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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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[Pyk] L'air du large...

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Victarion Greyjoy
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MessageSujet: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime19.08.13 11:32

An 298 - Lune 10 - Semaine 4 - Jour 3

L’horizon grisonnant s’estompait dans les ombres du crépuscule montant. Le Fer Vainqueur rentrait à Pyk repus de quelques richesses dérobées sur la côte ouestrienne entre Falaise et Drox. Victarion Greyjoy était satisfait de cette semaine en mer dont il revenait les cales chargées de récoltes et de bétail... Le blé et l’orge avaient poussé en abondance apparemment... Ces idiots des contrées vertes avaient finalement quelques qualités. Et celle de travailler pour lui et ses équipages était celle qui le satisfaisait le plus. Il avait payé le fer prix et fait goûter aux quelques fous qui avaient osé espérer contrarier sa razzia le prix de l’acier. Il passa machinalement la main sur l’un des pommeaux de ses lames jumelles... Une seiche aux tentacules avides étouffait l’extrémité de chacune d’elles. A l’image de ce qu’était sa vie et de ce qui guidait son existence...

Le soir assombrissait les vagues, tout autour du Fer Vainqueur et les lumières des fanaux de la rade de Pyk s’éveillaient à présent, signalant la position des quais d’amarrage dans le lointain, à l’aplomb des feux de la forteresse de son frère. Lord Balon était-il encore reclus dans sa tour ? De la lumière éclairait en tous cas l’une des fenêtres du Grand Donjon visible depuis le large. A cette heure où le jour s’éprend de la nuit et l’enlace pour la retenir sur lui, la forteresse Greyjoy prenait des reliefs inquiétants. Il ne restait plus qu’une heure environ de navigation avant de mettre pied à terre. Le Fer Vainqueur et les trois autres boutres commandés par Victarion, le Crépuscule Salé, le Noir Levant et le Poing d’Acier, devaient encore contourner une partie de l’île principale par sa face orientale pour rejoindre leur mouillage qui se trouvait à l’extrême opposée de la forteresse. Le vent d’est poussait dans le ciel de lourds nuages noirs.

Le Lord Capitaine de la Flotte de Fer descendit en cale afin de dispenser quelques recommandations à son cambusier. Il trouva ce dernier la tête dans le corsage d’une paysanne qu’ils avaient enlevée sur la côte de Drox, alors qu’elle tentait bêtement de sauver ses moutons... Son manque de cervelle était avantageusement compensé par une poitrine des plus généreuses et Victarion avait dû la faire mettre au fer et tenir à l’écart des bêtes afin que les matelots ne soient pas trop tentés d’aller lui rendre visite. Victarion n’avait que faire de la donzelle mais il ne tolérait pas que la navigation soit perturbée par de futiles velléités de fond de chausses ! Lui qui vivait avec la douleur de la perte de ses femmes et enfant encore chevillée au cœur, ne ressentait plus rien pour les plaisirs de la chair tant ils lui semblaient fades et sans saveur... Comme tout homme, il chevauchait bien régulièrement quelques bonnes femmes kidnappées lors de ses razzias, avant de les laisser à ses hommes, mais il n’était plus jamais parvenu à trouver un quelconque plaisir ce faisant. Il aimait posséder et satisfaire ses besoins hormonaux mais jamais ne sacrifiait à ceux-ci ses longs rendez-vous transcendants avec la mer, sa plus grande maîtresse.

– Dégage de là, Tod ! lui lança-t-il seulement alors que l’autre s’empressait d’obéir fébrilement... Tod « Gueule-en-Grouin » était un petit homme très massif au visage épais et au nez retroussé qui lui valait au moins autant son surnom que la propension qui était la sienne à fouailler dans tout ce qu’il approchait, que ce soit un sac de grain ou un décolleté de femme. C’était un combattant redoutable et un bon et brave matelot qui faisait si bel ouvrage de ses tendances reluqueuses et curieuses que Victarion l’avait tout naturellement nommé au poste de cambusier du Fer Vainqueur. Il avait la charge de la maintenance des vivres, de l'eau, des armes, du bois à brûler et tous les autres matériaux dont avaient besoin les équipages du Lord Capitaine lorsqu'ils naviguaient. Infiniment méticuleux et doté d’un sens de l'organisation qui frôlait l’obsession, c'était aussi à lui de tenir l'inventaire des réserves et d'informer le Lord Capitaine des risques de pénurie. Soulageant par ce biais une grande partie de ses tendances fouineuses, c’était également lui qui traquait les parasites tels que les rats qui cherchent souvent à s'offrir une petite virée en mer...
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

Copyright : Echo des Plaines & tumblr
Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 380
à Westeros depuis : 09/05/2013
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime22.08.13 21:03

Euron était rentré avec un plan diabolique pour prendre le pouvoir sur les Îles de Fer et leur redonner leur gloire d’antan dont il n’avait touché mot à personne excepté Meridion et la blonde Sirène Sanglante. Son nom et surtout son surnom et son navire commençaient à avoir leur petite renommée dans les îles de Fer et au delà, là où elle avait déjà fait pas mal de dégâts. La nouvelle du retour du traître devait avoir fait le tour de Pyk depuis les quelques heures qu’il était là et discutait avec son fils et son ex essayant de savoir du premier sur qui il pouvait compter et d’engager la seconde dans sa bataille. Mais Balon n’avait toujours pas fait le déplacement et maintenant que le soleil était couché au large dans la fougue salée des eaux grises de l’océan sans fin, on voyait en haut de la tour une faible lueur s’échapper de ses appartements. Peut-être préférait-il ignorer la venue de son frère exilé pour en pas avoir à le tuer tout de suite, ou à le pardonner en public. C’était en tout cas ce que se disait Glenhild qui, à bord du Silence, essayait de tirer les vers du nez à l’œil de choucas qui refusait de lui expliquer les détails de sa stratégie avant qu’elle lui air donné une réponse. Réponse qu’elle refusait évidemment de lui donner avant qu’il ne lui ait tout expliqué et qu’elle ait jugé si la tactique était viable. Un dialogue de sourd s’était donc engagé depuis quelques minutes après qu’ils aient bu quelques verres discutant de leurs dernières aventures et de leur passion pour la mer, les razzias, ainsi que de leur désir ardent de redevenir des Fer-Nés craints et puissants. Soudainement, la jeune Bonfrère se leva et frappa du poing sur la table faisant valdinguer choppes et carafe.

« Euron ! Tu me fais perdre mon temps en tergiversations inutiles ! Tu sais que je ne m’associerais pas à toi tant que je n’en saurais pas plus sur la manière dont tu comptes opérer ! Les belles paroles n’ont aucune prise sur moi et les Fer-Nés ont déjà assez entendus de promesses non tenues ! Parles ou je m’en vais ! »

L’œil de choucas leva les yeux sur elle et compris rapidement qu’elle était excédée et ferait ce qu’elle disait s’il ne trouvait pas de quoi la retenir. Il baissa les yeux et soupira avant de répondre en plantant son regard unique sur elle. Cela l’avait toujours troublée, mais elle n’en laissa rien paraître, bien trop fière pour se laisser asservir par qui que se soit, même le fameux capitaine rebelle.

« Je ne peux rien te dire pour le moment. »

Glenhild se tourna et se dirigea vers la porte de la cabine.

« Attends ! »

Elle s’arrêta sans se retourner et regarda le sol en serrant les poings et en comptant les secondes qui s’égrainaient avant de qu’elle se décide à partir pour de bon. Car oui, au fond elle avait véritablement envie de faire la guerre qu’elle n’avait pas pu faire la dernière fois, enfermée qu’elle était dans les Geôles de Cormartel. Même si elle y serait probablement restée, elle regrettait toujours de ne pas y avoir participé, tout en se disant que c’était tout de même une folie et qu’il faudrait un bien meilleur plan pour rendre aux îliens leurs richesses d’avant la conquête.

« Je compte m’associer au futur dirigeant des Sept Couronnes et lui demander des terres en échange de mon soutient et de mes bateaux. »

Elle se retourna, interloquée. De quel futur roi pouvait-il bien parler ? Certainement pas le Prince Joffrey. Et puis comment comptait-il se débarrasser du Suzerain actuel ? elle fronça les sourcils.

« Tu sais que certains des enfants du Roi fou ont survécu, et ils cherchent à recouvrer leur trône. Pour cela ils auront besoin de bateaux, d’une armée, de soutiens, et ils n’en ont que peu dans les contrées vertes et sur Essos. L’Orage leur est perdu d’avance, Le Nord, l’Ouest et le Conflans tout autant. J’ai appris de nombreuses choses pendant mes voyages et je pense qu’il est possible dans cette guerre qui se profilera bientôt, de tirer notre épingle du jeu. Mais avec Balon à la tête des Îles de Fer, nous n’arriverons à rien, c’est pourquoi cela dit rester secret tant qu’il est en vie. Ce fou refuse toute diplomatie et préfère se cantonner à l’Antique Voie telle qu’il la comprend, à savoir comme un sacerdoce qui nous tuera tous d’une manière ou d’une autre et plus probablement de faim que par l’acier. »

Glenhild hocha la tête.

- Tu comptes tuer ton frère et Suzerain ? »
- Cela te pose un problème ? »
- Si c'est la seule solution... mais je n'aime pas ça, je ne peux pas cautionner une telle entreprise en m’alliant à toi à la vue de tous ds à présent. Mais je te soutiens, car si ce que tu dis est vrai, et si nous parvenons à en convaincre celui dont tu parles, je pense que c’est la meilleure solution qui s’offre à nous depuis bien des années. Cela fait trop longtemps que nous sommes asservis et assujettis aux Sept Couronnes sans pouvoir piller leurs cotes de manière trop visible, cantonné à pirater dans le détroit et à razzier les cotes pauvres d’Essos en évitant soigneusement les cités libres. Mon épée et mon boutre sont à toi si tu parviens à rallier ce roi que tu penses capable de remonter sur le trône, mais ne t’attends pas à avoir la flotte de mon père avant que ne se dessine la véritable bataille. En attendant, dis-moi quoi faire et je t’aiderais… »
- Nous avons besoin de plus de soutiens et d’hommes, débrouilles toi pour recruter des mercenaires dans les Cités Libres, nous n’avons pas d’argent à leur donner, seulement ce qu’ils gagneront sur le champ de bataille et ce qu’ils pourront négocier avec la nouvelle couronne, tout comme nous. »
- Le Fer-Prix… Mais il faut réparer la Sirène de Fer, je ne peux pas prendre la mer avec un boutre dans cet état. »
- Je connais quelques bons caréneurs, je te les enverrais sur Grand Wyk dès que possible, en attendant, vas donc rendre visite à ta famille, tu y seras plus en sécurité qu’ici avec moi. Je ne veux pas que tu te mêles à mes querelles familiales, c’est à moi de régler ça. Occupes toi de nous apporter les forces nécessaires pour gagner, je m’occupe de Balon. Tu partiras pour les Cités Libres dès que possible, ne t'attarde pas ici... »


Glenhild hocha la tête et quitta la cabine. Mais alors qu’elle était sur le pont et jetait un regard plein d’amour et d’orgueil à l’océan elle aperçût le Fer Vainqueur, boutre fameux du non moins fameux Victarion Greyjoy. Le frère bafoué. Cela ne présageait rien de bon. Elle siffla pour donner l’alarme et fila avant de savoir ce que ferait Euron, mais sachant qu’il serait de toute façon rapidement prévenu par ses hommes qui eux aussi avaient vus ce qui se profilait à l’horizon. Elle retourna vers son propre navire, se doutant bien que, à la distance, maintenant faible, où ils étaient, l’équipage avait dû apercevoir le Silence et même elle dessus reconnaissable entre tous avec ces longs cheveux d’un blond argenté et ses tresses qui voletaient dans le vent.

Dans le port, elle aperçut son mousse et le choppa par le colbac avant de murmurer entre ces dents. « Tu as appelé les hommes ? » Le garçon fit oui de la tête et elle put se rendre compte que certains des membres d’équipages de la Sirène de Fer étaient déjà là. Euron lui avait dit de ne pas s’en mêler, mais elle était là, elle ne pouvait pas assister à ça sans rien faire et fuir devant le combat. Non elle ne pouvait pas. Et ce malgré le risque. Car l’équipage du Silence et le sien ne faisaient pas le poids contre quatre boutre, même si le Silence était plus gros et surtout après ce que la Sirène de Fer venait de subir. Elle serra les dents et fit une grimace, sachant parfaitement ce qui l’attendais : la mort. Voulait-elle mêler tous les Bonfrères et leurs marins à cela ? « Va me chercher les retardataires, dis leurs de se grouiller. » Elle courut jusqu’à son boutre et sauta dessus d’un mouvement lest et tout en enfilant son armure elle dit :

« Guerriers de la Sirène de Fer ! Choisissez votre camp ! Moi j’ai choisi le mien ! Si Victarion s’avise d’attaquer le Silence, je me porterais au secours d’Euron. Mais je comprendrais que vous ne vouliez pas trahir votre suzerain au profit de votre capitaine dans le port de Pyk ! Si tel est le cas, descendez de ce bateau et n’y remettez plus jamais les pieds, vous n’êtes plus mes frères. Néanmoins, je comprends et je vous pardonne. »

Tenant son épée, ses hachettes à la ceinture et sa dague cachée dans sa botte, elle attendit, assise sur le bastingage, que le Fer Vainqueur et les quatre autres boutres de la flotte de Victarion accostent. Elle aperçut le glorieux capitaine et se demanda comment Balon pouvait être si laid et dépourvu de charisme alors que ses deux cadets semblaient, l’un comme l’autre avoir été forgé dans l’acier le plus dur. Le Sire de Pyk ne devait pas assez arpenter les ponts des navires et voguer sur les flots… Peut-être méritait-il de mourir après tout.

Quand tous les hommes furent au courant, car le message était passé et avait été transmis au fur et à mesure des arrivées hâtives, certains partirent, mais contre toute attente la plupart restèrent. Certains pour s’offrir un peu de sang, d’autre par loyauté envers Glenhild d’autres encore par amour pour elle et ses proches pour essayer de la raisonner.

- Glenhild, je sais que tu apprécie Euron et sa vision des choses, mais tout de même c’est de la folie. Quatre contre deux ! Et en effectif réduit. Et en plus on est sur Pyk, Si bataille il y a, les guerriers de toute l’île viendront aider Vic.
- Et alors ? Je ne crains pas la mort par l’acier quand je razzie ou que je pirate, pourquoi la craindrais-je soudain maintenant alors qu’il s’agit de me battre pour mes convictions ?!
- C’est pour l’œil de Choucas que tu vas mourir ! Pour celui qui a baisé la femme sel de son propre frère ! Pas pour tes convictions ! Tu dois vivre pour les faire entendre, je t’en supplie, laisse les se débrouiller avec cette histoire, il ne s’agit pas de la grandeur Fer-Né ou de quoi que se soit de bon, il s’agit de trahison, d’amour et de tromperie !
- Beron ! Si tu ne veux ne pas te battre contre Victarion, tu peux partir ! Je te l’ai déjà dis. Tu trouveras facilement une place ailleurs et je ne t’en voudrais pas !
-  Ton père me tuerait si je te laissais faire une telle chose sans chercher à te protéger contre Vic et contre toi-même…
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime08.09.13 15:47

Spoiler:


Le Fer Vainqueur avait depuis longtemps abaissé sa voile principale pour diminuer l’allure à l’approche de l’île principale lorsque furent visibles les rades d’amarrage de Pyk.

Toujours retenu en cale par Tod et la paysanne capturée sur la côte de Drox, Victarion ne pouvait voir ce qui, là-haut sur le pont, faisait courir un vent de crainte et de surprise mêlées au sein d’une grande moitié de l’équipage.

Tod Gueule-en-Grouin rassemblait encore ses chausses délassées lorsque le Lord Capitaine de la Flotte de Fer empoigna la jeune femme bêtasse pour la fourrer encore plus profondément vers le fond des cales, loin des escaliers qui y descendaient depuis le pont. La donzelle avait couiné lorsqu’il l’avait attrapée par les cheveux pour la traîner jusqu’au milieu des moutons et chèvres qu’ils s’étaient octroyés dans les pâtures côtières des Terres de l’Ouest. Là, perdue et isolée au milieu des ovidés en tous genres, elle laissa échapper des sanglots agaçants qui donnèrent au Greyjoy une furieuse envie de la gifler sur le champ. Mais là-haut, dégringolant depuis le pont principal du Fer Vainqueur, un cri d’alerte stoppa net sa main.

– Capitaine ! Capitaine ! glapissait une voix suraiguë que Victarion identifia rapidement comme étant celle d’un jeune Rolf. – Et bien qu’attends-tu, petit con ! Vas donc le chercher au lieu de couiner comme une fillette ! gronda une voix rauque et sans fantaisie… Le bruit d’une cavalcade empressée rapprocha les bruits de pas de la porte d’débouchant sur l’escalier au bas duquel se trouvait déjà le Greyjoy. La porte s’ouvrir sur la face rouge et suante d’un Rolf, tout emperlé de sueur par sa folle course empressée.

Rolf Forgefer était un jeune matelot plein d’avenir, tout juste promu, mais qui frimait déjà devant les jeunes mousses de Pyk du haut de son petit rang supérieur récemment acquis. Il était bien charpenté, pour un adolescent de son âge et pour un gars à la voix si fluette qu’elle détonnait très étrangement par rapport à son physique massif. Il se targuait souvent d’être redoutable à la hache et au coutelas mais, bien que ses exploits prétendus au « Danse du doigt »  fussent aussi nombreux qu’invérifiables, il ne poussait toutefois pas l’audace jusqu’à prouver par les faits tout ce qu’il avançait. Les nombreux et redoutables guerriers de l’équipage expérimenté du Fer Vainqueur  n’étaient pas dupes, mais souriaient toujours bravement à l’entendre se targuer de tout un tas de choses aussi invraisemblables que nombreuses…
Dans le fond, c’était un brave garçon dont le physique déjà imposant pour son âge laissait supposer qu’il serait un jour suffisamment costaud pour botter le cul de la plupart des gars de Pyk et c’était pour cela autant que par l’espèce d’affection presque paternelle que Victarion avait pour lui, que chacun se gardait bien d’emmerder le jeune Rolf.

Le visage sévère de Victarion accueillit son jeune protégé. – Eh bien ! Pourquoi cries-tu comme ça !? Qu’y a-t-il donc ? A voir le visage blême du jeune Forgefer, Victarion le railla sans pitié. – A ta tête on croirait que Pyk a été emportée par le Dieu des Tornades ! Ah, ah ! Le rire rugueux du Lord Capitaine de la Flotte de Fer eut le mérite de dérider légèrement le visage anxieux de Rolf qui se reprit. – Là-bas ! Contre la rade... Contre la rade ! – Et bien quoi !? Parle ! Tu m’agaces ! Le regard du Forgefer se déroba pour ne pas risquer les éclairs que lanceraient les yeux gris de Victarion lorsqu’il lui apprendrait la nouvelle. – Euron ! C’est l’œil-de-Choucas ! Il... Il est là ! Il est rentré !

Le visage du Greyjoy s’assombrit alors que résonnait encore en lui l’écho du nom tant haï. Il bouscula violemment Rolf contre la porte et se rua dans l’escalier qui menait au pont.


◊     ◊

Le Fer Vainqueur  n’était toujours pas amarré contre le quai que déjà Victarion sautait au bas du boutre et tirait une lame avide du sang de ce frère qu’il avait eu jadis et qu’il avait renié pour la traîtrise dont il avait fait preuve envers lui.

Certains de ses hommes avaient bien tenté de le raisonner, sûr du massacre vers lequel les entraînait leur Lord Capitaine mais... mais tous savaient ce qu’il en était ! Tous savaient avec quelle rage Victarion avait regardé partir son frère perdu en exil sur ordre de leur frère alors qu’il ne vivait, depuis la trahison, que pour lui ouvrir le ventre et se faire un collier de ses tripes viciées !

« Attendez Capitaine ! N’y allez pas seul ! » , aurait-il entendu brailler s’il avait pu... Mais la rage l’avait enfermé dans un océan noir de haine et de rancœur qui le submergeait à présent, le rendant sourd aux conseils et aveugle à toute chose...

Il n’avait pas vu que non loin de là, dressée telle une figure de proue sur la défensive, se tenait une grande capitaine blonde qu’il n’avait jamais vu mais dont il avait un peu entendu parler... La Sirène Sanglante  et ses hommes attendaient la venue du taureau qui fonçait vers eux, tête baissé et épée au poing !

Seul le Fer Vainqueur avait déjà accosté. Mais les trois autres boutres arriveraient bientôt. Et déjà les hommes de Victarion Greyjoy sautaient à sa suite sur le quai, aiguisant leurs lames et leurs haches, affûtant leur agressivité pour le combat à venir et suivant leur Lord Capitaine vers la lutte fratricide dans laquelle il les entraînait tous !

Parvenu au pied du Silence  qui tanguait lentement, encore insouciant face à l’imminence de la violence à venir, le Lord Capitaine de la Flotte de Fer hurla sa haine pour son frère en guise de mise en garde amère.

– Euron ! Sale de chien ! Descends de ton boutre et viens que je te partage la gueule un peu plus ! Descends de là, traître que tu es ! Descends où je viens te chercher et je coule ton navire de félon !
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
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Glenhild Bonfrère
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime08.09.13 23:35

Glenhild grognait, toujours assise sur le bastingage pendant que ses hommes essayaient d’avancer tous les arguments possible pour la faire changer d’avis : faire la fête, aller voir son père pour le rassurer sur leur sorts, chercher des caréneurs pour réparer la Sirène de Fer. Ils commençaient à être à court et se regardaient, pas rassurés, en haussant les épaules et en murmurant des idées pour la détourner de ce combat perdu d’avance. Mais ils savaient déjà qu’elle était têtue comme une mule et vu la tête qu’elle faisait, il serait impossible de la raisonner. Son regard de tueuse, déjà, était apparut sur son visage glaciale, lorsqu’elle se leva enfin pendant que le Fer Vainqueur approchait du quai.

Comme il fallait s’en douter, Victarion ne prit même pas le temps d’attendre que son bateau soit amarré pour se diriger vers le Silence, épée au clair. Mais tant qu’il était seul, Glenhild n’avait pas à intervenir, néanmoins, elle sauta elle aussi de son boutre pour se diriger doucement vers le Silence. Objectif : essayer de calmer le jeu, qu’un frère ne tue pas son propre frère, c’était… vraiment moche. Même si elle comprenait très bien la haine du Capitaine de la Flotte de fer envers la traîtrise d’Euron. Même si pour cela, effectivement, il méritait de mourir. Elle n’avait pas de femme sel, elle n’avait même jamais aimé, mais elle savait ce qu’était de défendre son honneur et de se venger. Elle savait qu’elle ne tolérerait pas une telle trahison et qu’elle avait déjà tué pour moins que ça, mais jamais quelqu’un de sa famille, enfin, en tout cas pas si proche qu’une sœur ou un frère.

Elle était seule, tous ses hommes la regardaient en secouant la tête en signe de désapprobation, certains regardaient le puissant Capitaine avec angoisse en se demandant s’il allait la tuer. Ils étaient prêts à intervenir si nécessaire, mais ils ne pouvaient pas se mouiller avant que le premier sang ne soit versé, ils préféraient la laisser faire que venir en force alors que Victarion était seul. Mais problème, elle se trouva bientôt entre le Capitaine de la Flotte de Fer et ses hommes. Oh elle les vit entendus sauter sur le quai dans son dos et s’approcher, mais elle n’avait pas cillé et ne s’était pas retournée, pas même un instant. Les hommes de la blonde sautèrent en bas de la Sirène de Fer et se placèrent face aux hommes du Fer Vainqueur pour la protéger, haches et épées au poing. Ils étaient prêts à en découdre pour elle, toujours, mais là, ils n’avaient pas véritablement envie de se faire massacrer pour les conneries d’Euron. Ils se contentèrent donc de faire barrage sans agressivité. Beron était à coté de Glenhild mais dans l’autre sens et il lui demanda une dernière fois :

« Tu es sûre de vouloir faire ça ? »

La jeune femme jeta un coup d’œil à son second et lui sourit avec affection avant de fixer de nouveau son regard sur Victarion dont elle craignait une attaque.

« Moi oui… je vais essayer de les calmer, et si j’échoue, hé bien… il y a de grandes chances pour que j’y passe. Mais vous non, je ne veux pas que vous payiez pour mes coucheries, et encore moins pour celles d’Euron. » Elle ordonna alors d’une voix forte, sans se retourner. « Partez ! Tous. Laissez nous ! »

Beron fronça les sourcils et fit signe à l’équipage de remonter sur le boutre ou de partir de l’autre coté, tous s’exécutèrent, mais lui il resta là, il ne pouvait pas la laisser seule, pas plus que sa sœur et son petit frère qui étaient restés aussi.

- Je ne partirais pas, Glen. »
- Mon non plus ! »

Glenhild était contente que Beron soit resté, mais elle ne voulait pas le voir mort, elle voulait lui léguer la Sirène de Fer, il était hors de questions qu’il y reste. Quand à son petit frère dont elle venait de reconnaître la voix, il était trop jeune pour mourir pour une connerie pareille. Et elle fronça les sourcils brusquement en l’entendant. Elle prit son épée dans la main gauche, pointe en arrière et se retourna vers son second avant de dire, d’une voix fort et ne souffrant pas la contradiction, mais très calme néanmoins.

« Beron, tu t’en vas. Et tu emmène nos deux couillons trop bêtes pour se rendre compte qu’ils ne font pas le poids. C’est un ordre ! »

Gran protesta quelques secondes avant de croiser le regard de sa sœur aînée et capitaine et Gwin était déjà partie. Beron passa son bras énorme atour des épaules de l’adolescent et tourna les talons, en partant, il jeta un regard à Vic, un regard qui voulait dire : si tu lui fais le moindre mal, je te tuerais, tôt ou tard j’aurais ta peau et te tuer sera mon seul et unique objectif.

La guerrière reprit son épée dans la bonne main et se tourna de nouveau vers Vic, mais sur le Silence, le branle-bas de combat avait sonné et les guerriers s’activaient pour protéger leur capitaine. Mais bientôt l’Œil de choucas apparut plus haut sur la proue de son navire. Sans remarquer que son amie et alliée était là elle aussi, il posa le regard sur son frère et dit :

- Victarion ! Je vois que tu n’as rien perdu de ta verve pendant mon exil. Allons mon frère, c’est du passé tout ça, si tu veux je peux même te proposer de quoi remplacer ta femme sel, j’ai quelques pucelles que je me réservais dans mes caves, mais je peux t’en donner si tu décides de me laisser mettre le pied à terre sans me trucider. J’aimerais assez parler à Balon avant que tu ne me coupes en deux. »
- Euron ! Barres toi putain, fais pas le con ! Arrêtez tous les deux ! »
- Glenhild ? Je t’avais dit de partir, de pas te mêler de ça ! Qu’est que tu fous là ?! »
- Je suis là, c’est comme ça. Et je t’emmerde Euron ! T’as pas plus le droit d'me donner des ordres que mon père ou Balon ou qui que se soit. Tu devrais le savoir depuis le temps qu’on se connaît. »

Il ne répliqua pas, il aurait dû le savoir effectivement, têtue comme une mule ! Il descendit alors doucement pour épargner la blonde et attirer l’attention de son frère sur lui. Mais la guerrière ne l’entendait pas de cette oreille. Son épée en main, pointe vers le bas, elle se souvenait des mots de son second et ami et elle ne pouvait que prendre conscience qu’il avait raison. Se battre, oui, mais pourquoi ? Non, si elle se battait, ça n’était pas pour Euron, mais plutôt pour Victarion qu’elle avait toujours admiré, mais de très loin jusqu’ici. Il ne devait pas aller contre la volonté de son frère ainé, Balon, qui avait voulut l’exil, il ne devait pas prendre de décision hâtive dont il risquait de payer le prix, et surtout il ne devait pas tuer son frère.

« Victarion Greyjoy ! » Hurla-t-elle d’une voix assurée. « Où vas-tu donc ? Tuer ton frère ? Que dira le Dieu Noyé d’un fratricide quand tu le rejoindras pour festoyer au fond des océans avec lui ? Tu veux être maudit toi aussi ? Comme lui ? »

Beron Gwin et Gran étaient partis, incapable de regarder ça sans rien faire, le second avait préféré quitter les lieux que de désobéir à sa capitaine. Il s’agissait désormais d’éviter le bain de sang. Tous les hommes de la Sirène de Fer priaient en silence pour que ça ne soit pas la dernière folie de la Sirène Sanglante, si belle avec ces tresses qui volaient dans le vent, sa silhouette élancée et fière, sa démarche féline et assurée, et son regard sauvage dans un visage d’ange, planté sur un Greyjoy furieux.
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime11.09.13 14:42

La colère était profonde et sourde. Et Victarion Greyjoy, qui n’était pourtant pas homme à se laisser emporter bêtement par une impulsivité mal contrôlée avait cédé aux sirènes de la vengeance facile et violente. Il n’aurait jamais pu imaginer un seul instant que celui qui avait été son frère puisse être un imbécile. Il avait suffisamment souffert de devoir se rendre à l’évidence que c’était un traître, alors un traître stupide, voilà qui était bien éloigné de l’image qu’il avait toujours eu d’Euron ! Jusqu’à ce que celui-ci commette l’irréparable ! Depuis, il l’avait rayé de sa vie, reclus dans les limbes de souvenirs amers et profondément enfouis, et tenté de définitivement l’oublier afin de ne pas aller à l’encontre des injonctions de son Lord de frère, et éviter de parcourir les mers à sa recherche pour le tuer !

Victarion gardait encore en mémoire le très douloureux souvenir de la trahison de son frère et le goût âpre et piquant que celle-ci avait violemment déclenché en lui ! Victarion, comme tous les fer-nés, était un être gonflé d’orgueil et boursouflé d’un égo surdimensionné qui ne supportait pas la contrariété ou une quelconque opposition. Et tous ceux qui se mettaient entre lui et ses objectifs, ses envies ou ses possessions subissaient immanquablement les foudres du Lord Capitaine !
Et concernant son frère Euron plus que pour tout autre, il avait été pris d’une rage folle lorsqu’il avait appris que ce dernier l’avait trahi. Car, dans le fond, et bien qu’il avait été assez attaché à la femme-sel engrossée par son frère, ce n’était pas véritablement la perte de celle-ci qui l’avait mis en fureur, mais l’horrible sentiment de trahison qu’il avait ressenti en apprenant la nouvelle. D’ailleurs, il n’avait pas hésité un seul instant au moment de tuer celle qui avait partagé la couche de l’œil-de-Choucas ! Il l’avait retrouvée et l’avait tuée, voilà tout. Et c’était le même sort qu’il réservait à son frère ! Sauf que le Capitaine du Silence était responsable de sa traîtrise et de ses actes, bien plus que la pute qui lui avait servi de femme-sel ! Et le Choucas était celui qui avait tout déclenché ! Celui qui avait décidé de céder à ses pulsions au détriment de l’honneur ! Celui qui avait délibérément attiré sur lui l’envie de mise à mort pour une vulgaire histoire de sexe !

Et c’était cela que Victarion voulait sanctionner ! C’est pour cela qu’il voulait l’égorger ! C’est pour cela que… Rha ! Si son couard de frère qui leur servait à tous de Suzerain ne s’était pas pissé dessus en arguant du déplaisir du Dieu Noyé, Victarion aurait éventré ce traître d’Euron !

Victarion avait, à grande peine, fini par accepter de remplacer la mort d’Euron par l’exil de cet ex-frère mais il lui en avait coûté ! Et c’était uniquement par crainte et respect du Dieu Noyé qu’il avait finalement cédé aux injonctions de Balon !
Combien de fois avait-il regretté de s’être « couché » comme un pleutre ! Combien de nuits avait-il ensuite passé à errer entre insomnie et cauchemar à remâcher une vengeance désormais impossible !

Et voilà que, non content de sa trahison et de la fuite dans lequel il avait achevé d’enterrer les ultimes bribes de sa fierté, ce traître d’Euron revenait à Pyk, sans autorisation ni préavis, afin de lui offrir sur un plateau l’occasion rêvée d’une vengeance si souvent fantasmée ! Victarion remercia par devers lui le Dieu Noyé pour sa bonté ! *Te revoilà enfin !* avait-il soudain frémi, avide de vengeance et d’un exutoire tant souhaité !

Et c’est avec cette rage folle et intense, qui explosait en lui de plus en plus violente et avide, que le Greyjoy parvint, aveugle à toutes autres choses, au pied du Silence, nonchalamment amarré.  

Il n’avait même pas remarqué le boutre Bonfrère lui aussi amarré-là et abîmé par son dernier périple… Il n’avait nullement prêté attention à ses hommes qui se pressaient pour le voir, s’assemblaient de toutes parts dans son sillage, avides du sang qui coulerait bientôt du bout de sa lame… Il n’avait pas non plus remarqué cette grande blonde qui avait sauté de son boutre dans sa foulée et le suivait à présent jusqu’au Silence. Il n’avait rien vu, rien entendu, sinon l’appel de la mort qui le convoquait auprès de sa vengeance !

Il ne fallut guère attendre longtemps avant de voir apparaître le traître non loin de la proue de son navire, venir le lorgner de son œil unique et menteur. Les paroles d’Euron enfermèrent encore un peu plus Lord Capitaine de la Flotte de Fer dans son enveloppe de rancœur et de fiel. Il osait lui proposer quelques pucelles idiotes en échange de la femme-sel qu’il avait engrossée !? *Enfoiré !* ragea le Greyjoy qui fulminait toujours plus. Comment cet âne d’Euron pouvait-il oser lui proposer cela !? Le prenait-il pour un de ces oiseaux des îles, tout noirs et couverts de plumes, qui sautaient de femme en femme, dans les lointaines contrées vers lesquelles son exil l’avait été forcé de voguer !? Le prenait-il pour un de ces idiots des contrées vertes qui n’étaient même pas fichu de tenir leur queue sans un mestre pour leur expliquer comment faire !? *Je suis Victarion Greyjoy, sale traître ! Et je prends ce que je veux ! Pas ce qu’on me donne ! Et tu regretteras bientôt de l’avoir si vite oublié !*

Maîtrisant en hâte sa haine pour répondre instantanément, le Lord Capitaine vomit de nouvelles menaces.

– Ne te perds pas en paroles stupides, Euron ! Je ne suis pas un chien à qui l’on jette un os ! Je suis un Greyjoy et je paye le fer-prix pour ce que je convoite ! Et c’est ta vie que je veux et non le cul des putes que tu trimballes ! On ne me donne pas ! Je prends !

Lorsque l’œil-de-Choucas évoqua leur frère, Victarion ne put en écouter d’avantage…

– Laisse-donc Balon dans sa tour ! Qu’il y crève s’il le veut, cela m’est égal ! Je t’amènerai le voir lorsque ta langue et ta tête ne feront plus équipe pour jouer les vantardes !

Victarion était le Lord Capitaine de la Flotte de Fer. Il jouissait d’une aura et d’un respect que nul autre, sur Pyk, ne pouvait se vanter d’avoir ! Pas même Lord Balon, que beaucoup considéraient comme dépassé et repus par ses échecs ! Victarion n’avait pas pris la peine d’y réfléchir, aveuglé qu’il était par sa haine, mais si une rixe devait éclater ici et dans l’instant, les seuls qui ne se rangeraient pas de son côté auraient le bon sens de ne pas même prendre parti dans ce duel fratricide qui empestait le sang et la violence !

Etait-ce pour faire diversion ou pour une quelconque autre obscure raison, Euron s’adressa néanmoins à une femme, que Victarion n’avait pas encore remarquée, et dont il prit brusquement conscience de la présence quand le Choucas lui demanda de partir sans se mêler de ce qui allait bien finir par arriver.

*Glenhild !?* Le prénom prononcé par Euron lui rappelait vaguement quelque chose... Le Greyjoy se retourna.

Il ignorait qui était cette femme mais un éclair de lucidité déchira brusquement l’aveuglement de sa rage pour qu’il émette une ou deux conjectures à ce propos. *Glenhild… La Bonfrère !?* Il avait entendu parler d’une capitaine svelte et blonde, aux surprenants états de service et aux coups d’éclats nombreux et commentés ! *La Sirène Sanglante !* se remémora-t-il soudain... Il avait toujours été intrigué par l'histoire de cette femme capitaine de son propre navire... Et capitaine talentueuse et respectée, d’après ce qu’il avait entendu dire ! Pour autant, il n’avait jamais eu l’occasion de la croiser ! Ou peut-être l’avait-il croisée sans le savoir... En tous cas, il n’avait jamais posé sur elle son regard inquisiteur et sentencieux !

Face à lui, c’était bien elle qui semblait s’avancer. Ou au moins une femme correspondant trait pour trait à la description qu’on lui en avait faite ! Que venait-elle faire là, celle-ci !? De quoi se mêlait-elle ? Etait-elle si stupide qu’elle ne voyait pas que les deux hommes étaient sur le point d’en venir aux armes ? La grande blonde parvint jusqu’à lui épée à la main, et regard résolu. Le Greyjoy venait d’avoir la réponse à cette dernière question... Visiblement, elle voulait s’en mêler. Tant pis pour elle ! Il ne la connaissait pas mais ne s’embarrasserait pas de galanterie avec une drôlesse tenant épée et suffisamment stupide pour s’immiscer dans une rixe sur le point d’éclater et qui ne la concernait en rien...

« Victarion Greyjoy ! » Sa voix était forte et semblait vouloir faire montre de confiance en elle et d’assurance. Le Greyjoy la dévisagea de pied en cap, laissant traîner sur sa longue silhouette féline un regard aussi furieux qu’inattentif. « Où vas-tu donc ? Tuer ton frère ? Que dira le Dieu Noyé d’un fratricide quand tu le rejoindras pour festoyer au fond des océans avec lui ? Tu veux être maudit toi aussi ? Comme lui ? »

*Mais pour qui elle se prend, cette fillette !?* Le Greyjoy l’aurait baffée. Il esquissa un mouvement vers elle lorsque l’évocation du Dieu Noyé retint son impulsion. Victarion ne craignait rien ni personne ! Et personne sur terre ni sur mer ne pouvait songer s’opposer à lui sans qu’il ait envie de lui trouer la panse... Mais la seule chose que le Greyjoy avait toujours crainte et respectée était le Dieu Noyé. Le Lord Capitaine de la Flotte de Fer était un fervent pratiquant et un croyant scrupuleux qui ne manquait jamais d’honorer le Dieu des profondeurs à la moindre de ses campagnes maritimes ! Les sacrifices qu’il avait offerts à son Dieu étaient innombrables et les exigences qu’il avait envers lui-même pour ce qui concernait l’Antique Voie étaient des plus profondes.

*Ne mêle pas le Dieu Noyé à tout ça ma poulette !* l’avertit-il par devers lui. *Ou tu pourrais vite le regretter...* Des hommes de la Bonfrère s’étaient un instant rapprochés d’eux avant de reprendre leur distance, en hommes raisonnables qu’ils étaient. Ils observaient la scène, de loin, visiblement inquiets de voir leur Capitaine à présent prises en tenaille entre le Lord Capitaine de la Flotte de Fer et les hommes de celui-ci, qui l’avaient suivi, armes aux poings.

– Reste en dehors de ça, toi ! Tout ceci ne te concerne en rien ! la menaça-t-il en se rapprochant d’elle. La Bonfrère était très grande et élancée. Mais le Greyjoy était un homme titanesque qui la domina pourtant de plusieurs pouces lorsqu’il se retrouva soudain face à elle. Le regard métallique de Victarion dardait sur elle des éclats de férocité et de colère. D’un geste d’une rapidité stupéfiante pour un homme de son gabarit, le Greyjoy saisit la Bonfrère par le cou. Sa poigne était celle d’un homme surpuissant qui, une fois sa prise attrapée, ne la lâchait plus à moins de le décider lui-même. L’étau de ses doigts serrait la gorge de Glenhild avec tant de fermeté qu’elle eut sans doute le réflexe de porter les mains vers le bras au bout duquel il l’avait saisie, pour tenter de desserrer la prise... Le Greyjoy n’en sut rien car, déjà, il s’était retourné vers le Silence, toujours tenant la jeune femme à bout de bras. – Tu me donnes envie de vomir, Euron ! Un traître ! Un traître doublé d’un couard ! Voilà ce que tu es pour te terrer derrière une femme !

Il avait hurlé cela entièrement tourné vers celui qui avait jadis été son frère et qui se tenait toujours là-haut, hors de portée de Victarion tel un chat réfugié dans un arbre pour fuir le danger...

Son regard gris et glacé d’une colère sourde et froide se reporta sur la Bonfrère.
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

Copyright : Echo des Plaines & tumblr
Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 380
à Westeros depuis : 09/05/2013
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime12.09.13 3:28

Avec Euron qui faisait le malin et Victarion qui semblait bien décidé à obtenir la tête de son frère, Glenhild commençait à se dire que la mort de l’un ou de l’autre était inévitable… à moins que… A moins qu’un homme qui les ferait taire tous les deux de par son statut n’arrive. Balon Greyjoy, là était leur seul salut à tous, et surtout à elle qui se sentait désormais bien seule entre le Capitaine de la Flotte de Fer et ses hommes. Mais comment leur dire…

Vive et préparée à n’importe quoi, surtout à une réponse violente, Glenhild avait levé son épée et c’était mise en garde lorsque Victarion avait entamé son geste pour la frapper. Mais il s’était arrêté avant qu’elle n’ait besoin de le contrer, avec sa lame si possible, car il paressait évident à voir la carrure du Greyjoy que sa main ne suffirait pas. Il impressionnait la blonde à n’en pas douter, mais pour s’en douter il fallait la connaître et savoir que généralement, quand elle se battait avec un homme dont elle n’avait pas peur, elle était plutôt calme et moqueuse et n’évoquait que rarement le Dieu Noyé pour se protéger. Là, sa voix forte, le ton autoritaire, son réflexe aussi rapide que tendu et son attitude trahissait sa peur. Elle était folle, franchement téméraire, mais elle aurait préfère mourir autrement et pour autre chose surtout que les conneries d’Euron. Mais à part ces hommes, personne ne pouvait savoir qu’elle avait peur, car elle ne tremblait pas, ni ne reculait, et soutenait sans ciller le regard de l’homme qui approchait désormais.

Glenhild avec cette attaque brutale s’était néanmoins rendue compte d’une chose : quoi qu’elle décide, elle ne pouvait pas le tuer, et elle se refusait à même le blesser trop gravement. Elle s’était donc redressée et abaissa son arme pour se tenir bientôt face à lui. Peut-être au fond espérait-elle ainsi calmer le jeu, elle croyait qu’il avait enfin entendu raison et décidé de lui parler plutôt que de tuer son frère, en tout cas, elle ne pouvait ni prendre parti pour Euron en se battant contre Victarion ni l’inverse et le mieux était donc certainement d’éviter que le combat ne s’engage. Erreur ! Il était déjà trop tard pour désamorcer la bombe du retour du Silence ! Enfin face à faces, il était d’une demie tête plus grand qu’elle, mais ça n’était pas la première fois qu’elle devait affronter quelqu’un de plus grand ni même de plus puissants, la question n’était pas là. Elle en avait vaincu des plus impressionnants, généralement mois rapides et moins agiles qu’elle.

La blonde Capitaine regardait toujours son homologue oh combien glorieux dans les yeux pour essayer de lire son prochain mouvement. Elle continuait à se méfier. Elle respirait lentement pour garder l’esprit clair, mais elle avait peur, vraiment peur et ce pour la première fois de sa vie. Pas de mourir non, ça elle s’y était préparée toute sa vie, elle aurait dû mourir des centaines de fois, elle aimait se mettre en danger, l’adrénaline nourrissait sa fureur et son gout pour le sang. Elle avait peur qu’un de ses hommes saute à quai pour la défendre et se fasse tuer pour rien, elle avait peur parce qu’elle avait pris la mauvaise décision et que cela risquait de lui coûter bien plus que la vie. Elle avait peur parce qu’elle ne savait pas comment arrêter ça, ces deux hommes qui se haïssaient, et qui pourtant étaient tous deux des Fer-Nés et pire, des frères. Et Glenhild n’avait jamais eut à faire face à ce genre de situation, ça n’était pas elle qui empêchait les gens de se battre, bien au contraire, ça n’était pas elle qui ne trouvait pas de solution pour se sortir in-extremis de situations impossibles. Jamais elle n’avait été aussi impuissante, et elle détestait ça.

Mais l’instant d’après, alors qu’elle pensait être déjà dans la pire situation possible, elle sut que non, car Victarion la tenait fermement par le cou, l’empêchant par sa poigne puissante de respirer à son aise. Mais - et bien que son premier réflexe fut effectivement d’amener ses deux mains au bras du guerrier pour desserrer sa prise, lâchant son épée comme une idiote et essayant d’écarter les doigts sans y parvenir - Glenhild tait une guerrière aguerrie. Et très franchement, ça n’était pas la première fois qu’on essayant de l’intimider en l’étranglant. Généralement elle pouvait compter sur ses hommes pour tuer celui qui s’était cru malin en s’attaquant à elle, mais elle n’avait pas toujours eut besoin d’eux. Et là elle ne voulait pas qu’ils descendent pour l’aider, même si sur le pont de la Sirène Sanglant, ça semblait s’agiter dans cette voie. Ses pieds touchaient à peine le sol, mais son regard de tueuse était revenu après avoir laissé un instant la peur s’y lire. Son souffle était de nouveau calme pour que l’air qui arrivait encore à passer dans sa trachée soit source de raison et non de panique. Elle dégaina les deux hachettes qu’elle portait à la ceinture pendant que le Greyjoy parlait à son frère comme s’il avait au bout du bras une simple pucelle des contrées vertes. C’est bien mal me connaître connard ! Et quand il se retourna, elle eut juste le temps de lui entailler promptement le bras pour qu’il lâche prise sans pour autant lui trancher le poignet avec celle de gauche pendant qu’elle jetait l’autre sur Euron en hurlant avec difficulté.

« Barres toi ou je te tue de mes propres mains ! Enculé ! »

La Fer-Née s’accroupi, roula par terre sur la droite, récupéra son épée et se releva. L’Œil de Choucas eut un instant d’hésitation, mais il la connaissait assez pour savoir qu’elle ne plaisantait pas et qu’il était désormais seul contre tous ces gens, et pire, qu’il perdrait une alliée précieuse s’il s’entêtait à chercher Victarion. Quand à Balon, il ne semblait pas décidé à venir car depuis le temps, il savait certainement que ses deux frères étaient au port sur le point de se battre et il n’était toujours pas en chemin. A moins qu’il ne se presse pas du tout, souhaitant la mort d’Euron lui aussi, ce qui n’était pas bon, mais alors pas bon du tout pour la Bonfrère. Asha ? Nièce du Capitaine de la Flotte de Fer et amie de la Sirène Sanglante, elle serait tombée à pic, mais elle était en mer hélas. Car maintenant, il semblait clair que le combat allait s’engager, il ne pouvait en être autrement. D’ailleurs, les hommes de la Sirène de Fer le savaient eux aussi, et dès que ceux du Fer Vainqueur avaient fait mine d’approcher, ils avaient sauté à quai pour protéger leur capitaine. Le Bain de Sang devait donc avoir lieu ? POURQUOI ! Pour ce taré d’Euron ?! Qui en plus désormais levait l’encre pour essayer tant bien que mal d’éviter la catastrophe en se retirant de l’équation. Glenhild le haïssait plus que jamais pour avoir risqué ce retour idiot et pour ce qui allait advenir de son équipage à cause de lui. Mais elle était consciente que ça n’était pas en se jetant dans la mêlé qu’il réglerait le problème, alors quelque part elle était contente qu’il parte. Mais, alors qu’elle se tenait face à Victarion, prête à en découdre avec lui, elle entendait les premiers fracas des armes derrière elle et elle ne pouvait laisser faire cela. Elle jeta un regard brûlant de défi à son vis à vis et se retourna. Ose me frapper dans le dos enfoiré ! Elle frappa l’un de ses hommes sur la tête avec le plat de la hachette, assez fort pour qu’il cri, mais pas assez pour l’assommer et hurla :

« Je vous interdis de me protéger ! Remontez sur la Sirène de Fer immédiatement ou rendez vous utile en allant chercher Lord Balon. Si l’un d’entre vous tue un des guerriers du Fer Vainqueur, il sera banni de la Sirène ! Car sous mes ordres, un Fer-Né ne tue pas un autre Fer-Né sans raison. Si un homme doit mourir aujourd’hui c’est Euron, pas vous ! Fiers Marins, vous êtes et fiers vous devez vivre car le dieu Noyé vous aime tous et que ça n’est pas dans cette bataille que vous gagnerez votre place à sa table ! Ça n’est pas en tuant ceux qui ont été vos frères d’arme durant la rébellion que vous pourrez festoyer ! Ne voyez vous pas ? C’est le Dieu des tornades qui nous en envoyé ce traitre pour faire couler le sang des Iles de Fer. Si vous vous entretuez, il aura gagné ! Laissez vos capitaines régler ça entre eux ! »

Les hommes de la blonde baissèrent leurs armes et s’écartèrent, certains se dirigèrent vers la forteresse et d’autres remontrent sur le boutre. La plupart restèrent là, impuissant désormais, mais espérant de tout cœur qu’ils ne verraient pas leur amie mourir aujourd’hui. Evidemment le discours s’adressait aussi aux hommes du Fer Vainqueur essayant de leur faire entendre raison. Mais sans pour autant leur donner d’ordre, car c’était le Greyjoy leur unique capitaine et commandant, pas elle, elle en était bien consciente et d’autant plus qu’elle ne souffrirait pas qu’un autre qu’elle donne des ordres à ses guerriers. La Blonde avec ces tresses soulevées par le vent et son regard sauvage s’était retournée et mise en garde faisant à nouveau face à Victarion. Elle savait qu’il y avait de grandes chances qu’elle meurt, parce que celui-ci en plus d’être puissant avait prouvé qu’il était rapide. Mais si son sacrifice sauvait ses hommes, elle était prête à le faire, et avec un petit sourire en coin en prime. Elle respirait calmement, sa prise était assurée sur son épée bâtarde qu’elle tenait à deux mains. Elle avait eut le temps de remettre la hachette à sa ceinture, l’autre était plantée dans le mat du Silence qui avait largué les amarres et s’éloignait à toute vitesse de Pyk, mais qu’importe, elle ne jouerait plus jamais la danse du doigt. Elle dardait ses yeux de glace sur son ennemi et lui cracha entre ses dents serrées de colère : « Je ne suis pas une femme, je suis la Sirène Sanglante ! » Elle leva alors son arme en s’approchant de lui d’un bond afin de frapper de taille sur son flanc et de se tourner en même temps face à lui pour parer à une éventuelle contre-attaque. Il para sans mal, ce à quoi elle s’était attendue, mais désormais presque derrière lui, elle lui mit un coup puissant du plat du pied dans la jambe pour le déséquilibrer avant de fondre de nouveau sur lui pour frapper d’estoc.
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime23.09.13 20:27

Il n’avait quitté des yeux cette peste que quelques secondes seulement lorsque la douleur cingla son bras et qu’il lâcha sa prise dans l’instant. – Rhaaa ! Chienne ! lança-t-il en réponse soudaine tout en comprimant son avant-bras dans un mouvement réflexe… Il avait bien conscience qu’elle aurait tout aussi bien pu lui trancher la main et qu’il lui devait d’avoir encore son bras ; mais il rageait surtout contre lui-même tant il s’en voulait d’avoir manqué de vigilance. Cela ne lui ressemblait pas ! Euron était vraiment le dernier des connards pour agir de la sorte après avoir été banni ! Et il s’en voulait énormément que le frère qu’il avait renié continuât à le tourmenter de la sorte et à le conduire à être aussi aveuglé par la colère et imprudent à cause de lui !

Alors que le Lord Capitaine de la Flotte de Fer se redressait, enragé par l’affront fait par la blonde, et les yeux injectés d’une colère sourde à l’encontre de celui qui avait jadis été son frère, il entendit la Bonfrère crier un chapelé d’injures à l’adresse du Choucas pour pousser celui-ci à fuir.

– Te mêle pas de ça, blondasse ! s’écria alors Victarion. Mais il était trop tard. Déjà le Silence appareillait et ses lourdes amarres choyaient dans l’eau noire de la rade... Victarion tenait sa vengeance, enfin... Ou tout du moins avait-il cru la tenir. Il avait déjà le goût du sang de son frère dans la bouche, mais... Mais cette gonzesse sortie d’il ne savait où venait de lui voler sa vendetta ! Qu’avait-elle fait par le Dieu Noyé !? De quoi se mêlait-elle !? Il courut maladroitement le long du quai enténébré par la nuit tombante, l’avant bras comprimé dans son giron afin de ne pas perdre trop de sang... Mais le Silence s’éloignait inexorablement de lui et de son atteinte vengeresse... C’était impossible ! Non ! NON ! – Rhaaaaaaa ! explosa-t-il soudain, révulsé par une impuissance insupportable... Il chut à genoux sur le quai. Replié sur lui-même, sur son bras ensanglanté et sur sa rancœur vaine...  

Le Greyjoy enrageait d’une colère sourde et accrue par l’impuissance qui était la sienne à cet instant. Il eut un regard mauvais vers la blonde guerrière qui était la cause de son échec provisoire... Puis un autre vers la nuit qui emportait en elle le Silence s’éloignant. – Fuis Euron, espèce de chien ! Fuis lâche, que je ne te dévore le cœur, félon ! Son ire avait enflé jusqu’à exploser ainsi, noyé dans de vaines insultes. – Je te retrouverai où que tu ailles te terrer, chien ! Rhaaaaaaa ! Il se redressa avec peine tant la rage l’étouffait et l’oppressait. Dans son champ de vision parcellaire, se rapprochait la Bonfrère. Il la défia d’un regard noir qui semblait vouloir dire : « Mais qu’as-tu donc fait !? ».
La Capitaine de la Sirène de Fer se tenait près de lui, arme pointée dans sa direction, un regard de défi dans les yeux. *Que cherches-tu donc, bougresse !?* s’agaça le Greyjoy à part lui.

Derrière elle, le fracas des armes tirées les tira tous deux du duel qui s’annonçait. Et ce fut elle qui, cette fois, le lâcha des yeux. La blonde hurla des menaces à ses hommes afin que ceux-ci cessent toute forme de combat ou de provocation. Elle frappa l’un d’eux du plat de sa hache et ordonna à ses hommes de remonter sur son boutre ou d’aller chercher Lord Balon.

« Laissez vos capitaines régler ça entre eux ! »


Instantanément les hommes de la Bonfrère obéirent et se retirèrent sur la Sirène de Fer. Certains partirent à la course, en direction de la forteresse de Pyk, dans l’intention probable de quérir le Seigneur des lieux... *Balon !* ragea Victarion. *Jamais je n’aurais dû t’écouter ! Jamais je n’aurais dû laisser ce traître fuir ainsi ! Pourquoi ne l’ai-je tué lorsque j’en avais l’occasion !*

Son regard mauvais se reporta à nouveau sur la blonde qui était revenue vers lui, son épée bâtarde à nouveau pointée dans sa direction. Les hommes du Greyjoy s’approchaient eux aussi, formant bientôt un cercle autour de leur Lord Capitaine et de la Bonfrère. Les mines étaient mauvaises. Tous connaissaient la rancœur de Victarion à l’encontre de son faux-frère... Tous avaient conscience de la rage qui devait l’habiter à présent. Et chacun s’approchait pour le venger s’il en émettait éventuellement le désir...

La Bonfrère avait un air de défi dans les yeux. Elle avait repassé l’un de ses haches à sa ceinture et se tenait en garde, face au Greyjoy désarmé et replié sur son avant-bras. Le sang de Victarion avait empourpré peu à peu l’étoffe de son pourpoint grisaillé par le sel et le vent. L’auréole qui grandissait sur ses abdominaux pouvait faire penser à une tête cornue qui aurait ironiquement rappelé à l’observateur averti les racines de la rancoeur qui rongeait depuis si longtemps le Greyjoy.

Le regard de la Bonfrère n’avait pas lâché Victarion qui se redressa peu à peu pour la défier d’un regard mauvais et méprisant. Elle siffla à l’adresse du Greyjoy une colère qu’il ne comprenait pas. « Je ne suis pas une femme, je suis la Sirène Sanglante ! » Le Lord Capitaine de la Flotte de Fer la toisa d’un œil absent et désintéressé. *Tu pourrais bien être la Reine des Putes que je m’en balancerais !* ironisa-t-il à part lui. Il ne la connaissait pas et ne parvenait pas à comprendre quel était son intérêt de permettre ainsi à Euron de prendre la fuite. *Une de ses catins !?* Pourquoi était-elle intervenue ? De quoi se mêlait-elle, cette idiote !? – Je n’ai que foutre de qui tu es ! Tout ce que je vois c’est que tu t’es mêlée de ce qui ne te concernait pas ! Tu as choisi ton camp ! Tire-toi !

Il fit un geste de son bras valide à l’attention de ses hommes. – Laissez-là ! Vous autres ! Tout ceci ne vous concerne pas d’avantage ! Dégagez de là ou je vous botte le cul ! Il était excédé que tout le monde se mêle des affaires des autres ! Il savait bien que ses hommes étaient là pour lui, pour le seconder ou l’épauler en cas de besoin... Mais la blondasse avait déjà ruiné ses chances immédiates de vengeance en se mêlant de quelque chose qui ne la concernait en rien... Il en avait assez pour aujourd’hui ! Il voulait que ses hommes ne viennent pas faire la même chose maintenant ! – Montez à Pyk ! leur hurla-t-il. Et ses hommes s’en retournèrent qui sur le Fer Vainqueur, qui sur le Crépuscule Salé, le Noir Levant ou qui sur le Poing d’Acier pour décharger les cales et remonter vers les greniers et les caves de la forteresse Greyjoy tout ce que Victarion et ses hommes avaient razzié sur les côtes de l’Ouest.

Le Greyjoy les regarda un instant s’éloigner avant de reporter son attention sur la blonde. Il porta péniblement la main à sa hanche pour tirer une longue épée au clair. L’acier répercuta le reflet des flammes vacillantes qui crépitaient dans des braseros de fer noir qui éclairaient le quai, tous les cinq mètres.

– Tire-toi je t’ai dit ! répéta-t-il. Cette drôlesse ne l’amusait pas. Elle lui avait fait manquer sa proie. Il n’avait que mépris et rancœur pour elle. Il s’approcha.
Elle leva son arme et bondit vers lui pour le frapper de taille et se tourner en même temps pour parer la molle contre-attaque qu’il envoya bouler sur elle, sans conviction. Il n’avait pas l’intention de la blesser. Il voulait juste que cette conne se casse et le laisse aller se bourrer la gueule pour oublier son échec. Elle avait esquivé la frappe du Greyjoy et prouvé que, même si celui-ci n’avait pas mis une grande conviction dans l’assaut, elle était une combattante expérimentée. *C’est ça que tu veux prouver !? J’en ai rien à foutre !* Elle avait atterri derrière lui, dont les gestes étaient ralentis par la blessure et le manque d’entrain. Elle lui asséna un coup puissant du plat du pied dans la jambe pour le déséquilibrer avant de fondre de nouveau sur lui pour frapper d’estoc. Mais elle manquait de puissance et si sa jambe ploya un instant, il ne fut pas déséquilibré et se tourna à nouveau vers elle. – Dégage ! Je n’ai que foutre de toi ! Tu es une bougresse d’Euron !? Eh bien cours le rejoindre ! Et dis-lui que je le trouverai et que je ferai des cordages avec ses tripes !

Il ne voulait pas s’éternisait là, ni dans un combat inutile. Il voulait aller faire soigner son bras et picoler jusqu’à s’endormir sur la table... Il enchaîna quelques passes un peu plus rapides mais dont le manque de conviction était évident. La blonde para, riposta puis para de nouveau. Le Greyjoy était un colosse. Mais un colosse las. Un colosse dépité et rongeant sa rage... Il lui asséna un coup violent d’estoc, qu’elle parerait certainement mais qui la ferait reculer tant il y avait mis de la force. Il ne combattait qu’avec un seul bras mais sa puissance était inégalable... surtout pour une femme, fût-elle douée et expérimentée arme en main.

Il profita du recul occasionné par son dernier assaut pour se détourner d’elle et ranger son arme dans son fourreau. Il n’avait que faire de se confronter à la Bonfrère. Surtout ce soir-là ! Et surtout après ce qu’elle avait fait. Elle avait permis à ce traître de s’enfuir. Elle était sa complice... Il n’avait que dédain pour elle. Mais il le lui revaudrait...

Il fit quelques pas en direction du Fer Vainqueur. Puis se retourna. Elle s’était rapprochée de lui dans son dos. Le regard métallique du Greyjoy la toisa de pied en cap. – Tire-toi je t’ai dit ! Cours le rejoindre... Et dis lui !

Il se détourna une nouvelle fois et s’éloigna.
Ses hommes déchargeaient les boutres et lui partait se faire soigner. Et noyer sa colère dans des litres de bière de blé noir...
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

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Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
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Corbeaux : 380
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime02.10.13 3:16

Glenhild regarda longuement Le Silence s’éloigner tout en gardant un œil sur Victarion dont elle craignait d’essuyer la vengeance. Si elle survivait à ça, elle espérait qu’Euron tiendrait sa promesse pour le caréneur, et aussi pour le plan. Car, s’il était trop tard pour reculer, et que la sirène Sanglante n’était pas vraiment du genre à s’excuser, elle se rendait maintenant compte qu’elle avait fait une erreur. Elle aurait dû laisser le Commandant de la Flotte de Fer se venger, quitte à tuer son frère. Car en le voyant hurler ainsi dans le crépuscule, il paressait évident que c’était un homme meurtri, et même si elle ne cautionnait pas le fratricide, elle ne cautionnait pas plus les actes de l’Œil de Choucas. Victarion ne méritait pas cela, pas d’avoir été trahit par son propre frère et que ce dernier s’en sorte à si bon compte, deux fois, dont une par sa faute. Pourquoi fallait-il toujours qu’elle se mêle de ce qui ne la regardait pas ? Et pourtant ces hommes l’avaient avertie, autant du danger que de la folie qu’elle entreprenait. Mais la grande blonde n’écoutait jamais que son instinct et son instinct lui avait dit qu’elle ne pouvait pas laisser un Greyjoy tuer un autre Greyjoy sous ces yeux sans rien faire. Son instinct lui avait dit que si les Fer-Nés commençaient à s’entretuer pour une femmes-sel infidèle, alors s’en était définitivement terminé de la grandeur de son peuple. Sur cette pensée, elle ravala ses larmes et serra les dents en le fixant sans ciller.

N’empêche, tuer ton frère ne t’apportera rien, peut-être ferait-tu mieux de l’écouter, et de tuer ton autre frère qui nous mène depuis si longtemps vers plus de pauvreté et de fiasco militaires. Le Roi Gris a tué Nagga, je doute qu’Euron vaille un seul de ses os. Il a eut pour femme une sirène et ensemble ils mirent à mal le Dieu des Tornades lui-même, crois tu qu’il se serait soucié d’une femme-sel et d’un frère félon ? Si tu es de sa descendance, si tu portes son sang. « Alors prouves-le ! » Murmura-t-elle pour finir entre ses dents serrées, son regard de glace fixé sur lui.
Le passé nous montre la voie d’un avenir encore à écrire. Roi Gris, Greyfer, Chenu, Greyjoy, le Dieu Noyé les a appelés un à un sur le vénérable Trône de Grès. Moi, j’ai appris par cœur les chants d’un temps où nous n’avions pas à ployer le genou ni à faire des courbettes. Ses refrains racontent combien nous étions forts et courageux, et tout ce que le Fer-Prix nous avait permis de posséder. Fer-Nés ! Avez-vous donc oublié qui nous étions, combien on nous craignait ? Moi j’y pense et j'en rêve. Quand j’arpente le pont de mon boutre, quand j’aborde un navire, quand je tue, quand je noie. Quand mes hommes et moi rapportons de l’or, des serfs et des vivres. Alors, je me sens véritablement Fer-Née. Fer-Née et fière de l’être !

« Ce qui me concerne c’est quand je vois le Lord Capitaine que j’aurais suivi les yeux fermés pour aller me faire tuer à Salvemer quand j’avais 12 ans se soucier d’une catin et d’un taré. Putains de Greyjoy, vous vous chamaillez comme les eunuques des contrées vertes pour des gonzesses pendant que les Fer-Nés crèvent de faim. »

Lui cracha-t-elle alors qu’il l’insultait encore en lui disant qu’elle s’était mêlée de ce qui ne la regardait pas. Il avait raison pourtant, mais elle n’était pas prête à le reconnaître, et surtout, elle avait un autre message à faire passer, qu’il écoute ou pas, elle devait le dire. Elle l’avait tant admiré et maintenant qu’elle le rencontrait, elle ne savait que penser de lui et de cette mascarade de vengeance. Elle comprenait sa rage, mais pourquoi, s’il voulait tant le tuer, ne l’avait-il pas poursuivit sur les océans ? Pourquoi avait-il laissé Balon l’exiler ? Si le Dieu Noyé avait voulut qu’elle soit là le jour du retour d’Euron, il devait y avoir une raison, et si c’était l’œuvre du Dieu des Tornades, alors elle s’était faite avoir en beauté, mais c’était ainsi. Mais lui, Victarion, s’abaisser à ça ? A hurler sur Le Silence et sur tous ceux qui passaient sauf le véritable responsable : Balon. Elle tourna la tête vers la forteresse grise dont les pieds trempaient dans l’eau qui, en cette soirée, semblait se déchaîner sur les rochers dans des tourbillons d’écume.

Enfin, il semblait accepter le combat, là était l’homme dont elle avait entendu parler ! Elle sourit et ils se battirent, mais ce fut de courte durée. Le premier coup fut tellement mou qu’elle avait l’impression de se battre contre un poulpe. Elle ne comprenait pas qu’il mette aussi peu d’entrain. « Bats-toi ! » lui hurla-t-elle en le frappant au genou. Mais ce coup ne donna pas l’effet escompté. Elle devait au moins lui reconnaître cela, il était rapide, elle avait pu le constater et puissant, elle le constatait maintenant. « Je ne suis la bougresse de personne. Je n’appartiens à personne ! » dit elle alors entre ses dents. « Et personne ne m’étrangle devant mes hommes, pas même toi Victarion Greyjoy, Lord Capitaine de mon cul ! » Elle para sans difficulté les coups sans convictions qu’il portait. Aussi bon bretteur soit-il, elle aurait pu le tuer ou au moins le blesser gravement une demi-douzaine de fois, mais ça n’est pas ce qu’elle cherchait, surtout contre un adversaire sans entrain. Elle en avait les larmes aux yeux de le voir si dépité par cet incident. Elle rageait contre lui, de se laisser gagner par ses sentiments idiots et à elle de l’avoir empêché de tuer Euron. Enfin, il frappa avec sa véritable force. Glenhild para d’une main tout en esquivant avec le reste de son corps la pointe de la lame. Mais la puissance du coup la fit reculer d’un pas et elle sentit son épée vibrer jusque dans son bras et l’acier gémir sous l’acier. Elle lui sourit, un sourire en coin dont elle avait le secret. Mais elle n’eut pas le temps d’en profiter car il rengaina et s’éloigna.

N’avait-il donc pas le cœur au combat à ce point ? Était-il un guerrier ou une couille molle plus occupé à chialer sur son sort qu’à se battre ? Elle s’approcha d’un pas vif en remettant son épée dans son fourreau. Il s’arrêta et lui hurla dessus une nouvelle fois, dépité plus qu’autre chose lui parut-elle. Il se tourna et fit quelques pas, elle le rattrapa, en fit le tour, le prit par le collet de son armure pour l’approcher au plus près de son regard sauvage.

« Nous ne semons pas ! Nous sonnons la mort ! … penses tu que ceux qui ont scandé ses devises pour la première fois chialaient pour des gonzesses ? »

Elle le lâcha et le repoussa violemment. Après l’avoir fixé d’un œil mauvais quelques instants, elle lui tourna le dos et repartit vers son boutre d’un pas vif. Elle s’arrêta, et sans se retourner, juste en penchant légèrement la tête, elle ajouta d’un air las.

« Mais si tu préfères aller noyer ton chagrin dans l’alcool plutôt que de réveiller la rage des Fer-Nés grâce à la tienne, alors tu ne seras jamais MON Capitaine. »

Certains hommes étaient arrivés à Pyk, mais Balon ne daigna même pas les recevoir, reclus qu’il était dans sa haute tour à préparer des plans qui couteraient plus à son peuple qu’à leurs ennemis. Ils repartirent donc bredouille et déçus vers le port. Mais ils en étaient encore loin. Dommage, elle aurait aimé repartir aussitôt pour Grand Wyk, elle ne voulait pas rester ici et voir son idole dans cet état.
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime06.10.13 16:11

L’invective de la blonde sur son sang et les travers qu’elle estimait ne devoir être que le seul apanage de la famille Greyjoy n’eut aucun effet sur le Lord Capitaine de la Flotte de Fer. Non, les Greyjoy n’étaient pas des eunuques des contrées vertes et encore moins se chamaillaient-ils pour de vulgaires traînées. Mais Victarion ne pouvait toutefois pas en dire autant du début de la tirade mauvaise de la blonde. S’il n’avait effectivement que faire de la catin engrossée par son taré de frère et s’il ne voyait plus en ce dernier qu’un traître honni et banni jamais de son cœur douloureux, c’était surtout de l’inacceptable trahison par son propre sang, par celui qui avait jadis était son frère, qui continuait de lui meurtrir l’âme chaque jour et de hanter ses rêves chaque nuit...
Et en cela et par cela la trahison d’Euron l’avait changé. Il n’était plus le Victarion Greyjoy d’autrefois. Il n’était plus le solide et fier colosse qui partait à l’abordage sur les mers, insouciant et sans faiblesse... Il était celui-là, bien sûr, encore et toujours. Mais en lui avait aussi germé une part d’ombre grandissante et qui allait le dévorant peu à peu. Une part d’ombre née et nourrie de la rancœur tenace qui l’empoisonnait et des relents affreux des sentiments nouveaux : la méfiance et la défiance. Celles-là mêmes qui lui rappelaient à chaque instant qu’il ne pouvait plus se permettre d’attaquer avec la témérité insouciante de l’ « avant trahison »... Celles-là mêmes qui lui martelaient sans cesse l’esprit de viles menaces l’enjoignant aussi à se méfier de ses arrières et à regarder, toujours, par-dessus son épaule afin de s’assurer qu’un nouveau félon ne l’empoisonnait pas par derrière !

En cela le Greyjoy avait changé. Il était devenu un homme au caractère plus ombrageux, aux sautes d’humeur plus fréquentes et aux colères plus violentes et soudaines. Il était devenu un homme encore plus dur et plus durement craint aussi. Car il faisait payer à chacun de ses ennemis du présent le double de ce qu’il demandait en fer-prix à l’époque de l’ « avant félonie » du Choucas.
La blonde ne savait rien ! Elle n’avait rien compris ! Et il n’avait que faire des avis de la drôlesse...

Leur bref petit combat se ponctua d’une nouvelle saillie de la Bonfrère en forme d’insulte. Pour le faire réagir ? Peut-être bien. Mais le Greyjoy n’avait que faire d’elle, emmuré qu’il était dans sa rancœur aveuglante, dans son appétit de vengeance décuplé depuis la minute où il avait observé, comme paralysé par cette vision lointaine et chimérique, le Silence amarré au quai de Pyk, Son cœur avait tenté de sortir de sa poitrine et il avait hurlé sur tout son équipage afin d’accoster au plus vite pour étrangler Euron de ses propres mains.
Il ne répondit qu’entre ses dents et peut-être la blonde n’entendit-elle pas la réplique fielleuse qu’il lui retourna au sujet du Choucas, dont elle se défendait d’être la chienne.

– Tu as beau jeu de railler les catins alors que tu es manifestement celle de ce félon ! Les mots étaient sortis sans contrôle, sifflés par la rancœur, mais indéniablement le fruit de ce en quoi il croyait ferme. Cette idiote était la chienne de son frère perdu et la façon dont elle avait permis à ce traître d’Euron de prendre la fuite ainsi que l’abnégation qu’elle mettait à présent à le retarder, lui, n’en étaient que des preuves supplémentaires.

Il s’était détourné d’elle, inapte à entendre la moindre des interrogations peut-être légitimes de la blonde, et s’éloignait vers la forteresse de son Lord de frère lorsqu’elle le rattrapa et se mit à lui hurler de nouvelles incompréhensibles tirades sur la différence qu’elle voyait entre lui et ses glorieux ancêtres. Il poursuivit sa marche sourde et aveugle, résolu à ne plus prêter attention à cette sal*pe qui avait permis à ce connard de Choucas de fuir et qu’il pourrait tout aussi bien choisir de tuer sur place si elle continuait à l’agacer de la sorte à venir ainsi lui titiller la fierté dans un moment pareil.

Lorsqu’elle posa la main sur lui et l’agrippa par l’armure pour qu’il daigne l’écouter, il s’arrêta à nouveau et dut prendre sur lui pour ne pas lui envoyer sa main en pleine gueule.

– Ecoute, sal*pe ! Tu vas la fermer tout de suite et arrêter de me casser les couilles, maintenant ! T’as pigé !? Il voulait qu’elle s’en aille. Qu’elle le laisse  avant qu’il ne commette l’irréparable. – Tu as choisi ce traître d’Euron pour te bourrer le con ? Grand bien te fasse ! Mais ne joue pas plus avec moi ou ma patience va bientôt trouver ses limites ! Il n’avait que mépris pour cette conne dont il ne comprenait pas pourquoi elle s’acharnait ainsi à l’enquiquiner de la sorte. – Tu as réussi ton coup et permis à ce traître de fuir ! Il l’attrapa fermement à son tour, une nouvelle fois sa main autour de sa gorge, serrant un peu plus cette fois. Il ne comprenait rien à ce qu’elle voulait, ni au fait qu’elle ne lui ait pas tranché le bras quand elle en avait eu l’occasion. Cette fois il ne lui laisserait pas le loisir de se saisir à nouveau de sa lame. Sa deuxième main s’était refermée sur le bras d’épée de la blonde, l’empêchant d’atteindre l’acier de son salut. – Tu me lâches la grappe et tu te casses ! Compris !? Sinon, crois-moi, cette fois je te tue !

Il desserra alors son étreinte. La blonde le lâcha à son tour et elle le repoussa brusquement et avec toute la puissance qu’elle pouvait mobiliser à cet instant, démontrant aussi au Greyjoy qu’elle avait une force bien supérieure à n’importe laquelle de toutes les femmes qu’il avait jamais croisées... Son regard sur lui était mauvais. Les menaces du Lord Capitaine avaient-elles porté leurs fruits ? Victarion en conclut que oui lorsqu’il la vit lui tourner le dos et repartir vers son boutre ravagé par les vents.

Mais elle s’arrêta une nouvelle fois et lui jeta à la figure, sans même se retourner :

« Mais si tu préfères aller noyer ton chagrin dans l’alcool plutôt que de réveiller la rage des Fer-Nés grâce à la tienne, alors tu ne seras jamais MON Capitaine. »

Le Greyjoy sentit de la colère dans les ultimes mots de la blonde. Mais il n’en avait que faire. Elle avait sans doute compris qu’elle devait s’en aller. Et le laisser tranquille. Lui n’avait en revanche toujours pas compris ce qui avait poussé la Sirène Sanglante à agir ainsi. Il avait cherché par tous les moyens à n’avoir pas à la tuer. Les Bonfrère étaient de puissants vassaux et de solides alliés. Et il eut été de mauvais ton de faire d’une de leurs filles une offrande au Dieu Noyé. Et ce, même si elle avait tout fait pour rejoindre les Grandes Demeures Liquides !

Il allait effectivement noyer sa colère dans toutes sortes de bières. Et il n’avait que faire de l’avis de cette traître sur cette question. Ce qu’il faisait de sa peau ne la regardait pas plus que lui ce qu’elle faisait, elle, de son cul ou de sa grande gueule.

Il lui gueula en retour tout ce qu’il pensait d’elle désormais, et alors que le matin même il n’avait encore jamais rencontré celle qu’il tenait pour une bonne fer-née, digne de ses pairs :

– Je n’ai que foutre d’avoir une traître de ta trempe sous mon commandement ! J’ai depuis longtemps appris de qu’elle aigreur on vomit à partager les putes du Choucas !

Tout était dit. Ses longues enjambées coléreuses l’emportèrent vers le bar le plus proche, le seul sur la rade de Pyk, où déjà bon nombre de ses hommes l’avaient précédé.

Arrivé devant la porte, pourtant, il observa la rade enténébrée et se détourna de l’endroit bruyant et enfumé. Il monterait vers Pyk sans attendre. Balon devait savoir ce qu’il pensait de toute cette mascarade et de la pitoyable tentative derrière laquelle le Lord Suzerain était sûrement caché, d’avoir ainsi tenté de réunir, par négligence ou manigance, ses deux frères cadets.


◊     ◊

Le bar empestait la poiscaille, le sel et la bière. Les vapeurs d’alcool montaient se mêler aux rires gras et aux conversations graveleuses.

C’est là qu’Harras attendait le Lord Capitaine de la Flotte de Fer et venait aussi de comprendre qu’il ne le verrait pas ce soir-là. Ser Harras Harloi, surnommé « Le Chevalier » parce qu’il était porteur d’une épée en acier valyrien, était un homme ambitieux et un guerrier redoutable, grand ami de Victarion Greyjoy qu’il accompagnait depuis de nombreuses années dans toutes les expéditions maritimes engagées par ce dernier. Compagnon d’arme et partenaire d’entraînement favori du Greyjoy, il était aussi un aveugle suiveur de Victarion. Ce qui n’empêchait pourtant pas Harras Harloi de diriger l’une des branches mineures de sa propre Maison, siégeant à Grisjardin.

Harras avait assisté au retour mouvementé du Fer Vainqueur et des autres boutres de son ami et avait accouru sur les quais pour l’épauler au besoin face à Euron. Il venait pourtant d’être renvoyé comme un malpropre par Victarion lorsque celui-ci avait ordonné que pas un de ses hommes ne touche à un cheveu de la Bonfrère... Et il était parti en direction du bar, non sans se permettre d’assister jusqu’au bout à la conversation musclée qui s’en était suivie entre son ami et la Sirène Sanglante...
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Glenhild Bonfrère




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Glenhild Bonfrère
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime09.10.13 20:16

Glenhild avait longtemps été la seul fille de Cormartel à avoir décidé d’embrasser une autre vie que celle d’épouse et de mère. Et son père désespérant et rageant de voir un jour sortir du ventre de sa femme ne s’y était pas opposé, bien au contraire, il l’y avait encouragé et elle y avait gagné son affection absolue. Sauf qu’elle y avait perdu celle de sa génitrice et de ses sœurs plus âgées. Seule la petite dernière, Gwin, qui d’ailleurs servait sur la Sirène de Fer depuis peu, avait suivi sa voie. Peut lui importait d’être aimée de ses femmes tout juste bonnes à être engrossée et battues, mais de là à dire qu’elle ne savait rien de la félonie. La tripotée de filles Bonfrère lui en avait fait voir des vertes et des pas mûres depuis sa plus tendre enfance, probablement d’ailleurs était-ce cela qui avait forgé son caractère.
Quoi qu’il en soit, son père étant malgré son amour pour elle peu présent, elle devait bien les supporter et la solitaire blondinette ne s’en était que plus renfrognée. Entre coups bas, sabotages et complots, la jeune femme ne savait que trop bien ce qu’était d’être trahi par des membres de sa propre famille. Mais ses sœurs restaient ses sœurs, et sa mère, sa mère, cela avait toujours été ainsi. Elle se méfiait d’elles toutes comme de la peste. Elle les évitait le plus possible pour ne pas avoir à les remettre à leur place à grands coups de poing dans la tronche, ce qu’elle avait déjà fait plus d’une fois. Mais jamais elle ne les auraient tuées, et pour rien au monde elle ne les renierait. Car au fond, bien que dans un style très différent du sien, cette hargne prouvait bien qu’elles étaient toutes du même sang, en plus de leurs cheveux blonds et de leurs yeux gris.

Quand à savoir si la guerrière comprenait quoi que se soit aux chimères du Greyjoy, il était clair que non. Pour elle tout était simple. La famille c’est la famille et on n’y touche pas, ou seulement si c’est une question d’honneur et là encore, on y va doucement, car il est encore plus insupportable de tuer un membre de sa famille que de laisser couler. Quand aux ennemis, ils meurent, un point c’est tout, et les traîtres, pareil. Comme tous ceux qui avaient osé défier son autorité sur son bateau et qu’elle avait coupé en rondelle devant tout le monde histoire que tous comprennent qui commandait. Les premiers temps avaient été difficiles, elle regardait par-dessus son épaule, consciente que personne ne viendrait l’aider et qu’on la testerait sans arrêt. Consciente aussi que certains, voyant d’un mauvais œil sa position, ne se priveraient pas de l’attaquer par derrière d’une manière ou d’une autre.
Mais à force de mettre des pains à quiconque lui manquait de respect et de gagner ses combats, elle avait fini par être appréciée de tous, et les quolibets ainsi que le manque de loyauté avaient disparu. Désormais, elle savait qu’elle pouvait compter entièrement sur chacun de ses hommes, et elle aussi avait appris à les apprécier. C’était d’ailleurs pour cela qu’elle prenait quelques libertés en ne les obligeant pas à la suivre dans ce combat. Pour cela aussi qu’elle pouvait se permettre de se laisser insulter et malmener par Victarion sans répondre tout de suite par le fer.

Mais elle entendit. Elle entendit le Lord Capitaine de la Flotte de Fer la traiter de p*te. Les larmes lui montèrent aux yeux, le nez lui piqua. Elle la catin d’Euron ? Mais POURQUOI l’avait elle empêcher de tuer son frère ? Beron avait raison, elle était la dernière des idiotes, guidée par le lointain souvenir de sa première nuit d’amour elle avait osé défier le seul homme qu’elle ait jamais admiré plus que son père.
La jeune femme n’était pas une Lady, elle ne savait pas cacher ses émotions, ni même retenir ses larmes, elle ne pleurait jamais d’ordinaire. Mais ça, cela l’avait blessé, au plus profond de son être. Et son erreur lui paressait à présent tellement évidente qu’elle lui faisait mal aux yeux et lui serrait le cœur. Elle ne savait faire qu’une chose, se battre.

La Sirène Sanglante serra les dents, les larmes disparurent et sa vision se fit plus claire que jamais. Elle maintint son épée avec poigne prête bondir, mais Victarion partait déjà. Elle renonça à l’attaquer dans le dos et se contenta de quelques mots avec une voix cassée qu’elle ne se connaissait pas. Il la traita encore une fois de *** et elle comprit à cet instant à quel point il la haïssait à présent, sans même la connaître, il l’aurait tué persuadé qu’elle était amoureuse du Choucas. MAIS NON ! Elle ne l’aimait pas ! Elle ne l’avait jamais aimé ! Elle appréciait certaines de ses idées, et c’était bien tout. Elle n’avait pas peur de mourir, mais elle ne voulait pas mourir comme ça, pas par la main d’un homme qu’elle adorait de loin depuis sa plus tendre enfance et pas devant ses hommes.
Elle ne se défendit même pas, quand il la saisit, elle ne leva pas le bras d’épée qu’il attrapa, elle se contenta de serrer les dents pour ne pas pleurer et de plonger ses yeux dans les siens pour qu’il comprenne qui elle était vraiment. Mais justement qui était-elle vraiment ? La chienne d’Euron ou la guerrière des mers ? L’enfant qui était prête à partir razzier les Sept Couronnes ou la blonde de service, trop bête pour résister à l’œillade du Choucas ? La femme qui s’était tapée de frère volage plutôt que d’espérer en vain de seul homme qu’elle ne pourrait jamais aimer : Le Lord Capitaine ?

Quand il la lâcha enfin, Glenhild ne savait plus qui elle était, le pousser et le regarder d’un œil noir, c’était autant pour ça que parce qu’elle ne savait pas non plus qui il était. Et puis il fallait bien faire bonne figure. Elle le regarda s’éloigner, et quand il eut disparut dans la pénombre des ruelles, elle remonta sur son navire et en chassa tous ses hommes. Elle enleva son armure qu’elle jeta dans la cale et enfila un surcot de laine terne et sa cape en fourrure grise. Elle s’allongea sur le pont qui craquait de partout malgré le peu de mer ce soir là et observa les étoiles en pleurant. Elle avait follement envie de mettre les voiles et d’aller s’abîmer en haute mer, mais sans mat et sans rameurs, elle ne pouvait même pas sortir du port. Quelle vacherie !

***

Les hommes de la Sirène de Fer se dispersèrent, certains rentraient chez eux, d’autres allaient boire chez des amis, mais la plupart tout de même se retrouvèrent dans la taverne principale de la ville. Les guerriers de Victarion étaient là aussi, mais après tout l’incident était clos, et ils échangeraient avec plaisir les dernières nouvelles des Iles de Fer qu’ils avaient quitté depuis plusieurs mois maintenant. C’est donc tout naturellement que Beron s’accouda au comptoir pour commander la première tournée de la soirée. Était-ce Harras Harloi à sa droite ?

« Reste pas tout seul mon gars, viens donc boire avec nous, c’est moi qui offre. On a rien rapporté cette fois-ci, mais j’ai de quoi, allé. Entre toi et Glenhild, putain… vous me faites déprimer. Viens donc ! »

Il commanda une choppe supplémentaire et la tendit à son invité pour trinquer ensuite avec la sienne.

***

Gwin qui buvait un coup avec Beron chercha Victarion du regard, elle savait parfaitement, contrairement à la plupart des autres combien sa sœur l’adulait et même un peu plus que ça. Or vu ce à quoi elle avait assisté, Glen devait être effondrée. Quand au Greyjoy, il était introuvable. Elle se rendit à l’évidence, il n’était pas là peut-être avait-il préféré monter à Pyk, à moins qu’il soit retourné sur son boutre, à moins que…merde !
Elle se leva et courut vers le port, grimpa sur la Sirène Sanglante et trouva sa sœur allongée par terre. Mais la guerrière ne tarda pas à se redressée vivement et allait dégainer son épée quand elle se rendit compte qu’il s’agissait juste de sa cadette.

- Qu’est que tu fous là. »
- Je suis venue voir comment tu allais. »
- Bien ! Qu’est que tu crois ? »
- Rien… mais tu devrais venir boire avec nous, franchement, rester sur un boutre sur le point de couler, ça n’a pas de sens, t’as même plus de tente ni de hamac. »
- C’est MON boutre. »
- Oui mais il faut le réparer et en attendant tu ne peux rien faire, alors viens boire. »


Glenhild marqua un pause, effectivement elle ne pouvait rien faire, pas même lever l’ancre. Coincée sur la même île que l’homme qui la haïssait le plus au monde avec tous ses regrets. Mais il avait pire que de s’ennuyer ferme et de tourner en rond comme un lion en cage sur un bateau à la coque trouée et au mat brisé. Se retrouver dans le même bar que Victarion juste après leur altercation. Elle n’avait pas la force de l’affronter une fois de plus. Elle leva des yeux sévères vers Gwin.

- Victarion n’est pas là-bas, et je ne pense pas qu’il soit très sage que tu restes toute seule, on sait jamais. »
- Il ne va pas revenir me tuer. Je pense qu’il a déjà oublié mon nom si tu veux tout savoir, ou s’il s’en souvient, c’est juste pour mieux me détester, mais il s’en fout au fond. »
- C’est pas de lui que j’ai peur. »
- Tu as  peur de qui alors ? »
- Aller viens avec moi. »


La benjamine des sœurs Bonfrère, un peu plus petite que son aînée ne voulait pas dire qu’elle avait peur de ce que Glenhild pourrait faire contre elle-même, voir de ce qu’un des hommes du Fer Vainqueur pourrait peut-être entreprendre pour venger son capitaine. Elle l’attrapa par le bras et essaya de l’entraîner vers le quai, mais la fière guerrière se défit de son étreinte et s’esquiva en douceur.

« Je vais bien, laisses moi maintenant. »

Gwin insista encore de longues minutes, mais rien n’y fit, la Sirène Sanglante était têtue comme une mule et elle n’avait véritablement aucune envie de discuter ou d’une quelconque compagnie. Elle n’aurait pas été contre le fait de boire plus que de raison. Mais le simple fait d’être entouré de ses hommes, curieux et bavards, même moqueurs parfois, après ce qui venait de se passer, elle ne le supporterait pas et cela finirait mal. Elle n’avait aucune envie de rire ou de parler, aucune envie d’échanger ses états d’âme avec qui que se soit et encore moins avec les hommes du Fer Vainqueur qui devaient grouiller partout. Le Fer Vainqueur, se dit elle en levant les yeux vers le légendaire bateau qu’on apercevait à peine à la lumière de la demi lune pendant que sa sœur tournait les talons et repartait vers la ville.

La jeune femme regarda de droite et de gauche. Vu l‘heure avancée, il n’y avait plus un chat sur le quai. Elle sauta à terre en silence et se dirigea à pas feutré et prudents vers le boutre, lui aussi désert. Allant doucement et avec la plus grande précaution, elle monta sur le bateau et commença la visite. De toute façon, après ce qui venait de se passer, c’était sur et certain qu’elle n’y serait jamais invitée, alors elle prenait les devant. Dire qu’elle en avait rêvé…
Elle était toute excitée, mais faisait très attention, consciente du danger de monter sur le navire de Victarion sans son autorisation et avec toute sa colère. Mais elle devait le voir avant de mourir, elle le devait, ce boutre sur lequel elle aurait été prête à s’engager si son père ne l’avait pas jeté dans les geôles de Cormartel pour l’empêcher de participer à la rébellion. Il était magnifique, la plus belle chose qu’il lui ait été donnée de voir, le plus beau pont qu’il lui ait été donné de fouler. Elle caressa le bastingage avec sensualité, effleura les cordages du bout des doigts, huma l’air marin depuis les bancs de nage sur l’un desquels elle s’allongea pour regarder le ciel une nouvelle fois. Le léger roulis était comme une berceuse, l’équilibre parfait de la coque ne faisait aucun doute. Le mat se dressait fièrement au dessus de sa tête, transperçant la Lune à son zénith.

La Sirène de Fer était un excellent bateau, un peu plus petit, mais avec de nombreuses qualités, pour sûr Gorold ne s’était pas foutu de la gueule de sa fille. Mais celui-ci résonnait de toutes les batailles qu’il avait connu, et de la voix forte et grave de son capitaine. Il frémissait sous le vent, jouait avec courant, il vivait et Glenhild pouvait sentir son cœur battre et le sang salé couler dans ses veines. Elle sentait l’océan, les tempêtes et les razzias à travers les nervures et les nœuds du bois. Ce bateau lui parlait, tout comme le sien quand il n’était pas dans un état déplorable comme depuis la tempête au large de Dorne. Chaque grincement, chaque clapotis de l’eau sur la coque, chaque son qu’émettaient les amarres en se tendant brutalement. Un langage mystique, une musique, un chef d’œuvre que seuls les marins peuvent comprendre et apprécier. Et la blonde écoutait et comprenait, tout en regardant scintiller les étoiles à travers ses larmes qui coulaient désormais allègrement sur ses tempes.
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime15.10.13 13:54


Harras Harloi avait rejoint le bar un peu vexé d’avoir été rembarré de la sorte par son le Lord Capitaine ; mais le Greyjoy était aussi son ami et il savait exactement ce que Victarion ressentait pour leur avoir ainsi ordonné de quitter les quais sans s’occuper du cas de la furie bonde... Il connaissait le Greyjoy, depuis de longues années, et n’ignorait pas la rage qui habitait le cœur de ce dernier concernant le Choucas !  
Et le Harloi avait également vu la fureur sur le visage du Lord Capitaine lorsque la Bonfrère était apparu sur la rade comme un chien dans un violent coup de vent dans une « Danse du doigt ». Il savait que Victarion la tenait pour responsable de la fuite du félon et que la blonde devait avoir allumé un brasier dans le cœur du Greyjoy que celui-ci devait vouloir étouffer en restant seul, loin de tous et du jugement éventuel de ses hommes. Le « Chevalier » savait également qu’il ne resterait pas seul longtemps, le Lord Capitaine ayant ordonné à tous de se tenir loin de lui. Ainsi, d’autres hommes de Victarion, d’autres marins, guerriers, amis ou compagnons d’aventure viendraient certainement le rejoindre bientôt... Et c’est ce qu’il crut un instant lorsqu’une voix près de lui le tira de ses réflexions pour l’inviter à boire un bon coup.

« Reste pas tout seul mon gars, viens donc boire avec nous, c’est moi qui offre. On a rien rapporté cette fois-ci, mais j’ai de quoi, allez. Entre toi et Glenhild, putain… vous me faites déprimer. Viens donc ! »

L’homme avait ensuite commandé une chope qu’il tendit en direction de celle de Harras, afin de l’inviter à trinquer. L’inconnu, qui avait appelé la Bonfrère par son prénom, devait certainement connaître la Sirène Sanglante voire même peut-être faire partie de ses hommes. Le Harloi leva donc vers lui un sourcil intrigué.

L’homme semblait avoir bon esprit et le fait qu’il l’invite à se joindre à eux, sachant qu’il devait être un homme du Greyjoy, et sans même le connaître, prouvait assez qu’il était sincère dans la démarche. Et comme le Harloi refusait rarement de trinquer  un bon coup, il choisit de rejoindre cet homme dont il ignorait encore le nom mais dont il comptait bien qu’il le lui révélât très bientôt !

Il s’assit à une tablée où plusieurs hommes qu’il n’avait jamais vus s’écartèrent pour l’accueillir en même temps que celui qui l’avait invité à se joindre à eux. Harras commençait à se détendre et à profiter un peu de l’ambiance mais ne pouvait encore oublier, pour l’heure, l’altercation qui venait d’avoir lieu à l’extérieur et qui alimentait à présent la plupart des conversations du petit établissement. A chaque tablée ou presque, on débattait de la réaction du Lord Capitaine de la Flotte de Fer, on jurait ou s’emportait au sujet de la réapparition soudaine du Choucas ou on tentait de déterminer si la Bonfrère était juste folle à lier ou simplement trop avinée pour être ainsi venue se mêler des sanguinolentes retrouvailles qui auraient pu avoir lieu entre les deux frères de Lord Balon...    

– Je suis Harras Harloi ! J’ai longtemps navigué aux côtés de Victarion et je le connais mieux que je ne connais mes propres frères… Et vous ? Qui êtes-vous ? Vous avez votre propre bateau ou vous naviguez pour quelqu’un ? Il lui semblait bien que les hommes qu’il avait face à lui faisaient parti de l’équipage de la Sirène de Fer mais il n’en était pas tout à fait sûr… Si c’était le cas, il lui tardait d’en savoir plus au sujet de la Bonfrère, qu’il ne connaissait que de réputation, et dont il se demandait encore pourquoi elle s’était embourbée dans une intervention aussi insensée…


◊     ◊

Les suppliques du grincement de la coque avaient changé. Et Tod avait senti cela. Lui qui, de par sa charge de cambusier, passait sa vie sur le Fer Vainqueur, connaissait le bâtiment sous toutes ses coutures, aurait pu le décrire les yeux fermer et s’y promener à reculons et en pleine tempête sans trébucher sur le moindre cordage ou sac de grain ni se perdre dans les obscurités de sa soute… A passer ainsi tout son temps sur le boutre principal de Victarion, il connaissait par cœur la moindre veinure de bois sur chaque poutre, le moindre accroc ou la moindre nervure sur cette cloison-ci ou ce coffre-là et aurait pu identifier, rien qu’à les toucher, la provenance de chaque voilure du bateau.

Et à cet instant précis, il avait été tiré de sa nuit de demi-sommeil par des craquements inhabituels du bois et dont il ne parvenait pas à identifier l’origine. Ce n’était pas ceux qu’il connaissait par cœur, ceux qu’ils savaient imiter ou décrire, et qu’il savait reconnaître et rattacher à une chose ou une autre… Non. Là, décidément, rien n’était habituel ! Quelque chose de bizarre se tramait…
Il repoussa machinalement la vieille veste de laine qu’il avait tiré sur lui afin de se prémunir du vent froid et mordant de la nuit, et se leva prudemment pour se diriger vers l’avant pont d’où il avait l’impression que semblait provenir les craquements inconnus. Quelqu’un était monté à bord du boutre. Mais qui ? Victarion ? A cette heure-ci ? Possible mais peu probable… L’un ou l’autre des matelots ou des marins ? Certainement pas ! Il était le seul à rester à bord lors du premier soir où ils rentraient à terre après une longue sortie en mer ! Ils étaient tous forcément au bar !

A mesure qu’il s’approchait des grincements, il sut que des pas en étaient à l’origine. Il empoigna sa dague et poursuivit sa lente approche dans l’ombre. Lorsqu’il parvint sur le pont principal, il tomba en arrêt, l’arme au poing, la mâchoire pendante et la mine incrédule. *La Bonfrère !? Foutredieu mais que fiche-t-elle là !?*

Il l’observa quelques temps en silence. Son œil morne et affaibli par le sommeil s’éclairant peu à peu des reflets lubriques qu’ils avaient si souvent tendance à prendre lorsqu’il observait quelque chose ou quelqu’un… Sa trogne de travers et son nez retroussé commençant à se travestir des grimaces qui avaient tendance à déformer son visage lorsque quelque chose ou quelqu’un, et généralement une femme, éveillait son intérêt…  

Après un long moment durant lequel il s’était contenté de l’observer en silence, une pointe de bave commençant à germer à la commissure de ses lèvres, il ravala machinalement sa salive avant de crier une mise en garde à l’intruse.

– Eh, toi là ! Qu’est-ce tu fous là !? Personne t’a autorisé à monter à bord !
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

Copyright : Echo des Plaines & tumblr
Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 380
à Westeros depuis : 09/05/2013
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime16.10.13 18:58

Lorsque Beron vint s’asseoir à la table où une bonne partie des proches de la Bonfrère était installés, dont son petit frère, avec les choppes de bière et un invité, tous s’écartèrent pour leur laisser une place. Et alors que le Harlois s’installait, ils lui firent des tapes dans le dos et lavèrent leurs verres pour trinquer et boire. Certains d’entre eux connaissaient Harras, et le saluèrent donc. Certains d’entre eux avaient servi pendant la rébellion sur les navires de Victarion, et d’autres étaient les fils de ceux là. Les Îles de Fer n’étaient pas une grande région et on avait vite fait de se connaître tous.

La bonne humeur était revenue parmi les hommes de la Sirène de Fer et, bien que conscients de la folie de leur capitaine, ils n’allaient pas se laisser abattre pour si peu. Eux se fichaient pas mal du désir de vengeance de Victarion et étaient satisfaits qu’il ait laissé la blonde en vie. Ils vivaient pour et par l’océan et lorsqu’ils rejoignaient leurs familles et amis sur les Iles de Fer, c’était toujours l’occasion de prendre du bon temps et des nouvelles du pays dans al joie et la bonne humeur. Même si les conversations tournaient beaucoup autour de ce nouveau sujet qui donnait lieu à toute sorte de réflexions dont bon nombre avaient tendance à faire bougonner Beron.

« Nous sommes les hommes de la Sirène de Fer » Répondit Beron. « Moi c’est Beron, second et ami de Glenhild. Voici Daron, Maron, Neron, Ceron, Soron, Loron, Kiron, Viron, Huron, Jaron et Gran, son petit frère. Nous sommes tous cousins, Bonfrère de Cormartel de branches cadettes, d'Orkmont ou de Shatterstone. »

Le dénommé Maron sourit de toutes ses dents dont certaines manquaient et leva une main à laquelle il manquait un doigt. « La Glenhild a su réunir sa famille ! » Scanda-t-il avant de terminer sa choppe et de hurler qu’il en voulait une autre.

__ Nous servons sur a Sirène de Fer depuis son baptême, presque deux ans d’aventures et de pillage qui nous ont rapportés plus que nos années de service sur d’autres boutres. Moi avant je servais sur l’Écume Sanglante avec elle. »
__ Elle s’est engagée à 12 ans, c’était 289. Alors elle a rassemblée certains des hommes de la flotte Bonfrère pour participer à la rébellion. Je l’aurais suivie jusqu’en enfer tant, déjà à cette époque, elle avait la rage de vaincre, elle avait réussit à motiver pas mal de monde avec ces discours sur la grandeur Fer Née. »
__ Mais elle a été dénoncée et arrêtée à temps. »
__ Elle a prit une barque pour rejoindre Pyk et s’engager sur le Fer Vainqueur, mais son père l’a rattrapé, enfermée et elle a passé toute la rébellion enfermée dans les geôles de Cormartel. »
__ Quand elle est sortie, elle était toujours aussi déterminée, peut-être encore plus sauvage, mais aussi plus sage sur certains points. »
__ Elle a fait ses armes sur l’Ecume Sanglante où elle a été reprise avec plaisir par le Capitaine malgré sa tentative de mutinerie, puis son père lui a offert la Sirène pour ses vingt ans. »
__ Z’auriez vu sa tronche ce jour là. Son premier boutre. Pi elle est belle la Sirène. »
__ Et rapide la bougresse, surtout quand Glen est aux commandes ! »
__ Mais ça l’a pas empêché d’hurler à l’infamie contre l’Antique Voie vu que son père l’avait payée avec l’argent des mines. »
__ Elle a gueulé, mais elle était trop contente, et puis depuis elle s’est bien rattrapé en offrant beaucoup de sacrifices au Dieu Noyé et en nous rendant riche par le Fer-Prix ! »
__ On la connaît aussi bien que tu connais Vic en somme. »
__ Et pourtant, parfois elle fait des trucs que nous même on ne s’explique pas. »
__ Je te jure, si parfois elle savait fermer sa grande gueule… »
__ Je crois pas que se soit pour ça qu’elle ait fait ça aujourd’hui. »
__ Ah bon ? Et pourquoi donc, alors ? »
__ Je crois que Euron lui a confié une mission en échange de quoi il lui trouvait un bon caréneur pour la Sirène. »
__ Une mission ? Et quelle mission ? »
__ Si je savais… Mais tel que je la connais, ça a un rapport avec la guerre contre les Sept Couronnes. »
__ Et elle l’a protégé pour avoir le caréneur ? »
__ Non, plus probablement parce qu’elle croit en son projet plus qu’en les projets de Balon. »
__ Oui, c’est sûr que sans une vraie bonne raison elle se serait pas opposée à Vic. »
__ Elle le connaît pas mais elle l’admire depuis toujours. Donc je la vois mal risquer sa peau et son amitié pour autre chose que la victoire Fer-Née. »
__ Mais Vic obéit à Balon… »
__ Oui, c’est peut-être pour ça qu’elle a préféré aidé Euron à fuir. »
__ C’est pas ce qu’elle voulait. »
__ Ah bon ? »
__ Non, je crois que dans sa grande naïveté, elle voulait calmer Vic et les réconcilier, qu’ils s’entendent pour mener cette bataille ensemble. »
__ Elle a joliment foiré. »
__ C’est une femme, parfois les trucs de mecs ça lui passe au dessus. »
__ Et puis elle est très famille. Je pense qu’elle a du mal à concevoir qu’on puisse tuer son frère. En tout cas, sans le regretter un jour ou l’autre amèrement. »
 Ajouta Gwin qui était revenue et venait de s’assoir de l’autre coté du Harlois.

***

Glenhild observait, se rassasiait des grincements, des cordages, des voiles et du bois du Fer Vainqueur. Elle avait conscience qu’elle ne devait pas y rester trop longtemps, mais enivrée par ce boutre légendaire, elle ne pouvait pas se résigner à en quitter le pont pour redescendre. Elle aimait la Sirène de Fer, elle l’aimait plus que tout parce que c’était son navire, celui qui lui avait permis de se faire un nom. Elle l’avait même nommée ainsi à cause du Fer Vainqueur, bien qu’elle ait prétendu, pour son père, que c’était pour les mines de Fer de Grand Wyk. Le Fer Vainqueur beauté absolue et terreur des mers. Même de nuit il était impressionnant. Elle sentait toute sa puissance et sa vitesse par le doux roulis qui le faisait tanguer. Et dire qu’elle ne pourrait jamais monter dessus de jour. La grande blonde parcourra le pont, puis elle alla en proue et observa l’immensité sombre et mouvante de la rade pendant un bon moment. Le vent agitait ses cheveux et sa longue cape. Elle avait toujours son épée à la ceinture, elle ne s’en séparait pour ainsi dire jamais, mais elle ne portait plus son armure. Infiniment triste de s’être attiré les foudres de son inspirateur, elle regrettait amèrement sn geste, et elle regrettait même de s’être laissée embobinée par le charme tapageur du Choucas avant qu’il ne lui prenne sa virginité.

Foutu Euron de mes deux ! Il avait fallut qu’il envenime les choses avec ces réflexions idiotes. Mais c’était peine perdu, elle s’en rendait compte maintenant, ces deux là ne pourraient jamais se réconcilier ou s’entendre, même dans l’intérêt des Îles de Fer. Victarion voulait sa vengeance et Euron était un imbécile pour qui l’exil n’avait servit à rien. Quelle tristesse. Pourtant à eux deux, ils pouvaient faire plier le monde, tous les suivraient, elle y comprit, jusque dans la mort. Entre la puissance de la flotte Greyjoy commandée par le meilleur Lord Capitaine que le monde ait connu et les plans de l’œil de Choucas, la victoire était assurée. Mais il ne fallait plus compter là-dessus. Elle avait tout gâché, elle n’aurait pas dû intervenir, Euron était assez grand pour s’en sortir tout seul et avec sa bêtise, elle n’avait fait qu’envenimer les choses.

Soudain une voix l’invectiva. Elle se retourna brusquement et porta sa main à sa garde au cas où il lui aurait fallut se défendre. Un homme se tenait là, dans l’ombre, elle le distinguait mal, et ne le connaissait de toute façon pas, même si elle l’avait déjà vu sur le boutre de Vic et se doutait qu’il devait faire partie de l’équipage. Elle s’approcha lentement avec un sourire, les mains devant elle, paumes ouvertes vers lui pour lui signifier qu’elle ne comptait pas se battre.

« Personne non. Je voulais seulement voir ce que ça faisait de fouler le pont du Fer Vainqueur. Je m’en vais… »

La Sirène Sanglante passa devant lui de sa démarche chaloupée et altière, bien décidée à partir pour de bon cette fois-ci, avant qu’il ne décide de prévenir Victarion ou de faire justice lui-même. Glenhild détestait qu’on monte sur son boutre sans autorisation, alors elle comprenait parfaitement que ça ne se faisait pas d’avantage ici, même moins encore probablement. Elle n’avait pas pu résister, elle espérait de tout cœur que cela ne viendrait pas aux oreilles du Lord Capitaine, mais elle se doutait que si elle demandait cette faveur à un de ses fidèles, elle obtiendrait l’inverse. Elle se tut donc et se contenta de sourire avec dans les yeux un éclat de fierté retrouvée. Que les uns ou les autres la suivent ou pas, qu’Euron soit un couillon, Balon pas mieux et Vic un homme aigri par la rancœur, elle allait la faire cette guerre, pas demain, pas après demain, mais un jour, elle redonnerait au peuple Fer-Né des raisons d’être fier. Elle allait mener cette bataille, et mourir si nécessaire. Puisqu’elle était prête à mourir pour ça à 12 ans, elle l’était plus que jamais à 21, de plus elle avait d’avantage d’expérience, et elle avait un bateau, qu’elle connaissait mieux encore que son propre cœur.
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime09.11.13 18:31

Les hommes qui l’avaient accueilli à leur table semblaient tous être des marins de la Sirène de Fer . Ils apparaissaient chaleureux et unis, et se présentaient pratiquement tous comme membres de la Maison Bonfrère, qu’ils soient issus de la branche principale ou de branches cadettes… Harras Harloi était réellement frappé par l’esprit de corps qui semblait se dégager de leur discours, tout autant que la complicité qui transparaissait dans leur attitude et leurs conversations.

Ils tentèrent tous presque spontanément de prendre la défense de leur capitaine, la blonde Glenhild, et de son entêtement à vouloir faire en sorte que Victarion ne tente de tuer son Choucas de frère. Apparemment, les membres de la famille Bonfrère étaient proches et chers les uns pour les autres. Et à l’évidence, et selon ce que semblaient expliquer quelques uns de ses interlocuteurs au Chevalier, la blonde ne pouvait comprendre comment des membres d’une même famille pouvaient souhaiter la mort de l’un des leurs et même vouloir s’en charger directement !
C’était sans doute pour cela, et à les écouter, que Glenhild avait eu ce comportement suicidaire qui avait consisté à se placer entre les deux frères Greyjoy pour les empêcher de s’entretuer !

*C’était folie !* pensa pourtant le Harloi qui connaissait parfaitement et depuis de longues années son ami Victarion et qui partageait depuis longtemps les confessions et vœux de vengeance de ce dernier. En effet, le Lord Capitaine de la Flotte de Fer, après avoir longtemps gardé pour lui cette soif de tuer, avait finalement choisi de ne plus s’en cacher et, même s’il ne le claironnait pas à qui voulait l’entendre, était tout de même régulièrement surpris à en faire l’aveu à ses hommes ou ses amis.

– Je crois que je comprends votre capitaine ! leur confessa-t-il alors. En effet, le Harloi avait lui aussi longtemps tenté de dissuader Victarion de tuer son frère. Mais la volonté inépuisable de vengeance de celui-ci avait enflé au fil des ans, se nourrissant même certainement d’elle-même pour grossir et grandir à l’envi et selon le défilement pernicieux des mois passants durant lesquels son échec à y parvenir ne faisait qu’enfler sa soif de meurtre. – Mais la Sirène Sanglante ignora à quel point elle ce qu’elle a osé a pu se heurter à l’incompréhension totale du Lord Capitaine ! leur expliqua-t-il. – Elle l’ignore certainement, mais en voulant bien faire, elle s’est mise à dos un homme qu’elle n’aurait jamais dû contrarier ! Et j’ai bien vu en voyant le visage de Vicatarion, tout à l’heure, et en voyant la rage qui s’y lisait, à quel point il ne comprenait pas pourquoi elle avait aidé à la fuite du félon !

Il dodelina de la tête en silence quelques instants.

– Elle n’aurait pas dû s’en mêler ! Cela ne la concernait pas ! renchérit le Chevalier. – Victarion doit maintenant être persuadé qu’elle est une marionnette d’Euron ! Et je peux vous dire qu’il la haïra pour ça si ce n’est pas déjà le cas !

A entendre les hommes de la Sirène de Fer, Glenhild devait certainement avoir une raison pour se ranger ainsi derrière le Choucas… L’un d’eux évoqua une mission. Le mot interpella le Harloi. *Une mission !? De quoi peut-il bien être question ?* Tout ceci ne lui disait rien qui vaille mais il préféra garder silence sur ce sujet-là et décida qu’il en ferait par à son ami. Le Lord Capitaine était à l’affut de tout ce qui concernait l’Œil de Choucas, ses voyages et ses projets ; et ses hommes avaient pris l’habitude de l’informer de tout ce qu’ils apprenaient concernant Euron ou se rapportant à ses déplacements ou son bateau.

– Victarion n’obéit pas à Balon en tout, vous savez !? leur indiqua-t-il alors que les Bonfrère semblaient croire le contraire. – La preuve en est qu’il aurait passé son félon de frère au fil de l’épée tout à l’heure, si votre sœur n’avait pas contribué à permettre sa fuite ! Le Harloi ne voulait pas en dire plus. Il savait pertinemment que Victarion avait un tempérament qui l’empêchait de se plier en tout à la volonté de son suzerain de frère… Mais il savait aussi que le Lord Capitaine était aussi un fier patriote et un homme droit qui ne passait que très rarement outre ses engagements !

– Ca oui ! Elle a bien foiré ! approuva-t-il directement lorsque l’un des hommes de Glenhild reconnut qu’elle n’aurait sans doute pas dû intervenir entre les deux Greyjoy. – Je pense qu’il est de notre devoir de faire en sorte d’éviter qu’ils n’en viennent à se haïr, ces deux-là ! Vous ne pensez pas ? leur demanda-t-il


◊ ◊

Le pont du Fer Vainqueur grinçait sous les pas inquiétants du marin qui s’approchait de la blonde lentement. Le cri qu’il avait lancé en interpellant la Bonfrère lorsqu’il l’avait découverte sur le navire avait tiré de leur veille somnolente et attiré vers le pont plusieurs sentinelles supplémentaires.

Manifestement, les choses ne tournaient pas en la faveur de la blonde qui avait pu voir se rassembler autour d’elle les hommes d’armes qui l’entouraient à présent, porteurs de regards mauvais et d’idées louches…

Mais le plus suspect d’entre tous était évidemment Todd « Gueule-en-Grouin » et ses mauvaises pensées animées de vice et d’indécence. Le Morru s’était approché d’elle suffisamment pour que la Capitaine de la Sirène de Fer, sans doute voulant éviter à tout prix les problèmes, esquisse un très léger mouvement de recul.
C’est à ce moment-là que, venant dans son dos, se refermèrent sur elle les poignes fortes et violentes de trois hommes qui l’agrippèrent et la maintinrent fermement pour l’empêcher de s’échapper. Seule face à six hommes, on ne pouvait pas dire que ces derniers fissent preuve de courage mais il n’en demeurait pas moins que la blonde se trouvait soudain dans une position des plus fâcheuse et voyait encore et toujours le Morru avancer jusqu’à elle sans état d’âme. – Elle est à moi ! annonça-t-il aux autres d’un air qui se voulait le plus menaçant possible tant il espérait s’offrir le con de la blonde… Il la saisit par le menton, ses gros doigts douteux s’enfonçant dans les joues de Glenhild pour les serrer toujours plus fort.
– Ta gueule Todd ! T’es pas le seul à vouloir te la faire ! Le ton commençait à monter. – Ben vous faudra passer après moi ! Je l’ai vue en premier ! grogna le Morru. – J’temmerde ! rétorqua un de ceux qui la tenaient. La tension était palpable et le bruit de l’acier sortant des fourreaux commença à résonner de toutes parts.

L’un des marins avança, lame au poing vers le Morru qui tira sa lame à son tour.

Et en un instant, tout bascula. Une lame lança un éclair dans la nuit et le poing armé du premier marin à avoir levé sa lame tomba sur le pont, mouchetant d’abord le bois de tâches sombres avant de l’imbiber abondamment.

Le marin hurla de douleur et se recroquevilla sur lui-même en se tenant fermement l’avant-bras dans un geste de préservation réflexe. Le regard injecté de colère, il se tourna vers la masse rapide qui était soudain apparue pour couper court à la rixe qui se profilait. – Toi tu vas… Il ne put achever sa phrase. Face à lui se tenait le Lord Capitaine, de retour sur son boutre. Victarion lui lança un regard mauvais et fit courir sur tout le monde des yeux froids et pleins de colère. – Lâchez-la ! Je vous avais demandé de la laisser partir ! tonna-t-il menaçant avant de reporter son attention sur le blessé. – Je vais quoi ? demanda le Greyjoy. L’homme à la main unique et à l’avant-bras sanguinolent bredouilla une excuse avant de se lever avec peine et de fuir vers les cabines de l’équipage afin de se faire soigner.

Le Greyjoy s’avança vers la blonde que ses hommes venaient de relâcher. Il jeta un œil à ceux qui s’étaient saisi d’elle. – Mais on l’a laissée partir ! C’est elle qui est montée à bord ! tenta de se justifier l’un d’eux. – Hors de ma vue, tous ! hurla le Lord Capitaine au comble de l’irritation. N’avaient-ils pas tous fini de l’emmerder à tour de rôle ? D’abord cette catin d’Euron et maintenant ses propres hommes ? Partout où le Choucas venait montrer sa gueule de traître, la félonie semblait pousser comme des algues vertes sur les littoraux de l’Ouest !

– Mettez-la aux fers et laissez l’y moisir tranquille ! ordonna-t-il. – Je ne veux plus voir l’un d’entre vous à moins de dix pas d’elle, c’est bien compris !? Ceux qui auront le malheur de l’oublier ne perdront pas qu’une main, croyez-moi !

Il se détourna de la blonde qu’on emmenait sans chercher à savoir si elle tentait de se justifier ou pas. Au fond, il n’en avait cure. Il savait qu’elle ne pouvait ignorer qu’elle n’avait rien à faire là. Il l’interrogerait plus tard, à tête reposée, mais pas maintenant. Surtout pas. La colère était mauvaise conseillère, il ne le savait que trop bien, et voulait éviter de céder aux humeurs assassines qu’il avait pour cette blondasse.

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Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime04.12.13 11:57

La conversation sur l’altercation entre les deux capitaines allait bon train, chacun y allant de son avis et de son argument. Mais au fond, la plupart des membres d’équipage de la Sirène se rendaient peu à peu compte qu’ils auraient peut-être mieux fait de l’empêcher d’agir, quitte à se prendre quelques coups.

Beron s’en voulait de ne s’être pas opposé à elle avec plus de véhémence, il l’aimait trop et craignait trop sa colère pour ce faire et désormais, il savait qu’il aurait tout de même dû faire quelque chose. En mêle temps s’il l’avait retenue, il aurait dû l’assommer, si non elle l’aurait combattu pour arriver à ses fins. Cela dit ça aurait pu au moins faire gagner du temps à Vic, alors peut-être que ça aurait été une bonne solution. Mais voila, Glenhild était tout à fait capable de tuer un de ses hommes si elle estimait qu’il s’opposait à elle sans une bonne raison et remettait en cause son autorité devant tous ses hommes. Même son homme le plus proche, même son second, même son cousin. Car s’il y avait bien quelque chose qu’elle détestait, c’était ça, qu’on lui manque de respect. Généralement elle évitait d’en arriver là, mais bon, elle était toujours prête  aller jusqu’au bout quand elle s’engageait dans un combat, et elle savait très bien qu’elle ne pouvait pas le vaincre en duel, ou très difficilement.

__ Je crois qu’elle s’en rend compte maintenant, si non elle serait venue boire avec nous. » Répondit Gwin en se rasseyant d’un air morne
__ J’ai essayé de l’en dissuader, mais elle est têtue tu sais. » Dit Beron

Les hommes de la Sirène éclatèrent de rire. Oui, la blonde était têtue comme une mule. Ne fallait-il pas l’être pour s’opposer à Gorold Bonfrère ? Et plus encore pour organiser une mutinerie sur un de ses bateaux dans le but de participer à la rébellion ?

__ Une marionnette ? Glen est la marionnette de personne, tu peux me croire. Ni Euron ni Balon, ni personne. » rétorqua Daron.
__ Ni même le Dieu noyé… » dit Viron en levant un sourcil.
__ Ceci dit elle a toujours apprécié Euron. » ajouta Neron.
__ Elle apprécie le fait qu’il ne soit pas aussi con que Balon. » rappela Maron
__ C’est parce qu’il veut remettre les Îles de Fer sur le devant de la scène, mais pas que pour une bataille, lui. Il veut gagner pour de bon. » commença Ceron
__ Et surtout éviter qu’une nouvelle rébellion ait les mêmes conséquences que la dernière sans pour autant se coucher. » continua Huron
__ Elle suivrait n’importe qui du moment qu’il ait les mêmes idées qu’elle à ce sujet. » répliqua Jaron
__ Tu parles, elle suivrait n’importe qui du moment qu’on lui dise qu’il va y avoir du sang. » Rigola Loron

Encore une fois les marins éclatèrent d’un rire bruyant et trinquèrent à grand renfort de renversement de bière sur la table.

__ C’est pour ça qu’on est avec elle. »
__ C’est pour ça qu’on l’aime ! »
__ C’est pour ça qu’on est sur la Sirène de Fer ! »
__ C’est pour ça qu’on la suivrait jusqu’à la mort aussi… »
__ Moi je voulais surtout devenir riche. »
__ Ca fait à partie de l’aventure, avec Glen ! »
__ Non moi je voulais la baiser, mais j’ai perdu trois doigts et j’ai pas eut son cul. »
__ T’es vraiment trop con ! »
__ Ben quoi ? Elle me fait bander. »
__ T’aurais dû te renseigner. »
__ T’aurais pu perdre bien plus que tes doigts. »
__ C’est elle qui choisi. »
__ C’est toujours elle qui choisi, pour tout. Elle est casse couille ! »
__ C’est faux. Elle choisi ouais, mais elle écoute aussi. »
__ Si t’as prouvé ta valeur, elle te laisse faire. »
__ Heu on parle de cul ou d’abordage. »
__ D’abordage, couillon de Kiron. »
__ Elle est juste c’est tout. »
__ Et puis t’avouera qu’elle a souvent raison. »
__ Ouais, pour la navigation et la bagarre, ça ouais, elle a toujours raison. »
__ Mais pour les mecs par contre. »
__ Ah bah ça… »
__ Fermez vos gueules, elle fait bien ce qu’elle veut. »
__ Tu dis ça parce que tu l’aies faite. »
__ Hum… »
Il fit une moue en faisant non de la tête.
__ Quoi ?! Mais ! »
__ Elle dit que je suis son amant pour pas qu’on la fasse chier sur le boutre. Parce que vous êtes vraiment trop cons et trop chiants, je sais pas si vous vous rendez bien compte. Mais comme elle a pas envie de couper des couilles tous les jours, elle m’a demandé ça, et j’ai dit oui. »
__ T’as au moins négocié une nuit avec elle, avoue ! »
__ Elle m’aurait tué je pense si j’avais osé demander. Elle m’a donné sa part du butin. »
__ Ouais bref, au final on s’en fout un peu avec qui elle couche tant qu’elle nous mène à la victoire. »
__ Mais elle a bien couché avec Euron non ? »
__ Oui, enfin je crois. Elle s’en est jamais vantée et nie brutalement depuis qu’il a baisé la femme-sel de Vic, je crois qu’elle a pas trop apprécié, mais je crois que c’est lui qui l’a dépucelée. »


Vint ensuite la question de devoir des hommes de la Sirène Sanglante. Effectivement, être brouillé avec Vic n’était pas une bonne chose. Non seulement parce qu’il était un Greyjoy, avec le pouvoir de la faire trucider ou en tout cas de fortement l’emmerder, mais ça, si vous lui demandiez, elle n’en aurait rien à foutre. Mais surtout parce qu’en tant que Capitaine de la Flotte de Fer, si guerre il y avait, c’était lui qui dirigerait les troupes et s’il s’avisait d’exclure Glen d’une place de choix dans les bataille, là, ça allait barder. Ainsi tous acquiescèrent sans pourtant trop savoir quoi faire pour arranger les choses. Eux aussi avait pu constater que Vic était très remonté, et les chances pour que Glen s’excuse, et pire, pour que ça suffise, étaient minces.

***

Hélas, l’invective avait amené du monde sur le pont, chose dont Glenhild se serait bien passée. Elle n’avait pas l’intention de blesser qui que se soit, mais là, le nombre lui laissait difficilement le choix. Ca pu du cul ! Je te jure que parfois tu devrais un peu réfléchir avant d’agir. Enfin, quand faut y aller faut y aller. Mais il était peut-être encore temps de s’esquiver ?

La blonde porta la main à sa garde, prête à dégainer. Mais l’immondice qui avait réveillé tout le monde s’était approchée et elle était à présent à porté de sa main. Elle voulut l’esquiver avant de courir le plus vite possible vers le bastingage du côté du quai pour y sauter dès que possible. Peu importait qu’elle utilise le ponton ou non désormais, elle n’avait plus le temps de faire dans la dentelle. Elle fit un pas en arrière sans avoir remarqué que d’autres s’étaient approchés derrière elle. Ils l’attrapèrent alors. Eh merde… se dit elle immédiatement consciente qu’elle y était vraiment jusqu’au cou cette fois-ci. Elle se débâtit comme un beau diable allant de coups de pieds en coups de dents, essayant de se dégager, de leur envoyer ses poings, genoux, coudes à travers la figure pour tous les moyens. Elle y parvint presque, anguille agile et glissante entre leurs doigts qui s’enfonçaient dans sa chair la faisant souffrir, mais la douleur, elle connaissait, rien à foutre. Seulement à six contre une, c’était perdu d’avance. Elle essaya de prendre son épée. Raté. Et désormais, elle était entre six bras puissant qui la saucissonnaient. Elle mit un coup de tête en arrière, toucha l’un des trois qui la lâcha et recula en se tenant le nez, mais les deux autres avaient compris et ils la maintinrent tout en gardant leurs têtes hors de porté de ses dents ou de son crane.

Là, elle ne pouvait vraiment plus bouger, et l’autre taré qui lui tenait maintenant le menton. Elle était folle de rage, mais impuissante. Mais quand elle comprit enfin de quoi elle s’agissait – car elle n’avait pas envisagé de se faire violer jusqu’ici - elle ne se déballonna pas pour autant. Elle cracha à la figure de Todd et dégagea son menton de sa main pour lui mordre un doigt, elle réussit à en chopper un et mordit de toutes ses forces en grognant et en le regardant dans les yeux, regard sauvage en prime. Plutôt crever que de se laisser faire ! Ils ne l’auraient pas vivante ! Son con serait peut-être encore chaud, mais personne ne prenait la Sirène Sanglante de force ! Ceux qui avaient essayé avaient perdus leurs parties génitales et la plupart du temps leur vie.

La jeune femme profita d’un moment d’inattention d’un de ceux qui la tenaient pour réessayer de se saisir de sa lame et se retournant pour se dégager. Mais ils avaient bien saisi qu’elle ne s’avouait jamais vaincue, aussi, l’autre s’y attendant il voulut la plaquer au sol en tombant sur elle de tout son poids. Cela dit, il ne s’attendait pas à voir son pote perdre une main. Elle termina la tronche dans le sang du type qui venait de perdre une main avec cette fameuse main à quelques centimètres de sa tête. Sans moyen d’amortir la chute, elle s’assomma presque. Elle voulut se relever et dégainer son épée, encore sonnée, chancelante, et la vue brouillée elle ne voyait pour l’instant que des pieds. Mais lorsqu’elle fut enfin en mesure de comprendre ce qui se passait, au bout de quelques secondes, elle entendit la voix de Victarion. Eh merde…

Elle se releva, manqua de retomber, encore chancelante, et une fois campée sur ces pieds, elle répondit avec humilité, mais sans baisser la tête. Son regard était fixé sur ceux qui voulait la violer et prête à les embrocher s’ils s’approchaient une fois de plus, la main sur sa garde.

« C’est vrai, je suis montée de mon propre chef sur le Fer Vainqueur. Veuillez m’excuser Lord Capitaine Victarion. »

Les autres s’approchèrent pour la mettre aux fers, ce à quoi elle rétorqua en dégainant son épée.

« J’y vais toute seule ! Vous, ne posez plus les mains sur moi, ou je vous coupe les parties en rondelles ! Et si vous avez un problème avec ça, maintenant que j’ai mon épée entre les mains, on peut voir si ça vous tente toujours autant d’essayer de m’attraper bande de lâches ! »

Elle avait eut peur, certes, mais elle était surtout très remontée de pas pouvoir leur apprendre les bonnes manières à sa façon. Putain ! Bien la première fois qu’un mec tentait de la posséder sans la vaincre à la loyale et sans perdre ses couilles ! Argh, elle était rouge de colère, les dents serrées et les veines pleines d’adrénaline. Enfin, elle était quand même en tort, alors elle se dirigea vers les cales pour se laisser enfermer dans une cellule où elle ne comptait pas dormir. Malgré les menaces de Victarion, elle ne pouvait pas faire confiance à ses hommes qui avaient déjà essayé une fois d’abuser d’elle l’occasion d’un moment de faiblesse pour recommencer. Elle garda donc son épée à la main, s’accroupi dans un coin et fixa les abords de la porte en luttant tant bien que mal contre le sommeil après déjà plusieurs jours de privation...
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime08.12.13 13:18

Le Harloi était très attentif à la joyeuse discussion qui animait la tablée Bonfrère… Les hommes avaient, à l’évidence, beaucoup d’affection et de respect pour leur capitaine… Mais ils n’oubliaient pas non plus facilement qu’elle était une femme et que, pour certains d’entre eux, en tous cas, son physique ne les laissait pas indifférents !
Et le con ou le cul de la blonde trouvèrent nonchalamment place au milieu de la discussion où il fut essentiellement question de Glenhild, de sa fierté, de sa bravoure et de ses talents de navigatrice et capitaine mais aussi de sa relation avec les Greyjoy, Euron et Balon en tête…

Certains des marins de la Sirène de Fer semblaient à présent regretter de ne pas s’être interposés, ni même d’avoir tenté de retarder la blonde dans sa tentative pour permettre au Choucas de prendre la fuite...

Le Chevalier termina sa chope et cette dernière vint heurter le panneau de bois grossier qui composait l’essentiel de la robuste table dans un petit éclaboussement de mousse tiédasse. Il se leva et remercia les Bonfrère pour leur sympathique invitation.

– Bon ! Tout ceci a été très instructif et je suis bien content d’avoir pu faire votre connaissance ! Je vais voir où trouver le Lord Capitaine et je vais essayer de lui parler. Peut-être qu’en entendant les échos que je lui rapporterai de tout ce que vous m’avez dit il sera plus enclin à la considérer moins durement… Il n’était pas persuadé que ce qu’il avait entendu serait à même de faire fléchir la rancœur de son ami tant il savait que le sujet de la trahison d’Euron restait exagérément désagréable pour Victarion. Mais il tenterait quand même ! Après tout, il serait absurde de se priver de l’appui éventuel de la Bonfrère et de son joyeux équipage juste pour n’avoir pas osé revenir sur l’épisode fâcheux de la rade de Pyk. – Merci encore pour la bière ! leur lança-t-il en s’éloignant vers la sortie de la taverne.


◊     ◊
 
Le comportement de ses hommes venait de pousser l’exaspération du Greyjoy à son paroxysme. Et ce fut ulcéré et rageur qu’il observa le blesser fuir vers le logement de soins afin d’y être soigné.

Craignant les remous de la colère de leur Lord Capitaine, les derniers d’entre ceux qui venaient de tenter d’agresser la blonde ramassèrent les armes et effets qui étaient tombés au sol dans la lutte et déguerpirent sans s’attarder.

Au grand étonnement de Victarion la blonde adopta, pour la toute première fois face à lui, une attitude toute d’humilité et de mesure cousue… Alors qu’il se détournait d’elle pour gagner sa cabine, il l’entendit lui présenter ses excuses pour être montée de la sorte sur le Fer Vainqueur sans autorisation. La surprise faillit lui faire marquer un temps d’arrêt mais il n’en laissa rien paraître et partit s’enfermer dans ses quartiers afin de noyer sa rage dans l’alcool et la solitude.

Alors qu’il quittait le pont sans un regard pour elle, il fut interpellé par l’aplomb et la fierté de la Bonfrère... Elle acceptait sans broncher la sanction de se retrouver aux fers et à fond de cale mais ne toléra pas qu’un des hommes du Fer Vainqueur posât une fois de plus les mains sur elle... Et Victarion la comprenait ! Il disparut dans l’escalier menant aux cabines avec cette particularité dans un coin de tête...


◊     ◊
 
Le froid humide de la rade de Pyk s’était insinué dans les soutes du navire durant toute la nuit ; et le matin blême trouva le Lord Capitaine de la Flotte de Fer endormi sur sa table, la joue marquée par les nervures grossières du bois brut et une bouteille d’eau de vie épuisée coincée sous son avant-bras.

Le Greyjoy s’étira avec la puissance endormie d’un gros lion encore engoncé dans les ultimes circonvolutions d’une longue sieste. Il bailla un bon coup et crut que sa tête allait exploser ce faisant... Il se frotta les yeux avec ses grosses paluches et tenta de se remémorer comment avait fini sa nuit...

Les sombres souvenirs d’un retour au bercail des plus désagréables lui sautèrent à la gorge avec toute la férocité que peuvent accentuer les lendemains de cuite mais la violence de la rage qui l’habitait la veille semblait avoir été amoindrie par les lourdeurs de la conséquente quantité d’alcool qu’il avait ingurgité en solitaire.

Le grincement hagard de la porte de sa cabine escorta son pas pesant jusque dans le petit couloir qu’il emprunta pour rejoindre l’escalier menant au pont. Il avait une prisonnière à aller voir, une traître à interroger, mais tout ceci ne pouvait entraver son rituel matinal qui consistait à aller arpenter le pont pour inspecter l’intégralité des cordages et du bastingage tout en se gorgeant de l’air salé et piquant du petit matin...

Et, lorsqu’en milieu de matinée, il poussa la porte de la geôle où avait été mise aux fers Glenhild, il trouva la Sirène Sanglante enchaînée mais éveillée et recluse en boule dans un coin de la cellule.

Il lui jeta un regard morne mais d’où avait disparu une bonne partie de l’incommensurable rancune qu’il lui tenait encore quelques heures plus tôt, dans la chaleur de la rage brûlante qui avait dévoré ses entrailles toute la soirée, depuis l’épisode de la fuite d’Euron jusqu’aux dernières bribes de souvenirs qu’il gardait de cette nuit longue, pesante et noyée dans l’alcool fort.

– Pourquoi as-tu fait ça ? la questionna-t-il sans tourner autour du pot. – Quel intérêt y avais-tu ? Il s’assit dans le coin opposé au sien. Il trouvait nécessaire de placer entre elle et lui toute la diagonale de la cellule afin de ne pas risquer de commettre l’irréparable contre cette guerrière d’un grande Maison vassale dont les réponses qu’elle apporterait lui seraient peut-être particulièrement désagréable et difficiles à avaler. – Toi et Euron... Tu es sa chose ? Sa marionnette ? Il t’a embobiné comme tant d’autres ? Qu’as-tu donc contre moi ? On ne se connaît pas ! Il t’a abreuvé de conneries sur mon compte ?

Le silence répondit à ses questions aussi enchaîna-t-il sans laisser d’avantage de temps à la blonde pour trouver les mots de la réponse qu’elle lui fournirait.

– Tu n’avais pas le droit de me priver de ma vengeance ! Je l’avais tant attendue ! Tu n’avais pas le droit ! Tu m’entends ? PAS LE DROIT ! Il ressentit une vive douleur dans les tempes au moment où il cria ; il se résolut donc à reprendre son calme pour poursuivre. – Pas plus que tu n’avais le droit de monter ici sans mon autorisation ! Sur ce dernier point, il savait qu’elle savait... Il avait entendu ses excuses de la veille et ne les avait pas oubliées. Mais pour le reste, il était partagé. Qu’allait-il faire d’elle ? La veille il l’aurait tuée à main nue si la raison n’avait eut de cesse de lui rappeler qu’elle appartenait au puissant clan Bonfrère. Et à présent ?

Il attendait, silencieux, que des explications lui soient fournies... Il verrait en fonction de cela. Ses yeux gris cherchaient ceux de la jeune femme, pour espérer y lire, soit la sincérité, soit le mensonge qui escorterait les mots qu’elle emploierait pour se défendre.
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

Copyright : Echo des Plaines & tumblr
Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 380
à Westeros depuis : 09/05/2013
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime13.12.13 3:15

La nuit avait été fraîche et humide, heureusement Glenhild était bien couverte et habituée à ce genre de conditions. Mais elle avait eut beau lutter de toutes ses forces contre le sommeille, il avait quand même fini par la gagner et elle s’était endormie assise dans un coin avant de tomber sur le coté en boule emmitouflée dans sa cape. Elle s’éveilla en sursaut au petit matin, les craquements du pont et le bruit des pas, l’air salé et l’odeur des geôles lui rappelant brutalement sa situation.
Elle se leva et regarda dans al cale pour vérifier qu’aucun de ses hommes ne l’ait rejointe durant la nuit. Ça n’était pas le cas et elle en fut soulagée, aucun d’eux n’avait été pris à partie. Mais ils devaient être que la Sirène de Fer, se demandant où elle pouvait bien se trouver leur Capitaine, généralement première levée et première sur le pont. Toujours enroulée dans la chaude fourrure de son vêtement elle se rassit et attendit. L’équipage trouveraient bien à s’occuper en attendant, vu l’état de son boutre…

Mais évidemment ceux qui étaient déjà inquiets la veille à propos des événements qui l’avaient confrontée à Victarion l’étaient d’autant plus en revenant sur les navires ivres morts dans la nuit et ne voyant pas la guerrière. Mais, trop saouls pour entamer les recherches ils s’étaient endormis, ici ou ailleurs en se rassurant tant bien que mal sur le fait que, même si cela ne lui ressemblait pas, elle pouvait avoir décidé d’aller dormir au sec dans une auberge. Sauf qu’au matin, une fois les effets de l’alcool dissipés, Beron et Gwin furent les premiers à se rendre compte que l’absence la Sirène Sanglante n’avait rien de normal, Gwin envoya alors des hommes à se recherche, Beron étant le second, il se devait de rester sur le boutre et de mener l’équipage. C’est ainsi que Neron apprit qu’elle était emprisonnée par le Greyjoy et pourquoi. Il en informa Beron, mais personne ne pouvait rien faire contre cela, son pont ses lois, et qui plus est pour le Capitaine de la Flotte de Fer, le second se dit qu’aller plaider sa cause ne ferait qu’envenimer les choses et se contenta d’observer le Fer Vainqueur de loin.

Dans la geôle, la blonde dont la patience n’était pas la qualité première perdait patience de ne rien pouvoir faire alors que son boutre était en si mauvaise état après une tempête. Elle ne se souciait que peu du sort qui l’attendait, si le Dieu Noyé voulait qu’elle meurt, alors elle mourrait avec autant de dignité que possible, bien qu’elle eut préféré mourir au combat. Lorsqu’il entra dans la cellule, elle se leva aussi vite que ses chaines lui permettaient et inclina légèrement la tête. Elle essuya les reproches acerbes de Victarion sans broncher, elle s’en voulait tellement, elle n’avait aucune excuse. Lorsque l’homme eut terminé, elle releva la tête et planta son regard métallique dans celui du Capitaine avant de répondre d’une voix calme.

« Je n’aurais pas dû vous en priver, je craignais que… que vous ne soyez puni, maudit pour avoir tué votre frère, je craignais aussi que sa mort n’apporte rien de bon aux Îles de Fer, elle aurait signé votre perte et la nôtre, à tous avec Balon seul au pouvoir et sans héritier mâle. Euron m’a redonné espoir, il m’a parlé de projets, il m’a demandé de recruter des hommes, des mercenaires, beaucoup, de préparer une grande bataille. Peut-être aurais-je mieux fait de ne pas l’écouter, mais lorsqu’on me dit qu’il existe un moyen pour les Fer-Né de redevenir ce qu’ils étaient, je ne peux pas tourner le dos, je ne PEUX PAS ! »

La blonde commençait à s’enflammer un peu.

« Comprenez-vous ? J’aurais préféré mourir lors de la dernier rébellion que de voir sous quel poids notre peuple croule, meurt de faim. Et je serais morte si mon père ne m’avait pas jetée au cachot pour m’empêcher de vous rejoindre, mais je serais morte au combat, pour la grandeur Fer-Née. Pourtant avec le temps, je me suis rendue compte que cette rébellion ne pouvait que finir ainsi, que nous avions sous estimé notre ennemi. Euron est un putain de connard et il n’aurait jamais dû vous faire ce qu’il vous à fait, mais lui aussi il a compris que nous ne pouvions vaincre avec les méthodes de Balon. Pour cela, pour regagner notre liberté et le droit de piller les côtes de Westeros, j’étais prête à l’aider. Mais même cela ne vaut pas que je vous manque de respect, pas vous qui avez mené la Flotte de Fer dans la victoire comme dans la défaite avec force et honneur. »

La jeune femme reprit une voix plus calme et un ton plus posé, mais l’émotion transparaissait dans chacun de ses mots et dans sa voix qui se brisait parfois.

« On ne se connaît pas, mais je suis bercée depuis ma naissance par vos exploits, vous avez toujours été un exemple pour moi, un homme comme il n’en existe pas deux, meilleur qu’aucun de vos frères. J’ai baptisé mon boutre, la Sirène de Fer, en l’honneur du Fer Vainqueur et essayé de me hisser à votre niveau avec l’espoir si ce n’est de vous égaler au moins de gagner votre estime et de pouvoir, un jour, me battre à vos côtés. Alors, quand j’ai compris que j’avais perdu tout espoir de devenir l’un de vos Capitaine et de tenir un jour le moindre conseil de guerre à vos côtés sur le Fer Vainqueur, j’ai voulut me saisir de l’opportunité de votre absence pour en fouler le pont, pour la première et la dernière fois. »

Une larme coula sur sa joue, elle l’essuya avec rage et serra les dents pour ravaler les autres, restant digne et droite devant lui.

« Vous ne méritiez pas que je me mette en travers du chemin de votre vengeance et j’accepterais votre châtiment quel qu’il soit, mais promettez moi que mes hommes ne seront pas inquiétés. Ils n’y sont pour rien, au contraire, ils ont essayé de m’en empêcher. Mais si vous me permettez de vivre jusqu’à la prochaine bataille, alors je mourrais au combat pour vous avec gratitude. »

Glenhild mit un genou à terre et inclina la tête. C’était une chose que, de mémoire d’homme on n’avait jamais vu, la blonde Bonfrère prêtant allégeance à quelqu’un ou même simplement courbant l’échine devant un homme, aussi puissant soit-il. Lord ou manant, personne ne pouvait se targuer d’avoir obtenu un tel geste de sa part, pas même les Capitaines qu’elle avait servi avant d’en devenir un elle-même et certainement pas Balon.
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime17.12.13 23:43

Le souffle glacé du petit matin s’insinuait dans la petite geôle par tous les interstices de la coque et du bois comme des doigts avides cherchant à agripper l’intruse...

Le Lord Capitaine de la Flotte de Fer s’était muré dans un silence sévère depuis lequel il la regarda froidement planter son regard gris et résolu dans ceux du Greyjoy. La blonde n’avait pas bronché durant le long vomissement de reproches de Victarion mais elle s’élança dès lors dans un flot ininterrompu de réponses à tous les reproches de la Bonfrère.

Il l’écouta sans l’interrompre, cherchant de son regard noir à discerner le vrai du faux et à faire le tri dans tout ce que la Sirène Sanglante brandissait comme explication à ce qui les opposait. Immédiatement le Greyjoy fut interpellé par la façon dont la jeune capitaine sembla regretter d’avoir osé priver le Greyjoy de la vengeance qu’il avait eu à portée de main. Il apprécia qu’elle le fasse mais n’en laissa rien paraître, encore trop circonspect par rapport à tout ça et à la sincérité de la blonde. Elle disait avoir eu peut qu’il soit puni, ou maudit... Mais qu’est-ce que cela pouvait bien lui foutre ? Elle évoqua Balon ; et elle parla d’Euron... Ce traître ! Euron... *Je te maudits !*, articula-t-il en son for intérieur en repensant à ce félon qui lui avait jadis tenu lieu de frère...
La blonde parla de projets, de recrutement, de mercenaires et de grande bataille... Victarion poursuivait son écoute silencieuse. La guerrière lui expliqua quelle flamme patriotique l’avait toujours consumée et comment son Lord de père avait même été contraint de la faire mettre aux fers afin qu’elle ne perdît la vie dans la rébellion. A l’évocation de cet épisode de la glorieuse histoire fer-née, Victarion fut assailli de nombreux souvenirs qui se complurent à le bousculer jusque dans les recoins enfouis d’une mémoire qu’il avait choisi de bien cloisonner afin qu’elle le laisse parfois en paix. Il ne fut extirpé des songes dans lesquels l’évocation de la rébellion durant laquelle il avait mené les navires fer-nés à la bataille l’avait plongé, que lorsqu’elle traita le Choucas de « putain de connard ». Il baissa les yeux vers elle et sourit machinalement ; d’un de ses sourires de regret qui se portent à vos lèvres sans que vous y preniez garde et qui patinent votre visage d’un air de nostalgie douloureuse... *Enfoiré d’Euron !*, grinça-t-il à part lui alors que son poing se serrait à nouveau à l’évocation de son frère. *Euron n’a rien compris ! Il n’a rien compris du tout !*, s’agaça-t-il alors que la jeune femme insistait au sujet de ce frère maudit.

Il ne put s’empêcher d’intervenir alors.
– Je maudits ce chien de Choucas !Je maudits ce bâtard, ce traître ! Il plongea son regard métallique dans le sien et leurs yeux gris échangèrent une conversation silencieuse qui se brisa dans la soudaine série de question dont il la bombarda.

– Tu parles de projets !? Des projets de ce salopard ? Tu les connais ? Tu es donc bien une de ses créatures ? Il posa une main ferme sur la chaîne qui arrimait au mur le cercle de métal qui enserrait la gorge de la blonde. Il tira d’un coup sec afin de rapprocher son visage du sien. Son regard noir traduisait le courroux qui consumait son cœur. –Dis-moi ! Dis-moi tout ce que tu sais ! Dis-moi ce qu’il compte faire ! A quoi pense-t-il ? Que recherche-t-il ? Quels sont ses projets ?

Il laissa un long silence s’installer entre eux sans la lâcher du regard. Il la scrutait, l’œil mauvais, cherchant à savoir si elle allait lui dire la vérité. Si elle n’était pas la « chose » du Choucas, puisqu’elle se défendait de l’être, qu’elle le prouve ! Par le Dieu Noyé, qu’elle lui dise tout ce qu’elle savait ! Il attendit sa réponse avec une fermeté implacable dans le regard. Si elle refusait de lui dire, il aurait la preuve qu’elle était contre lui et avec Euron ! Il n’avait pas coutume à embringuer les autres dans son histoire toute personnelle de vengeance mais puisqu’elle y avait mis les pieds sans y être invitée, il fallait désormais qu’elle choisisse son camp ! Soit elle était avec le Choucas, soit elle était avec lui ! L’aide qu’elle avait apportée au traître était, selon elle, destinée à protéger le Lord Capitaine de la fureur du Dieu Noyé... Et bien qu’elle le prouve ! Il venait de lui en fournir l’occasion !

Plus tard, lorsqu’elle parvint à reprendre un ton plus posé et plus calme, il se demanda ce qu’elle pouvait bien avoir à rajouter à tout ça... L’émotion était palpable dans la voix de la blonde. La capitaine de la Sirène de Fer s’exprimait d’une voix qui se brisa par moments lorsqu’elle évoqua les exploits de Victarion. Elle reconnut qu’ils ne s’étaient jamais que croisés et expliqua que ses faits d’armes avaient bercé son enfance.

Il porta alors sur elle un regard différent. *Que me joues-tu là ?*, s’interrogea-t-il tout d’abord. Il ne croyait pas un instant au plaisant coupler de l’admiration muette... *C’est ça, fous-toi de moi !* Le prenait-elle pour un moussaillon de 10 ans ? Comment pouvait-elle penser un instant qu’une ficelle aussi grosse ne se verrait pas ? Elle tentait de lui faire croire qu’elle l’admirait, c’était évident ! *Si tu crois que c’est avec un bobard pareil que tu éteindras ma rancœur pour toi !?*, s’agaça-t-il.

Et puis elle évoqua le nom de son navire et son histoire qui consistait à expliquer son appellation par le fait qu’il s’agissait d’un hommage au Fer Vainqueur... Il se redressa. Cela pouvait se tenir. *Coïncidence !*, marmonna-t-il à part lui. Il la dévisagea lentement lorsqu’elle expliqua qu’elle avait toujours voulu faire partie de l’équipage du Fer Vainqueur... Ce pouvait-il un seul instant que tout ceci fût vrai ? Il ne savait plus que penser... Cette garce avait suffisamment foutu le bordel pour qu’il supporte de l’avoir plus longtemps dans les pattes ; mais d’un autre côté, s’il faisait abstraction de tout ce qu’il pensait d’elle et de tout le négatif qu’elle lui inspirait, il devait bien reconnaître qu’il avait entendu énormément d’éloges à son sujet. Elle passait pour être une bonne navigatrice, une meneuse d’hommes hors pairs et une guerrière tenace.

Le fait qu’elle évoque ainsi le Fer Vainqueur et une éventuelle admiration qu’elle aurait pour lui ou ses faits d’armes tendait à faire comprendre au Greyjoy qu’elle n’était pas « contre » lui… Il ne savait si c’était du lard ou du cochon mais au point où il en était concernant cette blonde, il espérait que tout ce baratin fût vrai… Voir empirer leur relation était difficile vu le niveau de négativité qu’elle avait atteint mais après tout… Tout était toujours possible ! Et pire que ça, ça sentirait l’hémoglobine…

Il ne l’avait pas lâchée des yeux. Elle semblait sincère. Mais qu’elle preuve avait-il qu’elle l’était ? A part cette impalpable impression diffuse qui émergeait du changement complet d’attitude de la blonde envers lui ?

– Tu connaissais le Fer Vainqueur? lui demanda-t-il. – Mais quel âge avais-tu ? Il tenta de calculer dans sa tête l’âge qu’elle pouvait bien avoir au moment de la rébellion. Se pouvait-il qu’elle dît vrai ?

Il est vrai qu’elle semblait différente. La veille encore, il aurait pu noyer la Bonfrère tant elle avait poussé loin les limites de sa patience…
Il serra son poing et gratta machinalement le bandage qui protégeait son avant-bras entaillé la veille. Une larme coula brièvement sur la joue de la jeune femme avant que celle-ci ne l’écrase avec empressement. Etait-ce un nouveau signe de bonne foi ? Bien qu’il ne puisse pas en être certain, il commença à bien aimer l’idée que ce fût le cas.

Il aima les paroles qu’elle eut ensuite. Elle disait qu’elle avait compris qu’il ne méritait pas d’avoir été privé de sa vengeance, qu’elle regrettait de s’être mise entre lui et Euron et qu’elle lui demandait que son équipage et ses hommes ne fussent pas tenus pour responsable des actes irréfléchis qu’elle avait elle-même commis. Elle semblait résolue à accepter tout châtiment, quel qu’il fut, en réparation de son acte inconsidéré.

La veille au soir encore, il aurait moqué une remarque de cet ordre. Et lui aurait méchamment jeté à la figure une réponse cinglante indiquant qu’il relevait de l’évidence qu’elle se plie au châtiment qui viendrait sanctionner ses actes…
Mais au matin de ce nouveau jour, face à cette guerrière qui soudain faisait preuve d’humilité, de discernement et de mesure, le Greyjoy ne voyait plus d’intérêt à la bousculer ou l’insulter alors qu’elle faisait amende honorable.

Il apprécia sincèrement qu’elle se comporte de la sorte. Il allait d’ailleurs lui parler posément de tout cela lorsqu’elle posa un genou à terre face à lui et inclina la tête.
Victarion resta un instant interdit. Puis, tirant de la main droite sur la chaîne qui la soumettait à la réclusion et proposant sa main gauche pour qu’elle s’en servît éventuellement d’appui, il l’invita à se relever.

Il avait plongé son regard gris dans celui de la blonde et tenta de trouver des mots plus cléments que ceux qu’il aurait employés la veille.

– Allons, relève-toi ! commença-t-il en bougonnant. – Tu es une fer-née ! Il était évident qu’elle l’était… Et son comportement agressif de la veille l’avait suffisamment prouvé, mais même si par ses mots il semblait s’en défendre, l’attitude de la blonde depuis qu’il l’avait rejointe dans sa cellule l’impressionnait beaucoup.
Elle prouvait qu’elle pouvait être différente et cela laissait entrouverte la porte d’un pardon futur malgré ce qu’elle avait commis la veille.

– Ce que tu as fait est presque impardonnable pour ce qui me concerne. Mais je pense que tu l’as compris. Euron n’est plus mon frère… Et je rêvais de l’empaler sur la proue de mon Fer Vainqueur ! Tu m’en as empêché… C’est ainsi ! La prochaine fois, il ne m’échappera pas ! Victarion prenait sur lui pour tenir pareil langage. Ses boyaux étaient tout retournés alors qu’il disait cela et faisait mine de n’en pas faire trop cas…

– Par contre tu t’es agenouillée devant moi et je voudrais que tu saches ce que cela signifie… Sa voix resta en suspens quelques secondes. – Pour moi c’est une promesse ! C’est une façon de me jurer que tu n’es pas un sbire de ce félon de Choucas ! C’est la promesse que tu ne te mettras plus entre nous… Il posa sa main sur le bras de la blonde. – Tu me le promets !?

Il s’écarta d’elle à nouveau et pour achever ce qu’il avait à lui répondre.

– Quant à la sanction pour être montée à bord du Fer Vainqueur sans autorisation… Il réfléchit encore quelques instants mais avait bien du mal à faire le tri dans tout ce que venait de lui dire la blonde. Dans un geste machinal, sa main alla gratter le bandage qui enserrait son avant-bras. – Je te demanderais de rester quelques temps à bord du Fer Vainqueur et de partir avec nous lors de notre prochaine razzia ! Il avait l’impression que cela pourrait être une très bonne façon de voir de quel bois elle était faite et de garder un œil sur elle. Il verrait ainsi de ses propres yeux si ce qu’il avait entendu dire à son sujet était fondé ou exagéré. De plus, si elle assurait ne pas être une « chose » du Choucas, il fallait encore qu’il s’en assure personnellement. De simples paroles, fussent-elles bien tournées ou agréables à entendre ne pouvaient suffire à le convaincre totalement. Il devait tenter de se forger sa propre opinion sur la question. Et puis la blonde n’avait-elle pas dit qu’elle avait toujours rêvé de naviguer sur ce boutre légendaire ? En fouler le pont à quai était une chose, mais le sentir fendre la mer poussé par le vent du large en était une tout autre… Et des plus fascinantes ! – Il me semble que ton boutre n’est pas prêt à naviguer tout de suite… Tu n’auras donc que peu d’occasion de naviguer d’ici à la fin des réparations !

Son regard sévère s’était légèrement adouci mais le Greyjoy avait toujours cet air de molosse insatisfait. Il attendait la réponse de la Bonfrère…
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
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Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime03.01.14 19:33

Vexée qu'il remette encore son honneur en cause, Glenhild armait déjà une puissante gifle, mais celle ci n’arriva jamais à la figure du Lord Capitaine. Il tira d’un coup sec sur la chaîne qui reliait son collier de fer glacial au mur ce qui la déstabilisa trop pour qu’elle termine son geste correctement. Elle se rattrapa à… à ce qu’elle put, à savoir lui, et enleva immédiatement les mains de son torse, soutenant simplement son regard jusqu’à ce qu’il la bombarde de questions. Là elle hésita, elle ne pouvait trahir ni l’un ni l’autre des cadets Greyjoy et sa gorge se serra pendant qu’elle essayait de trouver une solution à ce dilemme.

La Sirène Sanglante était parfaitement consciente que si elle ne parlait pas, elle le perdrait définitivement, Victarion, et peut-être la vie. Mais cela ne suffisait pas à pardonner la trahison. Elle préférait mourir sous la torture ou se savoir définitivement exilée de Pyk et de la Flotte de Fer que de trahir sa parole, et elle avait juré de ne rien dire. En même temps, mourir ou tout perdre pour cet homme qui avait trahit son propre frère, était-ce bien utile ? De plus, son plan était bon, mais ne serait-il pas meilleur encore entre les mains de l’idole de la blonde ? Elle appréciait Euron, mais elle le trouvait trop prompt à céder à ses pulsions pour un joli minois ou un peu d’or, et il lui semblait que son frère était différent sur ce point. De plus, Vic avait fait ses preuves à la tête d’une flotte, pas Euron. La question de sa vie et de ce qu’elle avait à gagner ou à perdre lors de cet entretient n’entrait pas en ligne de compte. C’était tout un tas d’autres choses qui la turlupinait et la principale d’entre elles : lequel des deux serait le plus à même de mener ce plan à bien et de mener le peuple Fer-Né à la victoire ? Même si face à Victarion, ça n’était pas facile de rester muette. Pas tant qu’il l’impressionnait, il l’impressionnait, c’était certain, mais ça ne changeait rien, elle n’était pas une lâche qui se pisse dessus parce que son adversaire était plus grand qu’elle, elle ne craignait ni la mort ni la douleur. Mais perdue dans ses yeux froids où elle voyait toutes les couleurs de l’océan et sentant son souffle sur son visage, elle avait une folle envie de l’embrasser et le trouvait véritablement beau, fort, dur, bref, tout ce qu’elle aimait chez un homme.

La jeune femme résista néanmoins à cette pulsion dévorante et fini par conclure que si Euron était un sale con, il ne méritait pas sa loyauté et qu’après tout, son plan méritait bien d’être divulgué à Victarion qui lui avait sous ses ordres la fameuse Flotte de Fer ! Oui, elle trahissait peut-être le Choucas en parlant, mais elle ne trahissait en rien la cause Fer-Née mieux encore, elle lui donnait un nouveau retentissement et qui sait, un nouveau chef ! Eh si cela pouvait être vrai… Quand au caréneur qu’il lui avait promis, elle en trouverait bien toute seule et puis elle doutait qu’il tienne sa parole alors qu’il était désormais en fuite. Seulement elle se rappelait surtout du fait qu’il fallait qu’elle recrute des hommes, il lui fallut donc quelques instants pour rassembler ses souvenirs, instants durant lesquels elle baissa les yeux pour mieux se concentrer.

__ Les enfants… Les… le Trône de Fer… Il veut s’allier au fils du Roi fou, il dit que ce dernier est en vie et qu’il aura besoin de bateaux et de guerriers pour recouvrer son trône et qu’en échange nous pourrions négocier une partie des côtes occidentales de Westeros. Il… il va tuer Balon… »

Voila, elle avait avoué, elle avait tout dit, tout ce dont elle se souvenait en tout cas, tout ce qu’elle avait compris. Car les cours de politique et autres enseignements du Mestre de Cormartel avaient, quand elle était petite, tendance à entrer par une oreille pour mieux sortir par l’autre. Elle leur préférait grandement la navigation, l’astronomie et l’entrainement.

__ Qui ne connaît pas le Fer Vainqueur ? » demanda-t-elle interloquée par cette question qu’elle trouvait des plus étrange étant donné que pour elle c’était LE boutre Fer-Né par excellence. « J’avais 12 ans ! » Là encore elle trouvait parfaitement normal de s’engager dans une guerre à cet âge même si elle n’aurait jamais permis à ses petits frères de le faire. Elle savait bien que c’était un peu jeune tout de même pour être considérée comme une guerrière, on le lui avait assez répéter pendant ses jeunes années. Mais déjà à cet âge elle comptait bien mourir en Fer-Née, arme au poing à l’abordage d’un fort ou d’un navire !

La blonde mit ensuite un genou en terre avant de se relever en grognant devant la main tendue par Victarion, elle n’avait pas besoin d’aide pour se mettre debout se renfrogna-t-elle, et si elle s’était mise à genoux c’était pour lui montrer qu’elle était sincère… Sa mine colère se mue en un grand sourire plein de fierté et tout bardé de dents blanches prêtes à mordre des haubans quand il dit « Tu es une fer-née ! ». Elle l’écouta ensuite en silence avant de faire ou de la tête comme une gamine de 12 ans quand il demanda si elle promettait. Elle se rendit compte après quelques secondes qu’après ce qu’elle avait fait, cela ne suffisait pas et reprit solennellement :

__ Je promet, je le jure sur la Sirène de Fer ! » Elle hésita quelques instants et reprit. « Il devait m’envoyer des caréneurs sur Grand Wyk pour réparer mon boutre, nous avons été pris dans une tempête. Peut-être y sera-t-il… »

Quand il lui annonçait la sanction pour être monté à bord du Fer Vainqueur sans autorisation son regard et son visage s’éclairèrent d’un ravissement qu’elle n’avait pas l’habitude de montrer. Son rêve ! Il venait de se réaliser ! Naviguer, combattre et servir avec Victarion Greyjoy, Lord Capitaine de la Flotte de Fer ! Evidemment elle était Capitaine de son propre boutre depuis près de deux ans maintenant, mais si d’autres aurait pu prendre ça pour un affront, elle, elle trouvait que c’était un honneur. Elle était tellement contente qu’en se retenant de sauter partout et de hurler sa joie, elle émit tout de même un petit couinement suite à quoi elle fit de grands yeux ferma la bouche comme si elle avait était prise en faute et se figea. Elle resta ainsi immobile quelques secondes et finit par demander avec un enthousiasme à peine dissimulé :

__ Nous partons quand ? » Elle voulait savoir si la Sirène aurait le temps d’être réparée avant le départ pour que, peut-être elle puisse suivre commandée par Beron. De toute façon, il fallait qu’elle lui annonce ce départ et qu’elle lui laisse le commandement le temps de ce voyage extraordinaire et qu’elle le charge des réparations et que…

Glenhild portait un grand sourire malgré tous ces efforts pour ne pas montrer que cette décision lui faisait plaisir et n’était pas franchement une punition finalement, elle rêvait déjà aux combats, aux razzias, au vent dans les voiles, au roulis du boutre. Elle était comme une gosse à qui on vient d’offrir le plus beau cadeau possible, des étoiles plein les yeux et oubliant complètement qu’elle était encore enchainée à fond de cale. Elle avait d’ailleurs tellement oublié qu’elle commença à marcher vers la sortie en disant :

__ Il faut que j’aille prévenir mon second. Me permettez-vous de… » Elle venait d’être retenue par la chaîne autour de son cou et tomba lourdement au sol avant de se relever promptement en toussotant. « Arg. Hum … Quitter le bord ? »

Il était vraiment charmant quand il était de mauvaise humeur tout de même ! Elle se mordit la lèvre en se rendant compte que c'était pas vraiment le bon moment pour penser à ça...
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime15.01.14 12:53

Un long silence vint ponctuer la fin des premières questions du Capitaine de la Flotte de Fer. Victarion promenait son regard métallique sur la blonde tandis que celle-ci se tenait recluse dans un mutisme forcené où elle semblait réfléchir aux différentes alternatives qui s’offraient à elle.

Lorsqu’elle rompit enfin le lourd silence, ce fut pour accepter d’expliquer les plans qu’Euron lui avait présentés pour la compter dans les rangs de ses suiveurs. Elle s’embrouilla dans des explications maladroites d’où ressortaient le Trône de Fer, une alliance hypothétique avec des gens tenus pour morts et des accords de dupes et un projet meurtrier…

*Tuer Balon ?* Mais pourquoi ? Victarion ne comprenait pas ce que le meurtre de l’aîné pourrait rapporter au cadet… Certes, théoriquement le Trône de Grès lui revenait au regard de sa place de suivant immédiat dans la ligne successorale de la Maison Suzeraine mais le Choucas devait avoir par trop côtoyé les contrées vertes pour se figurer un seul instant que la Suzeraineté des Iles de Fer lui reviendrait de la sorte en cas de décès de Lord Balon… Après tout les fer-nés avaient toujours été un peuple dominant et leur orgueil les poussaient à n’accepter de se soumettre qu’à celui qu’ils respectaient entre tous et le Choucas était loin de faire l’unanimité sur les îles… Si certains se contrefoutaient qu’il ait osé faire sienne la femme de son frère, beaucoup le lui reprochaient ouvertement et parmi ceux qui n’avaient pas d’avis sur la question la plupart tendaient à avoir de lui une image dégradée et embuée par les embruns des souvenirs lointains et confus. Euron était un banni, un exilé, un capitaine en fuite qui n’avait pas eu le courage d’affronter les conséquences de son inconséquence et que beaucoup considéraient comme inférieur à son frère cadet Victarion.

Instinctivement il chercha immédiatement à en savoir plus. – Tuer Balon ? Mais pourquoi ? Comment ? S’il avait souvent été irrité lui-même par les décisions inacceptables à ses yeux que prenait parfois leur aîné, Victarion avait néanmoins un certain respect pour le Lord Ravage de Pyk et il considérait que son frère avait, certes, mal jaugé la capacité de Robert Baratheon à répondre aux attaques préparées contre lui, mais que Balon avait au moins eu l’ambition de tenter une rébellion par laquelle il n’avait fait qu’aspirer à tenter de rendre aux Îles de Fer leur grandeur passée en même temps qu’elle redonnerait fierté, pouvoir et supériorité au peuple fer-né. Ne disait-on pas que seul celui qui ne tente rien n’a rien ? Victarion était en accord avec ce principe. Il était de ceux qui accomplissaient les choses par lesquelles ils pensaient pouvoir grandir et dominer et il se lançait lui-même toujours dans les entreprises par lesquelles il ambitionnait de se maintenir comme l’un des plus grands leaders de son époque.

Il repensa alors aux enfants du Roi Fou, que la Bonfrère avait aussi brièvement évoqués. Etait-il vrai qu’ils eussent finalement survécus et qu’ils vécussent quelque part cachés ? La blonde pouvait-elle le garantir ? Les avait-elle rencontrés ou ne s’en tenait-elle qu’aux affirmations d’Euron à ce sujet. Le Greyjoy avait payé pour apprendre que la parole de son traître de frère ne valait que bien peu…

– Et les enfants du Roi Fou ? Que sais-tu d’eux ? Tu les as rencontrés ? On les disait morts ? Ont-ils survécus ? Où se terrent-ils ? Sais-tu où les trouver ? Victarion avait l’impression désagréable que tout ceci était encore une farce d’Euron et que le Choucas s’était peut-être lui-même fait berner à ce propos… Et d’ailleurs quoi ? Comment comptait-il utiliser ces enfants ? A quoi auraient-ils bien pu lui servir ? En quoi pouvaient-ils bien favoriser ses projets ? – Et quoi ? Ces blondinets auraient-ils une armée qu’ils ne sauraient mener et qu’ils souhaiteraient nous offrir ? Il éclata d’un rire agacé et désabusé.

Le Capitaine de la Flotte de Fer pensait qu’à vivre ainsi en vermine, en fuite, terré et caché de tous ils ne devaient pas être très gaillards. – A vivre comme un cloporte on le devient !, sanctionna-t-il finalement la blonde avec une grande pensée pour son félon de frère qu’il considérait comme une vermine qui avait passé bien trop de temps à fuir pour être un fer-né !

Victarion n’avait jamais caché à personne l’ambition dévorante dont il était lui-même sujet. Et bien qu’elle restât des plus hypothétiques, il portait sur la question des enfants du Roi Fou un œil intrigué et vigilant.

La blonde parut interloquée qu’il lui demande comment et pourquoi elle connaissait le Fer Vainqueur. Mais le Greyjoy voulait vraiment savoir si Glenhild était sincère dans ses aveux ou si elle cherchait à l’embobiner afin que sa réaction soit moins vive… Elle semblait sincère et il la crut aussi lorsqu’elle lui jura qu’elle ne s’interposerait plus entre son frère et lui. Ce fourbe d’Euron connaitrait un jour le goût amer de sa vengeance, il en faisait le serment ! Et il ne voulait pas que la blonde soit encore une fois un obstacle à cela… Si elle avait la bêtise de vouloir s’interposer à nouveau, il n’hésiterait pas à la tuer !

Victarion fut étonné que la Bonfrère se plie sans plus rechigner à la sanction par laquelle il voulait la punir de s’être opposer ouvertement à lui et d’être ensuite montée sur son boutre sans autorisation. La Sirène Sanglante semblait accepter cela sans y mettre trop d’amour propre, ce qui contenta le Greyjoy. Après tout il fallait bien que cela lui serve de leçon ! Et si cette leçon de la blonde lui permettait en plus de la tenir à l’œil afin qu’elle ne complote plus dans son dos c’était parfait ! En plus cela lui permettrait de vérifier ce qu’il avait entendu à propos de cette jeune Capitaine dont il ne savait pratiquement rien mais qui passait souvent pour une guerrière acharnée et une navigatrice audacieuse. Autant avoir un élément de valeur de plus dans ses rangs, non ? Qui voudrait s’en passer ?

Elle semblait prête à partir assez rapidement, ce qui était positif étant donné que le Greyjoy avait en tête de se lancer dès le lendemain à la poursuite du Choucas. Victarion l’autorisa donc à quitter le navire sur le champ pour prévenir son second de tout ce qui l’impactait désormais. Le Capitaine de la Flotte de Fer dut faire un violent effort pour cacher un sourire lorsque la blonde se leva pour partir et, oubliant qu’elle était enchaînée, se retrouva le cul par terre à moitié étranglée par l’anneau de fer qu’elle portait au cou et qui la maintenait au mur.

Il prit alors son ton le plus bourru pour lui donner les premiers commandements dont elle serait désormais tributaire. – Vas prévenir tes hommes ! Ils doivent se demander où tu es passée ! Mais sois là demain matin avant l’aube, nous partirons avec la marée montante ! Je déteste attendre !, ajouta-t-il en posant sur elle des yeux gris et froids destinés à lui faire comprendre qu’elle n’était pas encore une « invitée » sur le Fer Vainqueur. Il avait dit cela d’un ton sévère tout en libérant la blonde de ses chaînes afin qu’elle pût aller et venir en toute liberté.
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime24.01.14 20:58

__ Je n’en sais rien, j’ai dis que je ne voulais pas savoir et que je ne cautionnais pas. De toute façon, je ne suis pas certaine qu’il m’aurait dit quoi que se soit de plus, il a déjà fallut que j’insiste pour qu’il me parle un tant soi peu de son plan. »

Glenhild fut soudain désolée de n’avoir pas laissé parlé Euron et se rendait compte que fermer les yeux sur un tel crime ne a rendait pas innocente. Peut-être que c’était pour cette raison qu’elle avait tant pris à cœur d’empêcher le meurtre d’Euron par Victarion, empêcher un fratricide pour se dédouaner d’un autre fratricide contre lequel elle ne pourrait rien. Idiotie puisque si elle ne s’était pas mêlée de celui-là, l’autre n’aurait pas pu avoir lieu. Mais la blonde ne réfléchissait pas en ses termes. Elle fonctionnait à l’instinct, et parfois, son instinct lui jouait des tours, surtout quand il s’graissait de rendre aux Fer-Nés la grandeur d’antan. Mais quand le Lord Capitaine de la flotte de Fer lui demanda où étaient les enfants du Roi Fou, éléments clés pour le plan de son ainé, elle regretta encore plus de ne pas avoir cherché à en savoir plus. Il avait suffit qu’il dise qu’il avait un plan pour que les Fer-Nés ne vivent plus dans la misère et elle l’avait cru sur parole, qu’elle ait eut tort ou raison, elle se trouvait maintenant bien démunie face aux questions de Vic. Elle se contenta de faire non de la tête, un peu penaude avant de conclure :

__ J’imagine qu’il veut s’associer à eux et ainsi tirer avantage de la guerre qui aura lieu. Peut-être en leur fournissant lui-même des hommes et des bateaux. Il m’a demandé de recruter des mercenaires et d’enrôler des gens dans les cités libres. »

A part le moment ou elle se retrouva à moitié étranglée et par terre à cause de la chaine, le reste fut nettement plus plaisant. Victarion la détacha enfin et lui ordonna d’être là avant l’aube, ce à quoi elle répondit d’un ton martial :

__ A vos ordres Capitaine ! »

Elle avait déjà servi sous les ordres de deux autres Capitaines non moins bourrus auprès desquels elle avait dû faire ses preuves avant que son père, trop fière pour le cacher, ne lui offre la Sirène de Fer. Cette réplique était donc sortie tout naturellement, d’autant qu’elle donnait aussi de tels ordres à ses hommes.
Elle quitta ensuite le bord et rejoignit son équipage pour leur expliquer ce qu’ils auraient à faire pendant qu’elle serait absente. Aller faire réparer le boutre sur Grand Wyk et repartir en mer sous les ordres de Beron si son voyage sur le Fer Vainqueur s’éternisait. Tous lui demandèrent ce qui s’était passé et elle leur expliqua plus ou moins en détail comment elle s’était retrouvée à dormir dans les geôles humides de Fer Vainqueur. Gran la regarda avec de grands yeux pleins d’envie, il aurait tout donné pour être à sa place. Gwin elle, était plus mitigée, elle ne savait que trop bien ce que c’était d’être la seule femme sur un boutre qui n’est pas le sien, et encore, elle était la sœur de la Capitaine et la Fille de Lord Bonfrère. Beron grommela, il pensait la même chose mais il était le second et ne pouvait pas la suivre sur le Fer Vainqueur ni certainement lui ôter l’idée de la tête et encore moins aller parler à Vic pour qu’il renonce. Certains de ses hommes d’ailleurs voulurent la suivre, certains pour servir sous les ordres de Vic, d’autres pour la protéger et d’autres encore pour éviter de rester inactif le temps des réparations. Mais elle refusa tout net et leur dit d’aider Beron pour repartir au plus vite.

La jeune femme avait toujours estimé que devenir Capitaine est un honneur qui se gagne, elle avait gagné cet honneur et était désormais à la tête de son propre navire. Mais servir sur un boutre n’était jamais un déshonneur, même à la pire place, place qu’elle avait elle-même occupé plus jeune, l’appel de l’océan et des razzias était trop fort, et être marin s’apprenait sur le tas. Quand à servir à un post inférieur sur le boutre de Victarion Greyjoy, cela aurait peut-être put être mal pris, mais ces hommes ne furent pas étonnés de la voir plutôt enthousiaste à cette idée. Comment ne pas l’être ? Elle allait servir sous les ordres de son idole, d’un homme qui avait mené de véritables batailles navales et même terrestres et plus de razzias qu’aucun capitaine. Elle allait le voir à l’œuvre, et quelque soit son post il y avait de la fierté à servir sur un tel navire avec un tel homme pour capitaine, de la fierté et une grande soif d’apprendre. Car elle était un bon capitaine, reconnu et respecté désormais, enfin par ceux qui la connaissaient, pas encore par tous hélas. Mais elle était aussi jeune et inexpérimentée au fond et elle le savait, elle savait que servir ici ne pourrait que l’enrichir et l’aider à devenir un meilleur Capitaine encore.

***

Après une bonne nuit de sommeil au sec dans une auberge un bain et un bon repas chaud, Glenhild sortit dans la nuit encore noire et se dirigea d’un pas décidé vers le port. Elle était vêtue de ses bottes de cuir blanchies par le sel, d’un pantalon de laine vert foncé et d’une tunique noirâtre par-dessus laquelle elle portait un gambisson marron et son armure de cuir ainsi que sa cape de fourrure car il faisait frais. Elle portait à sa ceinture son épée, dans sa botte sa dague et avait récupérer les hachettes de Gwin pour parfaire son armement et un ballotin où elle avait des changes. Les docks se réveillaient à peine et le ciel se délavait peu à peu quand elle arriva auprès du Fer Vainqueur non sans avoir foulé une dernière fois le point de la Sirène de Fer pour l’inspecter et lui dire au revoir. Elle prit une grande inspiration et en profita pour fermer les yeux et humeur l’air iodé avec un sourire. Elle traversa ensuite la passerelle jusque sur le pont. Elle était heureuse d’être là, mais elle savait qu’il allait falloir qu’elle se batte pour gagner le respect de ses pairs, et qu’elle se batte d’autant plus qu’elle était une femme. Elle s’avança de sa démarche chaloupée et présenta devant Victarion.

__ Quel est mon post Capitaine ? »

Il lui fallait avant tout savoir où mettre ses affaires et son armure qu’il valait mieux qu’elle enlève pour le travail quotidien sur le bateau. Quand à ceux qui la reluquaient, elle se contentait pour l’instant de leur jeter des regards mauvais, mais un jour il faudrait qu’elle le remette à leur place de manière musclée, et seule. L’intervention de Victarion la veille l’avait peut-être sauvée sur le coup, mais cela faisait aussi d’elle une faible femme qui a besoin de la protection d’un homme. Or ça n’était pas le cas, et sur un boutre Fer-Né c’était le genre de statut qu’il fallait vite faire oublier à tout le monde, sans quoi vous ne pouviez pas dormir sur vos deux oreilles. Elle avait entraperçut ceux qui l’avaient attaqué la veille comme Tod Gueule-en-Grouin ou le Morru mais aussi Steffar le Bègue, Tom Boisdeflotte, Wulfe-qu'une-oreille, Ragnor Pyke, Longuesaigues Pyke, Rymolf Typhonbu et Burton Humble, ou encore Rolf Forgefer et Harras Harloi.

Elle avait hâte d’avoir le cap et la destination, mais surtout de larguer les amarres pour sentir enfin ce navire voguer sur les flots et prendre le vent dans sa voile et le bruit des trois cent rames qui plongent dans les vagues.
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime06.02.14 14:42

La Sirène Sanglante avait apparemment achevé de livrer à Victarion tout ce qu’elle savait concernant le Choucas et ce que ce dernier projetait. Le Lord Capitaine de la Flotte de Fer ne pouvait dire si elle lui avait révélé l’intégralité de ce dont la blonde avait connaissance concernant son traître de frère, mais étant donné qu’il n’avait aucun moyen d’en savoir plus long, il choisit de ne pas épiloguer d’avantage et d’en rester là.

La vision qu’il avait maintenant du plan d’Euron n’était certes que partielle mais il reconnaissait bien là son couard de frère et ses méthodes douçâtres… Se pavaner comme un idiot devant les crétins et les femmes pour s’attirer des regards admiratifs avait toujours fait partie de ses façons de faire… Mais contrairement à ce que semblait prétendre la blonde, Victarion était convaincu que la Bonfrère avait fini dans le lit de cet âne de Choucas tant il avait dû rouler des mécaniques devant elle. Et puis sinon quoi ? Pourquoi diable la mettre dans la confidence ? Et pourquoi de son côté à elle s’interposer entre les deux frères au moment des règlements de comptes ?

L’épisode de la rade de Pyk lui revint brièvement en mémoire et il maudit une nouvelle fois ce traître de lui avoir une fois de plus échappé.

Apparemment et si l’on en croyait la Capitaine de la Sirène de Fer, le félon en fuite comptait rallier à lui les enfants du dragon en exil et peut-être même leur fournir hommes et équipages… Une idée bien farfelue mais qui collait tout à fait aux excentricités habituelles du Choucas. *Foutu Euron !*

Toutes ces considérations laissèrent le Greyjoy dans l’expectative et il laissa partir la blonde afin qu’elle pût rejoindre ses hommes pour leur exposer les données du problème qu’elle avait à présent à régler avec lui pour être ainsi intervenue de la sorte dans les affaires familiales et vengeresses des deux frères Greyjoy.


◊ ◊


Un soleil timide et grelottant dans le matin blême tentait de percer les brumes de l’aube lorsque la Bonfrère remit pied à bord du Fer Vainqueur.
Elle était vêtue pour l’aventure et semblait résolue à partir sur le champ et sans un regard en arrière. Son visage reflétait l’assurance et la détermination et le léger sourire qui épanouissait ses traits semblait confirmer l’appétit du large que Victarion semblait voir vibrer en elle alors qu’elle s’approchait de lui.

Les regards avides de certains hommes de l’équipage s’étaient posés sur elle et avaient accompagné sa démarche chaloupée jusqu’auprès du Greyjoy où ils se détachèrent enfin d’elle, non sans regret, afin d’éviter de croiser celui du Lord Capitaine.

– Tu me seconderas !, lui annonça le Greyjoy lorsque la blonde l’interrogea sur le rôle qu’il comptait lui confier à bord. Son index indiqua une volée de marche qui disparaissait dans les profondeurs du bâtiment. – Il y a, là-bas quelques cabines libres ! Choisis celle qui te conviendra, pose tes affaires et remonte rapidement ! Nous appareillerons sous peu. La cabine du Lord Capitaine de la Flotte de Fer était assez isolée de celles des membres de l’équipage et, mises à part celles de ses seconds, du pilote et du quartier-maître, la plupart de celles qui la côtoyaient étaient libres et inutilisées. La Bonfrère serait plus tranquille dans cette partie du navire et Victarion, sans chercher à faire une différence entre elle et le reste de l’équipage, avait choisi de lui permettre de loger là car il avait encore à l’esprit l’altercation de l’avant-veille et la tentative de viol dont elle avait fait l’objet ce soir-là.

Il était à peu près certain, eu égard à tout ce qu’il avait entendu au sujet de cette jeune femme, qu’elle était une grande fille qui savait se défendre toute seule mais, et c’était aussi valable pour n’importe quel homme, que pouvait-elle faire seule face à cinq ou six hommes ? Et à plus forte raison sur un navire qui n’était pas le sien et entourée d’hommes enfiévrés à l’idée de se la faire…
Toutefois, le Greyjoy avait vu la blonde à l’œuvre et, malgré le fait qu’elle était confrontée à plusieurs lascars plutôt balèzes, ces derniers avaient eu toutes les peines du monde à l’attraper puis la maîtriser. Elle semblait faite d’un bois dans lequel la plupart des hommes rêverait d’être taillés. Et il connaissait désormais son caractère… Joyeux cocktail !

Lorsque la blonde fut réapparue sur le pont, délestée de ses paquetages, il attendit qu’elle fût revenue près de lui pour lui annoncer la destination qu’il envisageait.

– Nous levons l’ancre pour l’est ! Avoir revu ce traître de Choucas m’a fait réaliser qu’il est toujours là-bas, quelque part, en fuite. Durant ton absence je suis allé voir mon frère, Lord Balon. Je lui ai dit qu’Euron était réapparu. Le Greyjoy se remémora le regard glacé de son aîné à ce moment-là. – Il semblait au courant de sa venue et toujours aussi las de nos disputes… Mais même si je sais qu’il ne me pardonnerait pas et me blâmerait pour son meurtre, je lui ai répété avec quel plaisir je désosserais ce félon si je parvenais à le coincer ! Il sait que nous partons à sa recherche et nous ordonne d’être de retour dans trois lunes.

Il passa les doigts gantés de sa main droite dans sa barbe de trois jours et laissa traîner sur elle son regard métallique. – Une Capitaine, hein !? C’est ce que nous verrons ! Il balança plusieurs ordres à ses seconds qui se mirent à vociférer les procédures destinées au départ. – Tu as bien dit à tes hommes de faire sans toi pour un moment, n’est-ce pas ? Je vois dans tes yeux que la mer te manque ! Et bien nous y voilà !

Et il gueula l’ordre de signaler à terre le départ du Fer Vainqueur.
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Glenhild Bonfrère




Personnage
Age du personnage: 22 ans
Surnom: La Sirène Sanglante
Métier/Titre(s): Capitaine sans navire et sans equipage

Glenhild Bonfrère
« ↯ Fière née ↯ »
« D'écume, de Sang & d'Acier »

Copyright : Echo des Plaines & tumblr
Citation : « La liberté a parfois les mains rouges de sang. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 380
à Westeros depuis : 09/05/2013
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MessageSujet: Re: [Pyk] L'air du large... [Pyk] L'air du large... Icon_minitime14.02.14 17:48

__ Ah bon ? » Fit Glenhild véritablement surprise par ce poste qu’elle n’aurait osé convoiter.

Le Capitaine de la Flotte de Fer n’avait-il pas déjà un second ? A moins que s soit celui qui avait perdu un bras l’avant-veille, ou l’un des autres et qu’il comptait le punir ainsi, après tout, ça n’était pas vraiment son problème. Enfin, si, tout compte fait ça l’était totalement. Si elle était second sur le fer Vainqueur, elle devait tout savoir des éventuelles dissensions au sein de l’équipage et des anticiper les problèmes de commandement que cela pourrait soulever, mais elle n’en était pas à son coup d’essai. Seulement la dernière fois, elle avait mit des années à atteindre ce grade, assez de temps pour connaitre tout le monde sur le bout des doigts ainsi que le bateau lui-même. Là, c’était un grand saut dans le vide, mais un saut des plus agréables, car seconder Victarion Greyjoy, Commandant de la Flotte de Fer sur le Fer Vainqueur, c’était un putain de cadeau ! Et pas du tout une punition contrairement à ce qu’il semblait penser.

La blonde fonça les sourcils d’ailleurs, le fixant quelques secondes en se demandant s’il souhaitait vraiment la punir après tout. Puis elle tourna les talons sur un : « A vos ordres Capitaine ! » pour aller jeter ses affaires dans la première cabine qu’elle trouva. Elle y laissa son armure, mais garda son épée, sa dague et ses hachettes sur elle, on n’est jamais trop prudent parait-il. En tout cas, Vic avait fait les choses bien, car ici, elle pourrait dormir sur ses deux oreilles, avec son couteau quand même, mais mieux que si elle avait dû rester avec l’équipage. Elle n’avait jamais eut peur, pas plus de se faire violer que de se faire tuer, elle ne vivait pas avec cela à l’esprit, mais la tentative des hommes de Fer Vainqueur la rappelait à l’ordre. Si sur son boutre elle ne risquait rien grâce à la loyauté de ses hommes, si sur les navires de son père où elle avait fait ses classes elle ne risquait pas d’avantage, il n’en était pas de même partout. A son plus grand désespoir, elle était et restait une femme et quoi qu’on en dise, les Fer-Né n’ont pas un immense respect pour la gente féminine, trop habitués surement à prendre ce qu’ils veulent par la force. Elle remonta immédiatement et rejoignit Victarion sans une hésitation et sans un regard pour ceux qui la reluquaient. Qu’ils essayent de me toucher avec autre chose que les yeux pour voir. Une leçon devrait suffire.

La Sirène Sanglante l’écouta déblatérer sur son frère, l’est, très bien, trois Lune, ok. Elle espérait qu’entre temps ils auraient l’occasion de se battre un peu, de partir à l’abordage ou quelque chose comme ça, car trois lunes juste pour chercher un couillon sur l’immense océan, cela lui paressait follement longuet.

Glenhild eut un sourire en coin alors qu’il venait de la défier et fit oui de la tête quand il demanda si elle avait bien dit à ses hommes de se débrouiller sans elle en attendant son retour. Oui, elle avait hâte de retrouver l’océan, tellement hâte qu’à cette idée un large sourire se dessina sur son visage. Large, mais pas moins carnassier que son regard qui scrutait la mer tout en écoutant les flots glisser sur la coque et le vent gonfler les voiles. Quand elle eut analysé la situation elle se tourna vers l’équipage et parla d’une voix forte.

__ Vents tourbillonnants sur le cap, quand je vous dirais, prenez vingt degrés Nord et ramenez la grand voile. Puis tenez-vous prêt à virer de bord et à mettre cap au Sud. »

Le Fer Vainqueur sortit doucement du Port, mais effectivement déjà, on pouvait sentir que le vent et les courants étaient forts autour de l’île. Ils contournèrent Pyk par l’ouest et quand ils arrivèrent un peu avant le Cap, elle gueula.

__ 20 degrés nord ! Baissez la grand voile ! Souquez ferme à droite, stopper à gauche, rame à l’eau. »

Le bateau tourna presque sur lui-même et fit face au Nord en un clin d’œil, juste avant que n’apparaissent derrière eux, de violentes déferlantes qui venaient s’écraser sur la falaise grise.

__ Rameurs, reprenez en cadence. Donnez du mou au foc ! »

Le Cap donné par Glen les éloignaient légèrement de leur Cap normal mais aussi des terres et donc des hauts fonds ainsi que des courent violents qui pourraient les ramenés sur les rochers. Elle le garda un moment, le bateau n’avançait pas très vite, mais assez pour se retrouver bientôt en plein mer.

__ Rameurs, stoppez à droite, souquez à gauche, on vire de Bord, Cap plein Sud. A mon commandement, hissez la grand-voile… » Le bateau fit un bon quart de tour. « Hissez la grand voile ! »

La voile se gonfla sous le vent et le boutre prit de la vitesse, cette fois, ils étaient véritablement lancés dans l’aventure.

__ Rames hors d’eau messieurs. »

Glenhild se retourna vers Vic avec un sourire, elle s’était bien amusée. Bien sûr elle aurait aussi bien pu faire tout ça lentement, mais à quoi bon. Et puis si elle devait faire ses preuves, c’était un bon moyen, autant pour gagner la confiance de Victarion que de l’équipage qui n’était peut-être pas habitué à obéir à une femme. D’ailleurs elle avait cru en voir quelques uns hésiter, heureusement qu’ils avaient fini par exécuter les ordres, si non ils seraient allés s’échouer sur la falaise. Enfin, elle se doutait bien que le Capitaine savait parfaitement ce qu’elle comptait faire et pourquoi et que son regard leur avait dit de lui obéir. Mais peu importait, avec le temps ils apprendraient à la respecter et comprendrait qu’elle était un Capitaine comme les autres et méritait sa place autant que n’importe qui.

__ Nous y voila Capitaine. »


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