Enfant de fermiers du Val, Willem était un petit garçon espiègle et aventureux, bien qu’obéissant à la bienveillante autorité de ses parents dont il est le seul enfant ayant vécu. Son père, Howar, était un homme travailleur et sympathique, ainsi que bon père et bon mari. Hélas, sa mère, Marilla, décéda après un hiver plus rude que les autres ; Willem n’a alors que cinq ans. Il ne gardera que très peu de souvenirs concrets de sa mère, se satisfaisant des récits, parfois mélancoliques, que lui en faisait son père, même une fois que leur fils ait grandi.

Taillé par le dur labeur de ferme, Willem n’avait jamais été un homme violent ; il y eut bien quelques mauvaises fins de soirées autour de parties de cartes et de dés un peu trop arrosées mais, excepté quelques contusions et lèvres fendues, rien qui ne soit comparable à ce que la Rébellion allait apporter dans sa vie.
C’est un monde autrement plus rude et sanglant qui lui fut imposé tandis que tous les hommes aptes étaient appelés à combattre sous la bannière d’un des vassaux de Lord Jon Arryn. Mais manier l’épée face à un adversaire était bien différent que de manier la faux dans les champs, et Willem en fit la tragique expérience dès les premiers conflits ; son père mourut dès le mois suivant et lui-même manqua de périr tant de fois par la suite, alors qu’il perdait peu à peu le courage de se battre. Désespéré, mal entraîné aux armes comme il l’était, Willem participait à la violence avec le dernier des courages pour défendre le Val, si ce n’était sa vie.
Submergé de toutes parts lors de l’assaut de Pierremoûtier, qui fut connu ensuite comme la "Bataille des Cloches", il ne doit la vie qu’à la vaillance d’un écuyer du nom de Raymar Templeton.

La guerre dura encore de longs mois, mois pendant lesquels Templeton et Willem se lièrent d’une amitié solide ; l’écuyer lui enseigna même les armes et c’est grâce à cet apprentissage, donné avec patience et dignité, que Willem put survivre aux suites du conflit. Humblement reconnaissant, il accepta ensuite de suivre Templeton, lorsque celui-ci lui proposa de l’accompagner près de Goëville, où il avait été récompensé d’un modeste fief et d’un titre de chevalier pour sa bravoure ; son père mort, ses terres brûlées, rien ne retenait plus Willem dans la ferme familiale que des souvenirs devenus amers et pénibles.
Willem participa à la reconstruction du petit fort, ruiné par la guerre, qui dominait encore les terres dont avait été doté Templeton, et que celui-ci nomma Fort-Etoile. Il retrouva ensuite un semblant de vie paisible dans ce nouvel environnement avant d’endosser les responsabilités de la fonction de capitaine des gardes à laquelle l’assigna son ami et seigneur.

Revenu à des jours plus paisibles, Willem reprit pieds dans les plaisirs simples de la vie, renouant avec quelques anciennes habitudes telles que les parties de cartes et le réconfort chaleureux des courbes d’une femme qui avait su le séduire, même pour le seul temps d’une nuit. A l’opposé, son ami Raymar, lui, préparait son mariage avec la jeune Lydia Cirley.
Hélas, peu de temps après ces réjouissances, celle-ci mourut en couches, et l’enfant avec elle. La compassion de Willem à l’égard de son ami en fit un soutien sincère pour le chevalier, au plus fort de son chagrin. Cependant, il demeura à Fort-Etoile lorsque Templeton fut appelé par Lord Jon Arryn à Port-Réal, par la suite ; sa fonction de capitaine et la confiance placée en lui par son ami pour contribuer à la gestion du domaine, avec les autres serviteurs, nécessitaient sa présence, et Willem mit un point d’honneur à s’en montrer digne.

Willem ne revit alors Templeton qu’occasionnellement, pendant la douzaine d’années qui le gardèrent loin de son domaine, entre la capitale et Hautjardin, assurant en personne la sécurité de Fort-Etoile et de ses terres, jusqu’à ce que la rumeur de tensions et de secrets à la cour des Arryn lui parviennent à la table d’une taverne.
Craignant que de nouveaux conflits n’éclatent, il s’empressa alors de retrouver son seigneur pour se battre à ses côtés, si le pire devait arriver.

C'est un homme têtu, plein de courage et à la loyauté sans faille mais à qui l'impulsivité joue des tours. Toutefois, il ne favorise pas la violence. Et, bien que celle-ci ait été souvent mise sur sa route, il sait l’éviter… autant qu’il sait se battre.
Malgré une éducation plutôt limitée, son père a pris grand soin de lui inculquer de bonnes valeurs, notamment celle de l’honnêteté et le sens des responsabilités. Travailleur et assidu, il ne rechigne devant aucune tâche, de la plus simple à la plus complexe, et depuis sont élévation au rang de capitaine des gardes, il s’est même découvert de l’autorité et une pointe de charisme qui lui ont octroyé quelques facilités auprès de certaines femmes complaisantes. Cependant, il ne cherche pas encore à fonder une famille, bien que l’idée ne lui soit pas déplaisante.

Grand et largement bâti, le cheveu court, le visage carré et franc, son apparence reflète beaucoup de rigueur. En bonne compagnie, il s'éclaire soudain et à le rire facile.
Les batailles et son manque d’entrainement initial lui ont laissés quelques cicatrices plus ou moins disgracieuses que le temps a contribué à soigner. Rien qui n’ait sérieusement mis sa vie en danger, cependant. Il ne garde aucun handicap de cette période-là de sa vie que des mauvais souvenirs qu’il sait ignorer autour de quelques boissons et parties de cartes.
De bonne constitution générale, Willem est rarement souffrant et résiste bien au manque de sommeil, qu’il a d’ailleurs de léger. Il ne craint donc pas les réveils brutaux et se met rapidement en alerte.