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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !
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L'oeil du Paon. [Alïstair Brax]

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MessageSujet: L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] Icon_minitime07.05.14 13:37

7éme Lune, Semaine 1, Jour 1

La journée touche à sa fin. Le soleil enlumine les sommets des montagnes d’or et de feu. Les nuages se teintent de rouge, d’orange et de mauve et les premières étoiles font de petits points blancs dans la partie encore bleuté de la voute céleste. La petite troupe descend un chemin de terre et de rocailles qui relie Silverhill au village le plus proche. Un hameau de mineurs dont les membres les plus influents étaient venus en doléance, il y a quelque temps, pour réclamer à leur Seigneur une protection plus importante.

Depuis quelque temps le domaine de Lord Raydrick Serrett était en proie au brigandage. Des caravanes portant de précieux métaux ou des vivres pour les mineurs étaient attaqués et pillés. Raydrick avait commencé à prendre des mesures et Elyse savait que si le message adressé, de manière plutôt souple, aux voleurs et bandits de chemins n’était pas entendus il prendrait des décisions plus drastiques prochainement.

Par obligation, peut-être aussi par plaisir, le maître des terres était parti, sur invitation, à une partie de chasse. Il avait promis qu’il serait de retour avant la semaine. Et Elyse espérait que cela prendrait moins de temps encore. Elle détestait quand il partait. Chacun de ses voyages avaient été le point de départ d’une période funeste. Il avait été convoqué à Castral Rock et peu de temps après il partait pour Port-Réal ou on souillait son nom en l’associant aux actes horribles perpétrés par les hommes de Tywin Lannister. Son père succombait à la maladie pendant cette guerre. Il partait pour les îles de fer, et voilà qu’on l’annonçait mort, tombé au combat. Il partait vers Haut-jardin et le Val et peu de temps après Elyse se voyait arraché son fils pour qu’il devienne écuyer. Chaque fois que Raydrick partait loin d’elle, elle tremblait et attendait son retour avec autant d’impatience que d’anxiété. Elle n’avait pas toujours été ainsi. Quand ils c’étaient connus elle était même aventureuse, joueuse, naïve. Elle avait gardé de tout cela mais la réalité et les épreuves matraquaient cette facette juvénile de Lady Serrett, aussi surement qu’un forgeron bat le fer.

Pendant son absence la Dame de Silverhill avait décidé de se déplacer vers les villages et hameaux sous la responsabilité de son mari. Il était la présence rassurante et charismatique, il était la force et inspirait autant la crainte que le respect. Elle espérait donner un visage plus compréhensif, plus doux de la Maison, plus proche et plus présent aussi.

Ainsi elle avait fait le voyage avec quelques gens du château et deux gardes. Les étendards au Paon flottaient sur les hampes des lances affichant les couleurs de la maison. De cette façon, avait pensé Elyse, aucun brigand n’oserait attaquer le convoi.
Elle se trompait.

**

Elle avait imaginé deux trois pauvres hères affamés qui n’avaient eue d’autre choix que de voler pour survivre, se nourrir. Mais la réalité n’était pas ce qu’elle avait imaginé, encore une fois la petite fille avait fait illusion à la Lady.

Ils descendaient de la montagne. Un groupe de cinq chevaux. Devant, les deux gardes, en arme, les étendards flottant dans la brise fraîche des cimes. Au milieu Elyse en robe bleue et crème, montée sur une jument racée et entourée d’une suivante et d’un garçon d’écurie. Au pas, ils allaient en silence, seul le souffle de la forêt et le craquement des cailloux sous les sabots se faisaient entendre. Les pins et l’humus du sol offrait une senteur étrange qui rappelait péniblement la devise des Starks. L’Hivers vient.

La Dame de Silverhill sentait la fatigue prendre le dessus. Le bas de sa robe était souillé de boue et de poussière grise et son dos et ses fesses la faisait souffrir. Elle s’imaginait déjà, sans peine, le baquet d’eau chaude et fumante qu’elle allait faire remplir pour se délasser une fois au château et le repas qui suivrait. Mais elle fut, au croisement auquel ils arrivaient, brutalement tirée de sa rêverie.

Ce ne fut, d’abords, qu’un sifflement aiguë. La flèche transperça la tempe du premier garde qui tomba au sol sans un cri. La jument d’Elyse se cabra dans un hennissement de terreur tandis que les autres maintenaient avec beacoup de mal leur propre monture. Le second garde tira sa lame et mit pied à terre, sans même encore apercevoir ses ennemis.

**

Elyse observe le garde qui avance en tenant son destrier par les rennes. En face de lui, sortant des fourrés, apparaissent trois hommes en guenilles, armés de gourdins d’où dépassent d’affreux clous couverts de rouillent. L’un d’eux serre une hache dans sa main droite, noircie par la boue. Celui du milieu, à qui il manque un œil, sourit, dévoilant une bouche horrible remplie de chicots et dont une bonne partie est édentée. Sur la droite apparait un autre homme, plus grand que les trois premiers celui-ci doit bien faire deux mètres et même si son épée est émoussée, elle n’en reste pas moins dangereuse. Enfin deux autres manants bondissent de leur cachette pour bloquer le dernier chemin. L’un des deux semble ne pas avoir plus de quatorze ou quinze ans et il est aussi maigre qu’il semble affamé. Le garde les menace, tour à tour, de la pointe de son épée, mais une autre flèche siffle dans sa direction et se plante dans son abdomen. Le soldat pousse un cri de douleur mais n’en reste pas moins en garde, plein de courage. Il lance un regard à Elyse qui, terrorisée se sent complétement démunie. Une dernière flèche se plante dans sa gorge et met fin à sa souffrance avant qu’il n’est pu dire quoi que ce soit.

-Y’a, comme qui d’rait, d’l’a Donzelle au menue c’soir mes frangins. Annonce le plus pouilleux avec ses chicots et son cratère à la place de l’œil. Les six hommes s’avancent. Ils ressemblent à des loups, des prédateurs qui encerclent leurs proies. Le jeune garçon d’écurie grogne et se met en travers pour faire bouclier entre les brigands et les dames.

-S’là joue l’merdeux ? Demande celui qui semble être le meneur au jeune garçon à cheval. Brutal, il adore les p’tit couillus comme toi. Il adore les enfiler… va s’régaler pendant qu’nous on s’occupe d’ces dames…

-Vous savez qui nous sommes ? Demande Elyse dans un sursaut de courage. Sa voix tremble, elle le sait, mais prie pour que cela ne s’entendent pas. Sa main droite est déjà posée sur la courte dague d’apparat attachée à sa ceinture.

-On l’devine Dame… aux fanions avec l’piaf dessus. Vo’t maris n’est pas là qu’me semble ? Pourra rien nous faire à nous ‘aut’e. Faudra qu’il nous retrouve d’abords.

L’homme qui parle s’approche de la jument à la robe blanche qu’il caresse du bout de ses doigts crasseux. Le Géant maintient déjà la monture de la servante et les trois autres sont en train de faire descendre le garçon d’écurie qui tremble de peur en lançant des regards affolés dans tous les sens.

-Et pour qu’il nous retrouve faudra déjà qu’il « vous » retrouve. Alors on va profiter d’abords du p’tit cul bien propret d’la noblesse puis on va s’l’empiffrer ensuite. Termine-t-il en refermant sa main, comme une serre, sur la cheville d’Elyse…
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MessageSujet: Re: L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] Icon_minitime13.05.14 8:22

Dans la province de Corval le travail ne semblait jamais vouloir s'arrêter ... il y avait tellement à faire et si peu de temps ... les journées défilaient les unes après les autres apportant à chaque fois son lot de difficultés et de surcharges. Néanmoins, malgré cela le jeune homme de la maison Brax, capitaine des chevaliers de Corval éprouvait un sentiment de sérénité ainsi quand après une rude journée de travail il trouvait afin la douceur de la maison familiale une joie intérieur l'envahit à chaque fois. Sans doute le sentiment du devoir accomplit faisait qu'il ressentait ce genre de chose ... Alors qu'il triait le papier sur son bureau on frappa à sa porte... il fut étonné qu'on vienne le déranger aussitôt dans la matinée ... le soleil timide venait tout juste de commencer sa course dans l'astre céleste, et pourtant déjà maintenant le jeune Alïstair sentait que sa journée serait très chargée. Il invita la personne qui frappa à la porte à entrer et après une discussion rapide avec lui il apprit que le domaine de Lord Serrett à savoir la région située autour de Silverhall continuait à être l'objet d'assauts récurant de groupes de bandits et de voleurs qui opéraient dans la région ... préoccuper il se rendit sans attendre auprès de son père pour lui demander conseil. Celui-ci propose que le jeune offre son aide à Lord Raydrick Serrett afin d'assurer la pérennité des relations entres les deux grandes familles des terres de l'Ouest.

QQuand il reçut l'accord du Lord il organisa ses hommes afin de commencer ses recherches. Son groupe fut composé de chevaliers de Corval ainsi que des rangers de Corval un groupe de fidèles individus choisit parmi les hommes et la femme de Corval. Néanmoins, seul les plus honorables et les plus talentueux pouvaient espérer faire partie de cette élite, spécialisée dans la traque en forêt. Redoutable chasseurs, et archers émérites, leur faible notion de corps à corps était compensée par les chevaliers qui les entouraient.

Le redoutable groupe venu de Corval voyageait à cheval en colonne de deux à une vitesse modérée afin d'avoir le temps de réagir en cas d'imprévu, comme par exemple une embuscade. Bien sûr cette expédition prendrait un certain temps, du coup Alïstair afin prit le soin de s'organiser en conséquence. Au centre de leur formation de trouvait deux chariots robustes tirés par un groupe de deux chevaux. A l'intérieur de ses charrettes se trouvait des rations, et de la nourritures ainsi que le matériel nécessaire pour monter un camp de fortune pour passer la nuit. Alïstair après concertation avec ses hommes et les rangers qui avait déjà parcouru cette région montagneuse jugea plus pratique de prendre avec lui deux petites carrioles plutôt qu'une grande plus volumineuse qui risquerait de ne pas passer les étroits sentiers de montagne et les chemins de forêt tortueux. Après 3 jours ils trouvèrent refuge dans une petite grotte située légèrement en hauteur par rapport au relief de la vallée. De cette position ils leurs étaient plus facile de défendre leurs positions en cas d'agression. Les rangers accompagnés pas quelques chevaliers furent envoyés en repérage, ces sentinelles se relayant de temps en temps avec les hommes et femmes qui restaient au camp attendant patiemment des nouvelles de leurs confrères.

Quelques bandits de chemin furent abattu les autres envoyés à Silverhall pour être jugé par les pouvoirs en place. En y repensant Alïstair n'avait pas la moindre idée de comment Lord Raydrick Serrett concernait ses terres ... s'agissait-il d'un tyran ? Ou d'un dirigeant bienfaiteur ? Du coup Alïstair ne voulait pas trop prendre parti en choisissant soit de faire preuve de trop de miséricorde en mettant simplement les malandrins en déroute, soit de les exterminer tous ... Du coup seul ceux qui s'étaient montré trop hostile et ne lui avait pas laissé le choix eurent un triste sort. Le reste fut envoyé vers les cachots de Silverhall.

Deux jours de plus et le petit groupe dirigé par Alïstair chevauchait à vive allure... cela faisait plusieurs jours qu'il pourchassait un groupe de bandits qu'il jugea plutôt bien organisé ... ce qui le motiva encore plus à mettre fin à leurs actions.

Non loin de là un groupe de plusieurs individus venait de tendre une embuscade à un convoi venu de Silverhall. Tapit dans les confères le visage marqué par des peintures verdâtres, un ranger aux vêtements aux couleurs forestières observa la scène avant de discrètement prendre congés tout en ce hâtant. Il n'y que le temps de voir le début des hostilités pour comprendre que ses hommes et femmes victimes d'une attaque de brigands ne ferait pas l'enfeu très longtemps. Un bruit d'oiseau produit par un homme parcouru la forêt ...

Derrière le groupe l'un des rangers vêtu des vêtements de tissu et d'une simple protection en cuir au niveau du torse rejoint rapidement Alïstair.

- Ser Alïstair nous les avons trouvés ! Cria t-il pour se faire entendre au travers du bruit de leur chevauchers

AAlïstair lui fit signe de la tête et suivit l'homme en capuchon. Il fit signe à ses hommes qui comprirent qu'il venait de trouver quelque chose. La chevaucher se fit plus rapide et bientôt ils arrivèrent en vue de leurs objectifs ... De loin on pouvait voir le fanion de la maison Serrett tomber contre un arbre alors que l'autre gisait dans la boue ... l'étendard du paon ne flottait plus aussi majestueusement ... du moins pour le moment ... la licorne arriva à toute vitesse afin de chasser ses loups de cet endroit ... Tout se passa très vite Alïstair leva son arc et annonça la charge à ses hommes. Ils adoptèrent une formation de combat serrée destinée à briser les lignes ennemies. Il aurait pu choisir une formation autre comme celle du « tigre » consistant en une charge en triangle, mais dans ce cas rien ne dit que les individus faisant parti du convoi soient encore en vie après la 1ère charge ... car les cheveux des chevaliers les auraient très probablement piétinés au passage.

Tout se passe très vite, Alïstair décocha sa flèche qui vint frapper de plein fouet le torse du brigand armée de la hache. Les cavaliers s'abattirent sur les bandits, le bruit des sabots de leur monture sur le sol ainsi que le bruit de leurs lames donnait l'impression qu'un orage venait de s'abattre sur eux. L'un des gredins tenta d'agresser la suivante de Lady Serret, mais il fut frappé dans le dos par la lame d'un chevalier. Le bruit de la bataille fit s'enfuirent les chevaux ce qui rendit la manœuvre des chevaliers de Corval délicate du coup seul deux des malotrus connurent un triste sort

- V'nez ma t'ite Dame on part en b'lade ... dit-celui avec le cache œil

A peine furent-ils passés qu'ils mirent pied-à-terre pour s'occuper du reste de brigands. Boucliers levés... en rangs serrés ils avancèrent rapidement avec ordre est discipline. Moins bien entraînés et moins bien armés, les vauriens connurent un bien triste sort, tout comme le garçon d'écurie qui accompagnait le convoi ... l'un des voleurs l'avait mortellement blessé en voulant se défendre ... les chevaliers avec ordre et discipline formèrent une zone de sécurité alors que le jeune homme se pencha vers la jeune fille encore sous le choc.

- Ne craint rien tu es en sécurité maintenant dit-il avec une voix chaleureuse sur un ton bienveillant, dit moi j'ai cru voir une Dame avec vous, s'agissez t-il de ta maîtresse ?

Elle hocha la tête en sanglotant, aucun mot ne sorti de sa bouche quand il lui demande ou on l'avait emmené elle avait simplement indiqué la direction d'un signe de la main.

- Ser Soras prenez le commandant, vous deux venez avec moi dit-il en désignant deux des rangers du groupe

UUne course contre-la-montre s'engagea alors pour retrouve la Noble Dame. Heureusement pour elle Alïstair arriva juste à temps avant que le bandit ne commence à l'agresser ... son épée se planta dans le dos du gredin qui expia presque aussitôt. Avec un regard aimable et rassurant le jeune chevalier tandis sa main vers la Lady. Mais celle-ci nu pas le temps de prendre sa main que le jeune homme fut projeté à quelques mètres sur le côté. Le géant de deux mètres percer de deux flèches qui avaient été laissé pour mort venait de réapparaître pour se venger. Le choc fit perdre sa lame au jeune chevalier qui s'empressa de la récupérer, mais juste avant le colosse le prit par la gorge pour le soulever de terre. Cherchant désespérément une solution Alïstair porta sa main à sa ceinture avec difficulté afin de récupérer sa dague, aussitôt il la planta dans la main du géant qui lâcha prise.

En tombant au sol il récupéra son épée et effectua une roulade sur le côté pour éviter d'être frappé par le titan qui fit s'abattre ses poings sur le sol. Profitant de l'occasion le chevalier de Corval porta sa lame qui déchira le géant au niveau du dos provoquant chez ce dernier une douleur lacérante, la colère le prit soudain et Alïstair se prit un revers de la main en plein face ce qui le fit décoller sur quelques centimètres. Le choc l'avait presque assommé il se releva aussitôt tenant son épée devant lui comme pour dissuader son adversaire de l'attaquer. Titubant légèrement son pied droit recula et sembla tomber dans le vide ... il se retourna et pour entrevoir le vide derrière lui ... une idée lui vint alors... il provoqua son adversaire qui ne se fit pas prier pour le charger tel un ours sauvage. Au dernier moment il bondit sur le côté et au passage frappa la jambe de colosse qui chancela avant que son poids de face s'écrouler le rebord de la falaise sur lequel il se trouvait. Alïstair souffla avant de rejoindre la Dame en détresse.

– Vous allez bien ? S'inquiéta t-il sincèrement

Derrière lui les deux rangers qui scrutaient les environs n'eurent pas le temps de le prévenir ... il se retourna pour voir au dernier moment l'archer posé sur un arbre, il fit un puis deux pas et se mit en travers du bandit et de sa cible. La flèche partie et s'écrasa contre l'une des spalières d'acier de son armure en cuir. Une chance que certain aurait jugé d'insolente ... heureusement pour lui la flèche était de bien mauvaise facture et elle se brisa à l'impact, le choc le fit néanmoins reculer puis tomber aux pieds de Lady Serrett. Les rangers s'occupèrent du brigand qui n'eut pas le temps de retenter un tir de plus.
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MessageSujet: Re: L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] Icon_minitime19.05.14 20:01

Tout va si vite. La peur a juste le temps de faire son nid, de s’enrouler, dans une étreinte glacée autour du cœur de la Dame de Silverhill. Certain instant rappelle, a tous, qu’il n’y nul pouvoir, nul richesse ni couronne qui puisse éviter le dernier voyage. L’Étranger veille sur chaque être vivant qui foule ce monde. Il n’en épargne aucun et aucun n’échappe à sa vigilance. Mais ces pensées n’ont pas le temps d’envahir l’esprit d’Elyse. A ce moment-là il n’y a qu’une seule chose qui l’accapare, c’est cette main posée sur sa cheville et le visage du manant au sourire édenté et à l’œil crevassé.

Elle relève la tête quand le premier cri de douleur résonne dans les falaises alentours. Un des brigants vient de tomber, une flèche dans la poitrine. Le reste n’est qu’une tempête de mouvement agrémenté d’un orage de hurlements de rage, de douleur et d’agonie. Impossible de savoir ce qui ce passe, pas même de prendre le temps de comprendre. Est-ce un autre groupe de bandits ? Des sauveurs ? Elle n’ose espérer. De toute façon elle est sévèrement coupée dans son analyse. L’homme à l’œil crevé tire sur sa cheville qu’il maintient pour la faire descendre de sa monture. Il l’attrape par la hanche et l’entraine comme si elle n’avait rien pesé. Elle sent son souffle dans son cou, et son haleine, mélange de pourriture et d’alcool, qui remonte jusqu’à ses narines. Elle grimace quand il serre son étreinte et pose une lame froide et luisante sur sa gorge.

- V'nez ma t'ite Dame on part en b'lade ... Dit-il en crachant sur le sol. Le combat qui les entoure est brutal et la dernière chose qu’aperçoit Elyse avant d’être entrainée par son ravisseur, c’est le jeune garçon d’écurie qui tombe au sol après qu’une lame est taillé son dos et ouvert une plaie jusqu’à l’os. Le gamin hurle et se tord un moment dans l’ignorance de ceux qui s’affrontent avant de mourir une main sur l’omoplate.

**

Il ne va pas bien loin. Persuadé que les sauveurs -ou les nouveaux agresseurs- vont se contenter de ramasser ce qu’ils peuvent et laisser là les restes inutiles. Une fois à l’abri des regards, derrière un bosquet qui donne sur un grand arbre tordue et une falaise à pique, il jette son fardeau au sol. Elyse ressent une vive douleur quand son dos heurte le tapis de pierre dur et pointus. Elle pousse un cri de douleur qu’elle ravale vite quand l’ombre de son assaillant s’étend au-dessus d’elle. Elle lève ses yeux clairs vers lui. Elle a du mal à le discerner à travers les larmes qui brouillent sa vision.

-Je vous en supplie, dit-elle sans espoir. Son cœur se serre. Elle pense à Enora qui attend au château. Sa petite fille qu’elle aime tant. Elle aurait voulus la serrer une dernière fois dans ses bras, lui dire qu’elle l’aime. Elle aurait voulus voir Edwyn encore une fois, voir l’homme qu’il était en train de devenir, si proche en force et en honneur de son père. Par les sept, elle aurait voulus embrasser Raydrick, lui dire qu’elle n’a pas peur car elle est une Serrett aujourd’hui et puis lui exprimer tous son amour, son respect. Elle sait qu’elle va mourir. Elle prie l’étranger que ça se passe vite.

La lame se pose sur son corsage et coupe les lacets d’un geste précis.

-On va bien s’amuser, postillonne le manant en approchant son visage aussi près que possible de celui de la Dame. Son sourire s’efface alors comme un masque de cire en train de fondre et un filet de sang vient dégoutter sur la robe d’Elyse.

-Par les Dieux… lâche-t-elle dans un murmure alors que la brute borgne s’écroule à côté d’elle.

Vous allez bien ?

Elyse lève les yeux vers le jeune homme qui retire sa lame du dos de l’agresseur. Les yeux toujours plein de larmes elle a du mal à discerner les traits de ce dernier, sinon qu’il doit être beau, avec un visage fin et de l’allure. Elle hoche la tête, incapable de répondre à cause de sa gorge nouée.
Il se retourne et se place devant elle. Elle n’a rien vue. En fait elle a seulement entendus le clinquement de l’acier frappant l’acier. Une pointe de flèche sur une partie de l’armure. Son sauveur tombe presque sur elle. Derrière on entend que l’archer assassin est mise en déroute par les compagnons de l’homme qui vient de s’écrouler. Elyse s’avance, sans se relever, faisant fi des convenances. Elle sèche ses larmes d’un revers de sa manche et découvre le visage d’un jeune homme qui doit avoir vingt ou vingt-cinq ans au maximum. Son visage fin mangé par une courte barbe est aussi beau que ce qu’elle avait deviné. Elle relève sa tête doucement afin qu’elle ne repose plus sur la caillasse coupante des montagnes et la pose sur ses cuisses. Posant sa main sur le front du gamin avec douceur elle appelle à l’aide espérant que les compagnons du jeune secouriste viennent les aider.

Elle se penche ensuite vers lui, caresse son front et d’un ton doux demande.

- A qui dois-je la vie messire ? Qui mon mari doit-il récompenser pour cela ?
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MessageSujet: Re: L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] Icon_minitime21.05.14 13:31

Lorsqu'elle caressa son front son regard ne quitta nullement celui de la douce et élégante bourgeoise de Silverhall. Avec bienveillance il s'était agenouillé prêt d'elle afin de la réconforter dans cette terrible épreuve. Sa main gauche parcourra librement le vêtement en lambeau de la lady à la taille pour arriver délicatement dans le dos avant de l'emmener plus près de lui en douceur avec une délicatesse qui lui était propre. Sa main libre quant à elle fit de même que celle de Lady Serret, il caresse avec finesse le visage pale, apeurer et en encore larmoyante de la victime de ses bandits désormais mit hors d'état de nuire.

Le Paon dans les bras de la licorne un spectacle pour le moins insolite. Leur proximité fut telle que le jeune chevalier pouvait sentir le coeur encore palpitant de frayeur de la régente de Silverhall.

- Alïstair de la maison Brax dit-il doucement sur un ton naturellement posé et serein C'est votre mari Lord Raydrick Serrett qui nous a permis de parcourir librement ses terres afin de mettre fin aux agissements de ses malandrins ... dit-il très simplement avec beaucoup d'humilier Sans lui nous ne serions pas là ...finit-il sans donner plus explication

Humble chevalier, que ce jeune homme qui agissait selon ses principes sans arrières penser. Les rangers disparurent en contrebas laissant les deux nobles ensembles seule dans l'immensité merveilleuse de la nature. Après la fureur de la chevaucher sauvage et le bruit des lames qui s'entrechoquaient un semblant de calme retomba sur la forêt... la lumière traversant l'épais feuillage verdâtre mêler au chant accueillant des oiseaux détendit l'atmosphère jusque-là très tendu... Maintenant il pouvait se produire n'importe quoi sela resterai un secret gardé par la nature sauvage. Le preux chevalier pouvait encore sentir les frissons qui parcoururent le corps de la douce lady, mais , à cet instant il ne sut nullement si elle tremblait encore de peur suite à cette « accident » ou si c'est lui-même qui en était la cause. Dans le doute il continua à la rassurer par des paroles apaisantes d'une voix paisible et très agréable à écouter...
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MessageSujet: Re: L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] L'oeil du Paon. [Alïstair Brax] Icon_minitime26.05.14 17:35

Elle avait d’abords crus qu’il était blessé. Mais ce n’était visiblement pas le cas. La flèche avait dû ricocher sur une partie de son armure et la chute n’était dut qu’a un impact. Il se relève avec autant de douceur que d’adresse et se tourne vers elle. Ses mains, aventureuses, parcours sa robe abimée. Il la prend par la taille et, passant dans son dos, l’attire vers lui. Elyse n’ose pas manifester son désarroi. Il est son sauveur, elle ne va pas maintenant le repousser avec indignation et l’insulter. Pourtant elle ne ressent que honte. Sur elle, elle sent le regard de Raydrick. A-t-elle eue un comportement ambigu ? Si cela avait été le cas la situation actuelle était alors dut à une maladresse de sa part et, d’autant plus, elle ne pouvait commettre un impair, surtout si le jeune homme venait d’une famille noble. Des guerres avaient éclatés pour des malentendus plus anodins que celui-ci.

Malgré ses appels, les compagnons de l’archer font sourde oreille et aucun ne viens les déranger. Lovée dans les bras du chevalier elle discerne même quelques ombres qui s’éloignent à travers les bois. Il ne reste, rapidement, plus que l’énigmatique sauveur et le cadavre qu’il avait occis quelques secondes plus tôt, sa dague encore à la main.

Serrée dans les bras du jeune homme elle sentait, contre sa poitrine, au rythme de sa respiration, le froid contact de l’armure de cuir du garçon qui reste en silence. Autour d’eux on n’entend plus que le bruissement de la brise dans les branches des épineux et le piaillement de quelques oiseaux. La monture d’Elyse paisse tranquillement à quelques mètres. La Dame frisonne, coincée dans une situation bien embarrassante dont elle cherche l’issue. La voix du garçon se fait entendre à son oreille. Elle est douce, calme, pleine d’humilité. Elle sent aussi son souffle contre son cou.

- Alïstair de la maison Brax dit-il doucement. C'est votre mari Lord Raydrick Serrett qui nous a permis de parcourir librement ses terres afin de mettre fin aux agissements de ses malandrins ... Sans lui nous ne serions pas là ...

Il savait donc qui elle était ?! Est-ce que leur proximité était alors calculée ou bien était-elle naïve et sans arrières pensée ? Il était tout à fait probable que ce soit le cas. Encore une fois Elyse ne savait pas comment repousser poliment le jeune homme sans causer un incident. Ne fut-elle sauvée par lui elle n’aurait alors eue aucune indécision, mais là les choses étaient différentes.

Elle le connaissait. Ser Alistair Brax de la Maison Brax, fils de Lord Ambrose, un allié de la Famille mais aussi parents des Frey des Jumelles. Elle n’écoutait qu’à moitié les paroles de réconfort qu’il murmurait à son oreille d’une voix douce pleine d’assurance. Finalement, avec autant de douceur qu’il en avait eue pour elle, elle posa ses mains sur les épaules du jeune homme et mis une distance entre eux. Son regard dans celui du chevalier elle afficha un sourire et referma d’une main gracile son corsage éventré.

-Je suis désolée de me présenter ainsi devant vous, s’excusa-t-elle en baissant les yeux, sincèrement gênée.

-Nous ne devrions pas rester ainsi, Ser, j’ai peur qu’en restant à l’écart vos hommes se fassent des idées et ne répandent des rumeurs que nous aurions bien du mal à atténuer par la suite. Dit-elle en exprimant ainsi sa propre anxiété.

-Silverhall n’est pas très loin. Je ne sais pas si nous pourrons l’atteindre avant la nuit mais je le crois et, malgré l’absence de mon mari, je dois pouvoir vous offrir le pain et le sel en attendant son retour afin que je puisse lui raconter votre courage et la détermination que vous avez mis à sauver ma vie. Rien ne pourra vous être refusé Ser.

Elle c’était lentement relevée en tenant toujours son corsage de sa main gauche. De la droite elle invitait le jeune homme à se redresser pour rejoindre ses hommes et prendre la route du château.
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