Belle et douce Lady Valena,

J’espère que vous ne trouverez pas inconvenant de ma part de vous envoyer ce corbeau, fidèle messagers de pensées parfois difficiles à exprimer avec des mots face à la personne qui en est le destinataire. J’espère qu’Owen ne m’en voudra pas de cette lettre, toute innocente soit-elle.

Je ne sais comment vous le dire pour être honnête, même ma plume se montre muette une fois en contact avec le rugueux du parchemin.

Disons les choses clairement, j’ai beaucoup apprécié notre entrevue fortuite lors de ma dernière visite à Froide-Douves, avant tous ces événements sanglants, et j’ai ouï dire que vous voici à Boisdoré, dans la demeure des Rowan, depuis le départ de votre frère mon ami pour la guerre, à laquelle mon père participe également, me laissant seul maître à Bourgfaon. Vous parler m’avait été fort agréable, et notre discussion avait su prendre une direction des plus amicales et sympathiques, et j’aurai souhaité entretenir ce lien. Je ne veux pas vous brusquer, et accepterez que vous ne me répondiez pas même si cela provoquerait en moi de la peine.

Cette lettre est, je vous le concède, fort courte, mais j’espère qu’elle n’est que le commencement d’une longue lignée.

Ma pensée vous accompagne et je souhaite par la Jouvencelle avoir rapidement de vos nouvelles, douce demoiselle.