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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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Far over the lands - Euron

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MessageSujet: Far over the lands - Euron Far over the lands - Euron Icon_minitime03.05.13 0:57

Une bourrasque fraiche balaya sa chevelure enflammée, rejetanr sur ses épaules blanches, quelques mèches bouclées. Un mince sourire étira ses lèvres rosies par le vent et gercées par la fraicheur. Elle ferma les yeux, du haut de sa Tour du Monde, accoudée sur la pierre froide. Sa robe se dispersait autour d'elle comme les ailes d'un papillon, l'entourant de nuances bleues et indigo, scintillant d'or et de diamants. L'élégante mousseline caressa ses bras nus, tandis que la soie luisait sous le soleil qui se couchait derrière les Montagnes Rouges. Tout en bas, dans la Cour, Mors s'entrainait encore, tandis que Dickon, assis sur un tonneau s'appliquait dans quelques noeuds marins. Elle fronça quelque peu les sourcils, ne sachant plus exactement d'où lui était venu cette passion pour la marine. Sans doute dans un de ces bouquins qu'il se plaisait à lire, jusqu'à tard dans la nuit. Un vague parfum salé lui parvint, chatouillant ses sens et ses souvenirs. Elle leva les yeux vers le ciel qui se chargeait d'étoiles et se prit à rêver, tandis qu'un cri de protestation s'élevait en dessous d'elle, sans doute Mors venu taquiner son frère....

*

Le Port de Lancehelion sentait le poisson, la pisse, la bile et les épices. Se pinçant le nez avec un mouchoir en dentelles, Lady Alceste Forrest, Régente de La Tombe-du-Roy, avançait péniblement dans la foule, bien qu'elle soit posée dans une litière. Ses fils gambadaient autour du Mestre, derrière le véhicule, étroitement surveillé par ce dernier. Elle n'avait pu les laisser au château, après tant de supplications, elle avait finit par céder. C'était leur première sortie jusqu'au Port. D'ordinaire, on leur avait toujours défendu d'y mettre les pieds, tant il y avait de danger. Et par cette suffocante journée, la famille Forrest allait comme très rarement, jeter un oeil sur les arrivages des Cités Libres. Lady Forrest avait besoin de nouvelles étoffes et de nouveaux bijoux, et bien que d'ordinaire, elle envoyât quelqu'un, cette fois-ci, elle s'était décidée d'y venir elle-même, lui permettant ainsi de rester dans la Capitale de la Principauté.

La chaleur était écrasante. Elle respirait lentement, pour ne pas suffoquer sous les poussières du sol dont se chargeaient les rideaux de sa litière. En face d'elle, sa femme d'honneur, qui suait comme jamais. Alceste lui jeta un regard quelque peu dégoûté, l'odeur de cette transpiration lui parvenant quand elle enlevait le mouchoir. Elle était à vrai dire, dans un espèce d'état comateux, entre le sommeil et la nausée. Elle ferma les yeux pour essayer de calmer cette sensation des plus désagréables. Soudain, la litière s'arrêta brutalement, dans des sursauts brusques. En pinçant les lèvres, sentant l'agacement monter en elle, sa servante sortit la tête de la litière et commença à injecter, dans un langage quelque peu familier :

- Quoi ? Qu'est-ce qui se passe ? Pourquoi on s'est arrêté ?

- La route est bloquée par un chariot de pêche.

- Et bien faites dégagez la voie ! Vous voyez pas, que Madame se sent mal ?

- Ce n'est pas de not' faute.


- Tanya, aboya la Lady, fais moi sortir d'ici, je crois que je vais vomir.

Avec précipitation, tous le monde l'aida à sortir de la litière, la tenant par le bras. C'est vrai qu'elle était blanche.

- Mestre Landri, accompagnez-moi dans une rue tranquille. Je dois soulager mon estomac.

- A vos ordres Madame.

Le vieil homme se précipita vers sa maîtresse, confiant les gamins à la femme d'honneur, tandis qu'il soutenait Alceste vers une rue tranquille. Quelle disgrâce pour la Lady si le peuple la voyait vomir au milieu des pavés. Et vu le caractère parfois irascible de Forrest, il ne valait mieux pas la contrarier et encore moins l'humilier.

Quand il vit sa mère partir, ni une ni deux, le jeune Dickon, alors âgé de douze ans prit ses jambes à son cou. Vu sa petite taille et sa minceur, il parvint sans peine à se glisser parmi ce tohu-bohu sans se faire remarquer. Dickon n'était pas comme son frère. Il n'était pas sérieux, pas plein d'honneur et de loyauté. De toute manière, ça ne lui servirait à rien, puisqu'il ne serait seigneur de rien. Non. Lui il aimait les livres, les complots, l'aventure, le danger, la découverte et surtout, la liberté. Il avait eu la possibilité d'en vivre une, là, dans ce Port, il n'allait certainement pas louper ça ! Et puis, la litière serait bloquée un moment et il savait parfaitement où elle était. Du moins il pensait ceci pour se rassurer quand même un peu. Car aventureux ou pas, Dickon Forrest restait jeune. Jeune et intrépide, se plaisait-il à dire. Il traversa plusieurs rues, se promenant sur le quai, admirant des magiciens, des sorciers, des denrées rares et bizarres et tout un monde nouveau. Celui du peuple, et celui des Cités Libres.

Les yeux emplis de merveilles, il ne fit malheureusement pas attention, et se fit brutalement poussé par un homme gras et saoûl. Ce dernier s'appréta à lui marcher dessus, tant il ne voyait pas ses pieds et n'avait nullement conscience de ce qu'il faisait, mais heureusement, le garçon avait de bons réflexes. De justesse, il parvint à rouler jusqu'au pas d'une taverne. En jurant -puisque personne n'était là pour le reprendre - il parvint à se relever. Il passa un coup sur ses vêtements choisit discret. Son regard soudain, vit l'enseigne. Son esprit se mit à fourmiller : La Taverne de la Sirène. Par les Dieux ! Pile ce qu'il fallait pour débuter une aventure ! Confiant et surtout inconscient du danger, il poussa la porte crasseuse et entra dans l'établissement, sale et puant la bière bas de gamme, la pisse et le sang. Il se faufila jusqu'au comptoir et commença à fouiller ses poches pour trouver de l'argent. Rien. Dans un nouveau juron, il jeta un regard circulaire autour de lui et avisa un homme, dans un coin. Il était de dos et sa bourse se balançait négligemment dans le vide, dans un cliquetis de pièces. Enhardi, il se mit en tête d'aller la voler. Traversant sans bruit jusqu'à lui, il se mit à terre, rampant vers l'objet convoité. Il sortit son petit couteau, prêt à couper le cordon.
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Euron
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MessageSujet: Re: Far over the lands - Euron Far over the lands - Euron Icon_minitime03.05.13 20:08

Les amarres venaient d'être largués dans le port de Lancehelion. "Le Silence" faisait autant tâche dans le port de la capitale dornienne qu'Euron et ses hommes dans les rues de la ville. Il était accompagné de trois de ses hommes, tous vêtu d'une armure imposante d'un bleu grisâtre, donnant l'impression que les quatre fer-nés s’apprêtaient à partir en guerre. Chacun des trois soldats qu'Euron avait emmené avec lui était robuste et imposant, à tel point que le commun des citadins au milieu de la route s’espaçait avec crainte pour les laisser passer. Devant eux se trouvait Euron, marchant d'un pas décidé dans les allées de la cité, quand bien même il n'avait aucune idée d'où ses pas le mènerait. C'était la première fois qu'il venait à Dorne. Les rares fois où dans sa jeunesse il avait fait escale dans un port de la côte sud de Westeros, alors qu'il était en route pour piller les cités libres, il n'était pas sorti du navire. Puis les fer-nés n'avaient jamais été très bien vu dans le reste du royaume des sept couronnes, on les craignait et les méprisait souvent, car beaucoup de gens avaient perdu des proches lors de la première guerre d'indépendance Greyjoy. Néanmoins, cette réputation se faisait moins violente à Dorne, un peu plus éloigné du reste des couronnes, et peu de dorniens étaient allés risquer leur vie dans cette guerre. Tant qu'il faisait profil bas, il ne s'attirerait pas de problème. De toute façon, il ne contait pas rester longtemps à Lancehelion. Son équipage avait seulement besoin de se ravitailler en nourriture et en alcool s'il voulait survivre jusqu'aux cités libres. Ici, l'antique voie ne s'appliquait pas. Pas tant que les Iles de Fer seraient sous le joug du Trône de Fer.

La cité dornienne était tout à fait différente du reste du monde. Les influences orientales venus des terres à l'est de Westeros étaient omniprésentes, le métissage avec les rhoynar donnant à la majorité de ses habitants de ce coté de Dorne un teint olivâtre. Les senteurs uniques sur le marché ne perturbèrent pas les hommes d'Euron, habitué à ce genre de nourriture atypique dont les cités libres étaient elles aussi friands. L’œil de choucas regardait tout autour de lui avec curiosité. Lorsque subitement il vit une enseigne avec une sirène dessiné. Satisfait, il se dit alors que ce doit bien être le seul endroit agréable à Lancehelion. A peine la pensée eu le temps de lui traverser l'esprit, qu'un homme se fit éjecter de la taverne, manquant de peu de briser la porte minable qui gardait l'entrée de ce lieu sacré. Le visage en sang, il était tellement amoché qu'il semblait s'être offert une danse avec l'ensemble des hommes du bar. Pas perturbé une seule seconde, Euron sortit l'une des bourses qui pendait à sa ceinture, et la lança derrière lui sans se retourner.


"Vickon, Quenton, tâchez de trouver quelque chose de mangeable, et de l'alcool d'homme, pas de cette piquette de vin dornien. Puis Retrouvez-moi ici. Je veux pas rester plus longtemps que nécessaire dans ce merveilleux pays..."

Alors que ses hommes se mirent en route aussitôt, il ouvrit la porte de la taverne. Il ne s'était pas trompé sur l'endroit. L'ambiance générale du lieu était festive, un brouhaha ambiant accompagna l'entrée d'Euron, bien que personne ne le remarqua. La taverne semblait prête à s'écrouler, le bois craquant hurlant à chaque pas. Le par terre était sale, comme si personne n'avait jamais pris le temps de le laver ne serait-ce qu'une fois. Il était à lui seul la plus belle représentation de toutes les journées et nuits inoubliables qui eurent lieu dans ce temple de la débauche. Dans un coin de la salle, deux hommes se battaient, acclamés par quelques autres, ce qui ne perturbaient nullement ceux qui festoyaient joyeusement deux tables plus loin. Un vrai petit coin des Iles de Fer en plein Dorne. L’œil de choucas s’avança vers l'un des coins de la salle, alors que Dagon se dirigeait vers le comptoir. ll n'eut pas le temps d'observer la salle bien longtemps que Dagon était revenu, avec deux verres et une bouteille de boisson forte de celles dont les fer-nés raffolent. Tout en servant, il dis.

"C'est la première fois que nous nous arrêtons depuis notre exil. C'est donc ça notre destin à présent ? Passer des jours et des jours sur la mer, à voguer de port en port pour acheter de quoi ne pas mourir de faim ? Ce n'est pas une vie, Euron."

Euron n'écoutait son homme de main qu'à moitié. Il avait l’œil tourné vers autre chose. Un peu plus loin dans la salle, une prostituée presque nue ne cessait de l'observer, l'aguichant par divers procédés bien peu honorable qui ne fonctionnait que trop bien pour Euron. Lorsqu'il fit un signe de la main pour lui dire d'approcher, celle-ci se précipita aussitôt, et en quelques pas elle était assise sur les genoux du pirate, le bras autour de son cou. Toujours en regardant les moindres parties du corps de la jeune femme avec avidité, il prit une gorgée de son verre, et répondit à Dagon.

"Tu as raison... Je suis tellement malheureux à l'heure qu'il est."

Avec un grand sourire, le regard maintenant fixé sur Dagon alors qu'il commençait à enlever le soutien gorge de l'exemple de pureté qu'il avait sur ses genoux, il continua.

"Si tu veux payer le fer-prix, vas-y, je ne t'en empêcherai pas. Mais nous ne prendrons pas la capitale de Dorne avec une poignée de guerriers affamés et sobres. Tu es libres, alors meurs comme un véritable fer-né, ou ressert toi un verre et arrête de réfléchir, ce n'est pas pour ton intelligence que tu es mon homme de confiance."


Dagon n'était en réalité pas particulièrement idiot. Il était même plutôt vif pour quelqu'un à qui on n'avait jamais vraiment demandé de se servir de sa tête. Une vie de pillage et de violence ne forme rarement autre chose qu'une bête féroce, guidé par ses instincts les plus primaires. S'il n'y avait pas une hiérarchie clair et des capitaines compétents au sein de l'archipel des dix milles rois, la majorité des fer-nés seraient probablement mort, voir encore moins sociables que des sauvageons. Dagon ne voyait tout simplement pas assez loin. Il était bien sûr évident qu'Euron ne contait pas passer ses prochaines années d'exil à arpenter les innombrables trous à rats des sept couronnes. En réalité, son bannissement n'avait en rien altérer ses ambitions premières. Le chemin serait simplement différent. Pour terminer de mettre son anxieux ami à l'aise, il envoya la femme qu'il avait sur les genoux s'occuper de Dagon, qui arborait désormais un sourire radieux. Ce brave homme était aussi sensible aux bras d'une femme que son capitaine. Sans se retourner, alors que l'oeil de choucas tendait le bras vers l'arrière pour en tirer sa bourse, il attrapa à la place une main, qui tenait un petit couteau. Resserrant sur le poignet du jeune homme, il le tira vers l'avant, et envoya valser de son autre main la bouteille et les verres de la table, pour y déposer le garçon. Il se trouvait maintenant assis face à lui, le regardant dans les yeux. Impossible de dire si le regard du petit était craintif, ou juste très surpris de s'être fait attrapé.

"Alors petit, comme ça tu veux me tuer avec ton coupe-papier ? "


Euron le foudroyait de son seul oeil visible. Attendant une réaction du petit, qui semblait extrêmement mal à l'aise. Avant qu'il ne puisse répondre, il reprit.

"Ou alors c'est ma bourse que tu voulais ? C'est donc ça, tu aimes dépouiller l'argent des honnêtes gens, qui viennent se reposer dans une charmante taverne après une dure journée de travail ?"

Euron commencait à sourire de plus en plus, amusé par ce courageux gamin.

"Je me rends ! Voila ma bourse."


Il détacha sa bourse de sa ceinture, et la lui mit dans la main. Celle-ci pesait lourd, il ne savait même pas combien il y avait à l'intérieur. A vrai dire il s'en fichait, les pillages sur les côtes des cités libres lui apporteraient d'immenses richesses, et c'était sa prochaine destination. Alors qu'il n'avait pas encore lâcher sa bourse ni la main du petit :

"Mais. Si tu tentes de dépouiller un de ces hommes comme tu allais le tenter avec moi, il te verra, et il te tuera. Ce n'est pas la bonne manière... Tout est dans l'assurance. Ce que tu veux, tu le prends. Et tu va aller en informer un de ces hommes."

Il laissa un bref silence et reprit :

"Tu va aller voir ce type, la-bas. A coté de celui-ci qui est écroulé sur sa table. Tu vas le regarder dans les yeux, et tu vas lui dire que tu veux sa bourse. S'il refuse, tu sort ton couteau. Lorsqu'il verra que tu ne plaisantes pas, il te donnera sa bourse."

Euron avait gardé le plus grand des sérieux pendant que le petit avait avalé la moindre de ses paroles. Alors qu'il lâcha sa bourse pour la laisser dans la main du petit, il se remit dans le fond de sa chaise, prêt à voir son nouveau protégé en action. Il était certain que le petit allait s'attirer des problèmes, Euron en était bien conscient. Mais s'il avait assez de courage pour faire ça, il méritait qu'on s'intéresse à lui. Puis dans le pire des cas, çà amuserait Euron...
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MessageSujet: Re: Far over the lands - Euron Far over the lands - Euron Icon_minitime04.05.13 19:00

Dickon sentit sa main se faire happer d'un coup. Avant même d'avoir pu esquiver le moindre geste ou d'avoir pu adresser la moindre parole, il se retrouva assit brusquement sur la table, quelques verres renversés gisant autour de lui. Et là, il comprit qu'il était dans le pétrin. Seul. Faible. Sans secours. Il croisa l'oeil bleu, glacial et persant de l'homme qui se trouvait en face de lui. Sa tignasse grisonnante, ses traits marqués, sa barbe fournie, son armure sombre.. Tout chez cet homme était impressionnant et dégageait quelque chose de tétanisant. Il ouvrit la bouche sans parvenir à parler une seule fois, tant il était encore secoué. Mais en croisant l'oeil bandé d'Euron, il ouvrit grand la bouche et ne put que lâcher :

- Seven Hells ! chuchota t'il, paniqué par cette vision

Sur qui était-il tombé ? Un pirate ? Il avait les yeux grands ouverts. Son teint était devenu livide, et ses mains tremblaient, lâchant le couteau, dans un poc. Il regarda autour de lui, la gorge sèche, croisant le regard goguenard de ce qui devait être l'acolyte. Il resta fixé, sur ce regard sec et cassant, sur ses mains calleuses caressant le corps bronzé de la femme sur ces genoux. Il prit une longue respiration mais se fit surprendre par la voix grave de Greyjoy. Dans un sursaut brusque, il tourna vivement la tête vers lui, comme un gamin prit sur une bêtise. Et dans un nouveau bruit sec, la bourse pleine de pièces tomba devant lui. Que... de quoi ? La prendre ? Mais... HEIN ?! Mais il était dingue ! A fur et à mesure que grandissait le discours, le gamin n'en revenait pas. Comme abasourdi, il se prit à admirer cet homme, qui au lieu de le tuer ou le frapper, l'encourageait à aller attaquer un poivrot avec... son ridicule petit couteau.

- Ser... Je ne sais... Ma mère...

Bon dieu ! Mais qu'est-ce-qu'il racontait. Sa mère ! Il se prit tout à coup à avoir honte. Honte de s'être fait attraper, honte de rester là, comme un imbécile à parler de sa mère. Il se secoua mentalement ! Aller vieux ! Le borgne te donne sa bourse ! Va chercher celle du gros là-bas ! Ne reste pas là comme un idiot ou un faible. Se rengorgeant de cette pensée, il leva le menton, soudainement devenu fier.

- A vos ordres, le borgne.

Il y avait une lueur de défi dans sa voix, mais on sentait derrière le désir d'impressionner avant tout. Dans ce mouvement souple, il descendit de la table, défroissa un instant ses habits et redressa un peu les épaules, et la mine décidée et confiante, il se dirigea vers la cible désignée.



A peine plus loin, Lady Forrest reprenait son souffle. Son teint de porcelaine reprenait sa délicate couleur, loin du verdâtre un peu malade. Elle se rinça la bouche d'une gorgée de vin et se redressa, loin du regard du peuple. Son mestre couvrit ses épaules d'un voile, et doucement, il la dirigea vers la litière où tout le monde l'attendait. Fatiguée, elle se prit tout de même à passer une main affectueuse dans la chevelure de son aîné. Un sourire fier étira ses lèvres roses, tandis qu'elle glissait sa main sur le visage encore juvénile de son garçon. Il ferait un bon seigneur, il n'y a pas de doute. Il ressemblait beaucoup à son père, avec ce visage carré, cette silhouette trapue et ses muscles bien visibles. Il maniait beaucoup l'épée depuis qu'il avait eu le droit d'en prendre une vraie. Et son physique, comme son mental avait beaucoup évolué. Sans doute avait il conscience qu'il pouvait tuer désormais.

Elle eut un brusque frisson à cette dernière pensée, repensant à son défunt mari. Sa gorge se noua, et une grosse boule apparue dans son ventre. Elle eut un sourire très triste et posa un baiser sur le front de son garçon. Elle ferma les yeux, le bout de ses lèvres l'effleurant tendrement. Ainsi, paupières closes, elle revit les dernières images de feu son époux. Un homme maigre, affaibli et rongé par la maladie. Elle souvenait encore de son départ pour la Rébellion. Les bannières flottants dans l'aube, les cliquetis des armures, le silence des hommes. Et ce crâne couronné, ses yeux vides penchés sur Lord Dagos. Elle venait de tomber grosse de Mors quand il partit combattre aux côtés des Targaryens.

- Mère ?

- Ton père serait fier de toi Mors. Tu lui ressembles tellement tu sais...

Elle baisa alors enfin le front tendu de son enfant et se redressa, tout en le couvant du regard. Elle chercha doucement autour de lui la présence de son dernier, Dickon. Peu à peu, elle sentit son sang se glacer dans ses veines. Dickon.

- Où est mon fils ?

Sa voix était tout à coup blanche et basse. Son coeur commença une folle chamade, tandis que soudainement inquiète, elle regardait partout autour d'elle.

- MON FILS ! OU EST MON FILS ?! DICKON !

Immédiatement, elle jeta un regard à sa femme d'honneur, qui paniquée de sa faute ne savait quoi faire. Une main fine s'abattit brusquement sur sa joue, dans un claquement sec.



Une ou deux rues plus loin, ce dernier était arrivé face à sa victime. Dans un sourire qui se voulait carnassier, mais honnêtement qui ressemblait plus à une grimace qu'à autre chose, il se pointa en face du type, canif à la main.

- Ton argent. Tout de suite !

Il avait crié sans se rendre compte, tant l'adrénaline l'avait saisit. Il tremblait un peu, sans doute stressé et surtout peu rassuré. Et son stress s'amplifia davantage. L'homme s'était redressé, et dans un rire gras, il se mit à gueuler :

- Hé ! Regardez moi cet avorton qui veut mon or !

Tout à coup, comme sortant de l'ombre, il se retrouva comme entouré de plusieurs hommes, avec des véritables sourires carnassiers.
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Euron
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MessageSujet: Re: Far over the lands - Euron Far over the lands - Euron Icon_minitime04.05.13 23:40

" Ser... Je ne sais... Ma mère... "

L'hésitation du garçon l'amusait. Ce n'est pas le fait qu'il parle de sa mère qui l'interpella le plus, mais le fait qu'il l'avait appelé "ser". Ainsi le petit avait pu croire qu'Euron était un chevalier ? Peu probable. Il y avait plus de chance que l'intrépide garçon n'avait pour habitude de ne croiser que des hommes nobles, et qu'il ne concevait sans doute pas quel genre de monstre on pouvait trouver dans les bas fonds d'une cité. Etait-il possible que l'intrépide petit était issu de la noblesse ? Après tout, c'est vrai qu'à le regarder, il ne ressemblait en rien aux vauriens qui jonchaient les rues des grandes villes de Westeros. Il semblait plutôt propre sur lui, et avait une certaine retenue qui ne demandait qu'à être libéré. Cela ne se fit pas attendre.


" A vos ordres, le borgne. "

Confiant et fier, il se leva subitement, bien décidé à y aller, à la surprise d'Euron. Voler une bourse c'est une chose, mais faut quand même sacrément du courage pour se pointer devant une bande d'ivrognes et exiger une bourse. Mais il y allait, sans se retourner, bien décidé à réclamer son dû. Il était maintenant trop loin pour qu'Euron et Dagon l'entendent. Mais les deux hommes se regardaient, tout sourire, comme deux gosses qui venaient de faire un sale coup. En quelques secondes, on ne voyait plus le petit, littéralement entouré par 4 hommes derrière lui, sans compter celui à qui il avait demandé sa bourse et son ami encore à moitié endormis sur la table.

" Il a du courage, ce petit."

A peine eut-il finit sa phrase qu'un des hommes derrière Dickon le prit par le haut de ses habits, et le lança à travers la salle, jusqu'au comptoir qui se trouvait à quelques pas de la table des deux fer-nés.

" Il avait du courage, ce petit."

Alors qu'il allait faire remarquer à son ami son incroyable compassion, les hommes de la table s'approchèrent de Dickon. Celui qui semblait être leur chef, et qu'Euron avait eu la bonne idée de viser comme victime du garçon, semblait bien décidé à apprendre les bonnes manières à celui-ci. Les choses semblèrent se compliquer, lorsque l'homme sorti une fine lame de son manteau, dans un sourire mesquin. A la lumière, le chef des bandits semblait plus effrayant. Un vieil homme d'une quarantaine d'année, aux dents jaunes et dont beaucoup manquaient. Ses longs cheveux gras et blond tombaient jusqu'à sa nuque.

" C'est finit pour toi, avorton. Tu t'es attaqué à plus fort que toi."

Quelque part, il se sentait presque coupable de ce qui allait se passer... Ce pauvre gamin plein d'étoile dans les yeux allait se faire éventrer dans la taverne semblerait-il la plus déplorable de Dorne. A vrai dire, si ça se produisait, ça ne bouleverserait pas la vie d'Euron. Il finirait certainement son verre en attendant ses hommes, puis serait parti comme prévu loin de Westeros pour explorer le monde, piller, et vivre comme un fer-né. Mais il y avait quelque chose d'intriguant chez ce gamin intrépide. Il n'avait pas froid aux yeux, était courageux, et avait déjà à son âge des prédispositions pour le mauvais côté de la loi. Finalement, il ressemblait à Euron lorsqu'il avait son âge. A la différence qu'il avait sûrement vu bien trop de lord et de gens nobles. Il n'avait pas connaissance de la dureté de la vie en dehors des châteaux. Ce pour lequel chaque fer-né était entrainé dès son plus jeune âge, et surtout ceux venant de maisons nobles. Euron oubliait d'ailleurs souvent qu'il portait le nom de la maison la plus prestigieuse des Iles de Fer, descendant direct du Roi gris. Ce qui faisait de lui un homme de la noblesse, alors qu'il n'en paraissait rien. Mais ce petit la, il y avait encore quelque chose à en tirer. Les nobles payent souvent énormément pour récupérer l'un des leurs. Si ce petit ne confirmait pas son penchant pour la piraterie, il pourrait toujours en tirer de quoi payer le ravitaillement. Avalant ce qui restait de son verre d'une traite, il se leva en direction du petit et de l'homme, jusqu'à arriver à leur niveau.

"Et bien mon ami, est-ce un adversaire à ta hauteur ? Oublies-ca, la prochaine tournée est pour moi."

Il était en train de tendre la main vers la bourse qu'il avait donné un peu plus tôt à Dickon, comme ci elle lui appartenait toujours, mais fut interrompu par la violence d'un coup de poing, qui l'envoya valser sur le comptoir. Visiblement, l'homme en avait maintenant contre lui. Euron aurait préféré que cela n'en arrive pas la. Pas qu'il redoutait une bagarre de bistrot, loin de la, mais il n'était pas utile d'attirer l'attention sur le frère du Lord Suzerain des Iles de Fer, en plein Lancehelion. S'il devait affronter la garde, il n'en sortirait pas vainqueur. Mais tout ça importait peu, car c'était avant que ce sac de vin dornien n'ose le toucher. Euron, un sourire au coin des lèvres, se remit sur ses pattes, chancelant un peu. Il essuya le sang qu'il avait sur la lèvre, et s’avança de nouveau vers le chef des bandits.

"Alors c'est ce que tu veux ? Que l'un de nous deux meure dans cette bicoque pourrit ? " Euron n'attendait pas de réponse. Son épée était bien rangé dans son fourreau. " Mais si tu veux te battre, ce sera sans ton arme. Je vais te rendre ce que tu m'as donné."

Déjà tout heureux d'avoir quelqu'un à tuer aujourd'hui, le chef des bandits remit son arme d'où il l'avait sorti quelques minutes plus tôt, non pas s'en regarder ses acolytes derrières qui riaient à coeur joie de la tournure des évènements. Il est vrai que Euron avait un certain charisme, qui n'était en rien du à sa carrure ou à sa stature. Le combat semblait donc gagné d'avance. Arborant toujours ce sourire carnassier qu'il avait eu un peu plus tôt avec l'enfant, il s’avança vers Euron, prêt à en découdre. Il lança son poing de toute ses forces vers le visage de l'oeil de choucas, qui esquiva d'un pas sur le coté, tout en sortant une dague de sa cotte de maille qu'il planta dans le cou du bandit. Celui-ci s'écroula un instant plus tôt, mort. Les hommes sans chef un peu plus loin avaient cessés de rire aussitôt. Aucun d'entre eux ne dit mots, alors qu'Euron les foudroyait du regard. Aucun ne s'exclama sur le manque d'honneur du fer-né, voir son inexistence. Dagon s'était levé au même moment, prêt à suivre son capitaine qui s'approchait déjà de la sortie, suivis par le jeune garçon.

Dehors, les rues semblaient maintenant plus bruyante que la taverne qu'ils venaient de quitter, désormais silencieuse comme une crypte. Il s’aperçut que le garçon l'avait suivis jusque la, certainement reconnaissant, ou quoi que ce soit d'autre... Euron envoya Dagon à la recherche de ses hommes, pour leur dire de le retrouver au navire. Il ne valait mieux pas rester plus longtemps ici.


"As-tu déjà vu un navire petit ? Un vrai navire ?"
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MessageSujet: Re: Far over the lands - Euron Far over the lands - Euron Icon_minitime05.05.13 15:03

La nuit était déjà tombée depuis longtemps sur Lancehélion. Les rues piaillaient encore de chansons paillardes et de guerres, comme si ces gens pouvaient sentir le changement dans l'air. Le vent soulevait des rafales de sable, éclaboussant le toit des maisons. Les feux et les chandelles vacillaient, manquant de s'éteindre à chaque bourrasque. Le ciel était noir, les nuages étouffaient la moindre lueur dans le ciel.
Penchée au dessus de son balcon, là-bas, au dessus de tout, Forrest, les yeux empli de haine et de souffrance, se laissait happer par la gueule béante du soir. Elle sentait son souffle putride et glacial le long de sa nuque. Ses cheveux détachés volaient autour d'elle comme un feu vivant, dévorant tout sur son passage. Les poins serrés, les ongles enfoncés dans la paume, elle dégageait vraiment quelque chose d'effrayant. Sa robe noire claquait derrière elle, ses bijoux d'argent se frappant entre eux, comme les chaines d'un condamné.

Mon fils... Où est mon fils ? Où pouvait-il se cacher ? Où pouvait-il être ? SEVEN HELLS !
Des lourdes larmes s'écrasèrent sur ses joues très blanches. Elles roulaient, sans conscience, loin de la véritable douleur qui régnait dans le coeur de Forrest. Dans un cri plein de rage, elle écrasa son poing sur le marbre, tandis qu'un torrent se déversait sur ses joues. Soudainement faible, elle se laisser glisser jusqu'au sol. Son dos affaissa, secoué de tremblements, tandis que de profonds sanglots la secouait. Un éclair déchira le ciel derrière elle, comme la lame d'une épée dans la chair tendre. Un bruit assourdissant l'accompagna, entrainant une vague de silence sur la ville. Et dans son sillage de colère, une pluie chaude et pleine de poussière s'abattit comme un déluge. D'abord quelques gouttes, puis une véritable avalanche. Sa tête dodelinait, tandis que de sa voix brisée, elle priait, secouant son corps d'avant en arrière.

Gentle Mother, strength women,
Help our daughters, through this fray.
Soothe the wrath and tame the fury,
Teach us all a kinder way...


Un nouvel éclair traversa le ciel mouvementé, éclairant la chambre d'une lumière vive. Elle aperçut alors, devant la porte, son beau-frère Myles Forrest. Ce dernier venait d'arriver à Lancéhelion, il y a seulement une heure. Comme il n'était pas très loin de la cité dornienne à ce moment là, il avait pu se précipiter dès que la nouvelle lui était parvenu. Myles était grand et fin. Il était aussi bel homme, avec des épaules larges. Beaucoup plus jeune que son frère aîné Dagos, le temps semblait cependant avoir fait son oeuvre sur ses cheveux. Mais son visage restait encore jeune et vif. Son armure noire comme les os d'un dragon, scintillait faiblement sous le feu des simples chandelles de la chambre.

- Myles, gémit elle, le visage soudainement éclairé d'un espoir.

Mais très vite, un désespoir profond la saisit quand elle se souvint de la raison de sa venue.

- Il a disparu Myles, mon fils...

De nouveaux sanglots la traversèrent. Et sans un mot, il alla vers elle. Avec une infinie douceur et malgré le peu de fluidité lui conférait son armure, il la releva doucement et la rentra à l'intérieur. Le feu qui animait sa chevelure semblait s'être éteint, tandis que des gouttes perlèrent puis tombèrent jusqu'au sol.

- Regarde toi Alceste, tu es trempée. Dans quel état tu es ? Tu es une Lady, comporte toi comme tel.

- Mais mon fils...

- Suffit ! coupa-t-il d'un ton sec et agacé, ce n'est pas en restant sous la pluie que ça le fera revenir ! Que vont penser de toi les domestiques ? Tu devrais être avec le mestre à l'heure qu'il est, fière et confiante, comme une véritable Lady. Tu devrais encourager les hommes qui sont à sa recherche. NON ! Ne pleure pas !

- Myles ! Je t'en supplie ! Dis moi qu'on va le retrouver ! Jure le moi Myles, jure le !

Il la prit soudainement par les épaules et droit dans les yeux, avec une lueur de tendre compassion, il murmura :

- Je te le jure Alceste.

Dans un gémissement, elle se glissa contre lui. Tendrement, il glissa ses doigts dans sa chevelure, posant sa joue sur le sommet de son crâne. Il la berça lentement, la serrant toujours un peu plus fort. Il ferma les yeux et se laissa envahir par le parfum épicé d'Alceste. Et il posa un baiser sur son front.
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Euron
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MessageSujet: Re: Far over the lands - Euron Far over the lands - Euron Icon_minitime08.05.13 19:00

" ... Et c'est donc comme ça que j'ai finis au lit avec sa sœur. Mais comment j'aurai pu le savoir, moi, qu'elle était mariée ? C'était quoi son nom... J'étais sur de lui avoir demandé... "

Alors que Euron continuer de chercher le nom de la femme en question, le fer-né et le petit avançaient dans les rues de Lancehelion, en direction du port. Il faisait encore chaud en cette fin d'après midi, et les rues étaient encore remplies, quand bien même le soleil commençait à se coucher. Euron avait bien vite oublié le petit incident à la taverne, et personne ne semblait s'en être encore plain. Du moins, il n'avait pas de garde à ses trousses, c'était déjà ça. Dickon avançait fièrement à côté de lui, écoutant avec intérêt les diverses histoires sordides et salaces qu'Euron prenait plaisir à lui raconter depuis leur départ. Mais pas choqué un instant, le petit écoutait avec intérêt les paroles du pirate, ses aventures bien différentes de celle que l'on entend dans les cours des châteaux. Euron et Dickon se réservaient le centre de l'allée, se forçant un chemin royal comme si toute la rue leur appartenait, et bousculant des épaules ceux qui n'avaient pas la réaction de laisser place. La présence du fer-né donnait au petit une sorte de courage, marchant la tête haute, ne craignant plus personne.

" Harra... ? Mira... ? Mmmh. Quelle importance ? Toujours est-il que son mari, l'ayant appris, l'a attachée sur les rochers à marais basse, en bas des falaises de Pyke. Je sais pas si tu peux imaginer ce que c'est de mourir si lentement, attendre des heures et des heures que l'eau monte, voyant sa vie s'abréger à chaque centi mètre que l'eau gagne... Puis tu avale la première gorgée, tu suffoques... Mais comme tu veux vivre, tu trouves la force de tirer la tête vers le haut, pour gagner quelques bouffés d'air en plus ! Et la prochaine vague arrive, et la suivante, et ça continue, jusqu'à ce que tu n'en aie plus la force. Ah, cette femme... "


Tout en se remémorant cette nuit de folie, Euron attrapa une pomme d'un étal devant lequel il était passé, et la croqua à pleine dent. Il en attrapa une autre, 2 mètres plus loin, qu'il lança à son protégé. On n'était loin des légendaires pillages de l'antique voie, mais il n'était pas encore arrivé le jour où Euron n'agirait pas comme s'il avait tout les droits. Et s'il pouvait inculquer à Dickon quelques valeurs sures, qui l’élèverait au dessus de la masse des petits seigneurs, il ne s'en priverait pas. Après tout, ce n'est pas parce que le petit était en réalité un otage que l'on ne pouvait pas se montrer amical et bienveillant. Qui sait, un jour peut être, recroiserait-il sa route, et Euron serait heureux de compter quelqu'un de si prometteur parmi ces alliés. Il se demanda d'ailleurs de quelle famille noble ce petit pouvait provenir. S'il se trouvait dans la capitale de Dorne, il y avait de grandes chances que ce soit une maison importante, qui payerait bien pour le revoir en vie.

Lorsque ils arrivèrent enfin au port, la nuit était déjà tombé. Seuls les nombreuses chandelles et lumières de la cité éclairaient encore les rues, et le port rayonnait logiquement de milles feux, pour que les navires en retard retrouvent facilement leur chemin. Euron et Dickon marchèrent le long des quais, durant quelques minutes, le temps de se rappeler où son navire se trouvait. Cela ne dura pas bien longtemps, les grandes voiles noires du Silence se démarquèrent vite du commun des navires qui étaient accostés. Des navires marchands, de transport... Le navire de Euron était d'un tout autre ordre. Il avait était créer pour la guerre, uniquement pour la guerre, et cela se voyait. Le petit resta silencieux devant la vierge de fer qui se trouvait à la proue du bateau. C'était un spectacle effrayant qui avait laissé de nombreuses personnes sans voie. Et un jour, elle deviendrait légendaire. La scène fut interrompu par le craquement d'un éclair, suivis quelques secondes plus tard par la pluie. Alors qu'il poussa Dickon à entrer en lui touchant l'épaule, il lui dis :


" Maudis pays... Un instant il fait chaud à s'en étouffer dans son armure, celui d'après une averse qui rendrait jaloux le Dieu-Noyé. "

Le port devint vite un endroit sombre et lugubre, la majorité des chandelles s'éteignant une à une sous la violence de la pluie. La lune éclairait cependant encore assez fort pour se voir. Le ravitaillement avait visiblement pris plus de temps que prévu. Ses hommes n'étaient pas encore rentrés, et les pirates qui étaient restés sur le navire étaient soit en train de cuver tout ce qu'ils avaient bu dans la journée, soit bien trop occupés dans les bras de femmes de joie qui avaient vite abordés le bateau à l'arrivée des fer-nés. Le temps trop violent finit de convaincre Euron qu'il ne pourrait pas partir avant le lendemain. Il posa son oeil sur Dickon, visiblement ébahi par tout ce qu'il avait pu voir aujourd'hui, et ce qui se trouvait devant ses yeux.

" Tu peux aller librement sur le navire. Mes hommes ne te feront pas de mal, la plupart sont trop saoul pour te remarquer. Et évites de parler à ceux qui ne le sont pas encore assez... Tu dormiras dans ma cabine, là-bas. La femme qui se trouve sur le lit est un cadeau pour la nuit. Tu es mon invité, mon seigneur... Demain, nous estimerons avec tes parents le prix qu'ils auraient donnés pour de telles services... "

Euron ne doutait pas qu'une foule de gens devaient être à la recherche de ce Dickon, et ils le trouveraient très vite. Les fer-nés ayant la réputation d'être souvent dans les mauvais coups, la présence de l'oeil de choucas ne resterait pas éternellement inaperçu. A vrai dire, il comptait la dessus. Chaque capitaine fer-né était roi sur son navire, il serait maitre de la situation, et peu importe l'issue des évènements, il n'aurait qu'à mettre les voiles pour ne plus jamais revenir. Mais qu'importe, la nuit venait de tomber, et l'ambiance sur le pont était à la fête. Euron se retourna, et laissant Dickon dans cet autre monde, alla vers ses hommes.
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MessageSujet: Re: Far over the lands - Euron Far over the lands - Euron Icon_minitime12.05.13 15:03

Myles Forrest enveloppa sa belle-soeur dans une couverture, lui sécha délicatement les cheveux, tandis qu'assise sur le lit, elle reniflait piteusement, les yeux rougis. Elle leva les yeux vers lui, et tendrement du bout des doigts, il caressa ses joues. Il déposa un nouveau baiser sur son front tendu, et dans un sourire, lui murmura :

- Et voilà.. Tu es splendide.

Elle esquissa un petit sourire, et retira doucement les mains posées sur son visage. Elle les garda entre les siennes, les yeux rivés dans le vide. C'est vrai Myles était quelqu'un tout à fait charmant et... et prévenant, tendre, à l'écoute, autoritaire parfois, doué à l'épée et à cheval. Il avait toujours été là pour là quand Dagos s'affaiblissait, quand il agonisait, quand il est mort. Il l'avait beaucoup aidé les premiers temps de son deuil, c'est lui qui s'est occupé du château, tandis qu'Alceste restait bloquée sur la seule chose qui lui restait : ces fils. Et aujourd'hui, sa famille se détruisait encore. La disparition de Dickon sonnait comme une nouvelle mort pour Alceste, Myles le savait pertinemment. Et il n'était pas prêt à voir à nouveau sa belle-soeur s'effondrer, ne devenir plus qu'une ombre, comme dix ans auparavant.

Malgré sa lourde armure, il s'assit à ses côtés, ses mains toujours dans les siennes. Il la rapprocha doucement, pour mieux profiter de son parfum et de sa présence à ses côtés. Il lui fredonna quelques paroles qu'il savait à peine, en espérant la bercer un peu. Puis doucement, quand il termina et retira ses mains, il déglutit péniblement, avant de dire, d'une voix un peu mal assurée.

- Tu sais Alceste si... si ça devait se savoir, je ...

- Je le sais Myles.

Elle avait dit ça sur un ton parfaitement calme, emprunt de tendresse. Elle lui sourit délicatement.

- Les gardes t'attendent. Tu devrais y aller, on pourrait se poser des questions.

- Tu as raison.

Il se leva, enfila ses gantelets, prit son heaume sous son bras et dans un bruit de ferraille s'apprêta à passer la porte.

- Myles ? Ramène mon fils, s'il te plait.

- Je te le promet.

Dans un dernier regard, il descendit avec précaution les escaliers en colimaçon, pour rejoindre la cour. Son cheval à la robe rousse était attelé dehors, tenu par la brise par son écuyer. Les gardes et les hommes Forrest attendaient déjà dehors, tandis qu'une faction était déjà partie en ville à la recherche de l'enfant. D'un geste souple, il monta sa monture, saisit les rênes et la talonna jusqu'à la sortie du château.

Les rues étaient désertes. Très peu de torches avaient survécus à l'averse, qui tombait. Dans un cliquetis de sabots et de gouttes sur leur armure, la troupe avançait sans un mot, surveillant chaque coin et recoin de la ville. C'est en arrivant près du port qu'une agitation les attira. Le bruit ambiant n'était pas du tout en raccord avec le silence de Lancéhelion. Suspectant quelque chose de louche, Myles et sa troupe se dirigèrent vers le navire aux voiles noires, oubliant le garçon un instant.

*

Assis près de cette... femme, il ne bougeait pas. Cette dernière le regardait avec un pointe de vulgarité et de je-m'en-foutisme. Dickon passa une main dans ses cheveux bruns, gêné. Il ne comprenait pas trop ce qu'Euron attendait de lui. Il se leva du lit, et commença à faire les cents pas. Le ciel était tellement sombre cette nuit là, que même les bougies arrivaient à peine à éclairer la pièce. Sous les lueurs vacillantes, quelques éléments du décor lui apparaissaient : Une table, une chaise, un lit, un paravent, des livres, une boussole... Il leva les yeux au dessus de lui, mais l'obscurité de la cabine l'empêcha d'y voir. Il sentit une vague de frisson envahir tout son corps, et là, il sembla comprendre où il était, ce qu'il faisait, ce qu'il avait fait. Sa mère, son frère.. Des pirates, une... femme nue ! Son petit sang noble commença à se glacer dans ses veines. Vivre dans la crasse, dans la pauvreté.. Et les maladies, et les accidents ! Et sa mère ! Il passa une nouvelle fois sa main dans ses cheveux, perdu tout d'un coup.
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