« Nous, Dale Treventis, bourgmestre d’Accalmie et Grand Intendant des comptes, accordons à Dyrhis Vaëryon la Direction Exécutive du Trésor en faveur du redressement économique des Terres d’Orage. Nous désirons également que Dyrhis Vaëryon fonde, avec notre soutiens le plus total, une structure bancaire générale digne des Baratheon. Les charges de fraude fiscale qui accusent le seigneur sont annulées. »
Dyrhis Vaëryon sourit. Ce courrier ne l’étonnait pas. Le trésor de sa famille, progressivement désagrégé générations après générations, avait miraculeusement ressuscité en un temps record ; à peine un an. Mais ce n’est pas tout. Lui, vieux noble racornit et gâteux, avait retrouvé la force de l’âge. Tout ça grâce au Livre…
En 297, le petit manoir que la famille avait su gardé allais être vendue. Le manoir où lui Dyrhis Vaëryon, fils de Petyr Vaëryon, avait vu sa famille, l’une des plus illustre de Valyria, autrefois aussi grande que celle des Baratheon, sombrer dans la décadence et l’oubli. Mais la dynastie avait lentement mais sûrement amorcée sa chute peu après la Conquête. Elle s’installa près d’Accalmie dans un somptueux palais, connu maintenant sous le nom de Grand Beffroi, pour mieux y stagner. La pourriture s’était lentement insinué dans le sang des Vaëryon. Ils régrèsserent à travers les âges. Mais maintenant, c’est finit.
Car pendant que Dyrhis empaquetait sa maigre fortune en vue d’un déménagement dans un modeste logis près de Villevieille, sa fidèle et dévoué servante, Anora Sand lui apporta un vieux livre scellé qu’elle disait avoir trouvée dans un réduit du manoir. Brave Anora.
Le soir de la découverte, Dyrhis lu l’ouvrage, visiblement aussi vieux que sa lignée elle-même, avec une conviction mitigée. Cela ressemblait à un recueil religieux. Passablement rébarbatif. Peu après le premier chapitre, une enluminure représentant une femme brune à demi-nue attira son attention. Le vieil homme s’endormit.
- Réveille-toi, ordonna une voix féminine.
Le vieillard, surprit par l’injonction, se leva brusquement. En face de lui, brillante dans la pénombre, une femme fort peu vêtu se tenait devant son lit.
- Qui donc êtes-vous ?!
- Le Livre.
- Pardon ?
- Tu m’a compris. Je suis le Livre que la bâtarde de Dorne a trouvé. Je suis ici car tu m’a ouvert. Tu m’a lu. Merci.
- Pas de quoi, même si j’avoue que vous êtes particulièrement pénible à lire, répondit Dyrhis, amusé par la situation. Si ça ne vous dérange pas, Mademoiselle, je vais vous laisser, dit-il en se recouchant.
La femme se jeta alors sur lui. De près, il vit ses traits, sublime, fin et terrible. Ses yeux, plus noirs que la Néra, jetait des éclairs lascifs au vieillard. Ses longs cheveux, nuage de cendres, noir et voluptueux, recouvrait l’élégante cambrure de son dos.
La nuit qu’il passèrent ensemble fût sûrement une des plus ardentes de la vie de Dyrhis. Lorsque les lumineux cils de l’Aurore pointèrent, la lui demanda ce qu’il désirait par-dessus-tout.
« Une coupe de vin à jamais remplie ! » Demanda t-il en plaisantant.
Le lendemain, la femme avait disparue. Pas étonnant, pensa Dyrhis. Il pensa ensuite qu’il était tout de même bien vieux pour faire des rêves aussi extravagants et érotique.
Stupeur.
Il trouva sur la commode en face de son lit une coupe d’argent finement sculptée remplie de vin. D’exellent vin. La coupe, aussitôt finit, se remplissait de nouveau. Miracle.
La nuit suivante, le spectacle érotique recommença. A son terme, la femme demanda à Dyrhis ce qui désirait.
« L’Or, le Pouvoir et la Jeunesse ? », dit-il.
Il fût exaucé. Un coffre remplit de pierres précieuse fût trouvé dans sa cave, et il rajeunit de trente ans en trois nuits. Ce phénomène surpris d’ailleurs grandement la servante, qui mettait cela sur le compte de la découverte du trésor de la cave.
Après ces événements, le livre devint introuvable, et ce malgré les efforts désespérés employés par Dyrhis. Seul la page représentant la Femme fût retrouvée, sous le lit.
L’argent touché lui permit de racheter le Grand Beffroi, vendue à une famille de parvenus il y a dix ans de cela. Dyrhis, bien déterminé a faire fructifié son bien, organisa autour de lui un vaste réseau économique en bien peu de temps, ce qui rendit les autorités d’Accalmie tantôt admirative, tantôt suspicieuse, décida finalement de faire appelle à lui pour remettre à pied l’économie des Terres d’Orage, jusqu’ici en chute libre.
Mais Dyrhis ne comptait pas s’arrêter aux Terres d’Orage. En ces temps troublés, tout le monde a besoin d’argent. Oh oui…
L’ancien vieillard bû goulûment une généreuse lampée de vin éternel.

Celui qui affirmerait que Dyrhis est un boute-en-train joyeux et épanouis ne serai qu'un affabulateur. En effet, notre homme est plutôt froid et introverti. Nous avons ici affaire à un vieillard aussi cupide qu'ambitieux, très attaché aux valeurs morales conservatrices. Il n'en est pas moins très futé et compétent dans le monde de l'argent et du commerce, don qu'il a su mettre à profit lorsque la fortune lui a sourit. Il garde de son enfance, durant laquelle il a vu la lente agonie de son sang, un caractère pessimiste et taciturne. Il peut cependant se montrer assez enjoué si la situation le demande. Il était effectivement connu dans sa prime jeunesse pour son humour décapant, mais la vieillesse et les épreuve de la vie n'ont pas manqué de faire disparaître.

L'homme est grand, bien bâti, aux épaules solides et aux traits marqués par l'âge. Même si l'on ne lui donnerait qu'une soixantaine d'années, il est en réalité bien plus âgés. Nous serions, à vrai dire, assez proche de la réalité si l'on disait que notre homme est né autour des années 210/220. Bien que le temps l'ai gratifié d'une bedaine fort peu élégante, il n'en est pas moins de constitution robuste. Sa chevelure est grisonnante et ses yeux sont d'un noir profond. Il y a fort longtemps, sa beauté était reconnue, mais le temps lui a faire subir le même sort qu'a son humour.