An 298 • Treizième lune • Semaine 1 • Jour 2.

Les rumeurs couraient vite aux jardins, et c'était probablement pour cette raison que Silithia y passait le plus clair de son temps. Flânant parmi les buissons fleuris et les arbres trop bien entretenus, elle ne se départait jamais de son sourire. Bien sûr, Port-Réal lui était agréable tant qu'elle n'était pas à proximité des bas-fonds de la ville. Là-bas, nombre de personnes avaient certainement envie de la dépouiller, de la tuer, ou peut-être même pire. Elle n'aimait pas ces endroits mal-famés, qui sentaient bien plus mauvais que n'importe quel autre endroit. Elle était déjà allée dans bien des endroits peuplés de pauvres, mais d'aucun de ces lieux ne se dégageait une odeur aussi nauséabonde que celle des rues pauvres de Port-Réal. Ainsi, elle restait autour du Donjon Rouge. Au moins, à cet endroit-ci, la seule personne susceptible de lui nuire serait son frère et encore, il ne pourrait rien tenter avec leur père dans les parages.
Oubliant bien vite ses problèmes familiaux, Silithia se concentra sur des bruits. Des paroles, de l'autre côté d'une haie. Voilà ce qu'elle était venue chercher ici ; des informations. Se penchant doucement vers un parterre de fleurs, elle en caressa les pétales, dévorant des yeux les coloris divers et variés des plantes tout en tendant l'oreille.

On parlait d'un prisonnier. Un Braavosi qui se prétendait héritier de la maison Chenu. C'était plutôt intéressant, les Braavosi étaient généralement de bons combattants, assez rusés et de bons informateurs. La Pie lui avait demandé quelque chose, et elle devait être couverte pour accomplir la mission qui lui avait été confiée. Se fendant d'un sourire satisfait, la blonde écouta la conversation jusqu'à ce que les deux femmes qui en parlaient -deux servantes, d'après l'accent presque paysan et leur langage familier- s'en aillent. Se relevant, Silithia les suivit en toutes discrétion en prenant garde à toujours être cachée. Ce qu'elle put entendre est que l'homme en question serait relâché dans la journée. Tant mieux, elle n'aurait pas à attendre des jours et des semaines.

Elle passa le reste de sa journée aux jardins, s'étant entre temps changée pour revêtir une robe aussi noire que la nuit et à la simplicité étonnante pour une femme comme elle qui, habituellement, préférait les multiples parures... Elle savait ce qu'elle avait à faire. Elle devait trouver cet homme, l'attendre... Il ne se fit pas tarder. En fin d'après-midi, elle vit un homme au teint basané sortir de la prison et s'éloigner du Donjon Rouge. Elle n'attendit que quelques secondes avant de le suivre, la tête basse afin de ne pas être reconnue. Il aurait suffi d'un regard vers ses cheveux d'un blond terriblement pâle et à ses yeux de glace pour savoir qu'elle n'était pas une simple femme mais bien une femme de noble naissance.

Lorsqu'elle passa dans une petite allée qui s'éloignait du Donjon Rouge, elle remarqua qu'il n'y avait personne d'autre à cet endroit-là, et que l'homme semblait prêt à s'enfoncer dans les bas-fonds de la ville. Hors de question qu'elle s'y rende, elle devait aviser. Elle voulait l'appeler doucement, comme on le fait avec un petit animal, pour qu'il ne la pense pas vraiment dangereuse ou mal-intentionnée. Mais elle n'avait pas le temps d'être douce. Il allait s'enfoncer dans la foule. Respirant un grand coup, elle dit d'une voix forte et qui sonnait comme autoritaire :

-Harren Chenu.

Juste son nom. S'il était bien l'homme qu'elle cherchait, il se retournerait. Qui donc ignorerait un appel fait avec tant de force et d'autorité dans la voix ?

An 298 • Treizième lune • Semaine 1 • Jour 2.

L'appel eut l'effet escompté, puisque l'homme se retourna. C'était lui, Silithia en était persuadée. Elle l'étudia un instant, jetant un regard appuyé à la main qu'il avait portée à sa rapière. Elle fronça légèrement les sourcils, observant le bravosii avec un mélange de suspicion et de méfiance dans le regard. Il était armé, elle ne possédait qu'une petite dague dont elle ne savait pas se servir -puisqu'elle n'avait jamais eu à le faire. Elle était là, désarmée face à un homme possiblement dangereux. Elle devait réussir à le mettre en confiance par tous les moyens. Un léger sourire vint s'accrocher à ses lèvres.

-Alors c'est donc vous, minauda-t-elle. Vous voulez votre héritage, n'est-ce pas ? Tout ce qui vous revient de droit. Vos terres, vos titres, votre nom...

Disant cela, elle s'avançait prudemment de deux pas en direction du Chenu, son sourire toujours en coin, les yeux pétillant d'une confiance en soi démesurée. Elle avança légèrement sa main droite vers lui, s'arrêtant à quelques mètres de lui.

-D'abord, lâchez votre arme. Avez-vous peur ? Qu'est-ce qu'une femme comme moi pourrait bien vous faire de mal ?

Elle ne répondit pas à sa question. Elle devait y aller doucement. De quoi un homme comme lui, envoyé en prison à peine arrivé à la capitale, pouvait-il être capable ? Personne ne le savait. De plus, son père lui avait dit que les bravosii n'étaient pas tendres ; elle doutait que le présumé Harren Chenu le soit, il n'avait pas vraiment l'air de savoir où il allait ou même ce qu'il faisait là.

-J'imagine que vous avez eu du mal à parlementer avec les gardes ? Et le Roi n'a certainement pas daigné recevoir un homme comme vous. Je pourrais vous aider. Elle sourit, une lueur de défi passant dans ses yeux de glace. Mais chaque chose a un prix.

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La main du Braavosi s'éloigna de sa rapière, ce qui eut pour effet de rassurer légèrement la blonde. Elle jouait là un jeu dangereux, et le savait bien. Elle trempait dans des affaires plutôt étranges pour une jeune demoiselle comme elle, mais elle le faisait pour sa famille. Du moins, c'est ce que pensait sûrement la Pie. Ou peut-être se doutait-il des ambitions démesurées de la fille Farman. Mais peu importait, elle devait parvenir à faire du dernier héritier Chenu un allié. La Pie serait certainement enchanté de voir une nouvelle recrue.

Bien que méfiant, Harren semblait intéressé par les paroles de Silithia. Évidemment, une femme noble qu'il n'avait jamais vue et qui connaissait son nom venait lui parler de regagner tout ce dont sa famille avait été privée : son nom, ses terres, son héritage. La blonde n'était pas le genre de femme de parole, et préférait user de bien des mensonges pour se mettre les autres dans la poche. Cependant, lorsqu'elle devait quelque chose à quelqu'un, elle s'assurait que la personne soit récompensée comme il se doit.
Souriant un peu plus aux paroles du Braavosi, elle répondit d'un ton toujours aussi sûr et doucereux.

-Laissez-moi vous expliquer. Vous souhaitez récupérer ce qui vous revient de droit, et moi je souhaite obtenir ce que je mérite. Vous ne pouvez pas récupérer votre héritage parce que votre nom a sombré dans l'oubli, et moi je ne peux obtenir ce que je mérite parce que je ne peux y parvenir seule. Elle arqua légèrement les sourcils, son regard s'ancrant dans celui du Chenu comme pour y déceler la moindre émotion. Elle savait être troublante, et ses yeux de glace ainsi plantés dans ceux du Braavosi pourraient, avec un peu de chance, le mettre mal à l'aise. Elle devait le rendre faible. Disons que j'ai des... contacts, capables de m'aider. Capables de vous aider également, si vous acceptez de coopérer. Il vous faudrait une couverture, un rôle des plus ordinaires à tenir en permanence tant que vous serez en public. Ses lèvres se crispèrent légèrement en un rictus. Un garde, cela pourrait convenir. Soyez donc mon garde, protégez-moi des dangers, couvrez-moi lorsqu'il le faudra, travaillez pour mon compte et pour celui de mes contacts... et vous serez, je vous le promets, grassement récompensé.

Le nom des Farman brillerait. Elle se l'était juré. Elle ferait tout pour parvenir à ses fins, s'élever enfin dans la société et devenir un nom connu. Elle le serait, un jour. Bientôt, peut-être. Elle avait besoin de s'entourer, plus que jamais, et Harren pourrait être son épée-lige, l'aidant comme l'aidait la Pie. Il suffisait qu'elle lui rende la pareille.

-La richesse, le pouvoir... Que voulez-vous vraiment ?, demanda-t-elle. Si vous m'aidez, que j'arrive à mes fins, alors vous obtiendrez ce que vous désirez. Ne pensez-vous pas que les Chenu ont disparu suffisamment longtemps ? Peut-être est-il temps pour eux de réapparaître.

Libre à lui d'accepter. Mais il devait le faire. Comment pourrait-il passer à côté d'une telle occasion ? Elle était si crédible, qu'une minorité de personnes aurait su y voir clair dans son jeu.

An 298 • Treizième lune • Semaine 1 • Jour 2.

-Tout cela me paraît fort bien, seulement, qui voudrait de l'héritier Chenu dans sa garde personnelle ? Ce que vous me demandez est de renoncer à mon nom, de cacher mon identité et de mettre de côté mes revendications pour servir d'homme de main ? Je suis certain d'avoir les capacités que vous recherchez, cependant... Je ne sais pas si je suis vraiment intéressé.

Elle ne se départit pas de son sourire, scrutant toujours le Braavosi d'un œil presque amusé. Il avait raison, sur toute la ligne. Oui, il devrait renoncer à son nom, cacher son identité, mettre de côté ses revendications, servir d'homme de main. Oui, il avait les capacités requises. Et oui, il était vraiment intéressé. Autrement, il n'aurait pas attendu un seul instant pour s'éloigner, ou tuer, ou violer la blonde. C'était ainsi qu'on lui avait toujours présenté les hommes des Cités Libres ; des brutes épaisses sans morale. Et tout chez lui le trahissait. De l'attention que l'évocation de son héritage avait attirée, à ses questions qui témoignaient de l'intérêt qu'il portait à toute cette histoire dans laquelle elle souhaitait l'entraîner.
Il s'avança dans sa direction, et Silithia eut pour seule réaction de lever un peu plus son menton, fière comme un paon, son sourire et son attitude frisant de bien trop près l'arrogance.

-Si vous n'êtes pas intéressé, je peux toujours retourner à mes quartiers, devenir aussi riche et puissante que je puis l'être, et faire comme si je ne vous avais jamais rencontré. Elle ponctua sa phrase d'un sourire satisfait, puis reprit d'un ton mielleux. Mais, parce qu'il y a toujours un mais, si vous veniez à me suivre, vous aussi, vous pourriez devenir riche et puissant. A moins que vous ne préféreriez passer votre vie dans la misère, la pauvreté et les bas-fonds de Port-Réal. Elle eut un petit rire. Quant à moi, je préfère viser bien plus haut. Peut-être penserai-je à vous, malheureux héritier Chenu qui n'a pas su saisir sa chance, alors qu'une proposition alléchante lui était faite. Oui, peut-être y penserai-je ce soir, en m'endormant dans une grande et douce chambre du Donjon Rouge. Et dire qu'un Roi y loge... Et dire que vos ancêtres étaient des Rois... Elle haussa les épaules. Mais la richesse et la puissance ne peuvent pas convenir à tout le monde, je le comprends.

Elle recula donc d'un pas, tout sourire, comme prête à repartir sans lui, sans même lui donner son nom une seconde fois, mais lui glissant tout de même d'une voix doucereuse :

-Je ne suis qu'une femme qui sait ce qu'elle veut, et qui est prête à tout pour l'avoir. Nous sommes ainsi, nous autres, nobles. Mais vous ne pouvez pas comprendre. Bien que le sang bleu coule dans vos veines, vous n'êtes pas noble. Au moins vous en aurais-je donné l'occasion. Il est bien dommage que vous n'ayez su saisir une pareille chance. Elle reprit un ton plus sérieux. Alors, je vous laisse le choix de me suivre ou non. Je suis votre seule chance, et cette seule raison suffirait à faire entendre raison au dernier des idiots ou au plus grand des peureux. Seriez-vous un pleutre ? Un imbécile ?... Son sourire, narquois, fleurit à nouveau sur ses lèvres. Ou êtes-vous vraiment digne de votre lignée ?

Harren était dans son chemin, le lui bloquant, l'empêchant de partir. Mais de toute manière, elle ne partirait pas de suite. Elle lui ferait dire oui. De toute manière, il ne pouvait refuser. C'était totalement impossible. Et elle ne lui donnerait pas son nom tant qu'il ne lui aurait pas dit oui.

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La colère se lisait en lui. A vrai dire, Silithia l'avait un peu cherché, par toutes ses paroles piquantes et que son ton rendait comme emplies de fausse douceur, qu'elle s'était amusée à jeter au visage du dernier héritier Chenu sans une once de tact. Son regard glacé suivait les gestes du Braavosi, qui porta sa main à sa rapière, se resserrant son son pommeau, avant de s'en éloigner nerveusement. La blonde souriait toujours, très légèrement désormais, en coin, sa mine fière collée au visage. Il fit un pas, s'avançant vers elle, et elle retint un froncement de sourcils et un pas en arrière. Elle resta sur place, le regardant droit dans les yeux, le laissant venir vers elle. Elle le laissa également s'énerver après elle, qui toujours statique, donnait l'impression qu'Harren parlait à un mur.
Si elle se fichait éperdument des remarques de l'homme, elle n'apprécia cependant pas le fait qu'il crache devant elle avant de s'éloigner. Si elle sentait le sang bouillir dans ses veines, elle leva pourtant fièrement la tête et le regarda s'éloigner sans rien montrer de son énervement.

Malgré toute cette rage, elle devait se rendre à l'évidence : elle avait un moyen de pression sur Harren, et si il était de Braavos, alors il était peut-être un Danseur d'eau. Ces deux critères feraient de lui un excellent garde du corps, mais aussi le complice dont elle aurait besoin dans ses petites affaires. Elle pourrait à tout moment lui rappeler qui d'eux deux avait les cartes en main. Le voyant s'éloigner, elle reprit à voix haute, d'un ton bien plus sérieux cette fois-ci.

-Et comment ferez-vous ?

La question était plutôt légitime ; s'il ne la tuait pas ni n'acceptait son offre, puis repartait bêtement dans les bas-fonds de la capitale, alors comment ferait-il pour récupérer ce qui lui était dû ? Elle redressa doucement le menton, son sourire s'effaçant de son visage pour qu'elle adopte alors une mine des plus sérieuses.

-Je peux vous faire rencontrer le Roi si vous me laissez vous aider. Il faudra un peu de temps, mais je pourrai le faire, plutôt rapidement. Je ne veux pas me mettre en travers de mon chemin, je veux vous aider. Mais je vous l'ai dit, rien n'est gratuit. Si vous acceptez, vous aurez de l'or, des femmes, une place au Donjon Rouge. Et si vous m'aidez et que je vous aide en retour, vous aurez ce que vous désirez. Vous serez officiellement Lord Harren Chenu, Sire de Harrenhal, fier et digne descendant du grand Harren le Noir. Je peux vous aider.

Elle fit deux pas en avant, laissant un silence s'installer pendant quelques longues secondes. Elle soupira doucement, en reprenant :

-Savez-vous qui dirige actuellement Harrenhal ? Une femme, lady Shella Whent. Elle est seule. Faible. Sans héritiers. Sans époux. Irez-vous donc la tuer seul, et vous proclamer Sire de Harrenhal ? Vous vous feriez écraser la journée suivante. Si je vous aide, lady Whent n'aura plus aucun droit sur sa demeure. Et savez-vous pourquoi ? Parce que je suis déterminée à vous aider si vous en faites de même.

Elle marqua un nouveau temps d'arrêt, et esquissa une brève révérence, posant son regard froid sur le dernier Chenu avec un sourire quelque peu narquois :

-Lady Silithia, de la maison Farman. Une bien grande maison, ajouta-t-elle ironiquement. Mais bientôt, je serai plus que cela. Bien plus. Aidez-moi, je vous aiderai en retour. Je le jure. Et sachez qu'on apprend aux demoiselles nobles de toujours tenir leurs promesses et de ne jamais mentir.

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Elle l'avait convaincu. Il était évident qu'il ne lui faisait pas confiance, mais au moins acceptait-il son offre. Il l'aiderait et elle l'aiderait en retour. Tous deux y gagneraient, au final ; elle sourit doucement, son regard plein de fierté. Silithia savait ce qu'il lui restait à faire ; se marier. Mais pas à n'importe qui, non, elle voulait être riche et puissante. Et pour se faire, quoi de mieux qu'un suzerain ? Regardant Harren d'un air satisfait, elle lui indiqua la rue qu'il s'apprêtait à emprunter, quelques minutes plus tôt, avant qu'elle ne l'arrête.

-Pour l'instant, vous devrez rester en ville. Mon contact pourra vous loger, vous aider à vivre. Il vous enverra à moi lorsque vous vous serez fait oublier par le Guet. Pour le moment, ils savent qui vous êtes -ou du moins, qui vous présumez être-, à quoi vous ressemblez... Vous allez devoirs vous faire oublier. Allez dans les bas-fonds de Port-Réal, trouvez un enfant abandonné et demandez-lui « la Pie ». Une fois l'homme rencontré, dîtes-lui que Lady Silithia Farman vous envoie, et il comprendra. Exposez-lui mon idée, et il se chargera de vous jusqu'à ce que je sois promise à un homme suffisamment puissant pour satisfaire nos intérêts, ce qui ne saurait tarder. Il vous renverra alors à moi, et nous pourrons enfin commencer.

Reculant d'un pas, elle jeta un œil derrière elle. Personne ne semblait les épier. Elle devrait bientôt remonter en direction du Donjon Rouge. Son sourire avait disparu de son visage, faisant place à une mine assez sérieuse.

-Si vous n'avez pas d'autres questions, alors allez-y maintenant. Autrement, dépêchez-vous ; je suis certainement attendue.

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Elle hocha légèrement la tête aux paroles d'Harren, ne prenant pas la peine de répondre. Elle coula tout de même un regard derrière elle, vérifiant une fois de plus que personne ne les épie ou que personne n'ait eu la bonne idée de la suivre, de son plein gré ou sur ordre de son père. Elle avait pour habitude de se dire qu'on n'était jamais trop prudent. Aussi recula-t-elle simplement d'un pas, indiquant ainsi qu'il était temps qu'elle se retire.

-Très bien. Nous nous reverrons donc le moment venu. La Pie a des yeux et des oreilles partout. Il saura quand vous renvoyer vers moi.

Elle commença à s'éloigner, repartant vers le Donjon Rouge. Elle s'arrêtant pourtant, se fendant d'un nouveau sourire narquois, et souffla juste assez fort pour que le Braavosi l'entende :

-A très bientôt, Lord Chenu.

Ayant dit cela, elle s'éloigna en direction du château, sans avoir de réelle idée de la date de sa prochaine rencontre avec Harren. Mais pour le moment, elle devait avant toute chose se trouver un époux à la hauteur de ses attentes et de ses ambitions. A vrai dire, elle avait déjà quelques noms en tête, mais rien d'encore très concluant. Elle aurait besoin d'un peu de temps.

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