Arianne était enfin arrivé à Lancehélion. Après quinze longs jours à traverser les pleines arides de Dorne. La jeune femme était plus qu’heureuse de retrouver sa cité. Elle avait fait son rapport à son père qui n’était pas spécialement content d’avoir perdu plusieurs hommes suite à l’incident du banquet organisé par la couronne à Port Réal. Mais il était néanmoins soulagé que sa fille aînée n’ait rien eu. La belle dornienne le lui avait dit qu’elle avait été bien protégé par des chevaliers de la garde royale lors de l’attaque. Le Régicide en personne avait tué les hommes qui s’en étaient pris à Sansa Stark qu’Arianne avait tenté de protéger. Mais Doran Martell avait selon lui une raison de plus pour détester Robert Baratheon et sa fille ne ferait rien pour le contredire. Elle n’aimait pas la capitale et le meurtre de la princesse Elia était encore bien présent dans les esprits.

Après être allé voir son père, elle avait filé voir son frère. Elle lui avait ramené une petite dague de la capitale comme elle le lui avait promis. Le jeune prince dornien était à l’ange et même s’il préférait les livres à l’art du combat, il était heureux que sa sœur ait pensé à lui lors de son voyage à Port Réal. Elle l’embrassa sur le front avant de se diriger vers sa chambre pour se changer. Ses vêtements étaient plein de poussière. Elle opta pour une robe légère blanche qui contrastait avec sa longue chevelure brune qu’elle avait tressée pour le voyage. Quelques mèches chatouillaient son visage au grès du vent. Elle posa ses armes et rangea les quelques affaires qu’elle avait. Elle alla sur son balcon. De là, elle avait une vue d’ensemble sur la cité. Le vent était chaud mais elle le trouvait bien moins lourd et étouffant que dans la capitale. Elle respira à plein poumon l’air de Dorne. Cela fait tellement du bien d’être enfin chez soi. L’Héritière de Dorne était soulagé que son voyage soit enfin terminé. Mais il manquait quelque chose à son bonheur ici. Son regard partit en direction de la mer. Où était-il maintenant que son père l’avait renvoyé ? Sa moitié ? Son pirate. Elle l’ignorait. Elle chassa rapidement cette image de son esprit.

Elle se dirigea vers l’endroit vers la bibliothèque. Elle devait remplir un livre qui recensait les familles de Westeros. Elle avait rencontré Ades Overton à Port Réal. Elle ne connaissait pas cette maison et il disait qu’il était qu’un petit noble du Nord. Mais Arianne avait retenu son nom et comptait bien le recenser cette famille. Elle entra dans la bibliothèque, prit le livre et repartit. Elle monta au dernier étage du château. Elle entra dans une étude, où elle avait appris tout ce qu’elle savait. La pièce n’était pas déserte. Arianne y trouva sa cousine Sarella. Une Aspics des sables avec qui elle s’entendait à merveille. Elle attrapa une plume et de l’encre et alla s’assoir en face de sa cousine.
« Sarella ! Qu’elle plaisir de te revoir ! Comment vas-tu ? »

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Arianne se rappela que sa cousine était aussi à Port Réal. Mais pas pour les même raison. Et elle avait dû rentrer plus tôt que la princesse dornienne. La Capitale était grande, et les deux cousines n’avaient pu se croiser. Même si Arianne avait dû faire une petite escapade dans les ruelles étouffantes et sales de ville, elle avait résidé non loin du donjon rouge près de la colline d’Aegon. Arianne ni serait pas allé de son plein grès contrairement à sa cousine. Son père ne pouvait pas se déplacer à cause de sa santé alors c’était soit Oberyn soit Arianne qui se déplaçait. La jeune femme préférait se déplacer au nom de son père à Dorne qu’à Port Réal. Mais bon, elle était rentrée entière sans trop d’égratignure.

Elle commença à remplir le livre qu’elle avait emprunté. Elle rajoutait une famille au nord. Les Overton. Ce fichu banquet. L’évènement lui était resté en travers de la gorge. Elle pouvait comprendre que le peuple soit en colère contre son Roi mais de là à intervenir dans un banquet royale et s’attaquer à des enfants. Arianne n’avait pas compris.
D’ailleurs sa cousine sembla remarquer cela. Elle posa sa plume et ferma le vieux recueil et regarda sa cousine.
« L’autorité du Roi me préoccupe. Père m’a envoyé à Port-Réal pour le banquet royal et des petits chevaliers du peuple ont décidé de jouer les troubles fêtes. Je peux comprendre qu’ils soient mécontente, la couronne n’a plus un sous… mais de là à agresser personnellement le roi… »

Là, Arianne ne comprenait plus. Elle ne comprenait pas ce qu’il voulait. Moins d’impôt ? Plus de nourriture ? Moins de dépense de la part de la couronne ? Elle ne savait pas.
« Ils sont même allés jusqu’à défiguré la princesse Myrcella. Je ne porte pas Robert dans mon cœur, mais…Ils se sont attaqués à la fille de leur Roi et aux filles de la main du Roi ? Que voulait-il à part mourir sous la colère du Roi ? »

Robert était impressionnant lorsqu’il s’énervait. Elle avait compris pourquoi et comment il avait pu battre son oncle au trident, le prince Rhaegar, le mari de sa tante. Malgré son embonpoint, il avait conservé sa force et la devise des Baratheon avait été honorée lors du banquet. « Notre est la furie. »
« J’ai eu de la chance, je m’en suis bien sortie. Mais si l’autorité du Roi est mise à défaut on va tout droit vers une nouvelle guerre… »

Les Martell avait suffisamment souffert lors de la précédente guerre, une nouvelle ne serait pas la bienvenue à Dorne. Et ils n’auraient aucune raison de se ranger du côté des assassins d’Elia. Doran et Oberyn avait trop mal vécu cela et leur envie de vengeance était grande. Ils ne se participeraient surement pas à une guerre, enfin Arianne n’était pas son père, elle ne saurait pas dire sa volonté, elle était trop différente de lui. Mais si cela ne tenait qu’à elle, Dorne n’entrerait pas en guerre.

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Oui tout cela était inquiétant. La couronne avait connu un peu plus de quinze de paix. Et cette paix était de nouveau menacé et cette fois par le peuple. Arianne savait très bien qu’un peuple aigri et en colère pouvait être aussi dangereux qu’une armée. Si Robert voulait maintenir la paix du Roi, il allait devoir prendre des mesures rapidement et faire en sorte d’enlever quelques dettes à la couronne. Mais allait-il le faire ? Robert n’avait rien d’un Roi. Il était certes un excellent guerrier, mais aussi un lord avide de chair et de boisson. Combien de bâtard avait-il dispersé à Westeros ? Il était difficile de tenir un compte. Au lieu de semer des enfants, il devrait plutôt se préoccuper de la politique du Royaume. Arianne n’avait pas spécialement confiance en les Stark. Pour la guerre était imminente.

Sarella parlait de considération. Certes, mais il y avait d’autre moyen. Le Roi n’aurait jamais de considération pour les petits chevaliers s’ils ne brillaient pas en tournoi ou sur un champ de bataille. Alors pourquoi ? Pensait-il qu’ils pourraient l’obtenir en s’invitant à une fête dont l’entrée était payante et accessible qu’aux riches familles. S’attaquer aux enfants du Roi était plus symbolique ? Pour la princesse dornienne cela n’avait rien de symbolique. Pour elle se n’était que de la lâcheté de s’attaquer à des enfants sans défense. Les enfants n’avaient pas à subir ce que semaient leurs parents.
« L’entrée était beaucoup plus chère que cela. Je ne me souviens plus du prix mais c’était bien plus que deux dragons. Si c’était de la considération qu’ils cherchaient, ils étaient inconscients alors. Le Roi n’aura jamais de considération pour le peuple. Il ne pense qu’à boire, manger et baiser des putes de Port Réal. Qu’ils aillent plutôt gagner la considération de tout le peuple sera déjà une grande chose. Si la populace veut se rebeller ils ont besoin d’un chef et ce sont ces petits chevaliers qui peuvent le devenir. »

Elle ferma le lourd ouvrage des familles de Westeros et regarda sa cousine.
« Pour moi il n’y a aucune symbolique à s’attaquer à des enfants de Roi ou de main du Roi. C’est juste de la lâcheté. Quelle gloire peuvent-ils en tirer d’avoir blessé ou tuer des enfants royaux ? Quelle gloire a tiré la Montagne à avoir tué Aegon ? Quelle gloire a tiré Loche d’avoir poignardé de cinquante coups de couteau Rhaenys et de présenter son pauvre corps de fillette à Robert ? Ils n’ont fait qu’attirer la haine des Dorniens. Tu étais peut-être trop jeune pour t’en souvenir mais moi je garde le souvenir de la colère de père et d’Oberyn, l’envie de vengeance et toutes la tristesse de Lanehélion le jour où nous avons appris la funeste nouvelle. Il n’y a aucune symbolique à tiré de cela hormis la colère de la famille. »

Sarella s’inquiéta pour la princesse. Arianne ne s’inquiétait pas pour sa part. La fille du roi était entre de bonne main avec le Mestre du donjon Rouge.
« Ne t’inquiète pas pour la princesse, je suis sure que la Reine Cersei fera tout pour que sa fille chérie porte une cicatrice dès moins voyante. »

Quand on touchait aux enfants de la Reine, celle-ci devenait dangereuse. Cersei était une mère qui tenait à ses enfants et cela se voyait énormément.
« Qu’ils essaient de me toucher et je pense que ma dague aurait fini quelques parts dans leur corps. »

Arianne rigola de cela. Elle avait un caractère de feu, elle n’avait pas peur des hommes armés. Du moins pour le moment elle n’avait rien eu. Elle était sortie de ce banquet avec un joli bleu sur les fesses mais rien de plus.
« J’ignore ce que le Roi à prévu mais le chevalier c’est immédiatement excusé d’avoir blessé la princesse. Visiblement ce n'était pas dans ses intentions. »


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La remarque de Sarella était juste, mais Arianne se demandait pourquoi il avait été fait chevalier s’il n’arrivait pas à contrôler leur colère. Elle-même avait parfois du mal à se contenir, son impulsivité prenait souvent le dessus, mais cela ne l’empêchait pas de garder la tête froide et de savoir que certaines choses ne sont pas à faire. Si une rébellion était en marche pourquoi s’attaquer maintenant au Roi. Il aurait mieux fallu pour eux d’attendre d’être nombreux et de pouvoir frapper d’un seul coup sans bavure. Mais ils venaient de tous chapoté. Mais cela montré une faiblesse dans le pouvoir, mais pas dans la manière de réagir. Robert avait réagi rapidement et il avait surement impressionné la moitié de l’assistance. Peu de personne aurait pensé que le Roi aurait été capable de se battre encore de la sorte.
« Il aurait dû attendre. Nous attendons bien depuis de nombreuses années nous. Il vous devoir reconstruire ce qu’ils avaient bâtis à cause d’une erreur. »

Lorsqu’elle mentionna la Montagne et Loch Sarella réagit vivement. Dorne tout entier haïssait ses deux noms.
« Des chiens qui obéissent trop bien, à tel point qu’ils n’ont aucun scrupule à tuer de simple enfant. La crainte n’est qu’une illusion, nous sommes tous pareil, un jour les sept les emporteront. Et j’espère qu’ils pourront mourir par la main d’un dornien.»

Sarella lui proposa une lame protectrice. Mais Arianne n’en avait pas besoin, elle avait ses chevaliers. Son cher frère Quentyn lui avait même envoyé un de ses amis protégé sa sœur. S’il pensait pouvoir amadouer l’héritière de Dorne, son frère se mordait les doigts. Elle se méfiait de son frère, mais elle devait avouer que Ser Gerrys Boisleau était un excellent chevalier et c’était en lui qu’elle avait pour le moment le plus confiance. La dornienne savait qu’elle ne risquait rien avec ce chevalier. Il était méfiant, courageux, légèrement têtu et dévoué aux Martell.
« C’est gentil mais ne t’inquiète pas. J’ai mes propres lames pour me protéger. De plus, il faudrait surement que père approuve cette nouvelle lame que tu me proposes. »

La question que posa sa cousine fit réfléchir la princesse. Il était vrai que dans quelques années, elle serait surement amenée à diriger Dorne si son frère ne se mettait pas en travers de sa route. La lettre qu’elle avait vu, l’avait chamboulé et avait changé son point de vue sur son frère et sur son père. Elle devait se méfier un peu plus d’eux et de leurs hommes.
« Si j’avais était à la place du roi, je n’aurai pas dévié mon dernier coup. J’aurai demandé à ce qu’on m’apporte sa tête. C’est peut-être cruel mais c’est tout ce que mérite un chevalier qui s’en prend à des enfants. C’est ce que j’aurai fait. Mais je pense que le Roi a eu la tête du chevalier. »

Elle espérait qu’une fois à la tête de Dorne, elle n’aurait pas à se trouver dans ce genre de situation. C’était des situations délicates, et elle espérait que son peuple la porterait dans son cœur, qu’elle serait une régente apprécié de Dorne.



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Quand Sarella lui dit qu’un jour ils périront et qu’ils ne le verraient même pas arriver, Arianne se dit qu’ils avaient déjà suffisamment vécu depuis le massacre d’Elia et de ses enfants. La princesse espérait sincèrement que ce que disait sa cousine était exact, mais au fond d’elle quelque chose lui criait vengeance. Une douce et lente vengeance qui avait attendu dix-sept années. Dix-sept années de paix grâce à feu Lord Jon Arryn et de son père, le prince Doran Martell et rien d’autres. Dorne avait été en ébullition pendant plusieurs lunes après cela, pourtant la région était toujours pro Targaryen alors que si Aerys avait laissé Elia partir comme Rhaella, leur sort aurait été différent. La dynastie des rois dragons ne tiendrait pas qu’à un fil comme aujourd’hui.
« J’espère juste qu’un dornien aura le plaisir de les surprendre et il puisse voir la vie quitter leurs yeux. »

Mais si c’était que ces deux hommes…Dorne souhaitait faire tomber la maison Lannister. Mais la région était que très peu peuplé par rapport aux terres de l’ouest et les lions possédaient une armée plus grande et mieux armée.  Dorne n’était forte militairement que grâce à son environnement et à la chaleur qui était à l’avantage de ses habitants.

Si Sarella aurait fait pire qu’elle, la princesse se demandait quoi. Que pouvait-il y avoir de pire que la mort ? La torture ? Arianne n’était pas d’accord. La torture servait pour extorquer des informations. Faire souffrir juste pour le plaisir était du pur sadisme.  Si Arianne venait à être à la tête de Dorne, jamais elle n’utiliserait ce genre de chose. Juste par respect de l’être humain qui était en face d’elle. Certes certains ne méritait pas le respect, mais c’était la personne qui ne le méritait pas.
« Si tu le dis…je ne pense pas que la torture soit la meilleure solution. Ce serait plus du sadisme qu’autre chose.  La garde de nuit…ce n’est pas une mauvaise chose…au moins il donnera sa vie pour une juste cause. Mais être dans le froid tout le temps…je crois que je préférerais qu’on m’exécute. Au moins la souffrance est brève.  »

Sarella questionna sa cousine sur la jeune Targaryen. Les rumeurs. Oh il y en avait beaucoup des rumeurs sur les dragons. Mais elle n’arrivait pas à se faire un avis. Son père avait refusé de lui parler de cela. Alors elle se demandait si ce qu’elle avait entendu était vrai. Après tout parfois les rumeurs se révélaient être la vérité.
« Je n’en sais rien. J’ai entendu des rumeurs disant qu’elle était à Dorne. J’ai essayé de questionner père à ce sujet. Mais tu le connais quand un sujet dérange, il ne parle plus beaucoup. J’ignore si c’est vrai. Mais si c’est le cas…Prions pour que cela n’arrive pas trop vite aux oreilles de Robert. Dorne n’est pas encore prête à prendre les armes contre la couronne. Nous pouvons certes tenir un siège, mais pas éternellement. J’irais quand même jeté un coup d’œil aux jardins aquatiques. Si Daenerys Targaryen est à Dorne nos jardins sont le meilleur endroit. »

Mais Arianne ne pensait pas que cela était possible. Elle allait s’y rendre car ça curiosité voulait savoir, mais elle se doutait qu’elle ne trouverait que des enfants jouant dans les bassins comme elle il y avait maintenant longtemps de cela.


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