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[La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey]

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Patrek Mallister




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Métier/Titre(s): Héritier de Salvemer

Patrek Mallister
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MessageSujet: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime02.11.14 18:35

An 298, Douzième Lune, Semaine 4, Jour 5

A peine était-il rentré du Tournoi de la Main que Patrek avec déjà repris la route, en direction des Jumeaux cette fois. Son père l'avait chargé de présenter ses vœux à Lord Walder Frey pour son énième mariage et de lui faire parvenir un présent au nom de la famille Mallister. Ça n'enchantait pas vraiment le fils de Jason mais il devait bien avouer qu'être éloigné de son père était une aubaine, après la colère noire qu'il avait provoqué chez l'homme, suite à sa piètre performance lors du Tournoi.

Un sourire goguenard se dessina sur les lèvres de l'héritier à cette pensée. Le prix était élevé, mais ça en avait valu la peine. Ce qui l'attendait maintenant le réjouissait beaucoup moins. L'ambiance aux Jumeaux était loin d'être la plus agréable des Sept Couronnes et aussi, Patrek se refusait d'y regarder les jeunes femmes, de peur de se retrouver marié dans la foulée à l'une d'elle. Lord Walder était assez impitoyable à ce jeu là. Et avec Perwyn resté à Port-Réal, le séjour là-bas promettait d'être bien moins sympathique qu'à l'habitude. Il ferait tout pour ne pas s'y éterniser.

Enfin, sans doute la Grêlée serait-elle là. Il pourrait gentiment se moquer d'elle et certainement plus qu'à l'accoutumée après la nouvelle que son ami lui avait confié durant le Tournoi de la Main, entre deux verres trop remplis. Elle était fiancée. Ce serait un bon sujet de conversation et de blagues pour Patrek, même si ce dernier, sans trop savoir pourquoi, avait accueilli la nouvelle avec moins de légèreté qu'il ne l'aurait imaginé. Boarf, à trop la voir, je la considère presque comme une sœur. Un frère n'est jamais ravi de donner sa sœur à un homme, fut-il respectable.

Enfin arrivé, lui et les quelques hommes qui l'accompagnaient se firent annoncer et introduire dans la grande salle du Château où siégeait Lord Walder ce jour-là. Après les formalités d'usage, et la remise du présent, le fils de Jason salua personnellement les quelques Frey qui avaient son amitié, se contentant d'un hochement de tête en direction des autres. Heureusement que tous ne sont pas mes amis, j'en aurai pour la journée sinon !
Il sentit le regard mesquin d'Edwyn Frey courir sur lui. Les deux hommes ne s'appréciaient pas. Patrek savait que le fils de Ryman le prenait pour un rigolo en chemise de soie qui ne faisait que profiter de son rang et qui était loin d'avoir les qualités de son père. Il n'avait pas tout à fait tort bien sûr. Mais l'héritier de Salvemer n'aimait pas son visage dur et sournois. Il lui adressa cependant un grand sourire que seule une personne le connaissant bien aurait pu convenablement interpréter et qui était juste teinté d'une ironie profonde qui semblait vouloir dire « Approche mais ce sera à tes risques et périls mon ami ! ».

Le jeune homme se sentait à présent d'humeur taquine et balaya le reste de l'assemblée en cherchant Walda du regard. Il resterait là jusqu'au lendemain alors autant passer le temps en discutant un peu avec elle. Il lui donnerait des nouvelles de Perwyn mais aussi de Wendel qui semblait particulièrement apprécier son séjour à Salvemer. Et surtout il lui dirait à quel point le Nord était une contrée froide et hostile maintenant qu'il savait qu'elle allait devoir y vivre. Il réfléchit un instant à toutes les histoires les plus horribles et loufoques qu'il pourrait lui raconter sur la plus étendue des régions de Westeros.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime06.11.14 0:26

Un soleil clément baignait la citadelle et ses environs en cet après-midi ; ç'aurait été le moment idéal pour se promener le long des berges de la Verfurque. Pourtant, Walda avait passé le plus clair de sa journée cloîtrée dans cette pièce, en compagnie de Roslin, de Jyanna et de Joyeuse. La dernière née de Lady Bethany et sa belle-sœur discutaient jovialement, tandis que leurs doigts maniaient l'aiguille avec dextérité. D'ordinaire, la Grêlée se serait volontiers mêlée à leur conversation, toutefois le sujet de celle-ci lui causait autant tourment que contentement.

Bien que la précitée eût accueilli avec joie la perspective de devenir prochainement épouse, puis mère si les Sept le voulaient, l'anxiété la gagnait depuis qu'on lui avait annoncé ses fiançailles. Inlassablement, son esprit se tournait vers son avenir dans le Nord, se demandant si elle parviendrait à s'accommoder de son promis, dont elle ignorait presque tout, et si elle satisferait les attentes du Tardif. Le sire du Pont tentait un pari dont la réussite demeurait incertaine et qui reposait principalement sur la finesse de la blonde. Ladite demoiselle craignait de ne point se montrer à la hauteur de ses espérances, malgré qu'elle se fût promis de faire tout son possible pour cela car elle souhaitait le meilleur parti possible à sa puînée.

La dame aux iris céladon n'avait jamais affectionné les travaux de couture, néanmoins, depuis quelques semaines, elle s'adonnait assidûment à cette activité. Même si l'ouvrage consistait en la constitution de son trousseau et en la confection de sa robe de cérémonie, elle y avait étrangement découvert un moyen somme toute efficace pour détourner ses pensées du futur qui s'ouvrait devant elle. Elle ne possédait point de talent exceptionnel en la matière, mais s'appliquait et concentrait toute son attention sur les étoffes qu'elle assemblait ; ainsi, elle n'écoutait guère les propos des deux jeunes femmes assises à ses côtés et le fruit de ses efforts s'avérait convenable, bien qu'il ne fût guère aussi remarquable que celui des autres.

La huitième épouse le Lord Walder demeurait silencieuse, également. La promise du Nordien soupçonnait fort que sa marâtre ne trouvait guère allégresse dans son récent mariage et il fallait convenir que le podagre ne témoignait que peu de considération aux sentiments de son entourage ; point plus pour sa femme que pour sa progéniture. Walda traitait sa belle-mère avec affabilité, tâchant d'apporter un peu de douceur dans sa nouvelle vie aux Jumeaux, malgré qu'aucune véritable affection ne les liât encore. Cependant, la demoiselle à la chevelure ambrée se prenait souvent à se demander si elle-même ne connaîtrait pas pareille misère lorsqu'elle s'installerait dans la demeure des Lake. Ainsi, comment ne pouvait-elle pas considérer Joyeuse avec empathie ?

Un énième tintement se fit entendre dans la salle. L'aiguille que tenait la Grêlée avait encore une fois percuté le dé à coudre qui couvrait le bout de son doigt. À maintes reprises, elle se serait piqué cet appendice sans cet objet et aurait sans doute maculé le tissu qu'elle travaillait d'infimes traces de sang. Poussant un soupir, elle posa sur une table son ouvrage et ses instruments. Depuis des heures qu'elle s'échinait dessus, elle était lasse. Pourtant, ces derniers temps, se détendre devenait ardu ; même ses lectures ne parvenaient plus à la divertir des questions qui se bousculaient dans son esprit.

Ne t'inquiète pas, tout se passera bien dans le Nord, lui enjoignit Jyanna.

L'anxieuse lui adressa un sourire contrit.

J'espère que tu as raison, répondit-elle.

Il n'y a aucun motif pour que Bard Lake ne t'apprécie pas, approuva Roslin d'un ton confiant.

Et moi, que penserai-je de lui ? s'interrogea la blonde. Son géniteur estimait, à tort ou à raison, que cet homme était un crétin. Qu'en était-il réellement ? En tant que Nordien, il y avait fort à parier qu'il s'avérerait honorable, toutefois cette province comptait au moins un noble dont la sinistre réputation occultait tout autre aspect qui eût pu le faire apparaître sous un jour favorable aux yeux de quiconque ne l'avait point rencontré : Roose Bolton. La dame aux billes de jade serait-elle affligée d'un tel époux ? Ou bien son promis se montrerait-il d'un caractère plus proche de celui que l'on dépeignait chez les Stark ?

Je prierai la Jouvencelle pour que votre futur époux et vous vous aimiez, annonça Lady Joyeuse avec un regard empreint de sympathie. Et la Mère aussi, afin qu'elle bénisse votre union par une descendance prospère.

La promise lui rendit son œillade compatissante.

J'implorerai également les Sept afin que ces bénédictions vous soient accordées.

Elle doutait cependant que le sire du Pont s'éprît véritablement. Si le cœur de celui-ci avait un jour battu pour autrui, il semblait que cette capacité l'avait déserté depuis bien longtemps. La demoiselle aux tâches de son n'avait point souvenance que son père l'eût un jour étreinte, ni aucun de ses enfants, d'ailleurs ; peut-être Stevron avait-il jadis connu le vieillard sous un jour affectueux, néanmoins, si cela était le cas, il n'en disait mot.

La porte s'ouvrit inopinément, faisant tourner la tête aux quatre jeunes femmes et closant leur discussion, tandis qu'apparaissait Benfrey. Ce dernier affichait un air irrité, signe qu'il ne venait point afin de converser allègrement avec les occupantes de la pièce.

Tu sembles bien contrarié, remarqua Jyanna.

Celle-ci posa à son tour son ouvrage, puis se leva pour aller à la rencontre de son mari. Elle prit lui doucement lui et de la sienne qui demeura libre, lui caressa la joue, qu'une fine barbe recouvrait. Ce geste empreint de tendresse parut apaiser quelque peu le chevalier.

Nous avons de la visite, répondit-il.

Qui est-ce donc, pour que cela te mécontente ? s'enquit Walda.

Patrek Mallister. Étant donné que celui-ci a apporté un cadeau de noces à Père et qu'il n'a pu assister au mariage, il m'apparaît qu'il serait de bon ton que Lady Joyeuse lui soit présentée.

Un sourire franc éclaira les traits de la dame à la chevelure ambrée. La compagnie de l'héritier de leur voisin la divertissait immanquablement ; de cette manière, il l'aiderait sûrement à chasser ses idées noires par quelques badineries.

Si sa venue te cause si méchante humeur, je vais accompagner notre marâtre, déclara-t-elle joyeusement.

Elle attrapa le fruit du labeur de sa belle-mère, qui rejoignit les autres sur la table, afin d'inciter celle-ci à la suivre vers la grande salle. Le brun lança un regard désapprobateur à l'aînée de sœurs, qui n'en eut cure.

Tu devrais garder tes distances avec lui, la prévint-il, du moins en l'absence de Perwyn. Tu sais pertinemment qu'il passe son temps à courir la gueuse.

Il t'arrive bien de fréquenter les bordels du coin, alors que tu es marié. La demoiselle aux iris céladon aurait volontiers rétorqué cela à son frère. Elle s'en abstint néanmoins par égard pour l'épouse de celui-ci.

N'aie crainte, Patrek ne menace en rien mon honneur, répliqua-t-elle. Avant d'être mon ami, il est celui de notre aîné et, malgré ses défauts, il ne lui causerait point de tort derrière son dos.

L'objection du chevalier l'agaçait, bien qu'elle fût consciente qu'il n'agissait ainsi que parce qu'il se souciait d'elle. Elle n'ignorait guère qu'il n'appréciait pas beaucoup leur visiteur. Il ne goûtait pas aux plaisanteries de ce dernier et lui reprochait sa nature volage, tort que lui-même partageait.

La première fille de Lady Bethany n'attendit point la réponse de Benfrey et prit la main de Joyeuse avant de sortir de la pièce. Tandis qu'elle parcourait les corridors de la citadelle, elle rumina la conversation précédente. Son frère se trompait, même si ce n'était aucunement par amitié pour Perwyn, le fils de Lord Jason n'aurait point de geste déplacé envers elle. Celui-ci ne la couvait jamais d'un œil concupiscent à sa connaissance ; elle avait appris depuis longtemps à reconnaître ce type de regard, pour l'avoir souvent vu sur le visage de son géniteur et sur celui de son petit-neveu, Walder le Noir. De toute évidence, quels que fussent les charmes que l'héritier de Salvemer recherchait chez une femme, la Grêlée ne les possédait point.

Les deux jeunes femmes parvinrent bientôt à la grande salle et les lèvres de la blonde se courbèrent en un chaleureux sourire lorsque ses prunelles croisèrent celles de Patrek. Elle ne manquerait pas de lui demander des nouvelles de Wendel et de Perwyn, ni de le taquiner au sujet de ses performances au tournoi de la Main, dont elle avait eu vent par l'aîné de ses frères issus du même sein.

Oubliant la contrariété causée par son récent différent avec Benfrey, elle se porta à la rencontre du visiteur et le salua respectueusement.

Patrek, votre venue me fait grand plaisir, déclara-t-elle. Comment s'est passé votre voyage ?

Le tournoi avait eu lieu un mois plus tôt ; le jeune homme avait donc certainement cheminé directement depuis Port-Réal.

Puis-je vous présenter Lady Joyeuse, l'épouse de mon père ?

Elle posa la main sur l'épaule de sa marâtre, qui lui avait emboîté le pas lors de leur arrivée dans la salle. Celle-ci s'inclina, appliquant l'étiquette à la lettre dans un attitude timide.

Soyez le bienvenu aux Jumeaux, messer, annonça-t-elle d'un mince filet de voix. On m'a conté que vous avez offert à mon époux un cadeau de noces, je vous en remercie.

Elle se figea une seconde lorsqu'elle releva la tête et Walda tourna ses prunelles vers l'endroit que sa belle-mère fixait d'un air apeuré. Le sire du Pont enjoignait d'un geste à sa femme de le rejoindre.

Je vous prie de m'excuser, dit cette dernière avant d'obéir au vieillard.

La blonde la suivit du regard un bref instant.

La pauvre, j'ai fort pitié d'elle, pensa-t-elle tout haut.

On pouvait difficilement considérer le Tardif comme un individu avenant, fût-ce par son apparence ou par sa personnalité ; la demoiselle aux yeux de jade ne pouvait qu'en convenir. Elle-même n'avait point noué de réel lien affectif avec le patriarche, malgré qu'elle lui eût manifesté de la gratitude quand il l'avait mérité. À la vérité, la dame le craignait et savait que pour lui elle constituait simplement un instrument afin de lier des alliances.

Vous seriez bien aimable de vous abstenir de la tourmenter de vos railleries, déclara-t-elle en adressant un léger sourire au chevalier.

Elle n'ignorait guère que celui-ci pouvait parfois se montrer blessant lorsqu'il plaisantait car il s'amusait à la prendre pour cible. Tant qu'il ne dépassait pas les bornes, elle ne lui en faisant nul reproche et se prêtait volontiers au jeu.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime15.11.14 12:41

Patrek rencontra alors les iris céladon de Walda. Lui aussi avait à présent un air chaleureux sur le visage, tandis qu'elle s'avançait à sa rencontre et le saluait. Il adressa une dernière œillade en direction d'Edwyn Frey tout en répondant à la Grêlée, d'un ton espiègle:

- Un plaisir que toute votre famille semble partager. Un sourire taquin au coin des lèvres, il poursuivit : Mon voyage s'est bien passé, je vous remercie.

Un instant, il songea à l'ambiance morose qui avait régné durant tout le trajet jusqu'à Salvemer, depuis Port-Réal, Lord Mallister ruminant l'échec cuisant de son fils au Tournoi de la Main. Pensées bien vite laissées de côté pour uniquement se concentrer sur l'agréable de ses dernières pérégrinations. Un temps clément depuis ses terres jusqu'aux Jumeaux, des arrêts dans ses tavernes préférées de la région et quelques filles peu farouches et de plutôt bonne compagnie.

La voix de Walda le ramena à la réalité. Il posa alors ses ardents yeux gris-bleu sur l'énième femme de Lord Walder. Il ne l'avait même pas remarquée, dans le sillage de la sœur de Perwyn.
Il la regarda un instant sans la voir vraiment, répondant cordialement à ses salutations et à ses formules de politesse. Une pauvre gamine timide dont le sort devait faire peu d'envieuses. Et la façon dont laquelle elle s'éclipsa, dès que son époux lui fit signe de la rejoindre serra un instant le cœur de Patrek. Mais un instant seulement, durant lequel la Grêlée laissa échapper le fond de sa pensée au sujet de sa nouvelle marâtre.

Patrek haussa les épaules en lui répondant, tout en observant Joyeuse s'asseoir docilement aux côtés de Lord Frey :

- Malheureusement, cela ne changera rien à son avenir ici.

Il se tourna alors de nouveau vers Walda et lui répondit, un nouveau sourire taquin au coin des lèvres :

- Rassurez-vous, je ne la tourmenterai pas. Il inclina la tête en direction de la jeune femme et ajouta, d'un ton goguenard, en réponse au léger sourire qui s'était dessiné sur le visage de la sœur de Perwyn. Vous êtes bien injuste à me faire ainsi passer pour un homme mal éduqué. Ai-je jamais offensé quiconque ici ?

La réponse ne faisait aucun doute, bien sûr. Mais l'héritier de Salvemer prenait un malin plaisir à taquiner la fille de Bethany Rosby.

Il était encore tôt ce jour-là et comme Patrek resterait aux Jumeaux pour la nuit, il lui fallait trouver à s'occuper pour plusieurs heures encore. Préférant de très loin la compagnie de Walda à celle des innombrables membres de sa parentèle présents aux Jumeaux à ce moment là, il lui proposa donc son bras, en ajoutant :

- Puis-je vous emmener marcher un peu ? Le temps est agréable et je pourrai vous donner des nouvelles de Perwyn et de Wendel. Qui plus est, je parie que vous aussi, vous avez bien des choses à me raconter.

Échapper à l'ambiance à la fois morose et étouffante des Jumeaux aurait du bon et il avait ajouté sa dernière phrase d'un ton entendu, son regard rieur perçant celui de la dame aux tâches de son.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime18.11.14 22:30

Walda suivit le regard du jeune homme et ne s'étonna guère de croiser celui, inamical, d'Edwyn.

Vous devriez tout de même faire et des efforts afin de vous entendre avec lui, conseilla-t-elle. Il risque fort de devenir un jour sire du Pont ; et il est important qu'il en agisse de même avec vous.

Les domaines respectifs de leurs familles se jouxtaient et si Lord Jason et son voisin entretenaient des rapports complaisants, ils n'avaient vraisemblablement point jugé utile de renforcer ce lien par un mariage ; seule la présence de Wendel à Salvemer en tant que page attestait officiellement de la bonne relation des deux seigneurs. La Grêlée espérait que leurs successeurs sauraient également nouer un lien de complicité ; néanmoins si le fils aîné de Ryman siégeait un jour à la place du Tardif, cela semblait compromis en l'état actuel des choses.

Tandis que Joyeuse rejoignait son époux afin d'admirer avec lui le présent des Mallister et, surtout contenter le Tardif de sa jeune et féminine compagnie, la demoiselle aux iris céladon ne put s'empêcher de se demander si son avenir aux côtés de Bard Lake ne s'augurait pas sous un jour tout aussi morose. Après tout, elle n'en savait que très peu au sujet de son promis ; comment donc concevoir la moindre certitude à propos de son entente avec ce dernier ?

J'en conviens, déclara-t-elle lorsque le visiteur l'eut sortie de ses songes par ses paroles. Pourtant, il est possible d'adoucir quelque peu son quotidien en faisant montre de cordialité.

Elle tourna ses prunelles reconnaissantes vers Patrek.

Je vous en remercie.

Bien qu'elle n'en eût point l'intention, elle se mettait parfois à la place de sa marâtre, craignant de vivre pareil calvaire. Or, elle connaissait bien son interlocuteur et avait donc redouté qu'il ne raillât cette pauvre dame à peine sortie de l'enfance qui avait convolé avec le patriarche. Toutefois, la blonde n'ignorait pas non plus que le brun ne manquait point d'affabilité ; qualité qu'elle appréciait grandement chez lui.

Elle rit doucement à réflexion qu'il émit.

Non, point pour un homme mal éduqué, répondit-elle jovialement, pour un homme à la langue trop bien pendue, plutôt.

Elle lui adressa une œillade espiègle.

Je devrais peut-être vous écrire une liste de mes parents qui n'ont guère goûté à vos plaisanteries pour la prochaine fois que vous viendrez. Je risque d'user beaucoup de parchemin et d'en avoir pour des mois.

Elle avait prononcé cette dernière phrase dans un soupir, feignant de se lamenter devant la tâche évoquée. Ces badinages la distrayaient et elle aimait s'y adonner avec lui, bien que cela se retournât parfois contre elle, lorsqu'il allait trop loin dans la moquerie.

Marcher par un temps si clément me fera le plus grand bien, accepta-t-elle en prenant le bras offert de l'héritier de Salvemer. Je me réjouis d'entendre des nouvelles de mes frères.

Son expression ne mua un bref instant en un sourire mi-figue, mi-raisin à la mention des nouvelles qu'elle-même pourrait conter, ayant espéré éviter le sujet. Cependant elle se reprit bien vite.

Et il me tarde d'apprendre comment s'est passé votre séjour à Port-Réal et comment vous avez brillé au tournoi, répliqua-t-elle, une lueur malicieuse éclairant ses billes de jade.

Alors que tous deux se dirigeaient vers la sortie du château, ils croisèrent le regard de Walder le Noir, mais la Grêlée ne s'en soucia guère. Elle passait un agréable moment après être demeurée cloîtrée durant des heures et n'escomptait pas le laisser assombrir son humeur. Elle ne parvint pas à comprendre la raison de l'hostilité mêlée d'amusement qu'elle avait lue dans les prunelles de son petit-neveu, mais que lui importait ?

Une fois à l'extérieur, elle savoura la caresse de la douce brise et des rayons du soleil sur sa peau. Une promenade s'avérerait bénéfique, bien que bavarder de ses proches épousailles ne l'enchantât guère. Pourtant, elle pourrait confier ses appréhensions à Patrek ; si celui-ci était d'abord l'ami de Perwyn, la jeune femme le considérait également comme le sien. Néanmoins, elle préférait ne pas parler de ses doutes dans la cour de la citadelle ; elle ne souhaitait nulle oreille indiscrète pour cela. Mieux valait donc évoquer en premier ce qu'elle ne craignait pas que d'autres ouïssent.

À présent, dites-moi, Wendel se plaît-il à Salvemer ? interrogea Walda, alors qu'ils approchaient de la porte d'enceinte.

L'été toucherait bientôt à sa fin, elle ne l'ignorait pas. Toutefois, l'automne n'avait point encore apposé sa marque dans l'air qui baignait les environs ce jour-ci. La verdure resplendissait encore, tandis que les écrevisses s'égayaient sur les rives du fleuve, sur la surface duquel chatoyait le reflet de l'astre diurne. Une vision autrement plus charmante que les travaux de couture qui l'avaient occupée ces derniers temps.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime30.11.14 21:51

Patrek soupira, sans se départir de son air taquin.

- Fort heureusement, je suis encore loin de devoir gérer Salvemer et, votre père semble encore avoir devant lui de nombreuses et belles années.

Ainsi, le jeune homme refusait ne serait-ce que de songer à ployer face à cet hypothétique futur où lui et Edwyn Frey seraient obligés de composer ensemble. Et il convenait bien d'avouer que les circonstances étaient malheureuses car, parmi tous les descendants Frey, c'était celui qu'il appréciait le moins qui hériterait sans doute un jour. Et le second fils de Ryman, Walder le Noir n'avait rien d'une alternative réjouissante aux yeux de l'aigle de Salvemer. Heureusement, ce temps lui paraissait encore lointain. D'ici là, il faudrait enterrer Lord Walder, Ser Stevron et Ser Ryman. Son père aussi. Ce n'était pas pour tout de suite alors Patrek n'allait certainement pas commencer à faire des efforts dès à présent.

Lorsque Walda parla d'adoucir le quotidien en usant de cordialité, Patrek contint une grimace ; mi-amusé, mi-peiné pour son amie. C'était bien une innocente jeune femme pour penser ainsi. Qu'importait la cordialité lorsque votre avenir n'avait plus d'issue heureuse possible ? Et, il ne fallait pas lui raconter que Lord Walder était quelqu'un d'agréable à vivre. Le fils de Jason l'avait déjà vu à l’œuvre plusieurs fois avec sa progéniture et avec ses épouses précédentes. L'avenir de Joyeuse ne s'annonçait pas sous les meilleurs auspices.
Et si Patrek imaginait difficilement son futur, il savait ce qu'il ne voulait certainement pas. Et un mariage cordial, ça en faisait partie.

La conversation devint alors plus légère et, tandis que le fils de Jason taquinait la jeune femme aux tâches de son, elle lui répondait sur le même ton. Il laissa échapper un rire sincère en retenant une blague douteuse sur sa langue, trop bien pendue selon Walda. Même Perwyn ne lui aurait point pardonné ce genre d'écart de langage.

- Les membres de votre parentèle me semblent avoir la rancœur tenace. Vous voudriez passez des mois sans mes visites, le temps de rédiger cette fastidieuse liste ? Vous vous ennuieriez de ne point me voir.

L'héritier de Salvemer plongea son ardent regard gris-bleu dans celui de la jeune femme tandis que cette dernière esquivait, pour cette fois du moins, le sujet de son union future. Et si elle lui répondait d'un ton malicieux, Patrek ne doutait pas que c'était pour mieux dissimuler sa gêne de parler de son mariage à venir. Mais peu importait, ils en discuteraient une fois à l'extérieur, loin de tous les regards inquisiteurs qu'on leur jetait.

- Je vous raconterai tout du tournoi tout à l'heure. Vous seriez surprise du nombre de combats que j'y ait gagné, ajouta-t-il d'un ton goguenard en adressant un simple signe de tête à Walder le Noir, tandis qu'ils passaient non loin de lui. Il suffisait de songer au second fils de Ryman pour le croiser. Sans trop savoir pourquoi, il mettait Patrek mal à l'aise et lui inspirait méfiance. Sa sale tronche de fouine sans doute.

Tandis qu'ils franchissaient la cour de la citadelle puis la porte de l'enceinte, l'héritier de Salvemer donnait des nouvelles de ses frères à Walda.

- Wendel s'y plaît beaucoup. Il a pris ses marques à la forteresse où il est très apprécié. Il marqua une courte pause puis repris, un sourire taquin sur le visage : Rassurez-vous, je ne le dévergonderai pas. C'est un gentil garçon et un page appliqué. Il sera bientôt un bon écuyer, je n'en doute pas.

Enfin à l'extérieur, Patrek contempla un instant le paysage charmant alentours. Difficile de deviner l'ambiance pesante qui régnait aux Jumeaux lorsque l'on se trouvait ici, au milieu de tout ce vert et de tout ce soleil. Ils marchèrent encore un moment avant que le fils de Jason ne ralentisse un peu le pas, en brisant le silence, mettant comme à son habitude les pieds dans le plat sans plus de cérémonie :

- Allons bon, et votre mariage ? Qu'en est-il ?
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime10.12.14 3:17

Walda rit en entendant la réponse du jeune homme.

Faute de pouvoir léguer le Pont à toute sa progéniture, mon père aura transmis son caractère revanchard à la majorité, déclara-t-elle d'un ton badin.

Elle-même comptait parmi ceux qui avaient hérité de ce trait. Néanmoins, elle ne conservait jamais bien longtemps de rancune à l'encontre du fils de Lord Jason, malgré que les plaisanteries de celui-ci s'avérassent parfois douloureuses. Peut-être était-ce parce qu'au lieu de lui adresser un courtois sourire en retour, elle n'hésitait pas à lui reprocher sa conduite ? Nul besoin de dissimuler ses sentiments sous un masque de bonnes manières entre amis, après tout, et la capacité de se réconcilier après les disputes révèle la sincérité des liens tissés.

Toutefois, j'avoue que me languirais de nos joutes verbales, continua la demoiselle. Il me faudra donc réquisitionner une bonne dizaine de mes frères et sœurs afin que vous reveniez plus vite.

Elle ne manqua pas de remarquer le malaise de son interlocuteur tandis qu'ils croisaient Walder le Noir, mais s'abstint de tout commentaire sur le propos. Son petit-neveu n'offrait guère une plaisante compagnie et elle ne cachait pas à ce dernier le mépris qu'elle lui portait ; l'héritier de Salvemer l'avait possiblement compris et si cela était le cas, il n'en avait point pipé mot jusqu'ici. De même, s'il avait deviné la gêne de la blonde au sujet des nouvelles dont elle lui ferait part, il avait gardé le silence.

Elle ancra ses prunelles reconnaissantes aux siennes et lui administra une légère tape lorsqu'il émit l'idée de dévergonder le page qui était arrivé au domaine des Mallister depuis peu.

Je vous l'interdit, lança-t-elle non sans jovialité.

Elle n'ignorait pas les vices auxquels Patrek succombait sans vergogne ; c'était justement cela qui inquiétait Benfrey et pour cette raison que ce dernier avait manifesté sa contrariété tout à l'heure. La dame aux iris céladon ne prétendait pas approuver les mœurs volages de son ami ; pourtant, les nobles seigneurs du royaume dans leur grande majorité ne s'adonnaient-ils point à la luxure avec des femmes qui n'étaient pas leurs épouses ? Les hommes des Jumeaux ne faisaient pas exception. La fille du Tardif savait que nombre d'entre eux allaient parfois courir la gueuse, le patriarche et le mari de Jyanna inclus ; et la citadelle abritait quelques bâtards.

Je suis heureuse qu'il se plaise à Salvemer, ajouta-t-elle, et je ne doute pas qu'il apprendra rapidement. J'espère qu'il pourra nous rendre visite prochainement.

Bien qu'elle n'affectionnât pas Wendel autant que ses frères et sœur nés de Lady Bethany, elle désirait qu'il lui fût possible d'assister à ses noces. Passé ce jour fatidique, elle n'aurait probablement plus l'occasion de voir ce garçon qui comptait parmi ceux dont elle s'ennuierait.

Le fils de Lord Jason et elle cheminèrent un instant le long de la berge sans mot dire, profitant de ce bel après-midi et du paysage alentour. Puis le jeune homme prit la parole.

Je me marierai durant la seconde lune, annonça-t-elle, avec Bard Lake.

Le brun n'avait possiblement point entendu parler du promis de son interlocutrice ; d'ailleurs, celle-ci n'en avait ouï que quelques bribes, lors même qu'elle connaissait bien la généalogie des maisons de Westeros.

Je dois avouer que je me sens nerveuse car j'ignore à quoi ressemblera ma vie dans le Nord. Je ne sais pas grand chose de mon fiancé et je ne peux qu'espérer que je parviendrai à bien m'entendre avec lui et sa parentèle.

Elle ne souriait plus à présent qu'était venu le temps de confier ses craintes. Elle dirigea ses billes de jade un bref instant vers la citadelle. Elle connaissait le sentiment de Patrek au sujet des Jumeaux, néanmoins elle ne le partageait point, bien qu'elle ne le considérât pas comme un havre. Elle avait grandi ici, après tout, et elle ne pouvait prédire quand elle reverrait sa famille et ses amis lorsqu'elle serait partie vivre dans le Nord.

Je suis heureuse à l'idée de convoler, déclara-t-elle. Je sais depuis longtemps ce qu' épouser un homme d'une autre province implique et je l'ai accepté. Cependant, je me languirai des gens qui me sont chers et du Conflans, y compris de la demeure de mon père.

Elle n'ignorait point qu'elle aurait froid, toutefois ce n'était guère ce qui l'effrayait le plus. Le projet du sire du Pont ne déméritait pas aux yeux de la dame à la chevelure ambrée, malgré que les chances de réussites fussent minces. Elle garda le silence là-dessus, estimant plus sage de taire les ambitions de son géniteur.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime10.02.15 14:37

Patrek ne s'était pas départi de son sourire taquin, bien au contraire. Lorsque la fille de Walder Frey lui avoua qu'elle se languirait de leurs joutes verbales, il s'élargit encore d'avantage tandis qu'il baissait légèrement la tête afin de pouvoir la regarder les yeux dans les yeux, marquant là une courte pause dans la cour de la Citadelle.
Il lui répondit en plaisantant :

- Vous admettez enfin que je vous suis indispensable ! Mieux vaut tard que jamais j'imagine...

Quelques instants plus tard, après qu'ils furent sortis de l'enceinte des Jumeaux et que Patrek eut donné des nouvelles de ses frères à Walda, cette dernière lui administra une légère tape à laquelle le jeune homme répliqua par un grand éclat de rire, en faisait mine de se tenir l'épaule :

- Par les Sept, vous êtes d'une rare violence lorsqu'il s'agit de votre famille ! J'ai été bien inspiré de toujours me comporter galamment avec vos nombreuses sœurs et nièces !

Il continua de frotter son épaule faussement endolorie en poursuivant :

- Si je vous promets que lors de ma prochaine visite, j'emmènerais le jeune Wendel avec moi, vous me jurez de ne plus jamais me frapper ? Il ne faudrait certes pas en faire une habitude.

L'héritier de Salvemer aurait eut de la peine à avouer qu'en fait, cette petite tape lui avait fait plus de bien que de mal. Il se sentait parfois si proche d'elle et pourtant, ils étaient aussi tellement lointains.

Puis arriva le sujet du mariage futur. Patrek ne pu alors retenir ces quelques mots :

- La Seconde Lune ? C'est bientôt...

Il n'adressait pas vraiment ces paroles à Walda. Une simple et amère constatation qu'il n'avait pu s'empêcher de faire à voix haute, avant de se reprendre et d'ajouter, d'un ton bien plus taquin :

- Allons bon, vous avez admis tout à l'heure que nos petites conversations vous manqueraient si nous étions amenés à ne plus nous voir et pourtant, vous partez pour le Nord ! Comment ferez-vous sans ma charmante compagnie ? Car je doute qu'aucun Nordien n'ait mon sens de l'humour aiguisé et mon goût immodéré pour les fêtes ! J'imagine que ce sera à vous de transcender l'ambiance là-bas.

Il marqua une courte pause puis ajouta :

- Et surtout, quelle drôle d'idée votre père a-t-il eu là ? Lord Lake est certainement un homme très bien mais il reste un petit seigneur du Nord. Pourquoi vous envoyer si loin alors que le Conflans regorge de Lords du même acabit – voire mieux lotis – que messire votre futur époux ? Lord Walder veut-il se débarrasser de vous ? N'êtes-vous pas une bonne fille Walda ?

Au-delà du fait que l'éloignement de la jeune femme était loin de ravir Patrek, il y avait aussi cela : il ne comprenait absolument pas où pouvait bien être l'intérêt de Lord Walder dans ce mariage. Et le fils de Jason en était certain : il y en avait forcément un. Le vieil homme ne faisait pas grand chose au hasard. Encore moins lorsqu'il s'agissait d'héritage et de famille.

Devant l'émotion qui sembla ensuite étreindre la jeune femme tandis qu'ils évoquaient ensemble son union future, Patrek jeta lui aussi un regard en direction de la Citadelle et posa doucement une main sur l'épaule de Walda.

- Ne vous inquiétez pas, ils vous aimeront, c'est certain. Votre séjour là-bas se passera bien.

Sa voix était alors à la fois douce et sûre. La même que son père utilisait lorsqu'il était encore un tout jeune garçon afin de calmer ses terreurs nocturnes.

- Et si ce n'est pas le cas...

Tout en laissant sa main posée sur l'épaule de la jeune femme, il pivota, jusqu'à se retrouver non plus à ses côtés mais face à elle, son regard ardent baignant dans ses billes de jade :

- Je viendrais en personne mettre une déculottée à ce Bard Lake. Mieux vaut pour lui qu'il arrive à vous rendre heureuse, croyez-moi.

Quelques secondes passèrent alors avant qu'il ne lui adresse un triste sourire en ajoutant :

- J'apprécie peu l'ambiance des Jumeaux mais j'aime cet endroit. Il sera bien triste sans vous cependant. Le Nord a beaucoup à gagner avec votre présence. Vous allez apporter de la douceur et de la couleur à toutes les austères femmes de cette contrée glacée.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime27.02.15 0:35

Walda ne chercha pas à fuir le regard rieur du jeune homme. Les iris céladon de la demoiselle conservèrent leur lueur malicieuse, malgré qu'elle rosît quelque peu. Ce n'était point ce qu'elle avait voulu dire, bien que le constat de son interlocuteur contînt une part de vérité. Il lui manquerait lorsqu'elle partirait pour le domaine des Lake et elle ignorait si elle reverrait un jour cet ami qui savait si bien la faire sourire, même si ses railleries finissaient parfois par la blesser.

Il semblerait que brûliez d'entendre ces mots sortir de ma bouche, lança-t-elle avec espièglerie. Je me demande bien pourquoi ?

Tandis qu'ils cheminaient tous deux le long du fleuve et que le brun se gaussait de la réaction de la dame aux taches de son, les lèvres de celle-ci se courbèrent davantage. Elle aurait pu rétorquer que, malgré les différents qui opposaient les membres de sa parentèle, la majorité des Frey se montraient solidaires lorsque l'on s'en prenait à leur famille. Pourtant, elle s'en abstint, préférant simplement profiter de cet instant d'hilarité et ne voyant pas l'intérêt de l'interrompre pour rappeler une chose que le fils de Lord Jason savait certainement déjà.

De même, elle se tut sur le sujet de ses sœurs et de ses nièces. S'il avait tenté de séduire l'une d'entre elles, la Grêlée s'en serait sentie outrée, à quoi bon prétendre le contraire ? Si elle n'ignorait guère que toutes les filles du Pont ne constituaient point un modèle de vertu et connaissait pertinemment le caractère volage de Patrek, ce dernier était son ami ; elle lui faisait confiance pour ne pas confondre les Jumeaux avec un bordel et elle percevrait cela donc comme une trahison s'il en agissait ainsi. Néanmoins, l'héritier de Salvemer s'avérait loyal et c'était pour cela qu'elle se fiait à lui quand il affirmait n'avoir point outrepassé les convenances avec les dames de la citadelle.

Bien que sincèrement ravie par la perspective de revoir bientôt Wendel, la blonde n'en conserva pas moins sa mine enjouée et continua de repousser la discussion sur ses récentes fiançailles.

Eh bien, je jure d'y réfléchir, plaisanta-t-elle. Qui sait si vous ne le mériterez pas de nouveau ? Aussi, en interrogeant mes frères, je risque de découvrir bon nombre de raisons de vous frapper encore et je finirai peut-être par y prendre goût. Vous feriez bien de vous méfier.

Elle ne s'était point fourvoyée : ce badinage la divertissait de ses actuels tourments. Cependant, le sujet de ses prochaines épousailles se trouva bientôt sur le tapis. Walda n'émit aucune remarque en oyant l'amertume qui transparaissait du ton du jeune homme, lorsqu'il répéta la date des noces. À vrai dire, elle ne se posa pas non plus de question sur le motif de ce déplaisir évident. Après tout, ils étaient proches et leur prochaine rencontre se révélerait probablement la dernière. Cette idée peinait également la jeune femme, plus qu'elle ne pouvait se l'avouer.

Le fils de Lord Mallister reprit vite contenance et la demoiselle devina qu'il s'agissait d'une façade. Elle ne comprit guère ce soudain besoin qu'il avait de dissimuler ses réelles pensées, mais n'en répondit pas moins sur le même ton taquin.

Voilà que vous essayez de me convaincre de rester ! rit-elle doucement, tandis qu'il marquait une pause. Seriez-vous en train d'admettre que ma présence vous est également indispensable ?

Si l'évocation de son mariage éveillait chez la fille du Tardif une vague de nostalgie, son interlocuteur était parvenu à lui rendre le sourire ; bien que celui-ci fût légèrement moins éclatant que celui qu'elle avait arboré quelques instants plus tôt. Pourtant, cette mine joviale laissa place un bref instant à un froncement de sourcils. Derrière les interrogations du brun sur les projets de Lord Walder, semblait poindre un soupçon de jalousie.

La dame aux billes de jade devait se faire des illusions, de toute évidence. Malgré que son ami fût dévergondé, il ne posait jamais sur elle de regard désireux ; elle avait appris depuis longtemps à décrypter ce type d'expressions sur un visage car elle l'avait fréquemment vu sur celui de son géniteur et d'autres hommes de sa parentèle. Pourquoi diable décelait-elle du dépit là où il n'y en avait point ? D'autant plus que l'intention du sire du Pont de marier la demoiselle à un noble de rang moins élevé avait de quoi intriguer, inutile de le nier.

La Grêlée reprit vite contenance et ses lèvres se courbèrent de nouveau subtilement, tandis qu'elle répondait sans lancer la pique dont elle aurait pu asticoter si aisément Patrek.

Vous connaissez assez mon père pour savoir qu'il mijote quelque chose et il compte sur moi pour l'y aider. Bien sûr, la tâche sera ardue. Toutefois, si j'échoue, il aura toujours réussi à se débarrasser d'une fille difficile à marier.

Elle s'abstint de révéler les projets exacts de son géniteur dans le Nord, estimant que cela valait mieux, même si elle avait confiance en l'héritier de Salvemer ; il était important de savoir garder un secret, on l'apprenait vite aux Jumeaux.

Vous vous doutez bien que le sobriquet dont on m'affuble a dû compliquer les recherches d'un bon parti pour moi. Il m'apparaît que cela n'a pu que davantage pousser Lord Hoster à refuser la proposition que mon père avait faite de donner ma main à Ser Edmure ; ce qui est bien dommage car, puisqu'il est votre ami et celui de Perwyn, je l'aurais sûrement apprécié et ainsi, je serais restée dans le Conflans.

Elle n'avait jamais rencontré le fils du suzerain de la région. S'en serait-elle éprise, si elle avait convolé avec lui ? Elle l'ignorait, mais elle subodorait qu'elle se serait bien entendue avec lui ; or, c'était là tout ce à quoi elle osait aspirer dans une relation entre époux. À quoi bon se bercer de douces rêveries, si cela ne la conduisait qu'à une amère déception, une fois confrontée à la réalité ?

La jeune femme sentit la main de son interlocuteur se poser sur son épaule, alors qu'il l'abreuvait de paroles apaisantes. Elle avait ouï que Lord Jason se lamentait du manque de sérieux de son héritier et craignait qu'il ne fût jamais apte à lui succéder. Néanmoins, elle savait que, malgré les apparences, Patrek possédait les qualités requises pour cela ; derrière le grand gamin qui ne pensait qu'à plaisanter, l'homme que l'on escomptait qu'il devînt transparaissait dans les instants semblables à celui-ci.

Walda adressa un sourire empreint de reconnaissance à son ami, ancrant ses iris céladon aux siens, et ne put s'empêcher de rire lorsqu'il menaça de botter les fesses de son promis.

Vous ne devriez pas me promettre cela, le prévint-elle, je risque fort de vous écrire que je suis malheureuse dans le seul but de vous voir arriver chez les Lake.

La tentation serait grande, la dame aux taches de son n'en doutait pas. Au-delà de ses appréhensions au sujet de sa vie future dans le Nord, l'absence du brun lui pèserait. Tandis qu'elle perchait sa main sur l'avant-bras de ce dernier, près de celle qui reposait sur son épaule, cette pensée éveilla sa mélancolie.

Merci, prononça-t-elle dans ce qui s'avéra un murmure involontaire.

Peu lui importaient les compliments, elle lui exprimait sa gratitude pour tout autre chose : les moments qu'ils avaient passés ensemble. Elle se languirait de leurs éclats de rire partagés, du réconfort qu'il lui avait prodigué lorsqu'elle en avait eu besoin durant les années qui s'étaient écoulées depuis leur première rencontre. La nostalgie teinterait même leurs disputes , les larmes versées lors de ces dernières et, plus encore, les réconciliations qui les avaient suivies. Cette amitié qu'ils entretenaient était précieuse aux yeux de la demoiselle et celle-ci craignait qu'elle se tarît avec le temps et l'éloignement.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime06.04.15 20:04

Aux paroles pleines d'espièglerie de Walda, Patrek répliqua sur le même ton, frottant d'un geste distrait sa barbe de quelques jours.

- Un manque d'assurance à combler, très certainement.

Tandis qu'ils poursuivaient tranquillement leur promenade et que Patrek enjoignait la jeune femme à moins de violence à son égard, celle-ci menaça de le frapper de nouveau si elle venait à en avoir une bonne raison.

- Si vous escomptez interroger Wendel ou Perwyn à mon sujet, je serais bien avisé d'acheter leur silence avant votre prochaine rencontre. Vous n'auriez pas assez d'une vie pour me faire payer mes déboires passées.

Il marqua une courte pause avant d'ajouter, d'un ton particulièrement taquin :

- Et il y a des choses bien plus exaltantes à faire dans une vie que de passer votre temps à me punir.

Walda riait doucement tandis que Patrek lui vantait les mérites du Conflans et tout l'intérêt qu'elle aurait à y rester. Elle termina en lui demandant s'il n'était pas en train d'admettre que sa présence à elle lui était finalement tout aussi indispensable. Le fils de Jason soupira légèrement :

- Vous en doutiez ? Vous laisser partir pour le Nord est un crève-cœur. Vous me manquerez.

Ce-disant, le jeune homme avait pour la première fois détourné le regard. Avouer cette amère pensée lui coûtait, c'était certain. Et aucune plaisanterie ne lui venait à l'esprit pour faire passer tout cela de façon plus légère. Walda partait. Elle serait bientôt mariée et ils ne se reverraient plus. Ou alors si rarement. Rien là-dedans qui réjouisse l'héritier de Salvemer.

Alors que la jeune femme parlait de son mariage à venir sans pour autant rien révéler des véritables desseins de son père, Patrek s'impatienta :

- Allons bon, en quoi épouser ce Bard Lake peut-il bien servir votre famille ? Qu'y a-t-il là-bas qui intéresse tant Lord Frey ?

Le fait que Walda ne lui confie pas aussitôt les véritables enjeux de son union avec le Nordien ne disait rien qui vaille à Patrek, habitué à ce que la jeune femme face preuve d'une franchise à toute épreuve à son égard. Même dans les situations où il s'en passerait bien d'ailleurs.

Puis la fille de Walder Frey lui confia le regret qu'elle avait que son engagement à Edmure Tully n'ait jamais été approuvé par Lord Hoster. Ainsi elle serait restée dans le Conflans bien sûr. Mais la situation aurait été bien loin de réjouir Patrek. Sans trop savoir pourquoi, le jeune homme en éprouvait presque de la jalousie, lui qui considérait pourtant Edmure comme un frère. Il fronça les sourcils :

- Vous ne m'en aviez jamais parlé.

Pas plus que Perwyn d'ailleurs... songea-t-il avec une amertume alors à peine dissimulée. Puis voir Walda soudain si émue lui enleva toutes ces idées noires de l'esprit.
Il lui promit alors de venir botter le postérieur de Bard Lake s'il la rendait malheureuse, ce qui eut au moins l'effet de faire rire la jeune femme.
L'héritier de Salvemer avait posé une main sur l'épaule de la fille aux tâches de son, machinalement. Et elle avait posé la sienne sur son bras. Pour qui les aurait observé de loin, ils formaient assurément un joli tableau. Il sourit lorsqu'elle le prévint qu'elle risquait fort de lui écrire qu'elle était malheureuse dans le seul but de le voir venir chez les Lake. Puis, tandis que dans un murmure, elle le remerciait, Patrek fit un pas de plus vers elle, réduisant encore sensiblement la distance entre leurs deux corps.
Le jeune homme attrapa alors doucement le menton légèrement baissé de Walda pour le relever. Leurs yeux se croisèrent de nouveau et il lui répondit, dans un murmure aussi :

- Ne soyez pas triste. Quoiqu'il arrive, si vous avez besoin de moi, je viendrais.

Une tension palpable émanait des deux jeunes gens. Et si Walda était peut-être encore trop innocente pour la remarquer vraiment, Patrek sentait lui, au plus profond de sa chair et de ses entrailles à quel point la situation était troublante.
Était-ce l'idée que bientôt, elle serait à un autre homme ? L'héritier de Salvemer souhaitait que ce ne soit pas que cela. Il aurait détesté être l'ami jaloux qu'il avait l'impression de devenir pour Walda. Mais alors quoi d'autre ?
Le regard ardent du jeune homme se perdit un long moment dans les abîmes des iris céladon de la fille du Pont. Ils étaient si proches. Il sentait leurs souffles se mélanger, le parfum de la chevelure dorée de la demoiselle se mêler à l'odeur de vert qui les entourait.
Sa main précédemment posée sur son épaule était imperceptiblement descendue dans le dos de la jeune femme. Et si une sombre silhouette – que le fils de Jason n'aimait résolument pas – ne s'était soudainement détachée de l'horizon, seuls les Sept auraient pu répondre de Patrek Mallister et de la terrible envie qu'il avait eu, à ce moment précis, d'embrasser Walda Frey.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime26.04.15 1:26

En ce cas, il me faudra les contacter par corbeau avant que vous ne les corrompiez, rétorqua Walda avec malice.

Toutefois, par sa réplique suivante, le jeune homme la prit au dépourvu. Elle savait sa réputation de cavaleur et ne doutait point de ce qu'il trouvait exaltant. Elle se garda de tout commentaire et s'efforça de dissimuler son embarras, ainsi que le feu qu'elle sentait poindre à ses joues, en détournant son visage. Non que le sous-entendu qu'elle voyait dans ses propos l'offusquât – à de nombreuses reprises, elle en avait perçus de semblables aux Jumeaux –, mais d'ordinaire l'héritier de Salvemer tenait sa langue devant elle sur pareil sujet.

Lorsqu'ils abordèrent le chapitre de ses épousailles prochaines, la jeune femme avait fait fi de sa gêne passagère et quand elle demanda d'un ton badin au fils de Jason s'il tentait de la convaincre de rester, celui-ci admit qu'il se languirait d'elle. Ces propos et l'amertume évidente qui transparaissait dans le timbre de son interlocuteur laissèrent la Grêlée interdite. Elle n'avait point imaginé que la perspective de son départ attristerait tant son ami. Sous l'effet de la surprise, elle posa son regard de jade sur ce dernier avant de le reporter sur la citadelle.

Vous me manquerez également, admit-elle à son tour.

À quoi bon le nier ? Jusqu'à présent, leurs séparations n'avaient été que de courte durée. Or, après les noces, nul ne pourrait prédire quand aurait lieu leur rencontre suivante. Bien entendu, la blonde écrirait à Patrek ; pourtant les courbes manuscrites n'effacent point l'absence d'un être cher. La demoiselle n'ouïrait pas la voix de son confident, ni ne reverrait son visage jovial en compulsant les missives qu'elle recevrait de lui. Elle devrait se satisfaire de leur correspondance future, ainsi que de leurs souvenirs communs, et elle constatait que, étrangement, les moins agréables de ces derniers semblaient de teinter de douceur à l'approche de son mariage.

Les deux jeunes gens ne lançaient plus autant de traits d'humour que précédemment. Ils se languiraient l'un de l'autre ; comment trouver là motif à plaisanterie ? De même, lorsque la dame aux taches de son éluda la question au sujet des motivations de son géniteur, le brun insista et, derrière son impatience, elle décela une pointe d'inquiétude.

Ce ne sont guère les Lake en eux-mêmes qui intéressent mon père, finit-elle par avouer. À vrai dire, il prend mon promis pour un crétin ; il a décidé de nouer des alliances au Nord et la famille de mon futur époux n'est guère en position de rejeter pareille offre. Je peux déjà m'estimer heureuse de ne pas m'unir à Lord Bolton ; au moins, il est possible que Bard Lake ne soit pas du même acabit.

Elle marqua une pause et posa ses prunelles sur l'héritier de Salvemer.

Je ne puis vous révéler exactement l'intention de mon père. Toutefois, bien qu'il m'en coûte, ce projet ne démérite pas et j'espère atteindre le but qui m'a été donné.

Elle souhaitait sincèrement réussir ; non pour contenter le Tardif, même si la reconnaissance de ce dernier engendrerait quelque satisfaction en elle. C'était avant tout pour Roslin qu'elle agirait, afin de lui assurer un bel avenir.

Soyez rassuré : ce qu'il mijote ne comporte pas de risque pour moi, ni pour qui que ce soit, et si cela aboutit, j'aurai motif à m'en réjouir ; et pas uniquement pour moi-même.

Après tout, si Walda réussissait, sa puînée convolerait avec l'héritier d'une maison puissante, dont l'on vantait l'honneur dans tout le pays. Aussi, si toutes deux résidaient en des lieux guère éloignés – ce qui serait le cas si l'une vivait à Winterfell et l'autre dans le domaine des Lake –, elles pourraient se rencontrer aussi souvent que la rudesse de l'hiver approchant le leur permettrait.

Cependant, rien n'était joué et la Grêlée ne souriait point en cet instant. Elle gardait à l'esprit que les chances de réussite étaient minces. Aussi, quitter sa région natale et les êtres qu'elle chérissait lui causerait grande douleur. Comment faire fi de cela ? D'autant plus qu'elle discutait présentement avec l'un des précités. Combien de temps se serait-il écoulé avant qu'elle revît l'un de ces derniers ?

Elle mentionna alors avec regret la proposition que Lord Walder avait soumise à son suzerain, ce qui ne parut aucunement ravir son interlocuteur. Elle ignorait la raison de ce dépit et s'étonna de celui-ci.

Je pensais que vous étiez au courant, répliqua-t-elle en haussant légèrement les épaules. Je ne suis point la première que mon père a voulu fiancer au fils de Lord Tully et d'autres seigneurs ont refusé pareille offre.

Le Tardif avait d'abord projeté de marier Tyta à l'héritier de Vivesaigues et après cette rebuffade, il avait tenté avec d'autres filles de la parentèle pour le même résultat. La blonde comptait parmi celles-ci et le patriarche avait peiné à lui dégoter un parti. Elle ne savait pas quels autres nobles avaient dédaigné une union avec elle et cela importait peu ; pourtant elle avait ouï les bruits qui circulaient dans la citadelle.

En tout cas, l'idée que j'aurais pu devenir l'épouse de Ser Edmure semble vous mécontenter ; je me demande pourquoi.

Les sourcils froncés, elle tourna ses billes céladon vers le brun. Ce dernier avait affirmé plus tôt qu'elle lui manquerait et nulle raillerie n'avait teinté sa voix, alors. En quoi la voir mariée à son ami lui aurait-il donc tant déplu ? Et elle, qu'espérait-elle entendre ? Les faits étaient là : elle convolerait bientôt avec Bard Lake. Ressasser les possibilités qui lui auraient permis de couler le reste de ses jours dans le Conflans ne changerait rien à cela. Ainsi, mieux valait laisser la question en suspens et éviter de remuer le couteau dans la plaie.

Enfin, à quoi bon parler de ce qui aurait pu être ? ajouta-t-elle avant d'obtenir une réponse.

La conversation avançant, la dame aux taches de son confia la déchirure qu'elle ressentirait à son départ. Puis le fils de Jason délclara qu'il irait dans le Nord afin de punir le futur époux de la blonde si ce dernier ne la rendait point heureuse. Les deux nobles se faisaient à présent face, les lèvres doucement courbées et alors que Walda remerciait le jeune homme, celui-ci se rapprocha et lui fit relever les yeux avant de répondre.

La promesse murmurée autant que la proximité nouvelle de leurs corps ne manquèrent pas de rosir les joues de la demoiselle sans qu'elle pût le dissimuler ; d'ailleurs, elle ne chercha point à cacher cela. Ses prunelles ne parvenaient plus à se détacher des iris gris-bleu de Patrek ; jamais elle n'avait remarqué pareille lueur dans le regard que ce dernier posait sur elle. Elle en devinait sans peine la signification, malgré son inexpérience, et lorsque la main qui reposait auparavant sur son épaule dériva sur son dos, un délectable frisson la parcourut.

La raison lui criait de le repousser, qu'elle était promise à un autre. Pourtant, lorsqu'elle laissa ses doigts glisser le long du bras de son ami, elle n'en fit rien, découvrant qu'elle n'en avait nulle envie. Au contraire, elle désirait que cette étreinte s'éternisât et se resserrât, même. Était-ce la crainte que leur prochaine rencontre se révélât la dernière ? Ou bien ce souhait traduisait-il l'appréhension qu'elle ressentait à l'idée partir loin d'ici, des êtres qu'elle chérissait, pour vivre aux côtés d'un inconnu ? Elle l'ignorait ; réfléchir à cela ne s'avérait guère aisé en cet instant et elle n'y tenait point.

Elle n'était pas insensible aux charmes masculins, toutefois jamais elle n'avait éprouvé pareil trouble. La chaleur et le parfum qui émanaient de Patrek, son souffle qui caressait son visage, se mêlant au sien, sa bouche qui paraissait soudain si appétissante ; tout cela grisait délicieusement la dame aux iris céladon. Elle brûlait de sentir les lèvres du jeune homme se presser contre les siennes. Cependant, elle n'osa point, empêchée par la timidité, et espérait qu'il franchirait la distance qui les séparait encore.

Malheureusement, un rire sardonique la sortit de sa transe. Elle reconnut aisément cette voix et décocha une œillade acérée à son propriétaire, s'écartant alors légèrement du fils de Jason.

Ma tante, toi d'ordinaire si prude ! s'esclaffa Walder le Noir. Je me demande sur quel spectacle je serais tombé si j'étais arrivé plus tard !

La Grêlée ignorait depuis combien de temps son petit-neveu les épiait, toutefois il en avait assez vu pour comprendre la situation, ce qui ne manqua pas d'embarrasser la demoiselle. L'importun dirigea son attention sur l'héritier de leur voisin, son exultation évidente.

Je vous dois des félicitations, Mallister ! Grâce à vous, lorsque Bard sera là, je pourrai le rassurer et lui affirmer que Walda n'est pas aussi froide que là contrée d'où il vient !

La jeune femme se figea en oyant ces propos. Allait-il vraiment conté ce qu'il avait surpris à son promis ? Elle espérait nouer de bonnes relations avec ce dernier et si le rejeton de Ryman mentionnait ce qui s'était produit, elle n'y parviendrait jamais. Une vague de panique mêlée de colère s'insinua en elle à cette pensée, luisant dans ses billes de jade.

Si vous saviez combien ma tante se montre distante à mon égard ! continua l'homme des Jumeaux, affectant une mine faussement lamentée. Au point que je m'étais persuadé que le Nord seyait à ravir à son tempérament.

Si elle s'amusait des plaisanteries de Patrek, celles de Walder s'avéraient mordantes et ce dernier se réjouissait visiblement de la détresse et de l'ire de la dame aux taches de son. Celle-ci aurait aimé lui lancer une réplique cinglante, pourtant aucune réponse pertinente à ses piques ne lui traversait l'esprit pour le moment.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime09.07.15 8:26

Alors que Walda répondait en partie à la question de Patrek quant aux motivations secrètes de son géniteur, le jeune homme leva les yeux au ciel :

- S'il est un crétin comme le pense Lord votre père, vous serez bien malheureuse si loin des vôtres. Et peu importe que sa réputation soit meilleure que celle des Bolton car il n'y a rien de pire qu'un homme idiot si ce n'est un nordien idiot.

Tandis que la Grêlée lui donnait quelques indices supplémentaires, Patrek la regarda longuement avec une sorte de tristesse diffuse tout en lui répondant :

- Vous êtes une fille dévouée Walda. J'espère de tout cœur que ce projet ne servira pas que votre famille mais que vous en retirerez vous aussi un peu de bonheur.

Puis, après une courte pause :

- On ne devrait pas vous demander de vous oublier au profit de votre nom ou de je ne sais quelle autre sombre raison.

Tandis qu'elle évoquait ensuite le fait qu'elle aurait pu être engagée à Edmure si Lord Tully avait donné son accord, Patrek peinait à garder un air détaché. Résolument, ça ne lui aurait guère fait plaisir. Peut-être même préférait-il la savoir mariée à un nordien prochainement. Au moins, il ne verrait rien de ce triste spectacle et pourrait plus aisément éviter d'y penser.

Le Mallister se ressaisit cependant et lui répondit, en riant de bon cœur :

- Je ne peux point vous révéler la cause de ma contrariété, c'est une promesse que j'ai faite il y a bien longtemps. Une triste histoire de poisson flasque, je ne peux vous en dire d'avantage si ce n'est qu'étant le meilleur de vos amis, je ne souhaite que votre bonheur.

Patrek retint à grand peine un éclat de rire tandis qu'il songeait de nouveau à cette vieille histoire. Elle n'avait rien à voir avec son mécontentement passé mais avait le don de lui changer les idées et surtout, de lui permettre de ne point s'étendre d'avantage sur ce sujet délicat. Sujet qui aurait tôt fait de le faire passer pour un vil jaloux aux yeux de Walda mais aussi aux siens.

Pauvre Edmure, s'il savait...

Ils discutèrent encore un long moment durant lequel, peu à peu, ils s'étaient rapprochés jusqu'à être bien plus proches que ce que la bienséance pouvait tolérer. Il la regarda avec une attention non feinte, ses yeux gris bleus courant sur son beau visage empourpré par l'embarras avant de plonger à nouveau dans ses iris céladon.
L'aigle de Salvemer peinait à tempérer son envie d'embrasser la belle demoiselle et il aurait cédé si Walder le Noir n'était arrivé à cet instant.

D'un pas léger, Patrek avait rétabli une distance de convenance entre Walda et lui-même. Son visage n'avait plus rien de celui qu'il arborait quelques secondes plus tôt. Son air taquin était de retour de même que son habituel sourire goguenard.

Cet imbécile paradait, trop content de ce qu'il pensait avoir vu. Et même si le fils de Jason aurait difficilement pu nier ce qui venait de se produire entre la jeune femme et lui, il était résolu à ne pas s'écraser devant cette fouine de Walder le Noir.
Il ne pouvait pas le laisser menacer ainsi la sœur de Perwyn aussi lui répondit-il sur le même ton :

- Je doute que votre aïeul approuve. D'ailleurs, pardonnez ma curiosité Frey, mais que pense-t-il de vos exploits avec les propres membres de votre parentèle ?

Patrek prêtait habituellement peu d'attention aux rumeurs mais celles-ci, il se doutait qu'elles avaient plus qu'un fond de vérité. Et il espérait bien que l'aplomb avec lequel il venait de répliquer au neveu de Walda suffirait à lui faire oublier de parler de ce qu'il avait vu. Il préférait mille fois être au centre de sa rancœur plutôt que le laisser s'amuser ainsi de la détresse de son amie.
Il se sentait un peu coupable aussi de l'avoir mise dans cette situation. Par les Sept, que lui était-il bien passé par la tête ? Peu de choses, certainement. Le Mallister s'en voulait de s'être laissé guider par ses sens avec la seule femme pour laquelle il éprouvait une amitié et une tendresse sincères.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime07.11.15 3:40

Walda ne nia pas qu'elle serait bien mal lotie avec un idiot. Néanmoins, même si Bard Lake s'avérait un crétin, cela n'excluait point qu'il pût posséder un caractère généreux ; la demoiselle espérait au moins cela.

Si les Sept le veulent, je donnerai peut-être rapidement une descendance à mon futur époux, déclara-t-elle. Alors, j'aurai de quoi me réjouir.

Elle envisageait son bonheur à venir en tant que mère, plutôt qu'en tant que femme. Aspirer à filer le parfait amour équivalait à se bercer d'illusions ; cela la conduirait sûrement à une amère déception et elle ne souhaitait aucunement devenir l'une de ces femmes acariâtres qui crachent leur venin sur un mari qui n'a pas trouvé davantage de joie qu'elles dans leurs noces.

Pourtant, n'est-ce point le lot de toute dame de la noblesse que de convoler selon les intérêts de sa maison ? répondit-elle au commentaire de son ami. Il s'agit d'accomplir mon devoir de fille, ni plus, ni moins.

Elle marqua une courte pause.

J'ai compris depuis bien longtemps que les sentiments n'entreraient pas en ligne de compte pour mon mariage, reprit-elle avec un soupçon d'amertume. Mon père a eu bien du mal à me trouver un parti. Si je refusais de lui obéir sous prétexte que je ne suis point éprise de mon promis, je ne doute pas que les chaînes alourdiraient ma toilette lors de la cérémonie.

Elle s'efforça de prononcer cette dernière phrase sur un ton badin, cependant elle n'ignorait guère que si elle contestait les ordres du Tardif, la réaction de celui-ci se révélerait terrible.

La conversation avançant, le sujet de la proposition des fiançailles avec Edmure Tully fut évoqué et Patrek mentionna une mésaventure de celui qui deviendrait un jour leur suzerain. La Grêlée ne parvint à réprimer un sourire amusé, tandis que ses joues rosissaient ; malgré son inexpérience des choses de l'amour, elle avait aisément saisi l'allusion. De même, l'héritier de Salvemer peinait, lui aussi, à dissimuler son hilarité au souvenir de cette anecdote. La jeune femme dirigeait son regard céladon vers son ami. Elle préférait le voir ainsi : arborant un air jovial, plutôt que morose.

Plus tard, les deux nobles s'étaient rapprochés, tandis que la discussion se poursuivait, oubliant la bienséance. Walda avait ancré ses iris à ceux du fils de Jason et put y lire le même désir qu'elle éprouvait présentement : celui que leurs lèvres s'effleurassent. Toutefois, Walder le Noir vint vite troubler cet émoi par un rire sardonique.

Prenant la défense de la demoiselle, Patrek répliqua aux piques acérées de l'homme des Jumeaux. Ce dernier ne se départit pourtant pas de son expression railleuse.

Belle répartie, Mallister ! lança-t-il, comme s'il s'adressait à un ami.

Malgré le sourire que les jeunes hommes affichaient, la tension était palpable et la blonde craignit un instant qu'ils en vinssent aux mains.

Pensez-vous réellement que mon aïeul n'a point eu vent des rumeurs que vous évoquez ? continua son petit-neveu. L'âge affaiblit son corps, mais la sénilité ne le frappe pas encore. Et si ses oreilles ne perçoivent aussi bien qu'autrefois, il y a fort à parier que quelqu'un lui a déjà rapporté ces ragots.

La Grêlée se doutait que le scélérat ne se trompait guère et elle se demandait pourquoi le sire du Pont n'avait pas agi en conséquence. Néanmoins, on pouvait deviner que le patriarche savait quels racontars possédaient un fond de vérité. Nulle raison de s'étonner qu'il s'en moquât éperdument, tant que les bruits qui lui parvenaient aux esgourdes et semblaient fondés ne concernaient aucune de ses épouses, ni aucune des filles à marier de la citadelle. Seulement, le fils de Ryman ne manquait guère d'habileté, la première fille de Lady Bethany ne l'oubliait pas ; le gaillard en avait possiblement usé afin de déjouer les soupçons du vieillard.

La dame à la chevelure ambrée reprit peu à peu contenance, bien que le regard qu'elle dardait sur Walder demeurât glacial.

Je suppose que tu n'es pas venu ici pour nous épier, intervint-elle.

Ah, ma tante, bien sûr que non ! rétorqua l'interpellé. Même si j'admets que cela m'a bien diverti de te trouver, toi, notre si vertueuse Walda, dans pareille position avec le noble fils de notre voisin.

Il rit de nouveau avant de continuer.

Il s'avère que notre hôte et toi avez quitté la citadelle depuis un bon moment et que mon cher oncle Benfrey s'en inquiète ; Jyanna a bien du mal à apaiser son époux. Alors j'ai pensé qu'il valait mieux que je vienne moi-même ; après tout, il ne se serait guère montré des plus conciliants.

Malgré la malice qui luisait dans les prunelles de son petit-neveu, la Grêlée devait admettre que ce dernier avait raison sur ce point : le second fils de Lady Bethany aurait tempêté et les relations entre la maison du Pont et celle des Mallister auraient pu en pâtir. La demoiselle aurait dû éprouver de la reconnaissance envers son parent, toutefois elle n'oubliait guère les propos qu'il venait de tenir au sujet de la venue de Bard Lake.

Aussi, à la mention de son frère, elle ne put s'empêcher de repenser aux propos que celui-ci et elle avaient échangés tout à l'heure. Elle lui avait soutenu que l'héritier de Salvemer ne voyait en elle qu'une amie et que la relation qu'elle entretenait avec lui n'impliquait rien qui outrepassât les convenances. Pourtant, l'instant qui avait précédé l'intervention de Walder semblait prouver le contraire. Comment nier qu'elle avait désiré sentir les lèvres de Patrek caresser les siennes ? Comment prétendre ne pas avoir remarqué la manière qu'il avait eue de la regarder, tandis qu'ils étaient enlacés ? Il apparaissait à présent que les appréhensions du deuxième né de Bethany Rosby n s'avéraient point aussi infondées que la blonde ne l'avait cru. Elle ne doutait aucunement qu'il fulminerait en apprenant à quel spectacle le rejeton de Ryman avait assisté.

Elle tourna ses iris céladon vers le fils de Jason, rougissant au souvenir de ce qui s'était produit plus tôt.

Il vaudrait mieux que j'aille rasséréner Benfrey, déclara-t-elle. Nous nous reverrons lors du souper.

Elle entreprit de se diriger vers le château, se posant mille et une questions. Comment pourrait-elle affronter son frère et agir comme si rien ne s'était passé ? Il avait pourtant tenté de la dissuader de voir l'homme de Salvemer seule à seul, comme s'il avait deviné ce qui allait arriver. Toutefois, Walda ne se soucia guère de savoir comment il était parvenu à prédire cela. Elle se préoccupait davantage de ce qui l'avait amené à vouloir embrasser Patrek. Les sentiments qu'elle nourrissait à l'égard de ce dernier dépassaient-ils la franche amitié ? Et lui, que ressentait-il pour elle ?

Tandis que sa tante cheminait vers le château, Walder la suivit des yeux. Il devait reconnaître que la faire sortir de ses gonds lui manquerait. Cependant, il n'ignorait point que le fils de Jason se languirait bien davantage de la Grêlée ; tels deux imbéciles, ces derniers ne remarquaient visiblement pas l'évidence qui se trouvait sous leur nez.

Honnêtement, je vous plains Mallister, déclara le descendant du Tadif, le timbre dénué de raillerie, cette fois. Dire qu'elle aurait pu être vôtre, si votre père l'avait accepté !
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] [La Verfurque] En visite aux Jumeaux [PV Walda Frey] Icon_minitime20.02.16 19:47

Patrek avait retenu une nouvelle grimace lorsque Walda avait parlé des enfants qu'elle aurait probablement bientôt avec le Lake. Il ne savait pas ce qui lui déplaisait le plus : la savoir mariée à un crétin ou la savoir bientôt mère. Et à vrai dire, il avait bien du mal à saisir pourquoi cela le dérangeait autant. Peut-être aurait-il du se réjouir pour la sœur de Perwyn ? Seulement, son être entier lui dictait l'inverse.

L'arrivée inopportune de Walder le Noir avait ensuite mis fin au rapprochement entre les deux jeunes nobles. Il ne l'aimait pas, non, vraiment. Pourtant, le fils de Jason était habituellement plutôt du genre à s'entendre avec tout le monde – bon, à part avec cette coureuse de remparts d'Alessander Desdaings, certes. Mais il ne pouvait pas non plus allouer à tous le don de goûter son sens du l'humour légendaire.
Le Frey qui lui faisait face, c'était autre chose. Il ne le sentait pas. Malgré cela, il faisait bonne figure, même si la tension entre les deux hommes était palpable.

Le sourire goguenard du Mallister s'était agrandi aux mots de son interlocuteur. En vérité, la situation ne l'amusait pas vraiment. L'héritier se disait plutôt que le vieillard avait une bien douteuse engeance et que les mœurs de la citadelle s'en ressentaient. A Salvemer, Jason n'aurait jamais toléré ne serait-ce que des rumeurs de fricotage au sein de la famille. Et si son fils l'avait souvent trouvé trop rigide en ce qui concernait les femmes, il était cependant heureux de ne point avoir à craindre pour le pucelage et la réputation de ses parentes.
Comment deux filles aussi innocentes que Walda et Roslin avaient pu grandir ici ? Il se le demandait. Sans doute Perwyn et Benfrey s'étaient-ils employés à les garder sauves – autant que possible – de l'ambiance poisseuse de la citadelle.
Patrek songea un instant que lorsque le vieux Frey mourrait, les gens du Pont s'entre-déchireraient probablement. Fort heureusement, le Tardif semblait plus accroché que quiconque à la vie. Il enterrerait sans doute encore quelques malheureuses épouses avant de rendre son dernier soupir.

Mais Walder le Noir avait raison sur un point : mieux valait que ce soit lui qui les ai trouvés si proches l'un de l'autre. Ce rabat-joie de Benfrey aurait hurlé à l'affront là où le neveu de Walda se contentait de jubiler.
Le fils de Jason hocha la tête aux mots de la jouvencelle qui les quittait pour rejoindre son frère. Il fit un effort pour ne point trop détailler la jeune dame tandis qu'elle s'éloignait vers le château. Patrek se demandait quoi penser de l'émoi qui l'avait étreint face à elle. Mieux valait tout oublier, certainement. La douce serait bientôt mariée et il n'était point du genre à se battre pour une femme. Même si pour l'intégrité physique de ce Bard Lake, le Mallister espérait ne jamais le croiser de ce côté de la Verfurque.

Les mots prononcés par Walder le Noir le tirèrent de ses pensées. Le fils de Jason demeura un court instant sans voix. Son père avait refusé de l'unir à Walda ? Il ne lui en avait jamais touché mot. D'ailleurs, le Lord de Salvemer ne lui parlait jamais de cela. Sans doute avait-il déjà fait son choix mais le réservait-il pour le moment où son inconstant de fils lui paraîtrait avoir assez mûri pour prendre une épouse. Et si jusqu'alors, Patrek avait été heureux ne n'être engagé à personne, soudainement, il en voulait à Jason de ne point lui avoir fait part de cette possibilité.

Le Mallister répondit cependant d'un ton – faussement – détaché au Frey :

- Vraiment ? Votre tante est plutôt chanceuse alors. Vous savez comme je suis un inconditionnel coureur. Je l'aurais rendue malheureuse. Elle s'accommodera bien mieux d'un nordien sans passion. Et moi de femmes moins vertueuses !

Leurs deux regards se croisèrent un instant, avant que Patrek n'ajoute en riant :

- Rentrons à la citadelle, sinon Benfrey s'inquiétera de ce que nous faisons ensemble.
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