Doran naquit au coeur de la cité de Lancehélion, en l'an 248, sous l'emblématique et prestigieuse bannière de la Maison Martell. Fils aîné du plus puissant seigneur de Dorne, le prince et suzerain des Martell, Doran s'avérait être l'héritier légitime de cette noble et ancienne famille, qui régnait sur ces terres depuis près d'un millénaire.
Le jeune garçon connût une enfance paisible, dans le confort et le luxe accordés à ceux de sa Maison. Lorsqu'il fût en âge, ses parents l'envoyèrent à Salrivage, où il devint l'écuyer du seigneur des Gargalen, l'une des Maisons les plus influentes du pays. Il apprit maintes connaissances et savoirs-faires et c'est en ces lieux que sa plus grande qualité, la patience, se développa, tandis qu'il mûrissait et s'instruisait. Parfois, lorsque son service se terminait, Doran se rendait parmi les riches bibliothèques du Lord Gargalen. Il s'éprit alors de la littérature et de l'histoire, semant des graines dans son esprit qui germeraient tel un bourgeon au printemps de son existence mortelle, et ce en un immense savoir, symbole de son renom à l'avenir.
Il apprit à cette époque la naissance de sa petite soeur, Elia, et il quitta Salrivage la même année, revenant auprès de sa famille à Lancehélion. Il y demeura quelques temps, assistant à la naissance de son petit frère, Oberyn, mais bien vite Doran s'en fût au-delà des frontières dorniennes.
Il profita de sa jeunesse et de sa position, et il voyagea énormément, décuplant ses connaissances et sa culture à travers le monde. Il parcouru même le Détroit, et vint en Essos, plus particulièrement à Norvos, l'une des neuf cités libres de l'Est, où il y fît la rencontre de Lady Mellario. De part sa fougue, son amour de la vie et son exotisme, typiques des Hommes de Dorne, il parvint à la séduire, et tous deux tombèrent alors éperdument amoureux.
C'est ainsi, qu'accompagné de sa bien-aimée, il reprit la route du Sud, revenant à Dorne, où un grand destin l'y attendait. A son retour, sa mère, sentant la venue de ses vieux jours, se chargea de le former à sa future fonction, celle d'un dirigeant, d'un seigneur, qui gouvernerait sur Dorne pendant de nombreuses années. Elle lui apprit à réfléchir avant d'agir, à juger chaque situation avec recul et intelligence, et lui confia qu'il " faut être absolument dément pour engager des guerres que l'on ne saurait gagner ". C'est ce qui, d'ailleurs, dictera une majeure partie de son règne entant que prince-suzerain de Dorne.
Il vécut à Lancehélion, approfondissant ses connaissances et aiguisant son esprit, et il connu le bonheur, aux côtés de sa fiancé et de sa famille. Il était particulièrement proche de son frère et de sa soeur, et un profond lien se forma entre eux - un lien d'amour, de respect et de complicité ; les valeurs familiales étant très puissantes dans le Sud.
En l'an 271, sa mère s'en fût à travers Westeros afin de trouver un époux, accompagné d'Oberyn et d'Elia ; et, ainsi, elle lui confia la gouvernance du pays. Le prince entama alors un règne marqué par la sagesse, la justice et la prudence, et il devint rapidement un souverain à la fois respecté et aimé.
Il se maria à Lady Mellario et celle-ci lui donna trois enfants, Quentyn, Trystan, et Arianne. Cette dernière, étant une Lady au prestigieux nom et à la grande beauté, fût ainsi convoîtée par maints prétendants. Tiwyn Lannister, d'ailleurs, à une époque indeterminée, proposa de la marier à son fils, le Nain Tyrion, mais Doran rejeta l'offre, déjà réticent et méfiant à l'égard de la Maison Lannister ; une appréhension qui se transforma en haine lorsque sa jeune soeur, Elia, fût sauvagement assassinée et violée, suite à la rébellion de Robert Barathéon et à la bataille de Port-Réal, plongeant Doran dans une profonde déprime.
Oberyn, lui aussi terriblement accablé, tenta de soulever Dorne, malgré les avertissements de Doran, non pas réticent à clâmer vengeance pourtant, mais sa sagesse était grande et il pensait avant toutes choses à son peuple. Une grande colère régna cependant à Dorne, mais la venue de Jon Arryn et son intervention diplomatique calma les ardeurs des princes, tandis qu'il leur remettait la dépouille de leur proche parent, Lewyn Martell, tombé face à Robert Barathéon et son armée. Des négociations furent alors envisagées et le prince Doran accepta finalement de prêter allégeance au Trône de Fer et à son nouveau roi, Robert, faisant ainsi preuve de retenue et de sagesse. Cependant, une animosité cachée demeurait dans les coeurs des Martell, et la haine, mêlée à la colère, imposèrent à Doran une adversité naturelle vis-à-vis de la dynastie Barathéon et de la Maison Lannister, toutes deux acoquinées et responsables de la mort de bon nombres de Dorniens. Alors, afin de tromper la méfiance de ses ennemis, Doran proposa sa fille Arianne à de nombreux prétendants nobles des Sept Couronnes, mais d'aucun ne finît par l'épouser. Les relations avec les autres royaumes demeurèrent froides et parfois hostiles, mais la paix régnait pour lors.
Le prince Doran continua de diriger Dorne avec retenue et sagesse, évitant les conflits, tout en mesurant sa haine pour les maîtres en place à Port-Réal. C'est alors qu'une sombre maladie le frappa, un triste fléau lié au régime alimentaire luxueux des nobles, qu'on nommait la Goûte et qui se répandait à travers les jambes, condamnant ses victimes à une douloureuse incapacité de marcher. Affligé par la souffrance, il finit par se retirer dans les Jardins Aquatiques afin de se reposer mais surtout dans le but de cacher à ses adversaires sa maladie (la cité regorgeant d'espions). Il confia ainsi la direction de Lancehélion à ceux de sa Maison, bien qu'il n'en demeura pas moins le véritable dirigeant, prenant les plus importantes décisions et conseillant sa fille, tout en lui inculquant les secrets du pouvoir.
En l'an 291, son jeune frère, Oberyn, tua lors d'un duel le seigneur Edgar Ferboys, et, tenu par les coutumes et les obligations, Doran fût obligé d'envoyer son fils aîné, Quentyn, comme pupille auprès de la Maison Ferboys. Son épouse, Lady Mellario, ne l'accepta pas et, emplie de rancune, elle quitta Dorne et revint chez elle, à Norvos, mettant fin à leur mariage.
Les années suivants, Doran demeurait seul, paisible et au calme parmi les Jardins Aquatiques, aux côtés de son garde du corps et du mestre chargé de sa maladie. Il recevait régulièrement la visite de ses espions, agents et serviteurs, ou de sa famille, prenant les décisions majeures concernant son royaume, et continuant d'élaborer dans l'ombre ses grands dessins...
Car la colère gronde en Dorne... et le souvenir des proches partis n'est point un souvenir s'oubliant avec le vent de belles promesses ou de quelconque paix factice... C'est un souvenir présent jusqu'à la mort... Qui hante ses victimes et attise la haine, renforçant inéluctablement le bras courroucé de la vengeance...

Doran est de cette catégorie d'Hommes qui préfèrent réfléchir avant d'agir. Sage, mûre et très intelligent, il est, comme le qualifiait Tywin de son vivant, quelqu'un " qui se raisonne, subtil et réfléchi, voire indolent dans une certaine mesure. Il pèse et soupèse les conséquences de chaque geste et de chaque mot ". En effet, sa patiente et sa compréhension des diverses situations en font de lui un adversaire politique et intellectuel redoutable, car il n'épargne aucun détail et rares, voir inexistantes, sont les erreurs qu'il laisse dans la réalisation de ses dessins. Le pragmatisme et la lucidité sont deux de ses qualités les plus avantageuses, car son analyse est toujours juste et pertinente, et renforce ainsi sa maîtrise de la géopolitique des Sept Couronnes. Doran, de part cette tendance prudente et avisée, est quelqu'un de très peu loquace, préférant le silence et les secrets, plus propices à sa condition de prince-dirigeant ; aussi peut-il paraître froid. Mais derrière son attitude rude et sévère se trouve un homme profondément aimant envers son peuple et sa famille, et ses valeurs sont tout à fait nobles et respectables. Il est juste, honorable et vertueux. Outre cela, Doran possède une grande culture et de vastes connaissances. Il est savant, érudit, et maître en de nombreux domaines, tel que l'histoire, la musique, le commerce, le droit et l’œnologie. C'est ainsi un souverain très talentueux et respectable, digne de sa position et de son nom. Il cache néanmoins, malgré sa retenue, une grande ambition qui le mène à tisser sa toile, petit à petit, à l'ombre du Trône de Fer.

Doran est un Martell dans toute son excellence : grand, au teint basané, et au charisme prédominant. Cependant, contrairement, à son jeune frère et à bon nombres de ses parents, il ne possède pas la carrure d'un guerrier. C'est un homme de politique, un sage et un érudit parmi les puissants, dont le corps et les muscles sont fins. Malgré sa maladie, qui l'a immobiliser, et son régime alimentaire tout à fait ample et varié, il conserve une apparence mince, semblant d'ailleurs plus proche de la maigreur que du surpoids. Quant à son visage, celui-ci s'avère doux et charmant, bien qu'il puisse devenir sévère et froid en certaines occasions. Il possède un grand front, emprunt de sagesse, sous lesquels brillent deux yeux bruns clairs, ainsi qu'une courte chevelure noire, pour la plus part du temps coiffés en arrière. Sa pilosité faciale est simple, une barbe et une moustache, qu'il ne laisse généralement pas pousser trop longuement. Affligé par sa maladie, la goutte, ses jambes sont légèrement déformées, et il ne peut plus se déplacer, excepté sur son fauteuil roulant taillé dans l'ébène.