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Ashara vivait la plupart du temps à Roche Aux Runes car elle y avait sa famille et ses aises. Elle était chez elle, même si parfois Lord Yohn ne manquait pas de lui rappeler qu’elle prenait beaucoup trop de place avec tous ces gens et qu’il serait bon qu’elle aille vivre aux Eyrié. En tant qu’intendante elle pouvait, ou encore aux Portes de la Lune. Mais voilà elle avait toujours estimé que les Eyrié étaient la demeure des Suzerains de Val, pas des intendants, d’ailleurs Lord Nestor n’y résidait pas. Elle ne se trouvait pas digne d’habiter là-haut et la gêne occasionnée chez son grand père par ses chevaliers, reitres et suivantes lui importait moins que de se montrer respectueuse de Lord Jon. De plus, Ysilla ne voudrait jamais la suivre tout la haut et sans elle ni le Bronzé, elle se sentirait certainement perdue, alors à quoi bon.

Enfin, cela avait tout de même l’inconvénient de la faire beaucoup voyager, heureusement, elle avait une excellent cheval, aussi beau que rapide et endurant, et doté d’un pied très assuré pour les chemins rocailleux de la région. Et justement, ce jour-là, elle se rendait aux Portes de la Lune pour une affaire urgente de justice. Elle laissait parfois le menu fretin à Lord Nestor, mais elle se devait tout de même d’assister à la plupart des séances alors elle faisait l’allé retour entre Roche Aux Runes et les Portes de la Lune une fois tous les deux mois environs. Dans ces cas-là, pour aller plus vite, elle voyageait en petit comité entourée uniquement ses dix chevaliers de la Garde Ailée, sans tombereaux ni suivante. S’en était presque reposant parfois de ne pas avoir à supporter les piailleries de ces dernières, et surtout terriblement grisant de galoper à bride abattue ou presque à travers les terres des Royce, puis celles de Rougefort, et enfin celle des Arryn.

La brune connaissait bien Lord Horton pour avoir chassé avec lui les Clans des Montagnes de ses terres quelques années auparavant. Elle le connaissait aussi de nom et de réputation et à vrai dire, ayant engagé l’un de ces nombreux fils dans sa garde, elle appréciait énormément cette famille. Elle avait aussi connaissance de l’existence d’une fille cadette, mais elle n’avait pas souvenir de l’avoir aperçue un jour et si elle connaissait le prénom de tous les frères de Creighton, elle ne connaissait pas celui de sa petite sœur. Tout ce qu’elle savait c’est qu’elle allait très bien, car c’était ce qu’il répétait inlassablement à chaque fois qu’Ashara lui demandait des nouvelles des siens. Le jeune homme ne s’épanchait étrangement jamais sur le sujet de sa sœur, pas qu’il soit d’un naturel particulièrement bavard, mais ils discutaient tout de même d’avantage de ces frères.

Sur le chemin arrivèrent donc au grand galop, face à une jeune fille puante et dégoutante, dix cavaliers en rangs par deux et une cavalière au milieu de la cohorte. Tous portaient les couleurs des Arryn, le premier portait même une longue bannière attachée sur une lance à la pointe brillante posée sur une cale fixée à son étriller. Ce porte-bannière n’était autre que Ser Selered Royce et l’homme qui galopait à sa droite était Ser Neraron Vanbois, ensuite se trouvaient Ser Dimedes, puis Torval Connington, et au même niveau que la brune, Creighton Rougefort sur la gauche et Barristan Tallett sur la droite. Venaient après eux, Quentyn Tallhart, Ser Ronan et enfin Kilian Belmore et Pediflet Rosby. Ashara portait quant à elle une robe somptueuse de velours bleu brodé d'entrelacs d’argent qui couvrait la croupe de son cheval avec des manches ajustées jusqu’au poignet. Depuis les épaules partaient deux longs voiles légers de soie bleu-ciels qui volaient dans le vent et sur le décolleté étaient brodés des faucons de perles blanches et noires aux yeux d’aigues-marines et des croissants de lune argentés. Mais, comme elle portait une étole de fourrure blanche, ce détail restait invisible.

Quand, au dernier moment, les deux cavaliers de tête aperçurent la jeune fille, enfin, la chose fangeuse sur la route en face d'eux, ils ne purent faire autrement que de freiner brusquement en criant :

__ HALTE ! »

Heureusement, Ashara et la plupart des hommes présents étaient d’excellents cavaliers et ils purent tous s’arrêter à temps pour ne pas renverser et piétiner la gamine, même si les deux derniers rentrèrent un peu dans la croupe de ceux de devant et que cela se suivit de quelques malencontreuses ruades qui grâce aux Sept ne se soldèrent pas par une chute ridicule. Mais d’avoir étés arrêtés ainsi, les chevaux renâclaient et surtout, restait à savoir pour ceux qui ne pouvaient voir, qui donc se mettaient en travers du chemin de l’Intendante du Val ?!

__ Qui va là ? »

Répliqua alors Lady Ashara pendant que les chevaliers de tête s’écartaient pour lui laisser la place de voir et de passer si elle le désirait. Immédiatement Creighton reconnu sa petite sœur et se figea dans une expression entre honte absolue et crainte. Il en oublia même de donner la réponse qu’il connaissait contre toute attente au vu du tas de fumier qu’ils avaient face d’eux. Un tas de fumier néanmoins escorté à priori. Un voleur, un malandrin destiné aux geôles de Rougefort ? Certainement, mais qu’avait-il donc fait ? Bien que n’ayant aucun doute sur la capacité de Lord Horton à faire la justice sur ses terres, cela l’intriguait, et pourtant elle n’avait pas encore remarqué la mine affligée de son chevalier préféré.

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La loque de boue continuait sa route, éprise de quelques remords à l'égard de son père .. Son regard se recouvra d'une fumer blanche, mais elle continua son chemin le regard piquer par le sable qui rentrait dans ses yeux. Au loin, une silhouette de cavalier hardie avançait, mais la boue et la mélasse dans laquelle la gamine s'était fourrée n'y arrangeait rien..

Les gardes s'écartèrent, tandis que Nymeria, toujours gênée, resta sur la route manquant de se faire écharper ! Elle trébucha de nouveau, déchirant et salissant sa veste de soie bleu ainsi que ses cheveux rebelles évaporer en une sorte de touffe ondulé sur ses épaules. Elle se releva finalement, cette fois ci recouverte d'une sorte de brume de sable accrochant à la boue déjà présente. Le cortège se stoppa avec élégance synchronisation ..Ne manquant pas de lui faire reconnaître un certain goût pour la chorégraphie ..

Elle ravala l'écume de sa petite haine de s'être trouver au mauvais endroit, au mauvais moment. Puis, ne comprenant toujours pas les desseins éternels de sa colère, recula de deux pas comme pour signaler sa soumission obligée.. La pauvre jeune fille s'enivra ainsi du soleil venant tout à coup de se levé et séchant le sable sur ses vêtement.

"Qui va là ?" Venait alors de crier une voix féminine derrière la foule de cavalier. Sharrah garda les yeux poser sur ces dernier qui, en un mouvements s'écartèrent, afin de laisser passer l'élégante dame assise sur son destrier..

La donzelle était ma fois plutôt jolie, arborant une magnifique chevelure brune ainsi qu'un corps plutôt svelte et bien finit. Son visage en revanche laissait à présager quelques chose de mystique, voire de " divin ". Il avait en cela quelques traits fin ainsi que de jolies lèvres généreuses.

" Lady Arryn.., fit finalement l'un des gardes de Nymeria tandis qu'ils s'inclinaient, Pardonner nôtre imprudence.., nous escortons Lady Rougefort à bon retour sur ordre de Lord Horton ..

Il présenta ses hommages les plus respectables, tandis que la gamine, un peu perdue face à ce méli-mélo de circonstances, s'inclina avec quelques temps de retard.

Avec hypocrisie, Nymeria en regretta d'avoir choisit ce jour pour gambader ..Les remontrances lui faisaient souvent défauts et il y avait quelques chose de redoutable dans le regard de la flamboyante dame Arryn.. Ainsi comme un accord pour se faire oublier, Sharrah resta muette et effacée craignant d'y voir un retour des plus ravageur ..Elle d'un naturel si rebelle avait finalement choisit de battre en retraite.

En vérité, Nymeria aurait voulue être loin, très loin à cet instant .. Un étrange sentiment l'envahie, comme s'il s'agissait de sa dernière journée de liberté bien qu'elle s'évertue à ignorée cette sinistre pensée.

Ça ? Lady Rougefort ? Manqua de s’étouffer Ashara alors qu’elle posait un regard sévère sur le tas de boue qui lui faisait face. Cependant, elle se garda de tout commentaire désobligeant à l’égard de la sœur de son épée lige et ami. Elle ne put cependant pas s’empêcher de se tourner vers lui avec un regard interrogateur et, le jeune homme fut bien obligé de s’avancer à son tour, se plaçant tout naturellement au botte à botte avec sa Dame. Or, si le regard de la brune était sévère, celui du frère le fut probablement bien plus encore, pas qu’il n’aime pas sa sœur, mais il se serait bien passé de la croiser dans ses conditions avec l’Intendante du Val à son côté. Il hocha la tête pour confirmer les dires des gardes et les salua discrètement.

__ Ne vous excusez pas messieurs, mon devoir me somme de galoper ventre à terre, mais je suis bien heureuse de ne pas avoir à déplorer de blessé dans cette course croisée. Je ne suis à priori pas la seule à être pressée d’arriver à bon port. »

Ashara se demandait encore si elle devait s’esclaffer en souvenir de ses jeunes années à Roche Aux Runes, où elle était rentrée bien des fois en aussi piteux état que la jeune fille ou si elle devait s’offusquer d’une telle tenue. Elle se tourna vers Creighton et murmura quelque chose à quoi il répondit aussitôt sans sourciller. Seules ses deux mains se serrant sur les rênes trahirent son désarroi et sa colère mêlés.
En obtenant la réponse, la brune hocha la tête, toujours aussi dignement installée sur sa selle et plissa les yeux de sorte qu’elle les plongea dans ceux de la Lady en question tel le regard d’un oiseau de proie qui va piquer.

__ Je comprends mieux pourquoi t… votre frère me parle si peu souvent de vous. Vous avez l’âge du mariage, mais, à part votre nom, aucune qualité pour en obtenir un décent. »

Elle mit pied à terre dans un mouvement gracieux et s’approcha avec une lenteur féline. Elle aurait pu jouer avec sa proie, elle aimait le faire de temps en temps, mais là, il s’agissait d’autre chose. Cette jeune fille était une Rougefort, la sœur de son plus fidèle chevalier, elle se sentait le droit et même l’obligation de lui faire passer un message. Peut-être n’avait-elle qu’un an de plus, mais elle avait à l’évidence bien plus d’expérience et de charisme, sans parler de sa classe naturelle. Pourtant, elle aussi avait couru les chemins quand elle était enfant, elle aussi était rentrée maintes et maintes fois toute crottée chez son grand père. Elle aussi aurait pu être la honte de la famille si seulement personne ne lui avait fait prendre conscience, très tôt, de son devoir envers son nom, sa maison et le Val. Elle en remerciait Lord Yohn et Lord Jon, mais, si elle ne doutait pas une seconde que Lord Horton faisait de son mieux, il semblait que le message ne passe pas si facilement dans le crâne de cette jeune écervelée.
Elle pouvait aussi el comprendre, elle n’avait jamais aussi bien écouté son grand père avec qui elle vivant que son grand-oncle qui pourtant était à Port-Real. Elle ne prenait pas cette loi pour immuable, mais il semblait évident qu’une tierce personne pouvait apporter plus que d’incessantes disputes, et ce, dans un calme relatif.

__ Leçon numéro un. Caractère ne signifie pas stupidité. Leçon numéro deux, lorsqu’on fait l’idiote et qu’on s’appelle Rougefort, on assume. Leçon numéro trois, quand on croise l’Intendante de Val, on se présente. »

Elle se planta devant le petit animal apeuré attendant son dû.

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La mine ravagée, Nymeria jeta un regard sur son frère y voyant un sentiment de dégoût qui lui aurait bien fait perdre tout ses moyens. Lui faisait t-elle honte à ce point ? " Non mais pour qui ce prenaient t-ils ces deux là ?! " songea Nymeria bouillonnante " Oh c'est vrai que la boue n'est pas pour ravir le bleue de leurs soierie "..

La gamine s'osa même à penser qu'il s'agissait d'un complot mal avisé de son père, (lui qui cherchait depuis toujours à brisé cette élan de fougue qui découlait de sa nature..) Mais à dire vrai, Nymeria avait compris la leçon depuis bien longtemps déjà à cause de lui et ne ferais jamais la même erreur. Désormais, la gamine cherchait simplement son équilibre entre force de ses convictions et distinction de sa noblesse.. ( Travaille rude ) et bien peut concluant jusqu'à présent..

Ils voulais de la noblesse ? Nymeria allait à coup sur leurs en donner non sans peine de devoir supporté d'autres critiques aussi salés que celles de son père. Nymeria en avait vu d'autre.., il faudrait juste être patiente et ravaler sa petite fierté au risque d'exploser. Ainsi l'oeil pourpre et retenue de rage, Nymeria s'avança faisant s'écarter ses chaperons en s'appliquant avec la même idéologie que ces dames dotées de toutes la grâce de ce monde. Elle déploya ses bras avec élégance et raffinement, garda ses yeux posés sur la belle brune et lança d'une voix aimable et distingué..

Lady Nymeria Rougefort ,pour vous servir ,Madame .. Elle insista sur ce dernier mot. Elle n'en voulais pas vraiment à la belle brune, juste à son père, qu'elle croyait auteur de cette mascarade. Elle voulais que ce dernier le sache, (que tout le monde sache ! ) qu'ils avaient réussit leur coup et qu'elle était devenue "docile"..

Ainsi c'était un complot, mais un complot fort bien pensé.. Seulement Nymeria ne tomberais pas dans ce piège une nouvelle fois, trop facile, trop idiot..( et qu'elle triste sort que d'avoir été prit sur le fait de sa propre erreur pour avoir ensuite à se justifier devant un auditoire d'aussi prestigieuse lignée.) " Je ne vous arrive décidément pas la cheville mon frère .." se dit t-elle voyant sa honte. " Mais que se passerais t-il si je devais être amenée à conter à la lady vos escapades nocturnes pour remettre les choses aux niveau du déshonneur dont l'ont m'accuse ? ".

aah ..La famille..

Nymeria continua de sourire fixant cette fois ci son frère l'oeil éprit d'une petite colère indéfectible .. La jeune effronté attendait surtout de connaître les véritables intentions de l'intendante,.. était t-elle emplois à la brider ou la "dresser"? Si oui, sur que Nymeria ne l'apprécierais guère .. et cela semblait être vivement le cas au constat de ses trois première leçons ..

Néanmoins, la gamine sourit d'avoir au moins connue l'idée d'une dame assez audacieuse pour oser purement et simplement lui "rentrer dans le lard ! " et réveiller un peut plus d'entrains que de ces discours mielleux et sans intérêts des " madames pipelettes " de Port-Réal.
Au départ intriguée, la belle brune avait finalement éveillée toute sa curiosité et forcé son attention ..(Après tout, c'était plutôt chose rare pour la gamine de croiser une damoiselle avec un tempérament aussi ravageur qu'elle.. ) et cela avait aussi le mérite de lui plaire.. Au fond, peut être Lady Nymeria avait t-elle besoin de cela .. un .."exemple " à suivre pour vivre sa liberté au travers de ses devoirs ? mais méfiance et prudence car il semblait d'évidence que la belle brune ne soit guère emplois à une relation de ce genre..

Pardonnez moi Lady Arryn, il semble que ça soit là une tenue bien mal avisée pour vous saluer, je suis bien loin d'avoir sur moi l'allure et le charme qui est vous est dû..et je ne voudrais pas salir votre si belle robe Fit t-elle aimant finalement le jeux dans laquelle l'intendante l'avait entraînée. Oui, au fond Nymeria ne demandait pas grand chose, juste de pouvoir constater qu'il y avait peut être une autre issue que la fuite de ses devoirs ..

Creighton n’avait pas seulement honte que les présentations soient faites ainsi, et en réalité il n’avait pas honte de sa sœur, mais plutôt pour elle de se retrouver face à l’Intendante du Val ainsi accoutrée. Mais il vait surtout peur, peur des réactions de l’une comme de l’autre, peur que ne s’embrase la situation en quelques instants. Connaissant le caractère des deux jouvencelles, il savait que cela pouvait devenir une catastrophe diplomatique en deux seconde, bien qu’il espère qu’Ashara soit assez intelligente pour faire la part des choses face à l’unique fille de la prestigieuse Maison. Car si Nymeria était une rebelle en recherche d’équilibre, Ashara avait trouvé le sien dans une autorité absolutiste et dans une explosivité qui ferait pâlir même le plus aguerri des chevaliers. Avec ces deux-là, c’était quitte ou double, et vu la rancune que la jeune femme faisait encore subir aux Corbray, il valait mieux éviter de se la mettre à dos.
Cependant, le beau brun était aussi bien placé pour savoir qu’elle aussi avait fait les quatre-cent coups et était rentrée maintes et maintes fois aussi sale que sa jeune sœur à l’heure actuelle. C’était du passé, mais ce passé avait forgé cette femme de poigne capable de gouverner, de rendre la justice et de mener des hommes au combats. Il admirait l’une, alors il ne pouvait pas renier l’autre, mais il fallait à présent prier les sept pour qu’aucune des deux n’aille trop loin et que l’histoire se termine bien.

En la voyant approcher, enfin comme une dame, et ce malgré la boue qui couvrait ces vêtements, Ashara esquissa un petit sourire de satisfaction, la voyant enfin assumer sa position et sa situation difficile comme une véritable noble le ferait. Voila une vrai Rougefort. Elle se présenta.
L’insolence de la demoiselle passa totalement inaperçu, mais le visage de l’Arryn s’assombrit néanmoins à l’audition de son prénom. Nymeria ?! Pas étonnant que cette jeune fille soit si singulière. le prénom d’Ashara était directement inspiré de Sharrah Arryn, dernière Reine et régente du Val à l’époque de la conquête qui n’avait ployé le genou devant le Dragon que parce que celui-ci menaçait son fils. Cette dernière était un exemple pour la jeune femme, un exemple de fierté, d’honneur, de combativité et d’intelligence, et ce malgré sa défaite finale. Mais la brune avait une autre égérie, une autre femme qui pour elle représentait l’idéal féminin de haut rang, et c’était Nymeria la Reine Guerrière des Rohynar. Et cette… loque, portait son nom ?

Ashara, une mine intraitable de nouveau sur son visage pâle, des yeux de glace prêts à vous transpercer, toujours aussi droite et digne, s’avança d’un pas lent vers la jeune fille jusqu’à presque la toucher. Elle se mit alors à en faire le tour en la reniflant avec mépris et dit :

__ Tu portes le prénom d’une Reine, et pourtant tu n’en as pas l’odeur. Tu portes le nom d’une grande Maison et pourtant tu n’en a pas la saveur. Tu portes en ta naissance le prestige de ses deux patronymes, en as-tu l’honneur ? »

Et en plus je fais des rimes, je suis géniale, simplement géniale. Lors de sa dernière phrase elle se planta devant la jeune fille, à quelques centimètres seulement, et planta son regard azur dans le sien. Elle était assez près pour se salir, mais qu’importe, elle devait bien avoir une robe de rechange aux Portes de la Lune. En attendant elle était investie d’une mission divine, remettre Nyméria Rougefort dans le droit chemin de son rang.

__ Même sale je tiens mon rang jeune fille. Que croyez-vous ? Que je suis de celles qui font une syncope à la moindre tâche ? Je marche dans la boue avec mes hommes, je n’ai que faire des salissures qu’une vie de devoirs m’octroie, elles sont ma fierté. Ma robe s’en remettra, et moi aussi. Par contre, tenue mal avisée ou non, cela ne vous dispense pas de me montrer le respect qui m’est dû, et désormais, si vous voulez le mien, vous allez devoir le mériter. »

Ashara se retourna vers les deux chevaliers qui escortaient Nymeria.

__ Messers, allez prévenir Lord Leyton que nous escortons sa fille au château, elle viendra ensuite avec nous aux Portes de la Lune. Qu’il ne s’inquiète de rien. Nous ne resterons hélas pas assez longtemps pour partager le repas avec lui, mais s’il le veut bien je me ferais un plaisir de deviser à notre retour en milieu de semaine prochaine. »

La brune fit un signe de tête à Creigthon en retournant vers son cheval et se remit en selle avec grâce pendant que le chevalier, un peu soulagé, s’approchait de sa sœur et lui tendait la main pour la hisser sur son cheval sans un mot de plus.

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Nymeria avait envie de sourire.

Il est vrai que toutes les femmes de sa stature étaient douées en parlotte et belles courbettes.. La gamine riait de ce point communs, car les dames ;"de basse cours" comme elle les appelait, se faisait friandes de choses futiles à l'inverse de cette conversation.. Nymeria aimait sa provocation à mériter le respect. Au fond, il allait de soit que son avis n'allait guère plus loin : Le respect ce mérite et c'était bien là ce quelle tentait de savoir. " C'était de ma part un compliment madame, reprit aussitôt Nymeria sincère, Voyez vous.., les dames du mondes "sans âmes" ne présente aucun intérêts pour moi, je les trouvent vides, juste vides. Après tout .. une pierre précieuse peut avoir l'allure d'un cailloux et cacher à merveille ses richesses ! Je suis une femme curieuse et c'est aussi ma curiosité qui voulais voir si vous étiez de ceux ci... Sans doute suis-je assez maladroite de l'avoir exprimée ainsi.. mais à pierre prestigieuse, je m'ose à risquer le goût de voir si l'on mérite également mon respect avant dans être.. Non sans y porter ombre d'arrière pensées sur vous croyez le, car je suis dévouée depuis toujours à votre nom et à votre cause Lady Arryn..

Nymeria en était désormais sur, elle appréciait facilement le beau langage. Sur qu'elle mourrait ce soir ou dans l'heure. Mais peut importait ! Nymeria se doutait bien qu'Ashara et elle avait les même valeurs d'éthiques. D'ailleurs, Nymeria ne regardait casiment plus son frère * sans doute parce qu'elle prenait goût à la situation* ou peut être parce qu'enfin, Nymeria croisait autre chose qu'une "petite dame parfaite" parmi les plaines du Val.. Oui, c'était bien étonnant.. Si étonnant que cela en était divin.. Peut être les sept y étaient t-ils pour quelques choses après tout ? La gamine savait d'ailleurs que l'on à pour habitude de croiser son destin sur le chemin que l'on prend pour l'éviter.. Néanmoins, c'était assez drôle de voir ses deux "paires" et "impaires" s'être trouver ainsi. Ses deux regards vifs, presque frissonnant de dévorer le monde pour elle seule. Il y avait bien un brin de divin dans cette rencontre et les yeux de la belle Lady Arryn n'auraient su vous mentir...

D'hors et déjà, Nymeria se résigna et suiva la lady remontant sur la scelle de son frère les yeux émerveillés. Nymeria enfant aurait pu vous dire qu'elle aurait aimer faire son "métier" aussi bien. Car il fallait être honnête, les yeux de Creigthon n'annonçaient rien de bon.. Hissée sur son cheval, Nymeria souffla le rassurant tout de même du coin de l'oreille " N'est crainte mon frère..,chuchota t-elle, nous savons nous tenir tout de même ! ". Ce dernier lui avait accordé un sourire amusé les mains toujours soucieuses de la direction de son cheval.. Il était certains qu'il devait s'attendre à un explosion imminente et non à tout ceci, mais Nymeria ne connaissait que trop bien la réputation de cette grande dame ici..

Cela n'était pas sans compter sur son propre chef.. car cette gamine ne croyait que ce qu'elle voyait et ses yeux, elle le savait, ne l'avait pas trompée..

La course folle reprit mêlant la poussière au bruit des sabots, il semblait important de noter que même les hommes en avaient oublier la parlotte pour ce concentrer uniquement sur le trajet. Deux femmes ayant main mise sur des cavaliers ? Voilà qui pouvait faire sourire Nymeria.. Mais de cette course hardi, il ne tardèrent pas à en être sauvés par la vu des rempares grises de la destination surplombant l'horizon.

Au fond, Nymeria trouvait cela dommage.. Elle qui mourrait d'envie de connaître d'avantage ce modèle qu'était devenue en une rencontre Lady Arryn. Avait t-elle aussi connue ce désire de liberté ? Nymeria reconnaissait une âme vagabonde et désireuse de conquête .. mais quel pouvait bien être le secret qui la maintenait en équilibre avec ce désir et sa vie ?

Les rempares ce rapprochaient et la gamine fixait le cheval de la lady captivée, absente, presque flottante sur cette simple énigme.....

Ashara ne put réprimer un sourire en coin aussi carnassier que son regard d’oiseau de proie en entendant Nymeria parler des Dames vides et futiles du monde. Elle pensait exactement la même chose et si sa compatriote avait eu meilleure allure elle l’aurait immédiatement porté dans son cœur. Mais pour la brune, il existait une différence fondamentale entre ne pas se laisser happer par la frivolité de toutes ses idiotes et tomber dans le travers inverse qui était se rebeller contre l’ordre établi au risque de jeter l’opprobre sur sa Maison. Or, la jeune fille ne semblait pas très attachée à la réputation de sa famille ni à ses devoirs de jouvencelle vu son comportement. Or en la matière, hélas, les apparences avaient leur importance.

__ Que je le mérite ou non, vous me devez le respect, Lady Nymeria. Quand à moi, j’exprime le mien au Sire votre père en ne faisant point porter sur ses épaules votre mise et en vous considérant, malgré tout comme une Dame. Sans quoi, je ne prendrais pas même la peine de vous parler. »

L’Arryn s’éloigna et monta en selle, donnant l’ordre de départ à Ser Neraron qui le relaya à toute la troupe qui partit au grand galop sur le chemin vers Rougefort. Au lieu de les suivre, elle s’approcha de Creighton qui laissait le temps à Nymeria de bien s’installer avant de talonner son cheval et dit alors :

__ Car, même si ce que vous dites est juste, vous oubliez qu’avant de valoir quelque chose pour quelqu’un d’autre qu’un joaillier, une pierre précieuse doit être taillée et sertie. Tout comme une véritable Lady doit se comporter et s’habiller selon son rang pour pouvoir prétendre se dévouer à sa Maison et plus encore à celle de son Suzerain. »

La brune posa une dernière fois les yeux sur la jeune fille pleine de boue et, serrant les jambes avec autorité, fit partir sa monture au quart de tour dans un galop rapide que Creighton, à présent chargé de sa petite sœur dans un équilibre précaire, n’osa pas tenter de reproduire. Il sourit aux paroles de sa sœur et répondit d’un ton qui se voulait grave, mais duquel il ne pouvait expier l’affection qu’il portait à Nymeria.

__ Tu as de la chance Nym, Lady Ashara est plus compréhensive que bien des gens, mais ne fait pas trop la maline tout de même, je n’aimerais pas avoir à choisir entre elle et toi. »

Ashara remonta la file et entra en deuxième dans le château après que Ser Selered Royce soit parti en éclaireur pour l’annoncer, jetant une certaine panique dans la cour qui ne s’attendait pas à une telle visite. Evidemment tout le monde s’était incliné bas, la bannière Arryn et la couleur des capes ne lissant aucun doute sur l’identité de la Lady pour ceux qui auraient pu ne jamais l’avoir vue. Le message de sa venue fut vite passé dans les couloirs du château et les domestiques couraient partout pour la recevoir, mais là encore, elle précisa rapidement qu’elle ne resterait pas et qu’ils ne se dérangent pas pour elle.

__ Ne vous angoissez pas, un peu d’eau, de vin, de fromage et de pain feront l’affaire pour mes Chevaliers. Savez-vous où sont Ser Jasper et Ser Jon ? »
__ Ils sont sur la lice et s’entrainement Madame. »
__ Très bien, conduisez moi là-bas. »

Les deux Rougefort restes en queue de cohorte entrèrent en dernier pendant qu’Ashara quittait déjà les lieux avec des ordres clairs pour ces hommes. Les reîtres devaient aider les serviteurs pour les chevaux et surtout les rassurer sur cette visite qui, n’ayant rien d’officiel, ne les obligeait à rien à part abreuver les montures. Les Chevaliers ne devaient pas abuser de l’hospitalité forcée de Lord Horton et surtout rester prêts à repartir au plus vite.

__ Va te laver et te changer, fais vite et fais bien, nous devons être aux Portes dans quatre jours, nous n'avons pas de temps à perdre. Je vais ordonner qu’on prépare ton cheval. »

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Nymeria n'avait rien répondu, mais sans doute pensait t-elle avec ironie que ces gens là aimaient avoir raison. Elle se contenta de porter un sourire obligé voyant ainsi la Lady savoir user de son nom. J'ai l'impression que tu l'aime beaucoup Creigh .. fit t-elle un tantinet exaltée à l'oreille de son frère, Je me trompe ? Pour l'avouer franchement, la Rougefort avait eu surtout l'idée de prendre sa liberté, non sans souvent revendiquer la noblesse de son nom, car ma foie, il était dans sa nature de trublion ( et d'enfant ) que de dire oui ou non lorsque cela lui plaisait. C'était peut être même là son plus grand problème, (quoiqu'il ne soit bien sur pas le seul à être aussi exposer au jugement des autres.) C'était néanmoins l'absence d'exemple qui l'avait fait ce conduire ainsi, voyant même une certaine ironie à ne pas être née homme comme ses frères pour les suivre. Sa mère était d'ailleurs plutôt frêle, simple, peut regardante des fougues ou des passions de la chasse..

Ashara l'avait surtout fait réfléchir, sans doute lui offrait t-elle une nouvelle vision de sa vie et de la manière de se saisir de ses obligations. Dans les faits, l'ouverture à ce monde nouveau serait brusque, mais Nymeria aimait les défis. Creighton et elle s'était d'ailleurs engouffrés avec le cortège presque tout aussi impressionnés que les autres devant cette fourmilière. Nymeria les zieuta même l'oeil ébahie. "Il y avait peut être du bon à ne plus parcourir les champs si cela était pour une tel influence.." se disait t-elle. Rester en queue, frère et soeur descendirent alors de la monture..
" Je vous rejoins vite, fit Nymeria avant d'embrasser amicalement son aîné, et .. Creigh !, le rappela t-elle, Cesse de rougir lorsque tu croise son regard, cela devient suspect.. Nymeria sourit et lui titilla la joue, puis partie enfin avant de remercier ses hôtes.

Elle ne mit que quelques minutes à redescendre, mais sa robe, bien que somptueuse, la serrait atrocement. Elle n'avait eu qu'à nouer sa tignasse rebelle, déposer quelques tinte rose sur ses lèvres et la pauvre gamine rebelle était devenue Femme. C'était d'ailleurs plutôt étrange de la voir ainsi, si prête, en voyant son port de tête, à assumer ses fonctions.. Ainsi sur d'elle, Nymeria passa le couloir menant sur l'extérieur croisant ainsi le regard de Ruth, un jeune chevalier dont le regard ne lui semblait pas inconnus, ( et pour cause )..

"Tiens salut pète sec !" Fit t-il en déployant une haleine étouffante sur elle. Nymeria lui lanca un regard montrueusement noir et frémis de conserver sa colère. " Bah dite donc le vent à tourner ?" Lanca t-il en imitant un corps de femme avec ses mains sales. D'évidence, Ruth et Nymeria ne s'était jamais appréciés.. Du moins, il fallait avouer que ce dernier usait de impulsivité de la jeune fille en insultant sans cesse sa maison de "Vole perdant". Horton ne pouvait que constater leurs conflit, (un peu épuisé de ce dire que c'était Nymeria qui avait toujours commencer la bagarre puisque c'était elle qui se jetait sur lui en furie.) Bref, du fait de son caractère, c'était donc forcément un coup de la gamine..

Cette fois si en revanche, Nymeria s'apprêta à poursuivre sa route quand .. " C'est ça casse toi pauv' truie.. , marmonna t-il, à famille de lâches.. honneur de lâches.. ". Nymeria ce retourna aussitôt et se saisit d'un morceau de boit au sol avant de lui lancer rougissante au visage. Creighton arriva alors, précédé par l'événement, ne pouvant que constater Ruth se tenant péniblement les lèvres et à terre. Nymeria resta le visage creux, elle savait ce qu'allait dire son frère. Elle marcha au centre de la cour, passant devant lui le pas sur et rejoins Lady Arryn d'hors et déjà prête à repartir. " Pas de questions, s'exclama alors Nymeria rejoins par Creighton, J'ai dit pas de question.." Elle garda le regard sombre un instant et se redressa en se rapprochant de la silhouette Arryn..

Ashara aimait avoir raison, et d’ailleurs, elle avait souvent raison, même si tout dépendait du point de vue, celui de Creigthon Rougefort était clair à ce sujet, elle avait toujours raison, et lorsque ça n’était pas le cas, elle écoutait ses conseillers. Lui n’était qu’un homme d’arme, il n’avait pas grand-chose à dire et pourtant, elle l’écoutait lui aussi quand il lui apportait son point de vue, ils étaient assez proches pour qu’il se permette de le faire parfois. Mais jamais au grand jamais il ne lui aurait avoué ses sentiments à son égard, il était son épée lige, il n’en avait pas le droit, et encore moins maintenant que Jon lui avait refusé sa main. Ce dernier lui avait expliqué qu’il comptait la fiancer à son propre fils pour assurer l’unité du Val derrière elle si ce dernier venait à mourir, il avait aussi précisé que sans cela, il aurait pu y réfléchir car il appréciait beaucoup le jeune homme et savait qu’il ferait un bon époux pour sa nièce. En réalité, sans cela, elle aurait certainement épousé Robb, mais le jeune chevalier n’était pas au courant des éventuelles autres tractations refusées par la Main du Roi et il n’en restait pas moins que Creighton aurait fait un mari idéal pour la jeune valoise. Cela était impossible et pourtant, lorsque sa sœur évoqua ses sentiments pour la brune, il ne put empêcher à ses joues de rougir. Il darda alors un regard sévère sur Nymeria :

__ Tais-toi donc, tu ne sais pas de quoi tu parles, elle est ma Dame, je la respecte et je la protège. Et si je l’estime, c’est parce qu’elle est quelqu’un de bien et que cela fait bien des années que je partage son destin en faisant mon devoir d’épée lige. »

Lorsqu’ils mirent tous deux pied à terre et que la jeune fille fila après lui avoir dit qu’il rougissait quand il croisait son regard, il n’eut pas le temps de répondre, et à quoi bon de toute façon. Mais il se demanda si elle disait vrai. Rougissait-il quand il la regardait ? Il lui semblait que non, mais comment le savoir, comment en être certain ? Car il l’aimait, c’était certain, plus qu’un homme lige ne doit aimer sa Dame, plus que de raison probablement. Et si cela se voyait, c’était très ennuyeux. Il n’avait jamais parlé de ça à personne, il ne voulait pas que cela se sache et encore moins que les autres se moquent de lui et surtout qu’ils pensent qu’il manquait de respect à Ashara. C’était d’ailleurs le premier à recadrer les hommes qui avaient des mots ou des regards déplacés envers elle. Il espérait que ses sentiments ne feraient qu’un meilleur protecteur, car à n’en pas douter, il donnerait sa vie pour elle, sans hésiter un seul instant, et ça n’était peut-être pas le cas de tous les membres de la Garde Ailée. Peut-être Dimedes s’en doutait-il, il espérait fortement que Barristan n’avait rien remarqué en tout cas, car même s’ils étaient amis, ce dernier était bien foutu de lui en coller une s’il savait qu’il était arrivé à Creighton de la désirer. Sur cette pensée il baissa la tête et se mit à rire doucement. S’il rougissait, le Tallett l’aurait vu et lui en aurait collé une, la scène aurait été amusante, cela dit.

Le Rougefort entra dans le château pour saluer les siens, les occasions étaient trop rares pour passer à côté et la brune était en sécurité avec ces frères et quelques-uns de ses hommes. Il revenait des appartements de leur mère avec cette dernière qui avait tenu à venir saluer Lady Ashara lorsqu’il croisa Ruth à terre et Nymeria sur ses deux pieds. Il fronça les sourcils mais ne dit rien, la maîtresse de lieux en revanche, demanda au jeune homme ce qui s’était passé pendant que sa fille quittait les lieux. Evidemment le chevalier en profita pour mentir éhontées, mais malgré la naïveté de sa mère et le caractère impulsif de sa cadette, Creighton savait qu’elle n’aurait pas frappé quelqu’un pour rien. Il tira donc bientôt sa mère par le bras, lui disant qu’il fallait repartir maintenant et que les tourments du gamin attendraient le retour de sa sœur.

Pendant ce temps, Ashara avait salué Jasper et Jon et leur avait demandé des nouvelles du père et de Rougefort. Ils discutaient donc au bord de la lice, les deux jeunes hommes armés d’épées en bois et la brune entourée de ceux de ses hommes qui n’étaient pas allé boire un coup à l’intérieur en attendant le départ. Les chevaux quant à eux, étaient désaltérés et prêts à repartir.

__ Lady Arryn, je suis ravie de vous voir en ces lieux, vous me voyez navrée que cette visite ait pour cause une telle situation. » Dit la mère de tout ce petit monde d’un air désolé avec un petit regard pour sa fille.
__ Lady Rougefort, je ne peux que me féliciter d’avoir croisé la route de votre fille aujourd’hui, tout d’abord parce que cela me donne l’occasion de vous saluer, et aussi parce qu’elle me tiendra compagnie durant le voyage. Comme vous le savez, il m’arrive de voyager sans mes Dames pour aller plus vite et ainsi, je m’ennuie terriblement, or, je crois savoir qu’elle est bonne cavalière, elle pourra suivre sans nous ralentir. Je me fais une joie par avance de faire ainsi sa connaissance. Vous passerez mes sincères salutations à Lord votre époux. J’aurais tant aimé pouvoir rester plus longtemps et pouvoir lui dire moi-même, mais la justice du Roi n’attend pas. J’espère qu’à mon retour nous pourrons prendre le temps de converser autour d’un bon dîner. Surtout faites simple, vous savez que j’ai un petit appétit, vous n’avez nul besoin de vous ruiner pour m’accueillir, après tout nous sommes amis ! »

Ashara sourit et inclina la tête avant de prendre congé de la Maîtresse des lieux pour retourner près des écuries où attendaient déjà une majorité des membres de sa Garde.

__ Allons y ! »

Le message de Ser Neraron fut rapidement relayé et les chevaux furent sortis, les hommes revinrent dans la cours, et tout le monde se mit en selle et forma peu à peu la colonne impénétrable, les deux jouvencelles au centre de la file. Ashara se mit à côté de Nymeria, mais elle ne pourrait pas y rester car l’étroitesse de chemins montagnards du Val ne permettait pas le passage de quatre chevaux de front partout, l’Intendante passerait donc devant dès qu’ils prendraient le départ.

__ A votre place, j’aurais pris un bain, nous ne pourrons pas nous laver avant quatre jours et d’ici là, cette robe sera sale, c’est dommage, elle est très belle, même si elle ne doit pas être très confortable pour monter. »

Sur ce conseil, venu un peu tard peut-être, Ashara sourit à Nymeria et talonna sa monture pour se placer correctement, nouant les deux voiles qui partaient de ses épaules à sa taille pour ne pas effrayer le cheval de son invitée. La colonne reprit la route sortant au pas du fort puis passant au grand galop vers les Portes de la Lune pendant que Lady Rougefort regardait sa fille s’éloigner avec appréhension. La chevauchée serait longue et il n’y aurait plus d’autre arrêt jusqu’au soir où les hommes monteraient le camp pour la nuit.

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Nymeria scruta un instant Creighton qui revenait à de bien belles manières au devant de Lady Arryn. Elle fut plutôt satisfaite qu'il garde quelques silences sur ce petit incident précédent à l'égard de sa mère qui, comme de coutume, en faisait porter le préjudice sur l'impulsivité de sa cadette. Néanmoins, la gamine avait l'âme bouillonnante de révolte au simple regard de Ruth qui traversa la cour en tenant péniblement sa gorge. Nym' sourit pourtant, plutôt heureuse de n'avoir pas manquée son coup..

Elle revint à la hauteur de la Lady surement étonner de lui voir ce genre de parure quant à l'allure de leur rencontre.. Au final, Nymeria crut bon de vouloir la surprendre et souleva ses jupons pour lui dévoilé les restes d'une tenue plus adaptée cacher sous cette dernière.

Elle retira sa première veste de soie et resta donc sur place, un tantinet ravie d'avoir oser tentée la surprendre.

Espérons que cela convienne alors .. Lui dit-t-elle d'un air volontairement complice. Sans d'autres longs discours, Nym scruta son petit bout de mère rester au coeur de la cour,( attendant sans doute un dernier petit mot d'affection de sa part avant de rejoindre Lady Arryn.) La gamine se mordit les lèvres et piétina, presque par obligation, le sol jusqu'à elle.

Elle croisa comme un accord avec ses angoisses, le regard de Jon qui, bien que comprenant mieux que ses autres frères cette injustices pour en avoir été le plus témoin, lui sourit avec un brin de mélancolie marquée sur l'idée qu'elle n'avait fait que défendre l'honneur de son nom. Sans doute devait-t-il se dire comme sa soeur qu'elle en avait tiré un bien piètre récompense. Mais Jon avait depuis toujours connu la fourberie et la manipulation inaltérable de Ruth..

Nous serons de retour très vite mère, je vous prie de bien vouloir excuser cet écart.. Lui dit-t-elle simplement. C'était ironique bien sûr. Nym' avait depuis longtemps arrêter toutes tentatives de justifications auprès d'elle.. Trop de haine, trop d'incompréhension, il faut dire que Nymeria avait atteint l'âge difficile ou les choix devenaient importants pour son propre équilibre. La gamine fit un pas en arrière, puis s'inclina élégante sans un autre mot à sa tendre mère qui resta un instant le regard triste de ce constat. Elle se tourna le pas décider et suiva Creighton qui lui tandis les rênes de son cheval avant de passer une main familière sur sa tignasse.

Tu voit mon frère, je fait des effort, je m'adapte à mes devoirs finalement ! Lui dit t-elle avec un sourire pareil au sien. Nym enfourcha son cheval décidé et monta à la hauteur de Lady Arryn qui pris toutes les mesures de la traversée.

Nym allait sans doute au devant de ce qu'était son rang, son devoir et par les dieux, cela la faisait frémir de bonheur que dans toucher la saveur en si noble compagnie ardente que lady Arryn..

Vole destinée vole.., lui disait sa conscience, je t'attend ..

Ashara sourit en voyant les braies que Nymeria venait de lui montrer, elle-même en portait toujours sous ses robes lorsqu’elle montait à cheval, elle espérait toutefois que la jeune fille ne salirait pas trop sa belle robe. Enfin, à peu de choses près, elles devaient faire la même taille. La Rougefort était peut-être un peu plus petite, à peine, mais elle rentrerait bien dans une des robes de la brune si nécessaire. Mais elle ne s’attarda pas plus sur la question car le temps pressait, enfin pas plus qu’avant, mais Ashara devait tout de même être aux Portes de la Lune à temps.

Au grand galop de nouveau sur les chemins, les magnifiques paysages du Val défilaient à toute allure. Parfois ils ralentissaient pour passer sans heurts certains passages difficiles. Les voies du Val étaient loin de valoir la route royale ils étaient étroits, pierreux, inégaux et bien plus dangereux. Heureusement tous étaient d’essayer bon cavaliers pour rester en selle, Ashara la première, et les chevaux avaient l’habitude de galoper ou trotter sur de tels passages. Pas un seul mot ne fut échanger pendant ce temps, il fallait rester concentré sur la route et jeter parfois un œil aux hauteurs pour vérifier qu’il n’y avait pas de danger pour les deux jeunes femmes de la colonne. Peu de chance de croiser un ennemi ici, les Clans ne passaient plus les cols depuis que la brune leur avait fait regretter amèrement leur dernière incartade en faisant presque entièrement exterminer les Fils du Brouillard. Mais on ne sait jamais, et puis, il n’y avait pas que les clans qui pouvaient attenter à la vie de l’Intendante du Val, même si elle avait su gagner le respect et le cœur de ses sujets. Les pires ennemis sont ceux qu’on ne voit pas, dont on ne pourrait imaginer qu’ils puissent tenter quoi que ce soit. Et les protecteurs de la jeune femme prenaient leur rôle très à cœur, pour la plupart en tout cas.

Ils couvrirent encore plusieurs dizaines de miles avant que le soleil ne commence à décliner derrière les montagnes. Lorsque la luminosité commença à baisser, ils étaient encore un peu loin de l’auberge où ils avaient l’habitude de s’arrêter sur ce chemin pour passer la nuit tombante, ils durent néanmoins ralentir l’allure car la pénombre rendait la route encore plus piégeuse.

Les chevaliers redoublèrent d’attention et tous avançaient prudemment, même Ashara ouvrait l’œil prête à mettre la main sur son arc en cas de danger.

__ Je suis sûre que vous savez chasser Nymeria. Qu’on lui donne un arc ! »

Creighton détacha l’arc de sa selle et le tendis à Nymeria ainsi qu’un carquois remplis de flèches aux couleurs des Rougefort. C’est à ce moment qu’une petite dizaine de personnes armées de fourches déboulèrent sur le chemin. Les chevaliers, toujours en formation sortirent leurs armes et Neraron hurla :

__ Abaissez vos armes ! »

Aussi surpris que les membres de la Garde Ailée, voir plus encore, ils se tournèrent vers les cavaliers et balbutièrent quelques brides de phrase incompréhensibles. La tension de leur allure agressive exacerbée par la pénombre pouvait rapidement mener à la catastrophe, mais la brune pensait que s’il s’agissait d’une embuscade, elle était bien mal préparée. Elle en déduit donc qu’il devait s’agir de paysans rentrant des champs un peu en retard. Elle prit donc le risque de s’avancer pour calmer le jeu, elle posa la main sur celle de Barristan qui tenait son épée et talonna son cheval pour marcher vers l’avant de la file en désignant les soit disant brigands d’un geste de la main.

__ Gardons notre calme. Ne voyez-vous pas qu’ils sont bien plus effrayés que vous Messer ? Il ne s’agit que de simples paysans rentrant des foins. N’est-ce pas ? »

Elle se tourna vers les hommes aux fourches en attendant une réponse. Par sécurité elle était tout de même restée entre Neraron et Selered, car elle n’était pas totalement certaine de ce qu’elle avançait malgré tout.

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Cheveux aux vents, Nymeria se ravie à poursuivre son aventure en compagnie de Creighton. Il faut dire que cette petite escapade leur feraient aussi prendre l'air à défaut de devoir toujours tourner autour des murs de leurs domaines.. Il s'agissait d'un sentiment d'évasion (même s'il n'avaient quitter que le domaine et non le Val lui même.) L'interdit était derrière eux et pour une fois, l'on avait fait confiance à Nymeria pour être de la partie. C'était un honneur pour elle certe, mais aussi une petite fougue passagère qui ne tarissait jamais ! La troupe continua son avancée comparable à celle d'une petite armée dérobant le sol sur son passage. Le rythme des débuts c'était transformé en quelques sons de sabots subtile et le soleil commençais lentement son rituel du couché. Les plaines devenaient quasiment invisible pour l'oeil de Nymeria, mais il semblait s'agir d'un petit réconfort pour cette éternelle amoureuse des paysages nocturnes.. Le souffle court et attentif, ce fut au même instant que la belle brune s'était avancer pour ordonner qu'elle se munisse d'un arc..

La gamine s'était mise à sourire, toucher dans l'idée que quelqu'un l'autorise à enfin exercer autre chose que la danse. C'était un renfort de plus à ce paysage magique qui s'offrait à elle et Nymeria eu le temps de sentir qu'une petite étincelle de confiance s'était entichée d'elle et de la dame même si elle fut couper assez brutalement par Neraron.. Nymeria en avait juste eu l'occasion de saisir son arc, mais le regard de ce dernier en référence à son avertissement de baisser les armes ne présageait rien de bon.. Quelques silhouettes avançaient au loin. L'oeil de Nym était rivé sur elles et s'autorisant, tout comme certains chevaliers, de descendre de sa monture elle plissa les yeux pour mieux les voir après la démonstration de lady Arryn. Nym avait tout de même instaurer une distance, mais gardant en l'idée que si conflit il devait y avoir, Creigthon aurait certainement gêné sa visé sur sa monture..

Nymeria plissa encore les yeux, elle était désormais en vue d'un étrange garçon à la bouche fendu. Il semblait inscrit sur son teint qu'il avait l'air étrange *pour ne pas dire idiot*. Son nez rond presque difforme la fit d'ailleurs douter de sa composition "humaine" car il avait de ses airs qui vous glace le sang sans même se donner à l'idée d'un malade innocent.. Nymeria remarquait qu'il tripotait quelques chose dans son dos, quelque chose d'assez léger.. Il s'avançait dangereusement de derrière la foule, mais Nym était emplois à toute l'angoisse de "penser agir ou non agir.." Si cela n'était que fruit d'imagination, elle n'en serait que plus insulter à son retour..mais si au contraire cela était vrai, Nymeria aurait au moins eu le soin de le voir avant tout le monde.

L'idiot qu'elle scrutait s'était donc avancé enticher d'étranges manières, marquant après cela un silence inquiétant en zieutant lady Arryn, beaucoup auraient pu penser qu'il aurait pu se mettre à chanter ou autre idiotie que ce soit... Le pauvre niais ne dégageait pas l'ombre d'un sentiment dans le regard, (chose qui aurait presque pu se traduire pour nous faire ressentir quelques pitié pour son sort.) Mais Nymeria avait le sang glacé par cette chose qu'il tripotait toujours dans son dos..

Vive et sur d'elle la Rougefort leva aussitôt son arc tandis que le laid soulevait rapidment son bras pour y dévoiler un couteau aiguisé qu'il tenta de lancer sur Lady Arryn..

Le pauvre niais fut précédé par Nymeria qui, pendant qu'elle soulevait son arc, fut légèrement déconcentrer par Creigthon qui tentait de stopper son geste. Le vilains tomba à terre, marmonnant quelques phrases et grièvement toucher à l'épaule.. << Je .. je n'avait pas le choix .. Je suis désolée ..>> Fit Nymeria devant les regards perçants des chevaliers qui s'étaient désormais ligués à la scruter de haut en bas .. Le niais se m'y alors à rire et cracha par terre..

Ashara avait elle aussi remarqué le manège du garçon étrange. Néanmoins, trop assurée de sa position d’Intendante, elle se dit qu’il s’agissait probablement d’un idiot qui viendrait lui demander quelques pièces qu’elle lui donnerait certainement. Pas un seul instant elle ne le crut assez fou pour l’attaquer, et pourtant, alors qu’il levait son bras, une flèche vint le frapper à l’épaule et le fit tomber ainsi que son couteau. C’est alors que les soit disant paysans révélèrent leur vrai nature et s’attaquèrent à la brune et aux deux chevaliers qui l’entouraient. Très vite ceux-ci tranchèrent dans le vif pour la protéger et dégager le passage, Dimedes et Torval se joignirent à eux ne leur laissant aucune chance.

La jeune intendante fit reculer son cheval pour revenir à la hauteur de Nymeria, Barristan et Creighton. Ce dernier voyant le grabuge ordonna à sa sœur de se remettre en selle et se plaça en protection de sa Lady et de Nymeria observant les alentours avec son bouclier frappé du faucon et de la lune dans une main et ses rênes dans l’autre. Son ami fit de même de l’autre côté et ils firent bien car bientôt quelques flèches virent se ficher dans le bois du bouclier ou être heureusement arrêtés par les armures des hommes et les bardes ou caparaçon des chevaux. La brune se coucha sur son cheval et fit signe à son amie et sauveuse de faire de même et essaya d’observer et d’analyser la situation.

Les quatre chevaliers à l’avant gagnaient du terrain, ils pourraient bientôt passer, mais en attendant il fallait tenir et évidemment à l’arrière, un autre groupe arriva pour terminer de les encercler. La brune prit la dague cachée sous sa robe, pendant que les chevaliers de l’arrière qui n’étaient autre que Kilian Belmore et Pediflet Rosby, les deux moins doués des chevaliers d’Ashara et qui en plus avaient mis pied à terre. Le temps de remonter, les mercenaires, ou quoi que ce fut, étaient sur eux, Quentyn Tallhart lança alors son arc et son carquois à Ashara avant de se jeter dans le tas avec Ronan. Elle rattrapa les armes enfila le carquois et fit un signe de tête accompagné d’un regard résolu à Nymeria puis décocha sa première flèche vers l’archer qui harcelait encore Creighton attendant probablement qu’il fasse une erreur défensive. Il évita la flèche de peu et elle en prit une nouvelle, tout en prenant soin de ne se découvrir qu’un minimum de temps. Contrairement aux hommes elle ne portait ni amure ni bouclier et une seul flèche pourrait lui être fatal quand à son cheval il n’était pas protégé non plus Creighton et Barristan n’avaient pas le droit à l’erreur. Heureusement ils n’étaient pas hommes à en commettre.

Les deux chevaliers inutiles étaient maintenant à cheval de nouveau et tenaient bien chacun une épée, mais ils ne servaient pas à grand-chose, il fallait bien l’avouer à part éventuellement à achever les hommes que le Nordien et le Froideseaux frappaient. Seulement ces deux-là peinaient à tenir l’arrière seuls contre dix hommes plutôt déterminés. Trop déterminés pour des mercenaires d’ailleurs, pensa la jeune femme tout en décochant sa troisième flèche, sur l’archer qui avait été blessé par la seconde. Qui étaient ces hommes ? Elle n’en savait rien, ils la voulaient elle, l’enlever pour une rançon certainement. Mais se rendaient-ils compte en s’attaquant à elle qu’ils risquaient bien de tous y passer ou en tout cas d’avoir des pertes sévères même s’ils parvenaient finalement à l’attraper ? Quelle somme d’argent valait tant de morts ? Et s’ils avaient sous-estimé ses forces, pourquoi ne fuyaient-ils pas à présent qu’ils pouvaient juger du peu de chance qu’ils avaient ? Cela dit, ils avaient i peu de chance car ils s’étaient complètement trompés dans leur stratégie ou peut-être n’avaient-ils pas assez de bons archers pour mettre en place une autre tactique plus efficace et moins dangereuse. Ils devaient vouloir s’assurer qu’elle serait en un seul morceau aussi. Qu’importe, Neraron, Selered, Dimedes et Torval avaient mis tous les assaillants du front avant hors de combat et dégagé le passage pour mettre les jeunes femmes à l’abri.

__ Retraite ! » Hurla Neraron

Encadrées toujours par Creighton et Barristan, Ashara passa au grand galop d’un coup de talon affirmé tout en se couchant sur son cheval pour rester à l’abri d’un éventuel archer encore embusqué. Pediflet et Kilian suivirent et Ronan et Quentyn à leur tour firent demi-tour et s’extirpèrent des quelques survivants encore capable de les frapper. La cohorte fit une dizaine de mètres à vive allure dépassant les quatre chevaliers de l’avant et ces derniers firent demi-tour pour charger les hommes restant.

__ J’en veux un vivant ! » Cria Ashara l’arc et une flèche toujours à la main.

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Les choses s'étaient finalement accélérées lorsque Nymeria prit sur elle de rejoindre son cheval sur l'ordre de son frère. Néanmoins, sur le visage d'Ashara, rien, pour ce qui était de la vision de la Rougefort, ne la rendait plus envieuse. C'était une femme, une vrai ! Non pas le genre qui l'ennuyait à mourir, mais une femme combative et raisonné !. Un regard noir et perçant, une conduite admirable.. Oui, en cet instant de mélasse, Ashara Arryn était devenue aussi belle que redoutable.. C'était d'ailleurs pour coller à cette ambiance que Nymeria songea assez vite qu'il pouvait s'agir d'une occasion de lui prouver sa fiabilité, même si avant cela, elle devrait y gagner son respect ..

Mais pour l'heure, la réflexion était à oublier..

Rapidement Ashara lui fit comprendre de se coucher sur son cheval, laissant aux archers le soins contrer la parades des brigands. La gamine s'était exécuter et enroula ses bras contre son cheval tout en ne pouvant s'empêcher de lever la tête vers l'horizon du combat. C'était par ailleurs assez difficile de garder pour elle toute cette excitation, Nymeria aurait voulue aider, mais elle se sentait étrangement volontaire en obéissant à Lady Arryn.

De l'avant, Nymeria pu d'ailleurs noter que les choses semblaient s'arranger, les têtes tombaient et le sang coulait à flot. Quelques chevaliers avaient réussit leur oeuvre de mains de maîtres, mais il faudrait encore un peu de patience à Ashara et elle pour pouvoir agir d'avantage. Néanmoins devant elle, Creigthon semblait en large difficultés.. " Attention ! Derrière toi !" Hurla Nymeria à son frère qui redoubla d'effort pour dégager un autre de ses adversaire. Néanmoins à cet instant.. Le regard précédé de résolution à Ashara fit reprendre quelques espoirs à Nyméria qui la regarda avec admiration décocher ses flèches en direction de ses dernier pour l'archer talonnant son frère depuis le début de l'offensive. Ce dernier l'évita, mais sous le coup de la deuxième tentative, tenta péniblement de masquer son mal. Nymeria sourit, prenant sur elle un visage conquérant et serrant le poing de soulagement.

Au même instant, le passage menant à l'avant sembla de dégager d'avantage. Neraron venant d'annoncer de se battre en retraite Nymeria talonna son cheval prenant exemple sur Lady Arryn en restant prudemment couchée pour se saisir des rênes. Creighton les avaient par ailleurs rejoins sautant d'un pas vif sur la scelle.. Nymeria suiva la troupe qui se hissa, non sans petit mal, à dix mètre au dessus de ses attaquants pour y tenter un demi-tour forcé. Nymeria scruta la scène, mais elle regarda surtout Lady Ashara éprise d'une admiration sans limite. Les cheveux flottants, son regard vif, la Rougefort se sentit envieuse et même très idiote lorsqu'elle songea aux mots qu'elle avait eu lors de leur première rencontre..

Ashara en avait des lors réclamer un vivant et Nymeria se doutait qu'elle aurait l'audace nécessaire pour ce faire..

Elle attrapa son arc d'un geste vif puis, voyant un des barbares de pieds au loin. Tenta l'impossible en le visant d'un oeil pourpre et méthodique. *Allez bon sang* se disait t-elle, *je vais y arriver, je vais y arriver !* Nymeria précisa son geste et replaça son bras. Elle ignorais totalement si Lady Ashara avait remarqué sa démarche, mais se dit qu'il serait préférable qu'elle n'en voit rien si elle avait raté son coup. Seulement prise sous sa conviction, Nymeria en oublia Creighton qui était assit derrière elle.. " Nym, Arrête ! Lança t-il en tentant de lui défaire son arc, Tu ne l'aura jamais à cette distance ! Arrête !" Elle l'ignora, mais ce qui aurait dû être une bonne action se transforma en échec cuisant.. Nymeria décocha sa flèche ,mais sans doute déranger par Creighton, manqua le bonhomme de peu.

La jeune fille se munit d'une nouvelle flèche encore gênée par Creighton. Elle décocha cependant la mine concentrée lors d'une fraction de seconde ..

Ceci avant de tomber avec son frère du cheval.

En se relevant, elle ignorait si la deuxième flèche avait réussit son coup, mais elle lança un regard noir et défiant à son frère voyant ses espoirs de faire gagner sa confiance à Lady Arryn devenir moindre et bien loin de ce qu'elle espérait par sa faute..

Une fois hors de portée des attaquants, Ashara se redressa et visa ceux qui tentaient de fuir, elle en toucha un, mais pas assez sévèrement pour l’arrêter totalement, seulement le ralentir. Elle fit un signe de tête à Quentyn qui fonça sur l’intéressé blessé avant de lui sauter dessus et de rouler par terre avec lui. Il le désarma puis ils se bâtirent à main nues comme des chiffonniers jusqu’à parvenir à l’assommer et à le hisser sur sa monture pour la ramener à sa maitresse. Pendant ce temps, les chevaliers en finissaient avec les autres et Nymeria tentait d’atteindre un autre fuyard, mais le rata gênée par Creighton. Ashara avait remarqué que sa position était bonne, mais pas encore parfaite, il ne faisait aucun doute qu’avec quelques conseils et de la pratique elle deviendrait vite une excellente archère. Cependant alors qu’elle encochait une nouvelle flèche contre l’avis de son frère qui, voulant l’empêcher de tirer la prit contre lui, Ashara fronça les sourcils en regardant le jeune homme.

__ Creighton ! Laisse la faire ! Elle peut l’avoir ! »

Ashara n’était pas contente que son ami empêche sa sœur de tirer alors qu’il n’aurait jamais fait ça avec elle et que c’était même lui qui l’avait parfois formée. Mais c’était trop tard, frère et sœur étaient tombés et Ashara dut se hâter de se pencher pour attraper les rênes du cheval qui paniquait. Elle descendit de son palefroi et rassura le cheval avec une caresse tout en lançant un regard noir, elle aussi au jeune Rougefort. Elle murmura, assez fort pour qu’il entende, mais pas assez pour que les autres perçoivent clairement ses paroles.

__ Creighton, pourquoi vouloir l’empêcher de me défendre alors que c’est, en un sens et du fait de sa présence ici, son rôle presque autant que le tien. Crois-tu qu’elle est une Lady apeurée qu’il faut protéger ? Tu sais que non mon ami, elle est comme moi, elle est capable de se défendre et a la volonté d’apprendre à le faire. Elle sait que les hommes ne seront pas toujours à ses côtés pour la défendre et qu’elle a tout intérêt à ne pas alors se servir de ses larmes comme seul et unique arme. Si c’était moi, tu m’aurais laissé faire, que je réussisse ou que je rate importerait peu, c’est en échant qu’on apprend. Alors pourquoi, ne lui laisses tu même pas l’occasion d’essayer, parce qu’elle est ta petite sœur ? Est-ce une raison valable pour ne pas la laisser grandir ? »

Ashara regarda la jeune fille d’un air très sérieux, elle ne se moquait pas de son échec, au contraire elle l’encourageait à retenter sa chance, mais elle ne souriait pas pour autant, froide dans son rôle d’instructrice. La mort d’un homme ne pouvait et ne devait jamais être une plaisanterie ou un jeu, même celle d’un malandrin qui avait attenté à la vie de l’intendante du Val. De plus, même si Neraron ne se privait pas de montrer à tous que c’était lui qui commandait les hommes et qu’elle le laissait faire, elle restait la chef de la petite troupe, donnant peu d’ordres, mais attendant qu’ils soient exécutés dans l’instant. Elle regarda au loin, l’homme avait été tué depuis le temps, et heureusement car sinon il aurait été hors de portée, mais la seconde flèche l’avait raté de peu, dommage. La brune reporta son attention sur Creighton.

__ Je lui ai donné un arc pour qu’elle s’en serve, pas pour faire joli… » Elle se tourna vers la jeune fille. « Nymeria. Tu dois te tenir plus droite et lever ton coude pour l’aligner avec la flèche et ton œil directeur. C’est ton frère qui m’a appris cela, il saura te montrer. Mais nous verrons cela plus tard. »

Elle tendit les rênes à Creighton pendant que Barristan qui avait tenu le cheval de Nymeria la soulevait de terre pour la remettre sur son canasson, avec un sourire amusé, il lui fit un clin d’œil.

__ Alors gamine, contente de la balade ? »

Creighton lui jeta un regard noir et se remit à cheval tout comme Ashara qui fit semblant de ne pas avoir entendu la boutade de Barristan. Pediflet rapporta les flèches de deux jeunes femmes et même celles des archers adverses pour remplir leur carquois.

__ Qu’on ligote solidement le prisonnier, hâtons-nous de trouver un camp pour la nuit. »

La troupe se remit en ordre de marche et partit u petit trot jusqu’à une clairière abritée par les arbres et au creux de laquelle coulait un petit cours d’eau.

Ashara mit pied à terre et fit signe à Nymeria de l’aider, elle amenait les chevaux deux par deux pour les faire boire avant de les rattacher aux arbres. La nuit était tombée et tout espoir de chasser pour le diner était vain, heureusement, ils avaient quelques provisions, du pain et du fromage, pas grand-chose mais bon, toujours mieux que rien. Pendant ce temps, les hommes montaient le camp, allumaient le feu, dessellaient les chevaux, bientôt, elles pourraient se reposer un peu et manger, mais avant, la brune voulait interroger le prisonnier. Ce dernier était attaché à un arbre et cracha par terre lorsqu’il la vit arriver. Barristan et Creighton étaient avec elle et la premier lui mit une puissante gifle pour ce geste.

__ Vous deviez être bien affamés pour oser vous en prendre à moi ou totalement idiots... » Dit Ahara en observant avec attention ses réactions à la lumière de la torche qu’elle portait.

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Nymeria scruta Creigthon. Elle n'était rancunière, mais elle aurait espérée mieux qu'un chaperon de famille pour seconder ses actions. Elle ramassa son arc dépitée puis se laissa porter par Barristan qui la remis en scelle. Son clin d'oeil la fit sourire.. mais retrouvant le regard de Creigh, Nymeria manqua d'hurler d'injustice en toussant et ravalant ses maux au fond de sa gorge. "Regarder le, lui mon frère " ce disait t-elle "Lui si beau, si aimé, n'y à t-il donc rien de plus beau qu'un frère aussi parfait ?". C'était un homme, tout les droits lui étaient dû. Il ne semblait tout bonnement pas avoir compris la démarche de sa soeur déroutant ni plus, ni moins de l'envie de convaincre Lady Ashara de son respect. Mais pour l'heure, Nymeria garda pour elle ce sentiment d'injustice, exercice compliqué même s'il lui semblait nécessaire pour prouver ce qu'elle souhaitait à la principale concernée. Creighton avait toujours porté ces airs de protecteur et bienveillant que l'on aime à retrouver chez un homme. Il y avait de l'honneur en son nom et il en avait autant dans son langage et dans ses pensées.

Au fond, le venin de Nymeria fut difficile à contenir, elle qui se doutait même de la joie que son père et sa mère aurait eu à entendre Creigh conter ses explois d'aujourd'hui.. Mais son objectif n'était plus de gagner la confiance de siens désormais, d'ailleurs la mine neutre, Nymeria avait attendu le jugement de son véritable bourreau avec honneur pendu à ses lèvres de la surprise qui précéda l'évènement..

Ashara venait tout bonnement de dire ce que la jeune fille pensait au plus profond d'elle. Elle le disait seulement avec des mots et avec une facilité déconcertante .. Nymeria resta le visage béa, quasiment soumise à ce qui s'imposait à elle. Il faut dire que cela faisait bien des années que la jeune fille n'avait plus tenter d'expliquer quoique ce soit à sa famille même si elle les aimaient profondément. A défaut de révolte, Nymeria venait de comprendre comment les mots pouvaient être utilisés et dans quelles circonstances. C'est d'ailleurs encore un peu sous l'effet des mots de la Lady qu'elle s'empressa d'esquisser quelques sourires. " Je suis désolé.. Marmonna alors Creighton, je me suis emporter le feu de l'instant ma fait réagir d'une bien mauvaise façon .. Nymeria s'avança aimant que Creigh lui répète ses mots les yeux dans les yeux. " Pardonne moi Nym', je n'aurais pas dû.." la jeune fille ne sourit , ne sachant plus vraiment quoi faire d'autre appart cela. Au fond, elle était pleine de joie et quasiment prête à l'embrasser pour le fruit de cette reconnaissance. Mais cette réussite ne lui était cas moitié dû, aussi Nymeria préféra s'en remettre à Ashara..

Le temps changea hélas assez vite, manquant de faire oublier à Nym le petit prodige de tout à l'heure. Ce jour resterait surement dans ses mémoires et non pour énième sérénade de son frère.. Le petit groupe se remit en route trouvant, après quelques traversées, une clairières dégagées pour monter le camp. On alluma un feu et Nymeria eu même le loisir d'aider Lady Arryn à regrouper les chevaux. Néanmoins le regard malsain du prisonnier semblait fortement donner des allures étranges à cette soirée..

" Je.. je vous remercie pour vôtre intervention tout à l'heure, Fit Nymeria en voyant lady Arryn se diriger vers le prisonnier, c'est bien l'une des première fois où je voit Creigh regretter de me sermonner .Vous êtes une cavalière de talent, je n'est jamais vu l'un de mes propres frères monter aussi bien ..

C'était peut être maladroit, mais ne pas en parler aurait été vécu comme quelque chose d'inaccomplie pour la jeune Rougefort. Nymeria la laissa repartir et resta quelques pas en arrières afin de ne pas provoquer son frère.. Ce régalant du spectacle,Nymeria scruta par la même occasions toutes les manières de lady Arryn face à la répugnance de son prisonnier.. Elle resta attentive ,mais étonnement désabusée lorsque ce dernier tourna son regard vers Nymeria avec défiance..

" Cette petite pute à tuer mon frère .. , Fit t-il en crachant à nouveau par terre."

Creighton présenta ses excuses à sa sœur, arrachant un léger sourire satisfait à Ashara qui n’ajouta rien car tous autre parole aurait été inutile et dans ce monde d’hommes la reconnaissance d’un père, d’un oncle ou d’un frère envers une femme n’avait pas de prix. Mais était-ce pour autant injustice que les mâles toujours se croient supérieurs aux femelles ? Pour la brune c’était bien plus compliqué que cela. Un subtil mélange de réalité et de tradition si bien ancrée dans les mentalités qu’il ne servait à rien de lutter de front. Non. Il fallait à toute femme désirant se défaire de ce carcan, prouver chaque jour, sa valeur, sa force et sa détermination à ne pas être un simple objet, de désir, d’alliance, de pouvoir, de lignée, d’exhibition. Pour cela, rien de plus simple. Il fallait être meilleure qu’aucun autre homme ne le serait jamais, et certaines femmes, pas toutes, mais certaines, le pouvaient. Elles le pouvaient car elles étaient plus fortes, plus intelligentes, plus empathiques, plus douces, plus dures, moins soumises à leurs désirs et à leur pulsions. La jeune femme était persuadée de cela depuis un bon moment, elle avait grandi dans l’idée qu’elle pouvait faire aussi bien, voire mieux que les hommes justement parce qu’elle était une femme et possédait des atouts qu’un homme n’aurait jamais et ne saurait avoir, le charme, la persuasion et la capacité à pardonner sans se déshonorer.

Mais elle ne méprisait pas pour autant les hommes, pas tous en tout cas. Elle savait se battre, se défendre tout du moins, mais elle gardait une grande admiration pour tous les soldats qui étaient prêts à se jeter dans la mêlée et à mourir pour elle, pour une idée de la justice, pour leurs terres, leurs femmes et leurs enfants. Elle avait conscience que même en s'entrainant d’arrache-pied, ce qu’elle ne pouvait se permettre, elle n’arriverait jamais à la cheville d’un Creighton ou d’un Barristan, ne serait-ce qu’en termes de force pure. Elle pensait qu’hommes et femmes devaient travailler ensemble à établir un monde plus juste, un monde meilleur ou les forts protégeaient les faibles plutôt que de les écraser, ou les riches aidaient les pauvres plutôt que de les asservir. Un monde où les hommes reconnaissaient ce qu’ils devaient aux femmes et où les femmes prenaient la place qui leur était due sans se prendre pour des hommes et sans oublier que, justement, leur atout principal était de ne pas en être.

__ Merci Lady Nymeria, je dois dire que si j’avais su que vous tiriez si bien, je vous aurais invitée à la chasse avec moi, il faudra que nous nous retrouvions un jour à Roches Aux Runes pour nous amuser un peu. »

Ashara sourit avec bienveillance.

__ Chacune de nous devrait se souvenir que les pères, les frères, les époux, les amis et les gardes meurent et que si nous ne voulons pas être de simples trophées de guerre, les larmes ne doivent pas rester notre seule arme. Chacune de nous devrait apprendre à se défendre pour être moins dépendante des hommes, votre frère a été l’un des premier à le comprendre me concernant, mais le fait qu’il l’oublie quand il s‘agit de sa petite sœur ne veut pas dire qu’il ne vous aime pas, au contraire. Soyez heureuse d’avoir une famille qui cherche à vous préserver du danger, ce n’est hélas pas toujours le cas, il est bien des couards en ce bas monde. »

La jeune femme regarda le prisonnier avec mépris.

__ N’est-ce pas, après tout, le rôle de la famille, de protéger les siens ? »

Elle s’approcha du prisonnier, mais il refusa de parler et préféra insulter Nymeria, cette fois, ce fut Creighton qui lui mit un pain en pleine mâchoire.

__ N'insulte pas ma sœur, lâche ! »
__ Ton frère méritait de mourir pour avoir attaqué l’Intendante du Val, tout comme toi. Alors si tu veux mourir vite, je te conseille fortement de me dire qui t’a engagé pour me tuer. »
__ Va te faire foutre, salope. »

Ashara sortit sa dague de sous sa robe et la planta dans l’épaule du prisonnier qui hurla de douleur. Elle était tout contre lui et son visage ne reflétait plus que sa haine glaciale et sa détermination à savoir qui avait osé comploter contre elle. Elle lui murmura à l’oreille entre ses dents serrées.

__ Tu n’as aucune idée de ce dont je suis capable. Maintenant, je VEUX SAVOIR ! »

Elle tourna doucement la lame profondément enfoncée dans l’articulation de l’homme qui hurla de douleur.

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Nymeria avait eu envie de frapper ce petit con .. Même si, contre toutes espérances, ce fut Creigh qui s'en chargea avec brio. La gamine sourit, cela parce que ses frères lui étaient tous cher à et que Creigh démontrait beaucoup de choses via ce geste. C'était assez captivant pour elle, l'idée de voir une femme qu'elle rêvait d'être affirmer sa position tandis que son frère défendait, en un sens, l'idée qu'il ne lui en voulait pas d'être ce qu'elle était.

Nymeria regarda Creigh longuement, comme si ce geste lui apportait autant de bien être qu'une conversation à coeur ouvert.. Pour l'heure, ce sale type avait eu ce qu'il méritait et la Rougefort ne s'excuserait certainement pas de ce geste. Elle regarda surtout Ashara, comme captivée par la moindre de ses actions. Cette manière d'être, de s'imposer, voilà ce que Nymeria n'avait jamais réussit à obtenir. C'était un sentiment bien nouveau et étrange de se sentir vivre au travers de quelqu'un. D'autant quelqu'un d'aussi prestigieux que Lady Arryn..

Nymeria s'était mise à grincer des dents au moment ou le bâtard s'était permis d'insulter son, désormais officiel, modèle et exemple. Elle cachait tant bien que mal sa colère ,mais finit par se pincer le lèvre jusqu'au sang. Il y avait une part de familiarité la dedans et tout ceux que Nymeria appréciaient n'était pas sans obtenir une certaine " protection " de sa part.

C'était un peu impulsif, comme si rien d'autre n'avait compter à ses yeux, que la valorisation et le bien des êtres qui étaient cher. Elle sourit pourtant de plus belle lorsque Ashara lui planta cette lame au coeur de son épaule, un pensée qui venait de se matérialisé dans la main de son modèle. Elle sourit autant qu'un petit sursaut de joie l'envahie au moment du geste de lady Arryn. *C'est ça ! Fait lui payer* criait t-elle au fond de son coeur.

L'homme hurla, éventrant chacun de ses mots jusqu'à l'agonie totale. Il s'était désormais mis à baver sur le sol, entamant quelques marmonnement étrange..

à mort Lysa Arryn.., à mort la putain du Val. soufflait t-il à mort Lysa Arryn, à mort la putain du Val..

Nymeria scrutait attentivement Ashara les yeux ronds. Elle apprendrait maintenant de sa réaction et de l'affront énorme que venait de faire cet imbécile par ces simples paroles. Les hommes de la garde se taisaient d'ailleurs, tous en fixant Ashara. Ils semblaient effrayés ou soucieux, comme si une colère aussi puissante que les vents avait pu sortir de sa bouche des lors que le félon eu prononcé ses paroles..

Par les dieu, ce petit con est fou ! chuchota Nymeria en s'avançant près de son frère.

Ashara l'avait prévenue, elle était bel et bien capable de tout. Le coeur soulevée par la réaction attendu de la régente, Nymeria garda son souffle, perchée par son regard dissuasif qu'elle admirait maintenait autant que les dieux..

Je ne te dirais rien sale Putain..

Malgré la lame qui tournait dans son épaule, l’homme refusait de dire qui l’avait engagé. En entendant le nom de Lady Lysa, épouse de Lord Jon Arryn, Suzerain du Val et mère de son héritier Robin, Ashara sursauta presque et recula d’un pas, retirant la lame de l’épaule de l’assassin sous le coup de la surprise. Si cet homme, ou plus probablement un autre qui l’avait engagé voulait la mort de Lady Lysa il n’était pas au bon endroit et ne s’en était pas pris à la bonne personne. Cette attaque suicidaire si mal préparée, pour une autre cible qui plus est, ça n’avait aucun sens. De plus, pourquoi vouloir tuer la Dame des Eyrié, une femme qui n’avait aucun pouvoir sur le Val et qui vivait à des centaines de milles de là, dans la capitale avec son époux devenu Main du Roi près de quinze ans auparavant. Certes, elle avait mis du temps à enfanter un héritier et Robin était un peu chétif, de plus il ne faisait aucun doute que Jon ne l’aimait pas et ne l’avait jamais aimé, mais cela ne justifiait en rien un appel au meurtre.

Perdue dans ses pensées, la brune ne remarqua évidemment pas le plaisir que semblait prendre Nymeria dans la contemplation de cette scène de torture. Pas plus que Creighton ou les autres chevaliers de la Garde Ailée bien trop occupés à scruter les moindres gestes de l’inconnu pour protéger leur Dame. Cette dernière n’aimait pas faire de mal à un autre être humain, ni d’ailleurs aux animaux, mais elle était prête à tout pour défendre le Val et la noble Maison Arryn, torturer, tuer, comploter, tout, elle n’allait donc se laisser assassiner sans chercher à comprendre. Elle faisait son devoir même quand c’était désagréable, rien de moins, rien de plus, et son devoir était de protéger le Val et ses suzerains des complots. Il y avait quelque chose de malsain dans ce regard que la jeune fille posait sur un geste qui ne devait pas être pris à la légère. Nul homme ou femme ne devait lever la main dur un autre être vivant sans avoir une bonne raison de le faire.

__ Vous voulez tuer votre Suzeraine et vous vous attaquez à moi ? Vous êtes donc doublement coupable, mais aussi complètement idiot ! Dites-moi qui vous a engagé, qui en veut à Lady Lysa, qui traite l’épouse de Lord Jon de putain du Val ? » Demanda-t-elle d’un ton calme mais dubitatif.

La jeune intendante hésitait désormais, ne sachant plus si elle devait exécuter cet homme ou le faire parler à tout prix, il semblait dément ou bête, incapable de sortir une phrase cohérente. Mais c’était probablement le plan prévu en cas de capture, brouiller le pistes, se faire passer pour aliéné pour écourter l’interrogatoire et les souffrances inhérentes de manière à s’assurer d’avoir le moins de chances possibles de parler. Si elle voulait le faire parler, il fallait qu’elle soit plus patiente que lui et très probablement encore plus violente, mais à quoi bon, si au final il ne parlait pas tout ceci serait bien inutile.

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Ce petit con ne manquait pas d'audace, il fallait bien l'admettre. Ce trait de caractère eu même pour effet de rendre Nymeria hystérique de rage tant elle était imccapable d'admirer la réserve de lady Arryn sans y trouver un courage dont elle fut démunit. Il faut dire qu'il avait toujours été dans sa nature de condamnée si tôt insultée. Mais dans les yeux du félon, nul désir de vengeance, juste une leçon, que Nymeria apprenais à ses dépends. Mais alors.. qui pouvait en vouloir autant à Lysa Arryn ? Certes, elle fut une femme détester, une femme que Nymeria elle même ne portait pas dans son coeur pour toutes les courbettes que son père lui faisait. Mais les insultes proférer par ce petit salo devenait cendre sur une flamme ardente.. Il grognait, sans doute meurtrit par la blessure, mais encore assez conscient pour avoir quelques mots à fournir à Ashara. Beaucoup étaient pencher à ses lèvres, comme si l'annonce d'une menace imminente accueillait ces moindres accusations à l'égard de la suzeraine.

Il faudrait bien qu'il parle et d'ailleurs il allait le faire.

ah ah ah ! ,ria t-il en vomissant quelques vague de sang vif,

Vous verrez ma jolie.. bientôt le Val affrontera la pute qui à tenter de lui détrousser sa plus grande valeur.. La meurtrière finira pendue et vous autres .. aaaah vous autres ! Vous irez rejoindre cette salope entiché de ce cher .. " Baelish" trop tard..

Le bonhomme était évasif, finissant par gémir un peu plus lorsque le sang devint de plus en plus affluant près de sa bouche. Les gouttes se mirent à rouler en cascade le long de ses joues. Ses yeux restèrent eux bien ouvèrent scrutant une nouvelle fois Nymeria qui ne savait plus quoi penser de cette phrase sortit d'outre tombe.

De quel crime parlais t-il ? Pourquoi accusait t-il Lysa ? Avait t-il vraiment des preuves ? Nombreuses questions auxquel Nymeria craignait de découvrir un jour les vraies réponses. Elle regarda un moment Ashara, puis, retrouva le regard de l'homme à moitié mourant. Il fallait néanmoins qu'il parle, qu'il dise de qui, ou de quoi il s'agissait !

Bonjour des enfer .. Ashara Arryn.. son regard se figea , crachant une dernière arrivée de sang clair sur l'étendu de son, désormais, cadavre...

Un vent faible se leva avant la pénombre. La nuit se faisait propice au doute et Nymeria attendit longuement avant de s'endormir ce soir. La reprise de la route fut d'ailleurs plus contrainte que désirée si tôt le traître enterré par les autres. Nymeria était intriguée, quasiment éprise d'inquiétude au sujet d'Ashara. Et encore et toujours cette question qui revenait : "Ce fameux crime" dont Lysa était accusée.

Une chose était sur.. lady Ashara devait avoir eu plus de tourments à trouver le sommeil cette nuit ..
(c)

Le nom avait été prononcé. Baelish. Lord Petyr. Littlefinger. Grand argentier de la Couronne, proche de Lady Lysa et ami de Jon, homme de confiance, ancien intendant des douanes de Goeville. Un homme dont personne ne saurait remettre en cause la loyauté et les talents malgré une tendance nette pour le proxénétisme. Ashara ne l’appréciait pas spécialement, en grande partie à cause de ça, mais de là à l’accuser de haute trahison, c’était un peu gros. D’ailleurs, dans le discours de cet homme blessé, qu’y avait-il à comprendre ? Cela n’avait ni queue ni tête. Il ne savait plus qui accuser alors il désignait n’importe qui. Elle se repassa ses mots dans sa tête. Un lui revint. Entichée ? Lysa et Baelish ? La Dame du Val et un petit arriviste certes doué, mais indigne d’une Tully comme d’une Arryn ? L’amourette adolescente de ce dernier pour Lady Cathelyn était connue de tous, mais Lysa ? Et puis le duel avec Brandon lui avait probablement servi de leçon. Elle ne pouvait décemment pas prendre ses allégations au sérieux.

Le temps qu’elle réfléchisse au bienfondé d’un interrogatoire plus poussé encore pour qu’il éclaircisse ses propos et l’homme, dans un dernier regard de défi mourrait à son plus grand regret, emportant son secret dans la tombe. Après un bref regard pensif sur le cadavre, elle se retourna en silence et quitta les lieux, laissant ses hommes nettoyer, ou plutôt enterrer le problème. Il ne parlerait plus jamais, il n’attaquerait plus personne non plus. Et pourtant ces mots résonnaient encore dans son esprit. Un citoyen du Val. Elle l’avait tué, sans vraiment le vouloir d’ailleurs. Il avait paré de la plus grande valeur du Val. Il parlait de l’honneur. Cela, malgré tout ce fouillis de mots et d’accusations infondées, elle ne pouvait l’oublier. Ces mots à eux seuls donnaient un semblant de sens à son discours décousu et délirant, elle ne l’ignorait pas. Elle regrettait de l’avoir tué, peut-être aurait-il mérité de vivre malgré ce qu’il avait fait. Tous ceux qui aimaient le Val comme elle l’aimait méritaient de vivre.

La jeune femme ne comprenait pas, elle ne pouvait encore voir la vérité se profiler, une vérité sordide qui vaudrait la vie de Lord Jon d’ici quelques lunes, et la vie de bien d’autres gens. C’était impensable, improbable. Elle eut beau le retourner mille fois dans sa tête, elle ne pouvait imaginer une telle chose, de toute façon, il semblait ridicule de croire cet homme perdu, aussi ridicule que de croire les allégations d’un fou. Ridicule de lui prêter la moindre attention, et pourtant, elle mit des heures à trouver le sommeil cette nuit-là et eut toutes les peines du monde à se lever le lendemain dès l’aube pour rejoindre les Eyrié et y rendre la justice en sa qualité d’intendante. Elle serait pour une fois, accompagnée, de Nymeria, qui devait apprendre de cette séance ce que sont les lourds devoirs que la noblesse impose à toute personne portant un nom et un titre, même celui de Lady.

FIN