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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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On veut des hommes vieux Frey

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MessageSujet: On veut des hommes vieux Frey On veut des hommes vieux Frey Icon_minitime11.12.13 22:10

_ L’ours t’as laissé tout un groupe d’hommes, mais Yoren l’en a jamais eu b’soin lui.

Edrick semblait particulièrement irrité par la situation. Très peu d’hommes se plaignaient de quitter le Mur pour une virée à Westeros mais Edrick était le genre d’homme à vouloir se faire un nom, le genre d’homme à vouloir une chanson, lui étant consacrée toute entière, vantant ses mérites, ses exploits. Mais son seul véritable exploit c’était d’avoir survécus, tout comme lui, aux morts. Pas le genre de conte que les gens avalaient tous les jours, pas le genre de contes qu’on mettait dans les chansons. Tout ça manquait cruellement de princesses, de tournois et de chevaliers, de beaux seigneurs, de grands châteaux et de dragons. Il n’y avait pas de chants pour la garde, juste des registres, dans lesquels on désignait les noms des lords commandants, des rapports importants, mais rarement les prétendus exploits d’un homme tel qu’Edrick.

_ Ferme-là Edrick, j’suis pas Yoren moi, je ne prends pas de risques, tous les salopards qu’on va recruter ce sont des criminels et des voleurs, et des violeurs et certains pourraient bien être assez tarés pour tenter de me bourrer. Si Yoren il a la technique, bah il me l’a pas donné, alors on y va à plusieurs pour pas prendre de risques.

_ C’est que j’suis patrouilleur moi, et j’ai pas d’patte folle. J’d’vrais être au Nord du Mur à combattre c’foutu Mance et ses sauvageons puants.

_ Mouais, répliqua Don le Bon, pour ma part j’ai eu ma dose de massacres, bien que l’idée de te voir déguerpir la queue entre les jambes devant des cadavres me parait plutôt divertissante.

Edrick serra le poing mais Oberyn calma le jeu.

_ On a tous pris la fuite ce jour-là. Et on n’a pas tous eu la chance de s’en sortir, alors j’aimerais qu’on évite d’en parler avec le sourire

Il jeta un regard froid à Don le bon qui perdit immédiatement sa mine réjouie.

_ En fait j’aimerais qu’on évite d’en parler tout court.

Ils étaient quatre frères, à chevaucher vers les Jumeaux. Edrick était insupportable lorsqu’il était mécontent. Il avait une expérience de patrouilleur et n’avait aucun talent de recruteur mais Oberyn lui faisait plutôt confiance et il le savait fort à même de tenir en respect tous les brigands qu’ils seraient amenés à ramasser dans les prisons de Lord Walder Frey. Don le bon, lui, convenait tout aussi bien à la tâche, malgré son dégoût persistant pour le meurtre il était assez diplomate pour le seconder dans le recrutement.
Le quatrième était un insupportable marmot de moindres Lord. Un parfait petit guerrier de tout ce qu’il y avait de plus pédant. Plus hautain qu’un chevalier, et peut-être même plus fier qu’un prince dornien. Mais dornien il ne l’était pas, c’était un gamin des terres de l’Ouest, comme l’indiquait sa chevelure blonde et bouclée, et les petits yeux amusés et méprisants qu’il avait à leur égard.
Trop digne pour un bâtard mais bâtard cependant. Gold Hill, une plaie, une plaie infecte qu’Oberyn n’avait aucun moyen de guérir. Gold, Jeor le lui avait imposé, et il n’avait rien trouvé à y redire avant de le rencontrer, puis il alla jusqu’à maudire le Lord Commandant après seulement deux jours de voyage avec le petit Hill.
Il avait seize ans, seize petites années et aucune expérience en matière de combat, il se vantait pourtant de pouvoir battre n’importe quel sauvage d’au-delà du Mur. Oberyn lui avait un jour répliqué qu’il avait bien plus de respect pour n’importe lequel de ces sauvageons que pour lui. Hill ne s’était même pas vexé, il ne se vexait jamais, il se contentait de sourire comme si il était intouchable, autant insensible aux insultes qu’invincible au combat.

_ Je me demande bien ce que le vieil ours espère du vieux Walder, dit-il alors que les tours jumelles commençaient à être visibles. Il n’est pas réputé ami de la Garde.

_ Il a un devoir moral envers elle, dit Don, comme n’importe quel seigneur de Westeros. Nous protégeons ses terres, il est légitime de lui demander des hommes pour se faire.

_ Mouais mais l’vioc, l’est pas du genre à s’soucier d’la morale, intervint Edrick.

Oberyn acquiesça, Walder se fichait pas mal de ce qui le concernait de trop loin, et le Mur c’était beaucoup trop loin pour l’inquiéter.

_ C’est un test, avoua-t-il. Yoren nous fait le parcours habituel, et Lord Mormont nous confie le reste, histoire de voir ce qu’on peut espérer de tel ou tel seigneur. Lord Frey a sans doute quelques marauds à nous donner.

_ Ce n’est pas de marauds que l’on a besoin mais de soldats comme moi, une dizaine d’hommes à mon image serait une aubaine pour la garde. Je comprends bien cependant, que ça ne court pas les rues.

Oberyn était toujours autant suffoqué quand Hill sortait de telles énormités avec tout le sérieux du monde.

_ Ce n’est pas la modestie qui t’étouffe toi, crut bon de répliquer le bon.

_ Nul besoin d’être modeste lorsqu’on est le meilleur, si tu as des doutes tu peux toujours sortir ta lame, enfin seulement si tu as envie de goûter à la mienne.  

Fidèle à lui-même Don n’en dit pas d’avantage et accéléra le rythme pour prendre la tête du groupe. Oberyn approcha sa monture de celle de Hill et lui empoigna le col en le tirant violemment vers lui, menaçant de le faire tomber.

_ Si Jeor m’a laissé quelques hommes pour ce voyage, c’est dans l’espoir d’en avoir des tas à l’arrivée, pour porter le noir. Alors si jamais tu vexes le vieux Walder, si jamais tu te montres arrogant avec lui et que tu nous fais louper le coup, je crois que la garde se privera de l’excellent soldat que tu fais.

Gold parvint à le faire lâcher prise et se rétablit avec grand habilité sur son cheval. Puis il lui adressa ce même sourire, qui se maintint imperturbable, même lorsqu’Oberyn posa sa main sur la manche de son épée. L’affrontement n’alla pas plus loin car une troupe de soldats Frey croisait leur chemin. L’un deux les héla et leur fit signe de les rejoindre.

_ Nous sommes frères de la garde, précisa-t-il avant même que l’on ne lui pose la question.

_ Bah tiens, les corbacs se montrent rarement par ici. On va prévenir Lord Frey de votre présence. Pas sûr qu’il trouve le temps de taper la causette avec vous cependant.

_ Le roi lui-même ne refuse pas la garde sous son toit, la Main elle-même écoute ses revendications.

Le bon avait bien parlé mais ce n’était pas à de simples soldats qu’il fallait faire la remarque. Les hommes de Frey ne les attendirent pas et prirent le galop vers les deux tours pendant qu’Oberyn et ses compagnons prirent un peu de repos.

_ Nous n’avions qu’à les suivre, et nous imposer au vieux Walder.

Oberyn frappa, trop gentiment, le crâne de Hill.

_ Imbécile, qu’est-ce que je t’ai déjà dit ? Ne pas offusquer le vieux Frey. On fera comme il nous dit de faire, s’il nous envoie un de ces fils, libre à lui de le faire.

_ Ce n’est pas respecter la garde, s’indigna le bon.

_ Il n’en fera rien si tu veux mon avis, et puis le principal c’est d’avoir des hommes. Et je n’aspire pas qu’à des criminels.

Ils se dégourdirent un moment les jambes et se rafraîchirent en bordure de la Verfuque. Ici à Westeros les gardes ne s’incommodaient pas des lourds manteaux noirs, des peaux de bêtes que l’on portait au Mur. Ils étaient tous vêtis de côtes de mailles et de vestons en cuir bouilli, surmontés tout de même par une cape sombre afin de décliner leur identité. Seul Gold Hill s’était accoutré de sa splendide armure noire dans laquelle il était arrivé à Châteaunoir. Il ne savait pas qui de Blackcat ou Yoren l’y avait amené mais il maudissait le responsable. Ce petit vantard l’horripilait au plus haut point. Edrick sembla tout d’un coup tout excité, il siffla joyeusement et s’apprêta à quitter le groupe, affairé à abreuver les montures.

_ Où est-ce que tu vas comme ça ?, demanda Oberyn.

_ Dire b’jour à la p’tite dame.

A quelques mètres d’ici une jeune fille semblait se promener. Ils n’étaient plus très loin des Jumeaux désormais, il était hors de question de s’attarder pour déranger une demoiselle.

_ Plus jolie que les fermières qu’on a croisées, ricana le bon.

_ Oui, et beaucoup trop belle pour vous. Mais aussi trop moche pour moi.

On pouvait presque croire que Gold fuyait la modestie comme la peste. L’humilité n’était pas le fort des jeunes mais c’était à la limite du ridicule dans le cas de Hill.

_ Qu’est-ce que t’en sait toi ?, grogna Edrick, on voit quedal d’ici.

_ Allons voir de plus prêt alors.

Hill enfourcha sa monture et partit au triple galop à la rencontre de la jeune femme. Oberyn n’eut pas le temps de dire un mot qu’Edrick le suivait déjà. Seul le bon restait sagement à ses côtés, avec, néanmoins, un sourire aux lèvres qui lui était fort désagréable.

_ Rattrapons les, maugréa Oberyn.

Gold, Tallhart pouvait comprendre. Mais Edrick et Don étaient d’un certain âge, pas l’âge de s’amuser à jouer avec le feu. Et partir se pavaner auprès d’une femme c’était jouer avec le feu. Surtout Edrick  qui avait rejoint la garde pour viol sur sa propre sœur. Il jurait cependant de n'en avoir rien fait mais la dite sœur ne l’en avait pas moins accusé lorsque leur père les surpris à copuler sauvagement dans la paille. Si sauvagement que les deux en avaient des marques, « des griffures sanglantes » avait dit Edrick. Et sa sœur en aurait profité pour rejeter la faute sur lui, et simuler le viol. Il connaissait assez bien Edrick désormais pour croire à sa version, mais l’inceste était lui aussi prohibé et pour lui le Mur convenait parfaitement à ceux qui se prêtaient à cette infamie. Généralement le Noir avait tendance à refroidir leurs démons.  Mais Edrick n’en restait pas moins homme, et un homme qui n’avait pas vu de femmes depuis longtemps, à part les filles de Craster. Alors une donzelle de château... Si elle se montrait coquine comme certaines ou si il s’agissait là d’une putain, Oberyn allait avoir bien du mal à calmer les ardeurs d’Edrick. Et ce n’est pas un pacifiste comme le bon, ou un petit vantard comme Hill qui allaient lui prêter main forte.

_ Que vois-je là ?, commença Hill, une si jolie fille qui se promène seule, c’est imprudent.


_ Suffi, hurla-t-il, écartez-vous d’elle vous l’effrayez.

C’est sans doute lui qui devait l’avoir effrayé en criant de la sorte. La petite était jolie et malgré toutes ses années d’abstinences Oberyn ne put s’empêcher de reluquer la légère poitrine de la jeune femme. Il ne les fixa cependant qu’une seconde et descendit de cheval. Il avait au moins crié assez fort pour convaincre Edrick et Hill de ne pas l’importuner et ils conservèrent une distance raisonnable pendant qu’il allait à sa rencontre.

_ Veuillez excuser mes frères madame, ils n’aspiraient qu’à taquiner une jolie fille, c’est bien là le seul plaisir que l’on peut avoir avec la gente féminine lorsque l’on fait partie de la garde. Me serait-il permis de demander votre nom ? Moi c’est Oberyn, Oberyn Tallhart.


Dernière édition par Oberyn Tallhart le 04.01.14 15:20, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: On veut des hommes vieux Frey On veut des hommes vieux Frey Icon_minitime18.12.13 4:14

La jeune femme suivait du regard les gestes de l'artisan qui appliquait une couche de vernis sur le cuir. L'enduit, sur lequel les rayons de soleil qui filtraient par la fenêtre et déposaient de légers reflets, rendrait le carquois plus résistant ; celui-ci ne servirait guère longtemps sans cela : les intempéries ont vite fait d'éroder les peausseries brutes.

L'idée de ce cadeau de noces était venue à Walda lors du passage de Loris. Désireuse de plaire à son futur époux, elle était allée trouver Howard dès que son trousseau et la robe qu'elle arborerait à son mariage avaient été achevés. Bien que l'homme à la tignasse poivre et sel eût d'abord refusé, il avait fini par céder à l'insistance de la noble qui avait souhaité participer à la fabrication de l'étui. Cette dernière s'était entraînée à tracer le motif sur des chutes de cuir légèrement humidifiées, ce qui avait demandé des jours : non seulement, le trait devait être sûr et le dessin bien réalisé, il fallait également que le couteau ne pénétrât point au delà de la moitié de l'épaisseur. Néanmoins, dans cette étape, le travail de la Grêlée se trouvait complété par celui de l'artisan ; elle ne possédait pas le talent nécessaire pour graver tous les détails. De même, elle avait dû laisser le soin du repoussage à l'ouvrier qui maîtrisait cette technique qui donnait du relief au décor. Toutefois, comme pour chaque pas de la confection du carquois, elle avait observé de près son labeur, la minutie avec laquelle il avait joué du matoir sur les contours du motif.

Lorsque les teintures brune, verte et charbonneuse avaient terminé de sécher, elle avait assemblé les différentes parties, faisant passer l'épais fil par les poinçons, que Howard avait faits, à l'aide d'une grosse aiguille. La blonde s'était d'abord étonnée de le voir percer de petits trous dans la peausserie, mais avait vite remarqué que la matière résistait et que sans cette opération, l'on se planterait la tige dans la peau à chaque point. D'ailleurs, à maintes reprises, la demoiselle s'était piqué le doigt lorsqu'elle avait fixé le fond de l'étui : à mesure que sa tâche avançait, il était devenu plus ardu de voir l'épine métallique lorsque celle-ci se situait à l'intérieur du cylindre. Après cela, le reste de la couture et le laçage s'étaient avérés aisés.

Ayant terminé cela la veille, elle s'était rendue à l'atelier ce matin. L'artisan avait inspecté le résultat avec attention, scrutant chaque détail.

C'est d'la belle ouvrage, avait-il conclu. Il reste plus qu'à mett' le vernis.

Walda n'aurait su expliquer pourquoi elle avait tenu mordicus à prendre part à la fabrication de cet article. Rien ne l'y obligeait et il devait même paraître incongru de voir une noble dame travailler le cuir. Aussi, malgré qu'elle unît bientôt son destin à celui de Bard Lake, cet homme demeurait un inconnu à ses yeux. Sans doute était-ce que, son anxiété grandissant à mesure que la date fatidique approchait, la blonde ne tenait plus en place. Elle ne parvenait plus à se concentrer bien longtemps sur les lectures qu'elle affectionnait tant et, bien qu'elle profitât de ses derniers instants en compagnie des êtres qu'elle chérissait, la perspective de partir bientôt, de les quitter pour une lointaine contrée pour finir ses jours aux côtés d'un homme qu'elle ne connaissait pas la taraudait. Or, le travail manuel l'avait détournée de ses maussades pensées, occupant son esprit.

J'ai terminé m'dame Walda, annonça Howard. Vot' promis s'ra bien content d'un tel présent, j'y mettrais ma main au feu.

Son interlocutrice lui adressa un sourire, constatant la fierté qui illuminait son regard. Elle le connaissait depuis l'enfance. Si à l'époque, la familiarité et l'affection avaient teinté leur relation, cela avait changé avec le temps, sans même qu'elle s'en rendît compte. Tous deux s'étaient inconsciemment éloignés avec le temps, la barrière sociale creusant un fossé entre eux. Quoi qu'il en fût, ces heures qu'ils avaient passées ensemble dans l'atelier pour réaliser l'étui les avaient quelque peu rapprochés.

Il m'semble que c'était hier que j'suis arrivé ici, déclara-t-il en riant au souvenir qu'il évoquait. Z'étiez haute comme trois pommes, en c'temps-là, et je vous voyais avec vos frères en train de jouer à seigneur du pont.

La mémoire de la demoiselle à propos de ce jour s'était estompée avec les années. Certes, elle visualisait encore l'artisan, alors jeune, contre qui elle avait été projetée au terme d'un querelle avec ses aînés. En revanche elle ne se rappelait plus comment le conflit était né, elle se souvenait surtout de la gaieté et de l'insouciance qu'avait alors montrées son interlocuteur, puis de l'intervention de sa mère qui avait réprimandé ses enfants pour cette bagarre.

La dame aux taches de son ressentit un pincement au cœur en songeant que Willamen n'assisterait point à ses noces. Elle se languissait de lui et aurait aimé le revoir. Pourtant, elle n'oubliait pas que désormais, son devoir le retenait dans le Val, ni que même les affaires de famille ne pourraient l'en faire partir ; le métier de mestre était un sacerdoce et en forgeant sa chaîne, un initié renonçait tacitement à ses liens filiaux, malgré que le mestre de la maison Veneur ne les eût réellement reniés, puisqu'il correspondait avec ses frères et sœurs issus du même sein.

La dernière lettre que la Grêlée avait reçue de lui avait fait naître en elle une grande inquiétude. « Ce que tu redoutes le plus risque d'arriver bientôt » avait-il écrit. Si le sens de ces mots pouvaient sembler flou à un étranger, pour quiconque la connaissait ils étaient parfaitement limpides. Elle ignorait ce qui se passait dans la province où se trouvait son frère, cependant cela pourrait déclencher une guerre, de toute évidence. Cette pensée accroissait l'agitation qui habitait la jeune femme à l'approche de ses épousailles.

C'était il y a bien longtemps, répondit-elle à Howard, la jovialité ayant déserté ses traits, bien que l'on pût encore lire de l'affection dans ses iris céladon.

En effet, vous avez bien grandi et j'ai bien vieilli.

L'ouvrier avait repris son sérieux ayant sûrement remarqué le tourment de son interlocutrice.

Vous faites pas de mouron, vot' fiancé vous aimera. Y'a pas d'raison pour qu'ce soit pas le cas.

Les lèvres de la noble décrivirent une discrète courbe face à cette tentative pour la rasséréner.

Je ne miserais pas gros là-dessus, dit-elle.

Les Nordiens étaient réputés pour la valeur qu'ils accordaient à l'honneur, vertu que l'on associait généralement avec le courage. Or, la lâcheté caractérisait davantage la blonde, du moins le percevait-elle ainsi. Par conséquent, elle craignait que son futur époux conçût du mépris à son égard, malgré tous les efforts qu'elle pourrait fournir. Néanmoins, elle ferait son possible pour établir une relation cordiale avec celui-ci, elle ne baisserait pas les bras avant même d'avoir essayé.

Elle prit congé de Howard après un bref instant, souhaitant prendre l'air ; elle se sentait soudain étouffer et une promenade lui ferait du bien.

Des hommes de la Garde de Nuit se dirigent vers la citadelle pour demander des homme à Lord Walder, milady, l'avertit l'une des sentinelle, alors qu'elle s'apprêtait à franchir le mur d'enceinte. Ces types-là risquent de...

Il ne savait visiblement pas comment terminer sa phrase sans la choquer. Il fit signe à l'un de ses acolytes qui arriva prestement.

Je vous remercie, mes braves, mais je doute qu'ils tentent de me nuire, objecta-t-elle.

Il suffisait de deux sous de jugeote pour comprendre que quiconque voulait négocier avec un seigneur ne voudrait point s'exposer à son courroux et celui du sire du Pont se révélerait terrible ; la jeune femme le savait fort bien.

J'insiste madame, continua le premier garde. Votre père ne nous le pardonnerait pas, s'il vous arrivait malheur.

Elle céda, intimant aux deux hommes de demeurer à trente pas d'elle tant qu'aucune menace ne pointait le bout de son nez.

Elle longea le fleuve, ses songes tournés vers avenir qui s'annonçait incertain. Si les conflits armés ravageaient le pays, combien de membres de sa parentèle croiseraient le chemin de l'Étranger ? Aussi, finirait-elle veuve à peine mariée ? Les récits qu'on lui avait faits de la rébellion de Robert Baratheon demeuraient aussi clairs dans son esprit que si elle avait ouïs la veille et elle visualisait malgré elle les bains de sang qui abreuveraient peut-être bientôt la terre de Westeros et teinteraient les cours d'eau d'écarlate.

Elle fut tirée de ses pensées par un sifflement et remarqua les voyageurs qui faisaient boire leurs bêtes. Elle décida de ne point leur prêter attention et continua sa route comme si de rien n'était. Les gardes qui veillaient sur sa sécurité devaient déjà se préparer au combat, si cela s'avérait nécessaire, et les hommes qu'elle apercevait au loin ne seraient probablement pas assez stupides pour s'attirer les foudres du maître des Jumeaux simplement à cause d'un minois qui leur paraissait charmant. Elle se demanda, cependant, si elle ne s'était point fourvoyée lorsque deux des frère jurés accoururent à sa rencontre, perchés sur leurs montures.

Face aux paroles du freluquet à la tignasse dorée, on eût pu croire que la Grêlée ne se fut guère offusquée ; seules ses billes de jade trahissaient sa présente irritation. Sans doute aurait-elle pu goûter le compliment qu'il venait de lui adresser, s'il n'avait pas adopté un ton aussi condescendant. Malgré cela, elle affichait un air calme et ses lèvres décrivaient une imperceptible courbe.

Seule ? répliqua-t-elle.

Elle tourna la tête vers les sentinelles qui l'escortaient. Les deux hommes du Pont avaient accéléré le pas, fébriles, la main reposant sur la poignée de leur épée en guise d'avertissement. La jeune femme reportait son attention sur les deux envoyés du Mur, lorsque l'un de leurs frères éleva la voix.

Elle dirigea ses iris céladon vers celui-ci, quelque peu surprise. Elle l'observa un bref instant, notant que ses prunelles s'attardèrent une seconde sur son anatomie. Ce rude gaillard devait avoir été beau dans la fleur de l'âge ; d'ailleurs, on lui devinait encore un certain charme malgré les marques que le temps avait laissées sur ses traits.

Le saphir et le jade se rencontrèrent et Walda soutint sans ciller le regard du cavalier qui venait de démonter. Ce dernier se présenta ; le nom de Tallhart n'était pas inconnu à la fille du Tardif, même si elle n'avait guère eu vent d'un Oberyn issu de cette maison du Nord.

Les hommes du Mur ne peuvent-ils donc pas s'adonner aux jeux d'esprit avec une femme ? interrogea-t-elle d'un ton taquin.

Il faut admettre qu'au moins l'un de ces types ne possède pas la capacité pour pareil divertissement, réfléchit-elle en référence au jouvenceau qui lui avait parlé plus tôt. Elle reprit un air plus sérieux, conservant toutefois un sourire affable ; on n'avait pas envoyés ces individus dans le Conflans pour de telles frivolités.

Je vous sais gré de votre intervention, déclara-t-elle. Je suis Walda Frey. On m'a dit que vous veniez demander à mon père de vous fournir de nouvelles recrues.

Il ne s'agissait pas d'une question ; les membres de la Garde de Nuit ne voyageaient pas dans le Sud pour un autre motif, à moins d'être des déserteurs. Or, si cela avait été le cas, le quatuor se serait débarrassé des atours indiquant son appartenance ; nul n'ignorait le sort réservé à ceux qui jetaient leurs vœux aux orties et tentaient de se soustraire du Mur.

Mylady ? s'inquiéta l'un des gardes du Pont.

Son acolyte et lui se trouvaient à présent à proximité du groupe et la demoiselle se tourna vers eux, constatant le méfiance qui brillait dans leurs yeux. Les hommes du Mur devaient renoncer aux femmes ; les deux sentinelles se tenaient probablement sur leurs gardes à cause de cela.

Tout va bien, les rassura la dame à la chevelure ambrée. Si ces frères jurés sont ici pour négocier avec mon père, ils éviteront de le fâcher.
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MessageSujet: Re: On veut des hommes vieux Frey On veut des hommes vieux Frey Icon_minitime21.01.14 20:17

Une fille Frey, la chance était-elle au rendez-vous ou ferait-elle état du comportement de ses compagnons ? Il jeta un coup d’œil à Hill qui comprit très vite qu’il n’avait plus le droit à la faute, si le vieux Frey ne le tuait guère pour son impudence, il se ferait un plaisir de le faire lui-même. Il regarda ensuite Edrick qui, honteux, s’excusa à la jeune femme.

_ C’est qu’on rigolait juste milady, on pensait pas à mal.

Hill n’eut pas la décence de s’excuser, il se tenait droit, tout fier de son armure, sans doute bien plus chère que celle que portait les soldats Frey assurant la sécurité de Walda. Walda ! Laquelle était-ce d’ailleurs ? Oberyn ne connaissait pas vraiment les enfants de la maison Frey mais il savait la famille nombreuse, avec de nombreux Walder et de nombreuses Walda. Une était connue pour être plus belle que les autres, car il était de notoriété publique que Walder avait des enfants au visage souvent banal, parfois laid, on disait même ingrat. C’est grâce à la laideur de ses frères et sœurs ou du moins à leur faciès proche du commun que Walda la belle avait vu sa réputation grandir, Frey était un bon parti à la condition de choisir les plus âgés de la portée mais Walda la belle, elle, avait une qualité que plusieurs jeunes seigneurs prisaient d’avantage que la dot, le prestige et les terres, c’était la beauté comme son surnom le suggérait. Cette Walda là était jolie, peut-être pas autant qu’on pouvait se l’imaginer mais il supposa avoir cette fameuse Walda la belle en face de lui.
Néanmoins pourquoi le vieux Walder aurait-il envoyé sa fille la plus précieuse pour mener des gardes de la nuit à lui ? Le risque était faible mais néanmoins existant.
Sans doute avait-elle été mise au courant avant son paternel, quoi qu’il en soit il fallait profiter de cette occasion pour aller au plus vite négocier avec le seigneur des deux tours. Sans quoi le vieux Walder allait sans doute faire traîner les choses et les accueillir en audience quand l’envie lui viendrait.
Si ces frères jurés sont ici pour négocier avec mon père, ils éviteront de le fâcher. Elle avait prononcé ces mots avec toute la politesse du monde, sans aucun ton d’hostilité et pourtant Oberyn dénota la menace, et il la traduit en ces termes : vous me touchez et vous aurez affaire à mon père.
L’idée ne lui plaisait guère, Frey n’était pas du genre conciliant et, bien que peu attaché à ses fils et filles, conséquence irréversible quand on avait autant d’enfant, il accordait une valeur toute particulière au sang. Aucun Frey de sa maison ne pouvait être impunément tué, violé ou affecté d’une quelconque façon sans qu’il ne réplique, dans la mesure du possible.

_ Milady, je vous garantis que mes hommes seront irréprochables en la présence de votre père et aussi longtemps qu’ils seront sur ses terres.

Il se tourna vers eux, et se réjouit de voir leur approbation, même Hill acquiesça vivement. Peut-être que le vieux Frey lui faisait suffisamment peur pour qu’il la boucle finalement.

_ Peut-être pourriez-vous, si vous le souhaitez bien entendu, nous mener à seigneur votre père, la protection du royaume n’est pas une affaire à prendre à la légère, je suis sûr que Lord Frey le sait aussi bien que nous.
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MessageSujet: Re: On veut des hommes vieux Frey On veut des hommes vieux Frey Icon_minitime07.02.14 14:19

Walda signifia sa magnanimité d'un léger signe de tête au frère juré qui avait présenté de maladroites excuses.

Je vous crois volontiers, mon brave, déclara-t-elle à celui-ci.

Elle dirigea ses billes de jade vers le freluquet qui se rengorgeait dans son armure, se prenant vraisemblablement pour un paon, et attendit un signe de repentir qui ne vint point. Le regard de la Grêlée s'assombrit quelque peu ; bien qu'elle n'approuvât pas toujours le comportement de son géniteur, elle n'en demeurait pas moins sa fille et avait hérité de certains de ses traits de caractère. Certes, elle passait outre l'étiquette lorsqu'elle avait affaire à une personne manquant d'éducation et ne s'en souciait guère avec ses proches ; toutefois, dans ce cas, il s'agissait ni plus, ni moins d'une question de courtoisie élémentaire, chose due à tout individu, pourvu qu'il ne fût pas un ennemi. De plus, le parler et le maintien de ce fat suggéraient qu'il avait grandi dans un milieu aisé ; de ce fait, il connaissait certainement les règles de la bienséance.

La dame des Jumeaux se demanda un instant si elle conterait cet incident au sire du Pont ; après tout, voir cet insolent rabroué par le vieillard la divertirait et ce dernier ne manquerait guère d'employer un ton cinglant. Cependant, elle préféra n'en rien faire, estimant qu'il serait puéril de sa part de se cacher derrière son père pour cet affront, alors qu'elle pouvait y répondre en personne ; elle convolerait bientôt et devrait un jour élever des enfants, non se comporter comme tel.

Aussi, si ces hommes étaient venus pour dénicher de nouvelles recrues, mieux valait ne point amoindrir leurs chances de convaincre le podagre de leur en donner. Certes, la blonde ignorait presque tout de ce qui se passait au Mur, ayant seulement ouï des sauvageons, mais aurait-on bâti un tel édifice pour repousser de tels individus, tandis que l'on n'investissait pas tant moyens pour protéger les différentes provinces des hordes de chevaliers susceptibles d'y commettre des exactions ? De même, la dernière missive de Willamen ne laissait-elle point présager qu'une guerre pourrait bientôt embraser le royaume ? Si cela advenait, peu importait que seuls des êtres primitifs envahissent les terres régies par le roi Robert : les armées des différents seigneurs se trouveraient trop occupées à s'entre-déchirer pour se soucier de rustres nés au-delà de la frontière nord des Sept Couronnes.

Dites-moi, quel déférent et habile homme sollicite ainsi l'aide d'un seigneur et se permet de s'adresser à la fille de celui-ci avec tant de condescendance, sans en exprimer le moindre le regret ? interrogea-t-elle le corbeau qui n'avait point demandé pardon. Je devine à l'ostentation de votre armure et de votre allure que vous avez été élevé par une opulente famille. Quelle est donc cette maison qui s'enorgueillit d'avoir si mal éduqué sa progéniture et de ne point lui avoir inculqué une once de bon sens ?

En dépit du ton posé qu'elle avait employé et de son attitude égale, elle n'avait guère cherché à dissimuler son mécontentement, teintant ses propos d'ironie et sermonnant l'impénitent fautif avec autant de sévérité que si ce dernier avait été un turbulent bambin.

Je vous prie d'excuser ma réflexion, ajouta-t-elle pour les autres gardes vêtus de noir. Le manque de respect me hérisse ; même un sang royal ne suffirait point à justifier une conduite aussi hautaine que celle de votre compagnon.

À ces trois gaillards, elle parla avec une affabilité non feinte, y compris à celui qui s'était repenti d'avoir agi de connivence avec le jeune blond ; après tout, il avait reconnu ses torts, bien que cela eût été implicite.

Je vous fais confiance pour rappeler vos hommes à l'ordre si le besoin s'en fait sentir, annonça-t-elle à Oberyn.

Elle savait les Nordiens réputés pour leur austérité et leur sens de l'honneur ; le meneur de la troupe ne semblait guère différer de cet archétype.

C'est avec plaisir que je vous introduirai au seigneur mon père.

Elle avait prononcé le terme « plaisir » pour la forme, pourtant étrangement, celui-ci convenait fort bien pour dépeindre son sentiment. Bien qu'elle sût le but de la visite des corbeaux, leur venue l'avait un instant détournée de l'anxiété qui la tourmentait actuellement. Certes, la perspective des conflits armés éveillait immanquablement de profondes craintes en elle, néanmoins l'angoisse qui la gagnait à mesure que ses épousailles approchaient l'emportait sur les inquiétudes qu'elle pouvait nourrir à propos de la Garde de Nuit qui résidait en une lointaine contrée. Elle n'avait point oublié ce que Walder le Noir lui avait avoué de ses intentions le jour où Thylane et sa suite étaient parvenues dans la demeure des Frey. Elle en avait discuté avec Benfrey et Olyvar, qui avaient promis de veiller sur elle le moment venu, toutefois elle n'en priait pas moins pour que Loris pût assister à ses noces et la protéger de son méphistophélique petit-neveu. Penser aux desseins de ce dernier faisait frissonner Walda d'effroi et de dégoût ; jamais elle ne se donnerait à cette charogne et elle ne projetait point de commettre une quelconque infidélité envers Bard Lake. Après tout, si son promis se révélait un homme affable, récompenser sa générosité par une paire de cornes serait abject ; et puis, la demoiselle tenait trop à son propre honneur pour le compromettre.

Le groupe longeait à présent le fleuve, les gardes épiant du coin de l'œil les moindres faits et gestes des frères jurés. La Grêlée avait noté la claudication de Tallhart plus tôt, lorsqu'il était descendu de sa monture et s'était approché d'elle. Chemin faisant, elle se demanda comment ce rude gaillard avait écopé de la blessure qui avait laissé pareille séquelle ; la plaie avait-elle été infligée par un sauvageon ou était-ce le fruit d'un accident ? La dame aux iris céladon préféra ne point poser la question, estimant que cela eût été indiscret.

Ils franchirent bientôt la porte de la citadelle et la jeune femme mena les hommes du Mur à la grande salle, où Lord Walder siégeait. Seuls quelques descendants mâles du vieillard se trouvaient là, tandis que celui-ci remplissait ses devoirs seigneuriaux, rendant la justice. Au pauvre bougre qu'il jugeait présentement, le sire du Pont, courroucé, ne proposerait point de prendre le noir pour pénitence ; la blonde le comprit immédiatement lorsqu'elle ouït que le fautif avait tenté de dérober quelques pièces dans la poche d'un membre de la famille du podagre. Ce rancunier personnage ne pardonnait point que l'on nuisît à sa maison, quelle qu'en fût la manière. La demoiselle tressaillit à la perspective du sort réservé à ce piètre voleur – une main tranchée – et s'avança vers son géniteur.

Père, commença-t-elle, permettez-moi de vous présenter Oberyn Tallhart ; ses camarades et lui ont fait le voyage depuis le Mur.

Elle prit place sur un des bancs qui jouxtaient le fauteuil où se tenait le Tardif. Bien que cela demeurât rare, elle assistait parfois aux audiences qu'accordaient son géniteur lorsqu'il remplissait son rôle. Certes, elle ne participait guère, à moins qu'on l'y invitât, cependant écouter les discussions et observer le maître des lieux à l'œuvre s'avérait instructif ; malgré qu'elle doutât fort que la tâche de gérer une seigneurie lui incombât jamais, cela pourrait servir à l'avenir. Aussi, aujourd'hui, il serait question de ce qui se passait à la frontière nordique du royaume et Froidlac ne s'en trouvait guère très éloigné ; autant donc rester et prêter l'oreille aux arguments des gardes vêtus de noir.

Dites-moi Talhart, de quelle mission le Lord Commandant Mormont vous a-t-il chargé ? interrogea Lord Walder d'un ton las.

Bien entendu, il ne posait cette question que pour la forme, il en connaissait déjà la réponse ; il s'attendait à ce que les corbeaux formulassent eux-même leur requête.
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