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Nous sommes esclaves. Vous êtes Reine. (pv Leyïa Tarly)

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AuteurMessage
Isendre Rivers




Personnage
Age du personnage: 16 ans
Surnom: Le bâtard
Métier/Titre(s): Bâtard de feu Lord Criston Desdaings / Frère Juré de la Garde de Nuit

Isendre Rivers
« L'involontaire »

Copyright : Jean Neige
Citation : « L'erreur est humaine.
Corbeaux : 117
à Westeros depuis : 19/10/2014
Nous sommes esclaves. Vous êtes Reine. (pv Leyïa Tarly) Empty
MessageSujet: Nous sommes esclaves. Vous êtes Reine. (pv Leyïa Tarly) Nous sommes esclaves. Vous êtes Reine. (pv Leyïa Tarly) Icon_minitime11.11.14 22:58

« -nous sommes esclaves
-vous êtes reine »
Isendre Rivers ft. Leyïa Tarly

–––––––––––––

An 298 • Treizième Lune • Semaine 2 • Jour 4.
Dans la cour du Donjon Rouge, dans l'après-midi.

Le soleil avait tapé très fort sur la capitale ce jour-ci, agressant les yeux de ceux qui le regardaient de ses rayons, et réchauffant les cranes découverts de chapeaux ou capuches. Qui donc porterait un couvre-chef par une telle chaleur, si ce n'est un guerrier ou un jeune homme cherchant à faire ses preuves auprès du monde entier ? Isendre était de ceux-ci. Un bâtard, car il portait le nom de Rivers. Il était si semblable à son père que personne n'aurait pu nier qu'ils avaient un quelconque lien de parenté. Mais c'était lorsque l'on voyait lady Desdaings, ses yeux d'un bleu foncé et ses cheveux de jais, que l'on comprenait qu'elle n'était pas sa mère. Et si on observait bien ce regard de haine qu'elle posait constamment avec dégoût sur le fruit de la passion de son époux et d'une autre femme, on pouvait facilement comprendre qu'elle ne le serait jamais. Elle ne voulait pas être sa mère, et elle aurait certainement préféré mourir que de devoir s'occuper de lui comme de son fils.
Il était arrivé à Port-Réal environ trois semaines plus tôt, espérant y trouver un chevalier qui voudrait bien le prendre comme page ou comme écuyer. Il ne voulait que cela, devenir un jour chevalier, et tenter d'être aussi doué, aussi fort, aussi admirable que son demi-frère. C'était là son but, que de tout faire pour être à la hauteur d'Alessander.

Une jeune demoiselle jouait de la harpe sur un balconnet qui donnait directement sur sa chambre, ses doigts fins jouant des cordes avec douceur. Isendre ne la connaissait pas, et se fichait bien d'elle. Son cœur appartenait à une autre, même s'il n'était qu'un bâtard. Dans la cour, un enfant courait, un jeune chien, jappant, sur les talons. Mais tous ces bruits, la mélodie de la demoiselle à la harpe, les pas de course du gamin, les aboiements et gémissements successifs du chiot, accompagnés des odeurs de roses et de tulipes qui venaient du jardin du château, rien ne perturbait Isendre.

-Allez, tu vas bien finir par y arriver !, lança Sam en riant, moqueur.

Le bâtard du cygne était penché vers l'avant, ses mains posées sur ses genoux tandis qu'il reprenait sa respiration. Il avait laissé l'épée d'entraînement glisser jusqu'au sol en un fracas d'acier contre un sol caillouteux. Haletant comme un chien qui a trop couru, ou comme un cheval bien trop poussé, il semblait avoir successivement enchaîné les batailles d'Harrenhal et du Trident sans le moindre répit entre les deux affrontements. A quelques mètres de lui se moquait encore cet imbécile de Sam. Isendre leva les yeux vers lui avec lenteur, lui lançant un regard noir.

-Reprends donc ton arme et montre-moi que t'es pas une fillette.

Sam était un grand gaillard d'un peu plus d'un mètre quatre-vingt et pesant, pour sûr, bien plus lourd que son adversaire. Il avait développé une musculature certaine à force d'entraînements, et était assez large d'épaules, avec de grands bras qui lui permettaient ainsi de donner de grands coups vers l'avant et sur les côtés. Il était brun, les yeux bruns, soit un homme des plus banals. Isendre redressa la tête, et prenant une grande bouffée d'air frais, il reprit son épée en main, se munit d'un bouclier, et il roula des épaules un instant pour débloquer le nerf qui s'était coincé dans l'un de ses deux bras.
Ceci fait, il soupira et observa quelque peu son adversaire. En raison de sa taille et de son poids, il était assez lent et tapait plus ou moins de façon aléatoire, avec de grands gestes brefs et plutôt désordonnés. Isendre pourrait jouer là-dessus pour gagner l'affrontement. Il remit en place son casque sur ses cheveux blonds, et compta jusqu'à trois avant de s'avancer vers Sam.

L'épée d'entraînement du brun vint faucher l'air devant Isendre, qui eut le réflexe de reculer d'un pas avant de faire semblant d'aller sur la droite. Sam se décala vers la droite, prêt à parer un coup qu'il attendait, mais au dernier moment, le bâtard Desdaings dévia sa trajectoire, passant à la gauche du tas de muscles qu'était Sam à côté de lui. Là, il frappa à l'aide de son épée dans son flanc gauche puis, passant derrière lui, du pied droit, il le poussa pour le faire tomber au sol tandis qu'il était déstabilisé par le coup précédent.
Sam tomba sur les genoux et là, il se mit à grommeler quelque chose. Isendre rit doucement et l'aida à se relever, avant d'aller poser son matériel d'entraînement un peu plus loin.

-C'était un coup dans le dos, c'était déloyal, Isendre !

L'intéressé leva les yeux au ciel et lui jeta à nouveau un regard qui voulait très clairement lui dire qu'il valait mieux qu'il se taise, plutôt que de proférer pareilles stupidités. Sam se tut, prenant sa phrase plutôt comme une menace que comme un avertissement. Tous deux s'assirent sur un banc pour souffler un peu. Le bâtard aux cheveux blonds regardait ses pieds, retrouvant peu à peu une respiration et un rythme cardiaque normaux. Lorsqu'il sentit que les battements de son cœur se faisaient plus calmes, et que sa respiration était bien moins sifflante -soit environ deux ou trois minutes après la fin de leur entraînement-, il releva la tête.

Et là, comme une vision de paradis, il la vit. Leyïa.

Il se leva maladroitement, et absorbé qu'il était par la beauté de la jeune Tarly, il n'entendit pas Sam lui demander de qui il s'agissait. Sans un mot, il s'avança vers elle d'un pas vif et d'une démarche quelque peu chancelante ; que lui dire ? Comment affronter cette sorte de peur qui lui enserrait le cœur, la gorge, les poumons ? Tous ses organes semblaient être en alerte, semblant se rétracter à la simple vue de la belle demoiselle du Bief.
Isendre s'arrêta avant qu'elle n'ait le temps de le voir. Il devait réfléchir. Un mètre environ à sa gauche se trouvait un rosier, et l'une de ses fleurs était d'un blanc immaculé, sans la moindre imperfection. « Comme elle », songea-t-il avec une once d'anxiété. Une rose blanche, pure, pour la sincérité de ce qu'il ressentait, et parce que ce coloris rappelait bien la peau laiteuse de la douce demoiselle. Il décrocha la fleur de l'arbuste, et prenant son courage à deux mains, se lança.

-Ma lady, souffla-t-il d'une voix quelque peu hésitante. J'espère ne pas vous importuner, mais j'ai vu cette rose, et je vous ai vue et... Je me suis dit qu'elle vous ressemblait, car elle est magnifique. Comme vous.

Sa voix était douce, mais rendue hésitante, même légèrement tremblotante à certains moments ; elle était un peu comme la flamme d'une bougie sur laquelle on dépose un souffle chaud, doux, pour la laisser ensuite chanceler à nouveau et menacer de l'éteindre encore en expirant au dessus. Un manège qui se répète, et toujours, toujours, cette envie de recommencer. Cette envie de la voir, chaque jour, à chaque instant, cette envie de la courtiser et de se faire aimer d'elle comme on l'aime. C'est ce à quoi pensait Isendre. Et malgré ce sentiment étrange qui enserrait ses organes vitaux, qui accélérait plus encore son rythme cardiaque que les batailles d'Harrenhal et du Trident comme il semblait l'avoir fait avant, malgré tous ces ressentiments étranges, il essayait d'oublier, pour une fois, qu'il n'était qu'un bâtard. Après tout, Leyïa était une fille douce et bonne, qui ne le jugerait jamais pour son nom. Rivers, elle s'en ficherait qu'il ne soit qu'un Rivers, n'est-ce pas ? Il parviendrait bien à se faire aimer d'elle, non ? Un bel amour réciproque, doux au possible, comme les pétales de cette rose blanche.
Un bel amour de rêves et de contes car, bien qu'il était un jeune homme, il connaissait de belles histoires, de beaux contes pour enfants, avec de belles princesses et de beaux princes, et des amours beaux éternels. Il avait les pieds sur terre, mais Leyïa lui donnait des ailes.
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