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[Port-Real][Flashback]Tartelette et Bouclier | PV Dezial

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MessageSujet: [Port-Real][Flashback]Tartelette et Bouclier | PV Dezial [Port-Real][Flashback]Tartelette et Bouclier | PV Dezial Icon_minitime12.03.15 1:19

An 298
Treizième Lune
Semaine 4
Jour 3

Derrière elle résonnaient, comme autant d'imprécations lugubres, les jappements indignés du pauvre marmiton dont elle venait – de justesse ! – d'esquiver le coup de spatule salvateur. « Reviens ici, merdeux, que j'te coupe tes sales mains d'voleur ! ». La cuillère fendit l'air, rageuse, mais n'atteignit, pour toute victime, qu'un faitout de potage que le choc manqua de renverser. Alerté par le boucan, sauciers et fouille-au-pot relevèrent le museau de leur tambouille, mais n'eurent le temps d'apercevoir, dans le chaos environnant, que la silhouette fuyante de la crapule et son larcin. Un beuglement colérique domina le vacarme des cuisines, que suivit le couinement métallique d'une louche contre le vantail de la porte. Mais déjà se dérobait, toute échevelée et les yeux pétillant de malice, l'ombre fugace de la fille d'Eddard Stark.

La cour extérieure pullulait de badauds lorsque sa ruée l'y fit déboucher. Chargés de récupérer quelque cargaison pour leur seigneur, deux domestiques discouraient avec véhémence sur la manière la moins risquée de charrier leur butin quand Arya s'approcha prudemment. « J'te dis qu'c'est trop lourd, bougre d'âne ! On va s'casser la gueule avant qu'd'être arrivé, et l'bordel avec. » et l'autre de répondre « J't'en foutrais, moi, du trop lourd. L'est pas bien long l'escalier. On s'rait déjà arrivé si t'arrêtais un peu d'faire le zouave. ». Plus loin, factionnaires et sentinelles gardaient jalousement les remparts, les mailles sombres de leurs armures d'ébène chatoyant paresseusement sous les rayons du soleil estival. Profitant de l'indifférence assumée de cette cohue mal dégrossie, Arya traversa le cloître d'un pas agile, son magot fermement serré contre sa poitrine, et se dirigea tout aussi prestement par delà les baraquements jouxtant la Grande Galerie.

Si il était bien moins impressionnant que celui de Winterfell, le bois sacré du Donjon Rouge restait néanmoins d'un Nordisme convenable. Parsemé d'ormes et d'aulnes aux branchages touffus, du jardin émanait une quiétude manifeste, en cela si différente de l'habituelle atmosphère bouillonnante de la citadelle qu'il était aisé de se croire à mille lieux de ses puissants remparts. Néanmoins, point de barral à gueule sculptée dans le coin ; seul trônait, en guise d'arbre-coeur, le tronc rachitique d'un vieux chêne à l'écorce recouverte de fumevigne, et dont les racines, épaisses et noueuses, offrirent à la jeune fille un trône des plus confortables. Le toit ombrageux qu'engendrait la végétation lui arracha un soupir satisfait : ainsi dissimulée parmi la flore, nul ne viendrait lui chercher d'ennuis, et c'était peinarde qu'elle escomptait bien savourer sa victoire.

Comme rassurée par cette observation, ses paluches égratignées entreprirent enfin de démailloter son barda. Un sourire espiègle fendit progressivement le visage de la vagabonde tandis que se découvrait, soigneusement enveloppée dans un vieux linge aux coloris depuis longtemps délavés, la succulente tartelette aux fraises qu'elle était parvenue à chiper précédemment dans les cuisines. Son goût, jugea Arya, était d'autant plus savoureux que la rapine avait été difficile. Échapper à la vigilance des gardes étaient peut-être aisée, mais subtiliser sa pâtisserie à un cuistot tel que l'était celui du Donjon Rouge se révélait être un tout autre défi ! Certes, sans doute aurait-il été plus simple – et plus séant – de quémander gracieusement cette tartelette à l'un des commis.. Mais quel intérêt, si ce n'était celui de faire jouer les privilèges induits par son nom ? Si les dames de la Cour se félicitaient de voir leurs caprices exaucés par quelques faveurs patronymiques, Arya, pour sa part, préférait gagner ses dus à force de ruse et de finasserie.

Son en-cas englouti, la fillette se remit en chasse. Pas question, par les Sept, de rester les bras ballants à se morfondre dans un coin ! Ce luxe, elle ne pouvait décemment pas se le permettre : Syrio comptait sur elle. Toute la journée, elle s'était évertuée à appliquer les exercices et les leçons de son maître à danser - pour le plus grand désespoir de Septa Mordane. Des heures durant, les chats de la forteresse s'étaient vus être la cible de son attention, et elle était ressortie de cette expédition les mains couvertes de griffures et les genoux bleuis d’ecchymoses. S'en était alors suivie son incroyable aventure dans les cuisines, globalement couronnée de succès, mais qui la laissait, à présent, dépourvue de la moindre occupation.

Elle s'apprêtait à rejoindre la Tour de la Main avec la ferme intention de s'entraîner avec Aiguille lorsque son chemin croisa celui d'une petite escouade de soldats. Coiffé et vêtu d'acier, le groupe s'en allait, sous les ordres d'un instructeur braillard, exécuter les ingrates besognes qu'impliquaient leur poste. Et les malheureux n'en manquaient pas, ces dernières mois ! Vols, pillages, meurtres, rixes vulgaires.. Les venelles de Port-Réal grouillaient de criminels, à l'instar des oubliettes du Donjon Rouge, et seuls les membres du Guet semblaient en mesure de protéger les petites gens de la vague de crime qui gangrenait la capitale. Depuis l'incident avec la princesse Myrcella, la paranoïa ne manquait d'ailleurs pas de gagner les plus hautes sphères du Royaume, et c'était par crainte de voir le cauchemar se reproduire que Père avait concédé à Arya les enseignements d'un certain Braavosi, et encombrée Sansa d'un illustre protecteur.

Le souvenir de ce dernier effleura un instant l'esprit désespérément oisif de la gamine. Fort d'une trentaine d'années et d'un prestigieux passé militaire, Ironsmith comptait parmi les membres les plus compétents de la garde personnelle de Lord Eddard. Contrairement à Gros-Tom – que l'affabilité rendait facilement balourd –, impossible, pour Arya, de songer échapper à la bonne garde de Dezial. Intraitable et omniscient, il parvenait toujours à contrecarrer les traquenards qu'elle s'efforçait à escamoter, et l'assommait, dès que l'occasion se présentait, de ses habituelles diatribes moralisatrices. Cependant, force était à la jeune fille de reconnaître la bravoure du maraud : à l'exception de Père et d'une infime poignée de ses hommes, jamais Arya n'avait rencontré guerrier aussi chevaleresque. Le voilà ton prochain défi, lui souffla soudainement sa conscience. Brave, loyal, redoutablement doué avec les armes... Existait-il seulement meilleur sujet que l'épée-lige de sa sœur pour mettre à l'essai les leçons de Syrio ?

Elle se remit en route, foncièrement enjouée à l'idée de se mesurer aux talents du Nordien. Hélas, si elle était impatiente, plusieurs longues heures s'écoulèrent avant qu'Arya ne parvienne à retrouver la trace de celui-ci, et c'est finalement sous les indications d'Alyn que la vagabonde réussit à mettre la main sur sa victime. Affairé à traînasser dans l'une des – trop – nombreuses galeries de la forteresse, Ironsmith vaquait paisiblement à ses occupations, non loin, sans doute, du sillage de Sansa. C'était sa chance. A pas de loup, Arya se glissa discrètement dans l'enfoncement d'une alcôve, tandis qui la sermonnait intérieurement la voix de Syrio. Preste comme un serpent. Silencieux comme une ombre. Léger comme une plume. Le dos tourné, Dezial continuait sa lente progression en direction de l'extrémité opposée du couloir. Calme comme l'eau qui dort. Souple comme une anguille. Fort comme un ours. Elle quitta son refuge, se hissant toujours plus près du factionnaire. Inerte comme un rocher. Intrépide comme une louve. Encore quelques pouces, et sa main se refermait sur la dague accrochée à sa ceinture.

Quelques pouces.

Quelques pouces..
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