[Port-Réal] [Salle du trône] Défiances & Circonstances (Oberyn/Myrielle)

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An 298 - 13e lune - Semaine 1 - Jour 2
( La salle du trône )

Caché entre les quatre murs d'une pièce élégante, Myrielle attendait. Elle semblait attendre comme une sentence ou un acharnement du sort. Elle avait les mains chaudes, et entremêlés, ceci s'ajoutant aux palpitations de son coeur.

Le procès Lannister venait bien de s'ouvrir sur elle..

*je serait fiancée de Dorne.., fiancée de ce pays que j'aime tant* se disait t-elle. Mais surtout promise à devenir la pièce maîtresse d'une vengeance inachevée.. Myrielle avalait sa salive scrutant la table qui lui faisait face. Drianne, une servante, faisait d'ailleurs elle aussi étalage de sa crainte en s'adonnant nerveusement à la technique des cents pas. Myrielle ne pouvait elle plus dire un mot, son regard étant perdu dans le vide inerte et sans expression. Elle se tenait droite bien sûr, mais son corps semblait éteint. Trop de choses auraient pu être dites et la jeune femme n'était plus sur de rien. Au fond, la pauvre jeune femme aurait eu envie de pleurer ou de pousser quelques crie de détresse, mais la vision de ses plaines de sables, de ses brises de chaleurs infinies ne donnait que plus d'apaisement à ses tourments. Elle avait d'ailleurs le visage ternis de mélancolie en songeant aux correspondances si constructives avec le prince.. Le pauvre homme en serait désormais réduit à être marié avec l'ennemi.. Au fond, peut avait t-elle tort de penser à mal ? mais non bien sûr .. les choses auraient été trop simples.. Myrielle savait que toutes les raisons du monde aurait pu être louables pour que les Martell l'accable et la juge.. Qu'ils la brise, qu'ils l'humilie et même la réprime devant tous au nom de ce crime affreux qu'avait pu être le meurtre d'Elia Martell. Myrielle resta statique bien que munit de toute sa distinction naturelle. Elle voyait de loin se dessiner sa propre mort, mais elle l'accepta .. dignement ..

" Souhaitez-vous quelques chose mademoiselle ? "
Demanda timidement Drianne qui avait stopper sa course. Cette dernière resta muette, le teint livide et penseur.

"Je peut demander à ce que l'on vous prépare une douceur si vous désirée.. ?" Insista t-elle. Myrielle se redressa, légèrement sérieuse, reprenant sa respiration péniblement.

" Cela ira Drianne je te remercie.. Je n'est besoin de rien.. "
Un petit silence prit possession des lieux tandis que Drianne scrutait inquiète, l'état de la jeune jouvencelle. Elle fit d'ailleurs quelques pas vers elle, posant une main maternelle sur son front qui bouillonnait d'une peur statique et maîtrisé..

" As-tu toujours été bien traité Drianne ? " fit Myrielle le ton distingué et faible pour rompre ce silence "As tu reçu une nourriture suffisante, t'a t'on violentée.., frappée ? "

C'était assez idiot de parler de cela, mais Myrielle songeait que le bonheur et le bien être de quelqu'un d'extérieur lui serait bénéfique en un tel instant. Comme si l'idée de vivre pour soit l'avait désormais dépassé de tout autre ambitions..

-Non madame.. loin de cela ..Votre famille à toujours été bonne pour moi, Messire Stafford vôtre père fut un homme bon de m'envoyer auprès de vous..

Myrielle sourit à moitié, trouvant dans la gêne de sa servante une circonstance touchante et adorable. Elle semblait encore innocente, cela avait de quoi l'attendrir, mais surtout la voir en pitié dans un monde aussi fermer à ce genre de personne..

-Peut être aurez vous une vie heureuse à Dorne ..? Peut être .. aurez vous une vie douce ..
Drianne parlait d'espoir, mais Myrielle voyait dans son discourt trop de "peut être" à son goût. Il était bon d'être au fait lorsqu'on se savait mourrant.. Le dicton " prévenir pour guérir" n'allait pas contre ce fait. Néanmoins, Myrielle choisit de lui sourire, n'entichant en cela pas l'innocence de sa servante qui, d'évidence, arrivait à la faire garder espoir. Myrielle aurait aimée être innocente à ce moment précis car la conscience avait ce défaut de la mettre au fait de la véritable tournure de son destin.

Ainsi le regard neutre, Myrielle se leva sagement, suivant Drianne jusqu'à la salle du trône. Ont lui avaient murmurée que quelqu'un l'y attendait, mais son nom ne lui fut d'évidence pas tenue de fait. Le grincement des portes fut par ailleurs un suplice, car Myrielle songeait qu'il s'agissait des dernières périodes où elles les entendraient encore. Elle s'avança seule, quelques gardes étant venus encadrer la rencontre.. Une silhouette lui faisait alors face, portant sur elle l'élégance et la présence dû aux Dorniens de ses songes. Myrielle ne dit pas un mot, sans doute récemment effrayée en y voyant l'ossature et les manières symbolique du prince Oberyn Martell..

Son visage resta silencieux, mais son coeur lui, criait de détresse et de tourment..

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Les portes de la salle du trône s'ouvrirent lentement, dans un grincement lourd et bruyant, laissant peu à peu apparaitre le Prince de Dorne, les poussant de ses deux mains. Derrière lui se trouvaient quatre soldats dorniens, en uniforme traditionnelle, lance à la main, comme pour protéger Oberyn lors d'un rendez-vous qui pourrait mal tourner. Cependant, ce n'était pas le cas, aujourd'hui. Du moins, il se demandait comment cette entrevue pourrait mal finir. Il n'y avait pas de nouveau roi fou ici, prêt à exécuter une jeune fille à coup de destrier, ou de peuple prêt à se révolter. C'était dans cette salle, qui lui rappelait tant de mauvais souvenirs, qu'il était ironiquement le plus en sécurité.

Le Prince Oberyn avança d'un pas lent et assuré, rétrécissant la distance qui le séparait de la raison de sa venue à chacun de ses pas. Et quelle raison... Une Lannister. C'était la première fois depuis son arrivée à Port-Réal qu'il se retrouvait confronté à une personne de cette maison qu'il haïssait tant. Néanmoins, il ne la rencontrait pas aujourd'hui pour régler ses comptes. Son cousin Manfrey lui avait demandé personnellement de ramener sa promise de Port-Réal. Il fallait donc la mettre sous protection dornienne dès à présent, et c'est la qu'Oberyn et ses soldats intervenaient.

Le Prince de Dorne continua d'avancer lentement, un sourire se dessinant sur son visage, jusqu'à arriver à la jeune femme. Il se mit à la dévisager lentement, des pieds à la tête. Des yeux gris, une longue chevelure blonde, la peau rose, les traits fins. Elle avait un physique presque typiquement Lannister, du moins son apparence ne trompait pas. Elle était belle, elle était surtout jeune. Une jeune lionne, elle ressemblait plus à un chaton. Mais un jour, les griffes lui pousseraient, comme à tout membre de cette maudite famille...

- Myrielle Lannister.. Mon cœur se remplit de joie à l’idée de vous savoir bientôt dans notre belle famille.

Il mentait. Pour lui, en l’état actuel, et peu importait ce que son cousin et son frère en disaient, c’était une otage. Il ne pouvait être que bon pour les Martell d’avoir une Lannister chez eux, à Dorne, et il en venait presque à se demander ce qui s’était passé dans la tête de Tywin pour qu’il en vienne à accepter ça.

- Mon cousin m'avait dressé un portrait de la jeune Lannister que je devais ramener à Dorne, pour unir nos maisons. Il avait raison, du moins pour la beauté. Mais quelle surprise que de voir un petit chaton apeurée à la vue d'un Martell.

Le Prince Oberyn avait remarqué la fébrilité qui trahissait la jeune fille, et s'était empressé d'en profiter. Et quoi de plus normal, après tout. Elle portait son nom, et elle savait ce qui en découlait. La vipère rouge avait une dure réputation, et il ne doutait pas que c'était là la raison de sa peur. Il attrapa la main de la jeune fille pour l'embrasser, un sourire toujours affiché, comme en toute circonstance, et se releva pour reprendre, ses yeux noirs ne quittant pas les siens.

- Avez-vous peur, jeune fille ? Vous avez raison. Comment ignorer ce qui s'est passé entre nos familles ?

Il la quitta un bref instant des yeux, ceux-ci se posant une fraction de seconde sur le trône de fer, brillant au loin. Il resta pensif quelques secondes, avant de reprendre.

- Ce lieu est chargé d'histoire. Et de crimes. Marchez avec moi.

Le Prince fit un signe de tête à ses gardes afin qu'ils ne les suivent pas, et la jeune fille et lui marchèrent en direction du trône. Il ne quittait que très rarement du regard la jeune fille, guettant ses réactions.

- C'est ici même qu'il y à longtemps, du temps d'un autre roi, Aerys Targaryen fit bruler Rickard Stark à petit feu dans son armure, sous les yeux de son père s'étranglant en essayant de le sauver. Beaucoup d’hommes moururent ici, la cruauté et la mort à toujours régné en ces lieux. Et votre famille à participé à faire de cet endroit le lieu maudit qu’il est à présent. N’est-ce pas Tywin Lannister, qui, il y à 17ans, a allongé les corps des enfants d’Elia et Rhaegar, Rhaenys et Aegon, mes neveux, dans des draps Lannister ensanglantées, après les avoir fait brutalement assassiné par ses monstres ? Ma sœur, elle, ne fut pas digne de cet honneur, ayant été violée et coupée en deux des pieds à la tête par la Montagne.

Cela lui faisait mal à mesure que les mots sortaient de sa bouche. Oberyn ne la lâchait toujours pas du regard, laissant un long silence, le temps qu’elle réalise ce qu’il venait de lui dire. Il termina sur ses mots, attendant patiemment de voir comment la jeune fille réagirait. Si elle avait eu peur, le Prince lui donnait toutes les raisons de continuer, et ce bien qu’il ne ferait lui-même jamais de mal à une enfant. Elle ne le serait cependant pas toujours…

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La pauvre jouvencelle resta longuement fixe sur ses mains. Combien d'hommes avaient t-ils bien pu tuer dans ses meilleurs jours ? Vingt ? , Trente ?, Une gamine ne serait pas un soucis et surtout pas une gamine Lannister. Myrielle observait le prince avec une idée bien étrange en tête. Le tout de cette rencontre la ramenant sans cesse à son erreur qu'elle voulue crier au monde entier tant elle en avait des remords, parfois, de s'appeler Lannister. Elle se frotta timidement la joue, s'inclina élégante et soumise à son bon jugement. "Oeil pour oeil, dent pour dent" c'était aussi l'un des fondement de la lois du plus et de ce monde. Néanmoins, ce fut sans doute sous l'effet du choc que Myrielle sembla rester immobile et absente aux mots du guerrier qui s'avançait devant elle. Par ailleurs, si la jeune lionne s'attendait à une rencontre clinquante, ce qui suiva la rendit étonnement perplexe ! Le prince venait en effet de lui faire esquisse de sa joie à l'idée qu'une Lannister intègre sa famille aussi Myrielle ne pu s'empêcher de s'en inquièter .. Une joie ? Cela devait être ironique surement. Tout le monde s'entendait sur l'idée que Myrielle aurait à faire bien des choses de porter véritablement le nom des Martell comme une légitimité pour tous. Cette "gamine" avait encore du sang sur les mains, même si ce crime n'était pas le sien.

Ainsi, prise de cour par ses paroles, elle la Lannister se mit à réfléchir durement, pressement même. Il y avait deux solutions dans ces travers, la première consistant à être honnête avec sa situation et abordant ce conflit avec franchise ou bien se laisser mourir à petit feux en jouant la jouvencelle soumise. Dans ces deux cas, Myrielle était de toutes les manières cernée de toutes part, mais si ça perte devait être annoncée pour peut, cela serait l'occasion de faire une dernière bonne action..

Mon prince, Fit la Lannister pétrifiée de l'intérieur, C'est une joie partager. La pucelle avala sa salive et se nourrit de courage en écoutant la conversation du prince. Qui aurait pu lui en vouloir ? Ce dernier avait faim de justice et c'était bien là tout le drame qui se jouait pour Myrielle depuis tant d'années.. Vous me flattée monseigneur,Fit Myrielle inclinant la tête et le coeur criant de courage pour rester audacieuse, je croit en effet que c'est bien la peur qui pourrait forger le debut du renouveau de nos deux familles, mais entre la folie et le génie, on me dit qu'il n'y a parfois qu'un pas. Myrielle baissa un tant soit peu son port de tête démontrant sa soumission, Messire votre cousin est bien aimable, je suis pour ma part bien désolé de ne devoir lui offrir que mon nom en échange de son prestige.

Arriva alors cet instant, instant si redouté. Oberyn venait à lui faire esquisse de ce massacre de ce grand massacre dont avait été victime sa soeur, Elia. Myrielle avait toujours eu à coeur de connaitre cette vérité, cela ne faisait que plus d'écho au mal qui lui fut fait lorsqu'elle avait apprit la responsabilité de son oncle dans cette affaire.. Ainsi sans trop de démonstration, Myrielle esquissa un silence solennel presque déroutant. Elle songeait à ses mots et à ce qui aurait bien pu faire la différence lors de sa première approche avec lui. Ce qui aurait pu le convaincre que Myrielle avait toujours aimer Dorne et aimer un jour l'idée de défendre ses couleurs. Restant digne, Myrielle n'osait pourtant jamais croiser trop longtemps le regard d'Oberyn.

Elle scruta, toujours à ses côté le trône, puis.. comme un accord avec son courage se décida à l'affronter, à lui dire et jouer la carte de l'honnêteté à défaut de celle de la soumission.. Elle plia ses genoux à terre inclinant sa tête comme pour lui signaler sa prière. (Cela n'avait rien d'une détresse), mais Myrielle avait décider que l'heure du faux semblant à l'aube d'un événement aussi important ne pourrait, si jamais sa perte était engagée, que la mettre à mal outre mesure..

"Prince Oberyn.., commença t-elle, Votre sincérité et confidence m'honore.. J'en avouerais aussi ressentir de la honte quant à l'idée de lacheté qui émane de mon nom. La lacheté de ne pas avoir donner lumière contre la glorification de cet acte.. J'aimerais néanmoins être sincère avec vous. Je suis ici sans y attendre un pardon et ni même l'idée d'acceptation de cette union. Je suis là au nom des ceux qui n'on pas su, à défaut de courage ou d'autres tares, vous donner la justice que vous êtes en droit de réclamer. En mon nom actuel, en ma position du moment, cela reste un bien moindre soulagement pour vous et j'en est conscience..

" J'avoue devant vous et à genoux le pêcher et la faute qui est dû à ma famille, je suis prête à être mise en cause et que mon nom le soit si cela pouvait effacer vôtre deuil.. Que Dorne entende ma rémission, que Westeros la juge équitable dans ma mort s'il le faut.. " Elle détenait une voix suave acquise de sincérité.

Si part ailleurs j'en arrivait à prononcer mes voeux, nous en seront alors arrivés à l'idée que je serait désignée en vôtre nom et vôtre cause.. Martell, non dans votre coeur surement, mais dans l'alliance. Un mot peut être trop fort et bien trop aigu pour que vous l'acceptiez avec une Lannister. Mais des lors que je porterais ce nom, il sera de mon devoir, de porter cette justice à vôtre honneur. . Myrielle baissa la tête .. attendant encore la décision du prince. Si cela devait être sa fin, cela ne serait que justice.
Quoiqu'il advienne, je m'en réfère à votre jugement.. Je serait et je suis déjà, vôtre obligée ..

La Lannister venait des lors de jouer carte sur table. C'était sa seule solution, mais aussi tout ce qui pourrait peut être sauver l'honneur de son nom..

Ainsi, la mine repentie et les mains croisées, Myrielle resta à genoux comme attendant dignement la décision de son bourreau ..

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