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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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Bruits et soieries [PV Mancinia]

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MessageSujet: Bruits et soieries [PV Mancinia] Bruits et soieries [PV Mancinia] Icon_minitime07.04.13 14:35


Le tournoi de la Main avait débuté depuis quelques jours attirant chevaliers, jongleurs, chanteurs ou simples spectateurs des quatre coins des Sept Couronnes. Margaery Tyrell, accompagnée d'une bonne partie de la maisonnée de Hautjardin, avait bien entendu fait le déplacement afin d'encourager son frère, le célèbre ser Loras, le chevalier des Fleurs. Cette réputation ainsi que le nombre de femmes qui tombaient en pâmoison dès qu'il leur lançait un regard amusait grandement sa petite sœur qui, dans la fleur de l'âge, se devait de se laisser admirer et courtiser dans la capitale. Conseils avisés de sa grand-mère qui entendait trouver à son unique petite-fille un parti répondant aux exigences de la famille de la Rose d'Or. Et, prenant sa place dans le concert des louanges, les applaudissements et autres cris de frayeur habituels dans les tribunes de pucelle, la jeune femme prenait le temps d'apprécier et d'admirer les nombreux chevaliers qui venaient se mesurer les uns aux autres dans les lices. Si bien, qu'au bout de quelques jours, toute une partie de la tribune avait été tacitement réservée à Margaery et aux autres jeunes femmes Tyrell qui étaient, pour la plupart, ses cousines. Et de rire, d'applaudir ou de hurler au gré des prouesses de chacun.

Toutefois, si les joutes étaient une activité qui la fascinait, elle ne pouvait décemment tenir en place, assise, toute la sainte journée. D'autant que, malgré la présence des chanteurs ou autres jongleurs, les moments de pause étaient longuets voire ennuyeux. Si bien qu'au bout de plusieurs heures, délaissant quelques compagnes et ne gardant à ses côtés que la seule Megga Tyrell, sa plus proche suivant, afin de sortir dans les rues animées de la capitale. Loras n'était en vue nulle part mais elle prévînt tout de même bon nombre de personnes tandis que sa garde se rassemblait tranquillement dans la cour du Donjon Rouge.

Vêtue d'une cape dont elle rabattit fortement la lourde capuche de soie, elle enfourcha souplement sa monture habituelle pour prendre le chemin de la rue de la Soie et de ses multiples boutiques accompagnée d'une forte garde aux couleurs de la maison Tyrell. Son père lui avait confié suffisamment de dragons d'or pour qu'elle puisse se permettre de faire quelques heureux parmi les commerçant de la capitale avec une seule mission : rappeler que les suzerains du Bief aimaient les petites gens, souhaitaient participer à leur bonheur...et plein d'autres détails dont Margaery n'avait eu, finalement, que faire. Elle avait rapidement compris l'idée générale et savait, ou plutôt devinait, que son père la considérait comme l'atout charmeur de la publicité en vue de promouvoir les intérêts de Hautjardin. Et cela ne dérangeait guère la toute jeune fille qui, depuis longtemps, savait très bien que sa naissance ne l'autorisait en fait qu'à une seule chose : servir les intérêts de sa puissante famille.

Ainsi accompagnée, elle atteignit bientôt les rues commerçantes avec un peu de crainte. Il lui semblait apercevoir nombre d'individus peu fréquentables, sans doute amenés par ici par la perspective de pouvoir participer aux joutes en l'honneur du Stark, mais qui ne grandissait guère la qualité du peuple vivant à l'ombre de la citadelle de Maegor. Finalement, alors que la majorité des gardes restaient stationnés à proximité, prêts à toute éventualité, elle s'engouffra accompagnée de sa cousine et suivante dans l'une des échoppes qu'on lui avait conseillé.

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MessageSujet: Re: Bruits et soieries [PV Mancinia] Bruits et soieries [PV Mancinia] Icon_minitime10.04.13 21:10

Mancinia se tenait droite sur son coursier, Fenrir, alors que s'étendait à ses pieds la majestueuse Capitale des Sept Couronnes, Port-Réal. Il lui aura fallu un mois de chevauchée depuis Winterfell tout en suivant la Route Royale pour arriver à bon port. Elle était partie quelques jours après le Roi et sa suite souveraine, mais les traces de leur passage étaient restées visible sur le chemin qu'elle avait emprunté. Cela lui avait arraché un sourire. La demoiselle avait alors traversé les Tertres, fait une pause de quelques jours à Moat Cailin, mit douze jours à traverser la Neck où elle ne cessait de constater l'accroissement de la population - elle se souvenait de sa rencontre avec un Lézard-Lion, cette espèce de bûche sur pattes avec des yeux, qui avait fait le plus peur à l'autre encore ? - elle avait longée le Verfurque, le Trident et avait même dévié de sa route pour voir Harrenhal. Tant de lieux emprunt d'histoire. Surtout concernant la Révolte des Stark et des Baratheon contre les Targaryens, elle s'y était attardée pour les sillonner et partir à l'aventure, comme on disait si bien, retardant sa venue, mais la jeune femme y était arrivée. Et bien qu'elle soit encore en selle, elle rêvait d'un bon bain, de volaille rôtie et d'un sommeil sans interruption. Elle avait les cuisses douloureuses à force de galoper d'un bout à l'autre de Westeros et elle avait eut, parfois, du mal à tenir en selle. Dans ces cas-là, elle alternait entre ses jambes et Fenrir.

Avec ses habits de coton, Mancinia n'était pas à l'aise, mais elle s'en accommodait et évitait de s'en plaindre. Sa chevelure était ramenée en chignon pour ainsi savourer pleinement le moindre souffle de vent, mais s'était bien la seule chose qu'elle s'était permise. Pas besoin de porter de la soie, elle risquerait au contraire d'attraper la mort. Elle regrettait tout de même les neiges d'étés septentrionales où elle pouvait porter son pardessus s'en avoir envie de se jeter à l'eau. La jeune femme devait cacher ses armes ou elle serait très mal vue dans la cité et mieux valait être discrète en ce moment, cela ne lui ferait pas de tord à l'avenir. Et puis, le froid limpide et sec du Nord leur avait annoncé la fin prochaine de l'été. Elle reverrait alors des flocons glacés dans ces contrées du Sud et cela l'enchantait, cela amènerait son chez soi dans cette partie de Westeros. Et ferait redescendre les températures. Toutefois, une chose la captivait plus que tout en cet instant, lui faisant oublier cette chaleur accablante. C'était la mer, là où venait se jeter la Néra. Cette étendue d'eau était d'une beauté chaude, ce panel de couleurs vives et chatoyants faisaient même croire à Mancinia qu'elle voyait des formes diffuses danser au-dessus des vagues : Sa couleur turquoise se fondait au ciel d'un bleu pur, seulement illuminer par le soleil qui rasait la ligne d'horizon de ses rayons. Elle observait planer au-dessus de la ville des petits points blancs poussant des cris plaisants, les mouettes se baladaient entre les mats des navires.

Qu'il était plaisant de regarder le remous des vagues, mais elle ne devait pas rester béatement au beau milieu de la route. Elle aurait du temps plus tard. A l'entrée, sous la herse, se tenait une escouade de Gardes du Guet drapés d'or et bien d'autres parcouraient l'intérieur des murs. Port-Réal. C'était une ville dont l'ensemble était ceinturé d'un puissant rempart et d'un assortiment de portes, constituée d'un nombre hétéroclite de bâtiments en bois, de brique et de pierres séparés par de grandes avenues boisées et de ruelles étroites. A ce statut de Capitale des Sept Couronnes, on pouvait y trouver un nombre conséquent de boutiques, d'auberges, de tavernes et de d'établissements que Mancinia avait rapidement faits d'identifier. Comme dans le Nord, les établissements possédant une lanterne à l'huile dotée d'un globe verre rouge ouvragée qui pendant devant, au montant de la porte, n'étaient rien d'autres que des bordels. Et il y en avait une quantité monstrueuse dans cette ville ! Cela dit, rien à Port-Réal - ou ailleurs dans le Sud - ne ressemblait à son Nord natal. Le Nord était aussi vaste que les six autres Royaumes réunis et il était aussi glacé que le Sud en était étouffant. Bien sûr, il n'y avait pas que des inconvénients, les fruits étaient si mures que leur saveur en était décuplé. Il faisait si chaud - malgré la bonne brise venant de la Baie de la Néra - que certains peinaient à remuer les bras. Et les villes ! Des fleurs partout ! Elles croulaient sous les plantes multicolores.

Le vin coûtait si peu, tous étaient riches, tous étaient gras. Parfois ivres avant midi et les catins courraient au sein la cité. Changement radical et dépaysement garantis ! Mancinia voulu retirer ses gants de route, mais elle se rendit compte qu'elle ne les avait pas mis. Elle se molesta de sa sottise avant de descendre de Fenrir. Ravi, lui aussi, à l'idée d'obtenir un vrai repas. En levant son visage vers le ciel pur, elle distinguait les très nombreuses bannières dorées où un cerf était surmonté d'une couronne. Baratheon. C'était le Symbole des Baratheon. Elle en avait tant vu, de ses étendards, lors de sa venue dans le Nord, accompagné de ceux écarlates au lion des Lannister. Robert Baratheon. Suant. Barbu. Et tellement enrobé. Ça, un Roi Guerrier ? Mon Dieu. Quelle décadence ! Son Père avait bien raison sur son compte. La Reine, elle, méritait encore son titre. On sentait tout de suite son noble lignage, il émanait d'elle une aura autoritaire, avec son épaisse chevelure blonde et ses pierreries d'émeraudes. Une Lannister en somme ! Sans parler de son frère jumeau, ser Jaime Lannister qui se distinguait par sa stature, sa chevelure d'or et la fulgurance de ses yeux verts. La Reine avait sa copie conforme version masculine. Poussant un soupir à ces souvenirs si proches et si lointains à la fois, Mancinia se promena un peu. Les Port-Réalais semblaient très...Vivants et les femmes la conseillèrent sur les chemins à sillonner. Tellement de marchands, de routes et un Tournoi était en cours. Le Tournoi de la Main.

Ainsi, Eddard Stark avait prit ses nouvelles fonctions de Main du Roi, il va sans dire qu'il était aussi devenu le second homme le plus puissant des Sept Couronnes. Sansa Stark était d'ailleurs promise au Prince Joffrey Baratheon. Ses fils régneraient avec un pouvoir absolu sur les territoires allant du Mur au Pic de Dorne. Cela lui donnait le tournis rien que d'imaginer cela. Et bien que Sansa soit l'aînée des Stark, Mancinia ne pouvait s'empêcher de penser que l'un des enfants Targaryens survivants devait revenir sur le trône. Il fallait qu'elle en retrouve un et l'aide à reprendre son titre légitime. Et s'il n'en voulait pas ? Et bien, elle resterait près de lui ou rentrerait chez elle. Tout simplement. Et ensuite elle se marierait et aurait des enfants. Que faire d'autre ? De toute manière, elle ne se faisait pas d'illusions, l'espoir était bien mince d'en trouver un dans l'immédiat et il devait être éloigné, sans doute dans vers les Cités Libres. Il lui faudrait de l'argent pour faire son enquête et monter son voyage. Favorablement, elle avait d'autres talents que ses charmes sous le manteau. Bon sang, ce Tournoi attirait une foule conséquente. Elle avait tellement de mal à se déplacer, elle voyait et entendait des tas de choses à la fois. Des enfants essayaient d'imiter les chevaliers, les comptoirs débordaient de clients, les chevaux et autres chevaliers vêtus d'or et d'argent étaient légions, sans parler des troubadours qui espéraient gagner le salaire d'une vie en quelques jours.

Des rumeurs attestaient de la présence du Chevalier des Fleurs, à sa connaissance, c'était l'un des enfants de la Famille Tyrell. Sans doute ce surnom venait-il du blason de la noble Maison ? Ensuite, d'autre du même acabit. Lord Eddard n'assistant pas à son Tournoi. Le Roi qui s'effondre ivre avant son début. Le Prince Joffrey dansant seul sur une table. Certains affirmaient avoir vu Lord Renly Baratheon faire la cours à l'unique fille de la Famille Tyrell - en âge de se marier - et d'ensuite provoquer son frère en duel pour gagner le coeur de la demoiselle ! Hum. Heureusement, ce n'était que des rumeurs. Dur d'imaginer Lord Renly se battre avec ser Loras Tyrell. Dieux ! Il fallait se faire une raison. La chaleur allait la tuer ou la faire s'effondrer dans la ruelle. Mancinia n'était pas une petite nature, mais elle s'avouait vaincue face à son ardent adversaire. Il lui faudrait une tenue plus confortable et plus légère, ou du moins, une pelisse moins pesante qui pouvait dissimuler ses armes à la vue de tous, du moins, celle sur son côté. Aussi, elle se laissa-t-elle vers la Rue de la Soie et entra dans l'une des boutiques, une dame lui avait conseillé pour son prix abordable et la qualité du travail. Tant que sa bourse n'en souffrait pas de trop. Le vendeur lui lança un regard soupçonneux avant de finalement se consacrer à ses autres clientes. Mancinia touchait le tissu, de la soie sans le moindre doute. Elle n'en avait jamais portée, pas dans les contrées du Nord.

Et de toute manière, elle n'avait en rien les moyens de s'offrir de telles soieries à outrance. Pas pour l'instant, du moins. Non, elle était là pour autre chose, quelque chose de plus modeste. C'est à cet instant que le visage du vendeur changea, visiblement fort étonné de voir la nouvelle venue dans sa boutique. Il passa à ses côtés d'un pas précipité, les prunelles brillant d'étoiles vers l'entrée et la jeune femme le suivit du regard. Observant elle aussi, comme bons nombres d'autres femmes, cette délicieuse enfant. En voilà une jeune jouvencelle aux yeux de biche ! Une vraie demoiselle de la noblesse, ses habits riches en attestaient, sa chevelure d'un brun soyeux, brossée et coiffée à la manière des dames du Sud. Tous étaient en admiration devant elle. Et s'inclinèrent à sa venue, Mancinia les imita. Mieux valait ne froisser quiconque même si elle ne l'avait pas encore identifiée. La jeune femme vit alors le blason de sa Maison. Celui de Mace Tyrell, le Gouverneur du Sud et le Seigneur de Hautjardin. Et il n'avait eut qu'une fille. Margaery Tyrell. Cela ne pouvait être qu'elle. Pauvre enfant, perdue dans le monde sans pitié de la noblesse ! Elle ne l'enviait pour rien au monde à ce niveau. Ainsi, ce serait pour elle que Lord Renly aurait mordu la poussière face au Chevalier des Fleurs. Mancinia eut un sourire avant de retourner à son observation, délaissant la demoiselle qui, sincèrement, ne devait rien avoir à faire avec quelqu'un comme elle. Peut-être aurait-elle dû, justement, lui accorder son regard...
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