Ma très chère cousine,

Je tiens à m'excuser pour cette missive tardive mais j'ai tant de choses à vous dire. Lors de notre dernier contact vous me disiez que vous deviez partir pour Port-Réal, êtes-vous arrivé à bon port ? Avez-vous fait bonne route ? Comment est la capitale royale ? Je suis sûre que vous avez des choses à me dire depuis le temps.

Pour ma part, je suis encore à Ambrosie où je m'occupe des affaires de mon frère parti je ne sais où. Alysanne veille encore sur la maisonnée et mes neveux semblent s'épanouir très vite. Je ne les vois pas grandir et je me rappelle d'eux alors qu'ils ne sont pas plus haut que trois pommes. Par ailleurs, Dame Alysanne se repose depuis la naissance de la petite dernière, Melara. La petite est née courant Aenarys à Hautjardin. La mère et la fille se portent toutes les deux à merveille. Du coup, je lui donne un bon coup de main. Le temps est agréable dans notre petit coin de tranquillité et j'espère qu'il fait tout aussi agréable à la capitale.

Alors, dites-moi, vous n'êtes pas trop surchargé à Port-Réal ? J'espère que vous ne vous ennuyez pas trop là-bas ? Mon frère me disait souvent que cette ville n'est pas des plus belles et qu'elle est habitée par des roturiers qui sont encore pires que ceux qui arpentent nos terres natales... J'ignore si cela est vrai car je n'ai pas encore eu le plaisir de venir fouler les pieds de cette ville considérée comme dangereuse par mon frère lui-même.

Donnez-moi de vos nouvelles et j'ai grande hâte de vous lire. Prenez soin de vous et soyez prudente loin de votre foyer d'origine.

Bien à vous,

Lady Delena Ambrose
Dame d'Ambrosie

Lady Margaery Tyrell
Dame du Bief


Très Chère Delena,

Ô comment suis-je heureuse de recevoir de vos nouvelles ! Je suis arrivée à Port-Réal avec ma chère grand-mère Olenna il y a plusieurs mois de cela. La route a été bonne même si grand-mère trouvait le temps long en bateau... Malheureusement, grand-mère a dû partir pour rejoindre Hautjardin et me voilà seule dans cette grande ville.

La vie à Port-Réal est, comme l'a dit votre frère à juste titre, peu charmante et surtout très dangereuse. Au moment où je vous écrit, vous avez certainement appris la nouvelle de la capitale... Le roi Robert s'est fait assassiner, à quelques couloirs de ma propre chambre. Ô si vous saviez comme cela m'effraie de savoir que, même au Donjon Rouge si fortement gardé, nous courrons un risque de nous faire attaquer. Depuis cet événement, je rase les murs, je fais attention à tout regard malveillant... J'ai peur non seulement pour moi, mais également pour Durran, le fils de Robert. Il se retrouve désormais au premier plan et je crains que les ravisseurs de son père ne s'en prennent à lui à présent. Il est un homme bon, ayant reçu une éducation des meilleures, et le Royaume a besoin de lui. De grands liens nous unissent - lui et moi, et c'est pour cela que je reste à Port-Réal, afin de le soutenir dans ces conséquences qu'il aura à assumer.

Je suis ravie d'entendre de vos nouvelles ainsi que de celles de Dame Alysanne. Je vois que vous prenez beaucoup de joie à vous occuper de vos neveux. J'aurais aimé apprendre un jour, ma cousine, que vous êtes devenue mère. Quelle chance auraient vos enfants ! Je me rappelle quand vous veniez à Hautjardin et que nous débattions toutes les deux sur le physique des hommes de la Cour de mon père, vous en souvenez-vous ? Je m'étonne qu'aucun des plus charmants d'entre-eux n'ait demandé votre main car je me souviens qu'il n'y avait pas d'homme qui ne se retournait pas lorsque Lady Delena passait à côté d'eux dans les couloirs du château de Hautjardin !

Je ne vous cache pas que c'est avec grande nostalgie que je me remémore ces souvenirs où nous étions toutes les deux, à partager du bon temps entre cousines. Il me tarde d'entendre votre voix qui m'égaie, ma très chère cousine.

Bien à vous,

Lady Margaery Tyrell
Dame du Bief

Ma très chère Margaery,

Je crois que nous connaissons toutes les deux ma chère tante, elle avoue elle-même ne pas être patiente donc je peux très bien imaginer le fait qu'elle trouve le temps horriblement long. Cependant, sachez que vous n'êtes jamais seule. Les Sept nous ont armés d'une mémoire et d'un cœur afin de ne jamais oublié qui nous sommes et qui sont nos êtres aimés. Sachez, ma chère cousine, que même si vous êtes actuellement à Port-Réal, votre grand-mère, votre père et le reste de vos proches sont gravés dans votre cœur et vous embellissent de leurs souvenirs. Que les Sept protègent votre cœur de toute corruption et je prie pour que le pouvoir de la Capitale ne vous fasse oublier qui vous êtes.

J'ai entendu des rumeurs sur l'assassinat de sa majesté, le Roi Robert Barathéon, mais je n'étais pas certaine de sa véracité. Vous m'en voyez peinée de l'apprendre en ce jour. Bien que je n'ai pas eu l'honneur de faire sa rencontre, il semblerait que son assassinat ait provoqué des vagues de mécontentements sur les terres de la Couronne. Fort heureusement, nous ne sommes pas encore frappé par cet élan de corruption à Ambrosie. Je ne peux que vous soutenir dans cette épreuve et continuer à correspondre avec vous. Par curiosité, avez-vous plus de détails sur cet assassinat ? Que les Sept condamnent le ou les traitres ayant osé lever la main sur un monarque tel que le roi. Gardez confiance en vous, ma très chère cousine, je suis sûre que vous saurez vous défendre contre ceux ou celles qui chercheront à s'en prendre à vous.

En parlant de rumeurs, une d'entre elles circulent sur vous et sa majesté, le Prince Durran. Celles-ci parlerait d'un éventuel mariage entre vous deux. Est-ce une rumeur réelle, ma cousine ? Si c'est le cas alors je ne peux que vous souhaitez beaucoup de bonheur et ce sera avec les yeux fermés que je pourrais jurer allégeance à la couronne comme ma famille et moi-même avons juré fidélité à votre famille. Vous avez bien grandie et je sais que vous ferez une épouse remarquable, une mère des plus aimante pour vos enfants et une reine des plus dévouée pour son peuple. Puisse votre cœur atteindre le peuple par sa générosité et sa générosité. Par ailleurs, si ces fiançailles sont réelles alors vous pourrez compter sur ma présence lorsque de votre mariage. Je ne raterais ça pour rien au monde et je tiens à être à vos côtés lors de cet événement majeur, ma tendre cousine.

Je comprends votre crainte vis-à-vis du Prince et je ne peux que vous recommander la plus grande prudence ainsi que de la discrétion. Maintenant que le roi est mort, la cour va émettre de nombreuses théories de complot et vous n'êtes pas épargnées par de tels propos. Par les Sept, je vous conjure de protéger la représentante du Bief au Donjon Rouge. Si vous estimez que votre présence est des plus importantes pour le futur roi alors je ne peux pas vous demander de rentrer au Bief le temps que cela se passe et je vous encourage à montrer votre grandeur d'âme à sa majesté. Je ne peux que vous soutenir dans votre démarche mais je vous demande la plus grande prudence car vous n'êtes pas à l'abri.

Vous savoir là-bas ne me rassure pas malgré que j'ai confiance en vos talents de femme. C'est plus la cour qui ne m'inspire pas confiance et ce ne serait pas la première fois que de tels événements se produit au cœur du pouvoir. Tout le monde sait que la couronne des sept royaumes est convoitée par tant de famille... Cela en devient navrant et on croirait voir des chiens avec un morceau de viande sans vouloir vous offenser, ma très chère cousine...

J'espère bien avoir des enfants un jour mais pour le moment, je ne suis même pas fiancée. Cependant, je peux vous promettre que si je viens à me marier et que je viens à avoir un enfant, vous serez la première à en être avertie. Pour le moment, mon frère préfère que je choisisse mon époux et j'ai refusé toutes doléances allant dans ce sens. Et comment oublier ? Nous étions bien plus jeunes, insouciantes et nous n'avions pas nos responsabilités de maintenant. Nos discussions me manquent, ma chère cousine et si cela ne tenait qu'à moi, j'aurais déjà fait route vers la capitale afin de vous soutenir et vous aider face à tous ses événements. Au contraire, ils sont nombreux à avoir demandé ma main mais je les ai tous refusée. J'ai tant de chose à faire à Ambrosie que je ne me vois pas quitter la demeure maintenant. Dame Alysanne a encore besoin de moi et beaucoup de monde s'étonne que je ne sois pas mariée au vu de mon âge. Cependant, je suis confiante et je sais qu'un jour, je serais mariée et mère. Les Sept nous ont béni d'un don précieux et ce serait du gâchis de ne pas en abuser.

Je serais plus qu'heureuse de venir vous voir à la Capitale dés qu'il me sera possible d'y aller. Nous pourrons de nouveau parler et rire comme avant malgré que nous soyons deux femmes dans la fleur de l'âge. Donnez-moi régulièrement de vos nouvelles car je ne peux m'empêcher de m'inquiéter pour vous si loin de votre première demeure.

Bien à vous,

Lady Delena Ambrose
Dame d'Ambrosie