Face à face hanté {PV Luna}

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Face à face hanté

-Hanté? Bah! Si Durlieu était vraiment hanté, je le saurais depuis longtemps!

Ca faisait déjà trois semaines que Thenred avait quitté l'hospitalité du Mur et de Chateunoir. Seul, une fois de plus. Comme à chaque fois qu'il prenait la direction de Durlieu. Les Frères Jurés de la Garde avaient tous peur de s'y aventurer, car l'endroit était réputé pour être maudit. En une nuit, tous les habitants de ce ville sauvageonne avaient disparus. Kidnappés disaient certains, dévorés disaient d'autres. La ville avait ensuite brûlée et depuis, plus personne ne s'y aventurait, car il s'y trouvait des créatures maléfiques. Mais ces évènements s'étaient déroulés six siècles plus tôt, et à chaque fois qu'il s'y rendait, il n'y avait jamais trouvé de Goules ou autres créatures démoniaques. Juste des ruines, et des ossements. Des ossements de sauvageons, certain tués par lui, et d'autres...les Anciens Dieux seuls pouvaient savoir ce qui leur était arrivé.
Mais Thenred restait prudent malgré tout. Car même si Durlieu était un endroit maudit, ses alentours ne l'étaient pas, et ils grouillaient de sauvageons. Il faisait avancer son cheval au petit trot, restant attentif au moindre bruits. Une embuscade était si vite arrivée, et même si son armure et son haume le protégeaient suffisament pour éviter la plupart des attaques sans craindre pour sa vie, il n'était pas a l'abri d'un coup de malchance. Thenred avait déjà vu ça quand il avait voyagé dans le sud. Lors d'un tournoi. La lance d'un des chevalier s'était brisée, et son adversaire s'était reçu un éclat de bois dans l'œil, malgré son haume. le pauvre bougre avait fini borgne, mais en vie.

Une heure plus tard, le patrouilleur arriva enfin devant les ruines de la ville, et alors qu'il s'approchait, son cheval se cabra, refusant ni plus ni moins d'aller plus loin.

-Toi aussi tu est supersticieux? Allons bon, me voila verni.

Thenred descendit de son cheval, avant de l'attacher à un arbre tout proche. Puis il avança prudemment vers les ruines, et une fois dedans, il dégaina son épée, avant de commencer son exploration. Comme d'ahbitude, absolument rien. Pas la moindre trace de vie, et toujuors les mêmes ossements, la même atmosphère lourde et inquiétante.
Et soudain, il entendit une branche craquer derrière lui, et il se retourna vivement, avant de se retrouver à quelques pas d'un loup. Et pas n'importe que loup! Un loup-garou, et de bonne taille qui plus est. Une sacrée bestiole, au pelage sombre, et ses lèvres retroussées laissaient voir des canines plus qu'impressionnantes.

-Un loup-garou. Sûrement l'une des bestioles les plus difficile à contrôler pour un homme-bête. Par les Anciens Dieux, je suis vraiment verni aujourd'hui!

Face à face hanté...

Elle avait entendu toute sorte d’histoire sur Durlieu, les rumeurs et les histoires nourrissaient beaucoup les esprits des sauvageons, si bien que même Luna était parfois le centre de l’une d’entre elles. Mais aujourd’hui ce qui l’amenait à Durlieu c’était bien l’une de ces superstitions. Cela faisait un moment que d’étrange mauvais rêve la prenait, comme un saut dans le passé, elle se voyait nourrissons, gelé lentement dans le froid hivernal d’une nuit, au beau milieu d’une sombre forêt. Elle se voit, spectatrice invisiblement de la scène, et ses mains écharnée qui se traine doucement vers le petit corps pleurnichard. La peau sur les os, aussi blanche que la neige et ses yeux…Elle se réveillait avant même de comprendre réellement ce qui se passait dans ses rêves, mettant ça dans un premier sur le compte des multiples histoires qu’on lui racontait sur elle, sur son passé…L’angoisse pourtant ne cessait de la gagnée un peu plus encore au fur et à mesure qu’elle sentait le froid mordre plus violemment sa peau. Elle avait alors fait le voyage, au milieu des décombres, des cendres mélangées à la neige, et des ossements, elle se promenait silencieusement, ramassant certains de ces ossements. On les disait victime des Autres. Oubliant son instinct animal, elle se laissait aller à de vieil tradition, à de vieux rite qu’elle avait vu, apprit, et surtout, qu’elle comprenait. Ainsi elle ramassait certain ossement, les enfermant dans une bourse alors que non loin d’elle son frère et ami surveillait les environs, il la préviendrait à la moindre venue suspecte.

S’agenouillant pour fouiller le sol, elle avait relevé la tête d’un coup sec en entendant au loin les grognements reconnaissable de Maytook…S’avançant furtivement, elle semblait presque aussi légère qu’un chat, elle voyait l’intrus de dos, observant dans un premier temps son animal, elle le fixa un instant avant de quitter avec lenteur sa cachette, sa hache à la main…La sombre cape ne laissait aucun doute sur ce que cet homme était, l’un de ces chiens en laisse du mur. L’écharpe de Jon autour de son cou, elle eut une furtive pensée pour cette rencontre, une pensée assez furtive pour la déconcentrée un instant…Un instant de trop, une pierre roula sous ses pieds, et l’homme déjà se retournait. Dans un geste de panique mêlé au réflexe, elle lança sa petite hachette avec une précision impressionnante, mais elle n’atteignit pas sa cible, s’écrasant et s’accrochant à la souche d’un arbre non loin.

Elle siffla, et au même instant son Loup Garou bondit sur l’homme, attrapant son poignet pour qu’il lâche son arme, et lorsque celle-ci se retrouva à terre, elle laissa échappé une sorte de petit cri, un son bien distinct que le Loup semblait reconnaitre immédiatement, lachant l’avant-bras de l’homme sans lui avoir fait de véritable dégât, la jeune femme elle se précipita vers l’épée pour l’éloigner de celui-ci, genou à terre, une jambe tendue, elle plaça un coup dans les genoux du Corbeau, qui se retrouva à terre, d’un nouveau geste rapide et calculé, elle se retrouvait par-dessus lui, ses genoux contre ses bras le maintenait contre le sol. Le Loup géant avança lentement, crocs à découvert, il se plaça au-dessus de la tête du Corbeau, un mince filet de bave venait doucement s’échouer sur le heaume de l’homme. Si Luna n’était que très peu protégé avec le cuir et les peaux de bête qui lui servait de vêtement, il n’en restait pas moins qu’elle avait une certaine liberté de mouvement qu’un homme en armure ne possédait pas.

« Tu es seul ? »

Demanda-t-elle froidement, jetant un bref regard aux alentours. Elle voyait l’unique cheval au loin.
Ce genre de question n’était pas dans les habitudes du peuple libre, ils s’entretuaient déjà entre eux sans se poser des questions, c’était d’autant plus direct et violent avec les membres de la Garde de Nuit. Mais Luna n’était pas née avec eux, la jeune femme ne tuait jamais sans véritable raison, et ce qui l’avait poussé à lancer cette hachette était avant tout l’épée qu’il avait déjà dégainé devant son frère.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tes frères ne viennent jamais jusqu’ici ! »

Cracha-t-elle. Sa voix trahissait une certaine panique, si son agressivité était bel et bien présente, elle avait toujours les réactions de beaucoup d’animaux sauvage, face au danger, leur violence n’était rien d’autre que l’expression de leur crainte. Ses yeux bleus fixaient les pupilles qu’elle pouvait à peine observer à travers la fente de son casque. Ses sourcils légèrement froncé, son visage lui cachait à la perfectionne la panique qui faisait battre son cœur.

Thenred - Luna

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Face à face hanté

Thenred regarda en silence l'énorme animal, quand il entendit quelqu'un siffler derrière-lui. Au moment ou il allait se retourner, le loup bondit sur lui, lui attrapant le poignet et le mordant suffisamment fort pour lui faire lâcher son épée et lui entailler la paume. Puis l'animal le relâcha, mais alors que le Frère Juré allait se reculer pour dégainer son poignard, quelque-chose, ou plutôt quelqu'un envoya son épée au loin, avant de le frapper au niveau des genoux.
Déstabilisé, Thenred tomba au sol, et ce quelqu'un placa ses genoux sur ses bras pour le maitenir au sol, alors que le loup se plaçait au dessus de lui. Quelques gouttes de bave tombèrent sur le haut de son heaume, et le jeune homme retin un chapelet de jurons. A la place, il regarda son agresseur, qui se révéla être en fait une agresseuse. Il avait été mis à terre par une femme! Heureusement qu'il était seul, ou son amour propre en aurait encore plus pâtit que ce qu'il venait déjà de subir.

« Tu es seul ? »

Thenred essayait en vain de se libérer, mais la pression que la sauvageonne exerçait était suffisante pour l'immobiliser. Mais son comportement intriguait le Frère Juré. Les hommes et les femmes du "Peuple Libre" n'étaient pourtant pas réputés pour leur clémence, même si le sang des sauvageons qui coulait dans les veines de Thenred minimisait quelque peu l'animosité qu'ils portaient habituellement à l'égard des autres membres de la Garde de Nuit.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? Tes frères ne viennent jamais jusqu’ici ! »

Thenred arrêta de se débattre, avant de planter son regard dans celui de la jeune femme. Ellle était paniquée, ça se voyait aussi bien que ça s'entendait. Et son comportement était semblable à celui d'une bête paniquée. Thenred en savait suffisament sur le comportement des animaux pour savoir quelles pouvaient être leurs réactions face au danger, ou à quelque chose d'inconnu.

-Je ne suis pas mes frères, articula Thenred. Et les tiens ne viennent pas non plus ici normalement.

Puis le jeune homme arrêta de scruter la sauvageonne, avant de regarder son loup. Thenred avait toujours eu d'énormes difficultées à prendre le contrôle de l'esprit d'un loup, et celui-ci avait l'air encore moins enclin à se laisser dominer que les autres membres de son espèce. Néanmoins...elle ne devait sûrement pas le savoir. Il pourrait peut-être jouer sur ce détail pour se libérer.

-Je te conseille vivement de me libérer, fillette. Parce que sinon, je n'aurais aucune gênes à prendre le contrôle de ce loup, et à t'ouvrir la gorge avec ses crocs. Hé oui, je suis un...

Thenred ne finit pas sa phrase, parce qu'il venait de remarquer un détail. L'écharpe qu'elle portait au cou, il l'avait déjà vue avant! C'était l'écharpe de Jon. Et jamais il ne s'en serait séparé sans une bonne raison. Le Frère Juré sentit la colère monter en lui. Si cette sauvageonne avait osé s'en prendre à Jon pour obtenir cette écharpe, elle allait passer une mauvaise journée.

-Ou a-tu eu cette écharpe? Je te jure que si tu as touché à un seul cheveux de Jon, tu va le regretter! Ajouta-t-il en haussant le ton.

Face à face hanté...

-Je ne suis pas mes frères, articula Thenred. Et les tiens ne viennent pas non plus ici normalement.

Elle s’était légèrement penché vers lui, plantant son regard dans le sien alors qu’une brève expression de dégoût avait déformer ses traits. Les sauvageons n’étaient pas ses frères. Elle leur était fidèle pour une toute autre raison, mais l’unique famille qu’elle avait et qu’elle considérait comme telle était en train de grogner non loin au dessus de son visage.

« Je n’ai qu’un frère, et tu l’as sous les yeux… »

Ses yeux couleur océan s’étaient posée sur Maytook.

-Je te conseille vivement de me libérer, fillette. Parce que sinon, je n'aurais aucune gênes à prendre le contrôle de ce loup, et à t'ouvrir la gorge avec ses crocs. Hé oui, je suis un...

Il n’avait pas besoin de finir sa phrase pour qu’elle comprenne ce qu’il était. La menacer de prendre le contrôle de son ami n’était en rien une bonne chose à faire. La peur laissa doucement place à une colère. Telle une louve protégeant ses petits, elle était prête à donner sa vie si cela était nécessaire à la survie du Loup Garou qui grognait.
Mais il semblait qu’il n’y avait pas qu’elle qui était susceptible.

-Ou a-tu eu cette écharpe? Je te jure que si tu as touché à un seul cheveux de Jon, tu va le regretter!

Si il avait été facile de mentir à son "peuple", elle savait pertinemment qu’il était inutile de lui dire qu’elle l’avait arracher à la gorge de Jon. Mais la vérité serait-elle meilleure ? Le regard de la jeune femme changea, un instant, l’empathie qui avait animer ses yeux ne signifiait qu’une chose : Jon était vivant, sain et sauf, et toujours au mur. Ce qu’elle avait autour du cou n’était pas le fruit d’un meurtre, ni celui du vol, c’était ni plus ni moins un cadeau.

« Je tue que pour une seule et unique raison : la survie. »

En d’autre terme, elle ne souhaitait pas donner plus de détail sur l’écharpe autour de son cou, c’était mieux pour elle et pour Jon que son "frère" n’en sache rien. Elle glissa sa main à la ceinture de l’homme, décrochant le poignard qui s’y trouvait, elle le plaça à quelque centimètre de la fente du heaume.

« Ta chair ne ferait pas un bon repas pour nous, et ta peau ne ferait pas un bon cuir. »

Elle parlait lentement, gardant la lame non loin de ses yeux, il fallait qu’il comprenne qu’elle ne mentait pas, si celui-ci se calmait, s’il n’essayait pas de faire du mal à Maytook ou encore à elle-même, les choses pourraient repartir sous de meilleurs hospices. Mais avant qu’elle ne prenne le risque de le libéré, il fallait qu’elle s’assure qu’il était bel et bien seul. Reposant ses yeux sur son ami, elle laissa échapper un autre son de sa gorge, il ne s’agissait pas d’un mot, ni d’un véritable grognement, il s’agissait toujours d’un unique son, différent, court et très distinct. Obéissant immédiatement, le Loup s’éloigna, laissant les deux personnes en tête à tête.

« Si l’un de tes petits amis se cachent, je le saurai bien vite… »

Patiente, elle maintenait toujours avec force le corbeau au sol, continuant de le menacer. Similaire au prédateur, elle était d’une grande patience et de longue minute s’écoulèrent ainsi, concentrée, elle attendait, écoutait, faisait extrêmement attention à ce que lui murmurait les bruits de la nature environnante, ce n’est qu’au bout d’une bonne dizaine de minute que le loup revenait, visiblement, l’homme était seul ou alors la personne qui l’accompagnait était beaucoup plus malin. Reposant ses yeux sur le chien noir qui attendait encore sous elle, elle éloigna la lame de ses iris, cessant ainsi de le menacer, balançant plus loin l’arme pour qu’elle lui soit hors d’atteinte et quand bien il essayait de la récupéré, elle pourrait dégainer l’un de ses couteaux plus rapidement que lui.

« Je n’ai aucun intérêt à te tuer… »

Reprit-elle, ses long cheveux sombres tombant de ses épaules formait une sorte de rideau rendant leur échange presque intimiste. Cherchant les yeux du corbeau sous tout ce métal, doucement la pression qui maintenant les bras de l’homme au sol semblait s’affaiblir alors qu’elle s’éloignait de son corps. Toujours accroupit, elle était en position de défense, et lorsque la distance lui semblait assez rassurante, elle se releva, de toute sa hauteur, ne le lâchant pas des yeux, elle recula encore jusqu’à se retrouver au côté de l’arbre dans lequel sa hachette s’était enfoncé. Elle détacha celle-ci, la rangeant à sa ceinture et se rendant compte à quel point son réflexe n’avait pas eu de sens…Son heaume l’aurait protégé sans aucun problème de son attaque et pire que tout, elle l’avait raté.

Thenred - Luna

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Face à face hanté

« Je tue que pour une seule et unique raison : la survie. »

Bon, au moins, cela avait le mérite d'être clair. Jon n'avait pas du menacer cette sauvageonne, ou il n'aurait sûrement pas pu le voir avant son départ. À moins que l'incident qui impliquait son ami et cette femme se ne soit déroulé entre-temps. Il ferait mieux d'aller demander des explications au jeune Snow quand il rentrerait à Châteaunoir. Si jamais il y retournait. Ce qui n'était apparemment pas près d'arriver vu la position très délicate dans laquelle il se trouvait.

-Alors je suis assuré de survivre un peu plus longtemps si je n'essaye pas de te tuer. C'est bon à savoir.

Il était vrai qu'il valait mieux pour Thenred qu'il reste calme et arrête de se débattre, tout du moins pour l'instant. Le temps qu'il trouve un moyen de se sortir ce cette situation. Et pour une fois, le meilleur moyen ne serait peut-être pas de se battre. Thenred n'envisageait pas la fuite, mais au moins de trouver une solution plus...pacifique. Parfois, il valait mieux discuter que tuer. Même si ce n'était pas dans les habitudes du Frère Juré de discuter tranquillement avec un représentant du peuple libre.

« Ta chair ne ferait pas un bon repas pour nous, et ta peau ne ferait pas un bon cuir. »

Thenred ne put s’empêcher de déglutir plutôt bruyamment. Elle avait l'air plutôt sérieuse. Il ne doutait pas un seul instant que son loup n'aurait absolument aucuns scrupules à la dévorer, mais elle...il se demandait si elle était vraiment sérieuse, ou si c'était une simple menace. La seconde perspective était déjà peu rassurante, mais si la première solution était la bonne, le jeune homme avait vraiment de quoi s'inquiéter. Il souhaitait mourir à une âge avancé, entouré des autres membres de la Garde, et pas finir dans l'estomac dun loup et de sa maitresse.
Puis la sauvageonne émit un bruit étrange, et le loup partit, remontant la route que Thenred avait prise pour venir ici. Elle devait sûrement l'envoyer pour vérifier si il n'y avait pas d'autres patrouilleurs dans les environs. Mais que ferais le loup quand il tomberait sur son cheval? Le jeune corbeau ne tenait pas vraiment à faire tout le voyage entre Durlieu et le Mur à pieds.

« Si l’un de tes petits amis se cachent, je le saurai bien vite… »

Le jeune homme ne put laisser échapper un soupir. Il n'y avait absolument personne à des lieues à la ronde. Si elle le voulait, elle pourrait le tuer ici-même, et personne ne le retrouverait jamais. Mais l'inverse était tout aussi vrai. Il pouvait très bien reprendre le dessus, la tuer et partir. Mais il n'avait pas envie de la tuer. Après tout, comme disait le proverbe: "garde tes amis près de toi et tes ennemis plus près encore."

-Je suis tout seul. Il n'y a que nous ici. Sauf si tu compte ton loup et mon cheval.

Ils attendirent encore quelques minutes, avant que le loup ne revienne. La jeune femme jeta le poignard de Thenred au loin,, continuant toujours à le fixer droit dans les yeux à travers son casque.

« Je n’ai aucun intérêt à te tuer… »

Puis contre toute attente, elle le libéra. Certes, elle restait encore sur ses gardes, mais le pire était sûrement passé. Elle s'éloigna, et Thenred en profita pour se relever. Le loup-garou était resté près de lui, à le surveiller, mais quand le Frère Juré se remit sur ses pieds, il n'attaqua pas. Il se contenta seulement de le suivre, alors que Thenred retournait là ou il avait laissé tomber son épée. Le loup grogna lorsqu'il la ramassa, et le jeune homme se contenta de grommeler:

-Je ne vais pas te tuer, si c'est ce qui t'inquiète.

Puis il remit son épée au fourreau, avant de regarder vers les abords des ruines. Il pourrait se contenter de partir, faire comme si rien de toute cette histoire n'avait jamais eu lieu. Mais d'un autre côté, cette sauvageonne l'intriguait. Pourquoi l'avoir laissé en vie? En général, les gens comme elle ne se retenaient jamais de tuer un corbeau quand ils pouvaient le faire. Et le patrouilleur se doutait qu'elle n'avait pas peur de tuer des gens. Ça se lisait dans son regard et dans la façon dont elle se tenait. Elle se tenait en haut de la chaine alimentaire, et ça, elle en avait parfaitement conscience.
Thenred se tourna, et s'approcha à pas lents, les mains bien en évidence pour montrer qu'il ne lui voulait aucun mal. Quand ils ne furent plus qu'à quelques mètre l'un de l'autre, il s'arrêta, avant de dire:

-Qui est-tu? Tu n'est pas comme les autres gens que j''ai pu rencontrer au nord du Mur. Tu es bien plus intelligente qu'eux. Et aussi bien plus redoutable.

Il porta ensuite les mains à son casque, avant de faire une chose qu'il considérait lui-même comme complètement insensée. Il le retira, révélant ainsi son visage à la jeune femme. C'était la première fois qu'il faisait une chose pareille au nord du Mur. Et surtout devant quelqu'un qui n'appartenait pas à la Garde de Nuit. Mais elle avait réussi à le mettre à terre, alors il pouvait bien faire ça...

-Je m'appelle Thenred. Et comme tu peux le voir, j'appartiens à la Garde de Nuit. Est-ce que cela fait forcément de nous des ennemis? Franchement, je ne sais pas trop. Et je n'aime pas rester dans l'ignorance.

Face à face hanté...

Maytook était revenu, rassurant la jeune femme sur ce que venait de lui dire le corbeau. Il était seul, il n’y avait que lui et son cheval. Ce n’est que lorsqu’elle en fut complètement assurer qu’elle cessa de menacer l’homme, se reculant sur plusieurs mètres. Ses yeux légèrement plissé, elle ne quittait pas du regard l’homme de la garde de nuit. Il n’était pas question qu’elle se fasse avoir, même si il n’était pas franchement en position de force, elle avait pris pour habitude de ne pas sous-estimer ses ennemis. Elle le laissa reprendre son épée, gardant elle-même sa main sur le manche de sa lame, laissant son frère grogner, il n’avait rien à craindre tant qu’il gardait ses distants, tant qu’il ne faisait aucun geste brusque, l’animal n’attaquerait pas. Il semblait l’avoir compris, faisant légèrement sourire en coin la demoiselle lorsqu’il précisa malgré tout que l’attaque n’était pas dans ses intentions. Ses yeux bleus surnaturelle se posaient sur le direwolf, une forme de complicité pouvait clairement se lire dans l’attitude de la sauvageonne mais aussi celle du grand loup. Celui-ci cherchait toujours le regard de sa maitresse, comme en attente constante de son approbation, et lorsque l’épée retrouva son fourreau, elle tendit légèrement sa main sur le côté, invitant le loup à la rejoindre.

Il ne se fit pas prier plus longtemps, venant glisser son museau sous les doigts de sa maitresse qui plongea ses doigts dans le pelage aussi sombre que les tenues des corbeaux. Caressant l’animal pour calmer celui-ci, elle le laissa s’approcha, s’arrêter et à nouveau prendre parole.

- Qui es-tu? Tu n'es pas comme les autres gens que j''ai pu rencontrer au nord du Mur. Tu es bien plus intelligente qu'eux. Et aussi bien plus redoutable.

Qui était-elle ? Cela n’avait pas d’importance, qu’il ne le sache ou non. De toute façon, il avait vu son visage, il lui serait facile de la reconnaitre…A condition qu’elle sorte vivante de cette entrevue, même si elle n’en doutait pas. Le loup se plaça instinctivement entre sa maitresse et le corbeau, s’asseyant, elle regarda l’animal avant de reposer ses yeux sur l’homme.

« Garde tes flatteries, elles ne te sont d’aucune utilité… » Elle marqua une pose. « On m’appelle Luna… »

Elle détailla l’homme, et lorsqu’il commença a ôté son casque, elle laissa échappé un « shhhht » devant l’agitation de Maytook qui s’inquiéta du bruit que cela avait entrainé. Il découvrit son visage, attisant un début de respect chez la jeune femme. Au moins, il était prêt, semble-t-il, à s’adresser à elle d’égal à égal. S’adossant légèrement contre l’écorce de l’arbre qu’il y avait derrière elle.

- Je m'appelle Thenred. Et comme tu peux le voir, j'appartiens à la Garde de Nuit. Est-ce que cela fait forcément de nous des ennemis? Franchement, je ne sais pas trop. Et je n'aime pas rester dans l'ignorance.

Elle haussa les épaules, si il y avait une chose qu’elle n’avait jamais partagé avec le reste des sauvageons, c’était bien cette guerre.

« Je m’inquiète pas pour ce genre de… »

Cherchant visiblement ces mots, la langue commune parfois lui donnait un peu de fil à retordre.

« Pour ces choses…Ce n’est pas vous qui me faites peur… »

Dans cette phrase, il était facile de comprendre que si ce n’était pas les corbeaux qui l’effrayaient, il y avait bien quelque chose qui le faisait.

Thenred - Luna

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La sauvageonne, ou plutôt Luna, se contenta de hausser les épaules, comme si tous les démêlés qu'il avait put y avoir entre la Garde et le peuple libre ne la concernait en aucunes façons. Décidément, cette jeune femme était de plus en plus intrigante. Elle semblait faire fi de toutes les préoccupations de son peuple, se concentrant uniquement sur sa survie et celle de son loup. Dans le fond, elle était tout ce que lui aurait pu être si ses parents n'avaient pas décidés d'essayer de descendre au sud du Mur.

« Je m’inquiète pas pour ce genre de… »

Visiblement, elle avait du mal à trouver ses mots. Mais Thenred garda le silence. On lui avait appris dès son plus jeune âge qu'il était irrespectueux de couper la parole à quelqu'un. Et même si d'habitude, il ne se gênait pas pour le faire, il préférait tout de même écouter tout ce que Luna avait à dire avant de lui exposer son propre point de vue. Même si il était beaucoup plus nuancé que celui de certains de ses frères. Pour lui, qui était né au nord du Mur mais qui avait grandi au sud, si un sauvageon voulait passer le Mur, il n'avait qu'à le demander gentiment, sans pour autant essayer de prendre d'assaut l'immense monument de glace. Comme cet idiot de Mance Rayder tentait de faire depuis trop longtemps.

« Pour ces choses…Ce n’est pas vous qui me faites peur… »

Thenred afficha un petit sourire en coin. Il savait très exactement de quoi elle parlait. De toutes les choses que l'on pouvait trouver au-delà du Mur, il n'y avait qu'une seule de ces choses qui effrayait réellement le jeune homme au point de le faire se réveiller en sueur certaines nuits. Les histoires les disaient disparus depuis des lustres, mais Thenred savait pertinemment que les Marcheurs Blancs ne faisaient qu'attendre la fin de l'été pour revenir et recommencer à plonger le monde dans le froid et les ténèbres.

-Je sais de quoi tu parle. Ou en tout cas, je crois savoir ce qui te fait peur. Car ils me fichent tout autant la trouille qu'à toi.

Thenred s'assit sur un muret à moitié effondré, posant son casque à côté de lui. À chacune de ses patrouilles, il guettait le moindre signe d'un retour des Marcheurs Blancs, même le plus petit et le plus insignifiant des indices. Mais si ils comptaient revenir, ils n'enverraient surement pas un messager à Châteaunoir pour annoncer qu'ils allaient attaquer. En cinq ans de patrouille, le Frère Juré n'avait absolument rien trouvé. Et les deux seules preuves qu'il avait sur le retour de ces créatures avaient fini incinérées. L'une par Jon, et l'autre par d'autres de ses frères. Deux membres de la Garde qui avaient disparus et dont on avait retrouvé les cadavres, et dont les mêmes cadavres s'étaient levés, tentant de tuer le Lord Commandant.

-Je sais que les Marcheurs Blancs reviendront. Et depuis que je suis entré dans la Garde, j'essaye de savoir quand ils reviendront exactement. Mais...ce dont je suis sûr, c'est que quand ils se mettront en marche, ils ne feront pas de différence entre toi et moi, ou entre ton loup-garou et mon cheval.

Il ne préférait pas dire comment il le savait. Après tout, la plupart des gens à qui il parlait de ses "dons" avaient tendance à le regarde différemment. Certes, ils étaient fascinés par ses facultés de Zoman, mais pour ses autres talents, même ses frères avaient tendance à le regarder avec crainte. À moins que cette crainte ne soit due à la carrure et à l'air parfaitement amical que lui donnait son amure et son casque...

Face à face hanté...

Une sueur froide parcourait lentement son échine alors qu’il parlait ouvertement des marcheurs blancs. Les iris de Luna posé sur lui. Ces yeux…Ils avaient toujours eu l’effet d’effrayer une majeure partie des sauvageons qui y voyait un sombre présage dans leur similitude avec ceux des marcheurs et maintenant, il y avait ces terribles cauchemars. Elle n’en avait jamais vu de ses propres yeux mais elle pouvait sans l’ombre d’une hésitation s’imaginer leur horreur. Elle déglutissait difficilement alors que sous ses doigts l’énorme Loup y passa sa langue, comme si il était capable de sentir la détresse de sa maitresse. Elle se laissa doucement glisser vers le sol, complètement assise à présent, elle semblait un peu moins sur la défensive. Pas spécialement détendue pour autant, elle laissa l’animal se coucher à ses côtés, plongeant ses doigts dans son pelage. Elle releva ses yeux perçant sur le corbeau, légèrement plissé, ils exprimaient une certaine colère qui ne lui était pas réellement destinée :

« Dommage que la majorité d’entre vous soient aussi aveugle que con… »

Ne pouvant s’empêcher de penser à son amie Luevan qui fut récemment enlevé par un homme du Sud. Caressant d’un geste régulier l’animal qui, malgré qu’il fût couché à côté d’elle, gardait les oreilles droites, prêt à se relever au moindre geste violent. Elle posa ses yeux un moment sur l’animal, retrouvant son "calme", elle jugea d’un nouveau regard le corbeau qui lui faisait face.

« Ils sont déjà de retour… »

Laissa-t-elle échappée, glissant ses doigts dans l’écharpe grise qui avait appartenu à Jon. Elle observa un moment le ciel nuageux, la neige reviendrait d’ici peu.

« Je n’en ai jamais vu, mais je le sens…L’air, son parfum, a changé »

Ce n’était pas que des paroles en l’air, elle semblait littéralement y croire. Réellement persuadée que quelque chose avait changé. Elle n’en avait peut-être jamais vu mais cela faisait tellement d’année qu’elle vivait dans la forêt, tant de temps qu’elle avait appris à connaître et reconnaître le moindre parfum, son instinct le lui avait fait ressentir progressivement. La chasse n’était plus la même, les animaux eux-mêmes semblaient se faire rare, se cacher, fuyant ce que les Hommes étaient encore incapable de pouvoir voir ou sentir venir.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? »

La question dénotait complètement avec ce début de conversation et pour cause. La sauvageonne préférait clairement changer de sujet, parler et reparler de ces marcheurs lui semblaient plus angoissant encore que de les attendre. Et puis de toute façon, qu’elle était l’intérêt de parler d’un ennemi qu’elle n’avait jamais vu et que le corbeau n’avait probablement jamais vu non plus. Il n’y avait que les légendes, les histoires…
Reposant ses yeux sur lui, elle attendait sérieusement une réponse. Durlieu n’était pas vraiment l’endroit le plus enclin à recevoir la visite de patrouille, les ruines, les cendres, les os, c’était un lieu que sauvageons et corbeaux évitaient tout simplement. Et pourtant, cet homme était bel et bien là.

Thenred - Luna

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Face à face hanté

« Dommage que la majorité d’entre vous soient aussi aveugle que con… »

Le Frère Juré laissa échapper un petit rire. Il devait bien avouer que dans un sens, elle avait raison. La plupart de ses frères pensaient que le danger venait uniquement des sauvageons. Même si ils représentaient en effet une menace, Thenred savait qu'il y avait bien pire que ça au Nord. Des géants, des mammouths, les loups-garous...il n'en avait entendu parler que dans les livres que Mestre Aemon lui avait fait lire quand il était jeune, mais vu ce que les écrits disaient sur eux, il ne voulait pas vraiment les rencontrer en chair et en os.

-Ben...le seul qui soit aveugle sur le Mur, c’est Mestre Aemon. Les autres ont seulement...de la merde dans les yeux.

Puis il se gratta la tête, avant de soupirer. Ca ne lui ressemblait pas de dire du mal de ses frères. Mais sur ce sujet, il devait bien avouer qu'il était souvent en désaccord avec eux.

« Ils sont déjà de retour… »

Thenred hocha la tête, regardant à l'horizon. Leur retour s'était confirmé quand les deux cadavres de Frères Jurés que Jon avait trouvé s'étaient levés en pleine nuit avec des intentions plus...qu'inamicales. Quand il avait appris ça, le jeune homme s'était retenu de lancer une remarque sarcastique au Lord Commandant. À la place, il avait continué comme d'habitude, cherchant lors de ses patrouilles la moindre trace de la présence des Marcheurs aussi près du Mur.

« Je n’en ai jamais vu, mais je le sens…L’air, son parfum, a changé »

Le patrouilleur ne voyait pas vraiment comment on pouvait savoir ça rien qu'au parfum de l'air, mais après tout, il était capable de prendre le contrôle de l'esprit des animaux. Alors il avait vu ou fait des choses toutes aussi étranges que ça.

-Si tu le dis. Quoi qu'il en soit, il va falloir se tenir prêt à les voir arriver. Et à se prendre une sévère tannée aussi...

En disant cela, il risquait peut-être de passer pour quelqu'un de pessimiste, mais il était plutôt du genre réaliste. La dernière fois que les Marcheurs Blancs s'étaient levés, les Hommes avaient eus bien du mal à les repousser. Et vu l'état de la Garde aujourd'hui, si ils revenaient au pied du Mur, ils risquaient bien de passer au travers cette fois-ci.

« Qu’est-ce que tu fais ici ? »

Le jeune homme sourit de nouveau, avant de regarder Luna dans les yeux. Il se demandait quand elle allait poser cette question. Tout le monde savait que la Garde évitait cette endroit, alors quand quelqu'un y allait, ça suscitait forcément la curiosité de beaucoup de gens.

-Hé bien, je suis à la recherche de quelqu'un. Benjen Stark. C'est l'oncle de Jon. Il a disparu il y a quelques temps au nord du Mur, pendant une patrouille. Jon étant coincé au Mur à cause de son rôle d'Intendant, je me suis proposé de chercher son oncle à sa place. On ne sait jamais, il aurait pu venir ici. Et puis, je vérifie que les sauvageons de la région ne se soient pas barrés ailleurs. Comme l'ont déjà fait beaucoup d'entre eux.

Il fit une courte pause, juste le temps de vérifier si il n'avait rien oublié, avant d'ajouter:

-Mais et toi alors. Qu'est-ce que tu fais là?

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Face à face hanté {PV Luna}

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