A Lord Edmure Tully
Suzerain du Conflans,
Sire de Vivesaigues.

Je vous remercie pour votre sympathie à mon égard. Lord Lyonel était effectivement un homme de bien et aurait pu être un grand Suzerain pour le Val si les Dieux n’en avait pas décidé autrement en nous l’enlevant avant même qu’il ait pu apercevoir son fils. Corval aurait dû se rendre ne serait-ce que par égard pour moi, qui suis, après tout, leur petite nièce. Mais ils ont décidé de résister et de s’opposer à la couronne, par leur haute trahison, ils m’ont pris mon Seigneur et Maitre, même si je n’ignore pas le rôle de Jaime Lannister dans la blessure qui lui a finalement couté la vie.

Au soir du Duel judiciaire qui devait couter la vie de Ser Brynden Tully, votre oncle et mon ami, nous avions discutés tous deux de la nécessité de vous faire parvenir les corps. Je voulais me rendre à Vivesaigues, mais alors enceinte et sachant les risques que j’aurais ainsi fait courir à mon enfant à venir, mon époux a refusé et a tenu à le faire lui-même. Sachez néanmoins, que j’ai été avec lui en pensée tout au long du voyage et que j’aurais, de tout cœur, aimé être avec lui et vous présenter moi-même mes condoléances et mes respects. La Maison Tully avait alors perdu deux membres des plus éminents et il a fallu que le sort vous prenne aussi le Seigneur votre père. J’ai été très peinée d’apprendre la mort de Lord Hoster et j’ai beaucoup prié pour vous et vos proches disparus. Croyez bien, enfin, que j’aurais tout fait pour éviter la mort de Lady Lysa et celle de Ser Brynden, mais j’ai échoué, en ça et en bien d’autres choses. Le Chevalier de la Porte ne méritait pas un tel sort et la tristesse m’accable quand je pense à l’homme qu’était le Silure et au fait qu’il soit perdu pour le val comme pour le Conflans, mais aussi à l’orphelin que laisse la Dame des Eyrié.

Bien que Robin ne gouverne pas, sachez que, pour moi, le Val et le Conflans seront toujours alliés et amis et que je suis, personnellement et en tant que Suzeraine du Val, de tout cœur avec vous. L’enfant a été envoyé chez Lord Stannis sur Peyrdragon, comme l’avait demandé Lord Jon, il y est en sécurité et profite de la compagnie de Lady Shoren ainsi que des enseignements du frère du Roi, connu pour sa droiture et son intelligence. J’espère qu’il nous reviendra grandi et assagit pour trouver, ici, aux Eyrié, ou à Vivesaigues, si vous le souhaitez, une place de conseiller ou de chef militaire.

Alors, si le Val, en sacrifiant sa flotte a pu aider le Conflans, ce n’est que justice et je suis ravie que mon action vous ait été utile et que vous ayez finalement pu repousser les Fer-Nés dont l’insolence n’a d’égale que la lâcheté.

Lady Ashara Arryn,
Suzeraine du Val,
Dame des Eyrié