Burrich était certain qu'ils ne tarderaient pas à savoir où se trouvaient ces fer-nés, s'ils y parvenaient, ce dont le jeune homme ne doutait pas, il espérait que ls paludiers ne tomberaient pas sur une troupe trop conséquente. Même si les paludiers se trouvaient sur leur terrain, leur ennemis n'avait certainement pas les même valeurs qu'eux. Ils n'hésiteraient pas à les massacrer sans la moindre pitié et cette idée fit grimacer le jeune homme.

Le vieux guerrier était des plus fier des héritiers des Reed et de leur compétences. Même si le don du jeune héritier pouvait leur être des plus utile, voir même un bel avantage, il ne fallait pas oublier qu'en fasse il se trouverait des brutes ... mais fort heureusement, avec des guerriers comme Burrich, il y avait du répondant.

- Il faut rester méfiant face à ces barbares ils sont assez imprévisibles ... vous serez plus à même d'agir une fois que vous les aurez trouvé et que vous aurez une idée des forces en présence ...

Pendant ce temps les deux héritières continuaient à converser, jouant une sorte de cache-cache verbal, chacune éludant au mieux les questions qui dérangeaient ... tout restait cordiale, amical, mais Logaan espérait que ces petits secrets que l'on cherchait à conserver, n'engendre pas de méfiance dans leur groupe, aussi infime soit-elle. Logaan reporta de nouveau son attention vers le vétéran des paludier, il appréciait hautement ces conversation avec des guerriers plus expérimentés que lui ...

- Il y a longtemps que vous patrouillez ainsi sur ces terres ? Bien que vous y soyez habitués, cela ne doit pas toujours être évident ...

Ma vigilance me fut profitable mais pas pour ce que j’attendais.

« On vient. » S’exclama un de mes hommes, qui partageait le rôle de vigie avec un confrère de la maison Lightfoot en haut des remparts.

Le plaisantin de service dans mes rangs ne sortit pas « L’hiver ? ». Il avait fini par comprendre, qu’il nous saoulait avec cette réplique.

Moi déjà sur le qui-vive je bondis littéralement jusqu’au point d’observation concerné. Cette manière d’interrompre la conversation n’était sans doute pas la plus courtoise, mais l’heure n’était plus aux mondanités.

D’ailleurs je n’étais pas la seule à couper court. Tous se levèrent comme un seul homme.

« Des cavaliers. » Eut le temps de dire mon subordonné avant que j’enchaine ayant les yeux les plus perçants du groupe.

« Ce ne sont pas des fer-nés. » Déclarais-je à l’attention de tous. « Ils chevauchent trop bien. Ils sont six. »

L’obscurité ne me permettait pas de distinguer d’éventuels symboles d’une maison. Toutefois sous l’éclat de la lune luisaient des armes et protections légères. Il s’agissait donc d’hommes d’arme et visiblement pressés. Je précisais également cela à haute voix.

C’était tout de même curieux qu’ils débarquent également ce même soir. Malgré cela je ne fis pas le rapprochement.

A vrai dire j’étais perturbée. A cause du campement et de ses feux nous avions été forcément repéré. Or nous les paludiers préférions observer avant de l’être. Pourtant grâce à notre avantage numérique nous ne risquions pas grand-chose du moins à première vue. A ajouter que je n’avais pas encore l’habitude du commandement. J’eus donc un petit temps de latence.

Des cavaliers étaient en approche. A cette annonce, le sang d'Elhenna s'était comme figé un instant. La route qui les menait à Port-Réal était décidément bien plus fréquentée que prévu. Et si c'était lui ? Et s'il était déjà au courant de sa fuite vers la capitale ?

Impossible. Qui le lui aurait dit ? Et que ferait-il ? Il ne pouvait pas simplement venir et l'enlever se rassura la fille de Barbrey. Mais si ce n'était pas la funeste engeance de Lord Bolton ou ses hommes qui arrivaient, alors qui cela pouvait-il bien être ?

Ils s'étaient tous levés comme un seul homme, chacun obéissant aux ordres, soit de Logaan, soit de Meera pour se placer de façon stratégique. Le fils Lightfoot et Orys s'étaient déjà placés devant la jeune louve. Le grand garçon était prêt. Il était aux aguets, attendant de voir si les hommes que l'on apercevait au loin étaient des alliés ou non.

Avec les paludiers à leurs côtés, ils avaient l'avantage du nombre si la rencontre s'avérait inamicale. Elhenna espérait bien sûr qu'il n'en soit rien. Qu'il s'agisse d'une simple troupe en transit, voilà tout.

La fille de Barbrey scrutait l'horizon, essayant de deviner ce qui se dessinait sur les étendards des cavaliers, tandis que Logaan lui glissait quelques mots. Des Manderly peut-être ? Blancport n'était pas si loin.

En réponse au jeune homme, elle hocha gravement la tête. Elle se tenait droite, le menton haut. Un instant elle ressembla même d'avantage à sa mère qu'à Brandon Stark.

Spoiler:

Le membre 'Elhenna Dustin' a effectué l'action suivante : Lancer de dés

'Dé 6' : 5, 2

Désorientée pendant ce court moment, je laissais mon instinct prendre les commandes, c’est-à-dire que j’observais. Le déplacement de nos nouveaux visiteurs était sûr bien que d’allure modérée. En résumé des gens disciplinés et certainement en mission.

Puis un détail me sortit de ma torpeur. Je parvins à distinguer le blason sur l’homme de tête. Il était temps les cavaliers allaient bientôt être sur nous.

Les brigands et autres pillards ne portaient pas de blason. On pouvait donc se permettre certaines audaces.

« Burrich, tu vas à leur rencontre et leur demande de s’identifier. Les autres couvrez-le sans vous faire voir. »

Ensuite je quittais mon perchoir et me dirigeais vers Logaan et Elhenna. J’avais besoin de leurs connaissances.

Le chevalier avait déjà déployé ses hommes. J’enviais ces talents de meneur. Moi les miens ne m’avait pas attendu pour se mettre en position. La dame elle semblait paniquée alors que paradoxalement elle venait de faire preuve de sang-froid juste avant.

« Ils portent un homme rouge avec un couteau dans chaque mains. Ça vous dit quelque chose ? »

Avec le recul je me rends compte que je n’avais pas œuvré pour la réputation des paludiers. Il s’agissait tout de même du blason d’une des plus grandes maisons du nord, et je me montrais incapable de le reconnaitre par moi-même.

Allais-je devoir me mettre à lire afin de mieux remplir mes devoirs ? Quelle horreur ! Enfin ma position exigeait certains sacrifices. Il devait en exister des pires… peut-être.

Du peu que j'en percevais, le ton était visiblement tendu du côté de Burrich. J'espérais que tout irait bien pour lui. La possibilité qu'une autre personne que moi-même, paye pour mes erreurs, m'était difficile à accepter.

L'étendard des Bolton. La respiration de la jeune louve se fit moins difficile tandis qu'elle plissait les yeux afin de distinguer la troupe plus en détails, par-dessus l'épaule de Logaan. Son regard gris se posa sur l'homme, toujours à cheval, qui s'entretenait avec le vétéran des Paludiers, le détaillant de la tête aux jambières... Ces jambières !
Elhenna fronça alors légèrement les sourcils, tandis qu'elle s'avançait d'un pas, se mettant à la hauteur du fils Lightfoot et d'Orys :

- Capitaine Walton, est-ce bien vous ?

Elle en était certaine, même si leur dernière rencontre datait maintenant de plusieurs années. Walton Jarret d'Acier comme l'appelait Domeric. C'était lui qui faisait l'intermédiaire entre Fort-Terreur et Tertre-bourg lorsque le fils de Lord Bolton y était page.
Lorsqu'on l'interpella ainsi, l'homme détourna le regard de Burrich qui lui faisait face. C'était quoi cette troupe bizarre, là ? Il n'avait pas de temps à perdre avec ces enquiquineurs de paludiers... Ah, un étendard et un feu de camp ? Curieux pour les hommes d'Howland Reed. Peut-être n'étaient-ils pas seuls ? Mais qui d'autre alors ?
Ses petits yeux s'arrêtèrent alors sur la femme qui avait parlé. D'où le connaissait-elle ? Il pencha la tête, comme si cela allait l'aider à se souvenir. Et en effet, cela l'aida certainement car il descendit de son cheval en faisant signe à ses hommes de faire de même et de se tenir tranquilles.

- Lady Dustin, c'est un plaisir de vous revoir. Mais que faites-vous ici ?

Quel âge avait-elle, lorsqu'il était venu chercher Domeric pour la dernière fois ? 10 ans, 11 peut-être. Elle avait bien grandi. C'était une vraie jeune femme à présent. Que le temps passait vite. Deux ans déjà que l'héritier de Lord Bolton était mort. L'homme retint un soupir. Cet enfant, il l'avait aimé et il l'aurait servi avec autant de dévouement qu'il servait le père s'il avait pu continuer à vivre. Les dieux en avaient malheureusement décidé autrement.

Elhenna sourit, tourna la tête à gauche et à droite afin de trouver les regards de Logaan, Meera et Orys en leur disant :

- N'ayez pas d'inquiétude, le Capitaine Walton et ses hommes sont au service de mon oncle.

Elle se tourna de nouveau vers l'homme aux jambières puis lui répondit, tout en s'approchant de lui :

- Je me rends à Port-Réal. Des hommes de la maison Lightfoot m'escortent – elle désigna Logaan – et nous venons de rencontrer...

- Des Paludiers.

Le ton de Walton était sec lorsqu'il prononça ces mots. Il ne les aimait pas, eux et leur manière de se cacher dans chaque recoin. D'ailleurs, il devait y en avoir d'autres dans ce satané marécage. Aucun doute là-dessus.

- Oui, acquiesça la jeune louve.

Elle allait lui demander pourquoi lui et ses hommes étaient si loin de Fort-Terreur mais elle se retint, jugeant que très certainement, il fallait que Logaan et Meera rappellent leurs hommes avant d'entamer une véritable conversation.

Lorsque l'étendard des Bolton se fit plus visible, le visage d'Elhenna changea, en mieux. Logaan nota également que la respiration de la jeune femme se fit plus calme, alors qu'elle observait toujours par-dessus son épaule. Logaan lâcha le pommeau de son épée. Il semblait que, tout comme leur amis paludier, cette visite soit amicale. Alors qu'il observait toujours la discussion entre le vétéran des paludiers et le meneur de cette troupe ... Elhenna s'avança d'un pas, se plaçant à leur hauteur...

Elle appela ensuite l'homme par son grade et par son nom ... ce qui rassura plus encore le jeune Lightfoot. L'homme observa de suite dans leur direction, à l'appel de son nom ... il semblait analyser les choses, tout comme ils l'avaient fait à leur approche ... en parlant d'approche, ses hommes étaient toujours embusqués, il pouvait les faire sortir de leur couvert maintenant. Il donna un signal, sifflant d'une certaine manière, afin que ses hommes ne se ruent pas sur leur visiteurs, mais reviennent vers lui. Ceux-ci sortirent de leur couverts, lorsque le signal de ralliement fut lancé et revinrent vers le campement, ne manquant pas d'observer les cavaliers au passage, qui furent peut être surpris de les voir sortir. Les cavaliers descendaient de leur chevaux au signal de leur meneur et se rapprochèrent du campement.

Citation :

- Lady Dustin, c'est un plaisir de vous revoir. Mais que faites-vous ici ?

Là le jeune Lord relâcha un peu plus sa vigilance. Deux rencontres, toutes deux amicales, le voyage s'annonçait peut-être bien tout compte fait ... le jeune homme espéra qu'il en serait ainsi jusque Port-Réal. Logaan croisa le regard d'Elhenna qui le rassura sur le Capitaine Walton et ses hommes. Logaan lui rendit son sourire et acquiesça d'un signe de tête. Lorsque Elhenna le désigna en le présentant, il salua l'homme d'un signe de tête ... il laissa la jeune femme s'entretenir avec le soldat.

Lorsque la jeune héritière désigna Meera, le ton sur lequel l'homme prononça " Paludiers ", montrait le mépris qu'il éprouvait pour eux ... ce qui déplu au jeune homme, qui toutefois se contenta de continuer à écouter. Il y avait un blanc dans la conversation et comme un sentiment de malaise suite à ces simples mots ...

Meera avait rappelé ses hommes à contrecœur. Elle sentait bien un malaise du côté du capitaine, mais elle n'aurait pu dire de quoi il en retournait précisément. Sans doute le ton qu'il avait employé en les désignant, elle et les siens. Mais elle était habituée à ce que les « vrais » soldats méprisent les siens alors elle se contenta d'ignorer sa remarque, en jetant un regard entendu à Burrich.

Walton écarquilla les yeux en voyant les deux troupes sortir des fourrés alentours. Eh bien, ils ne rigolaient pas les marmots ! D'ailleurs, où était le carrosse de l'héritière Dustin ? Il remarqua alors sa tenue de cavalière et en déduisit qu'elle se déplaçait elle aussi à cheval. Plutôt curieux. Il en toucherait deux mots à Lord Bolton à son retour. En tous cas, il se félicitait de se trouver face à la nièce de son maître car, même s'il avait avec lui des hommes expérimentés, le terrain ne leur aurait pas été favorable en cas d'affrontement. Leur nombre non plus d'ailleurs.
Son regard balaya le fils Lightfoot tandis qu'il essayait de jauger ce qui se cachait sous cet air honorable. Il l'intéressait le petit. Bonne carrure, bonne posture... Il avait visiblement été bien formé. Enfin, ce n'était pas le sujet de la soirée et le capitaine des troupes Bolton se tourna de nouveau vers Elhenna qui venait de lui demander la raison de leur présence ici, si loin de Fort-Terreur.
Allons bon, voilà que la jouvencelle le questionnait ! Petite, elle l'avait amusé. Il était même alors plutôt content qu'un projet de mariage entre elle et Domeric soit à l'ordre du jour. Ils formaient un duo terrible, toujours prêt à faire les quatre cents coups. Une charmante enfant, pleine de vie. Mais si l'homme aux jambières trouvait les petites filles curieuses attendrissantes, il n'était pas loin de juger que passé un certain âge, la gent féminine ferait mieux de se concentrer sur autre chose qu'interroger les hommes. Enfin, il n'allait pas l'envoyer balader, c'était la nièce de son maître et la fille de Barbrey Dustin. Normal sans doute qu'avec pareille ascendance, elle n'hésite pas à poser toutes sortes de questions. Les nobles pensent toujours que la vérité leur est due.

- La mission que l'on nous a confiée est déjà terminée, nous sommes sur le chemin du retour. D'ailleurs – il balaya l'assemblée du regard – nous ne pouvons tarder. Lord Bolton ne nous pardonnera aucun retard.

Il avait prononcé cette phrase là avec un demi-sourire. Le servir avait de nombreux avantages, comme le fait de pouvoir évoquer son caractère intransigeant comme excuse pour se sortir facilement de telle ou telle situation. Traîner dans le coin avec autant de Paludiers, vraiment, il s'en passerait sans problèmes.
Après un dernier salut à la jeune louve, il s'apprêtait à se remettre en selle lorsqu'il se ravisa, le temps d'adresser un dernier regard à la petite troupe ici regroupée. Décidément, quel drôle de rassemblement ! Enfin, il espérait que la fille arriverait à Port-Réal sans embûches. La Route Royale n'était pas toujours la mieux fréquentée.

Elhenna était mi-amusée, mi-fâchée. Ainsi, Walton partait de cette manière là, sans même une véritable réponse. Elle et sa curiosité se sentaient flouées mais en même temps, elle ne pouvait qu'apprécier la discrétion du Capitaine de son oncle. Elle aussi, elle n'aurait pas aimé que ses gens révèlent leurs missions aux premiers venus, quel que soit le lien de ces derniers avec le chef de maison.

Elhenna hocha la tête en lui répondant dans un souffle :

- Vous avez raison. Plus vite nous serons arrivés, mieux cela vaudra. J'aurai tout le loisir de me reposer à Port-Réal.

Elle regardait toujours les cavaliers s'éloigner, les sourcils légèrement froncés. Que pouvaient-ils bien faire dans les environs ? Elle écrirait à sa mère, à ce sujet, une fois leur voyage achevé.

Elle plongea alors de nouveau ses grands yeux gris dans ceux de Logaan.

- Si nous devons diminuer nos temps de halte, je vais me retirer à présent.

Elle voulait être en forme pour le lendemain et n'avait déjà que trop tardé à aller se coucher. Hors de question pour la jeune louve de n'être qu'une petite chose fragile que l'on se devait de balader d'un point à un autre. Non, elle montrerait autant d'endurance que le reste de la troupe. Il ne serait pas dit que les Dustin étaient des chochottes, bien au contraire.

Elhenna jeta un regard circulaire au groupe, leur souhaitant au passage une bonne nuit. Elle-même, malgré l'excitation du voyage n'aurait aucun mal à s'endormir. Ses paupières lui paraissaient peser une masse considérable tandis que son petit corps endolori par cette première journée de voyage lui quémandait de se mettre au repos le plus vite possible.

Enfin, c'est un léger sourire aux lèvres qu'elle s'endormit. L'aventure avait commencé !