Et si la sérénité était une saison, serait-elle un hiver froid et calme ? Où les nuages rendraient peu à peu le ciel d’un blanc lumineux, où la brise douce et légère disperserait aux quatre coins, quelques discrets flocons de neige doucement se brisant dans une neige cotonneuse et immaculée, un paysage de silence et de douceur visuelle, d’un blanc étincelant de milliard de cristaux. Ou bien serait-ce un chaud été ensoleillé ? Ou la chaleur est telle qu’elle vous procure une sensation de bien être extrême, sentir les rayons du soleil caresser doucement votre peau et briller sur un fond bleu azur mono chromique parfais et où on ne penserait plus qu’à se prélasser pour rêver tranquillement de l’épaisse odeur de l’air ambiant ? Et si la sérénité était tout simplement toutes les saisons à la fois, et ou il ne suffirait que de se sentir bien pour pouvoir dire « je me sens serins aujourd’hui » ?

La sérénité, la douceur d’un sentiment difficile à atteindre, surtout lorsqu’on à passé sa vie à fuir loin sans jamais se trouver un véritable chez soit ni avoir le sentiment de se sentir le bienvenu nulle part. Même lorsque les bagages sont enfin posé et que l’on crois avoir dénicher le petit coin de paradis auquel on aspire, il semble que toujours le destin se débrouille pour nous affubler d’un fardeau supplémentaire qui nous interdit tout simplement de nous sentir « bien ». Pourtant Viserys n’était pas à plaindre, loin de là, il vivait comme chez lui dans la demeure d’Illyrio, il avait sa petite sœur avec lui, il n’était pas seul et pourtant, le jeune prince ne pouvait s’empêcher de se sentir incompris, incompris et haineux. Oui aucune forme d’amour quelconque n’arrivait à lui traverser le cœur quand une pensée seule régissait sa vie. Prendre la tête de Robert Baratheon dit « l’usurpateur »

Viserys ne pensait que pour cela, ne vivait que pour cela, son désir était devenu une obsession qui lui voilait le regard et l’empêchait de voir ce pourquoi il devrait consacrer sa vie. La seule qui lui restait, sa seule et unique famille. Daenerys. Mais quand la hantise c’est emparé de vous il est alors difficile de la contrôler. Il était d’humeur féroce constamment et menaçait quiconque qu’il « réveillerait le dragon en lui » si on le mettait en colère. Son caractère impulsif et impétueux le poussait à la violence parfois sans même qu’il ne s’en rende vraiment compte lui-même. Un rien pouvait le mettre dans une fureur noire et il répétait sans cesse « Un jour je tuerai l’usurpateur et je reprendrai le trône qui me reviens de droit »

Aujourd’hui, la journée avait déjà bien avancé, et le début de l’après midi marqué par un soleil à son zénith s’annonçait chaude et agréable. Mais pas pour le jeune prince, il n’avait pas vu sa sœur depuis le début de la matinée… en fait c’était à peine s’il l’avait furtivement aperçu dans la matinée et depuis plus aucun signe d’elle. Souvent l’enfant restait dans sa chambre, mais lorsque cette fois ci, Viserys frappa à la porte, personne ne répondit, même pas une femme de chambre. Perdant doucement patience, il frappa à nouveau sur la porte. Rien. Le silence. Nouvelle tentative, cette fois ci il tambourinait aussi fort que possible appelant le nom de sa sœur, mais toujours aucune réponse. Pris de panique il tenta une entrée en force, mais la porte n’était pas verrouillée et pris dans son élan il manqua de tomber en avant. La chambre était totalement vide, seule une fenêtre ouverte dévoilait des longs rideaux de soies qui se balançaient lentement sous la courbe du vent. S’approchant de la grande fenêtre sui donnait sur un balcon, Viserys observa les environs et fini par apercevoir avec une certaine anxiété la silhouette de Daenerys presque immergée par les vagues au bord de la mer. De son angle de vu il était impossible de voir les gardes qui la surveillaient à bonne distance et le jeune prince aurait presque sauté du balcon pour sortir sa sœur de l’eau s’il n’avait pas pris un peu de temps pour réfléchir. En trombe il parcouru les couloirs de la demeure de maître Illyrio pour enfin arriver sur la plage particulièrement décontenancé.

« DANY !! »

Naturellement il avait pensé que la jeune fille avait été prise d’une idée complètement folle, une idée impossible et pour une raison qui lui était totalement inconnu, mais il ne pouvait pas permettre ça et sans même se rendre compte que des garde veillait au grain, il passa a toute vitesse envoyant des giclées de sables sous ses pas, puis il attrapa soudainement la jeune fille par le bras et la tira vers le haut pour la relever, serrant son avant bras avec force. Sa main tremblait et le souffle coupée il s’assura qu’elle était toujours bien vivante et que toute cette histoire n’était que le fruit de son esprit troublé et fatigué. Dans la panique il ne s’était pas aperçu que Daenerys somnolait simplement à la lueur du soleil d’été et ne pouvait plus la lâcher du regard, un regard mêlé entre la perplexité et le soulagement, oui le soulagement de voir qu’elle allait bien. Ses yeux encore écarquillé sous l’émotion il s’efforça de prendre une voix assurée, presque sévère, mais le résultat n’était peut être pas aussi « terrifiant » que ce qui était voulu.

« Qu’est ce qui t’as pris de faire ça bon sang !!!!!! J’ai cru que… mais il ne finit pas sa phrase, n’osant même pas imaginer l’éventualité. Ca t’amuse de me faire des peurs pareilles ??? Hein ?

La main crispé sur le bras de sa sœur, Viserys ne voulait pas la lâcher, il avait encore du mal avec ce qu’il venait de vivre et pourtant Daenerys allait très bien, lorsqu’il l’avait tiré vers le haut pour la sortir du bord de la mer où elle était allongée, elle n’avait montré aucun signe de refus et elle semblait tout à fais saine et sauve. Est-ce que le prince Targaryen c’était trompé ? Sur le coup de la panique, sa peur aurait pris le dessus sur son esprit et il se serait imaginé des choses invraisemblables ? Il avait aussi pu avoir peur que Dany ai eu un malaise ou bien ne ce soit simplement allongé au bord de l’eau et endormis, laissant à la marée montante le soin de la noyer sans même qu’elle ne s’en rendre compte. Tant d’hypothèse se bousculait dans la tête de Viserys et toute semblait plus ridicules les unes que les autres. La jeune princesse était loin d’être idiote pour s’oublier au bord de l’eau, elle n’était pas non plus fragile au point de se sentir mal sous le chaud soleil d’été, elle y était habitué et elle était encore moins le gens de fille dépressive à vouloir mettre fin à ses jours.

Pourtant il avait eu peur. Vraiment peur. Peur de voir sa seule et unique famille disparaître dans le bleu de la mer. Cette mer qui les avait portés si loin pour les aider à fuir aussi souvent que nécessaire, il lui en aurait voulu à jamais si elle avait emporté sa sœur dans ses vagues et son eau profonde. Daenerys s’excusait du fond du cœur, mais Viserys ne l’écoutait presque pas, il n’avait même pas remarqué qu’elle avait retiré son bras de l’étreinte figée de sa main, il se contentait de la regarder, elle, son visage, plein de beauté et de douceur, ses long cheveux argenté qui tombait doucement le long de son dos et où perlaient quelques gouttes salée de mer. Il la regardait longuement pour se rassurer qu’elle était bien là, que ce n’était pas un rêve et qu’elle n’avait pas disparu pour de bon. Mais non. Elle était bien là, et son regard lilas plongé dans le sien était plus expressif que jamais.

Viserys sortit de sa torpeur au moment ou la jeune princesse posa sa main sur sa joue ce qui lui valu un petit sursaut comme si on le tirait d’un long et douloureux cauchemar. Dany s’excusait encore, le rassurant du mieux qu’elle pouvait. Ca fonctionnait plutôt bien. La respiration de son frère se faisait plus calme, les battements de son cœur plus lent, enfin il avait repris ce regard plus sur de lui, mais il continuait à plonger son regard dans l’intensité de celui de sa Dany sans jamais parvenir à la lâcher. Comme emprisonné ou envouté. Viserys avait toujours secrètement désiré sa sœur mais il lui avait toujours été interdit de la toucher. L’esprit canalisé il aperçu enfin un peu plus loin les deux gardes qui devaient très certainement se demander ce qui pouvait bien se passer entre les deux héritiers Targaryen.

Le soleil continuait de percer chaudement, illuminant les deux protagonistes tandis que Daenerys continuait de s’excuser allègrement pour calmer la colère du dragon qui menaçait de se réveiller. Le jeune prince attrapa une mèche de cheveux mouillé de sa sœur et la fit doucement rouler entre ses doigts. Il fixait toujours Daenerys et finalement lui offrit un maigre sourire.

« Ma petite Dany… tu n’as pas été très gentille, tu imagine à quel point je me suis inquiété ? Perdre ma seule et unique petite sœur serait une tragédie tu comprends ? »

A l’entendre parler on ne savait pas trop s’il cherchait à lui faire peur ou si c’était simplement sa façon de la réprimander calmement, l’esprit de Viserys n’avait jamais été très clair, même pour lui-même. Mais oui sa voix était très calme et même plutôt douce mais elle avait un fond de je-ne-sais-quoi de culpabilisant. Alors que le prince était très sérieux quand il parlait, il pensait vraiment ce qu’il disait. Perdre Dany serait tout simplement horrible, inconcevable. Il n’avait plus qu’elle. Il souleva doucement le menton de la jeune fille avec son indexe replié, lui souriant toujours. Puis il la prit dans ses bras et la serra contre lui.

« Tu ne recommenceras plus n’est ce pas ? » Lui chuchota-t-il à l’oreille « enfin, le principal, c’est que tu n’ai rien… »