Renly est le troisième fils de ses parents Steffon Baratheon et Cassana Estremont après Robert et Stannis, plus âgés que lui de 15 et 14 ans. À ce titre, il n'aurait jamais dû gouverner, Accalmie revenant à Robert et Stannis pouvant éventuellement espérer hériter d'un autre fief qui reviendrait à la famille.

Mais très tôt son destin changea, d'abord par la mort de ses parents alors qu'il n'avait pas encore un an, qui le laissa orphelin. Son éducation fut confiée à son grand-oncle Harbert, et plus couramment au mestre Cressen qui lui préfère Stannis, plus austère et réceptif à son éducation.

C'est donc plutôt par lui-même qu'il s'éduqua : très indépendant, il passait autant de temps qu'il pouvait dans les recoins d'Accalmie peu fréquentés par les nobles, curieux de tout mais incapable d'apprendre quoi que ce soit plus que superficiellement. À cette époque, il aime à regarder les meuniers moudre, les forgerons forger et les boulangers pétrir, mais jamais plus d'une heure ou deux. Certains artisans s'offusquaient de voir le jeune homme sembler s'intéresser à leur métier pour s'en détourner après une semaine ou deux, mais la Renly apprit très vite à ne froisser personne, conscient que ses amours et désamours pouvaient passer et revenir - en quelque sorte, il apprit à ne pas brûler ses cartes.

À l'âge de cinq ans, c'est donc un petit garçon très vif et extrêmement charmeur qui apprit que son grand frère très admiré, Robert, était entré en guerre. Sans en comprendre ni les causes, ni les enjeux, ni le déroulement, il fut très marqué par cette expérience longue : d'une part, il était privé de sa liberté chérie par peur qu'il ne soit enlevé ou visé par un assassinat. D'autre part, il prit progressivement conscience du fait que ses frères risquaient leur vie, puis plus largement que tous les adultes qu'il connaissait étaient susceptibles de mourir. Il perçut également qu'on attendait de lui qu'il fît bonne figure, il n'était pas convenable qu'un jeune prince de son rang affichât de la peur. C'est à ce moment qu'il fit donc un autre apprentissage qui se révélerait ensuite essentiel : avoir toujours l'air léger et joyeux.

Après deux ans de conflit, son frère Robert devint roi, ce qui émerveilla le très jeune Renly et acheva de faire de son premier frère son modèle. Il fut d'autant plus charmé que très peu de temps après, en 284 et alors qu'il n'avait que huit ans, il fut fait Suzerain des Terres de l'Orage et Sire d'Accalmie par son frère. Évidemment d'abord tenu loin des affaires du royaume et de ses terres, Renly ne tarda pas toutefois à comprendre qu'il pouvait profiter de son statut pour obtenir nombre d'avantages et de plaisirs inaccessibles au commun.

Toutefois une autre guerre, intime celle-là, l'attendait au tournant. Plus exactement, c'est au début de son adolescence qu'elle commença, lorsqu'il se rendit compte que, contrairement aux jeunes pages et nobles qui composaient son entourage, il n'éprouvait aucun intérêt particulier pour les femmes de chambre et autres courtisanes présentes à la cour... Mais plutôt qu'il entretenait le même genre de pensées pour lesdits pages et nobles. Dégoûté par lui-même, il lui fallut à ce moment toute la maîtrise de soi acquise quelques années plus tôt pour ne rien laisser paraître de son désarroi.

S'étant persuadé que son dévoiement passerait et qu'il reviendrait à la norme en se forçant un peu, il entreprit quelques aventures assez tôt, et c'est donc dès 13 ans qu'il put constater que la vue d'une bergère nue le laissait aussi indifférent que celle de ses moutons.

C'est à l'occasion de son premier voyage à Essos, en 290, que Robert lui a fait faire pour enrichir sa connaissance du monde, que Renly a pu faire escale à Lys et profiter de l'ouverture des mœurs pour trouver à assouvir ses coupables désir... Sans en tirer grande joie, malgré le soulagement physique immédiat, puisque sa culpabilité et son dégoût de soi ne firent qu'augmenter à la suite de cette expérience.

Revenu à Westeros et toujours tiraillé par des désirs qu'il considère contrenature, Renly ne parvint jamais à profiter pleinement des enseignements de ses maîtres d'arme et ne devint qu'un combattant médiocre malgré son goût pour les armes, ce qui le convint qu'il n'était pas à la hauteur de son frère.

Fait chevalier à l'âge de 16 ans en 293, il prit pour écuyer le jeune Loras Tyrell alors âgé de presque 12 ans. Il se prit vite d'affection pour le jeune homme serviable, aimable et lumineux, affection renforcée par son admiration pour la prédisposition de son écuyer pour les armes. Mais cette affection changea de nature après quelques années, lorsque Loras devint non seulement un combattant hors du commun, mais surtout un jeune homme d'une très grande beauté. Et Renly fut surpris de constater que Loras ne semblait pas indifférent à son charme et s'attardait d'une manière troublante sur certains gestes normalement neutres qu'une écuyer est amené à faire pour armer son chevalier, ou pour le baigner. Une idylle naquit entre les deux hommes ; idylle qui participe encore aujourd'hui à réconcilier Renly avec lui-même.

En même temps qu'il était adoubé, Renly devenu majeur pouvait enfin occuper le poste qui lui avait été retenu de Maître des Lois. C'est une tâche qu'il ne prend guère à cœur, du moins pas comme un homme plus sérieux le ferait : il est sensible au prestige et au pouvoir que lui apportent une place au Conseil restreint, et sa participation à celui-ci est sincère et - à peu près - sérieuse. Mais l'office particulier de Maître des Lois lui est apparaît sans intérêt, dans son idée la loi est simple : le Roi ordonne, et les gratte-papier légistes trouvent un moyen de dire qu'il a bien fait.

Il n'est toutefois pas insensible aux tourments politiques en cours : le retour des Targaryen l'inquiète grandement, puisqu'il a parfaitement conscience que leur avènement au pouvoir signerait très probablement son arrêt de mort et en cas de chance inouïe, la joie de prendre le Noir - qui ne lui sied que très peu.

Renly est un être plus complexe qu'il ne le paraît.

Bien sûr, il y a du vrai dans sa joie de vivre et sa légèreté, et il est vrai qu'il est naturellement porté à l'impudence et au manque de sérieux.

Mais lorsque les rires se sont tus, lorsqu'il est seul et face à lui-même, Renly envie ses frères : Robert pour sa normalité, pour ses amitiés véritables, son amour des femmes, ses compétences martiales. Stannis pour sa véritable maîtrise des enjeux de Port-Réal, et parce que non seulement il a pu connaître leurs parents, mais qu'il a aussi été le préféré de Mestre Cressen. Lui, Renly, n'a jamais été le préféré de personne et il en souffre.

Enfin, Renly est assez torturé par sa préférence pour les hommes. Même s'il aime profondément Loras, il ne peut s'empêcher de se dire qu'il serait infiniment plus heureux s'il aimait une femme, et surtout il a un certain dégoût de lui-même.

Renly est grand, très grand, même s'il l'est un peu moins que Robert. Il est surtout plus mince, il est même svelte et souple, à peine assez athlétique à son propre goût. Sa démarche semble toujours assurée, son maintien clame sa noblesse.

Son visage est beau sans être hors du commun : ses traits son réguliers, ses yeux bleus et sombres sont volontiers aimables, son sourire ne semble jamais loin. Ses cheveux, noirs de jais, sont caractéristiques de la maison Baratheon.

Ce qui le distingue réellement, et même le rend immanquable dans n'importe quelle assemblée, c'est l'extrême attention qu'il porte à sa mise. Rares sont ceux qui peuvent attester de la moindre faute de goût qu'on aurait pu le voir commettre. Il semble toujours devancer la mode et tous les élégants de Port-Réal font en sorte de le voir le plus possible pour s'inspirer de lui.