Calme, patience et mesure. Tels étaient les qualités d'un chasseur, cachée dans un buisson Haelgara observait patiemment sa proie arriver. Son souffle était calme et régulier, en son fort intérieur il n'y nul précipitation ni inquiétude. Le cerf s'approcha lentement à portée de flèche, Haelgara le regarda arriver sans bouger, tel une pierre. Avec une lenteur délibérée elle sortit une flèche de son carquois qu'elle encocha avec une même lenteur. Le cerf releva la tête, Haelgara cessa tout mouvement, attentif à tout mouvement du cerf.

Le coup d'Etat d'Ashara remontait à quelques mois, Haelgara avait accepté sa proposition de travailler pour elle. Après avoir mûrement réfléchi la désormais ex-mercenaire en était venu à la conclusion qu'il était grand temps de se poser et que de toute façon Westeros n'était pour le moment pas propice au mercenariat. En plus Ashara était une bonne patronne, Haelgara avait donc décidé de lui faire serment de loyauté mais seulement sous certaines conditions. D'abord elle ne voulait plus se faire passer pour une camériste, c'était ennuyeux et elle ne pouvait pas supporter de mettre une robe. En échange d'une maison dans un coin reculé près d'une rivière, elle servait d'agent secret à la nouvelle Dame du Val ? Un compromis qui satisfaisait tout le monde, Ashara avait un espion et un futur réseau à la clé et Haelgara était libre et indépendante en dehors des missions que lui conférait sa patronne.  Le lieu choisi, la nouvelle espionne avait tout de suite commencé la construction de sa maison et s'était ensuite attelé à une chose qui lui manquait énormément depuis son arrivée à Westeros : une épée digne de ce nom. Cela lui avait pris plusieurs mois, elle y avait mais tout son talent et son savoir-faire pour faire une épée de qualité. Elle avait la chance d'avoir eu  par Ashara de l'acier d'excellente qualité qu'elle avait martelé et faconné avec amour et savor-faire, répétant des gestes que son père lui avait appris bien des années plus tôt.

Le cerf bougea à nouveau, la sauvageonne resta immobile. Haelgara avait appris à chasser avant même de savoir marcher voire même parler. Au-delà du mur la chasse était le principal moyen de survie aussi sa mère lui avait appris tout ce que devait savoir un bon chasseur. Elle avait appris à connaitre les plantes et les arbres, à différencier les animaux à leur traces de pas et à reconnaitre les signes de leur passage. Elle savait être aussi silencieuse et invisible qu'une ombre, une bon chasseur est aussi une personne de patience. En l’occurrence cela fait plusieurs heures qu'elle pistait ce cerf destiné à être son repas du soir, maintenant qu'elle le voyait elle attendait qu'il soit à portée de flèche, elle avait tout son temps. Elle commença à bander son arc en se relevant lentement quand une flèche siffla et se planta près du cerf qui cira de terreur et s'enfuit en courant. La sauvageonne jura et se mit debout, la colère était monté en un clin d'oeil. Des heures de psitage et d'attente réduit à néant par un mec même pas foutu de viser juste, voilà qui avait d'exaspérer la sauvageonne. La flèche partit dans la direction approximative du tir, elle en encocha tout de suite après et se prépara à tirer. . Elle cria alors sur un ton furieux :
- Qui est le con qu'a laissé échapper mon diner ?! Montrez-vous !

Je suis sûr que vous vous posez la question de ce que faisait Bard dans le Val, si loin de son Nord natal et de sa bien aimée tranquillité. Pour tout vous dire, ce n'est pas par choix, c'est son frère qui l'y a forcé, tout ça pour l'accompagner assister au mariage de l'oncle de sa femme, un seigneur qu'il n'a jamais rencontré, dont il n'a que très peu entendu parler et dont, il doit bien admettre ne pas nourrir un grand intérêt pour son troisième remariage. Eh bien que ce soit très mal vu, aussi bien par sa belle-sœur que par les autres membres de la famille de cette dernière, il fit en sorte de quitter discrètement ce bien triste spectacle, qui devait s'étendre sur plusieurs jours, pour aller chasser. Son frère essaya de l'en dissuader, mais il lui dit qu'il serait de retour à temps pour la cérémonie du coucher. Le voilà donc, arpentant les terres du Val à la recherche d'une proie digne de ce nom. J'ignore combien de temps il vagabonda dans ces bois et ses vallons, analysant les moindres traces qui auraient pu lui indiquer la présence d'une proie potentielle, parmi elles, il trouva une piste laissée par un cerf. La suite est assez simple à comprendre puisque, comme vous pouvez vous y attendre, il traqua cet animal sur plusieurs lieux et sur au moins quatre jours.

Le cerf était là, à quelques mètres à peine du chasseur, majestueux et fier, inconscient du danger qui planait sur lui. Bard se rapprocha prudemment pour éviter d'effrayer l'animal, le plus silencieusement possible il alla s'adosser à un arbre suffisamment large pour le cacher. Il tourna légèrement la tête en direction de l'animal pour voir s'il s'était fait repérer, visiblement non, la bête étend trop occupée à mâchonner la verdure qui lui servait de repas. Lentement, Bard tira une flèche de son carquois pour en armer son arc. Il tendit l'oreille pour savoir si sa proie était toujours là, au vu des bruits que faisait l'animal en mangeant, le doute n'était pas permis. L'archer commença à tendre la corde tout en sortant sa cachette. Alors qu'il finissait de tendre son arc, il prit une profonde inspiration, se mit en position, visa puis expira... Au moment où il laissa partir la flèche, le cerf tourna vivement la tête, apparemment apeuré par un bruit de craquements de branche provenant d'un buisson à quelques mètres. À en croire la façon dont il détala, la flèche qui frôla son coup l'inquiéta sans doute plus. Le Nordien fit la moue en voyant fuir son futur trophée, mais il fut rapidement ramené à la raison par les hurlements d'une personne qui fulminait contre la fuite du cerf et prétendez que la faute en revenait à bard.

Bard arma de nouveaux son arc puis sorti vivement de sa cachette, faisant face à son rival qui n'était autre qu'une femme. Tous deux restèrent immobiles, figer là à se tenir en joue l'un l'autre, analysant chacun les moindres gestes de l'adversaire. L'ambiance devient pesante, il n'y eut plus aucun bruit autour d'eux et les quelques secondes de silence semblèrent durer une éternité. Finalement, c'est Bard qui prit la parole.

-Votre dîner ? Faut pas vous gêner ! Je chasse cette bête depuis plus de quatre jours maintenant donc s'il y en un qui devrait se plaindre ici, c'est bien moi !

L'homme pencha légèrement la tête pour voir d'où était sortie la chasseuse, derrière elle se trouvait un buisson dont quelques branches avaient péri il y a longtemps. Il ne lui fallut pas longtemps pour comprendre qu'elle en avait fait craquer certaine en se cachant dedans, ce qui avait effrayé le cerf et qui fit rater sa flèche à l'archer. Tout en indiquant le buisson par un signe de la tête, il recommença à parler.

-Vous êtes sérieuse ? Cette votre faute si ce cerf à fichu le camp, vous avez fait craquer les branches de ce buisson à moitié crevé, s'il n'avait pas tourné la tête pour voir d'où venait le bruit ma flèche lui aurait transpercé gosier !

Il souffla un bon coup, détendit son arc en inspectant son opposante de la tête aux pieds, avant de détourner le regard et de partir dans la même direction que le cerf.

-Ce fumier doit déjà être au mur à l'heure qu'il est !

[Hrp] désoler pour le retard