Port Rèal est magnifique dans sa tenue de soirée. La nuit vient de tomber, et moi je suis sortie. Je n’en pouvais plus des murs du Donjon Rouge, je me sentais oppressée, engourdie et triste. J’avais besoin d’extérioriser, de sentir le souffle du vent jouer avec mes cheveux, et sa caresse massé mes muscles endolories. Je sors donc dans les jardins, respirant les aromes fruités et fleurir qui embaume l’atmosphère. Je crois bien que c’est la première fois que j’ai besoin de solitude. Même Casha n’avait pas eu l’autorisation de me suivre, et elle était restée à se prélasser sur mon lit vide de son occupante habituelle. Malgré l’heure tardive, j’entendais les bruits et les rires qui provenaient de la ville en elle-même, mais je savais que je ne devais mit rendre. Les rues obscures me faisaient peur, pleines de coupes jarrets et d’hommes habités par des intensions peut honorables. Je me laisse bercer par le chant des hiboux partis en chasse et le frottement de l’air sur le cuir des ailes des chauves sourie. Le bruit discret d’un crapaud perdu dans l’eau qui s’écoule m’arrache un sursaut de peur, mais je reprends rapidement contenance. Il n’y a personne à cette heure de la nuit dans les jardins royaux. Je frisonne légèrement sous le fin châle de soie qui recouvre mes épaules et tente de contrôler ma respiration. Mais le corsage qui me scie le dos m’empêche de reprendre contenance, et mes joues s’empourprent alors que je n’ai aucune raison de réagir de la sorte. Mais personne ne peut me voir dans le clair obscur qui règne ici. Seules les lumières de la ville sont présentes, et elles sont suffisamment lointaines pour que tout ne se voit pas. Certes, dans le ciel, la lune est ronde. Demain, elle décroitrait jusqu’à finir par disparaitre, comme chaque fois. Tout revenait en boucle, sans fin, sans lendemain. J’inspirai profondément, et laissais mon regard se poser de ci et de là, s’attardant tantôt sur une fleur tantôt sur une pierre qui prenait des reflets argentés sous les assauts de la lune. Même ma chevelure semble d’argent liquide. Heureusement que mes prunelles ne sont pas de la couleur du lilas, car ils me prendraient pour une Targaryen. Je m’assoie alors dans l’herbe, étendant autour de moi les jupons aux couleurs de Lannister. Mon corsage plus sombre, d’un rouge bordeaux, bas la mesure de mes inspirations, et je ferme les yeux un instant. Mon ouïe n’en est que décupler, et j’entends alors des bruits de pas. Ouvrant rapidement les yeux, ma respiration accélère et ma voix éclate dans la nuit, tentant de garder des accents un tant soit peu rassurer alors que la peur m’enserre les tripes dans son étaux de douleur :

-Qui… qui est là ?

Une silhouette humaine se découpe alors dans les ténèbres. Je le regarde fixement, hésitant entre prendre mes jambes à mon cou ou tout simplement sortir la petite dague qui ne me quitte jamais. Vu la haute stature du personnage, je sais que je n’aurais aucune chance, mais il me faut tenter pour ne pas risquer de perdre mon honneur. La silhouette se rapproche, et je me rends conte qu’il s’agit en effet d’un homme, vu la largeur de ses épaules et sa tenue. Plus il s’approche, plus son visage m’apparait. De beaux cheveux blonds, une barbe naissante qui caresse sa mâchoire forte et puissante, et des yeux d’un bleu profond, semblables à la mer dont le flux et le reflux berce les côtes de Port Réal.

Il s’approche de moi d’une démarche forte et assurée, un Lannister sans aucun doute. Sa prestance manque me laisser coïte lorsque je le reconnais. Jaime Lannister, frère de la reine et membre de la garde royale. Je le regarde fixement, je dois faire une erreur… Le régicide n’est pas ici, il est rentré à Castral Roc il y a peu. Alors qui est donc cet homme au charisme ravageur ? Je me redresse alors, et le rouge me monte aux joues lorsqu’il prend ma main pour la baiser comme il se doit, comme il se fait dans les grandes familles.

_ N’ayez crainte, je suis juste un chevalier savourant la fraîcheur de la nuit. Seriez-vous une Lannister par hasard ? Je suis moi-même Ser Celin Lannister, fils de Kevan Lannister et cousin germain de sa majesté Cersei.

Je fis une légère révérence, signe de mon rang social entre ses murs. Les femmes du bas peuple ne savent pas comme il se doit de réagir en la compagnie d’un membre de grande famille, comme lui… Un Lannister. L’honneur d’avoir la main baisée par un homme de la sorte me faisait joliment rougir.

-Je ne suis malheureusement pas Lannister mylord, je me prénomme lady Leyïa Tarly et est jurée allégeance à votre grande famille.

Mes jambes se replièrent de nouveau, et je baisais la tête en signe de soumission. Je n’étais qu’une femme, et ne savait qui était cet homme. Pourtant, son sourire charmeur fit naitre dans le bas de mon ventre, des petites palpitations que celle Joffrey arrivait à faire vibrer. Mon estomac se tordait douloureusement, mais ce n’était plus la peur… Qui était cet homme étrange ? Un Lannister, et pour cela, je lui devais tout mon respect. Cette famille avait toujours attirée mon attention, créé en moi des sentiments mitigé. Père disait qu’il ne fallait pas prêter allégeance à cette famille, que seul les Tyrell étaient digne de notre confiance. Je ne le croyais. Les Lannister payaient toujours leur dette…

_ Marchons un peu voulez-vous, je vais vous tenir compagnie un moment, il n’est pas très prudent de se promener ainsi lorsqu’on est si jolie. Quoi que…

Il venait de me prendre le bras, et je frissonnais légèrement face au contact puissant de ses paumes sur la chair tendre de mon épaule. Je rossis encore plus face à son compliment, et alors que j’allais lui parler de ma voix tendre et chaude à la fois, je sentis sa main s’avanturer sous ma robe. J’allais crier, mais il ne s’en prit aucunement à mon honneur, sortant juste la dague cachée contre mon haine.

_ …vous ne semblez pas être sans défense.

Il rangea ma dague contre son flanc, avant de me faire un clin d’œil ma fois plutôt charmeur. Pourtant, je voulais récupérer mon arme, j’étais maintenant sans défense face à lui, et de là où je me trouvais, si proche que j’étais, je pouvais parfaitement voir les muscles puissants qui jouaient sous sa chaire. S’il tentait la moindre chose, je n’avais aucune chance… Et je le savais parfaitement. Réajustant mon châle sur mes épaules que la fraicheur qui venait de tomber faisait frissonner, je lui accordai un magnifique sourire de ma conféction.

_ Je n’aimerais pas que vous vous blessiez.

Il passa une main des ses cheveux, et je sentis une nouvelle fois mon estomac faire des bons sur lui-même. Mon dieu, mais que me voulait-il donc ? Il était d’une amabilité peu commune, surtout pour un Lannister. Charmeur et séduisant, il ne me laissait pas insensible.

_ Tarly, Tarly, il me semblait que cette famille avait portée allégeance aux Tyrell. _ Fini de jouer. Quel idiot crois-tu que je suis ? Une jeune fille ayant l’allure et les couleurs d’une Lannister, présente par un heureux hasard sur mon chemin, armée d’une dague. Quelqu’un devait savoir que je vous courtiserais mais je ne suis pas un homme qui se laisse facilement avoir. Je n’ai pas confiance en la famille Tyrell et en tous ceux qui leurs sont attachés, notamment la petite et insignifiante famille Tarly,

Je n’avais rien vu venir. En moins de temps qu’il n’en fallait pour le dire, je m’étais retrouvée avec l’épée du Lord sous le cou, appuyant assez pour faire pointer une goute vermeille dans ma gorge déployée. Une goutte de sueur glaciale coula dans mon dos, et je déglutis. Il me faisait peur, je ne m’étais jamais retrouvé sous la lame glaciale d’un chevalier. Il n’hésiterai pas à s’en servir et je le savais, mais je ne savais pas plus ce qu’il voulait de moi et pourquoi il agissait de la sorte. Qu’avais-je fais au nom des anciens dieux pour qu’il me menace ?

-Je… Je…. Mylord, que… que faites vous, je… Je ne sais rien de ce qu’il… Ma famille, je ne… je ne l’ai pas revue depuis qu’ils m’ont mener ici pour que je sois fiancée à un lord… Mylord, je vous prie d’enlever votre épée de ma gorge, les seuls maux que je pourrais vous faire subir sont ceux éprouvés en présence d’une Dame….

Sur la fin de ma tirade, je commençai légèrement à reprendre convenance mais la peur s’insinuait toujours en moi, comme un serpent sous une roche, sinueuse, dangereuse. La peur pouvait faire faire des folies, mais j’étais désarmée en désemparée devant le Lord qui me menaçait. Je ne comprenais rien, je ne leur avais rien fait aux Lannister moi ! Je ne voulais pas qu’ils me haïssent, j’aimais leur famille plus même que la mienne. Je tentais d’inspirer profondément, mais le corset scia une nouvelle fois mon dos. Une crise de panique menaçait de me prendre en son sein, ou alors je risquais facilement de tourner de l’œil…

-Pitié MyLord. J’étais ici et vous ici par le pur fruit du hasard

Je le suppliais du regard, mes prunelles chocolats tendues par la peur sourde qui bruissait dans mon cœur.

Je vis un sourire se dessiner sur son visage, tendant la chair de son visage et faisant apparaître de petites rides forts séduisantes au coin de ses yeux. Il baissa son épée, et je massais alors ma gorge douloureuse. La peur m'enserrait toujours les entrailles devant cet homme dont je ne pouvais prévoir aucun faits et gestes. Je me sentais d'une faiblesse extrême d'avoir sut me faire avoir de la sorte, et surtout d'avoir prouvé ma peur si facilement. Je n'étais pas aussi faible que ses gourgandines qui peuplaient Port Réal, et pourtant j'en avais donné l'impression. Il posa une main qu'il voulait réconfortante sur mon épaule mais je ne pus m'empêcher d'avoir un léger mouvement de recul. Mon regard captura le sien, si bleu et magnifique. Je fermais les yeux, inspirait profondément puis lui accorda à mon tour un sourire.

_Je devais m'assurer que vous n'étiez pas un danger. Lorsqu'on porte le nom de Lannister, être imprudent c'est être suicidaire

Il reprit mon bras, et je frissonai joyeusement au contact de sa peau contre la mienne. Il avait des traits en commun avec Joffrey, et cela ajoutait à son visage un charme puissant. Mes joues commençaient à devenir aussi rouges que les tomates qui poussaient encore dans les jardins. Le donjon rouge se découpait derrière nous et le frottement des ailes d'un oiseau de nuit sur l'air, lorsqu'il prit son envol, me fit me rapprocher sensiblement du beau Lannister qui m'escortait. Je rougis encore plus, et commença mentalement à me traiter de noms d'oiseaux qui aurait fait rougir septa si elle avait été dans les parages.

_ Je m’en vais voir la famille royale, continua-t-il, visiter la Reine et ses enfants. Et soumettre quelques idées pour soutenir le royaume. J’aspire à rejoindre le conseil du roi et vais donc rester ici quelques temps, si vous voulez bien je demanderais à sa majesté de vous trouver desappartements.

Je lui fis un nouveau sourire, le regardant droit dans les yeux, ne détournant pas le regard, tentant de capturer ses si belles prunnelles. Je savais très bien qu'une fille de bonne famille ne devait jamais regarder aussi fixement un homme, et qu'elle se devait de baisser les yeux. Mais je connaissais mes atouts et je savais que j'étais plutôt belle. Ma beauté était ma seule force, Cersei n'était pas mon modèle pour rien. Certes, cette dernière venait d'une famille autrement plus grande que la mienne, comme me l'avait très bien fait ressentir Ser Celin quelques secondes plus tôt, mais je jouais comme elle sur la seule chose que je possédais. Il prit mes mains entre les siennes, et je levais le visage vers lui, laissant ma gorge transparaître parfaitement. Le corset faisait ressortir ma poitrine, et comme tous hommes d'ici, il devait être homme à femme...

_ J’apprécie votre compagnie jeune fille et j’aimerais me faire pardonner, je vous en pris acceptez.

Je lui souris, et mon coeur fit un bon dans ma poitrine. Il appréciait ma compagnie ? C'est de gêne que je détournais les yeux. Il attendait pourtant une réponse de ma part pour toutes ses douces paroles, qui m'emplissaient, laissant le feu me monter aux joues et mes cils toucher le haut de mes pommettes lorsque je détournais les yeux. Je captais de nouveaux ses prunnelles avant de lui répondre d'une voix bien plus assurée et tendre que quelques secondes plus tôt :

-Faites Mylorld, je suis toute à vous. Je vous serai grès de m'accompagner, car je dois vous avouez que je ne suis pas rassurée seule en ses lieux. Quand à un appartement, Mylord, ma famille et mon futur époux ont veillé à ce que je sois bien logée. Enfin, aussi bien que peut l'être une Dame Tarly. Puis-je me permettre, Mylord, de me demander les raisons de votre attaque sur ma personne ? Je ne suis qu'une pauvre damoiselle, je ne comprends en quoi j'aurais pu vous faire outrage.

Je lui fis un nouveau sourire, aussi éblouissant que le soleil. Il était beau, je ne voyais aucune trace ou signe d'un quelconque mariage briller à son doigt ou à son cou. Je haïssais mon futur époux, chacun de ses gestes, chacun de ses soupirs ou de ses expressions. Alors que je savais que je pouvais faire une excellente épouse pour ce Lord. Et prendre le nom de Lannister me plaisait en plus au point. Ma famille avait prêté allégeance aux Tyrell, certes. Mais les Lannister étaient une bien plus grande et puissante famille. Unir nos deux maisons ne seraient que bénéfique pour mon père, et malgré mon faible titre, nous étions seigneurs de Corcoline et possédions des terres. Outre mon imbéciles de frères, notre famille comptait dans ses membres de forts et courageux hommes. Je lui donnerait une flopée de petits enfants blonds et deviendrais la petite cousine de Joffrey. Mais il était trop tôt pour avancer des suppositions et mes envies. Toujours est-il que j'avais maintenant un but.