. Il n'y avait pas seulement des miles entre ces contrées et Dorne, il y avait réellement un monde. Donner de l'olive à un cochon et il n'en appréciera pas le goût. Le Uller se saisit du casque emmailloté qu'on lui rendit et il le tint dans ses bras, telle une mère soutenant son nouveau né. Dans son état caractériel actuel, le heaume risquait de finir dans les flammes ou jeter dans un coin. Il n'avait vraiment pas besoin de cette breloque gagner à la sueur de son front et qu'il avait compté offrir à une dame. S'il se calmait, il le ferait peut-être envoyé par un de ses gardes le lendemain, à condition que celui-ci retrouve le chevalier errant en question. Pour le reste, la demande de son avis lui importait peu. Les dames avaient déjà sonné le glas de l'intérêt du dornien. Incapable d'apprécier la valeur d'un homme, elle préférait se réfugier dans les produits du terroir. Grand bien leur fasse ! Il faisait un gros effort sur lui même pour ne pas entrer dans une fureur folle. Elles feraient moins les malignes, s'il boutait le feu à la table ou leur confectionnait un nouveau sourire du bout de sa dague. Il était convaincu que si son geste avait été formulé par un blondin en armure ou un géant de l'Ouest, elles se seraient certainement battue comme des poules sur un morceau de pain. Il se contenta de réagir d'un air presque désolé pour les dames.

« Et bien je vous invite à aller soutenir votre sanglier mais n'oubliez jamais qu'il s'agit là d'un animal qui finit souvent à la broche ce qui ressemble étrangement à une lance de tournoi. Quant à votre frère, j'ignore de qui il s'agit et je doute que mon pronostique puisse vous intéressez.»

Il n'avait pas besoin de leur faire partager sa science du combat. Le Uller délesta le heaume de son tissu et se dirigea vers un brasero à proximité. Il y laissa choir l'étoffe et la regarda commencer à brûler. Le feu avait toujours eut sur lui un effet apaisant, salvateur. Les flammes qui dévoraient la matière étaient sensuelles, belles et fougueuses comme la terre qui l'avait vu naître. Avait-il commit une erreur en se jetant tête baissée dans le nid des Lannister ? D'autres l'auraient sans doute reconnu mais pas lui. Il en fallait une sacrée paire pour oser venir dans un endroit où la plupart des gens vous évoquaient un certain dégoût et ou vous n'étiez probablement pas le bienvenue comme le prouvaient les réactions de ces gourdes. Sa colère intérieure s'apaisa d'elle même. Le heaume qu'il tenait dans sa main, il ne comptait finalement pas s'en débarrasser. Il n'avait que faire de ce matériel. Finalement, il le remettrait au chevalier errant s'il n'avait pas plier bagage. C'était peut-être le seul à cette table capable d'apprécier le don qu'il était. D'un ton apaisé mais légèrement froid, Ulwyck prit la parole.

« Si vous n'avez plus rien à dire mes dames, je vais vous laisser retourner à vos discussions. Je vous souhaite que l'un de vos favoris puisse venir vous honorer de sollicitudes plus Ouestriennes.»

Il resta encore quelques secondes, le temps de voir leur réaction. Il allait s'en aller et regagner sa tente pour y passer sans doute la nuit. Le chevalier risquait de passer une soirée fort monotone. Ses adversaire du lendemain risquait fort bien de payer pour sa colère actuelle qui bien que descendue demeurait toujours dans ses tripes. Le Uller n'en demeurait pas moins quelqu'un de fier de sa personne et constater qu'il n'était pas le bienvenu ici ne lui donnait nullement l'envie de rester. Il n'avait pas de temps à perdre avec ce genre d'individus. Il aurait bien contempler les dunes de sables avant d'aller se coucher mais malheureusement les montagnes de ce coin n'avait nullement la beauté de ses étendues sableuses.

Invité « Invité »

Les trois jeunes femmes se regardèrent tandis que le Dornien faisait sa tirade, elles étaient surprises de la vitesse à laquelle il était passé aux railleries. Ce qu'on disait de ce peuple du sud devait être vrai après tout, ils avaient le sang chaud et bouillant, à tel point qu'il n'irriguait plus leur cerveau. Après être restées interloquées quelques secondes, elles partagèrent un petit rire amusé. Ce n'était pas vraiment en réaction à la plaisanterie sur le sanglier mais bien à l'attitude de Ser Ulwyck. Tout chevalier qu'il était, il ne devait pas avoir trop la noblesse en tête. Non content d'insulter Ser Lyle, il révéla qu'il n'avait pas la moindre idée de qui était Eleanor et refusa tout bonnement de lui répondre. Si elle ne s'attendait pas à le vexer, elle l'aurait très mal pris mais elle trouva au contraire la situation amusante. Gênée au premier abord par l'attitude séductrice du dornien, elle était heureuse d'avoir percé à jour sa vraie nature.

- Tous les pronostics sont intéressant à entendre Ser Ulwyck, mais nous ne vous ferons pas plus perdre de temps.

Elle le regarda s'éloigner et projeter le tissu dans un brasero. Cela la surprit d'autant plus. Qu'avaient-elles donc fait pour susciter une pareille colère ? L'homme devait vraiment être caractériel et – pendant un temps – elle craignit que le heaume ne rejoigne à son tour les flammes. Cela n'aurait pas manqué de lui faire perdre de la valeur, voir de le détruire complètement si la situation s'était prolongée. Par chance, le dornien ne poussa pas la stupidité et la violence jusque là. Il se contenta de fixer les flammes comme un dément pendant de longues secondes pendant lesquelles Eleanor hésita à s'asseoir ou à appeler un garde. Il ne prit la parole que pour annoncer qu'il partait, d'un ton froid qui dissimulait mal sa frustration. Eleanor fronça les sourcils à son insinuation et répliqua cette fois du tac au tac.

- Je crains que les sollicitudes ouestriennes ne soient guère différentes des vôtres, mais peut-être seront-elle présentées avec plus de chaleur, Ser.

Cet imbécile. S'il s'était contenté de reprendre son heaume immonde et d'entamer une discussion avec elles, peut-être auraient-ils pu apprendre à se connaître. Elle ne se voyait guère lui conférer un baiser ou un mot d'amour, mais au moins leur entente aurait été cordiale. Il avait fallut qu'il s'offusque pour un bête casque, eh bien tant pis pour lui.

En tournant la tête vers son assiette, Eleanor décida qu'elle n'avait plus faim. Elle regarda sa jeune servante qui manquait de piquer un somme dans sa coupe et lui tendit la main.

- Allons Myla, il nous faut dormir pour les joutes de demain. Rentrons au château.

Brusquement tirée de ce qui menaçait de se transformer en sieste, la petite femme bondit sur ses jambes et attrapa la main d'Eleanor. Elles saluèrent poliment la voisine de la jeune Clegane et quittèrent la tente dévolue au festin en quelques minutes.

Le lendemain, elles s'installèrent à la même place. Ce jour serait le dernier des joutes car la grande majorité des combattants avaient été éliminé la veille. Il ne fallut donc pas attendre bien longtemps pour que le nom du chevalier de la veille soit appelé. Eleanor fut très attentive à celui de son adversaire.

Dé 6, nom du chevalier adverse :

Spoiler:

Le membre 'Eleanor Clegane' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 6' : 1

Invité « Invité »

Son temps, il l'avait en effet perdu. Magnifiques créatures mais vides de tout bon sens et de toutes logiques. Ses pronostiques il les lui auraient bien donner sur l'oreiller ou autour d'une coupe de vin mais à présent elle pouvait se brosser avec son air supérieur. La pouliche pouvait bien se complaire dans son orgueil, il n’oublierait jamais les paroles qu'elle plaça ensuite ni le rire de ses accompagnatrices. Elles pouvaient prier les sept et leur offrir leur virginité en sacrifice dans l'espérance qu'une guerre n'éclate jamais entre Dorne et les terres de l'Ouest car il leur ferait payer à toutes leur insolence. Nulle ne savait ce que l'avenir pouvait réserver. Celui qui riait aujourd'hui pourrait bien pleurer demain. Se fut la tête haute et le regard hautain qu'il quitta ce groupe de femmes pour partir en quête de sa tente. Il avait du mal à digérer la situation. Ulwyck avait toujours aimé plaire et il arrivait assez facilement à ses fins mais ici son entreprise était sûrement vouée à l'échec. Ses dames devaient sans doute baver devant ce Lyle, comme des pucelles devant un chevalier en blanche armure monté sur une licorne. Grand bien leur fasse. C'était tout ce qu'elle méritait de toute façon. Une apparence trompeuse pour un esprit allant dans le sens inverse. Au vu de leur manière et de leurs paroles, les dames de l'Ouest devait prendre les Chevaliers de ces contrées pour des hommes respectables et digne des rhapsodes. Entre chanson et réalité, il y avait souvent un monde de différences.

Le lendemain matin, sa colère était déjà digérée ou du moins rangée en période de latence dans un coin de son esprit. La première chose à laquelle il avait pensé en se réveillant n'était nulle autre que la joute. Le combat l’enchantait au plus haut point. Peu importe son adversaire, il était prêt à relever le défi et à faire tomber de cheval n'importe lequel de ses adversaires. Deux victoires lui suffiraient pour concourir encore demain. L'Ouest ne lui avait pas encore réussit totalement et il espérait qu'il aurait plus de chance au jeu de la lance qu'à celui de la séduction. Il n'était pas difficile d'emballer une fille du peuple mais les nobles représentaient un défi plus intéressant. Petit déjeunant léger, il ne bu que de l'eau pour ne pas altérer ses sens. Il discuta quelques temps avec les gardes emmenés avec lui avant de finir par se préparer. Ils l'aidèrent à enfiler son armure et il se dirigea vers les joutes. Son adversaire, du moins le premier de la journée, n'était nulle autre qu'un Chevalier errant sans aucune réputation. L'absence de réputation ne signifiait pas pour autant qu'il était dépourvu de talent. Il n'avait peut-être pas encore eut la chance de s'en construite une. Le Uller ne désirait cependant pas qu'il commence à bâtir sa légende en profitant d'une défaite dornienne.

Il prit lentement position pendant que son adversaire faisait de même. Les conversations allaient bon train. Ce n'était pas un combat très attendu par la foule de spectateurs. Ulwyck ne comptait pas parmi les favoris du tournoi. Il en était parfaitement conscient mais cela ne l'empêchait pas d'être assez confiant. Avoir foi en ses propres compétences était le signe d'un mental à toute épreuve et permettait souvent de remporter la victoire vis à vis d'un adversaire propice à émettre des doutes. Balayant les gradins autour de lui, il repéra facilement la perche qui dépassait. Elle semblait accompagnée par certaines des dames qui se trouvaient à sa table la veille. Il sentit en lui une certaine amertume en la voyant mis il en fit abstraction préférant s'en nourrir pour guider sa main plutôt de se laisser déconcentrer. Il se rappelait cet air méprisable affiché par ses yeux lunes et il se promit intérieurement de vaincre non pas en son nom mais pour lui rabattre son caquet. Ser Ulwyck était comme le feu prompt à s'emporter, sanguin, dornien. Eleanor, elle était de glace prête à vous recevoir avec froideur. La seule chose que le Chevalier lui accorda était un certain art dans le maniement des mots qui ne lui avait pas échappé.

Prenant une grande inspiration, le Chevalier à l'armure étincelante donna un coup d’éperon à son cheval et celui-ci se mit à avancer et à accélérer. La lance que lui avait remise son aide était en parfait état. Tenant bien fermement l'arme de joute entre ses doigts, il assura sa prise et visa du mieux qu'il le pût. Son but, le plastron de son adversaire, ni plus ni moins. Y frapper directement pour tenter de le désarçonner sur un coup net et précis sans bavure. Le dornien avait la rage de vaincre et l'envie de remporter une victoire qui ferait se lever les foules. Il en était capable mais le public le serait-il ? Là c'était une toute autre question qui serait sûrement sujette à débat ! Pour l'heure, les deux adversaires filaient droit l'un sur l'autre. Mais qui allait l'emporter?

*Il est temps de leur montrer ce que j'ai dans le ventre ! Pour Denfert !*

Spoiler:

Le membre 'Ulwyck Uller' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 6' : 2, 5

Invité « Invité »

Ser Ulwyck semblait destiné à affronter des chevaliers errants. Il n'y en avait pourtant pas tant que ça inscrit au tournoi mais l'un des rares à avoir passé le premier tour se retrouva à affronter le dornien. Eleanor suivit la joute d'un œil morne : elle n'était guère intéressé par ce match qui se révéla d'ailleurs – à ses yeux – inutilement long. Si ce chevalier avait du mal à se défaire d'un simple chevalier errant sans prestige ni famille, il n'aurait aucune chance face à des véritables adversaires. Or, plus le tournoi avançait et plus l'on distinguait les favoris des autres.

Sous les hourra de la foule,Ser Lyle Crakehall terrassa son adversaire en seulement deux lances brisés. D'autres passèrent encore et la matinée passa rapidement. Myla était encore fatiguée et avait plusieurs fois manqué de s'appuyer contre la Clegane pour dormir. Par chance, la jeune femme se redressa quand on annonça enfin le combat de son frère. Gregor fut encore plus brutal que la veil. Même elle - qui n'avait pourtant jamais vu de tournoi – craint une seconde que la lance de son frère ne se plante directement dans le torse du cheval adversaire. La foule retint son souffle, le chevalier fit un écart et la lance percuta violemment le bas du plastron. Le chevalier vola dans les airs pendant quelques secondes avant de s'écraser en manquant briser la palissade au centre. On l'évacua sur un brancard et tout le monde se pencha pour le suivre des yeux, alors que Gregor Clegane était déjà retourné dans sa tente.

Avec une force pareille, il devait avoir l'habitude d'envoyer ses adversaires à l'infirmerie pour se remettre, songea Eleanor. Les combats reprirent assez vite et on annonça le prochain combat de Lyle Crakehall avant qu'une légère pause soit accordé à ceux qui voudraient se sustenter. Son adversaire n'était autre que le dornien de la veille. En se penchant sur la tribune, Eleanor aperçut sa voisine du festin qui jubilait d'avance à l'idée du combat. Le chevalier de l'ouest passa devant les tribunes sous les vivats car il était un favoris de la foule depuis hier, mais Eleanor resta de marbre. Un sourire poli aux lèvres, elle observait les deux jouteurs avec l'expression la plus neutre possible.

Lancés de dés :

Spoiler:

Le membre 'Eleanor Clegane' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 6' : 3, 6

Invité « Invité »

Son affrontement face au chevalier errant dura longtemps. Plus de cinq joutes. Il avait faillit se faire désarçonner dans la première en sous-estimant son adversaire. Il lui en avait fallu deux de plus pour décider de sortir le grand jeu et puis finalement, il l'avait terrassé sans même obtenir le soutien de la foule. Cruelle ironie. L'Ouest n'était vraiment pas fait pour lui. Après un petite pause, il fut temps pour lui de concourir à nouveau. Il monta donc sur son destrier et partit se positionner. La foule acclamait déjà le sanglier. Un héros pour les petites gens et sans aucun doute pour les nobles Ouestriens. Ulwyck jouait à l'extérieur. A domicile, la foule aurait sans aucun doute été derrière lui et non pour le Sanglier. C'était de bonne guerre. Le dornien n'en fit cure. Il allait terrasser ce pourceau. Au banquet, on mangerait du sanglier ce soir. Il émit un petit rire solitaire sous son heaume à cette pensée. Ensuite, il prit la lance et s'élança. Le choc fut violent, il chancela mais l'autre ne broncha pas. C'était un colosse. Un être des plus vigoureux. Pour le déplacer, il lui faudrait un coup précis et placé au bon moment. Confiant, il s'élança à nouveau. La pointe de sa lance filait droit à l'endroit qu'il désirait ! Le champ était libre et soudain BAAAAAAAAAAAM ! Il sentit un choc dans son épaule et deux secondes plus tard, il se vautrait lamentablement sur le sol. Pendant que la foule acclamait son idole, il tapa d'un poing rageur dans le sol et rentra soutenu par un garde jusqu'à sa tente. Il en repoussa même un de rage et une fois qu'il eut enlevé son armure, se figea dans un mutisme sévère. Personne n'eut droit à un seul mot. Il ruminait sa rage et sa colère au fond de lui même et s'il s'écoutait, il bouterait le feu à sa tente juste pour le plaisir et s'apaiser.

Les heures passèrent et il se décida finalement à rejoindre le banquet, non pas pour en profiter pleinement. Juste se sustenter et prendre quelques coupes de leur vin doux en espérant que celui-ci puisse lui mettre du baume au cœur. Demain, il prendrait le chemin du bateau pour retourner à Dorne. Son désert lui manquait, Lancehélion lui manquait ainsi que certaines personnes. Il était si dur de sentir loin de ses terres quand celles où l'on se trouvait semblait aussi accueillantes que du sables entre les fesses. Plus rien ne le retenait ici. Il dégusta sans faim une cuisse de chapon qui manquait cruellement d’assaisonnement et la délaissa. La nourriture ne l'attirait pas plus la boisson. Il observa quelques temps les servantes se balader et passer de table en table. Des laiderons, des désirables mais même cette dernière catégorie ne semblait pas le sortir de son marasme. Lui d'habitude si enclin à courir la gueuse était dépité. Ulwyck n'avait jamais aimé perdre. D'autant plus lorsqu'il s'agissait de prouesses martiales. Bien entendu, il essayait de se convaincre lui même que les tournois n'étaient rien et ne valait pas une véritable opposition sur un champ de bataille. Le Chevalier y arriva à moitié et le vin lui conféra finalement un petit peu de joie. Il n'était pas saoul, ni même joyeux mais la chaleur qui lui envahissait la gorge suffisait à lui arracher un léger sourire arrogant.

L'ironie de la chose était qu'il avait vue un sanglier rôti passer à la table d'honneur malheureusement il ne s'agissait pas de celui qui l'avait lui même terrassé. Les gens à ses côtés semblaient s'amuser. Le gars à côté de lui, un Chevalier du Bief semblait s'amuser à palper les fesses de chaque servante qui passait pendant que son voisin de gauche s'adonnait à une discussion sur la meilleure façon de cuisiner le navet. Rien de bien folichon en soit. Excédé par ces idioties, le jeune homme décida de se lever. Ser Ulwyck comptait regagner ses pénates, seul. Il avait quelque peu retrouver un peu de joie et d'arrogance mais il demeurait toujours profondément blessé intérieurement par sa défaite. Une blessure physique ne lui aurait pas fait aussi mal. Au loin, il entendait un rapshode entamé une chanson bien connue. Et c'est en pensant près de la table d'Eleanor, qu'il perçu des vers maintes fois entonnés par sa bouche. Au même instant, il remarqua la grande dame et tout en fredonnant, il passa à proximité de sa table, l'air toujours aussi fier que précédemment. Une servante qui marchait avec un plateau le percuta sans faire attention, renversant sa vaisselle par terre dans un bruit de ferrailles. Le chevalier s'empressa de l'aider tout en continuer à fredonner quelques vers.

«Comme il gisait à terre entouré de ténèbres,
Avec sur la langue le goût du sang,
Et qu'à deux genoux priaient pour lui ses frères,
Il se mit à sourire et à rire et chanta :
« Frères, ô mes frères, ici s'achève mon séjour,
Ma vie m'a prise le Dornien,
Mais qu'importe ? il faut tous mourir,
Et j'ai goûté l'épouse du Dornien ! »

Invité « Invité »

Comme elle l'avait imaginé, le duel fut rapidement expédié et le Sanglier des Crakehall terrassa son exotique adversaire en une seule joute. Sous les acclamations de la foule, il fit un tour autour des tribunes pendant que le dornien – Eleanor le vit du coin de l’œil – tapait dans le sable de son poing ganté. Elle eu presque envie de le plaindre mais avec son comportement arrogant de la veille, il avait plus que mérité d'être remis à sa place par Ser Lyle. Le second fils de Lord Crakehall avait accompli un presque sans faute au cours de ce tournoi et même s'il était réputé un peu brusque, Eleanor ne doutait pas qu'il aurait agit bien plus poliment que ce dornien. L'ironie voulut toutefois que Ser Lyle affronte ensuite son frère, Gregor Clegane. La joute fut longue et impressionnante tant les deux adversaires étaient vigoureux. Le résultat fut surprenant mais plut beaucoup à la foule qui avait encouragé les deux chevaliers de l'Ouest – avec un peu moins d'ardeur pour Gregor tout de même.

Les joutes continuèrent toute la journée jusqu'à ce qu'on proclame un champion, juste à temps pour que l'on puisse dresser le banquet. Comme souvent, le tournoi avait duré plus que l'on ne l'avait prévu mais tout le monde avait eu le temps de passer, ce qui évitait de le prolonger encore un jour. Il restait tout de même une soirée de festin pour célébrer les vainqueurs et consoler les perdants. Eleanor eu même la chance d'être placée à une table proche d'un chanteur ce soir-là. Il les régala de nombreux sérénades , tout en tentant d'improviser des hymnes aux gagnants. Leur rimes étaient souvent bien faibles mais elles parvenaient à arracher un sourire à tous ceux qui l'écoutait. C'est alors qu'il était en train d'entonner « L'épouse du dornien » qu'un fracas fit tourner la tête de la jeune Clegane.

Une servante avait laissé tomber son plateau à côté de la table et peinait à en récupérer les ustensiles. Le responsable du désastre était agenouillé également et aidait la servante à récupérer ce qui était tombé. Ulwyck Uller lui sembla un peu plus modeste, peut-être suite à sa défaite. Eleanor hésitait à simplement continuer d'écouter la chanson ou faire un pas vers la paix. Elle se décida finalement à glisser du banc pour plier les genoux et aider à ramasser. Elle prenait bien garde à ne pas abîmer sa belle robe qui aujourd'hui mélangeait le jaune Clegane et le rouge Lannister. Ce n'est qu'une fois au sol qu'elle entendit Ser Ulwyck fredonner la chanson et elle sourit sans rien y redire. Puis une fois le plateau en ordre et la servante calmée, elle adressa quelques mots polis au dornien.

- Ser Ulwyck, vous avez été vaillants aujourd'hui. Votre second adversaire était vigoureux et puissant mais vous l'aviez bien frappé, je l'ai vu.

Elle se souvenait en effet distinctement d'avoir eu le temps d'apercevoir la lance qui frappait en plein milieu du torse de Ser Lyle mais la puissance du Sanglier l'avait empêché de même chanceler. Cela restait bien visé de la part du Uller.

Invité « Invité »

Le Chevalier ne remarqua pas la géante, trop occupé à ramasser et à fredonner. Ce fut seulement une fois qu'il fut debout et que la servante s'assurait qu'il ne manquait rien, que le dornien remarqua la présence de la grande ouestrienne. L'homme de Denfert s'était attendue à une pique, une saillie verbale mais au lieu de cela, il eut une sorte de reconnaissance humble. Cela le mit dans le fond un peu mal à l'aise pendant quelques secondes avant qu'il ne voie enfin clair dans le jeu de la jeune dame. Eleanor avait sûrement dût se la jouer devant ses amies ou alors elle avait enfin reconnu son talent. L'une possibilité ou l'autre ne le dérangeait pas. S'arrêtant de chanter, le jeune homme dévisagea quelques instants la dame. Les personnes l'ayant légèrement côtoyé pouvaient s'attendre à une réplique cinglante, ceux le connaissant plus intimement pencheraient plus vers la gifle, le soufflet, voir le verre de vin jeter en pleine figure. Pourtant il n'en fit rien car il avait ressentit une pointe de sincérité dans la voie d'Eleanor. Le Uller décida donc d'effacer une partie de l'ardoise de la dame mais pas toute. Il ne pouvait oublier la manière dont elle l'avait tourner en ridicule, comme s'il n'était rien d'autre qu'un vulgaire palefrenier. Ser Ulwyck éclata de rire avant de répondre à la jeune dame.

« Merci à vous Eleanor. Je suis plutôt surpris d'entendre un compliment sortir de vos lèvres mais j'adore les surprises. Surtout lorsqu'elles sont agréables.»

En y repensant, avec son attitude hautaine, il était plutôt étonné de l'avoir vu porter secours à une vulgaire servante. Pédante, hautaine, méprisante : trois mots qu'il utilisait avec joie pour décrire la prestation de la veille jouée par Eleanor. Son orgueil lui préconisait de ne pas laisser de seconde chance à cette dame mais son envie de plaire et ses instincts masculins lui indiquaient de laisser filer. Cruel dilemme. Autant il était mauvais perdant, autant il ne craignait pas d'affronter un adversaire qui l'avait déjà malmené. Ainsi, le dornien décida de laisser s'installer une conversation pour voir comment elle allait évoluer. D'une voix neutre, il s'exprima à nouveau pour donner son avis sur le commentaire de la jeune dame.

« Frappé est un bien grand mot. Frôlé serait plus exacte. Un adversaire moins robuste serait peut-être tombé mais ce bestiau était fait d'un bois bien trop résistant pour plier dans ces conditions. Amer est le goût de la défaite.Votre amie doit être ravie d'avoir vu s'imposer son favori.»

L'une de celle qui avait refusé son heaume et qui croyait mordicus que le Sanglier serait nommé champion du tournoi. Elle s'était apparemment trompée car la Montagne n'avait fait qu'une bouchée du Crackehall. Un géant encore plus vigoureux que Ser Lyle. Ulwyck aurait apprécié tomber sur celui là au cours d'une joute même si dans ce genre de discipline, ses chances de victoire semblaient forts minces. Dans un combat ou au milieu d'une mêlée, c'était une autre histoire mais en joute, un simple contact avec la lance de Gregor Clegagne l'enverrait probablement valdinguer de sa selle comme un vulgaire fétu de paille. Une monstruosité de la nature dédoublé d'une cruauté sans pareille de ce qu'il avait entendu. Oberyn ne le portait pas dans son cœur et à raison, le tenant pour meurtrier de sa sœur Elia ainsi que de ses deux enfants. Seule la mort de Ser Gregor apporterait probablement un peu de paix au Martell. Parler tournoi pourrait s'avérer tout de même divertissant. D'une voix toujours neutre, Ser Ulwyck s'adressa à Eleanor.

« Nous sommes parti du mauvais pied hier soir. Me permettriez vous d'avoir l'audace de vous proposer de partager une coupe de vin ou de marcher quelque peu en votre compagnie ?»

Il fallait une sacrée dose de courage et de culot pour se permettre d'inviter une dame qui vous avait rembarré la veille mais il en fallait plus pour effrayer Ulwyck Uller. S'il était mauvais perdant c'était parce qu'il ne s'avouait que très rarement vaincu. Jetant un dernier regard à la servante qui s'en allait en s'excusant mille et une fois auprès d'Eleanor et du Chevalier, il la regarda s'éloigner. La domestique semblait confuse et Ulwyck. Si la géante n'était pas apparue, il aurait certainement entrepris de tailler une bavette avec la semeuse de ferraille, histoire de la ramener dans quelques heures dans sa tente pour une agréable réjouissance et s'assurer qu'elle était plus à l'aise entre les draps que sous un plateau. Balayant les tables du regard, il remarqua que le barde avait entonné une chanson polissonne comptant la rencontre entre un ours et une jeune femme. L'heure était donc venue pour les grivoiseries. Certains convives étaient déjà ronds plein et s'endormaient sur leur table. Qu'allait donc bien pouvoir lui répondre Eleanor ? Avait-elle seulement fait preuve de politesse ou était-elle venue pour apaiser les tensions de la veille ? Si elle se moquait de lui, il s'en irait sûrement sans mot dire, complètement certain d'être tombée sur une béotienne mais dans le cas contraire, il serait probablement lui même de plus agréable compagnie.

Invité « Invité »

Eleanor ne savait pas trop à quoi s'attendre quand elle était venue parler au chevalier dornien, mais définitivement le rire n'était pas la première chose qu'elle ait imaginée. Elle crut qu'il allait se moquer d'elle à nouveau et ses premiers mots ne furent pas exactement là pour la rassurer. Se moquait-il d'elle en insinuant qu'elle n'était pas capable de complimenter, elle l'avait pourtant bien fait la veille sur son premier combat. Peut-être l'avait-il oublié, ou peut-être n'avait-il toujours pas digéré l'affront imaginaire qu'elle lui avait infligée. De fait, elle n'osa pas réagir tout de suite, de peur qu'il prenne de nouveau mal sa réponse. Sans compter qu'elle-même n'était pas sûre de savoir comment réagir.

Mais Ser Ulwyck se montra beaucoup moins moqueur et plus professionnel quand il lui répondit. Il ne fit qu'analyser sa propre prestation et d'un ton bien plus sage que la veille, ce qui était tout à son honneur. Eleanor réussit même à sourire en repensant à sa voisine du banquet, jeune et agréable. Elles n'étaient plus assises l'une en face de l'autre ce soir là. La jeune Clegane l'avait surveillée du coin de l'oeil pendant les combats de son champion et elle avait chaque fois encouragée Ser Lyle. Cela ne lui avait toutefois pas porté chance car il avait perdu contre Gregor juste après s'être défait de Ser Ulwyck.

- Oh elle devait être aux anges, d'autant que les prestations de Ser Lyle étaient très impressionnantes. Elle a dû être déçu de sa défaite tout de même. Il n'y a pas de honte à perdre contre un chevalier si robuste.

Eleanor en revanche ne paraissait pas déçu le moins du monde par la défaite du Sanglier, elle avait parié pour son frère après tout. Gregor avait été magistrale comme on le lui avait toujours raconté. Brutal et direct, c'était ainsi qu'on pouvait définir le style du Clegane. Il ne s’embarrassait pas de salut, de signes à la foule, il venait pour jouter et il le faisait avec une efficacité effarante.

La proposition du chevalier la surprit un peu. Lui aussi cherchait sans doute à faire amande honorable pour la veille. Comme elle appréciait l'effort, elle lui offrit un beau sourire et se décala vers la table. Sa jeune servante était presque endormie sur le bord, car elle peinait à se remettre de seulement deux jours de festivités. Eleanor lui prit doucement l'épaule pour la secouer un peu.

- Myla ma douce, nous allons marcher un peu, m'accompagneras-tu ?

En moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, la servante fut debout et époussetait sa robe. Elle eu une seconde d'arrêt en reconnaissant Ulwyck Uller mais s'abstient sagement de la moindre remarque.

- Bien sûr mademoiselle, je vous suis.

Eleanor avait reçu l'ordre express de ne pas se déplacer seule. Ce n'était pas temps pour la protéger que pour s'assurer qu'elle ne tenterait pas d'aller voir son frère, elle le savait. Mais elle appréciait aussi la compagnie de la servante et se sentait mieux en la savant sur ses talons plutôt qu'en la plantant là. Elle ne connaissait toujours pas les intentions du dornien et connaissant la réputation de cette région, elle craignait qu'il cache quelque chose dans sa manche. Une tentative de vengeance puérile pour la veille n'était pas à exclure.

- Je vous en prie, Ser Ulwyck. Marchons.

Invité « Invité »

Robuste ? Le mot était faible. Même un gars vigoureux comme Lyle, qui vous faisait passer un homme normale pour une branche d'arbre contre un tronc, paraissait presque minuscule quand il devait affronter l'arbre entier qu'était la Montagne à Cheval. La géante appela son amie « Myla » pour aller se promener ce qui signifiait qu'elle acceptait apparemment la proposition émise par le Uller qui s'en réjouit quelque peu même s'il jugea la dame de la veille, loin d'être prudente. Connaissant le l'énergumène, cette simple promenade aurait put être un véritable coupe gorge. Heureusement pour elle, ce n'était pas le cas, du moins dans l'esprit du Uller qui pouvait passer du noir au blanc en moins de temps qu'il n'en fallait pour prononcer le nom de sa maison. La servante, Myla, semblait plus méfiante au vu de son bref arrêt lorsque Eleanor lui demanda de l'accompagner. Dire qu'elle se permettait d'être méfiante alors qu'elle avait dormi une bonne partie de leur entretien de la veille, c'était plutôt vexant mais aussi une attitude moins naïve que celle de sa maîtresse. Le Chevalier était un être fier, orgueilleux qui ne supportait pas qu'on le rabaisse mais il appréciait aussi plaire. Il plierait bientôt bagage et cette marche était peut-être l'occasion pour lui de mener une nouvelle partie de Cyvosse qui le conduirait peut-être à un jeu plus polisson. Le seul problème, c'était que pour le jeu de plateau, Ulwyck ne se relevait pas un joueur très doué. Réfléchissant peu, il jouait selon son instinct et son impulsivité naturelle ce qui l'amenait souvent à prendre d'énormes risques qui s'avéraient parfois payant, parfois perdant ce qui lui valait souvent de balayer ses pièces d'un revers de la main d'un air rageur.

« L'Ouest est fort différent par rapport à Dorne. Coutumes, paysages ou encore mentalité. J'ai du mal à m'y acclimater. La nostalgie de mon désert je suppose. Ces terres n'arrivent pas à obtenir le même charme que celles du sables à mes yeux. Ceci peut expliquer que nous nous soyons mal compris hier soir. Mon but n'était nullement de vous offenser mais simplement de vous demander la permission de pouvoir me battre aux couleurs de votre joli minois. Je n'ai pas l'habitude que l'on me refuse ce genre de chose ha ha ha!»

Le chevalier était franc du collier et n'y allait pas par quatre chemin. Il était plus simple de rejeter la faute mentalement sur la grande dame et verbalement sur le mal du pays plutôt que d'admettre que parfois, il était capable de se comporter comme le dernier des cons. Ils déambulaient calmement entre les tables, à trois. Bientôt, tables il n'y aurait plus et ils arriveraient aux tentes mais ce ne serait pas avant quelques minutes. L'air était frais, un tantinet froid et Ulwyck pesta intérieurement de ne pas avoir pensé à emporter un vêtement un peu plus chaud. La température était cependant supportable, la nuit étant nettement moins fraîche que celle du désert dornien. Sa conversation dériva sur des choses un peu plus terre à terre. Le Uller semblait vraiment apprécier la région dont il était originaire.

« L'un des rares points commun que je discerne entre Dorne et les terres de l'Ouest sont les femmes. Nos deux contrées semblent en mesure de créer de délicieuses créatures, en témoigne votre apparence Dame Eleanor. Votre accompagnatrice n'est pas en reste également et ce même lorsqu'elle n'est pas éveillée. Vous êtes moins piquante cela dit que les dorniennes. Plus réfléchie cela dit ha ha !»

Ulwyck caressa sa dague du bout des doigts machinalement comme d'autre toucherait un gri-gri, un porte bonheur. Il remit une de ses mèches de cheveux noirs en place tout en se rappelant un fait qu'il n'avait pas élucidé. La veille, il avait été question du favoris de la géante mais son nom n'avait jamais été mentionné. Le Chevalier était curieux de découvrir qui était celui sur qui elle portait ses intentions. La dame ne semblait pas prête à succomber aux charmes d'homme de goût comme le dornien. Il fallait donc qu'il élucide ce mystère et obtienne une réponse qui le mettrait probablement sur la voie. Au pire il pourrait sonder les goûts de la Myla par après. Foutu pour foutu, autant tenter sa chance ailleurs. Celui qui est incapable de la saisir ou de se la créer n'avait rien à faire en ce monde.

«A cause de nos échanges houleux de hier soir, vous ne m'avez toujours pas révélé qui vous souteniez ? Était-ce un chevalier qui faisait battre votre cœur ? Un homme sans importance ou simplement quelqu'un dont vous admirez la bravoure et le sens de l'honneur ?»

Invité « Invité »

Le trio s'éloigna rapidement de la grande tente sous laquelle le banquet se déroulaient, mais ils ne s'en éloignèrent pas trop. Eleanor ne s'en était pas rendu compte mais la nuit était déjà tombée et elle ne tenait pas à trop s'éloigner, même en compagnie d'un chevalier. Myla les suivait de près mais elle prit bien garde de ne pas intervenir dans la conversation. La jeune Clegane commença par prendre une grande inspiration une fois l'air frais retrouvé, on ne se rendait pas compte de la chaleur que pouvait accumuler une simple tente comme celle-ci, même ouverte de tous les côtés. Ulwyck Uller commença quand à lui à parler climat et paysage, attribuant à ces changements la raison de sa colère de la veille. Eleanor pensait plutôt à l'orgueil mais elle se garda cette fois-ci d'envenimer la chose. Elle lui sourit et expliqua poliment pourquoi elle aurait refusé de toute façon.

- Je ne doute pas que rares sont les fois où vous avez combattu sans les faveurs de quelqu'un, mais un chevalier porte déjà les couleurs de ma famille durant ce tournoi. Et plusieurs jeunes chevaliers de la famille Lannister ne m'aurait pas pardonné, puisque je suis pupille de Ser Stafford, qui participait aussi.

Ser Stafford n'avait pas fait une très belle performance lors du tournoi mais comme d'habitude il rejetterait la faute sur son cheval. Nulle doute que d'ici quelques jours, il contera comment il aurait aisément put vaincre la Montagne et Ser Lyle en même temps et les deux mains dans le dos. Le Lannister avait toujours eu ce comportement excentrique et aujourd'hui il faisait simplement sourire Eleanor. L'homme l'avait accueillie sous son toit et élevée jusqu'à aujourd'hui, elle ne pouvait lui en vouloir pour quelques vantardises.

Si compliment il y eu de la boucher du chevalier, Eleanor ne manqua pas de remarquer qu'ils étaient généraux et s'adressaient autant à elle qu'à Myla, et toutes les autres nobles des Terres de l'Ouest. Elle résolue tout de même de le prendre avec le sourire même si cela ne la faisait plus rougir outre mesure. Après un rapide regard complice à sa servante, elle l'excusa doucement.

- Myla a beaucoup travaillée ces derniers jours avec ce tournoi, on ne peut pas lui demander d'en suivre le moindre détail ensuite sans s'attendre à la fatiguer d'avantage. Je vous assure qu'elle est encore plus rayonnante éveillée qu'endormie.

Ce fut la servante qui rougit cette fois-ci et détourna le regard. Elle reprit cependant vite une couleur naturelle en entendant Ser Ulwyck demander après le champion d'Eleanor. En quelques secondes, elle rejoignit sa maîtresse et – passant discrètement un bras autour du sien – la ramena un peu vers l'intérieur des tentes. Eleanor se demanda un peu pourquoi jusqu'à ce qu'elle se souvienne de ce qu'on racontait sur son frère, et qui devait probablement venir de Dorne. Le chevalier Clegane ne devait guère être apprécié dans ses contrées désertiques et c'était sans doute pour éviter une colère du Dornien que Myla la rapprochait des autres convives. Mais Ulwyck Uller devait être au courant depuis longtemps songea Eleanor, il était difficile de la confondre avec une femme d'une autre famille noble tant le gigantisme affectait les Clegane. Elle n'en répondit pas moins prudemment.

- Rien de tout cela en fait, Ser Ulwyck. Je pariais simplement pour ma famille et Ser Gregor s'en est très bien tiré je trouve.

Invité « Invité »

Première nouvelle, la dame devait lui reconnaître un certain charme pour avouer qu'il devait être rare qu'on refuse au Chevalier de porter les couleurs d'une dame. A moins qu'elle n'essaye simplement de le caresser dans le sens du poil ce qui ne le dérangeait pas car dans ses flatteries et flagorneries, il y avait toujours une part de vérité qui lui convenait parfaitement. Il apprit également qu'elle était la pupille d'un Lannister. Mauvaise engeance que cela mais il ne s'agissait pas de la branche principale, celle de Castral Roc qui organisait d'ailleurs ce tournoi mais celle de Port-Lannis. Un Lannister restait un Lannister mais pouvait-réellement blâmer cette partie de la famille quand le mal provenait de la lignée principale ? Difficile à dire ! Ulwyck n'avait jamais pris le temps de réfléchir à la question et ce n'était sûrement pas à présent qu'il allait le faire pour la simple et bonne raison qu'il se trouvait en compagnie de deux dames ce qui lui donnait bien d'autres idées et envies qu'une longues et fatigantes réflexion. Se grattant le menton, le jeune homme parla sur un ton légèrement pensif.

« Stafford ... Stafford ? Vous venez donc de Port-Lannis, c'est bien cela ? Vous devez être une dame d'une grande importance ou d'une maison fort proche des Lannister pour être devenu l'une de leur pupille. Moins connue que la lignée de Castral Roc mais néanmoins importante. Je ne m'adresse donc pas à n'importe qui. »

Plus rayonnante éveillée qu'endormie ? Probablement. Ulwyck lui aurait certainement trouver une autre occupation que les préparatifs du tournoi pour l'épuiser mais il se garda bien d'en parler car s'il devait faire un choix, ce serait sur Eleanor qu'il porterait sa première envie. L'autre ne serait en somme qu'un lot de consolation ! Une chevalier ivre comme une barrique pleine passa à côté d'eux. Il puait la vinasse et l'oignon et s'en alla vomir dans un coin dans de grands bruits de dégueulis. Ce ne fut cependant pas cela qui provoqua les rougissements, du moins l'estimait-il. Il remarqua que les dames semblaient se rapprocher des tentes mais n'y vit rien d'autre qu'une façon de se réchauffer mutuellement. Le Uller ne lia pas cet événement aux nouvelles révélations d'Eleanor. Une Clegane ? De la famille de Ser Gregor ? Cela se pouvait-il ? Aussi loin qu'il s'en souvenait, il ne lui avait jamais été fait mention d'une Clegane de sexe féminin ! Sinon, elle aurait été très certainement la cible assassinat. Si Oberyn réclamait justice pour la mort de sa sœur, il aurait été naturel qu'il exige la tête de celle de la sœur ou de la cousine de la Montagne ! Un juste retour des choses. Pourquoi envisager la possibilité d'une sœur ou d'une cousine ? Parce qu'il semblerait encore plus difficile d'imaginer la Montagne avoir une fille de cet âge. Ulwyck ne pût dissimuler un rire nerveux partagé entre désinvolture et dégoût !

« Ser Gregor ? La Montagne ? Ha ha ha ! Vous me charriez j'espère ? Votre taille parle pour vous mais vous semblez trop raffinée pour être de la même la famille que ce Chevalier ! On raconte des choses horribles sur Ser Gregor, de terribles histoires. »

Ulwyck Uller cracha par terre après avoir prononcé le nom honni.Le dornien enleva la dague qu'il portait à sa ceinture et la fit sauter de sa main droite à sa main gauche. Il s'avança alors vers la Clegane et Myla d'un air plutôt hautain. Sa main droite se ferma sur la poignée de l'arme et il la leva vers son propre coups et fit le signe de trancher une gorge sur son propre gosier, l'effleurant du bout de sa lame sans causer aucun dommage à sa peau mâte. Il éclata alors de rire, d'un rire franc et un tantinet mauvais. Le genre de rire qu'employait un homme qui savait qu'il vous tenait par une partie d'anatomie masculine des plus vulnérables. Le Chevalier rangea sa dague à sa ceinture et continua de rire avant de recommencer à parler d'une voix traînante.

«Je suis dornien ma dame et à Dorne, plus on est proche de la maison Martell et moins on apprécie les Lannister et le membre de votre famille ha ha ! Je pourrais vous tuer ici. Vous tranchez la gorge. Oh bien sûr je mourrait quelques minutes plus tard probablement mais dans tout Dorne les rhapsodes écriront sur mon nom et mon exploit ha ha ha ! Un beau tableau non ? Ha ha mais vous avez du cran ! Malgré tout vous en avez un sacré un paquet ha ha ! Une paire de couilles bien plus solidement ancrés que la plupart des gens que j'ai croisé à ce tournoi ha ha et elle sont en proportion de votre taille ha ha ha. »

En cet instant, il aurait pût s'en prendre à elles, les tuer toutes les deux. Voir tenter de kidnapper la Clegane pour la ramener à Dorne et en faire ce qu'il désirait. D'ailleurs, il l'aurait très probablement fait si elle avait essayé de noyé le poisson sur les origines de sa famille et ensuite apprit l'information de la bouche d'une autre personne qu'Eleanor. Même si elle se trouvait en pleine terre de l'Ouest, elle avait osé faire une révélation éclatante à une personne capable de lui ficher sa lame en pleine gorge et d'en rire pendant que le sang de la pauvre géante l'éclabousserait sous les cris de terreurs de sa servante. Ulwyck avait été mené en bateau certes mais il la jeune dame n'avait pas marché sur des œufs avec lui. Çà c’était quelque chose qui lui plaisait encore plus qu'une plastique intéressante. De plus, il lui avait été demandé à Dorne de ne pas agir impulsivement lorsqu'il se trouverait sur les Terres de l'Ouest. Quand la demande venait de personne qu'il respectait et estimait, il se devait d'essayer au mieux de garder son sang froid au prix de quelques tremblements corporels.

Invité « Invité »

Eleanor ne comprit pas immédiatement pourquoi Port-Lannis était soudainement entré dans la conversation. Elle n'avait jamais mis les pieds dans le port et ne connaissait pas plus la maison Lannister qui résidait là-bas. Il lui fallut quelques secondes pour comprendre que le Dornien faisait une erreur courante : réduire la Maison Lannister à Tywin et ses frères, en rangeant tous les autres Lannister dans la branche de Port-Lannis. La maison au lion d'or était souvent prolifique et même la branche principale avait ses multiples embranchements et divergences mais beaucoup avaient le réflexe de la réduire au Lord de la maison et ses frères. Elle s'empressa de corriger poliment Ulwyck, il ne pouvait pas deviner après tout.

- Ser Stafford n'appartient pas à la maison Lannister de Port-Lannis, Ser. C'est un membre de la branche de Castral Roc, un cousin de Lord Tywin, le frère de notre regrettée Lady Joanna.

La réponse à sa révélation sur son frère fut tout aussi surprenante pour la jeune femme. Elle ne s'était bêtement pas attendue à ce que le dornien ne la reconnaisse pas. Elle pensait pourtant porter un vêtement au couleur des Clegane, la veille, mais elle se souvint que durant le banquet , Ulwyck avait put le manquer. Il lui parlait donc depuis hier sans savoir qui elle était véritablement et elle ne pouvait manquer de remarquer le dégoût dans sa voix. Surtout qu'il se sentit forcé de ponctuer sa phrase d'un crachat qui fit s'écarter Eleanor de quelques pas vers les tentes. Elle comprenait soudain qu'elle venait de se mettre en danger sans le savoir et saisissait mieux la prévenance de sa servante. Le Dornien parlait de Gregor comme d'un véritable monstre, comme on l'en avait déjà averti plusieurs fois.

- C'est à cause de ces choses que Dame Eleanor est là, bougre de...
- Myla !

Elle ne l'avait pas arrêtée pour l'empêcher d'insulter le dornien, mais parce qu'elle n'aimait pas l'entendre dire du mal de son frère aîné. Qu'un chevalier de Dorne ignorant et manifestement mal renseigné se permette ce genre de déclaration passait encore, mais elle ne souffrirait pas qu'une servante, fut-elle Myla, insulte son frère.

Il s'avança vers elles, la dague entre les doigts. Il jouait avec pendant qu'il les menaçait, à moins que ce ne soit de la vantardise. Quoiqu'il en soit, cela ne plut pas du tout à la jeune femme. Le rouge lui monta rapidement au nez et aux joues, même si sa servante la faisait reculer vers la tente, pour être bien en vue des seigneurs de l'Ouest encore présent au banquet. La silhouette d'Eleanor les empêchait de voir la dague aux mains d'Ulwyck mais ils ne manqueraient pas une agression si elle devait avoir lieu. La Clegane n'en avait que faire de toute façon : elle se dressa, droite comme un i, se rendant ainsi encore plus grande.

- On m'avait fait grand cas des rhapsodes de Dorne, je n'ose croire qu'ils considèrent le meurtre de deux femmes sans défense comme digne d'être chantés. Personne ne chante sur le sac de Port-Réal et sur ce que mon frère y aurait fait, selon vous.

Il lui répugnait même d'évoquer cette possibilité mais il le fallait bien pour pouvoir argumenter avec cet imbécile.

Invité « Invité »

Le dornien avait fait une erreur avec l'arbre généalogique des Lannister ? Un étron restait un étron et s'il s'emmêlait les pinceaux avec leurs différentes formes qui lui jetterait la pierre ? Eleanor sûrement mais cela ferait de toute façon moins mal qu'un mouvement digne d'un trébuchet administré par Ser Gregor. Il avait peut-être commis un impair à ce niveau mais il n'était pas volontaire et donc il ne s'en offusqua pas. D'ailleurs la grande dame semblait le corriger poliment. Ce n'était cependant pas l’élément le plus intéressant de la conversation. La dénommée Myla semblait enfin sortir de sa torpeur verbale pour administrer une révélation au Uller mais malheureusement pour ce dernier, la Clegane coupa ni plus ni moins la parole de sa servante ou dame de compagnie. Il ne pût s'empêcher d'éclater à nouveau de rire sentant qu'il avait dût toucher un point plus que sensible du moins chez la plus petite des deux dames. La géante se défendait comme elle le pouvait utilisant les rhapsodes comme un moyen de défense.

«Les rhapsodes chantent encore bien des rhapsodies sur la fraternité du-Bois-du-Roi. Les gens aiment les gredins et les fripouilles. « La montagne en jupon » ferait sans doute un bon titre. Deux femmes sans défense contre une femme sans défense et deux enfants innocents. Est-ce là cher payé ? Je vous le demande ma dame. »

Il ne la toisait pas ni la prenait de haut (ce qui serait difficile physiquement au vu de la taille de la jeune dame). Il la regardait plutôt l'air légèrement amusé et intéressé par la situation. Il aimait jouer avec le feu et s'il elle le voulait vraiment, il rajouterait quelques bûches verbales pour l'entretenir. Elle avait attribué la forme « y aurait fait » ce qui signifiait que pour elle, la Montagne était tout à fait innocent. Sans doute que ses liens du sang étaient plus forts que sa raison. Pouvait-il cependant la condamner au même titre que son frère ? Difficile à dire ! Elle n'était encore sûrement qu'une enfant à l'époque des faits ce qu'on ne pouvait lui reprocher. De plus, elle était une dame désirable et il était plus simple de pardonner à ce genre d'individus. Eleanor ne semblait pas jouir d'une certaine célébrité et il ne lui connaissait à ce jour aucun crime commis si ce n'était celui d'avoir osé s'opposer à lui et de refuser ses avances polies. Quelle genre de femme ne pouvait donc point céder à son charme ? Sur un ton désinvolte, le Chevalier fit une nouvelle remarque observant à la fois Myla et Eleanor.

«Vous n'avez rien à craindre. Je n'ai nullement l'intérêt ni l'envie de vous passer au fil de ma lame. Je ne dois pas faire de grabuge et puis ce serait dommage d'abîmer de si jolies créatures. Je vous aime bien dans le fond, vous avez assez de « chien » si je puis me permettre et sans mauvais jeu de mot. »

Il ré attarda son attention sur la servante. Elle l'amusait encore plus qu'Eleanor pour qui il éprouvait encore un léger dégoût et une douce répulsion. Peut-être que cela rendrait des ébats théoriques encore plus excitants ? Était-ce sa simple conscience professionnelle ou sa fidélité qui la faisait sortir de son rang social pour oser s'exprimer ainsi face à un Chevalier ? Sans doute. Il pouvait au moins lui reconnaître cette fidélité. Si Aery le Fol avait jouit du même élément auprès de Tywin Lannister, Jaime Lannister et les grands seigneurs du Bief, il serait probablement toujours en vie et la lignée Targaryen ne se serait pas éteinte. Le Uller jeta un regard amusé à Myla avant de s'adresser à elle.

«J'aurai apprécier connaître le mot dont vous m'auriez affublé pour terminer votre phrase, Myla. Laissez la terminer sa phrase. Si elle n'est pas maîtresse de sa langue, laisser la s'exprimer. Ses gestes ne cherchent qu'à vous protéger. Je doute donc que ses lèvres fassent le contraire de ses mouvements.»

La jeune dame pouvait l'insulter de tout le nom, cela lui coulerait dessus ou le ferait entrer dans une colère folle qu'il se forcerait à réprimer. Lui qui n'était qu'arrogance et fierté allait à nouveau prouver qu'il n'avait pas peur de grand chose. Il ne perdait pas le nord le Uller. Bien qu'il savait qu'il y avait peu de chance qu'il en prenne une comme chaufferette pour la nuit, il n'en démordait pas. Son charme finirait par triompher de l'adversité et par touche l'une des deux dames. Ulwyck en était convaincu. Il n'y avait pas en douté. Il ouvrit alors les bras d'un geste accueillant, tel un hôte conviant ses invités à se sentir chez lui comme chez eux.

« Pour vois témoigner ma bonne foi, je vous invité à venir prendre une coup dans ma tente. Comme cela, vous pourrez constater que je ne vous veux aucun mal et peut-être pourrons nous arrondir les angles autour d'un rouge ? »

Invité « Invité »

Elle commençait à en avoir plus qu'assez de ses insinuations douteuses en plus d'être stupides. Voilà qu'il y mêlait la Fraternité Bois-du-Roi maintenant, comme si ce qu'il suggérait avait quoi que ce soit de commun avec ce qu'on racontait de la Fraternité. Eleanor n'était pas idiote au point de croire qu'il s'agissait là des nobles bandits célébrés dans les chansons et les contes, mais l'ancienne Fraternité n'avait rien de commun avec le chevalier de Dorne. Elle ne pouvait pas le laisser continuer sur ce genre de bêtises.

- La Fraternité est connue et chantée parce que Symon Tignac a affronté Ser Barristan Selmy, parce que le Chevalier Badin a affronté Ser Jaime Lannister puis Ser Arthur Dayne en combat, pas parce qu'il a été tué Ashara Dayne au cours d'un quelconque tournoi. Mais peut-être que je connais mal les rhapsodes de Dorne, auriez-vous d'autre chanson à ce sujet ?

Que voulait-il exactement ? La Clegane ne cherchait plus à le comprendre, tantôt il la menaçait à demi-mot, tantôt il la complimentait bêtement. Qu'espérait-il ? Recevoir un merci de sa bouche ou de celle de Myla, une autre faveur pour un prochain tournoi peut-être ? Il pouvait toujours rêver, même si son frère ne participait pas, jamais elle n'accorderait un cadeau à un tel homme.

Alors qu'il importunait sa jeune servante, en la sommant de finir sa phrase malgré l'interdiction de sa maîtresse, il commettait son dernier impair. Ce n'était pas à lui de décider ce qu'elle pouvait dire ou non. Myla resta d'ailleurs muette et Eleanor perçut un tremblement léger, car elle semblait effrayée d'être soudain devenue le centre d'attention du chevalier. La géante lui prit doucement la main et la serra avec force, avant de lui faire signe de la tête qu'elle pouvait parler librement. Cet Ulwyck ne lui ferait rien, Eleanor s'en assurerait.

- Bougre de crétin, finit-elle par murmurer entre ses lèvres. Lady Eleanor a été envoyée pour sa protection.

La Clegane préféra ne pas réagir à la seconde partie, mais elle était presque sûre que – dans le feu de l'action – la première partie n'aurait pas été si gentille même si c'était bien un mot en c qui était venu à la jeune servante.

L'autre eut alors le culot de leur proposer de l'accompagner dans sa tente. Se prenait-il pour un grand seigneur avec ses idées indécentes, pour boire en plus. Il pouvait bien rêver, il y avait largement de quoi boire à l'intérieure et elle pourrait discuter avec des gens bien plus agréables. Eleanor se campa sur ses pieds pour lui jeter un regard de haut, le genre qu'elle seule pouvait jeter avec sa taille monstrueuse. C'était bien là toute la réaction qu'il méritait, ce dornien insolent, à insinuer une chose et son contraire toutes les deux phrases. Elle avait essayé de se montrer polie et voilà comment on la remerciait, avec des propositions stupides. Que penserait les gens si elles l'accompagnaient dans sa tente ? C'était définitivement idiot.

- Il y a bien assez de rouge au banquet pour arrondir tous les angles que vous voulez, Ser. Je constaterai bien mieux votre absence de volonté belliqueuse autour du feu. Viens, Myla.

D'une autorité qui lui venait rarement, elle attrapa le poignet de sa servante et prit le chemin de l'entrée de la grande tente, toute proche. Myla se retourna à mi-chemin, toujours effrayée semble-t-il, et Eleanor le sentit dans sa main. Alors elle ralentit et, profitant que personne n'était là pour voir, fit passer sa servante devant elle pour faire écran de son corps à la vision d'Ulwyck. Elle piqua alors un baiser furtif et rassurant sur la paume de la jeune fille. Puis elle lui offrit un sourire rassurant et reconnaissant de son comportement.

Eleanor ne jeta qu'un regard en arrière pour voir si le dornien abandonnait finalement ou s'il tenterai encore de revenir à la charge.

Invité « Invité »

«Je pourrais vous en composer une. Une belle qui vous mettrait en valeur vous et votre amie ha ha ha ! »

Elle le faisait rire ! La montagne en jupon était un sacré numéro. Toujours à essayer de le contredire. Cela en devenait presque attendrissant. Son frère imposait sa raison par la force et elle par sa langue. Celle-ci était-elle en proportion avec le reste de son corps ? Ulwyck apprécierait le découvrir mais la suite des événements allait lui confirmer qu'il n'en aurait probablement jamais l'occasion. La servante lâcha le morceau et le Uller poussa un nouveau rire. Cette insulte était tellement ridicule qu'il se tapa même la cuisse à l'aide de sa main droite pour essayer de se ressaisir. Si la Clegane était ici pour sa protection, elle prouvait de la sorte qu'elle était idiote. Se balader ici avec un dornien était sans doute la dernière des choses à faire. Il lui suffisait d'avoir des complices ou de s'y prendre adroitement pour les supprimer toutes les deux tout en minimisant le boucan. Si elle avait besoin de protection, Ulwyck aurait accepté sans aucun problème de garder son corps et il possédait dans sa tente, un endroit idéal pour s'assurer une surveillance constante : entre deux draps

«C'est qu'elle me menacerait presque la bougresse de Myla ha ha ha. Essaye de faire preuve d'imagination la prochaine. Si elle a été envoyée ici pour sa protection, elle est très mal assurée ! Où sont donc les gardes qui veillent sur vous ? A moins que ce ne soit toi Myla ? Terrible, terrible guerrière ? Serais tu une sans-visage ha ha ha ou un terrible sauvageonne engagée pour assurer la protection de dame Clegane ha ha ? »

Le pauvre chevalier avait du mal à se retenir de rire. Il passait un foutu bon moment. Il eut du mal à garder son sérieux quand la grande dame se permit de refuser son invitation. Quelques seconde plus tard, cependant, il prit ce nouveau refus comme une gifle, une véritable insulte lancée à son nom et son rang. Stupide bécasse de l'Ouest. Elle aurait trouvé sous sa tente bien plus qu'elle n'en aurait jamais trouvé dans ces terres ! Il ne pût réprimer sa colère par une simple phrase dans laquelle il faisait lui aussi allusion au rouge ! Le Uller n'évoquait cependant pas le même liquide bien qu'il fut extrait tout deux d'une sorte de fruit ! Sa phrase sortit de sa bouche dés qu'il les vit s'éloigner comme s'il n'existait pas.

«Sous votre robe, il y a des jours bien assez de rouge aussi et ce n'est pas pour autant que vous m'y convier, Eleanor. Je ne suis déjà pas dans mes contrées et vous refusez en plus que je puisse me sentir un peu plus chez moi et bien soit, partez ! Vous êtes aussi grande de taille que petite d'esprit. Allez rejoindre vos semblables et priez la Mère de vous rendre un jour meilleure de cœur et de goût. Si jamais nous nous recroisons un jour, je risquerai d'être moins courtois !»

Il était tellement énervé qu'il sortit sa dague et la jeta nerveusement vers un arbre dans laquelle elle vint se planter. Elle remua quelques secondes sous l'effet de l'impact et il se décida à l'extraire de rage. Bon sang qu'il détestait ces deux bonnes femmes. Deux truies qui ne pouvaient pas réfléchir un tant soit peu ou se laisser aller. Des principes trop biens pour la dame et son fidèle chien. Fille de limier qui se baladait avec son propre toutou. Rien d'étonnant à cela. Il pestait contre elle et se jurait de leur faire payer un jour. Les Lannister payaient toujours leurs dettes ? Ulwyck Uller rendait toujours la monnaie de sa pièce ! Le chevalier dornien rangea sa lame à sa ceinture et envoya son pieds dans le tronc de l'arbre, puis ses poings. Il fallait qu'il laisse sortir la rage que son corps contenait. Il s'imaginait en train de fracasser le crâne de la plus petite des deux avec son poing, et ses genoux s'enfonçant dans le ventre de la géante pour la mettre à terre et la rouer ensuite de coups. Le Uller rêvait de les traîner derrière son cheval, de les enterrer dans le désert, ne laissant dépasser que leurs têtes du sol et des les y laisser plusieurs heures entre chaleurs et bestioles qui grouillaient. Une fois un peu calmé, le dornien décida de regagner sa tente. Sa colère allait mûrir et un jour, il aurait certainement sa vengeance. Si elle ne se présentait pas à lui, il finirait par la saisir lui même.

Contenu sponsorisé « »

» [Castral Roc] « Rustre & Pucelle » [Flash-Back, PV Talla]
» La vie fabuleuse d'Ulwyck Uller
» Les liens d'Ulwyck Uller
» Ulwyck Uller et compagnie
» [Lancehélion] Garde à vous! (Ulwyck Uller)

[Castral Roc] [Flash back] Grande dame et chevalier des sables [Ulwyck Uller - Eleanor Clegane]

[Castral Roc] [Flash back] Grande dame et chevalier des sables [Ulwyck Uller - Eleanor Clegane]

Sujets similaires

Sujets similaires