298 - Lune 13 - Semaine 1 - Jour 5 - PORT REAL

Sujet: 298 - Lune 13 - Semaine 1 - Jour 5 - PORT REAL 23.05.14 23:37

Le Nid de Vipère
Event

An 298 - Lune 13 - Semaine 1 - Jour 5

Depuis quelques jours, Robert avait retrouvé le sourire, il était d’humeur guillerette et son épouse en faisait les frais car il se sentait à nouveau comme un jeune homme tout plein d’ardeur. Enfin, il n’en buvait pas moins pour autant et comme Cersei n’était jamais tellement partante et qu’il refusait que qui que ce soit entame sa bonne humeur, il se consolait plus que jamais dans les bras des autres. Car oui, l’idée d’exécuter une gamine innocente, enfin, innocente, une Targaryen tout de même, ne l’oublions pas ! Cette idée donc, le mettait en joie et lui rappelait ses heures de gloires au Trident. Et depuis qu’il avait appris que les Dorniens venaient à Port-Real pour la lui livrer, il se sentait de nouveau aussi fort et invincible que lorsque son marteau de guerre avait éventré l’armure du Prince Raeghar.

C’est ainsi, le sourire aux lèvres et légèrement engoncé dans son armure de plate et armé de son marteau, que le Roi des Andals, de Rhoynar et des Premiers Hommes, Seigneur des Sept Couronnes et Protecteur du Royaume enfourcha sa monture. La plupart des garçons d’écurie ne l’avaient jamais vus ainsi et furent stupéfaits par la puissance qu’il dégageait encore lorsque son embonpoint était masqué par l’acier. Peut-être certains comprirent alors pourquoi c’était bien lui qui était assis sur le Trône de Fer, même si, clairement, ses années de règne avaient prouvées que là n’était pas sa place favorite.

Quoi qu’il en soit, le voyant sortir ainsi du Donjon Rouge tout brillant et entouré des membres tout de blanc vêtus de la Garde Royale avec à sa suite tous ceux qui n’étaient pas encore lassés des exécutions, on pouvait se dire : Vive le Roi !

Mais dans la ville, les rumeurs allaient bon train, d’aucun racontaient que la Princesse Targaryen avait été faite prisonnière et qu’elle serait exécutée ou bien qu’elle venait réclamer son trône. On racontait aussi que le Prince Oberyn de Dorne venait en personne donner sa tête au Roi en échange de la tête des responsables du viol et du meurtre de sa sœur. On racontait aussi qu’ils venaient avec une armée pour envahir Port-Real et que bientôt des Dragons brûleraient la Ville. Bref, on racontait tout et n’importe quoi et il n’était pas simple de démêler le vrai du faux, ainsi les plus curieux avaient pris place sur le port où l’on pouvait déjà voir le bateau qui serait bientôt à quai. Les autres suivraient le cortège royale ou l’attendraient sur le route, mais après l’acicent de Myrecella, le Lrd Commadnant de la Garde avait mis les bouchées doubles en matière de sécurité et personne ne apsserait les lignes

Sur le bateau
- Alyx Wyl + Olyvar Sand et un ou deux autres hommes d'armes
- Corwyn Rogers + Son écuyer
- Daenerys Targaryen + 2 Gardes

Avec Robert
- Arthur Ambrose
- Jaime Lannister
- Joffrey Baratheon
- Leyïa Tarly
- Loris "Le"Sage
- Myrcella Baratheon
- Sandor Clegane
- Symeos Antaryon[/list]

Joffrey « Invité »

S'il fallait trouver quelqu'un d'aussi excité du sang versé à venir que Robert, on serait inévitablement tombé sur Joffrey. Pour une fois, le fils et le père faisait un dans leur humeur et leurs attentes. Le prince avait eu vent de la mise en place d'une exécution digne de ce nom. Les rumeurs avaient suffis à révéler la nature de la condamnée : Daenerys Targaryen. Quel magnifique spectacle, pensa le prince. Dommage qu'on organisait ces événements si rarement. Peut-être fallait-il remédier à ceci quand l'occasion se présenta dans quelques années, se disait Joffrey en suivant son père vêtu dans son armure scintillant sous le Soleil ardent.

Il y avait décidément rien de mieux que de commencer une journée en assassinant une cousine. Oui, car Daenerys était personne d'autre que la cousine de Robert et l'absence de procès, donnait à ce spectacle tout d'un assassinat politique. Quelques vieux mestres pouvaient secouer la tête en disant que le danger ne venait pas d'elle, une femme incapable de monter sur le trône, mais de son frère Viserys. Ils pouvaient prétendre que Daenerys aurait qu'à être forcée de devenir une sœur silencieuse pour régler le problème une fois pour toute mais la politique est rarement l'apanage de la raison.

L'esprit sain serait horrifié de ce crime mais Robert pensa qu'à pouvoir triompher à nouveau sur une Targaryen. Même si ceci signifiait commettre un parricide des plus ignobles. Joffrey, lui, s'enfichait de ces considérations moraux. Il prendrait l'épée lui-même en main pour couper la tête de la jeune fille à condition d'en recevoir l'occasion. Malheureusement c'était un bonheur réservé aux bourreaux. Le prince, pour une fois dans sa vie, envia les nordiens et leur coutume d’exécuter eux-même les gens qu'ils condamnaient. C'était une coutume si délicieuse et ouvrant la voie à mille plaisirs, pensa le prince héritier.

Tous attendaient sur les quais l'arrivé du navire qui devait remonter le fleuve depuis la baie de Neva ou jadis les navires d'Aegon le Conquérant avaient franchis les flots. Qu'aurait dit le grand conquérant s'il aurait su qu'une de ses descendantes devrait parcourir à son tour ses eaux pour aller à sa condamnation ? La dernière-né des Targaryen faisait le même chemin que celui qui avait fondé la dynastie royale tant de siècles auparavant. Le destin ne pouvait pas être plus ironique que ça. La cruauté fut suprême que ce soit le descendant d'Orys Baratheon qui allait ordonner la mort de la dernière fille d'Aegon. L'histoire semblait n'être qu'une vaste roue tournant et se répétant chaque fois.

Oberyn Martell « Invité »

Le Prince Oberyn ouvrit d’un mouvement décidé la porte de sa cabine, baissant légèrement la tête pour la franchir et sortir à l’air frais, sur le pont du bateau. Abandonnant par la même occasion la femme de joie et un jeune homme qui semblaient encore bien occupés. Il prit une profonde inspiration en regardant la vue qui s’offrait à lui, tout en réajustant sa tunique dont il venait tout juste de se vêtir. Port-Réal était comme dans ses souvenirs, fade. Elle n’avait pas la chaleur de Dorne, la magnificence de la Tour du Soleil et de Palais Vieux lorsque le jour se couchait. Elle lui semblait triste, sans vie. Peut être les souvenirs de ce lieux assombrissaient son jugement. Sa dernière visite remontait à bien longtemps, un mariage royal, celui de sa sœur avec le dernier dragon. Oberyn se perdit quelques instants dans ses pensées, le souvenir toujours clair dans sa mémoire, puis s’empêcha d’y penser.

Chaque chose venait en son temps, et il était ici aujourd’hui pour représenter Dorne et la Maison Martell, dans ce qui s’annonçait être un évènement dans la capitale. Daenerys Targaryen, fille de Aerys II Targaryen dit le Roi Fou, la sœur de son beau-frère, celui qui avait déshonoré sa sœur Elia. L’une des deux dernières Targaryen était ici, à Port-Réal, protégé par une escorte dornienne et emmené à Port-Réal pour être possiblement jugé, selon le bon vouloir du Roi Robert. Peu importait pour Oberyn de ce qu’il advenait de la jeune dragonne, sa mission était de l’emmener en vie aux portes de Port-Réal, et c’est ce qu’il allait faire. S’il y avait bien un moyen pour le Roi sache que les Martell sont des fidèles alliés de la couronne, lui ramener Daenerys était sans doute l’une des meilleures options. Oberyn s’avança plus en avant sur le pont, le navire dornien s’apprêtant à accoster d’ici peu. A sa vue, les gardes légèrement endormis se ressaisirent, ce qui fit sourire légèrement le Prince. Un dornien dans la force de l’âge qui semblait être le capitaine de l’escorte, lourdement équipé d’une tenue militaire traditionnelle, s’approcha de lui, comme attendant des ordres.

- Mon Prince.

- Préparez la prisonnière, nous accostons bientôt. Protégez la jusqu’aux portes de la ville, aussi farouchement que si vous protégiez un Prince de Dorne. Je m’occuperai du reste.

La Vipère Rouge dirigea alors son regard vers Daenerys, la scrutant longuement, les yeux plissé, se demandait se qu’il adviendrait d’elle. Puis il congédia le capitaine d’un hochement de la tête, avant de partir lui aussi vers les côtés du pont, dirigeant de nouveau son attention sur la ville qui se dressait devant lui. Qu’est ce qu’il y trouverait là bas ? Qui les attendrait sur la plage ? Il ne doutait pas que le Roi serait la en personne pour les accueillir, et c’est bien ce qu’Oberyn souhaitait. Pouvoir s’entretenir avec le Roi en personne était chose bien trop rare pour les Princes de Dorne, et c’est un fait qu’il avait à cœur de corriger. Il contait d’ailleurs rester quelques temps, à la capitale. Il était temps que Dorne s’investisse plus activement dans la prospérité du royaume. Mais avant cela, il fallait mener cette escorte à bien, le reste viendrait bien assez vite. Tous les grands du Royaume se retrouvaient régulièrement à Port-Réal. Et le Prince Oberyn se languissait d’assister à ça, de revoir ces vieux visages, assister aux intrigues qu’affectionnent tellement les nobles de la capitale. Et bien qu’il n’affectionne pas autant qu’eux ce jeu, et que Port-Réal était probablement pour lui l’endroit le moins agréable des deux continents, il savait que l’avenir de Dorne et de sa Maison se déroulait ici. Le Prince Oberyn à bien l’intention de s’en souvenir, et de œuvrer au mieux pour les Martell.

Myrcella Baratheon « Invité »

Une couronne de mensonges :
Le Nid de Vipères

Aujourd’hui était un jour spécial pour tout le monde à Port-Real. Pour Myrcella également, évidemment, cependant, elle n’était pas excitée comme certains pouvaient l’être. Elle avait tenté au mieux de se tenir informée de ce qu’il se passait et ce qu’elle avait appris ne lui plaisait pas.
Daenerys Targaryen était amenée par les Dorniens. Evidemment, surement pas de son plein gré et la suite pour elle serait surement encore plus dramatique qu’un voyage en bateau. Si ce que Myrcella avait entendu dire était vrai, elle serait exécutée. Ce n’était qu’une fille un peu plus vieille qu’elle. Quel réel danger pouvait-elle présenter ? Pourquoi la tuer ? Avait-elle déjà commis des actes répréhensibles ? Il ne fallait pas la tuer, elle n’était qu’une enfant.
Tout cela terrorisait la petite princesse en réalité. Elle finissait par se dire que si personne ne rechignait à tuer la Targaryen, qu’adviendrait-il le jour où tout basculerait et qu’il faudrait se débarrasser de Joff, Tommen et elle ? Ils seraient eux aussi exécutés froidement. Comme l’avaient été à l’époque les enfants qui occupaient leur place. Elle ne doutait pas en le pouvoir de sa famille pour les protéger mais si cela était arrivé une fois, pourquoi cela ne se reproduirait pas ?
Il n’était pas question de les éliminer aujourd’hui mais elle ne prenait pas forcément mieux la chose. Les meurtres, parce que c’était bien de cela qu’il s’agissait, surtout d’enfant, la rendait malade. Elle était obligée d’assister à tout cela mais à contre cœur.

Elle n’en avait cependant parlé à personne. A quoi bon ? Tommen était encore un peu trop jeune quant à Joff il se délectait de tout cela… Sa mère… Elle n’avait pas essayé et ses amies la traitaient de folle en essayant de lui rappeler que son père était un puissant homme et que jamais il ne laisserait rien leur arriver. Qu’il avait peut-être décidé de supprimer cette pauvre Daenerys mais que personne d’autre n’aurait ce genre d’idée, qu’elle était en sécurité… Elles étaient finalement toutes plus idiotes les unes que les autres. Elle-même avait été attaquée et défigurée et ce n’était pas son père qui en avait donné l’ordre. Tout le monde semblait absolument prêt à tout dès qu’il s’agissait de prendre le pouvoir…

Tout cela la dérangeait au plus haut point. Elle accompagnait sa famille sans que le cœur y soit et pourtant dans l’absolu elle était ravie de rencontrer les Dorniens et même Daenerys. Elle était très curieuse de voir à quoi elle pouvait ressembler. Elle se rendait bien compte que ce n’était pas vraiment le plus important, savoir si elle était ou non aussi jolie qu’on le prétendait, mais c’était plus fort qu’elle et quand elle pensait à cela elle ne pensait plus au fait qu’elle perdrait surement bientôt la vie. Elle espérait fortement s’être trompée et avoir mal compris et croisait les doigts pour que tout se passe au mieux.

Daenerys Targaryen « Invité »

La jeune femme blonde regardait par le hublot de sa cabine l’océan. Son regard améthyste divaguait. A vrai dire elle divaguait depuis que les Princes de Dorne l’avaient mise aux fers, depuis qu’ils l’avaient trahie. Son vœux le plus cher était de s’enfuir partir, retrouver son frère qui l’attendait quelque part à Essos. Pourquoi était-elle partie ? Elle aurait pu vivre encore de longue année. Mais la jeune femme aux traits valyrien était prisonnière de Dorne et bientôt de la couronne. Cela la faisait rigoler, quelle ironie du sort.

Elle entendit des pas se rapprocher et elle sauta prestement sur ses pieds. Deux gardes entrèrent armés.
« Il est temps princesse… »

Les yeux améthyste se mirent à flamber et elle rigola sautillant jusqu’à eux.
« Si je suis une princesse, libérez-moi ! C’est un ORDRE ! »

Elle leur mit sous le nez les fers qu’elle avait au poignet. Mais les deux gardes ne furent pas impressionner par le ton de la blonde. L’un deux attrapa sa cape et la lui mit sur les épaules en la rabattant sur tête. Ils voulurent l’entraîner vers la sortie mais la jeune fille se débattit tel un dragon.
« MON FRERE VOUS TUERA TOUS ! JUSQU’AU DERNIER ! IL BRULERA VOS MAISONS ET VOS FAMILLES ! VOUS ALLEZ TOUS… mourir... »

Elle termina sa phrase en éclatant de rire. Les deux dorniens levèrent les yeux au ciel et la menèrent sur le pont. Tout le monde semblait prêt à débarquer et devant eux se dresser Port Réal.
«Pfff c’est ça Port Réal…les cités libres sont beaucoup plus attrayante ! On n’entend même pas de musique pour danser. »

La folie de princesse était fidèle à la tare des Targaryen. Encore jeune, ce n’était pas une folie meurtrière comme avait eu le Roi fou Aerys Targaryen mais en grandissant cela deviendrait la même folie dévastatrice.

D’un coup de tête, elle voulut s’avancer vers le bastingage. Les deux gardes la suivirent de près pour l’éviter de faire un quelqu’un bêtise. Elle regarda les vagues pour voir quelques poissons frétiller dans la mer. Elle rigolait toute seule à voir les poissons sautillaient de vague en vague. Elle se tourna vers ses deux gardes.
« Le poisson grillé c’est ce qu’il y a de meilleur…Je me souviens qu’ils en faisaient un délicieux là où je venais…Je veux du poisson grillér pour manger. Vous allez leur dire hein…à ceux qui sont dans cette ville affreuse que je veux du poisson grillé pour manger.
-Mais oui princesse, allez venez il faut y aller. »

Ils la menèrent vers le prince Oberyn.
« La princesse est prête Prince Oberyn. »

Alyx Wyl « Invité »

La première semaine avait été la pire de toute l'existence d'Alyx. Malade comme un chien, ne quittant pas sa cabine, elle avait maudit la terre entière tandis qu'elle recrachait invariablement dans un seau tout ce qu'on tentait de lui faire avaler.

Le pire n'était pas le mal de mer, au fond, mais surtout les gens qui en étaient témoins. Olyvar, tout d'abord, qui se portait comme un charme et ne manquait pas de taquiner sa soeur dès que l'occasion se présentait. Ser Corwin également, qui avait là une démonstration criante du fait que la sois-disant « supériorité dornienne » que défendait la jeune femme n'était pas absolue.
Le Prince Oberyn, enfin, qu'elle aurait tant voulu impressionner et devant qui elle ne parvenait qu'a se ridiculiser, se précipitant vers le bastingage à la moindre vague.
Lorsque la proposition de faire partie de la suite du Prince lui était parvenue, Elle avait, il est vrai, légèrement hésité en apprenant que le trajet se ferait en bateau. Légèrement. Quelques secondes. L'honneur était grand et sa fierté trop exacerbée pour qu'elle songe bien longtemps a refuser une telle offre. Depuis, elle avait maintes fois eu l'occasion de regretter.

A sa grande surprise, elle n'était cependant morte ni de honte, ni de la maladie proprement dite, et passé les premiers jours, son état s'était amélioré. Nul ne la qualifierait jamais de grande navigatrice, c'était certain, mais son corps s'était progressivement habitué la houle incessante, et au bout de dix jours, elle avait été capable de sortir de sa cabine sans vomir sur le pont. Après ça, les choses s'étaient améliorées de jour en jour

Tandis qu'approchait Port-Réal, elle prenait même le risque de s'appuyer au bastingage pour mieux observer la ville, et les nausées n'étaient plus qu'un mauvais souvenir. Elle ne regrettait plus sa décision. Résolue à ne pas se laisser impressionner par la taille de la cité, elle comptait profiter de l'occasion pour observer et mieux comprendre le reste de Westeros. Son maître d'armes lui avait après tout répété qu'il était primordial de connaître ses ennemis. Si elle voulait que ses ambitions se réalisent un jour, il valait mieux comprendre dès maintenant comment fonctionnaient les gens du nord.

« Mon prince », salua-t-elle en s'inclinant tandis qu'Oberyn s'approchait pour observer la capitale à son tour. Droite et fière, aussi assurée qu'elle l'osait malgré les vagues, elle tâchait de faire oublier le coté minable de ses premiers jours en mer.

Elle se retourna ensuite quand Daenerys se mit a crier, et secoua la tête. On ne pouvait pas dire que la princesse Targaryen l'ait beaucoup impressionnée au cours de la traversée. Si c'était ça, la gloire de l'antique Valyria... Cela ne faisait que la conforter dans ses idées. Dorne serait bien mieux en se gouvernant seule.

Corwin Rogers « Invité »

Port Réal. La capitale des sept couronnes était en vu et la galère ne tarderait pas à accoster dans le port où attendait un comité d'accueil impatient de recevoir le cadeau des Dorniens au roi. La haute tour du donjon rouge se dessinait menaçante dans le lointain. A la fixer ainsi, Corwin sentit un frisson glacé l'envahir malgré le soleil présent. Il avait entendu comme tous les habitants du pays les sinistres histoires qui courraient sur la bâtisse que plus d'un estimait hantée des morts violentes qu'il y avait eu.

*Qu'es tu aller faire dans cette galère ?* La question revenait sans arrêt dans son esprit, tandis qu'autour de lui, les marins Dorniens s'agitaient sur le pont. Corwin Rogers ne se faisait guère d'illusions sur sa place dans le milieu des puissants et en général évitait de se retrouver mêler à ce genre d'intrigues. Une épée à louer, un chevalier sans terre qui ne devait sa place en ce monde qu'à un talent certain à l'épée.

*Tu deviens trop sentimental avec l'âge, mon vieux Corwin* pensa le chevalier errant tandis que son regard quittait l'horizon pour s'attarder aux gens présents et plus particulièrement sur celle à qui allait son allégeance. Lady Alyx n'avait guère goutter aux charmes du voyage sur mer, du moins les premiers temps. Elle, si fière d'habitude avait eu du mal à supporter les premiers temps le roulis. Contrairement à son habitude, Corwin s'était bien gardé de lui faire quelques remarques déplaisantes, autant par compassion que par désir d'éviter ses foudres le temps d'un voyage où ils était forcés à la proximité.

Lui même n'aimait pas la mer. Il n'aimait pas se sentir prisonnier d'un navire, à la merci de quelque pirate audacieux. Il en avait néanmoins profiter pour travailler son équilibre à marcher sur le pont lors du voyage et à s'entretenir. Certains avaient leur nom, leur fortune et leurs relations pour s'en sortir dans la vie. Le chevalier errant, lui n'avait que sa jugeote et ses compétences et s'entrainer à faire face à n'importe quelle situation était synonyme de survie. Alors il se forçait à travailler ses talents tous les jours.

L'agitation augmentait sur la galère alors qu'une jeune femme était sortie de son lieu de détention. Elle était le sacrifice offert à Dorne au roi Robert, une Targaryenne dont le sang scellerait l'allégeance du peuple du soleil, allégeance factice sans nul doutes qui ne durerait que tant que les deux parties y trouveraient leur compte. Fronçant un instant les sourcils, le jeune homme fixa son regard sur cette dernière. Son sang serait aussi rouge que celui du dernier des mendiants de la ville. La mort était ainsi, se moquant bien des convenances, faisant fi de la naissance.

*Désolé Princesse, il n'y a que dans les contes que les chevaliers sauvent les filles de haute naissance pour les épouser.* La pensée de Corwin le fit sourire un instant, cyniquement. Avait-il été idéaliste un jour ? Sans doute comme tous les gamins, mais lorsque l'on apprend à se battre sur les routes, ce trait de caractère finissait par disparaître. L'espace de quelques secondes, ses yeux se perdirent sur son employeuse à nouveau qui venait de rejoindre le prince... *Et elle, tu la sauverais, Corwin ? Regarde là se pavaner prêt du Prince. Plus rien d'autre n'existe.*

Bientôt ils descendraient du navire. Contrairement à la plupart des passagers, Corwin n'avait pas revêtu d'atours de fête, préférant garder sa vieille cotte de maille, son épée au coté, son écuyer portant son arbalète. Passez inaperçu aux yeux des puissants, voilà qui était dans ses cordes. Pourtant, qui prendrait le temps de s'intéresser à lui aurait pu distinguer sous l'apparence nonchalante du chevalier, le guerrier attentif et compétent prêt à la moindre surprise...

Arthur Ambrose « Invité »

La cape noire de Lord Ambrose flottait au vent, et seule la broche argentée en forme de fourmi l’empêchait de s’envoler. Vêtu de vêtements sombres, Arthur avait les yeux tournés vers l’horizon, en direction du fleuve que les Dorniens étaient en train de remonter pour venir à eux, mais son regard était perdu dans le vague.

Dire que seulement deux semaines plus tôt, le Roi avait choisi de sceller le destin de la Targaryen. Le temps passait parfois bien vite et il avait l’impression de s’être assis seulement la veille à la table du Conseil de guerre. Le Sire d’Ambroisie n’était pas spécialement friand d’exécutions, même si leur vue ne l’écœurait pas non plus, pour en avoir vu un certain nombre pendant la guerre, mais ce n’était pas pour voir la mort de Daenerys qu’il était venu.

Non, le seigneur du Bief désirait voir la princesse déchue mais il voulait surtout rencontrer Oberyn Martell, au sujet de qui Willos ne tarissait pas d’éloges. Est-ce que les Princes de Dorne avaient-ils décidé, à l’instar des Lannister en leur temps, de prouver leur loyauté dans le sang ? C’était difficile à imaginer, d’autant plus lorsque Arthur se souvenait de sa discussion avec la Princesse Arianne mais il y avait peut-être des enjeux dont il n’avait pas idée. Tout ce qu’il savait, c’était que Doran Martell ne faisait jamais rien sans avoir mûrement réfléchi au préalable.

Reportant son regard sur les autres personnes présentes, il constata que Robert était imposant dans son armure et d’une humeur autrement plus joyeuse et vivante qu’à l’accoutumée. Non pas que le bon roi ne soit pas un bon vivant d’ordinaire mais il y avait une lueur dans son regard qui n’était pas présente d’ordinaire, et que rares avaient vu dans ses yeux sombres depuis l’époque de la Rébellion.

Son fils aîné paraissait tout aussi impatient de voir les Dorniens arriver. Ambrose devait reconnaître qu’il ne serait sans doute pas un visiteur régulier de la capitale lorsque le Prince Joffrey deviendrait roi. En dessous de ses manières polies et charmantes, il devinait quelque chose de plus sombre… et d’inquiétant.

Contrairement à son frère, la Princesse Myrcella ne semblait pas très à l’aise mais c’était compréhensible. Après l’effroyable attaque dont elle avait été victime, la violence rebutait sans doute plus la jeune femme encore qu’auparavant.

Ses yeux noirs se reportant sur le fleuve, Arthur se put s’empêcher de s’interroger sur les conséquences de ce qui se passerait aujourd’hui. Est-ce que cela rapprocherait les royaumes, unifiés autour de leur nouvelle dynastie ? Ou bien la nouvelle proximité des Martell avec la couronne créerait-elle une tension avec les Lannister ? Voilà autant de questions auxquelles le sire d’Ambroisie désirait des réponses, pour assurer la prospérité de sa famille, des Tyrell et du Bief.

Leyïa Tarly « Invité »

C'était un grand jour qui commençait. Des merveilles, des éclats de lumières. Les yeux pleins de ses derniers, je laissai ma camériste coiffer ma longue chevelure blonde avec une application non feinte. Je devais être parfaite. Encore plus que d'habitude s'entend. Le prince avait été claire dans ses paroles. Je savais qu'il s'en souviendrait. Nos plans étaient sur la même longueur d'onde. J'avais déjà revêtu une robe magnifique, bien que du vert des Tarly. Je ne pouvais afficher du rouge assise aux côtés du prince. J'avais grandis. J'avais bien changé en une simple année. J'avais pris des formes bien plus féminines. Je savais ne pas encore en être une totalement, mais ma poitrine prévoyait d'être généreuse et la cambrure de mes reins sensuels, du moins encore plus qu'elle ne l'était déjà. J'inspirai profondément, laissant mon regard se perdre dans mon reflet. Je n'avais que faire de l’exécution de Daenerys Targaryen. Je n'étais pas née lorsque eut lieu la rébellion. Je me fichais du passé. Pour moi, seul le présent était la plus importante des actions. C'était aujourd'hui que se jouait mon futur et que je prenais réellement part au jeu.

La préparation terminée, j'admirai mon reflet quelques minutes, mes yeux bleus verts brillant avec tellement d'envie. Je voulais réussir. Je voulais être digne d'épouser Willos Tyrell et qu'il face de moi sa belle pour toujours. Que la rose trouve place sur ma robe, que le manteau soit le sien et que je devienne à ses côtés héritière du Bief. Qu'importe si son physique n'était que laideur. Je ne ferrai pas fine bouche, pour l'amour de mon prince. Puis, avec Loras et Margaery comme frère et sœur, il ne pouvait être laid. Ce serait mentir. Je pris une profonde inspiration, n'écoutant pas les conseils de ma femme de chambre qui me jurait que j'étais splendide et aurais tout ce que je voulais. Je le savais. Je l’espérai si ce n'était pas une certitude.

Je me rendis sur les quais, là où se trouvait tout le monde, le sourire aux lèvres, le soleil se reflétant sur mes cheveux comme mon digne surnom de "Soleil du Bief". J'étais d'une perfection presque douloureuse, d'autant qu'il est bien connu qu'une personne de bonne humeur et consciente de sa perfection le sera encore plus. Je voulais tout, sans exception. Je voulais le monde à mes pieds, je voulais être celle dont j'avais toujours rêvé. Je n'étais pour l'heure qu'une Tarly mais les choses allaient très vite changer. Les choses allaient s’accélérer. Je devais juste espérer de tout mon cœur ne pas être prise dans un jeu dont je ne maitrisai pas les règles ou pire encore, dont je ne les connaissais pas. C'était dangereux mais pour l'instant je n'étais pas encore assez mouillée pour craindre la moindre chose. C'était aujourd'hui que bien des choses allaient changer. Mes prunelles claires étaient plongées dans l'eau, dans l'avenir qu'elle menait jusqu'à nous. Je n'avais rien à craindre ici. Je me le répétai à longueur de journée. Le prince m'avait convaincu. Je ne pourrai l'épouser. Mais je pourrais être utile à la couronne. Je mentais. J'étais égoïste, je n'avais que faire du bonheur de la couronne. C'était ma puissance et le pouvoir qui m'importaient. Je changeai de jour en jour, devenant plus cruelle, plus dangereuse. Je m'effrayai parfois. Mais je ne voulais redevenir une enfant innocente et stupide. C'était l'heure. L'heure du renouveau.

Joffrey Baratheon « Invité »

Les quais de Port royal s'était rapidement transformé dans un lieu d'attroupement pour tout ce qui voulait se faire voir ou qui ne voulait en aucun cas rater une exécution digne de ce nom. On pouvait se demander si les gens venait pour voir le souverain ou par envie de sang. Peut être que c'était les deux. Joffrey arriva avec le reste du cortège royal, dirigé par le roi Robert en personne, sur les quais bordant la terrible Neva. Il s'était pour l'occasion vêtu en noire, la couleur du deuil ou mieux dit d'une mort que le prince considérait comme déjà consommée. Sur sa veste ténébreuse avait été brodée avec des fils argentés un cerf arrachant avec ses bois la tête d'un dragon gisant au sol. Le message ne pouvait pas être plus clair. Ceci n'était en aucun cas un signe de respect pour la fille de Targaryen mais plutôt une raillerie bien terrible pour celle qui descendait d'une si fière dynastie.

On pouvait déjà distinguer un navire en approche. C'était un de ces bateaux orientaux si caractéristiques et presque impossible à confondre. Les couleurs des Martells étaient imprégnés sur le voile, rendant toute confusion impossible. Oui, ceci devait être le navire du prince. On pouvait même voir des silhouettes se mouvoir sur le pont. L'arrivé était décidément qu'une question de quelques minutes. Joffrey se demandait si on allait immédiatement exécuter la fille Targaryen ou lui faire un procès pour la forme. Connaissant son père, il douta que le roi allait perdre son temps avec ces formalités. Tant mieux, qu'on en finisse vite et bien. Il avait horreur des discours et sermons longs, souvent ennuyeux, et sans action.

C'est là, près des eaux que Joffrey pouvait alors voir une silhouette familière s'approcher. C'était une jeune femme vêtue d'une magnifique robe verte, les cheveux blonds soigneusement coiffés et aux allures bien impressionnantes. Le prince n'avait aucune peine à reconnaître la fille Tarly. Elle était donc finalement venue. Leyïa avait en toute évidence fait des grands efforts pour se préparer. Fille intelligente, pensa le prince. Certains regards se tournaient en direction de la jeune Tarly. Il était vrai qu'il était difficile de ne pas la voir. L'absence de sa mère et de Sansa aidait grandement dans cette tâche. Au moins il n'était plus seul désormais. Bien évidemment qu'il était entouré de plein de monde mais ce n'était pas le genre de personnes avec qui on pouvait avoir une conversation que Joffrey jugeait « intelligente ».

Le prince s'approcha de la jeune Tarly et s'inclina légèrement devant elle. Un geste de politesse qui ne correspondait pas entièrement au protocole mais diantre, tous les yeux devaient être rivés sur le roi ou la barque. Et de toute façon, il pouvait bien se permettre de petit excès protocolaire. En s'approchant, il constata qu'elle était vraiment belle. Son regard doux et rêveur avait quelque chose de captivant qu'il n'avait pas remarqué la dernière fois. Se ressaisissant, il s'adressa à elle dans un ton se voulant amical et poli.

« Ma dame, permettez-moi de vous dire que vous êtes absolument magnifique. Je suis heureux de pouvoir vous compter comme compagnie. Hélas, ma fiancé est allé assister à la séance de la Main du roi. Mais je suis convaincu que votre présence saura me faire oublier cette fâcheuse absence. »

Myrcella Baratheon « Invité »

Nid de vipères

Il y avait tant de monde, tant de curieux… Elle n’était pas bien vieille mais elle avait déjà compris que l’humain aimait voir couler le sang. Il aimait se délecter de la souffrance d’autrui. En quoi cela était-il un spectacle intéressant ? Si elle avait pu, elle serait restée au château et les aurait tous laissé se débrouiller avec leur infâme exécution. Quels étaient les tords de la jeune Targaryen ? Avait-elle commis quelconque crime contre la couronne ou était-ce simplement parce qu’elle était « elle » ? La couronne c’était son père oui, sa mère, sa famille. Cela n’empêchait pas Myrcella de vouloir voir vivre Daenerys. C’était ainsi qu’elle était, elle ne supportait que difficilement de voir punit des êtres si jeunes. Certaines choses lui étaient certainement inconnues, certes, mais et après ? Enfin…

Elle était entourée de tant de monde et pourtant elle n’avait à parler à personne. Il n’y avait que peu d’enfants ou ils étaient avec le peuple. Elle aperçut Lord Ambrose à qui elle adressa un charmant sourire un peu timide. Elle ne savait pas réellement pourquoi mais il lui faisait un peu peur. Les cheveux noirs peut-être ou son visage dur ? Elle lui sourit tout de même, contente de trouver quelqu’un qu’elle « connaissait ».

Quand elle tourna la tête elle remarqua son aîné qui dévorait presque des yeux une jeune fille que Myrcella ne connaissait que très peu, un Tarly. Pour une fois le Prince ne regardait pas une demoiselle avec des yeux meurtriers, non, là, c’était plus doux. Lui porterait-il un quelconque intérêt ? Cela la surprenait en réalité mais il fallait aussi avouer que c’était comme redonner de l’espoir en l’homme. Si Joff pouvait aimer alors c’était qu’il n’était pas si mauvais que cela. Elle en était presque stupéfaite. Au moins, cela lui faisait se changer les idées. Cette jeune fille prendrait-elle un jour la place de sa mère, Cersei ? Avait-elle l’étoffe d’une Reine ? Serait-elle au niveau pour adoucir Joffrey ? Y arriverait-elle seulement ? Aimerait-elle Tommen ? A priori Myrcella quitterait le château pour se marier mais Tommen, lui, devrait surement rester ici ? Elle ne voulait pas qu’il soit la cible des railleries de son aîné. C’était déjà le cas et la jeune princesse ne le supportait pas alors elle volait à son secours mais elle ne pourrait pas le faire éternellement. Cette jeune fille semblait douce et gentille mais qu’en savait-elle ?

Le navire qui transportait la prisonnière était, selon Myrcella, particulièrement beau et elle attendait avec grande impatience et crainte la suite des évènements. Elle ne voulait pas se tordre pour mieux voir mais son regard essayait au plus de ne plus quitter le chemin par lequel les dorniens s’avanceraient vers eux.

Jaime Lannister « Invité »

Cette journée allait être particulière, non pas part le vent frais du début d'hiver, ni part le magnifique soleil de Port Real mais bien part l'arrivée des Martell et de la Targaryen.
Toutes les personnes présentes allaient se souvenir de cette journée où une des derniers membres de la dynastie Targaryen allait être sacrifiée au nom du Roi Robert.

Jaime portait sa tenue de la Garde Royale, il l'avait nettoyé et fait briller au plus au point pour cette occasion. Le métal doré de son armure reflétait le soleil de Port Real et sa longue cape blanche pendait le long de son dos pour se terminer aux hanches de sa monture. Sa monture noire était couverte d'une cotte de maille dorée du poitrail jusqu'à la queue.
Le Chevalier était droit et fier sur sa monture, tandis qu'il suivait le Roi et toute la clique jusqu'aux quais pour y rencontrer les Martell.
Le vent, très léger, se faisait sentir sur les quais et faisait léviter de quelques centimètres la cape du Régicide. Il trouvait désagréable ou plutôt chiant, le bruit du vent qui se coupait contre les trous et reliefs de son heaume pour venir se diverger et arriver en partie dans ses oreilles.

Jaime Lannister observait droit devant lui, les vagues de la mer battre l'une contre l'autre et certaines contre le navire des Dorniens qu'il apercevait au loin.
Cette jeune Daenerys était liée par alliance à la famille d'Obertyn Martell et voilà qu'il venait faire comme offrande cette enfant ? Etrange mais tant mieux. Les Martell allaient prouver leur loyauté au Roi, il était temps, depuis l'éternité qu'ils restaient ternis dans leur demeure. Les navires, peut on les qualifier de navires marchands ? Après tout ils ont une marchandise de valeur à leur bord. La jeune Daenerys.

Ainsi le navire "marchand", s'approchait du bord. Il aurait été stupide l'homme qui juge ce navire d'hideux. Jaime le trouvait agréablement beau et se demandait si les Martell allaient rapporter avec eux la chaleur de Dorne.
S’ils ne transportaient pas le magnifique soleil de Dorne, au moins ils apportaient la beauté de leurs navires et Port-Real aurait beaucoup à y gagner en prenant pour exemple la beauté de Lancehélion et de la région qui l'entoure.
Jaime trouvait amusant l'idée que la dynastie Targaryenne qui a commencé ici allait aussi prendre fin ici. Le Régicide avait tué le père de la jeune Daenerys et Robert Baratheon son frère. Eddard Stark allait tuer la dernière idiote Targaryen pour venger père, frère et sœur ? Si l'honneur du Gouverneur du Nord lui disait de laisser en vie la fille du Roi fou, Jaime était persuadé que son envie était d'étriper cette jeune femme pour venger sa famille.

Lord Stark n'avait pu tuer ni Rhaegar ni Aerys II pour se venger. Les cibles du vieux loup étaient déjà prises par Jaime et Robert, l'un eu l'orobe et l'autre la gloire. Celui qui eut la gloire se tenait devant le Régicide, gras, ivrogne et stupide depuis son règne. Pour cela Jaime était ravi de ne pas être devenu glorieux comme Robert Baratheon.
Le fils et la fille du Roi se tenaient non loin, d'après ce qu'avait vu Jaime. Il était cependant rassuré que la blessure de Myrcella soit soignée mais comment était le mental de la petite blonde ? Robert semblait en avoir cure que ça fille ait nouveau à supporter la vision du sang, même si son sang à elle n'allait pas être versé. Jaime supportait la vue du sang, Robert aussi et Joffrey semblait en raffoler. Mais faire venir une petite fille comme Myrcelle pour qu'elle assiste à cette vision qui, Jaime en était certain, allait encore la marquer ? Après tout elle reste faible ce n'est qu'une fille.

Leyïa Tarly « Invité »

La beauté est une force qu'on ignore trop souvent. Avec la beauté, on peut charmer. On peut faire pencher de notre côté une balance. Et avec elle, personne n'imagine qui vous pouvez être le monstre que cache votre corps. Vous êtes bien trop pure pour pouvoir faire quelque chose de mal. J'étais belle. J'étais un petit ange, avec cette robe qui me coupait la respiration et pourtant faisait ressortir ma poitrine. J'avais remarqué l'étrange fascination que les hommes éprouvent à la vue de nos deux plus beaux arguments féminins. Je savais le pouvoir que j'avais sur eux. Et pourtant, j'avais encore peur. On n'est jamais totalement sur de nos actions. Je jurai être capable de bien des choses mais il y avait tellement de "et si" qui me faisaient croire que quelque part, il pourrait y avoir un minuscule grain de sable qui chamboulerai tout. J'étais bien pensive alors que je n'avais aucune raison de l'être. Je devais arrêter de me torturer le cerveau. J'étais apte à toucher mes rêves du doigt, alors pourquoi toutes ses questions stupides ? Je devais arrêter de réfléchir et chasser de mon visage l'air un rien mélancolique qui le hantait. Il me rendait belle mais un rien fragile. Je ne l'étais pas. Je devais rester fière comme le chasseur de mon blason. Première au combat, pour toujours. Même notre devise était mauvaise. Un blason ignoble à mes yeux, une devise des plus guerrière. La famille Tarly n'était pas faite pour les femmes. Le lion rugissant n'était que bien plus beau.

J'entendis le prince s'approcher de moi et un magnifique sourire étira mes lèvres. Il était si beau dans sa tenue noir, où le cerf affrontait le dragon et le laissai perdre. C'était une tenue parfaite pour la journée qui arrivait. Un petit vent qui venait de se lever délogea une mèche rebelle qui caressa ma joue et que j'eus tot fait de remettre à sa place. Mon reflet dans l'eau et le regard des hommes voulaient tout dire. J'étais aujourd'hui d'une perfection sans faille. Bien différente de la jeune femme jolie mais les joues un rien rouge qu'il avait croisée la dernière fois. Aujourd'hui, j'étais digne de sa mère. La reine avait une influence parfaite sur moi et elle avait conscience de ma beauté. Elle savait que je pouvais m'en servir. Elle avait agit en conséquence pour m'aider. Il s'inclina et je fis de même, une révérence que j'avais eu tot fait d'aprendre durant mon enfance. Je n'aimais pas particulièrement tout ce qui traitait aux lectures des maisons. J'excellai dans l'art des présentations et les jeux du langage. Mon père avait rapidement compris qu'il devait faire de moi une grande de ce monde et que j'ouvrirai à la maison Tarly des portes. Ce n'était pas Talla qui aurait pu faire ça. Elle était forte pour lire, pour apprendre par coeur le nom des maisons suzéraines et de leur vassaux. Je la reverrai toujours une fois, citer tous ses vassaux à un pauvre héritier qui lui n'avait d'yeux que pour ma personne. Mes cheveux attiraient le regard. Talla avait une belle chevelure, c'était vrai, doux, longs et soyeux. Mais j'avais la même qualité qu'elle sur une chevelure d'un blond ensoleillé.

« Ma dame, permettez-moi de vous dire que vous êtes absolument magnifique. Je suis heureux de pouvoir vous compter comme compagnie. Hélas, ma fiancé est allé assister à la séance de la Main du roi. Mais je suis convaincu que votre présence saura me faire oublier cette fâcheuse absence. »

Joffrey était un jeune homme qui avait aussi bien apprit ses leçons que moi. Il savait se montrer charmeur mais je ne savais sil était honnête et pensait vraiment ses paroles ou agissait seulement comme le protocole le voulait. J'étais il était vrai splendide. Mais je ne savais si je pouvais plaire à mon prince. Je l'esperai de tout coeur mais on obtient rarement ce que l'on désire. Je l'avais appris à mes dépends.

C'est un honneur que vous me faites mon prince. Je n'aurais raté cet événement pour rien au monde, ce n'est pas tout les jours qu'est exécuté une traîtresse à la couronne, mais être à vos côtés rend cette journée plus belle encore.

Faux semblant et belles paroles. Toujours. Accompagné de magnifiques sourires. J'étais prudente. Les petits oiseaux chantent partout dans Port Réal. Il ne fallait dire la vérité à vos proches que lorsque vous savez un chat amateur de chaire volante dans la pièce. Le maître des chuchoteurs savait tout de chacun. La prudence était de mise.

[HRP : Varys tu t'es pas planté d'event ?]

Joffrey Baratheon « Invité »

Leyïa afficha un sourire qui fit que renforcer son allure séduisante. Il vit comment le vent souleva une mèche dans la chevelure dorée de la fille de Tarly. Leyïa remit la mèche en place. Une ignoble rébellion dans la chevelure blonde ou peut être plutôt un jeu magnifiquement planifié ?

La jeune femme répondit à sa révérence en s'inclina à son tour. C'était un jeu de respect mutuels bien définis et étudiés. Pendant que presque tous regardaient le navire arriver, ce cargo esclavagistes portant en lui une promesse de mort, les deux jeunes s'autorisaient un moment de dignité et de civilisation.

« C'est un honneur que vous me faites mon prince. Je n'aurais raté cet événement pour rien au monde, ce n'est pas tout les jours qu'est exécuté une traîtresse à la couronne, mais être à vos côtés rend cette journée plus belle encore. »

Joffrey sourit quand il entendit le mot « traîtresse ». Il eut presque un peu de compassion pour la petite Daenerys. Elle était bien de chose mais une traîtresse ? Certainement pas. Stupide et cinglé comme tous les Targaryen mais les vrais traîtres n'étaient pas sur ce navire. Non, ils s'amassaient sur le quais, prêt à tout pour arriver à leurs fins. On avait déjà la masse populaire, sauvage et prête à tout quand le pain manquait. Ensuite on avait les dames et seigneurs, les uns pire que les autres, prêt à tout pour un peu de gloire et de pouvoir. Si on lui proposerait de marier Daenerys en échange de la mise à mort instantané de tous les nobles conspirateurs, il le ferait sans aucune hésitation.

Mais pouvait-on vraiment exclure les Martells de tout projet de trahison ? Joffrey considérait les dorniens comme finalement plus proche d'Essos que de Westeros et aux coutumes les plus sauvages. Ainsi les femmes pouvait porter une couronne...quelle tradition stupide et primitive. C'était certainement une coutume hérité des âges les plus sombres et barbares. Imagine-t-on cette coutume transposée au trône de fer. Myrcella comme reine ? Quelle affreuse idée. Le royaume s'écroulerait l'instant même ou la couronne toucherait sa tête.

Avant de répondre à la jeune Tarly, il se permit de s'approcher d'elle et de lui faire un baise-main. Un geste de respect pour une femme qui avait un potentiel hors pair. Joffrey saluait-elle la jeune Tarly ou la future maître du Bief ? Dans l'esprit du prince, c'était surtout la deuxième femme qu'il accordait ce respect. Il releva la tête et s'adressa à elle, reprenant le fil de la conversation entamée entre eux.

« Je reconnais que l’événement d'assister à la mise à mort d'une descendante d'Aegon le Conquérant est rare mais il reste toujours un Targaryen en liberté. Si tout va bien, nous aurons l'occasion d'assister aussi à sa mise à mort. Néanmoins vous ne trouvez pas étrange qu'on ait pu si facilement capturé cette jeune fille ? Certains disent qu'elle se serait déplacé volontairement vers le Dorne. Des rumeurs certes mais qui méritent qu'on se penche dessus. Serait-elle si stupide de se lancer dans la gueule du loup ? Peut être que vous avez entendu quelque chose de votre côté ? »

Joffrey était curieux de savoir si Leyïa en savait plus. Apparemment il était le seul à se poser cette question. Comment on était-on arriver à ce que Daenerys soit capturée ? Il ne faisait pas vraiment confiance aux dorniens, ce peuple pour lequel, comme déjà évoqué, il avait un avis plus que mitigé. Ils avaient toujours voulu faire leur propre politique. Ils étaient en cas de trahison, certainement pas les derniers à abandonner la Couronne. Peut être qu'au Bief on savait plus, là ou on était plus proche du Dorne et aussi ou d'autres canaux d'informations existaient.

Certainement que Varys savait la véritable histoire de la jeune Targaryen mais il n'était pas ici et Joffrey n'avait pas envie de l'interroger. Il se méfiait de cet homme qui semblait bien trop altruiste et serviable pour être honnête à ses yeux. Des fois il croyait sentir sa présence même quand il fut officiellement absent.

Loris « Invité »

On ne parlait que de ça dans la capitale. L’arrivé de la princesse Daenerys Targaryen. A une autre époque cette nouvelle aurait été elle aussi l’annonce de grande fête… Mais cette fois si se serait des festivités plutôt morbide. Autant dire que le roi était ravi… Il y aurait une foule de gens impressionnante du bado au bourgeois en passant par les nobles. En tant que soldat faisant partis de la garde de Lord Eddard, je ne pourrais pas me laisser distraire …tant de gens c’était durant ces moment-là que les dangers étaient les plus grands. Je me trouvais dans la salle réservé aux gardes de la main, je discutais avec mes compagnons de garde. Puis vint l’heure de se préparer afin d’être prêt pour cette mission que nous avait confié lord Eddard , nous devions être ses yeux et ses oreilles au port durant cet "événement" afin de pouvoir lui faire un rapport détaillé. Je connaissais sa position vis-à-vis de tout ce remue-ménage, et je partageais sa pensé. On ne pouvait exécuter une jeune fille innocente, pourquoi ne pas la marier ? Ou autre il y avait tant de solution. C’est dans ce genre de situation et en sachant que Lord Eddard avait défendu ses positions face a tous que j’étais fier de servir Winterfell et de défendre un tel homme.
Je m’avançais vers un vieux miroir , je rajustais l’armure et mes habits , tailler légèrement ma barbe.

-Eh bien me voila prêt pour tout ce joyeux bordel , en espérant que les gens soient tranquilles le sang de la malheureuse suffira pas besoin qu’il y en ai d’autre.

Je partis rejoindre les autres gardes pour le départ. Cela faisait maintenant plusieurs semaines que j’étais a la capitale , et je n’avais pas réussis a avoir une discussion privé avec le gouverneur du nord. J’espérais qu’après cet évènement ‘j’arriverai a obtenir une séance auprès du vieux loup, j’avais quelques choses et affaire a régler qui nécessité son avis et sa bénédiction.

Sujet: Re: 298 - Lune 13 - Semaine 1 - Jour 5 - PORT REAL 28.05.14 21:15

Le Roi et toute la garde qui le suivait arrivèrent enfin à la Porte de la Rivière dans un raffut digne d’une bataille. La foule elle était bien silencieuse sur son passage, silence qui montrait combien les avis étaient partagés, ou en tout cas, indicibles. Après un long soupire pendant lequel le capitaine qui était en charge de cette foutue porte se demanda ce qu’il avait bien put faire au sept pour mériter ça, il fit ouvrir la Porte. Lui était prêt à passer la pire journée de sa vie et devant la mine réjouie du Suzerain des Sept Couronnes il maugréa intérieurement Y’en a qui s’amusent pendant que moi je risque ma vie avec des gens tous plus importants les uns que les autres qui entrent et sortent tout le jour. Et il fallait que ça tombe sur moi, le Val en premier et maintenant Dorne et l’autre là.

Robert, toujours en selle, attendit les Dorniens près de l’échafaud qui avait été monté pour l’occasion sur le port, mais il avait perdu son sourire, se souvenant entre temps que les Martell ne le portaient pas dans leur cœur et que c’était parfaitement réciproque. Enfin, qu’ils tentent le moindre acte de rébellion et l’échafaud serait bien inutile, et ce jour, le sang des Targaryen ne serait pas le seul à couler. La supériorité numérique ne faisait aucun doute avec les membres du guet présents sur le rempart et à la porte. Le Roi était confiant, et non seulement en ces hommes, mais en lui-même, surtout en lui-même probablement.

Le bateau des dorniens s’approcha doucement du quai et les amarres furent tirées pour qu’il vienne s’y coller avec délicatesse avant que les solides cordages ne soient enroulés avec dextérité autour de deux puissants taquets en fonte. Rapidement les Manteaux d’Or s’assurèrent que les Dorniens puissent rejoindre la place sécurisée près de la porte dite de la gadoue qui, pour une fois, ne portait pas trop bien son nom étant donné le temps beau et sec qu’il y avait eu ces derniers temps. Disons qu’on s’y enfonçait moins que d’habitude.

Le gros roi croisa le regard d’Oberyn et du se rendre à l’évidence, le Trône de Fer l’avait terriblement empâté alors que ce dernier avait à peine changé depuis la dernières fois qu’ils s’étaient vus, à part quelques cheveux gris sur ses tempes. Il émit un grognement et dodelina de la tête en traitant son foutu trône de tous les noms d’oiseaux possibles et imaginables. Tout en observant son fils.

Pour la première fois de l’existence de ce petit blondinet qui l’exaspérait au plus haut point, il fut fier de lui et se félicita de l’avoir pour digne héritier. Joffrey était en train de faire du charme à l’une des nombreuses jeunes filles qui remplissaient la cour. Enfin, il le laissa à ses affaires en se rappelant ses jeunes années avec mélancolie et reporta son attention sur ses invités et la condamnée. Mais ce souvenir, aussi furtif avait-il été lui rappela aussi sa fiancée, Lyanna Stark et avec elle la trahison de Rhaegar, le crime d’Aerys et tout ce qui avait suivi. Tous les Targaryens devaient mourir ! TOUS !

Ceci est une intervention partielle, elle ne compte pas comme un tour.
La prochaine intervention aura lieue dans le Week-End

Leyïa Tarly « Invité »

Nombreuses étaient les envieuses qui, face à un geste comme venant de le faire le prince auraient pâli voir ce serait évanouie. Je n'étais pas de ses femmes. J'étais presque plus mûre que ses idiotes qui hantaient telles des harpies la cour et le donjon, à le recherche d'une faveur. J'aimais le prince. Mais ce n'était pas réellement sa couronne qui me faisait flancher. C'était sa perfection et peut-être aussi un rien les paroles des rumeurs. On le disait pouvoir être cruel et dangereux. Je n'en avais pas peur non. Mais, plus je grandissai, plus je comprenais la passion de Pere pour la chasse et la mise à mort. Non pas que je devenais cruelle, je n'en étais pas là et aimais toujours autant les bêtes. Mais je commençai à apercevoir quelque chose de dangereux à l'horizon. Quelque chose sur moi, sur lequel je n'aurais pas encore sut que dire. Les lèvres du jeune homme sur ma main, je les rêvais sur les miennes en une promesse éternelle. Mais je n'aurais jamais ce droit. Je devais me faire une raison.

« Je reconnais que l’événement d'assister à la mise à mort d'une descendante d'Aegon le Conquérant est rare mais il reste toujours un Targaryen en liberté. Si tout va bien, nous aurons l'occasion d'assister aussi à sa mise à mort. Néanmoins vous ne trouvez pas étrange qu'on ait pu si facilement capturé cette jeune fille ? Certains disent qu'elle se serait déplacé volontairement vers le Dorne. Des rumeurs certes mais qui méritent qu'on se penche dessus. Serait-elle si stupide de se lancer dans la gueule du loup ? Peut être que vous avez entendu quelque chose de votre côté ? »

Tient donc. J'avais une fois de plus la même idée que lui. Cette fille ne pouvait être assez idiote pour sauter dans les bras de gens qui l'amenerai tout droit à Port Réal pour une exécution. Je n'aimais pas les Martell de Dorne. J'étais une jeune femme du Bief. C'était à cause d'une personne comme eux que Willos était boiteux. J'étais une Tarly. Il ne me connaissait que trop bien.. J'étais la fille du protecteur des marches. Je ne changerai pas tout cela. Je ne changerai pas més plans sous prétexte que c'était les Martell qui amenaient la fille Targaryen. Mais puisqu'il posait la question, autant répondre. Et répondre la vérité, pas besoin de mensonges. Autant être honnête avec lui. Si je ne l'étais pas du prince, de qui je pouvais l'être. Certainement pas ma famille. Je n'avais aucun proche. Myrielle était la seule qui méritait mon attention.

Les Martell en veulent à la couronne pour la mort de leur princesse. Même si la Targaryen fut assez stupide pour ce jeter dans leur bras, je doute qu'il nous la servirait sur un plateau comme ils le font aujourd'hui et sans la moindre contrepartie. Il est étrange qu'une jeune femme qui a échappé pendant treize ans aux espions de votre père se réveille aujourd'hui et que son premier geste soit de courir dans les bras de seigneurs de Westeros. Je pense qu'ils cachent quelques choses mais surtout que si véritable Daenerys il y a, elle a un allier que nous ne pouvons imaginer qui la guide dans ses gestes et qui a de l'appui sur notre continent.

La question du prince me taraudait. La Targaryen avait mon âge, nous étions née à quelques jours d'intervalle. Mais comment pouvait-elle être si stupide. C'était improbable. Quelqu'un tirait les ficelles mais le plus grand mystère était de savoir qui. Et aussi à qui pouvait profiter cette exécution. Elle amuserait les foules, c'était vrai. Mais alors, le roi lui même avait-il organisé tout ça avec l'aide des Martell ? Il n'était pas assez intelligent et jamais les princes n'accepterai. Alors qui donc ? Une question dont je n'aurais probablement jamais la réponse.

Joffrey Baratheon « Invité »

Joffrey observa l’échafaud qui se présenta à la foule. Une question qui se posa alors à lui était la suivante : comment allait-elle être exécutée ? Comme une princesse donc à l'épée ou comme une roturière, ceci signifiait à la hache ? Ou est-ce qu'elle allait être pendu voir roué de coups comme on le faisait pour les pires espèces? La question dépassait la nature sanguinaire de Joffrey. Elle posait une question de protocole. Comment Robert voyait sa cousine ? La façon dont elle allait être exécutée, dirait beaucoup sur la vision du roi des Targaryen. Connaissant son père, il se disait que des surprises n'étaient pas impossibles de sa part.

Il écouta avec attention les paroles de la jeune femme du Bief. Elle était loin d'être stupide et donc savoir ce qu'elle pensait pouvait qu'être une bonne chose, surtout quand le doute s'installait autour de la descendante d'Aegon le Conquérant.

« Les Martell en veulent à la couronne pour la mort de leur princesse. Même si la Targaryen fut assez stupide pour ce jeter dans leur bras, je doute qu'il nous la servirait sur un plateau comme ils le font aujourd'hui et sans la moindre contrepartie. Il est étrange qu'une jeune femme qui a échappé pendant treize ans aux espions de votre père se réveille aujourd'hui et que son premier geste soit de courir dans les bras de seigneurs de Westeros. Je pense qu'ils cachent quelques choses mais surtout que si véritable Daenerys il y a, elle a un allier que nous ne pouvons imaginer qui la guide dans ses gestes et qui a de l'appui sur notre continent. »

La réponse de la jeune Tarly, ne fut pas une déception pour le prince. Elle semblait au contraire s'être faite une très bonne idée de la situation. Il n'avait pas pensé à l'idée que Daenerys Targaryen pourrait avoir un allié à Westeros. Peut être qu'il sous-estimait cette fille valyrienne, aujourd'hui prisonnière ? Leyïa confirma ses soupçons sur cette étrange capture, si soudaine et surtout faite par le Dorne qui détenait des griefs avec la famille de sa mère. Mais elle semblait aussi faire entendre que ca ne pourrait pas être la vraie Daenerys...chose que Joffrey ne croyait pas. Non, il serait bien trop difficile pour faire une telle mise en scène et à quoi bon vouloir si violemment tromper le roi ? Et il devait bien exister des gens capables dans la cour du roi de dire si c'était la fille de Rhaegar ou pas.

« Voila qui est fort intéressant. J'avoue que l'idée d'un piège n'est pas dépourvue d'intérêt surtout en sachant quels griefs les Martells ont envers les Lannisters. Mais à quoi bon ? Quel est le profit du crime ? Peut être que les Martells espèrent en tirer un profit dans l'avenir en rendant un fier service à la Couronne. Quoique, n'oublions pas que la mort de Daenerys ne résout pas le problème fondamental : la présence de prétendants Targaryen. Viserys est toujours en vie et peut être que la mort de sa sœur fera que renforcer sa volonté de prendre le trône. »

C'est alors que Joffrey eut une idée. Pourquoi ne pas tenter de mettre un peu de lumière dans cette affaire ? Et qui de mieux comme allié pour ceci que Leyïa. Ils étaient sur la même longueur d'onde et elle semblait posséder toutes les ressources intellectuelles nécessaires. C'est alors qu'il lui fit la proposition suivante. Il n'était pas sûr qu'elle accepterait mais ça valait la peine d'essayer.

« Que diriez-vous si nous lancions ensemble une petite enquête ? Ensemble, nous devrions avoir les ressources et contacts pour réussir à envoyer un espion à Lancehélion, question de savoir plus ce qui se trame chez le prince du Dorne. Peut être qu'il y a rien, mais si oui, nous serions peut être heureux d'en savoir plus. Vos réflexions confirment mes interrogations sur cette générosité dornienne. »

Oberyn Martell « Invité »

- La princesse est prête Prince Oberyn.

Du moins, elle était la. Etait-il possible d'être prête pour sa propre mort ? Se dire que les pas qui nous porteront à la potence seront les derniers, comme-ci on avait en cet instant oublié tout les autres. Plus le navire se rapprochait de la berge, plus la vipère rouge parvenait à percevoir certains visages. Parmi eux, comme rayonnant entre tous dans son armure étincelante, le Roi Robert Baratheon, Seigneur des Sept Couronnes. Il paraissait de nouveau avoir vingt ans, vêtu de cette façon. La plate parvenant presque à cacher les dizaines de kilos pris par son porteur au cours de ses longues années de règne et d'oisiveté. Les choses n'avaient pas tellement changés, finalement, depuis qu’il portait la couronne. Les hommes autour de lui était son armée, ces quais son champ de bataille, et la jeune Targaryen enchainée et prisonnière, son ennemi. Le sang coulerait.

Au côté d'Oberyn se trouvait Alyx Wyl, convié par le Prince pour faire partie de sa suite. La vipère rouge avait très rapidement tissé des liens solides avec la couleuvre, partageant la même détermination et les mêmes avis sur bien des sujets. Derrière le Prince, les soldats dorniens. Ils savaient ce qu'ils avaient à faire. Oberyn adressa un signe de tête au capitaine de l'escorte. Alors qu'il répétait les ordres à ses soldats, le Prince se tourna vers Alyx, à ses côtés.

- Si vous voulez me faire l'honneur de me suivre.

Il lui tendit sa main, pour l'emmener jusqu'à la sortie, et quelques secondes passèrent avant que les amarres du navires furent tirés et stabilisés. Le Prince de Dorne descendit alors, d'un pas calme et assuré, sa tête balançant lentement d'un visage à un autre. Il s’arrêta un court instant une fois les pieds sur la terre ferme, et un léger sourire se dessina sur son visage. Derrière lui, déjà l'escorte s'activait, commençant à entreprendre la descente de l'ensemble des hommes avant de marcher vers la place sécurisé. Alyx Wyl marchait derrière lui, une place d'honneur, étonnant pour une fille de seigneur vassal. Cependant, Oberyn se souciait peu des bienséances hiérarchiques, et faisait souvent ce qui lui semblait bon en la matière.

La vipère rouge avança de nouveau, suivi de ses hommes, lourdement vêtu de leur armure traditionnel, lance à la main, en formation tellement serré que personne n'aurait pu, même s'il l'avait vraiment voulu, voir la jeune prisonnière. Il marcha d'un pas décidé jusqu'au Roi Robert, et sa première impression sur le pont fut confirmé. Quel guerrier il paraissait, mais quel guerrier il n'était plus. Cela n'enlevait cependant rien à ce qu'il dégageait aujourd'hui. Le Prince, une fois devant Robert, s’arrêta net, et lui adressa une révérence, une main derrière le dos, la tête légèrement baissé.

- Majesté.

Une légère pause, le temps de trouver les yeux de Robert. L'ambiance avait baissé d'un ton, laissant place au silence et à une atmosphère cérémonieuse. Oberyn n'appréciait pas particulièrement ces entrées remarquées. Néanmoins il était le second fils, Prince de Dorne et conseiller de son frère. Il s'adressait au roi, aujourd'hui.

- C'est avec un immense honneur que moi, Oberyn Martell, vient me présenter devant vous en cette douce journée.

Oberyn ouvrit sa main au vent quelques instants, pour sentir l'air frais sur ses paumes et le soleil sur sa peau. Un sourire se dessinait sur son visage, avant qu'il ne reprenne la parole.

- Je viens à vous en tant que représentant de la Maison Martell, et de Dorne. Comme vous le savez déjà, le Prince Doran à un présent pour vous. Il espère qu'il saura prouver notre amitié et notre indéfectible loyauté à la couronne.

Il préféra ne pas s'étaler, laissant le temps au Roi de juger lui même du service rendu par Dorne à la couronne. Les gens n'étaient pas la pour ça, il n'était pas la pour ça. Ce qu'ils voulaient, c'était Daenerys, et du sang. Oberyn leur apportait sur un plateau d'argent. Il se retourna et d'un signe de tête au capitaine de la garnison, les soldats s'écartèrent, créant un cercle laissant la jeune dragonne seule, en son centre. Une issue vers le Roi se trouvait droit devant elle, comme seule direction.

Alyx Wyl « Invité »

Tout cela avait quelque chose de profondément dérangeant, et bien qu'elle paraisse à première vue fort calme, la blonde dornienne voyait sa désapprobation grandir de minute en minute.
Voir les derniers jours de la dynastie Targaryen (ou presque, le frère était toujours en liberté pour l'instant) ne lui faisait ni chaud ni froid. S'allier aux Targaryens n'avait apporté a Dorne que de voir périr une Princesse et ses enfants, et en ce qui la concernait, les descendants d'Aegon le Conquérant pouvaient aller aux sept enfers autant que n'importe quel autre prétendu roi vivant au nord des Osseux. Mais de cette manière, dans ces circonstances.... ça avait quelque chose de malsain, de déshonorant. Daenerys avait beau être à moitié folle, elle avait beau vociférer et prendre les gens de hauts, elle restait pratiquement une gamine. Treize ou quatorze ans, à peine, tout juste une femme. La mort n'était pas quelque chose qui perturbait Alyx, mais le meurtre d'enfants lui laissait un sale goût dans la bouche, et ce qui s’apprêtait à se passer ce jour y ressemblait beaucoup trop.
L'échafaud était déjà prêt, le Roi paradait dans son armure brillante. Il avait une certaine prestance, elle voulait bien le lui laisser, mais pas suffisamment pour cacher son embonpoint. Il a peut-être été un guerrier, mais c'était il y a longtemps, songea-t-elle avec une pointe de dédain. Puis la jeune femme se composa rapidement un sourire respectueux et prit la main qu'Oberyn Martel lui tendait pour quitter le navire, sensible à l'honneur qu'il lui accordait.

« Merci, mon Prince. »

Elle se plaça un pas derrière lui et garda par la suite le silence, comme il se devait. Après de longues réflexions, elle avait revêtu en ce jour la seule robe qu'elle avait emportée avec elle de Wyl. Le vêtement, fort ajouré à la mode dornienne, n'entravait que peu ses mouvements. Le tissus d'un riche jaune d'or était rehaussé au col et aux manches de fines broderies noires, dont le motif, bien qu'abstrait, s'entrelaçait d'une manière complexe suggérant des serpents. Elle avait délaissé ses armes, hormis un fin poignard dissimulé dans sa botte. Ses cheveux étaient ce qui lui avait causé le plus de tracas : Sans camériste pour l'aider à les arranger, elle s'était contenté après une longue réflexion d'un chignon un peu austère, mais qui mettait en valeur les bijoux d'argent qui ornaient ses oreilles et son cou. Cette « austérité » était d'ailleurs fortement contrebalancée par la coupe de la robe : Parfaitement adaptée à la cour de Lancehélion, où elle n'aurait choqué personne, elle donnerait cependant à coup sur quelques bouffées de chaleur aux hommes de Port-Réal.

Alyx n'en avait cure : au contraire, elle était fière, et l'idée de choquer un peu l'amusait. D'ailleurs, un simple regard sur la masse de courtisans engoncés dans leurs étoffes rigides, se pressant pour assister à la curée, lui suffit pour confirmer ses préjugés fort négatifs sur le reste de Westeros.

Elle n'en dit pas un mot, cependant. Marchant un pas derrière le Prince, elle s'inclina avec grâce quand il le fit, et suivi l'échange avec attention. Aucune trace de sa désapprobation n'apparut sur son visage lorsqu'elle observa le roi, ni lorsqu'elle tourna le regard vers la Targaryen qu'on faisait avancer. Un jour viendrait ou les Princes de Dorne n'auraient plus à sacrifier des enfants aux Rois de Port-Réal. Mais ce n'était pas encore temps. Aujourd'hui il fallait observer, et apprendre.

Corwin Rogers « Invité »

Corwin ne se faisait aucune illusion sur la place qu'il occuperait dans le spectacle sanglant annoncé. Il n'était aux yeux de tous qu'un chevalier errant de plus et on le regarderait avec un mélange d'indifférence et de mépris. Lorsqu'il était encore écuyer, il bouillait de ses regards et rêvait de duels pour faire payer aux impudents cette attitude. Mais les choses avaient changé, il avait grandi et compris que sa position sociale lui imposait telle attitude.

*On y est mon vieux Corwin. Port Réal et l'odeur d'excréments de ses intrigues*La galère venait d'accoster et lui même se préparait à débarquer, ses bottes usées parcourant le pont. Lady Alix avait revêtu pour l'occasion une robe qui n'aurait pas dépareillé dans certains lieux de débauche ou à Dorne. Plus qu'une façon d'attirer le regard sur elle, Corwin se doutait bien qu'elle le faisait par défi . Il devait reconnaître toutefois avoir du mal à regarder la tenue sans qu'un étrange pincement de cœur se fasse sentir. Il se sentait ridicule dans sa vieille cote de maille.

Le prince Oberyn avait choisi Alyx comme cavalière pour se présenter à son Roi. La connaissant Corwin supposait qu'elle devait être flattée d'un tel honneur et à regrets il devait avouer que la Vipère Rouge n'aurait pu mieux choisir. Suivrait la garde d'honneur resplendissante dans leurs armures d'apparat, marchant au pas. Il n'y avait pas de place pour lui dans ce défilé. Il n'était pas Dornien, pas titré et peu de monde lui adresserait un regard.

Descendant à son tour du navire, il se glissa derrière la procession en compagnie des Dorniens trop mineurs pour présenter quelque intérêt. Corwin laissait son regard se promener sur la foule et si il affectait une apparence nonchalante, un observateur entraîné et attentif ne manquerait point de remarquer que le chevalier restait sur ses gardes, observant chaque détail.

*Soldat du guet à droite avec arbalète. Cinq hommes à pieds à gauche...*Mentalement , il s’efforçait de se figurer chaque menace comme si cela avait une importance. Si le Roi devenait aussi fou que son prédécesseur et décidait de faire massacrer la délégation, ce n'était pas un Corwin Rogers seul qui l'en empêcherait. A nouveau ses yeux se braquèrent sur le dos nu d'Alyx, au loin.

*Franchement Corwin, pourquoi tu te ferais tuer pour tenter de la sauver ? Elle sera bientôt fiancée puis mariée et toi tu retourneras sur les routes. Alors sors là de ta tête garçon et pense plutôt à comment toi, tu vas t'en tirer. * La raison lui soufflait toujours de bons conseils mais le chevalier ne pu s'empêcher de sourire cyniquement. *Toujours à vouloir sauver un joli cul hein ? Même si il n'est pas pour toi*.

Les grands s'étaient lancés dans les discours de salutation alors que la foule massée attendait. Nobles ou roturiers tous attendaient l'heure où la descendante d'une lignée honnie serait exécutée. Corwin les regardait un à un, sans même baisser le regard face aux nobles présents.* Et c'est vous qui me jugez parce que je loue mon épée, vous les charognards prêts à vous repaître de sang sans vous salir les mains*.

Instinctivement il porta la main à sa garde. La présence de l'épée le rassurait alors qu'impassible, il observait... et attendait, sur que personne ne lui prêterait attention.

Daenerys Targaryen « Invité »

Le bateau finit par accoster et la jolie blonde regardait la ville d’un air las. Cette ville était à ses yeux moche et inintéressante. Elle avait passé toute son enfance dans les villes exotiques qu’étaient les cités libres. La capitale de Westeros était vraiment peu attrayante en comparaison.

Elle suivit ses gardes le regard vide, rempli d’une folie innocente et maladive. La fillette se fichait des regards qui tentaient d’apercevoir l’une des dernières descendante d’Aegon le Conquérant. Les gardes dorniens faisaient en sorte que personne ne puisse l’atteindre. La blondinette n’avait pas conscience de son importance, tout ceci n’était à ses yeux que futilité. Elle avait connu la pauvreté et d’un coup toute la richesse du monde lui tombait à ses pieds. Cela provoquait l’incompréhension la plus totale pour cette jeune fille de quatorze ans.

Soudain, ils la lâchèrent et formèrent un cercle en laissant une ouverture sur un cavalier gros comme un lard. Néanmoins cela attira son attention. Elle sautilla doucement pour voir de plus l’homme qui se tenait sur le cheval. Certes il était impressionnant mais dans les récits de la rébellion de Robert Baratheon, elle avait imaginé un grand guerrier fort comme un cerf pour battre le plus fort des princes dragon. Mais l’homme désintéressa bien vite la jeune fille. Elle voulait caresser l’animal. Il était beau lui contrairement à son cavalier.
« C’est qui lui ?! C’est l’Usurpateur ?! Pas très impressionnant pour quelqu’un qui se considère Roi ! »

La gamine éclata de rire et s’approcha encore de l’ancien guerrier. Rien ne l’intéressait en réalité. Juste toucher l’animal. Enchaîné, elle n’était pas une réelle menace. Elle s’approcha suffisamment pour caresser le nez de l’animal du bout des doigts en ignorant complètement le Roi. Elle marmonna en haut valyrien :
« Toi au moins tu es beau et majestueux, pas comme ton cavalier. »

Sujet: Re: 298 - Lune 13 - Semaine 1 - Jour 5 - PORT REAL 01.06.14 15:38

Tous les habitants avaient encore en tête l’exécution publique du dernier survivant de l’attaque du banquet payant qui avait eu lieu, presque exactement une lune avant. Le règne de Robert semblait peut-être se durcir avec ces décapitations, mais, n’était-ce pas plutôt un signe que son pouvoir et son autorité s’émoussait après seize ans de débauche et de dépenses inconsidérées ? La paix qui avait marqué la dernière décennie devenait fragile comme le cristal. Mais alors que les Dorniens s’avançaient vers le Roi, le silence gagna l’assemblée pourtant nombreuse et la tension devint palpable. Au début, les gens se hissaient sur la pointe des pieds et sautaient même pour tenter d’apercevoir la Princesse, mais sans succès. Désormais un calme pensant régnait sur le quai et plus personne n’osait bouger attendant que le protocole habituel se déroule, attendant le premier heurt qui lancerait les hostilités. L’attendant avec une sorte de folie meurtrière et une peur grandissante.

Robert ne broncha pas alors qu’Oberyn se contentait d’une révérence pour le saluer. Le Roi n’avait jamais été très à cheval sur le protocole, mais le fait que les Dorniens ne le respectent pas l’énervait au plus haut point. Cela dit, il devait se rendre à l’évidence, le port était boueux et en plus de ça, personne, pas mêmes la roture n’était à genoux. Il bougonna en dodelinant de la tête et finit par se résoudre à laisser passer. Il allait répondre lorsque les soldats s’écartèrent et révélèrent la prisonnière. Il oublia ce qu’il comptait dire et se contenta de la regarder avec sévérité.
Il aurait pu la trouver belle et la vouloir dans son lit, mais elle était une Targaryen, une ennemie, et à l’instant où il la vit, il sut qu’il la voulait morte, ainsi que son frère, et ce le plus vite possible. Il enverrait un assassin s’occuper du Prince Mendiant dès le lendemain, ils menaçaient tous deux la couronne, même sans armée, même sans or, ils étaient une verrue dans son pied. Elle avait tenté de monter les Martell contre lui, il ne le tolèrerait pas, elle avait voulu récupérer sa couronne et mettre à mal l’unité de Westeros, elle mourrait pour cela. Et bien qu’il n’ait aucune confiance en eux, le Roi n’avait aucun doute sur l’identité de la Princesse, sur leurs intentions en revanche, il se méfiait.

Il fit signe à quelques manteaux rouges présents de la prendre et de la faire monter sur l’échafaud. Illyn Payne sut que le moment était venu, il y grimpa donc à son tour. Seulement au lieu de ça, la Princesse s’approcha dangereusement du Roi et de son cheval. Les Manteaux Rouges avaient tardés à la prendre et elle leur filait à présent entre les doigts malgré ses chaines. Les ordres étaient clairs, ils ne devaient pas l’abîmer avant l’exécution, n’osant utiliser ni leurs armes, ni leur force, ils ne surent pas quoi faire. Robert voulut descendre de cheval et l’attraper lui-même, mais ainsi paré de son armure de plate, il savait qu’il était incapable de descendre correctement sans aide.

C’est alors qu’il l’entendit l’insulter. La colère monta d’un coup, il fit cabrer son cheval. Il ne pouvait tolérer qu’elle le défie ainsi. Le puissant destrier à la robe dorée et noire la projeta au sol et atterri sur elle la frappant furieusement de ses antérieurs à plusieurs reprises.

Le Roi était furieux, ça n’était pas censé se passer ainsi ! Il voulait que tout le monde la vois mourir !

__ Amenez là sur l’échafaud ! » Hurla-t-il en faisant reculer son cheval pour que les Manteaux Rouges puissent récupérer son petit corps brisé.

La cage thoracique de Daenerys avait été défoncée par les sabots du lourd animal, une jambe brisée et un bras à moitié arraché avec les os qui ressortaient et du sang partout. C’était un pantin désarticulé qui fut trainée jusqu’à Illyn Payne, les pieds trainant par terre et la tête pendante. Et mise à part le sang s’écoulant de son nez et de sa bouche, seul son visage n’avait pas été touché et maintenant qu’elle était visible de tous, la tête maintenue droite par un soldat, tous pouvaient voir combien elle avait été belle et combien elle était jeune.

Myrcella Baratheon « Invité »

Nid de vipère

Par les Sept… Quand la petite princesse vit enfin de Prince de Dorne, elle sentit son cœur se serrer et sa respiration s’accélérer. C’était la première fois qu’elle le voyait et il lui faisait un effet jamais ressenti auparavant. Ce qu’il était beau ! Elle en oublia d’espionner son frère et la jeune fille avec laquelle il s’entretenait. Elle ne les écoutait plus, il n’y avait plus qu’Oberyn Martell… Lui et cette jeune femme blonde à sa suite. Etait-elle dans son cœur ? Elle était, bien que moins distinguée peut-être, particulièrement jolie ! La petite fille fut presque jalouse. Personne ne lui avait jamais dit que les Martell étaient si beaux ! Ceci dit, ici, personne ne parlait vraiment des dorniens. Elle savait qui il était, qui était sa sœur, ses neveux… Il fallait dire qu’elle était passionnée par leur histoire, leur « contrée » qui la faisait rêver. Bref, c’était l’inconnu pour elle et cet inconnu avait maintenant un visage, un corps et le tout était beau !

Ensuite, ce fut la Targaryen qui apparut. Elle aussi était très jolie oui mais dans ses yeux quelque chose d’étrange reflétait. Myrcella ne comprit que lorsqu’elle s’adressa au Roi. Qu’elle s’en approcha et lui parla. La suite… La suite la laissa immobile, sans voix, les yeux écarquillés par l’horreur du spectacle qui s’offrait à eux. La petite princesse n’avait pas crié. Elle n’avait pas bougé. Elle se devait de rester digne, de ne rien montrer. Intérieurement elle était brisée par ce qu’elle venait de voir. Pourquoi son père, ce grand homme, le Roi avait-il réagit comme cela ? Elle allait de toute façon mourir alors pourquoi lui infliger avant tant de souffrances ? Pourquoi se montrer si cruel ? Sa mort était devant elle… Maintenant… S’il devait y avoir une quelconque beauté dans tout cela, elle avait été gâchée par ce déferlement de violence…

Elle avait envie de pleurer mais elle n’en fit rien. Immobile, elle préféra ne plus la regarder. Son visage, ses yeux étaient tournés vers elle mais elle ne voyait plus. Sa place était ici, pour sa famille, mais son cœur lui, était loin, très loin.
Elle ne se demanda pas pourquoi les Martell leur offraient Dany ainsi sur un plateau. Elle s’en fichait, de toute façon, tout cela n’avait plus vraiment d’importance si ?
Joff avait posé une question judicieuse, certes mais un attentat était-il possible ? Risquaient-ils quelque chose ? Cela pouvait-il être un piège ? De ses yeux de petite princesse, elle ne l’imaginait pas mais elle n’avait pas non plus imaginé que le banquet payant lui laisserait un tel souvenir sur le visage. Daenerys Targaryen était presque morte maintenant, elle perdait beaucoup de sang, l’un de ses bras … Sa cage thoracique… Bref… Elle allait mourir avant l’exécution à proprement parler si cela continuait alors que pouvait-il arriver encore ?
Elle attendait la fin avec impatience… Sa place n’aurait pas dû être ici et même si elle faisait comme ci tout était normal, intérieurement, une guerre civile éclatait.

Oberyn Martell « Invité »

Oberyn Martell et les dorniens avaient rempli leur rôle. Ils avaient amené la Targaryen jusque devant le Roi Robert, afin que la justice du Roi soit prononcé. Seulement, le Prince de Dorne ne se serait jamais douté une seule seconde de ce qui s'était passé ici, à l'instant où il avait livré l'enfant devant le Roi Baratheon. La scène se déroula vite, bien que pas assez, devant les yeux de la vipère. A peine avait-il vu Daenerys s'avançait vers Robert, prononcer quelques mots émanant de son esprit malade, qu'elle se retrouvait plaqué sur le sol, se faisant piétiner à maintes reprises par le destrier du Souverain des sept couronnes. Lorsqu'on les gardes la relevèrent, elle n'était plus que l'ombre d'une dragonne. Son frêle petit corps avait été littéralement brisé par les assaut répétés de l'animal, le bras à moitié arraché, la chair de celui-ci déchiré laissant apparaitre jusqu’à ses os. Sa jambe était en tout aussi piteuse état, et lorsqu'on l'amena vers l’échafaud, le Prince se demanda alors si elle était au moins encore vivante. Même si elle ne l'était plus pour longtemps, les Martell l'avaient emmené jusqu'à Port-Réal pour la livrer à la justice, qu'elle reçoive une mort digne de son nom. Se faire piétiner par un cheval n'était pas ce que l'on pouvait appeler une mort digne, et à vif, Oberyn prit presque cela comme un affront. Bien qu'il l'avait emmené lui même jusqu'à la potence, les Targaryen et les Martell étaient intimement liés, partageant sur de nombreuses générations le même sang. La manière dont le Roi traita la Targaryen lui rappela aussitôt Elia et ses enfants. Leur mort avait été une boucherie, et aujourd'hui, s'il avait pu un jour en douter, Oberyn savait que Robert Baratheon cautionnait ces actes barbares, indignes d'un homme.

Le Prince tourna les étalons devant le spectacle de la jeune femme qu'on montait vers le bourreau du Roi, sachant bien que cela passerait inaperçu, pour aller se positionner aux cotés d'Alyx. Il ne la regarda pas, il n'en avait pas besoin pour savoir ce qu'elle pensait de la scène qui venait de se dérouler, il savait bien qu'elle était du même avis que lui. A Dorne, on évitaient les actes de violence gratuite, on ne tuait pas les enfants. Bien qu'Oberyn n'en disait rien, cela lui en coutait énormément d'avoir apporté cette jeune fille jusqu'ici. Les dorniens étaient sous la justice du roi, et agir différemment aurait été considéré par Robert comme un acte de trahison. Son frère Doran ne se le serait jamais permis, il n'aurait pas risqué la vie de son peuple pour la vie d'une seule enfant. Comment lui donner tort ? La vipère rouge savait qu'il avait pris une sage décision. Seulement, en cette instant, alors que son petit corps détruit était maintenue debout sur l'échafaud par les manteaux rouges, il en venait à se demander si, justement, la vie d'une enfant ne valait pas tout ces risques. Le Prince Oberyn tourna alors le visage vers Alyx, lui parlant juste assez fort pour que elle seule l'entende.

- Ce triste spectacle sera bientôt terminé. Un jour viendra le temps où Dorne n'aura plus à courber l'échine devant les Rois du nord. Le Roi Robert s'est déshonoré aujourd'hui. Il a déshonoré tout un peuple. La justice n'épargne personne, pas même les Rois. Il finira par payer pour ça.

Chacun devait payer un jour où l'autre pour ses actes, les Rois, les riches Seigneurs de l'Ouest, jusqu'aux chiens fous qui leur sert de chevalier. Il regardait Daenerys et y voyait Rhaenys, il regardait Robert et y voyait Tywin. A ses yeux, ils n'étaient pas différents. Bien que le Cerf se laissait guider par sa fureur, il était tout aussi barbare que le Lion. Le Prince Oberyn attendit alors, les yeux rivés sur la Targaryen, comme se sentant obligé de la regarder. Il l'avait lui même emmené ici après tout, et il lui devait bien s'assister à ses derniers instants, aussi douloureux soient-ils. Bientôt, tout ceci serait terminé. Les Martell auront prouvé leur loyauté et Roi, et le Prince Oberyn n’en ressentait, en cet instant, aucune joie.

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