La princesse de Dorne se retournait sans cesse dans ce lit ce matin. Le bruit. Encore et toujours du bruit. Elle regrettait fortement le calme de Lancehélion. Elle détestait la capitale. Il y faisait moins chaud qu’à Dorne certes mais il y faisait plus lourd et Arianne se sentait étouffée entre les murs de Port Réal. Il lui tardait de rentrer chez elle, sous le soleil de son pays et de sa ville. Elle finit par se lever de mauvaise humeur. De tout de façon depuis ce banquet royale, la jeune femme était constamment de mauvaise humeur. Elle avait perdue trois de ses meilleurs chevaliers. Déjà que les relations entre Dorne et les Terres de la Couronne étaient tendus mais là, Doran n’allait pas du tout être content. Elle ne souhaitait plus qu’une chose…Rentrer chez elle. Mais avant ça, elle devait trouver des mercenaires pour remplacer ses chevaliers. Elle n’aimait pas ce genre de gens d’arme mais ses hommes lui avaient fait remarquer qu’ils n’étaient plus assez nombreux pour la protéger d’après les ordres de Doran. La princesse de Dorne s’était donc résigner à trouver des mercenaires.

Elle s’habilla en « homme » pour aller dans les rues de la capitale. Elle prit également son épée et une arbalète au cas où sans compter la petite dague caché dans sa botte. Arianne était une vraie guerrière parfois, et lorsqu’elle était armée de la sorte elle était assez impressionnante. Mais elle n’était pas très redoutable avec ses armes même si elle savait bien se défendre. Il fallait faire, avec la dornienne, extrêmement attention à son charme dévastateur. Elle avait attrapé beaucoup d’homme dans ses filets de la sorte pour pouvoir les utiliser à sa guise avant de leur montrer son vrai visage. Arianne commençait à prendre de l’assurance pour diriger son peuple et les autres. Elle avait bien entendu quelques points faibles facilement trouvables mais elle se débrouillait bien. En même temps la vipère rouge était un excellent professeur.

Elle sortit dans les rues bondées, sales, puantes et bruyantes de la capitale des sept couronnes. Ses chevaliers étaient sur ses talons. Il faisait très chaud aujourd’hui et les dorniens ne semblaient pas gêné le moins du monde contrairement à certains gens du peuple. Ils se déplaçaient rapidement, les chevaliers repoussant les mendiants s’approchant trop de leur princesse. Ils arrivèrent dans un carrefour.
" Vous trois, allez acheter les mercenaires qu’il nous faut ! Toi, tu restes avec moi » dit-elle en désignant ses chevaliers."

La princesse avait une course à faire, elle prit donc une rue différente des trois chevaliers avec le quatrième sur ses talons. Elle laissa son arbalète à un chevalier, elle était trop encombrante pour les petite rue de la capitale. Elle avait promis à son frère de lui ramener une arme de Port Réal. La jeune femme n’aimait pas voir son frère manier des armes, son petit côté protecteur faisait des bonds à chaque fois, mais elle voulait lui faire plaisir. Elle allait donc lui prendre une petite lame. Elle se faufila parmi la foule, le chevalier la suivant de prêt, la main sur la garde de son épée. La rue était pleine a craqué forçant la princesse à ralentir le rythme. Elle balayait du regard la rue. Elle était réputée pour sa beauté, et ce n’était pas les violeurs qui manquaient à l’appel dans les rues de la capitale.

Elle repéra un mouvement suspect sur sa droite. Un homme semblait intéressait par une jeune fille blonde à dix mètres d’Arianne. La gamine ne devait pas avoir plus de quinze ans, et la jeune femme réagit au quart de tour. Elle attrapa par le bras la jeune fille l’écartant un peu de l’homme et dégaina sa petite lame pour l’appuyer contre le ventre de l’homme.
« Trouve toi des victimes de ton âge…Celle-ci n’est pas pour toi ! Passe ton chemin ! »

Le chevalier d’Arianne ne tarda pas à arriver et à éloigner l’homme. La dornienne posa les yeux sur la jeune fille. Elle reconnut les armoiries qu’elle portait. Tarly. Que faisait la fille des Tarly seule dans la capitale ?
« Vous ne devriez pas vous balader seule dans les rues de Port Réal Lady Tarly. Elles ne sont pas très fréquentables pour quelqu’un de votre rang ! »


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La jeune fille la remercia et fit une petite révérence. La jeune femme fut surprise. Personne ne s’était incliné de la sorte. Elle était peut-être la princesse de Dorne et l’héritière mais personne ne faisait ça, surtout quand elle était vêtue comme un homme. De plus comment pouvait-elle voir qu’elle était une Martell ? Elle ne portait aucune distinction à sa maison, même le chevalier qui l’accompagnait ne portait pas les armoiries de son père. Cette jeune fille était aux yeux d’Arianne trop bien éduqué. Une petite fille élevée dans un beau château loin de la réalité brutale du monde extérieur. La dornienne était peut-être connu pour son côté brutale, guerrière mais c’était dans sa nature. Bavarde, légère, courageuse, forte, charmeuse et espiègle. Elle aurait fait une très bonne fille du petit peuple, seulement elle était noble et fille de Doran Martell, le prince de Dorne. C’est donc en souriant et de façon légère qu’elle lui répondit.
« Pas besoin de vous incliner ! Je ne suis pas de la famille royale ! »

La jeune fille sourit mais Arianne remarqua un petit côté forcé. Contrôle des émotions. Arianne avait appris à faire cela, mais c’était un apprentissage dur et long. Encore aujourd’hui il lui arrivait d’échouer dans cet exercice. De plus Arianne aimait bien que les gens sachent ce qu’elle ressente. Elle se sentait plus forte, et si les autres avaient de la compassion elle pouvait les mener par le bout du nez. Arianne était connu pour cela chez elle. Les hommes qui connaissaient son identité faisaient toujours attention aux charmes dévastateurs de la belle princesse dornienne. D’après les rumeurs la jeune femme avait entendu dire, qu’elle était parmi les plus belles femmes de Dorne. Qu’elle ressemblait aux Aspics des sables, ses cousines.
« Ne cherchez pas à cacher vos émotions mylady. Elles peuvent être vos plus alliées en tant que femme. »

Elle lui souriait et son regard était plus qu’espiègle. Soudain, la princesse s’apperçut qu’elle ne s’était pas présenté. Avec cette jeune fille si bien élevée, cela ne se faisait pas et Arianne se rattrapa rapidement. Elle n’était décidément pas des plus habiles avec les conventions et les règles de bonnes séances. Son père le lui rappelait régulièrement mais la jeune femme était plus que bornée et ne retenait que ce qu’elle voulait. Habituellement son charme suffisait.
« Excusez-moi de mon impolitesse je ne me suis pas présentée. Arianne de Dorne. »


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Visiblement la jeune fille semblait surprise de croiser Arianne dans les rues de Port-Réal. Il était vrai que la princesse de Dorne ne voyageait pas beaucoup en dehors de sa région. Mais elle était surprise de voir que Lady Tarly n’avait peu d’animosité pour elle. Les dorniens et les biefois n’étaient pas connu pour se faire de beau sourire ou de discuter calmement. Mais ce n’était qu’une enfant qui, selon Arianne, avait surement que faire des querelles entre régions. A cet âge, elle avait surement beaucoup d’autres préoccupations, et elle devait découvrir la vie.  Mais ce qu’elle trouvait de surprenant c’est que la princesse de Dorne n’avait pas donné son patronyme. Elle avait juste donné son prénom et sa région. Elle aurait très bien pu ne pas être Arianne Martell. Mais peut-être que ma réputation avait fait le tour de Westeros mais j’en doutais fortement. Personne ne m’avait reconnu au Banquet qu’avait donné le Roi.

Elle se présenta également. Elle s’appelait Leyïa. Un très joli prénom qui lui sied à merveille. Elle était une très jolie jeune fille, aux cheveux d’or à en faire pâlir la Reine elle-même. Arianne croyait que les Tarly était bruns mais la jeune fille n’était pas une bâtarde, pas avec un si jolie minois. Parfois les enfants qui naissaient donnaient quelques surprises comme les enfants de Robert Baratheon qui était aussi blond que des Lannister. Ce qui était étrange car même lorsque le grand père du Roi c’était marié avec un Targaryen, le père du Roi était bruns. Etrange mais possible.
« Les rues de Port-Réal regorge de surprise, bien que je sois surprise que vous m’ayez reconnu sans pour autant que j’ai eu à devoir préciser mon patronyme. Ravie de vous rencontrer Lady Leyïa. Lord Randyll doit être fière d’avoir une fille aussi jolie que vous. »

Le père de la jeune fille était connu pour ne pas être l’homme le plus doux et le plus diplomate. Mais ses talents de guerrier étaient grands et connu de tous. Et peut-être que d’avoir une fille comme Leyïa pouvait adoucir cette bête de guerre que par ailleurs les dorniens n’appréciaient pas forcément. Arianne n’avait rien contre les habitants du Bief, bien qu’elle reste prudente lorsqu’elle les côtoyait.

Mais la jeune fille à laquelle elle faisait face ne représentait aucun danger pour la dornienne. Elle n’avait pas besoin d’être sur ses gardes hormis si des gardes Tarly étaient dans le coin mais visiblement ce n’était le cas et le chevalier dornien la protégeait de toute manière. Arianne, bavarde et curieuse qu’elle était, ne pouvait s’empêchait de ce demandé ce que faisait la fille de Randyll Tarly à Port-Réal.
« Pardonnez ma curiosité mais que faites-vous à Port-Réal sans hommes pour vous protéger ? »

Arianne avait tourné sa question de façon à ce que la jeune fille ait l’impression qu’elle se soucie de sa sécurité vu ce qu’il venait de se passer. Et à vrai dire avec un visage aussi joli la capitale de Westeros n’était pas un lieu très sure surtout sans protecteur. Arianne avait trouvé la parade en s’habillant comme un homme, cela attirait moins l’attention.



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Arianne regarda la jeune fille sourire. Celle-ci expliqua pourquoi elle se trouvait là. Visiblement elle n’était pas au courant de ce qu’il s’était produit au banquet. La famille royale n’allait pas se mêler à la populace pendant  un certain temps face à l’attaque des chevaliers et suite à la défiguration de la princesse Myrcella. Pour sa part, Arianne n’avait écopé que de quelques ecchymoses. Rien de bien méchant et elle s’en remettrait très rapidement. Mais cet évènement ne faisait que renforcer le sentiment d’Arianne concernant Robert Baratheon. Incapable et ivrogne, juste capable encore de magner une masse lorsqu’il était en colère. Elle trouvait qu’il faisait un Roi assez pitoyable. Les deux derniers Rois de Westeros n’étaient pas des plus glorieux entre Aerys le fol et Robert l’ivrogne !

Arianne regarda la Tarly d’un air sérieux.
« Vous ne trouverez pas la famille royale en ville. Surtout pas après les derniers évènements qui se sont passés. Vous devriez aller au Donjon rouge et demander une audience. C’est votre meilleure façon de croiser le Roi ou la Reine en ce moment. »

J’ignorais pourquoi Leyïa souhaitait rencontrer la famille royale et cette fois la princesse de Dorne allait tenir sa langue même si curiosité était piquée à vif.

Arianne aperçut ses hommes revenir. Il était temps pour elle de laisser cette jeune fille. Mais la laisser en pleine ville sans réelle défense serait un peu lâche et ce n’était pas dans le style de l’héritière de Dorne. Arianne se baissa et sortit sa dague de sa botte et la tendis à la jeune fille.
« Je dois vous laisser, le soleil de ma région m’attend. Mais je ne peux vous laisser sans protection dans une telle ville. Prenez cette dague et allez au donjon rouge, vous y serez en sécurité. »

Il ne restait plus qu’à espérer que la jeune fille sache comment se servir de la lame courte que la dornien lui avait passée.  Dans un excès de prudence Arianne lui expliqua comment s’en servir.
« Je sais que cela peut paraître effrayant mais si vous avez des ennuis n’hésitez pas à vous en servir. En utilisant la pointe de la lame vous pourrez tenir votre agresseur à distance et le menacer »Tout en expliquant elle prit la main de la jeune fille tenant la dague et la princesse excersa une petite pression sur son ventre avec la pointe de la lame. « Le côté la lame est très tranchant, vous pouvez facilement blesser quelqu’un. » Cette fois Arianne ne fit pas de démonstration. Elle n’était pas douillette mais elle n’avait pas envie de s’entailler.
« Bonne continuation Lady Tarly. »

Arianne lui lança un dernier sourire avant de tourner les talons et de partir avec ses chevaliers.

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