Il était une fois des triplés, cadets de 12 filles dans une des plus importantes Maison des Îles de Fer, sur l'Ile de Grand Wyk. Difficile de se faire une place dans ces conditions, Gran avait choisi la navigation, et il était mort au combat avec Glenhild, Gormond avait choisi le combat et il revenait à présent sur les Iles de Fer, victorieux, mais seul, sans leur père et sans leur sœur. Greydon avait été choisi par Gorold, Sire de Cormartel, pour rester en vie et prendre sa suite. Mais quelle suite le jeune homme qui, il y a peu encore n'était qu'un garçonnet donnerait à tout cela ? Quelle vengeance pour la mort de ces illustres membres de sa famille et l'attaque du Conflans ? Quelle dessein pour la Croisade de la Sirène Sanglante qui avait initié la nouvelle rébellion Greyjoy ?

Ma sœur, ma sœur, tu as choisi de te jeter à l'eau et de ne pas devenir notre plus grande honte en laissant père baisser les armes pour te récupérer. Tu as choisi ton destin : mourir noyée. Quelle plus belle fin une guerrière et capitaine telle que toi pouvait rêver de mieux ? Tu n'étais pas faite pour la stratégie, tu savais, mais tu ne voulais pas calculer, tu voulais regarder tes ennemis dans les yeux et les découper de tes mains. Tu n'étais pas faite pour la paix, tu était faite pour la guerre et l'océan et te voila festoyant à jamais dans les demeures liquides du Dieu Noyé. Ma sœur, je construirais un bateau qui portera fièrement ton nouveau nom acquis par le Sel, le Sang, le Fer et le Roc : la Sirène du Noyé. Je ferais sculpter ton buste en figure de proue, pour que personne ne puisse t'oublier. A jamais tu fendra les océans et brisera les coques des navires ennemis, je sais que c'est ce que tu aurais voulut, l'océan pour seul royaume, pour l’éternité. C'est ce que tu leur a volé, ils ne savent pas, tous, combien tu es heureuse là où tu es, et comme tu ris à présent que tu sais que tu m'as ouvert la voie. Certaines nuits je me demande encore si tu as fait tout cela pour moi, tu étais une fière guerrière, mais je sais que tu avais la même vision que moi, celle d'un autre avenir pour les Iles de Fer, gloire et liberté, mais aussi respect et prospérité.

Alors Glenhild Bonfrère, ma très chère sœur, je n'ai pas comme toi, sillonné les océans et pillé Castral Roc, je n'ai pas tué Lord Mallister ni Lord Desdaing le traitre, je n'ai pas porté mon boutre pour rejoindre la Baie du Noyé. Mais je ferais en sorte que notre nom ne soit jamais oublié, que le sang que tu as versé ait été utile, qu'il abreuve mon ambition et mon implacable détermination à... leur péter la rondelle.  

Toute sorte de liens, surtout si je peux boire et baiser et me battre, et bouffer, en même temps ou séparément.  

 

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