Il était là. Seul dans les ténèbres. Comme si l'univers touchait à sa fin. La morsure du froid glacial le faisait frissonner. Alors qu'à ses pieds se répandait lentement dans un spectacle plus que fascinant, un épais liquide rouge s'échappant de ses entrailles. Pâle et faible, il sentait que la mort rôdait autour de lui. Déshydraté et affamé, il savait que la fin de son aventure était proche. Mais alors qu'il s'efforçait de trouver son chemin dans cette vaste étendue sablonneuse. Il s'effondrait, las de combattre l'inévitable. Comment en était-il arrivé là ? Qu'avait-il fait de sa courte existence ? Au loin, un grondement résonnait dans l'immensité du désert. Etait-ce des chevaux ? Tout à coup, il plongea dans les abysses de son esprit. Peut-être venait-il de mourir ? Voyageant au plus profond de sa mémoire, il se souvenait de tout ce qu'il avait été. Pourtant cela semblait si loin, comme s'il avait vécu de nombreuses vies avant celle-là.

Jeune orphelin courant dans les rues d'une immense cité de pierre. Enfant joueur et rêveur. Aux yeux s'illuminant devant toutes les promesses de la vie, c'était un enfant vif. Cette cité s'appelait Meereen et c'était là qu'il avait grandi. Les dieux étaient cependant peu cléments envers les enfants de la baie des Serfs. Né esclave, il connut la sensation des chaînes, dès le plus jeune âge. Subissant les lubies de violence d'un maître ivrogne. Période sombre d'une enfance malheureuse. Ce sentiment d'impuissance, il le développa à l'adolescence. Bagarreur et colérique, il s'attira les foudres autant des maîtres que des nombreux autres esclaves. Désobéissant, il risqua la mort de nombreuses fois, s'il ne s'était pas attiré la sympathie des gardes. Finalement on se décida à la vendre, c'était un mauvais esclave, causant bien trop de soucis à ses maîtres. Contre quelques pièces, on le jeta dans la cale d'un navire miteux aux nombreuses marchandises. Au service d'un vieux marin, il servit d'homme à tout faire. Redécouvrant inlassablement la morsure du fouet. Mais un jour, alors qu'ils accostaient dans une vaste cité portuaire aux milles merveilles. Le marin n'ayant plus le moindre sous, l'offrit à un mystérieux colosse à la peau sombre contre un maigre repas.

Traîné de force. Humilié. Il ne savait pas encore que son destin en serait changé à jamais. Très jeune, trop jeune, on le jeta dans la fosse aux gladiateurs de Yunkai. Afin de plaire au public, on le confia aux maîtres d'armes. Lui apprenant le maniement des armes et de la survie, ils voulaient faire de lui la parfaite machine à tuer. Mais alors que les coups pleuvaient afin de lui inculquer l'obéissance. Il comprit ce qu'était la mort. La mort était une libération et si on ne devait pas la provoquer, on ne devait pas en avoir peur. Ce jour-là, il accepta sa condition de Gladiateur. Les années qui suivirent furent glorieuse, redoutable combattant, il enflamma les foules. Invaincu, il avait enfin sa revanche sur les dieux. Mais tout au fond de lui, résidait, secrètement, un rêve. Ce rêve pourtant si inaccessible était cependant des plus nobles. Aspirant à la liberté, rêvant de parcourir le monde. Il organisa son évasion avec quelques autres esclaves. Enfin libre, ils partirent en quête de découverte. Pendant ce qui sembla être des siècles, ils parcoururent Essos. Louant leurs services au plus offrant afin de financer leur voyage. Puis ils se séparèrent, chacun, prenant un chemin de vie différent.

Soudain ça lui revenait. Des voyageurs ? Une querelle ? Des Dothrakis peut-être ? Comment avait-il finit ici et en si mauvaise position ? Mais alors qu'il sentait qu'on le traînait, il perdit totalement connaissance. Il se réveilla dans une vaste tente aux draps blancs d'où filtrer un intense rayon de soleil. Un homme aux cheveux sombres et au regard perçant l'observait avec insistance. « Je t'ai déjà vu, tu sais. » Davos nia de la tête mais cela n'empêcha pas l'autre homme de continuer. « C'était à Yunkai, si je me souviens bien. Un beau combat d'ailleurs ! » Le jeune homme blêmit, voilà des années qu'il fuyait l'esclavage et peut-être aujourd'hui, ce dernier, venait de le rattraper. « Ne t'inquiète pas, je ne dirais rien. Je travaille pour une compagnie de mercenaire, nous t'avons sauvé d'une mort certaine. » A cet instant, Davos avait comprit qu'il venait de trouver un sens à sa vie. Il avait une dette à rembourser. Les années passèrent et il s'illustra de nombreuses reprises et coups d'éclats, se faisant une solide réputation au sein de la compagnie. On lui confia un important grade et surtout une confiance aveugle. Mais le jeune homme n'était pas dénué d'ambition.

Mêlant une intelligence malicieuse à un sarcasme déplacé, c'était un jeune homme enjoué aux multiples humeurs. Curieux et bon vivant, il aimait découvrir toujours plus de nouveaux plaisirs. Combattant téméraire, il pensait que tout homme devait mourir un jour, aussi il aimait régulièrement provoquer la mort. Passionné et impulsif, ses colères étaient terribles et redoutés. Cultivant un charisme certain, il aimait l'admiration qu'on lui portait. Esprit vif et libre, il ne supportait pas être contraint à faire ce qu'il ne voulait pas, c'était un amoureux de la liberté. Mais c'était aussi un personnage particulièrement ambitieux profitant de ses nombreux talents afin d'atteindre les objectifs qu'il se fixait. Impitoyable et rancunier, il n'hésitait jamais à se salir les mains. Ne comprenant pas vraiment le sens du mot honneur, il était capable d'être le pire homme autant que le meilleur. Homme à l'esprit torturé, il connaissait la compassion. Superstitieux, il n'aimait pas offenser les différents dieux.

Garçon mystérieux. De ceux qui avaient vécu maintes mauvaises aventures. C'était un solide gaillard dont le corps mettait en évidence de nombreuses cicatrices blafardes qui s'entrecoupaient sur son torse doré. Aux yeux sombres et au regard rêveur. C'était un jeune homme dont le sourire enjoué et moqueur ne laissait jamais indifférent. Bien battit, aux épaules larges dont la stature laissait entendre une agilité certaine. Il atteignait tout juste le mètre soixante dix-huit. Ses muscles saillants étaient ceux d'un combattant aguerris dont les nombreuses marques prouvaient une vie de dangers. Une longue touffe brune pendait le long de ses épaules ainsi qu'une légère barbe mal rasée. Son allure laissait entendre un certain relâchement, loin des modes de la Cour. Il profitait cependant d'une certaine prestance, ce n'était pas le genre de personne que l'on souhaitait pour avoir comme adversaire. Jeune homme vif, il dégageait une assurance inspirante mais pourtant agaçante que l'on gardait facilement en mémoire.