Né en 242, Tywin est l'aîné d'une fratrie de cinq enfants. Fils de Lord Tytos Lannister et Lady Jeyne Marpheux, il se révèle être – dès sa prime enfance – un garçon fier et volontaire, en fréquente opposition avec son géniteur. Victime du caractère irrésolu et apathique de ce dernier, Tywin nourrit une profonde aversion contre son père, qu'il considère comme responsable de la disgrâce de la maison Lannister. Impuissant face à l'affabilité de celui que la Cour de Port-Réal se plait à surnommer « Le Lion édenté », le jeune homme ne pourra, les premières années de sa vie, qu'assister, désarmé, au déclin progressif de sa propre famille.

Car, bien qu'il s'avérât être un suzerain des plus sympathiques, le manque d'autorité de Lord Tytos lui attira - à de trop nombreuses reprises, au goût de son fils aîné - les moqueries et l'irrespect de ses propres bannerets. Les plus rétifs d'entre-eux, menés par les maisons Tarbeck et Reyne, n'hésitèrent d'ailleurs pas à questionner ouvertement la légitimité de Castral Roc en se rebellant contre le Gouverneur de l'Ouest. Peu désireux de voir cette révolte s'enliser, Tytos finit par capturer l'un des ses vassaux, Lord Tarbeck, dans l'espoir - bien naïf - de calmer les ardeurs des insurgés.. En vain. Lady Ellyn, souhaitant retrouver son époux, emprisonne en réponse trois membres du clan Lannister - dont le jeune Stafford - qu'elle menace d'exécuter si son mari ne lui est pas rendu. Bien qu'engagé auprès de la sœur du dit Stafford, Tywin encourage son père à ne pas céder aux menaces d'Ellyn, et lui propose, somme toute, de renvoyer Lord Tarbeck à sa femme comme celle-ci le quémande.. Mais en trois morceaux. Craignant que Lady Tarbeck ne mette ses menaces à exécution - et en dépit des conseils avisés de son fils aîné - Tytos décide d'abdiquer, libérant ainsi le seigneur rebelle. Cette histoire - et son regrettable dénouement - marquera au fer rouge la mémoire de Tywin, dont le père perdit encore un peu plus de sa crédibilité.

Néanmoins, si Lord Tytos n'apporta globalement à son fils qu'amertume et aigreur, le seigneur du Roc eut pourtant la complaisance de dénicher à son héritier présomptif un parti qui le satisfit. Son bonheur, Tywin le trouva en la personne de Joanna Lannister, sœur de l'indésirable Stafford, sa cousine, à qui il vouera un amour sincère et un respect sans borne. D'une grande ascendance sur son époux, Lady Joanna tiendra - selon la rumeur - le rôle de conseiller officieux auprès de Tywin, qui n'hésitera pas à consulter son avis avant d'exécuter certaines de ses manœuvres politiques.

Tywin n'est âgé que de dix-neuf ans lorsque une seconde révolte déchire une nouvelle fois les Terres de l'Ouest. Ne se souvenant que trop bien des conséquences néfastes de la dernière rébellion sur la réputation et l'influence de sa famille, Tywin décide de mâter lui-même l'offensive rebelle et prend le commandement des forces Lannister. De cette sanglante initiative résultât l'extermination définitivement des maisons Tarbeck et Reyne, immortalisée par la chanson « Les pluies de Castamere », qui ne manque pas de rappeler à tous le sort funeste attendant ceux qui osent défier les Lannister.

C'est en 262, un an seulement après l'annihilation totale des maisons dissidentes, que Tywin se voit attribué le titre de Main du Roi par Aerys II Targaryen. Un poste qu'il conservera pendant près de vingt longues années. De son union avec Lady Joanna naissent en 266 des jumeaux, un garçon et une fille, que le couple baptisera respectivement Jaime et Cerseï. Tywin, alors au sommet de sa gloire, s'attachera à préparer pour ses enfants un avenir digne de la maison dont il vient de rétablir le pouvoir.

L'année suivante, Tywin, toujours à Port-Réal, hérite du titre de seigneur de Castral Roc suite au décès de Lord Tytos. Bien que peu concerné par le trépas de son géniteur, il se voit pourtant dans l'obligation de retourner au Roc, et y découvre, à son arrivée, la dernière maîtresse de son père parée des bijoux et vêtements de sa mère. Après l'avoir dénudé, le nouveau suzerain de l'Ouest la force - quinze jours durant - à arpenter nue les rues de Port-Lannis et à avouer à chaque homme qu'elle croise qu'elle est une voleuse et une catin. Il nourrit depuis une aversion profonde envers les prostituées.

Il a trente et un ans lorsque Lady Joanna meurt en donnant naissance à un enfant contrefait, qu'il nommera Tyrion. Bouleversé par la disparition de sa femme, ce fils difforme lui fait horreur. Hélas, le monstre n'en reste pas moins un Lannister, détail qui empêchera son père de se débarrasser de lui. Incapable d'écourter l'existence de cette petite créature fourbe et malveillante, Tywin lui accordera une éducation conforme à son rang social, en dépit du mépris profond et assumé qu'il lui voue.

Les Dieux emportant avec eux Lady Joanna et ses projets d'union à la maison Martell, Tywin refusera, la même année, de marier ses jumeaux à Elia et Oberyn. Ambitieux, il préférera engager sa fille auprès du prince héritier Rhaegar Targaryen.. Sans succès. En 276, lors du tournois donné en son honneur, le Roi Aerys humilie publiquement sa Main en refusant de marier son fils à Cerseï, déclarant que, bien que Lord Tywin soit son serviteur le plus capable, « Un roi ne marie pas son héritier à la descendance d'un simple exécutant ». Meurtri dans son orgueil, Tywin fera plus tard violemment payer cet affront au Roi Dément lors du sac de Port-Réal.

En 277, le seigneur du Roc décide de placer Jaime comme écuyer auprès de Lord Sumner Crakehall, puis démarche Lord Hoster Tully dans le but d'arranger un mariage entre son fils aîné et la jeune Lysa. Les négociations prendront irrémédiablement fins lorsque Aerys nommera, en 281, Jaime en tant que chevalier de la Garde Royal, privant ainsi Castral Roc d'un héritier prestigieux. Profondément offensé par cette décision, Tywin abandonnera son poste auprès du Roi Croûte la même année. Il tentera cependant de sauver ses anciens projets d'alliances avec les Tully en proposant Tyrion à la place de Jaime. Une suggestion que s'empressera de refuser Lord Hoster, comme le firent les maisons Martell, Royce et Hightower.

Si il resta neutre durant la majeure partie de la rébellion, Tywin décidera néanmoins de se rallier à la cause des rebelles lorsque ces derniers remportèrent la bataille du Trident. Inquiet pour la vie de Jaime – resté au Donjon Rouge auprès du Roi –, il s'emparera lui-même de Port-Réal avec l'aide du Grand Mestre Pycelle, et fera assassiner les enfants de Rhaegar, Rhaenys et Aegon, par ses subalternes. La princesse Elia Martell sera également victime de son courroux, violée et assassinée par Gregor Clegane. Soucieux de marquer définitivement son abandon de la maison Targayen, il présentera personnellement les cadavres des jeunes héritiers aux pieds du nouveau souverain de Westeros, Robert Baratheon. Profitant de cette nouvelle allégeance, il arrangera finalement un mariage entre ce dernier et sa fille, faisant ainsi devenir Cerseï reine, comme il l'avait précédemment souhaité en voulant lui faire épouser le Prince Rhaegar. Il retournera par la suite à Castral Roc, et deviendra rapidement le principal créancier de la couronne.

Sa progéniture siégeant à présent à la tête du royaume, Tywin fera tout ce qui est en son pouvoir pour protéger sa famille et l'honneur – si cher à son cœur – de la maison Lannister.. N'en déplaise à ses rivaux.

Longtemps victime de la réputation peu glorieuse dont jouissait autrefois son père, les faiblesses morales et politiques de Lord Tytos ont rapidement fait de son fils aîné un homme froid et intransigeant, dont l'inflexibilité et la grande perspicacité ont progressivement permis à la Maison Lannister de se hisser parmi les dynasties les plus craintes et respectées de l'ensemble de Westeros. Obsédé par la renommée et l'héritage de sa famille, Tywin ne tolère aucun affront, et ne supporte pas que l'on se permette de se gausser de lui. Impitoyable, même avec ses propres enfants, il n'hésite pas à outrepasser les aspirations de sa progéniture pour le bien et l'intérêt de sa Maison. Son impassibilité et son laconisme font de lui un stratège redouté, qui, en dépit de son expérience militaire impressionnante, se montre toujours attentif aux recommandations et suggestions des différents membres dont il s'entoure durant ses conseils de guerre. Calculateur, il sait manipuler ses homologues à loisir quand il en a besoin, et ne s'encombre jamais d'aucune forme d'éthique lorsqu'il entreprend de mener bataille.

Cruel et inquiétant aux yeux des petites gens, Tywin reste cependant un politicien des plus compétents, dont l'intelligence et la circonspection auront permis à sa maison de retrouver sa gloire d'antan. Qu'on le craigne ou qu'on l'adule, qu'on le méprise ou qu'on le congratule, rares sont ceux ayant l'audace de sous-estimer la puissance du patriarche de la famille Lannister. Gare, donc, aux quelques freluquets désirant mettre à mal l'honneur du Gouverneur de l'Ouest : il a bonne mémoire et, paraît-il, paie toujours ses dettes..

Bien qu'ayant franchi depuis plusieurs années le cape de la cinquantaine, Tywin affiche une étonnante forme physique. Mince et vigoureux, il arbore un ventre plat et des bras musculeux. De grande taille et relativement larges d'épaules, sa stature imposante lui confère un charisme redoutable, dont il use fréquemment pour raffermir son autorité auprès de ses interlocuteurs. Son visage anguleux, que jamais aucun sourire n'éclaire, porte fièrement les doux stigmates du temps. La bouche dure, les traits sévères, il émane de sa figure un étrange sentiment de condescendance flegmatique, savant mélange d'élégance et d'intimidation. Autrefois propriétaire de la crinière blonde propre aux membres de la maison Lannister, Tywin, de par son âge, exhibe à présent un front haut et clairsemé, que de généreux favoris dorés ne manquent pas d'accompagner. Ses yeux, verts pailletés d'or, toisent le monde d'un regard vif et acéré, qui parvient à mettre à mal l'aplomb des marauds les plus imperturbables des Sept-Couronnes.