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[Beaumarché] Repas de famille [PV]

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MessageSujet: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime05.09.14 0:31

Année 298 | Lune 12 | Semaine 4 | jour 6
Soir | Après le retour d'Alessander



Il y a ses heures sombres où l'on comprend enfin que tout ce qu'on a vécu jusque-là n'était que mensonge, souvenirs révolus d'un temps qui vous paraissaient si beau, si tendre mais en même temps, si douloureux. Ses moments étranges où, perdu dans vos pensées, vous comprenez pour la première fois ce que vous êtes vraiment. Que le monde a arrêté de tourner alors que vous voyez pour la première fois la vérité sur votre personne. Que vous espérez secrètement trouver cette pédale qui vous offrira le contrôle du temps, pour pouvoir enfin faire marche arrière et revenir sur des instants qui vous manquent tellement. Alessander y pensait. Il caressait ses lèvres, inconscient des paroles que lui avaient jeté sa mère, concentré uniquement sur le doux goût qu'il avait encore. Il ferma un instant ses prunelles de glace, tentant de raviver à lui une sensation qui allait s'estomper trop vite. S'il voulait revivre l'instant, il hésitait partout entre le revivre et prier pour le faire disparaitre des mémoires. L'héritier Desdaings pensa un instant à son père, à ce qu'il allait devoir faire. Il était sûr que sa mère ne dirait rien. Trop de honte, trop de désespoir de sa part. Il n'aurait pas voulu décevoir sa mère. Pas voulu ? Il n'en savait finalement trop rire. Mais Alessander n'avait pas le droit de fuir de nouveau. Il devait arrêter d'être lâche et être pour une fois un véritable homme. Faire face à ses responsabilités. Et puis, il devait voir son père. Comme lorsqu'il était parti. Criston avait été le seul à savoir que son fils partait voir le monde et il ne l'en avait empêché à aucun moment. Qui pouvait le faire. Le cygne noir était têtu et lui seul décidait maintenant de son destin. Qu'importe la tenture sur laquelle sa mère avait gravé ses désirs. Certes, il tuerait son père si elle lui demandait. Certes, il ferait tout pour cette femme si dangereuse. Mais il voulait garder un tant soit peu de libre arbitre. Ce le faire croire.

Le futur seigneur avait regagné sa chambre durant quelques minutes, remettant ses idées au clair. Il regarda par la fenêtre pour faire taire les battements de son cœur. Cette nuit encore, il savait que les rêves allaient être de douloureux souvenirs au réveil. La vie était plus belle que les mirages de son esprit, il le savait et pourtant, dans ses pensées, rien ne l’empêchait d'obtenir sa mère. De l'avoir pour lui seul, sans les barrières que la morale imposait. Qui empêchait un cœur aimant de s'approprier ce qui était sien. Pourquoi ne le pouvait-il après tout ? Sa mère irait-elle crier sous tous les toits quel monstre était son fils ? Mais il avait bien trop de respect pour la vipère. Jamais il ne ferait le moindre geste et seule une rage sourde l'avait poussé à rompre ses barrières mentales pour essayer de faire de même de celles des lèvres de sa génitrice.

Alessander se redressa enfin. Il prit la direction de la salle du repas, adressant ses doux sourires aux domestiques. Cette nuit, il savait qu'il ne dormirait pas seul. Nombreuses étaient les femmes à rêver de partager sa couche mais pour son premier soir, une seule y avait sa place. Larra. La belle à la peau de jais avait déjà rappelé son existence à l’héritier. Le brun prit place à table, pour l'instant encore seul, uniquement en compagnie des domestiques qui s'affairaient à tout installer pour le bonheur de l'importante famille Desdaings. Ils dineraient tous sous le regard perçant d'un majestueux cygne blanc qui depuis toujours jugeait les enfants de la famille. L'oiseau noir plongea son regard dans celui du tableau, puis s'offrit un verre de vin de la Treille. Trempant ses lèvres dans l'alcool ambré, il soupira légèrement. C'était un combat de titan auquel il allait se livrer ce soir, il le savait. Qu'importait. Il était maintenant rentré et s'il n'avait été absent si longtemps, il n'aurait eu à rendre des comptes. Bien qu'il savait son père tout à fait capable de comprendre qui il avait fui, l'objet de ses tourments serait là et il savait qu'il allait se frotter un dangereuse vipère. Qu'elle serait aussi froide qu'elle ne l'avait jamais été. Les larmes qu'il avait lues dans les prunelles de sa mère n'étaient pas larmes de crocodiles. Elles étaient d'une réalité qui le faisait frémir. Elle avait éprouvé quelque chose, et c'était un dégout pur pour son enfant. De la réaction de sa sœur qu'il avait croisée à l’entrainement quelques heures plus tôt à celle de son père, il n'en avait que faire. Par contre, il redoutait de revoir sa mère. C'était trop tôt après ses révélations. Trop tôt après son baiser.

Son père fut le premier à entrer et Alessander se leva brutalement, dans un salut presque marial. Il ne savait pas vraiment comme se comporter avec son géniteur lui qui avait vécu libre pendant six belles années. Mais pourtant, ses lèvres s'étirèrent sur un immense sourire. Son père n'avait pas changé. Identique à lui-même alors que l'enfant qu'il avait laissé partir était lui devenu un homme. Le repas allait commencer. C'était l'heure. L'heure du dénouement.


Dernière édition par Alessander Desdaings le 16.02.15 17:12, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime30.09.14 16:44


Criston Desdaings



Impassible fut l'expression de son visage lorsque Criston pénétra dans la salle à manger. Sa mine ne semblait afficher ni joie ni colère. Les émotions avaient eut le temps de circuler dans son esprit, de se modifier au cours des six dernières années. La peur en avait été la première. Sans son héritier, aucun véritable Desdaings n'était en mesure de reprendre Beaumarché. Isendre en aurait été digne mais le pouvoir du père et l'amour de celui-ci n'avaient pas autant de valeur officielle qu'une légitimation royale. Quant à sa princesse, sa précieuse Alyssa, la maisonnée serait passée sous l'autorité de son époux. « Toujours fort » serait alors devenue une devise oubliée. Après la peur, il eut une certaine joie, un sentiment de triomphe. En prenant ainsi la poudre d'escampette Alessander s'était enfin extrait du giron de sa mère, loin de l'étreinte et des crocs de la vipère. Son venin allait continuer à agir mais ses effets n'étaient pas éternels mais à quel prix ? Celui de la fin de sa lignée ! Le retour de son fils était donc à la fois porteur d'un avenir certains pour les Desdaings mais aussi une nouvelle occasion pour Cerenna de réaffirmer son emprise sur sa chose. L'homme qui se tenait devant lui restait envers et contre tout son fils et ce même si Criston ne débordait pas d'une affection particulière à son égard. Le sourire le confirma. Quant au fait qu'il se soit levé droit comme un i prouvait que l'étiquette ne l'avait pas quittée. Lord Desdaigns qui avait marqué un temps d'arrêt s'approcha à quelques mètres de son fils pour le contempler plus en détails avant d'exprimer ses sentiments.

- Mon fils te voici enfin de retour. Six années, six longues années ! De quoi vous changer un homme. L'oisillon qui a quitté le nid est devenu un homme fait. Alessander, Regarde toi. Un véritable cygne se tient devant moi. Tu as l'audace de me sourire comme si tu n'étais partis que quelque jours. Ton égoïsme me chagrine tout autant qu'il blesse mon honneur. Où étais-tu donc passé tout ce temps ? Es tu toujours fort, Alessander ?

Oui, il était bien question de force. La force de rester digne et de ne pas fuir. Aussi bon guerrier soit-il, son fils avait fini par s'en aller en montrant par la même occasion sa faiblesse. Il avait trahit à la fois le nom de Desdaings, sa famille et même l'être le plus dangereux de ce monde, celle qui était prédestinée à l'enfer des Sept. Les raisons du départ, Criston s'en moquait bien. La loyauté était pour lui une chose précieuse, comme une seconde nature. Si un homme était incapable de l'être à sa maison, à quoi le serait-il ? Certains père aurait eut un geste tendre envers leur fils, une tape sur l'épaule, une prise dans les bras, un geste maladroit pas mais Lord Desdaings. Son humilité combinée au manque d'explication ne lui permettait pas de manifester ses émotions. Avec Isendre ou Alyssa, sa conduite aurait été plus spontanée, plus naturelle, plus tendre et aimante. Si seulement la Mère avait pût empêcher Cerenna de le corrompre, Alessander aurait alors joui du même statut que son bâtard et sa fille. Le poing serré, Criston s'installa à la table à la place qui lui revenait de droit en s'étant préalablement servit un verre d'alcool. Bien que ses traits furent impassibles, des gestes ne trahissaient pas son impulsivité naturelle. Les poings fermés et ses muscles bandés témoignaient de son combat intérieur. Lorsqu'il porta le verre à sa bouche, celui-ci tremblait légèrement. Il se délecta de la sensation chaude qui traversa son gosier puis sa gorge. Cela ne risquait pas de l'apaiser. Des pas résonnèrent alors dans la pièce silencieuse. Lord Desdaings ne se retourna pas. Il priait en son fort intérieur pour qu'il ne s'agisse pas de Cerenna. Avec le souffle rauque de sa mère sur la peau de son cou, Alessander ne parlerait sûrement pas à cœur ouvert.




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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime30.09.14 18:23

La cadette Desdaings quitta sa chambre d'un pas étrangement calme et lent, son naturel fougueux la poussait généralement à marcher à vive allure la plupart du temps. Les pans translucides de sa robe flottaient derrière elle alors qu'elle parcourait les longs couloirs qui la mèneraient à la salle à manger. Elle ne s'était pas sentie aussi sereine depuis des années. Son frère était revenu à Beaumarchais, après cinq longues années où elle avait multiplié les efforts dans l'unique espoir de plaire à la vipère. Mais alors qu'elle croyait que le retour du cygne noir sonnerait la fin de sa progression, même infime, dans l'estime de leur mère, voilà qu'il lui offrait une brèche pour le détroner. Jamais elle ne se serait douté que derrière la relation fusionnelle de son ainé et de lady Desdaings se cachait une telle monstruausité. Alyssa ne lisait que lorsque les septas l'y obligeait, mais ses oreilles ne laissaient rien échapper, surtout pendant les interminables banquets. Elle avait entendu des bribes d'histoires, des frères et soeurs, des pères et leur fille...des abominations qu'elle pensait ne jamais avoir à cotoyer dans sa vie. Alessander. Alessander n'était donc pas aussi parfait qu'elle l'imaginait. Son manque de manières pour une jeune lady lui semblait à présent un défaut bien ridicule à côté de la nature insoupçonnée de son frère. La vision de ce baiser la marquerait à jamais, elle le savait. Elle savait ce qu'elle devait faire. En aucun cas elle n'avertirait quelqu'un de la scène dont elle avait été témoin, rien ne facherait plus la vipère, et ce n'était pas ce qu'elle souhaitait. Le dégout dans les yeux opalescent de sa mère, c'était le signal qu'elle attendait pour se transformer définitivement, du moins aux yeux des autres. Son regard pâle maquillé de noir, sa chevelure sombre relevée en une coiffure qui dégageait son cou, et dévoilait le port de tête aristocratique héritée de sa génitrice, ses avant bras étaient recouverts de bracelets et de manchettes cuivrés.

Lorsqu'elle entra dans la salle à manger, elle ne se précipita pas comme à l'accoutumée dans les bras de son père. Ce dernier parlait avec Alessander. En avançant vers l'immense table, Alyssa ne put dire si ce dernier ressentait le moindre malaise de ce qui venait de se passer. Les discussions du dinner tourneraient certainement plus autours de son absence prolongée que du baiser incestueux. Arrivée près de sa chaise, la cadette exécuta une légère révérence pour saluer le lord avant de s'assoir. Elle ne coupa pas leur début de conversation, comme elle l'aurait fait sans gène aucune si elle n'avait pas décidé de se comporter en vraie lady. Le jeu était fini. A présent elle ne devait plus paraître de faire semblant devant sa famille et le reste du monde, elle devait les convaincre qu'elle en était devenue une. Autour de la table, Alessander n'était pas le seul à être devenu "un véritable cygne". Un demi-sourire sur ses lèvres rosées, elle observait tour à tour son père et son frère, son regard s'attardant un peu plus longtemps sur le visage de ce dernier, cherchant les sequelles de la réaction de la vipère dans ses yeux bleus.
L'un des deux hommes qu'elle admirait le plus venait de faire un sacré chute dans son estime. Alors qu'elle le regardait, elle savait au fond d'elle même qu'il ne serait plus jamais le grand frère qu'elle idolatrait tant autrefois. Elle le chérissait toujours autant, mais il n'était plus cette sorte de demi-dieu que leur mère choyait. A présent, elle estimait qu'ils étaient tout deux sur un pied d'égalité.

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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime30.09.14 20:54

Lorsque son fils avait quitté la chambre pour se préparer au diner qui n’allait plus tarder désormais, la brune s’était attardée dans la pièce. Elle se tenait au centre de la pièce, droite et seule. Elle était envahie par un malaise étrange. Dans ce lieu si familier et dans lequel elle passait la plupart de son temps, elle ne reconnaissait plus rien. Tout lui semblait incongru, étranger. De la longue tenture qui pendait à sa fenêtre jusqu’aux effets posés sur le bureau, plus rien ne lui était attaché, comme si elle venait d’entrer dans la chambre d’un inconnu. Elle attendait comme on attend dans la maison d’un étranger, on n’ose pas bouger, on n’ose rien toucher. D’ailleurs, elle se sentait étrangère à ce château, à cette vie, à sa propre peau. Immobile, Cerenna n’arrivait plus à penser. A quoi bon ? Semblaient dire ses yeux perdus dans le vide. Elle aurait pu réfléchir toute une vie sans trouver de solution à ce malheur. C’était arrivé si vite, c’était là depuis si longtemps. Quelle mère pouvait être pire qu’elle pour n’avoir vu venir pareille horreur, cette monstruosité pour laquelle elle avait durement travaillé durant des années sans le savoir. Elle sentait que son cœur était entouré par un gouffre immense et qui ressemblait par trop au désespoir. Une perle de chagrin roula sur sa joue. Si fine, presque invisible. La première larme que ses yeux pleuraient depuis la mort de son frère chéri. Elle ne chercha pas à l’effacer de ses doigts la trace qu’avait laissé la larme sur son visage et qui lui paraissait aussi profondément et durablement inscrite dans sa chair qu’une cicatrice infligée par un sabre.

La lady fit un pas, puis deux, des pas lourds, avant de reprendre sa démarche habituelle pour passer la porte. Un courant d’air vint soulever le voile blanc suspendu à ses poignets. Vêtue d’une couleur si pure, elle se sentait presque déguisée. Comme elle aurait aimé porter du noir.

Alors qu’elle parcourait le long couloir de pierre blanche et glaciale, une rumeur discrète lui parvenait de la salle à manger. Criston devait parler à son fils. Alyssa était aussi discrète qu’une souris. Mais en cette soirée si banale et particulière, Cerenna ne pouvait dire si elle n’aurait pas préféré les éclats de voix de sa fille plutôt que le silence lugubre dans lequel elle fit enfin son apparition devant sa famille. En apparence, elle n’était pas différente de l’habitude, si ce n’est qu’elle semblait trainer dans sa démarche féline une solennité plus forte qu’à l’ordinaire. Un page au carré blond lui tira la chaise qui se trouvait à droite du Seigneur des lieux et elle y prit place sans un mot, sans un regard jusque là pour qui que ce soit à la tablée. Comme Alyssa, elle attendait la réponse de l’héritier à son père sans vraiment l’attendre, mue par un silence respectueux, presque sinistre pour ce qui était censé être les retrouvailles de la famille Desdaings. Des serviteurs commencèrent à apporter les entrées, superbes assortiments de poissons et de légumes grillés. Le parfum des épices qui aromatisaient les plats ne semblèrent pas pour autant réchauffer le cœur de la Lady, qui réussissait avec talent et subtilité à éviter de croiser les prunelles bleues d’Alessander. Elle releva ses bras avec élégance, ses bracelets d’or si fins qu’ils en paraissaient presque tranchants glissèrent jusqu’à ses coudes, et elle prit les couverts pour se servir dans le plat que lui présentait le page qui venait de servir le Lord Desdaings.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime30.09.14 23:43


- Mon fils te voici enfin de retour. Six années, six longues années ! De quoi vous changer un homme. L'oisillon qui a quitté le nid est devenu un homme fait. Alessander, Regarde toi. Un véritable cygne se tient devant moi. Tu as l'audace de me sourire comme si tu n'étais partis que quelque jours. Ton égoïsme me chagrine tout autant qu'il blesse mon honneur. Où étais-tu donc passé tout ce temps ? Es tu toujours fort, Alessander ?

Alessander ne lâchait pas son père des yeux, cherchant de son visage si semblable à celui de sa génitrice une trace d'amour. Son père, s'il l'avait un jour aimé, lui avait offert cette bague qui ne quittait pas son doigt et que la cygne noir triturait avec application, le ventre serré par le stress que l'instant faisait naitre en lui. Que pouvait-il dire. Il avait vu, voyagé, découvert le monde. Il avait séduit des femmes, bien trop de femmes, écartant leur cuisse pour mieux oublier celles dont il était sortie et qui l'appelaient, promesse de mille et un plaisir et mille et un sévices. Le jeune homme était pourtant revenu et il s'attendait à un accueil bien plus chaleureux. Seule Alyssa lui avait fait la fête le matin même. Il ouvrit la bouche pour répondre à son père, se rasseyant mais le pas léger de sa sœur coupa ses paroles. Alessander resta coit de stupeur. Elle était si... Belle. Et si semblable à sa mère. Elle tenait de leur père quelque chose, une petite chose qui manquait à Cerenna. Un léger sourire étira les lèvres du cynge, qu'il offrit à la jeune femme mais elle semblait tourmentée par quelque chose et une fois de plus le corps de l’héritier se sera. Il n'était pas le bienvenue semblait-il. Très bien. Il repartirait au petit matin.

Il s'assit, cherchant à répondre mais l'arrivé d'une nouvelle personne le coupa. Il évita le regard de sa mère autant qu'elle le faisait du sien et son ventre se tordit de douleur. Il avalerait quelque chose pour faire honneur à la cuisine mais il n'avait pas faim. Il se fixa sur son père, conscient qu'il ne pouvait fléchir devant son géniteur comme il l'avait fait devant sa mère. Le pouvoir que la vipère avait sur lui était plus grand qu'elle n'aurait pu elle même le penser. Il était sien, corps et âme et quoi qu'elle lui demande, il le ferait, les poignets liés s'il le fallait. Il se servit un verre de vin, trempant ses lèvres dans le liquide écarlate. Le sang battant à ses tempes, Alessander ne montra pourtant rien de l'agitation qui le tenaillait. Il ne montrait rien de ce qu'il ressentait. Le cygne était allé à la bonne école.

J'ai visité le monde père. Mais jamais je n'ai renié ma famille. Je suis resté cygne, j'ai toujours prôné le nom de Desdaings et déclaré que j'en étais l'héritier. J'ai couru les tournois pour l'honneur de cette famille. Jamais je n'ai oublié d'où je venais ni renié nos principes. Alors oui. Si c'est cela que vous entendez par notre devise oui, je suis resté toujours fort.

Malgré ses paroles un rien violentes, la voix du cygne était restée monotone, ne laissant rien voir de ce qu'il pensait vraiment. Il ne chercha même pas à croiser le regard de sa mère. Il fuyait le regard de celle qui l'avait mit au monde. Il se mordait les doigts pour ses actions. Pourquoi avait-il fait ça ? Il avait immédiatement perdu le rang d'enfant parfait, de fils prodigue. Maintenant, il était le monstre qu'elle avait mit au monde. Mais pourquoi ? En quoi cet amour était-il interdit ! Pourquoi n'avait-il le droit d'écouter ses sentiments ? Ce n'était pas pécher que d'aimer. Mais aimer cette femme était un crime que lui ferait payer les Sept. La manière dont-il se comportait n'avait sut plaire aux divinités et voilà comment ils se vengeaient aujourd'hui. En lui faisant aimer cette femme. Aimer avec tant de fureur et de douleur. Car il en voyait aujourd'hui toute la douleur alors que l'objet de ses tourments était si proche et qu'il ne pouvait la toucher. Dieu qu'il pouvait haïr son père, lui qui avait eu droit de partager cette couche bénite où son corps se lovait toute les nuits. C'était trop tard. Il avait commis cet acte qu'elle ne lui pardonnerait jamais. Et lui, il mourait de tant d'amour.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime02.10.14 16:18


Criston Desdaings



Alyssa pénétra la première dans la salle à manger. Belle comme l'était sa mère mais avec cette petite touche en plus qui lui conférait ce petit truc de différent. Son caractère était quant à lui tout autre. Pure et innocente jeune fille ou plutôt jeune femme. Elle en était une à présent même si elle resterait pour toujours son petit bébé, sa princesse. Préserver cette pureté n'était pas chose aisé. Bientôt les appels de la vie feront leurs offices et elle devra prendre un époux, s'éloigner de Beaumarché et poursuivre sa lignée. Alyssa se présenta à lui avec une petite révérence mais elle ne troubla pas la conversation installée entre les deux hommes de la maison. Le petit bout de femme se comportait de plus en plus comme une Lady. Face à cette démonstration, le père se détendit légèrement, touché par le geste de sa progéniture. La maléfique femelle fit son ensuite son entrée. Mue par le silence, l'air solennel. Elle ne prononça mot. Les deux femmes avaient coupés chacune le fils prodigue dans son élan si bien que ce dernier ne pût finalement prendre la parole qu'après que sa créatrice se soit assises et que le repas commença à être servit. Fils ou pas fils, Alessander se montrait habile de ses mots. Sa tentative de convaincre son père aurait pût s'avérer payante en d'autres conditions mais l'incendie avait été bouté dés ses premières paroles et ce sourire qu'il avait affiché sur sa face de bellâtre. Les deux femmes n'étaient pas étrangères au maintien du calme. Criston ne souhaitait pas éclater et donner une chance à Cerenna d'en profiter pour asseoir encore plus son emprise sur sa marionnette. Le Lord ne désirait pas effrayer sa princesse. Elle n'avait pas à être accabler par les actes de son frère aîné ni à devoir en subir les conséquences. Posant son propre verre sur la table, le Desdaings se permit d'invectiver de nouveau son fils d'une voix forte et déterminée.

- Un chevalier errant ? C'est donc ce que tu étais pendant ces six années ? Rien de plus, rien de moins ! C'est pour ce genre de vie que tu as quitté nos terres ? Dois je te demander de ne plus manger à notre table pour mieux coller à tes ambitions ? Cela me déçoit sérieusement, mon fils. Cela prouve bien à quel point tu es loin de pouvoir porter le titre de Lord Desdaings.

Le chef de maison reprit son verre de vin et en avala le reste d'une traite afin de se remettre un peu de baume au cœur. Le but n'était pas d'être ivre, loin de là. D'ailleurs il ne resservit pas un verre, préférant se concentrer sur les victuailles qui trônaient devant lui. Poissons et légumes. De quoi nourrir un vaillant cygne. Le lord n'y toucha cependant pas préférant attendre que tout le monde se soit servit. Il en profita donc pour évoquer quelque chose d'un peu plus gênant pour son fils. Avec toute l'humilité dont il faisait preuve, Criston voulait lui démontrer son égoïsme notoire. Cette hideuse créature qui sommeillait dans son cœur et l'avait poussé à quitter le nid douillet des Desdaings. Il fallait donc que Criston frappe là où cela faisait mal. Qu'est ce qui pouvait atteindre Alessander plus que sa petite personne ? Qu'on se serve de sa mère contre lui. Depuis bien des années, le maître de maison pouvait considérer momentanément son épouse diabolique comme une alliée, le temps de quelques phrases.

- Passons outre l'abandon de Beaumarché et de tes responsabilités. As tu pensé un instant à Alyssa lorsque tu es partis ? A ta pauvre mère ? Tes actes ont touchés chacun d'entre nous. As tu déjà ressenti la honte de ne pas pouvoir répondre à une question aussi simple que « Où se trouve donc votre fils, Lord Desdaings ?  Ose tu me regarder dans les yeux et me dire que tu as pensé à leurs sentiments ? Si vous désirez adresser vos reproches à Alessander, faites le maintenant ou taisez vous à jamais !»

En tant que voix de la famille, il exprima les sentiments de chacun de ses membres. Du moins ceux que lui pensait avoir compris ou deviner. Lord Desdaings n'avait pas encore obtenu le don de lire les pensées d'autrui. Criston s'accorda la magnanimité de laisser mère et sœur s'exprimer Les reproches allaient être exposés. Tout ce qu'Alessander pouvait sortir de ses lèvres pour sa défense ne ferait que l'enfoncer encore plus. Le fils se devait à présent d'être fort et d'assumer ses erreurs au lieu de chercher à les justifier. Le tout était de ne pas s'emporter lors de ses prochaines paroles. Le Lord comptait aborder un sujet qui n'allait très certainement pas lui plaire mais il était grand temps de remédier à quelque largesse qui lui avaient été accordées. Intérieurement, le père souriait à l'idée de ses prochains mots qui risquaient de déplaire aussi bien au fils qu'à Cerenna. Les mots lui brûlaient déjà la bouche. Saisissant son couteau, il découpa son poisson en attendant les réactions de sa famille.




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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime04.10.14 11:27

Son arrivée avait quelques peu surpris les deux hommes Desdaings, qui s'étaient tu à son entrée. Elle aurait été vexée du contraire. La brune s'étonna elle même d'apprécier autant la lueur d'admiration dans les yeux de son père et de son frère. Se conduire en lady pouvait donc apporter un minimum de satisfaction personnelle. Lorsque la vipère arriva, Alyssa ne chercha pas à capter son regard pour y déceler la moindre trace de fierté, elle ne devait plus être l'enfant sauvageonne et si avide de gagner l'amour de sa mère qu'elle était depuis trop longtemps. Alors qu'un page servait le couple Desdaings, la voix d'Alessander vint lever le voile de silence qui s'était abbatu sur la tablée. L'absence de son frère avait pris un tout autre sens dans les souvenirs de la jeune fille depuis qu'elle l'avait surpris avec leur mère. En revoyant ce dernier repas où la famille avait été réunie le soir même du départ de l'héritier, ni la rancoeur, ni la tristesse ne venaient la troubler. Ne restait plus que l'évidence de la lacheté. La lacheté du cygne noir face à ses propres démons. La voix puissante du Lord, soudainement plus ferme qu'à l'accoutumée, vint la sortir de ses pensées. Se doutait-il que la relation fusionnelle de son fils légitime et de son épouse dépassait, et de loin, le commun?

La brune ne toucha pas à l'assiette dans laquelle un jeune page venait de la servir, ni même à son verre. Les mains sous la table, elle regardait tour à tour son frère et son père. Ce dinner signifiait beaucoup plus que le simple retour du cygne noir. Tout un chacun devait probablement le ressentir, ce repas tournait une page dans l'histoire de chacun des membres de la famille. Posant son regard pâle sur le lord, Alyssa sentit une vague de joie l'envahir, qu'elle s'appliqua à garder pour elle. C'était là du pur égoïsme. Tout comme son frère l'avait été de quitter le nid, elle était aux anges devant les remontrances que lui faisait leur père.
Lorsqu'il eut finit, le lord s'attaqua au poisson qui se trouvait dans son assiette. Sa mère et elle avaient son accord pour défouler toute leur rancoeur sur l'hériter. Elle avait beau bénéficier d'un relation privilégier avec son père, jamais auparavant il ne l'aurait laissée s'adresser ainsi à son ainé. A nouveau le silence s'abatti sur la salle à manger des lords de Beaumarchais, plus pesant encore que le précedent. Alyssa attendait, mais la vipère ne semblait pas pressée de répondre. Est-ce qu'elle adresserait encore la parole à son fils prodige après ce qu'il s'était passé, cela restait à voir. Le visage neutre, la brune se tourna vers Alessander. La veille, elle pensait que lorsqu'il reviendrait, les mots lui viendraient tout seuls, instinctivement. Qu'elle saurait lui exprimer toute la colère qu'elle avait ressentie lorsqu'elle s'était sentie trahie par lui, par ce qu'il était pour elle. Il était son ainé, l'héritier. Si beau, si fort, si parfait. Le matin même, elle avait failli à ce qu'elle s'était promis de lui dire, ou plutôt de lui crier. Lorsqu'il s'était montré au terrain d'entrainement, elle n'avait que ressenti la joie de revoir ce visage si familier. Et alors que l'ambiance qui règnait dans la pièce était propice aux remontrances, elle n'avait ni envie de crier, ni de lui montrer ce qu'elle avait enduré à chaque fois qu'elle pensait à lui ces cinq dernières années.


"Hé bien...Je n'ai pas grand chose à dire. J'ai juste été très vexée que tu ne vienne pas me voir en personne pour me dire aurevoir, et que tu ai préféré faire passer le mot par père."
Elle se sentait si stupide. Si stupide d'avoir passé tout ce temps à s'inquiéter pour lui, à esperer chaque jour qu'il se montre enfin, à pleurer parfois le soir. Et lui, qu'avait-il fait? Il n'avait vécu que pour lui. Il avait parcouru le monde qu'elle même était si avide de découvrir. " Heureusement qu'Isendre était là, lui." Soutenant le regard de son frère, la tête haute, elle savait que ce qu'elle venait de dire toucherait l'héritier capricieux. Jamais elle ne lui avait parlé ainsi, et jamais elle ne l'avait blessé ni par les mots, ni par les gestes. Elle se savait d'un naturel difficile, fougueux, et parfois violent, mais elle n'avait pas encore fait preuve de méchanceté comme elle venait de le faire.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime04.10.14 18:40

La lady entamait paisiblement, du moins en apparence, son repas. Mais le délicieux poisson et les légumes gorgés de soleil se transformaient en cendres dans sa bouche, et elle ne mangeait que pour sauver les apparences. Comme une lady, comme toujours. Ses mains se resserrèrent davantage sur ses couverts lorsque la voix d’Alessander brisa le silence.

-J'ai visité le monde père. Mais jamais je n'ai renié ma famille. Je suis resté cygne, j'ai toujours prôné le nom de Desdaings et déclaré que j'en étais l'héritier. J'ai couru les tournois pour l'honneur de cette famille. Jamais je n'ai oublié d'où je venais ni renié nos principes. Alors oui. Si c'est cela que vous entendez par notre devise oui, je suis resté toujours fort

Il servait à son père les mêmes mensonges qu’il lui avait dit un peu plus tôt dans la soirée. Et, même si au fond de son cœur blessé elle savait que son fils n’avait pas le choix, qu’il ne pouvait décemment pas dire ce qui l’avait réellement poussé à partir, elle ne pouvait s’empêcher de se sentir d’avantage insultée devant l’aplomb avec lequel Alessander disaient ces mots. Elle l’aurait volontiers gifler une nouvelle fois si la situation et le dégout que lui inspirait désormais sa progéniture ne l’en retenait pas. Elle sursauta presque lorsque Criston prit de nouveau la parole, tant la colère qu’elle sentait dans la voix de son époux l’avait surpris.

- Un chevalier errant ? C'est donc ce que tu étais pendant ces six années ? Rien de plus, rien de moins ! C'est pour ce genre de vie que tu as quitté nos terres ? Dois je te demander de ne plus manger à notre table pour mieux coller à tes ambitions ? Cela me déçoit sérieusement, mon fils. Cela prouve bien à quel point tu es loin de pouvoir porter le titre de Lord Desdaings.

Cerenna avait du mal à en croire ses oreilles. Criston était insupportable, mais il n’en demeurait pas moins un homme intelligent. Il était l’un des seuls à avoir perçu l’influence que la lady pouvait exercer sur son fils et à quel point elle pouvait se montrer dangereuse. De ce fait, il avait toujours traité Alessander certes comme un fils, mais avec dans ses gestes une sorte de réticence, une pointe de méfiance, comme s’il avait eu affaire à une bête à moitié sauvage. Il n’avait que peu porté l’héritier dans son cœur aussi haut que son fils batard, Isendre, et avait reconduit l’affection qu’il ne pouvait donner à la créature de son épouse sur cette abomination. Aussi, elle devait se retenir pour ne pas fixer son mari avec de grands yeux surpris à l’ecoute de ses mots. Pour la première fois depuis leur mariage, il faisait les mêmes reproches à Alessander que ceux que lui avait fait sa mère un peu plus tôt dans la journée. Une harmonie unique dans un couple aussi instable. Pour la première fois de sa vie, la brune fut reconnaissante envers Criston de tenir de tels propos. Et la suite la surprit autant qu’elle continua à la ravir, et même, à l’émouvoir un peu.

- Passons outre l'abandon de Beaumarché et de tes responsabilités. As tu pensé un instant à Alyssa lorsque tu es partis ? A ta pauvre mère ? Tes actes ont touchés chacun d'entre nous. As tu déjà ressenti la honte de ne pas pouvoir répondre à une question aussi simple que « Où se trouve donc votre fils, Lord Desdaings ? Ose tu me regarder dans les yeux et me dire que tu as pensé à leurs sentiments ? Si vous désirez adresser vos reproches à Alessander, faites le maintenant ou taisez vous à jamais !»

Ayant déjà fait ses reproches à Alessander dans sa chambre, la lady garda ses yeux baissés vers son plat, et laissa la parole à Alyssa. Elle ne releva les yeux que pour echanger un regard discret avec son époux, dans lequel il pouvait lire l’approbation et la reconnaissance de la Lady pour ces remontrances. Une première là où les rares regards qu’ils échangeaient jusque là étaient aussi froids qu’entipathiques. Il était avisé de la part de Criston de remettre ainsi à sa place le cygne noir qui avait si vite abandonné sa maison, sa famille, ces terres qui seraient un jour siennes.

"Hé bien...Je n'ai pas grand chose à dire. J'ai juste été très vexée que tu ne viennes pas me voir en personne pour me dire aurevoir, et que tu ai préféré faire passer le mot par père. Heureusement qu'Isendre était là, lui."

Ses pupilles se tournèrent d’elles mêmes vers le visage fièrement dressé de sa fille. Cerenna était surprise par la froideur de ses propos, mais elle les comprenait. Elle aurait bien voulu réprimander sa fille pour mettre ainsi le bâtard sur un pied d’estale, mais cela aurait décridibiliser une remarque qui était pourtant pleine de justesse. Si Isendre n’avait pas le sang aussi bleu qu’Alessander, il avait au moins eu la décence de rester et de les prévenir de son départ prochain pour Essos. Il n’était pas parti comme un voleur pour oublier et fuir. Soudain, elle releva enfin ses yeux opalescents vers le regard bleu de son fils. Ni affection, ni le moindre sentiment maternel dans son regard de glace.

-Ta sœur a raison. Ton père à raison. Et je t’ai déjà dit ce que je pensais de ces cinq années que tu as passé loin de ton foyer. Ta lacheté, ta bétise et ton inconscience ont fait autant de dommages à nos cœurs qu’à notre blason. Aux yeux des royaumes, nous passons désormais pour une maison aux envies libertaires, qui ne sait pas diriger correctement son unique fils et héritier. Depuis des générations, les Desdaings inspirent le respect de par leur générosité et leur irréprochabilité. Et toi, tu pars comme un enfant capricieux parcourir le monde comme un vagabond, non pas pour porter notre blason vers la gloire comme tu le crois si naïvement, mais pour mieux le rapprocher de la vulgarité des gens du commun. Tu as servi noblement ta famille et tu ne l’as pas servi noblement. Lors des tournois où tu aimes tant te pavaner tu as été un fléau pour nos ennemis mais aussi une plaie pour nos amis. Imagines-tu Alessander, quel spectacle tu as offert malgré toi aux cancanages des Grandes maisons de Westeros ? Nous n’avons plus beaucoup de temps avant que ta propre réputation n’entache définitivement nos armes.

Elle laissa passer un court silence avant de soupirer.

-Mon cher fils, j’aurais voulu que tu commences à établir ton pouvoir avant de le dilapider de cette façon.

Elle reprit d’une voix plus ferme.

-Prends exemple sur ta sœur, et grandis ! Comporte-toi comme un futur seigneur et corrige tes erreurs passées par un comportement irréprochable, juste et surtout, digne. L’avenir de notre maison repose sur vos épaules, mes enfants ; sur les tiennes plus encore, Alessander. Je pense que tu ne nous laisses d’autre choix que de te retirer cette liberté que nous t’avions accordé, confié avec l’assurance que tu saurais l’utiliser convenablement.

Elle tourna son visage ovale vers Criston, lui donnant expressivement le droit de poursuivre la sentence. Cerenna attendait patiemment ce qu’allait dire son mari, esperant de tout cœur qu’il pensait à la même chose qu’elle. Alessander jouissait de son statut de célibataire depuis trop longtemps maintenant.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime05.10.14 18:51

- Un chevalier errant ? C'est donc ce que tu étais pendant ces six années ? Rien de plus, rien de moins ! C'est pour ce genre de vie que tu as quitté nos terres ? Dois je te demander de ne plus manger à notre table pour mieux coller à tes ambitions ? Cela me déçoit sérieusement, mon fils. Cela prouve bien à quel point tu es loin de pouvoir porter le titre de Lord Desdaings.

Face aux yeux de sa famille, Alessander restait de marbre. Et pourtant, sa main sur le verre qu'il tenait encore s'était fait plus dur, sa poigne plus violente. Sous les tissus, les muscles s'étaient bandés. Il inspira calmement, ne lâchant pas le regard de son père. Il ne baisserait pas les yeux devant cet homme qui ne comptait plus ses jours. Le cygne noir était un cheval sauvage et n'était pas né celui qui lui poserait une selle sur le dos et des entraves à sa folle course. Même Cerenna n'avait sut retenir son fils. Il avait fuit. Il s'était montré lâche. Ainsi soit-il. Mais son père n'avait idée des pensées terribles qui tiraillaient l'esprit de son fils dès qu'il savait sa génitrice si près de lui. Cette force du sexe qui l'enveloppait et lui faisait oublier ce qu'il devait réellement faire. Alessander était un morceau de bois balotter dans un océan qui cherchait à le renverser et le couler pour le plus jamais voir le fin visage de l’héritier sur les terres des sept couronnes.

Le cygne noir ne baissa même pas pieusement la tête. L’orgueil qui emplissait son cœur était un poison vénimeux qui se répondait dans ses veines plus vite que son sang lui-même. De ses yeux si semblables à ceux de sa génitrice, il jugeait cet homme qu'il appelait père par obligation. Il aurait pu aimer le seigneur de Beaumarché. Mais la rancune était tenace et il se souvenait encore des coups qui avaient plus pour lui faire perdre cette mauvaise habitude qu'était la chanson et le faire devenir un véritable homme.

- Passons outre l'abandon de Beaumarché et de tes responsabilités. As tu pensé un instant à Alyssa lorsque tu es partis ? A ta pauvre mère ? Tes actes ont touchés chacun d'entre nous. As tu déjà ressenti la honte de ne pas pouvoir répondre à une question aussi simple que « Où se trouve donc votre fils, Lord Desdaings ? Ose tu me regarder dans les yeux et me dire que tu as pensé à leurs sentiments ? Si vous désirez adresser vos reproches à Alessander, faites le maintenant ou taisez vous à jamais !»

Sa poigne était de plus en plus forte et elle se faisait douloureuse. Alessander n'était pas revenue pour cela. Il avait répondu à une missive de sa mère mais jamais au grand jamais il ne serait venu pour entendre ses doléances. Il gardait le même visage fermé, sa mâchoire serrée seule signe de la rage qui montait lentement en lui. Il défiait clairement son père du regard, ne répondant rien. Son regard si charmeur s'était fait d'une glace violente. Allez y. Je vous écoute que semblaient crier ses yeux. Je vous écoute pour mieux me rebeller une fois de plus.

"Hé bien...Je n'ai pas grand chose à dire. J'ai juste été très vexée que tu ne viennes pas me voir en personne pour me dire aurevoir, et que tu ai préféré faire passer le mot par père. Heureusement qu'Isendre était là, lui."

Si les paroles de son père ne lui avait rien été, caelles de sa petite sœur furent des poignards enfoncés avec suffisamment de violence dans son corps pour qu'ils les sentent mais qu'il n'en meurt pas. Que la douleur reste, tente de la consumer. Ses lèvres s'entrouvrirent pendant que son regard s’écarquillait, montrant pour la première fois de la soirée une vérité cachée, faisant s'écrouler ce château de carte qu'était son masque. "Alyssa...." murmurèrent ses lèvres. Il ne pouvait y croire. Elle n'avait pas réellement dit cela. Elle l'avait trahit avec encore plus d’ampleur que chaque habitant de cette demeure. Alyssa était la seule. La seule et l'unique qui l'avait fait verser des larmes de dégouts lorsqu'il était partie. Il aurait voulu lui dire adieu. Mais il la revoyait, si heureuse durant cette nuit où il était partie. Il entendait de nouveau le rire de la sauvageonne. Et maintenant, il avait devant lui un morceau de glace digne de leur mère. Une petite Lady parfaite. Pourquoi ? Pourquoi tout avait changé si vite et si douloureusement ?

Sa mère acheva de détruire méticuleusement le jeune hériter. Comme si les trois Desdaings s'étaient donné le mot pour lui mettre devant les yeux les faits accomplis, lui prouvant que chacune de ses actions leur avaient été rapportées avec plus de force qu'il n'en mettait à serrer ce verre qui menaçait d'exploser.

-Ta sœur a raison. Ton père à raison. Et je t’ai déjà dit ce que je pensais de ces cinq années que tu as passé loin de ton foyer. Ta lacheté, ta bétise et ton inconscience ont fait autant de dommages à nos cœurs qu’à notre blason. Aux yeux des royaumes, nous passons désormais pour une maison aux envies libertaires, qui ne sait pas diriger correctement son unique fils et héritier. Depuis des générations, les Desdaings inspirent le respect de par leur générosité et leur irréprochabilité. Et toi, tu pars comme un enfant capricieux parcourir le monde comme un vagabond, non pas pour porter notre blason vers la gloire comme tu le crois si naïvement, mais pour mieux le rapprocher de la vulgarité des gens du commun. Tu as servi noblement ta famille et tu ne l’as pas servi noblement. Lors des tournois où tu aimes tant te pavaner tu as été un fléau pour nos ennemis mais aussi une plaie pour nos amis. Imagines-tu Alessander, quel spectacle tu as offert malgré toi aux cancanages des Grandes maisons de Westeros ? Nous n’avons plus beaucoup de temps avant que ta propre réputation n’entache définitivement nos armes.

Durant le blanc qu'elle laissa dans ses paroles, Alessander capta son regard. Les prunelles du brun s'étaient plissés, fléau mortel, digne héritage d'une vipère. Qu'en avait-elle à faire de cette réputation ? Elle n'avait jamais été une Desdaings ! Elle n'avait jamais réellement rejoint cette maison. Son fils, son fils lui seul était l'un d'eux. Alyssa n'était qu'une fille et Isendre un batard ! Il était le seul à avoir le pouvoir de sa famille entre ses mains et il pouvait en faire ce qu'il voulait ! Aveuglé par son orgueil, Alessander n'avait pas sentit la sentence tomber. Il n'aurait jamais dut revenir. Dans sa main, le verre céda et le sang se mit à couler sur la paume du chevalier sans qu'il n’esquisse un seul geste pour l'essuyer.

-Mon cher fils, j’aurais voulu que tu commences à établir ton pouvoir avant de le dilapider de cette façon. Prends exemple sur ta sœur, et grandis ! Comporte-toi comme un futur seigneur et corrige tes erreurs passées par un comportement irréprochable, juste et surtout, digne. L’avenir de notre maison repose sur vos épaules, mes enfants ; sur les tiennes plus encore, Alessander. Je pense que tu ne nous laisses d’autre choix que de te retirer cette liberté que nous t’avions accordé, confié avec l’assurance que tu saurais l’utiliser convenablement.

Alessander se leva d'un seul coup, envoyant valser la chaise sur laquelle il était encore assit jusqu'à présent. Le sang qui coulait de sa main, très profonde entaille gicla sur le blason immaculé qu'il arborait.

Vous ne m’enlèverez pas ça tous autant que vous êtes ! Et toi encore moins sorcière qui empoissonne chaque instant de ma vie. Vois ! Ris ! Sois fière de ce que tu as sut créer avec une application aussi sauvage que lorsque tu tisses la toile qui apporte à toi le pouvoir ! Jamais vous m'entendez ! Jamais je ne me plierai à votre volonté ! Je suis homme, je suis libre ! Lord ou non ! Vous n'avez que moi, je suis le seul fils que vous ayez et que vous n'aurez jamais ! Et toi ! Oui toi mon géniteur ! Je te déçois !? Mais n'ai-je jamais fait que cela de toute ma vie ! Ton Isendre seul à sut te convenir et il fut le seul fils que tu n'eus jamais ! Je n'ai jamais eu la moindre importance à tes yeux ! Crois-tu vraiment que je ne le savais pas ! Cette sorcière que tu as pour femme et dans les bras de laquelle tu m'as jeté, fuyant comme je l'ai fais à mon tour ! Fuyant sous couvert d'une guerre ! VOUS AVEZ FAIT DE MOI CELUI QUE JE SUIS !

L’héritier avait hurler ses dernières paroles. La rage et la douleur lui broyaient le cœur. Comment pouvaient-ils lui adresser le moindre reproche ! Il n'avait jamais été qu'un instrument entre leur main. Et aujourd’hui qu'il jouait de lui-même, il devait retrouver ses chaines. Il avait gouté à la liberté et jamais il ne la laisserait disparaitre. Ses poings serrés le faisaient souffrir et le sang qui coulait de sa main tachait maintenant le sol immaculé.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime05.10.14 20:22


Criston Desdaings



La première qui planta sa dague verbale dans le cœur d'Alessa, fut Alyssa. Tendre enfant. A cet instant, elle avait affiché autant d'assurance et de venimosité que sa mère elle même. L'enfant qui semblait si différent de sa génitrice mentalement sembla épouser pendant quelques brefs instants une attitude digne de la vipère de Beaumarché. Digne d'une véritable Lady. En d'autres conditions, Criston se serait inquiété d'un tel comportement chez sa fille mais en cet instant, cela ne le soucia pas. Utilisé Isendre contre Alessander était d'une ingéniosité sans nom. Quant à la seconde femme présente dans la pièce, il s'étonna lui même de se délecter de la moindre de ses paroles comme un fanatique écoutant un septon. Cerenna n'était pas une Desdaings et pourtant elle se servit du nom de cette maison pour asséner de nouveau coup de poignard à sa créature. Elle ne se contenta pas seulement de le torturer. Elle alla jusqu'à lui briser les ailes métaphoriquement parlant. En avançant ses pions, le Lord avait tout de suite su qu'il allait faire un coup de maître mais il n'avait pas deviné qu'il trouverait appui aussi facilement. C'était la première fois depuis des années qu'il éprouva une once de réelle sympathie pour sa femme même si elle ne serait que passagère. Ce simple fait n'allait pas effacer l'usure des années sur leur relation.

Les répliques de fille et mère achevèrent Alessander dont la patience avait enfin atteint ses limites. Le sang qui apparaissait sur la main de l'héritier de Beaumarché le trahissait. Lorsqu'il se leva comme un gosse trop gâté et renversa sa chaise, Criston fit signe de la main à un page de s'avancer et lui murmura quelque chose à l'oreille avant de finir sa bouchée de poisson et de se lever à son tour. Sous son toit, on le défiait pas de cette façon. Il acceptait les conseils, les questions mais pas la rébellion. En tant que Lord et chef de famille il se devait de faire respecter l'ordre au sein de sa maisonnée. Il en allait à la fois de son devoir et de son honneur. Ce n'était pas un homme qu'il avait face à lui mais un enfant. Un être perdu dans le corps d'un adulte. Un gosse qui se pensait tout permis et voulait par dessus tout que le monde accepte ses caprices. Ce Cygne n'en était pas un. Ce n'était même pas un Desdaings. Attendant que sa pleureuse d'héritier ait terminé son laïus incessant, Criston posa ses mains sur le dossier de sa chaise dans une attitude des plus autoritaire, ne sourcillant pas pour fixer son fils et pénétrer sa carapace.

- Je t'interdis de parler à ta mère sur ce ton. S'il y a bien une personne qui a sacrifié de son temps à cette table pour toi, c'est elle. Que les dieux me préservent de faire acte d'une demande royale pour légitimer le statut d'Isendre et renier la paternité de l'oie qui cancane aujourd'hui devant moi. Tu n'es pas un cygne. Juste un oiseau plein de fiel et de couardise. A entendre tes paroles, il serait bon que tu te crées ton propre blason et ta propre devise. « Toujours tort » t’irait comme un gant. Ce dont tu m'accuses je peux le comprendre mais pas l'admettre. Pour reprendre les paroles de ta mère « il serait tant que tu grandisses, mon fils » si je puis encore t’appeler comme cela. Un homme sait reconnaître ses erreurs et les assumer. Des erreurs j'en ai commise aussi et il est temps que nous les rectifions. Personne ne fuira plus désormais, Alessander.

Ses doigts s'étaient resserrées comme de puissantes serres sur le dossier de la chaise. Il avait prit soin d'articuler chaque mot avec minutie. Le silence régna pendant une dizaine de secondes lorsque le page revint accompagné du Mestre de la famille Desdaings. Un sourire satisfait passa alors sur le visage du patriarche. L'homme portait dans ses mains quelques parchemins, un encrier ainsi qu'une plume. Seul le cliquetis de ses chaînes se fit entendre lorsqu'il salua avec douceur et politesse chacun des membres de la maison du cygne. Le sage remarqua directement le sang qui s'écoulait des doigts d'Alessander mais le Lord lui fit signe de ne pas bouger et le fit s'installer à l'une des places demeurée vacante.

- Mestre j'aimerai que vous me dressiez une liste particulière des familles les plus imminentes des Conflans et des environs qui possèdent en leur sein une fille en âge d'épouser mon fils. Que l'on chante sa beauté ou la largeur de son arrière train, je m'en moque. Il est temps qu'Alessander prenne une épouse et sème la graine du Cygne. A son âge, il aurait déjà dû s'y adonner. Vous enverrez à la première heure demain des corbeaux pour introduire nos demandes. Ma femme et moi nous déplacerons sur place si nécessaire pour négocier. Je te donne moins de 5 lunes pour épouser une dame de notre rang Alessander et pas une de plus. Passez ce délais, ta mère et moi aviserons de ton avenir que cela te plaise ou non et crois mois, tu n'as pas envie d'en savoir d'avantage. A présent Mestre, vous pourrez aller chercher du lait de pavot et de quoi soigner mon butor d'héritier. A moins que ce dernier ne veuille encore briser notre vaisselle ? As tu cesser tes caprices Alessander ?

Le Mestre coucha rapidement les instructions sur le parchemin et se dépêcha de sortir de la pièce pour aller chercher de quoi soigner le fils de son maître. Criston quant à lui afficha un sourire satisfait en jetant un regard à sa femme avant de poser à nouveau ses prunelles sur le petit canard trop gâté. Seul la sévérité et l'autorité parviendrait à maté ce caractère impétueux. Le Lord comptait bien reprendre les rennes même s'il allait devoir les partager avec la femme qu'il détestait le plus au monde, son épouse. Un mal pour un bien mais un mal nécessaire pour la pérennité et la grandeur de la maison Desdaings.




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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime10.10.14 17:53

"Prends exemple sur ta soeur". Depuis combien d'années s'entendait-elle rabacher de suivre l'exemple de son frère? Assurément cette phrase allait autant vexer l'héritier qu'elle la rendait heureuse. C'était bien là le premier compliment que lui faisait leur mère. Ainsi donc ses efforts payaient, même si la vipère faisait mine de les ignorer. Leur mère, si terrible, si froide. Et qui était en train d'humilier son précieux enfant devant tous les membres de la famille. Alyssa sursauta lorsque le verre éclata dans la main du cygne noir. Elle quitta la vipère des yeux pour se tourner vers lui. Malgré la colère et la déception que lui avaient inspiré son frère, son amour pour lui restait intact. Pourtant elle était loin de se doutait que l'image déjà écornée du si brillant héritier allait encore se dégrader.

Dans un mouvement violent, il se leva, ecartant d'un geste colérique la chaise sur laquelle il était assis. Ses grands yeux clairs écarquillés, la brune laissa tomber le masque de lady qu'elle arborrait depuis presque cinq ans, pour laisser ressurgir la petite fille qu'elle était encore il n'y a pas si longtemps. Devant la rage de son frère, elle se sentait impuissante, obligée d'assister à cette scène qui la dépassait, et qui à présent, l'effrayait. Lui qui n'avait jamais eu un mot plus haut que l'autre pour leurs parents, du moins, lorsqu'elle était présente, le voilà en train de hurler sa colère à leurs visages. Elle même, malgré son caractère volcanique, n'avait jamais fait preuve d'autant d'irrespect, et ce même lors de ses spectaculaires crises de colère. Etait-ce ce voyage, et la liberté qu'il y avait gouté qui avaient changé Alessander? Ou bien cachait-il cet aspect de sa personnalité autrefois? Ce qu'elle croyait être vrai, tous ces souvenirs, ne ressemblaient plus à présents qu'à des illusions. La bouche entrouverte, elle le fixait, cherchant la trace de ce frère tant admiré et qu'elle ne reconnaissait plus. Elle continua de le regarder quand leur père parla à son tour, répondant au cygne noir. Ce n'est que lorsqu'il se tu, et que le choc fut un peu estompé, qu'elle baissa les yeux pour cacher les larmes qui y perlaient. Elle se concentra sur son souffle. Elle ne devait pas pleurer comme un enfant, et montrer à la vipère qu'elle restait terriblement sensible malgré les années passées à jouer la lady. C'était le moment ou jamais de prendre la place qu'occupait Alessander depuis toujours.

Relevant fièrement la tête, elle regarda le mestre quitter la pièce pour aller chercher de quoi soigner la blessure de l'héritier. Pour se redonner du baume au coeur, elle attaqua ce qui se trouvait dans son assiette, non sans oublier les manières de la lady qu'elle devenait. Le calme semblait plus ou moins revenu autour de la table, et même s'il était loin d'être signe de quiétude et d'apaisement, il était bienvenu. La brune avait conscience qu'avec le travail inattendu que représentait le retour de l'héritier, ses parents n'accorderaient plus autant de temps à parfaire son éducation. Elle devait continuer de progresser seule, et cela ne rendraient ses progrés que plus appréciables aux yeux de ces derniers. Elle but une gorgée de vin, et après qu'elle eût posé son verre, se tourna vers Alessander, posant sur lui un regard pétillant et rieur.
"C'est drôle. Comme tu ne revenais pas, j'ai toujours pensé que je serais mariée avant toi." Par le ton léger mais calculé qu'elle employait, Alyssa esperait détendre l'atmosphère pesante qui règnait dans la salle, bien qu'elle imagina qu'il y aurait de nombreuses autres discussions mouvementées à propos de son ainé. A présent que leurs places étaient presques inversées, elle tentait de s'habituer à voir son frère comme le vilain petit canard, qu'elle avait longtemps été aux yeux de tous.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime18.10.14 16:04


Avant que Criston n'ait eu le temps d'articuler le moindre mot, la rage d'Alessander s'état levée, et il la hurlait par dessus la table. La lady voulait soutenir le regard accusateur de ce dernier, mais elle n'y parvint pas, et baissa les yeux. Si les reproches qu'il criait ainsi à ses parents semblaient leur être adressés à tous les deux, Cerenna recevait chacun d'eux comme une flèche dans son coeur.L'héritier les accusaient tous deux d'un crime dont elle se savait coupable. Et comme son fils le lui ordonnait, elle relevait son regard pâle et regardait Alessander mais dans son âme, elle n'avait aucune envie d'en rire. Elle n'en avait pas la force, même si l'ironie du destin était belle et bien présente. Durant vingt cinq années, la brune avait cru avoir réussi à faire de son fils un homme qui, malgrè son caractère, était en tout point supérieur à son époux ou à tout autre homme qu'elle connaissait. Désormais, elle n'avait plus les moyens d'ajouter ou d'enlever quoique ce soit à son "oeuvre", et ne pouvait qu'assister à la déchéance de son héritier; dont l'apparente perfection semblait indubitablement rongée par la pourriture, tel un tableau décrépit par le temps et l'humidité. De ce rêve qu'ella avait fait autrefois en caressant les cheveux sombres de son fils, il ne restait aujourd'hui que des ruines.

- Je t'interdis de parler à ta mère sur ce ton. S'il y a bien une personne qui a sacrifié de son temps à cette table pour toi, c'est elle. Que les dieux me préservent de faire acte d'une demande royale pour légitimer le statut d'Isendre et renier la paternité de l'oie qui cancane aujourd'hui devant moi. Tu n'es pas un cygne. Juste un oiseau plein de fiel et de couardise. A entendre tes paroles, il serait bon que tu te crées ton propre blason et ta propre devise. « Toujours tort » t’irait comme un gant. Ce dont tu m'accuses je peux le comprendre mais pas l'admettre. Pour reprendre les paroles de ta mère « il serait tant que tu grandisses, mon fils » si je puis encore t’appeler comme cela. Un homme sait reconnaître ses erreurs et les assumer. Des erreurs j'en ai commise aussi et il est temps que nous les rectifions. Personne ne fuira plus désormais, Alessander.


La lady déglutit et posa un regard plein d'appréhension sur son mari, puis sur le mestre qui vint à ses côtés. Elle avait peur, bien qu'elle sut qu'il n'y avait pas d'autres solutions. Elle serrait les dents, car il n'y avait rien de plus difficile pour la mère qu'elle était de voir le destin de son fils remis entre les mains si détestées d'un être en qui elle n'avait nulle confiance.

- Mestre j'aimerais que vous me dressiez une liste particulière des familles les plus imminentes des Conflans et des environs qui possèdent en leur sein une fille en âge d'épouser mon fils. Que l'on chante sa beauté ou la largeur de son arrière train, je m'en moque. Il est temps qu'Alessander prenne une épouse et sème la graine du Cygne. A son âge, il aurait déjà dû s'y adonner. Vous enverrez à la première heure demain des corbeaux pour introduire nos demandes. Ma femme et moi nous déplacerons sur place si nécessaire pour négocier. Je te donne moins de 5 lunes pour épouser une dame de notre rang Alessander et pas une de plus. Passez ce délais, ta mère et moi aviserons de ton avenir que cela te plaise ou non et crois mois, tu n'as pas envie d'en savoir d'avantage. A présent Mestre, vous pourrez aller chercher du lait de pavot et de quoi soigner mon butor d'héritier. A moins que ce dernier ne veuille encore briser notre vaisselle ? As tu cesser tes caprices Alessander ?

Cerenna ferma un instant ses grands yeux, comme pour se concentrer et chasser la douleur qu'elle avait de retrouver après tant d'années ce rôle d'épouse silencieuse qui lui convenait si peu. Elle se redressa et appuya son dos contre le dossier. Elle se retint de se tourner vers Criston, de peur que la colère qu'elle ressentait ne se lut dans ses yeux. "Passé ce délais, ta mère et moi aviserons de ton avenir, que cela te plaise ou non et crois moi, tu n'as pas envie d'en savoir d'avantage". Que voulait-il dire ce monstre? Il ne pensait certainement pas à une carrière de mestre, cela parraissait bien trop doux pour des menaces proférées avec de tels avertissements. Elle s'apprétait à demander des précisions sur ce sujet à Criston lorsqu'elle fut coupée dans son élan par une pique d'Alyssa adressée à son frère.

-Alyssa, la rappela-t-elle simplement à l'ordre avant de s'adresser à son ainé. Rassieds-toi Alessander. Elle ne le regardait pas et sa voix, bien qu'aussi froide et sévère qu'à l'accoutumée, semblait affaiblie par l'émotion.

-Mestre, restez je vous prie. Comme aujourd'hui semble être le jour dédié à l'avenir des enfants Desdaings, qu'il en soit ainsi. A la suite de la liste des prétendantes d'Alessander, vous nous rédigerez aussi une liste de prétendants possibles pour notre fille. Mais ne vous limitez pas au Conflans, que ce soit pour l'un ou pour l'autre. Les Desdaings s'enlisent depuis trop longtemps sur leurs terres famillières, il est temps d'élargir les branches de notre famille sur le continent, ne pensez-vous pas? Demanda-t-elle à son époux d'un ton neutre.

Elle ignorait quelle serait sa réaction face à cette proposition. Mais les occasions qu'elle aurait d'aborder le sujet avec son mari seraient rarissimes, elle ne pouvait se permettre de laisser passer celle-ci.

-Puisque nous parlons de la réputation de notre maison, je pense que nous ne devons pas omettre le moindre détail. Elle se tourna vers Criston.- Depuis l'annonce du départ prochain d'Isendre pour les terres de l'Est, les rumeurs vont bon train. Et elles ne sont pas flatteuses, je le crains. De la rue jusqu'aux faubourgs bourgeois de Beaumarché et des villes alentours on le croit attiré par l'appel des sirènes de Lys, voire même par l'or que lui apporterait une carrière de mercenaire ou de corsaire. Il ne faudra que quelques jours avant que ces rumeurs n'atteignent les oreilles des Tully ou des Frey. Mais ce qui revient le plus souvent son l'indignation et la stupeur devant l'ingratitude de ce fils illégitime envers sa maison, qui l'avait pourtant acceuillit et élevé parmi les seigneurs. Le voir ainsi partir loin de Westeros sans un regard un arrière fait naitre de nombreuses moqueries à l'égard de notre famille, qui semble réduite à n'avoir été qu'un auberge pour cet enfant bâtard et indélicat.

Elle attendit un instant, avant d'ajouter d'un air désinteressé:

-Il est un lieu où les bâtards peuvent défendre leur royaume tout en servant noblement le nom de leur Famille.
Quid pro quo. Si Criston voulait mettre des chaines à Alessander, elle enfermerait ce chien d'Isendre dans une geole glaciale.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime19.10.14 18:05


- Je t'interdis de parler à ta mère sur ce ton. S'il y a bien une personne qui a sacrifié de son temps à cette table pour toi, c'est elle. Que les dieux me préservent de faire acte d'une demande royale pour légitimer le statut d'Isendre et renier la paternité de l'oie qui cancane aujourd'hui devant moi. Tu n'es pas un cygne. Juste un oiseau plein de fiel et de couardise. A entendre tes paroles, il serait bon que tu te crées ton propre blason et ta propre devise. « Toujours tort » t’irait comme un gant. Ce dont tu m'accuses je peux le comprendre mais pas l'admettre. Pour reprendre les paroles de ta mère « il serait tant que tu grandisses, mon fils » si je puis encore t’appeler comme cela. Un homme sait reconnaître ses erreurs et les assumer. Des erreurs j'en ai commise aussi et il est temps que nous les rectifions. Personne ne fuira plus désormais, Alessander.

Alessander regardait son père, le regardait pour la première fois réellement. Cet homme qu'il avait à la fois adulé et haït. Comment pouvait-il aujourd'hui, revenir et le traiter comme le dernier des bâtards. Le brun l'avait toujours sut. Isendre était pour son père un bien meilleur fils. L'héritier n'en avait eu cure, préférant l'amour de sa génitrice aux gémissements de ce lâche qu'il avait pour père. Mais aujourd'hui. Même cette femme qu'il détruisait et le faisant de sa personne n'osait le regarder. Le cygne noir aurait tout donné pour redevenir un enfant, se blottir contre Cerenna et l'entendre lui souffler des promesses volées. Il aurait voulu devenir ce que ses rêves avaient voulu. Il aurait voulu se blottir dans ses bras, la regarder jouer avec les serpents et rester bouche bée. Il était heureux d'être enfin un homme, d'avoir pu fuir, la quitter. Et pourtant, elle lui manquait. Les instants si tendres entre la mère et le fils n'étaient maintenant que des souvenirs qui s'effaceraient lentement de leur mémoire. Il sera son poing, sentant le sang couler entre ses doigts. La douleur lui faisait oublié la peur et l'appréhension. Son père. Les coups qu'il avait reçu. Il n'oublierait jamais. Comme Criston pouvait s'hurler toujours fort alors qu'il avait commit la pire des fautes envers ce fils qui ne demandait qu'à l'aimer. Qu'Alessander goute la musique n'aurait dut le faire le haïr. Cette rancœur avait grandit, gonflé par les idées de sa mère. Le regard que le cygne posa sur son père était promesse de mort.

- Mestre j'aimerais que vous me dressiez une liste particulière des familles les plus imminentes des Conflans et des environs qui possèdent en leur sein une fille en âge d'épouser mon fils. Que l'on chante sa beauté ou la largeur de son arrière train, je m'en moque. Il est temps qu'Alessander prenne une épouse et sème la graine du Cygne. A son âge, il aurait déjà dû s'y adonner. Vous enverrez à la première heure demain des corbeaux pour introduire nos demandes. Ma femme et moi nous déplacerons sur place si nécessaire pour négocier. Je te donne moins de 5 lunes pour épouser une dame de notre rang Alessander et pas une de plus. Passez ce délais, ta mère et moi aviserons de ton avenir que cela te plaise ou non et crois mois, tu n'as pas envie d'en savoir d'avantage. A présent Mestre, vous pourrez aller chercher du lait de pavot et de quoi soigner mon butor d'héritier. A moins que ce dernier ne veuille encore briser notre vaisselle ? As tu cesser tes caprices Alessander ?

Le jeune homme sera un peu plus son poing, enfonçant plus profondément les éclats de verre. Il sera bon pour ne plus pouvoir se servir de sa main d'épée pendant quelques temps mais il n'en avait que faire. Alessander chercha l'appuie de sa mère, ses yeux qui tant de fois l'avaient regardé avec amour. Mais elle semblait aussi surprise que lui, bien qu'elle évite soigneusement les yeux de son fils.

Elles... Bien père.

Toute colère l'ayant quittée, remplacé par l'abattement, Son monde venait de s'écrouler. Une femme ? Si le cygne noir avait souvent promis cela aux idiotes qui passaient entre ses mains, jamais il n'avait pensé qu'on pourrait lui offrir de nouvelle chaine, par un simple anneau qu'il refusait de voir à son doigt. Devoir jurer un amour éternel à une femme, il pouvait le faire. Mais cette dernière ne le voyait maintenant plus. Dire adieu à cette liberté qu'il aimait tant. Aujourd'hui, on lui imposait. Et il aurait beau ruer comme un cheval fougueux, c'était ainsi. C'était trop tard pour faire marcher arrière. Sa voix s'était étranglée mais c'était trop tard. Il avait trop gouté aux plaisirs des femmes. La colère était encore un rien présente. Criston pouvait parler lui qui avait engrossé une parfaite étrangère et osé ramené un bébé ici, détruisant pour la dernière fois l'amour que Cerenna aurait pu lui porter. Il en était de même pour son fils qui y avait vu là la pire des trahisons. Mais Alessander s'était tue. Il avait pieusement baissé la tête.

"C'est drôle. Comme tu ne revenais pas, j'ai toujours pensé que je serais mariée avant toi." Alessander réprima un sourire sur ses lèvres. Alyssa voulait détendre atmosphère pesant qui s'était installé mais le brun n'avait plus goût à rire. Le goût de la cendre s'installa dans sa bouche. Jamais plus il ne mordrait ce fruit gouteux qu'était la vie. Il devrait se marier, devenir père puis Lord. Rester et contempler ses responsabilités dont-il ne voulait pas...

-Alyssa,Rassieds-toi Alessander.

Alessander se rassit, après avoir relevé sa chaise. Le sang qui avait tâché le sol serait surement bientôt nettoyé mais la plaie saignait toujours. Il posa sa main valide sur la table, à côté de cette assiette qu'il n'avait pas touché. Il voulait que sa mère le regarde, il voulait lui hurler de le pardonner. Mais il avait déjà suffisamment crier. Cette nuit, Larra le rejoindrait. Elle viendrait le réconforter, l'embrasser. Une présence chaude dans son lit qui serait aussi gelé que le cœur du cygne noir.

-Mestre, restez je vous prie. Comme aujourd'hui semble être le jour dédié à l'avenir des enfants Desdaings, qu'il en soit ainsi. A la suite de la liste des prétendantes d'Alessander, vous nous rédigerez aussi une liste de prétendants possibles pour notre fille. Mais ne vous limitez pas au Conflans, que ce soit pour l'un ou pour l'autre. Les Desdaings s'enlisent depuis trop longtemps sur leurs terres famillières, il est temps d'élargir les branches de notre famille sur le continent, ne pensez-vous pas?Puisque nous parlons de la réputation de notre maison, je pense que nous ne devons pas omettre le moindre détail.] Depuis l'annonce du départ prochain d'Isendre pour les terres de l'Est, les rumeurs vont bon train. Et elles ne sont pas flatteuses, je le crains. De la rue jusqu'aux faubourgs bourgeois de Beaumarché et des villes alentours on le croit attiré par l'appel des sirènes de Lys, voire même par l'or que lui apporterait une carrière de mercenaire ou de corsaire. Il ne faudra que quelques jours avant que ces rumeurs n'atteignent les oreilles des Tully ou des Frey. Mais ce qui revient le plus souvent son l'indignation et la stupeur devant l'ingratitude de ce fils illégitime envers sa maison, qui l'avait pourtant acceuillit et élevé parmi les seigneurs. Le voir ainsi partir loin de Westeros sans un regard un arrière fait naitre de nombreuses moqueries à l'égard de notre famille, qui semble réduite à n'avoir été qu'un auberge pour cet enfant bâtard et indélicat. Il est un lieu où les bâtards peuvent défendre leur royaume tout en servant noblement le nom de leur Famille.

Alessander resta muet, et pourtant, il ne pouvait empêcher son coeur de se gonfler. Il essayait de comprendre les actions de sa mère, ses paroles. L'aimait-elle encore ? C'était là son unique désir, son unique demande. Ensuite, elle pourrait faire de lui tout ce qu'elle voulait. Du moment qu'il voyait encore briller au fond de ses si belles prunelles un peu d'amour pour celui qui était son fils. Il ne la regardait pourtant pas, la tête baissée pendant que le mestre commençait à guérir sa main. Aucune réaction, pas même un grincement de dent alors que l'homme enlevait les éclats de verre avec une grimace. Alessander n'avait pas sectionné de nerfs importants qu'il déclara à la famille Desdaings. Il pourra continuer à se battre. Mais le cygne noir ne voulait plus se battre. Il avait lâché ses armes puisqu'il ne pourrait jamais plus faire front.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime19.10.14 20:24


Criston Desdaings



Douce enfant qu'Alyssa. Ses paroles furent courtes, simples, pures mais aussi cinglantes qu'un coup de fouet porté au visage de son frère prodigue. Criston n'eut aucun mal à sourire en signe de compréhension et de soutien envers la chaire de sa chaire qu'il considérait comme sa petite perle. Le père ne pût que lancer un regard de mépris à la mère qui réprimandait sa fille. Cerenna ne pouvait se permettre de reprendre sa fille sur sa conduite alors qu'elle s'était comporté bien plus mal qu'elle. Alyssa avait le don de ne pas avoir besoin de nombreux mots pour faire mal. Peut-être que cette aspect de supériorité affiché par sa fille mettait un peu hors d'elle la vipère ? Criston ne serait pas étonné que l’ego de son épouse soit à ce point démesuré. En tant que seule femme de la maison, elle devait se sentir menacée par une personne plus jeune et capable dans de lui ravir la palme de la beauté au fil des ans. Cependant le procès en cours n'était pas celui de Lady Desdaings mais celui d'Alessander. Par conséquent, le Lord de Beaumarché prit un soin particulier à écouter les propos tenu par la dame qu'il avait épousé. Cerenna désirait à ce qu'on marie également Alyssa. La petite était encore trop jeune pour cela mais elle marquait tout de même un léger point en admettant qu'il fallait peut-être viser plus loin que le Conflans. L'idéal d'épouser la fille d'une bonne maison du Conflans sans héritier mâle mais si les Desdaings pouvaient viser plus haut et plus loin pour rester toujours fort, il ne fallait pas s'en priver.

- Je pense qu'Alyssa est encore trop jeune pour quitter Beaumarché mais je ne suis pas opposé à ce que nous nous mettions en quête d'un époux pour elle. Je gage que nous lui trouverons un homme à la hauteur de notre maison et de sa personne. Cependant la priorité reste de marier Alessander qui est avant toute chose et malgré moi, l'héritier des Desdaings. Mestre, vous pouvez vous mettre au travail immédiatement.

Quant à la suite sur le comportement d'Isendre, Cerenna allait trop loin. Criston tapa du poing sur la table pour signifier son mécontentement si bien qu'il fit trembler cette dernière. S'attaque à son bâtard était une chose qu'il n'admettait pas. Cette sorcière essayait-elle à sa façon de se faire pardonner de son attitude par rapport à son bébé en cherchant à détourner la conversation et à protéger de la sorte Alessander ? Si le Rivers devait finir au Mur, il n'irait pas seul. Alessander y serait ainsi envoyé ce qui ferait une belle jambe à sa femme. Si la décision serait venue du Rivers, il y aurait peut-être réfléchit mais juste sur une suggestion de son épouse, il ne fallait pas rêver. D'autant plus que l'opprobre jeté par l'héritier Desdaings était loin d'égaler les petits désagréments générer par le départ pour Essos d'Isendre. Les deux choses étaient loin d'être comparables.

- Femme, s'il suffisait de jeter l'opprobre sur le nom des Desdaings, tu ne verrais aucun mal à ce qu'Alessander accompagne Isendre au mur pour y prendre également le noir ? Au vu du tempérament de mon héritier, il finirait peut-être même sous les ordres d'Isendre. C'est cela que tu désires femme ? Si Isendre désire se rendre à Essos, qu'il s'y rendre. Il ne fera de toute façon jamais pire qu'Alessander car il n'est pas lié par les mêmes obligations que notre petite oie. A l'avenir abstiens toi de me sortir pareil sornettes. Toutes les commères des environs ont plus de langues pour raconter l'histoire de l'héritier des cygnes partit vagabonder plutôt que celle du bâtard partit pour l'est.

Il s'était emporté sur un ton énervé mais il y avait des limites à ne pas dépasser. Quant à son idiot de fils il semblait s'être enfin calmé et réinstallé à table. L'influence de sa mère et son autorité sur ce dernier semblaient exister à nouveau. Il suffisait donc que le venin de la vipère recoule dans les veines de sa victime pour faire à nouveau effet. Il exécrait cette sensation bizarre. Lord Desdaings n'était pas dupe. Il sentait au fond de ses tripes que sa femme cherchait à reprendre le contrôle sur sa créature. Si Beaumarché devait retrouver son héritier, ce n'était pas pour qu'il devienne un pantin à la solde de sa mère. Le maître des lieux reprit la parole sur un ton plus calme.

- Revenons à nos moutons. Je doute que nous voulions envisager d'envoyer Alessander à Vieilleville pour porter des chaînes et une bure donc nous continuerons sur l'option du mariage. Maintenant que tu sembles calmé, fils, aurais tu d'autres choses à nous avouer ? As tu semé ta graine aux quatre coins de Westeros ? As tu rencontré des dames de hautes lignées que tu pourrais prendre en épousailles ? Cela pourrait nous faciliter grandement la tâche. Quand tu auras fais amende honorable et montrer patte blanche, je compte t'aider à reprendre ta vie en main. Maintenant que tu es revenus, j'ose espérer que tu prendras à cœur tes fonctions d'héritier.

Si Alessander était son héritier, il allait devoir le préparer et l'habituer à siéger avec lui, à prendre les bonnes décisions, à assurer le rôle de seigneur. Avec plusieurs années passées à courir Westeros, il avait dût perdre pas mal de choses. Si sa mère avait réussi à en faire sa créature, il pouvait lui même arriver à l'éloigner de la matriarche pour en faire son héritier parfait. Criston ne rêvait pas éveillé mais il pensait qu'il arriverait à en faire quelque chose de potable. Le tout était de se débarrasser de l'influence de Cerenna. L'honneur l'empêchait de la faire passer de vie à trépas mais il était convaincu qu'il parviendrait un jour à la pousser à l'erreur, tel un fin stratège.



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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime20.10.14 18:56

Alyssa perdit son sourire lorsque sa mère s'adressa à son tour au mestre. Prétendant. Voilà un mot qu'elle craignait plus que tout. Tout d'abord parce que le noble qui deviendrait son époux l'emporterait à coup sûr loin de Beaumarchais, ce qui lui déplaisait au plus haut point. Mais surtout parce que son ignorance des moeurs masculines la mettrait assurément mal à l'aise le jour du mariage. Elle se doutait cependant que ce fameux jour serait savament préparé par sa mère. La brune était aussi ravie que son frère de l'idée de cette liste. Les paroles rassurantes de son père ne suffirent pas à estomper son malaise , mais elle lui était reconnaissante de ne pas laisser sa mère se charger seule du choix du futur époux. Si cela ne tenait qu'à la lady, peut importait qu'il soit vieux, édentté, malade, chauve ou vicelard, du moment que la puissance de son nom pouvait apporter de l'éclat à celui des Desdaings, elle aurait sans regrets donné sa fille. La jeune brune était plongée si profondément dans sa réflexion sur le mariage qu'elle n'entendit pas les propos de la vipère qui visaient son demi-frère Isendre, aussi appelé le bâtard par cette dernière. Ce n'est que lorsque le Lord haussa la voix qu'elle se redressa, et compris en écoutant son père, ce qui se disait lorsqu'elle n'écoutait pas. Isendre? Au Mur?! Baissant la tête d'un air renfrogné, la fille du cygne ne put retenir de marmoner quelques mots remplis d'une colère puérile.
"Y en a d'autres qui mériteraient vraiment d'y aller..."

Fixant son assiette, Alyssa serrait sa fourchette dans sa main, pensant que personne n'entendrait ses paroles. Qui se serait douté qu'elle parlait d'Alessander? Elle était parfaitement consciente que la conduite présente de ce dernier ajoutée à la scène dont elle avait été témoin suffiraient largement à convaincre le lord d'envoyer son héritier pour un voyage éducatif au Nord de Westeros. Non pas qu'elle souhaitait que son ainé parte loin d'elle, mais elle ne permettrait pas que Cerenna déverse sur Isendre la colère qu'elle destinait de toute évidence à Alessander. La brune savait qu'elle tenait là une arme redoutable. Les penchants de son frère pourrait à coup sûr détruire la réputation de toute la maison Desdaings, quand bien même cela ne fût pas prouvé. Et cela, son père ne l'admettrait pas. Elle savait qu'elle devait garder cela pour elle, du moins jusqu'à ce qu'elle puisse ou doive s'en servir pour obtenir quelque chose. Elle n'avait jamais fait cela avant. Son caractère volcanique l'empèchait de garder quoi que ce soit pour elle, et lorsqu'elle était mécontente ou en colère, cela se savait aussitôt et d'une façon brutale. A présent qu'elle faisait tout pour paraître une parfaite lady, elle devait trouver d'autre moyens d'obtenir gain de cause, autre que par les cris.
Des dames de hautes lignées ? J'ai eu le plaisir d'en charmer plus d'une. Sansa Stark, Silithia Farman entre autre. Si j'ai oublié le nom de ses femmes elles ne l'ont pourtant pas fait de moi. Quand aux enfants, s'il y en a, ils ne sont que des bâtards et jamais je ne ferais l'affront de ramener l'un d'eux à ma femme sous mon propre toit. La plupart d'entre elles n'ont pas d'importance. Il y a assez d'un Rivers dans cette maison

Alyssa se tourna vers son frère, les sourcils légèrement froncés. Elle n'ignorait pas le succès de son ainé avec les femmes, mais elle n'imaginait pas qu'il répondrait ainsi à la question de leur père. Ce dernier ne devait pas s'y attendre non plus. Si lui qui était si doux et gentils avec elle, pouvait parler ainsi des femmes qu'il avait connu, que pouvait-elle attendre d'un mari. Cela la révoltait autant que ça l'effrayer qu'il s'exprime ainsi devant toute la famille Dedaings. Et si au fond elle n'avait pas plus d'importance à ses yeux que toutes ses femmes qu'il avait rencontré?

"Tu parles d'elles comme si elles n'étaient rien pour toi. Mais t'es tu déjà demandé ce qu'en penserait leur frère si elles en ont un?..."
Depuis le début du repas, ses sentiments pour son frère oscillaient sans cesse entre une exaspération totale, une tendresse nostalgique, et de la colère. Elle ne savait plus quoi penser de celui qu'elle avait tant adoré. Autrefois elle était sure qu'elle pouvait lui faire confiance. Mais à présent qu'elle voyait son attitude d'enfant gâté, elle ne savait plus à quoi s'en tenir. Elle sentait que dans son coeur, le piédestal qu'il avait si longtemps occupé laissait la place à Isendre. La brune commençait à se demander si elle n'avait pas été aveuglée, et qu'elle avait préféré à tord son ainé à son demi-frère.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime14.11.14 21:13

Oui. Il restait, malgré tout, l'héritier. Cerenna baissa un instant son regard pâle sur son assiette à peine entammée, perdue dans ses pensées. Des pensées si sombres qu'elles lui semblaient nées d'un cauchemard qu'elle aurait fait, mais qui étaient hélàs le fruit d'évennements on ne peut plus ancrés dans la triste réalité. Elle ferma ses paupières un instant comme pour se concentrer et chasser le souvenir de ce baiser qui la révoltait et qui l'écoeurait. Elle rouvrit ses yeux, souhaitant affronter de nouveau le regard bleu de son fils mais la voix de Criston fit dévier son regard vers lui.

- Femme, s'il suffisait de jeter l'opprobre sur le nom des Desdaings, tu ne verrais aucun mal à ce qu'Alessander accompagne Isendre au mur pour y prendre également le noir ? Au vu du tempérament de mon héritier, il finirait peut-être même sous les ordres d'Isendre. C'est cela que tu désires femme ? Si Isendre désire se rendre à Essos, qu'il s'y rendre. Il ne fera de toute façon jamais pire qu'Alessander car il n'est pas lié par les mêmes obligations que notre petite oie. A l'avenir abstiens toi de me sortir pareil sornettes. Toutes les commères des environs ont plus de langues pour raconter l'histoire de l'héritier des cygnes partit vagabonder plutôt que celle du bâtard partit pour l'est.

Son regard se troubla et son souffle se coupa le temps d'une seconde lorsque le mur fut évoqué par son époux, pour leur fils cette fois. Savait-il? Un espion avait-il vu et rapporté la disgrace jusqu'aux oreilles du lord? Si tel était le cas, Cerenna préférait mourir plutôt que de vivre ainsi enchainée par le chantage à cet être odieux qu'elle haissait de toute son âme.Heureusement, il s'avéra vite que seul la colère l'avait poussé à dire de telles choses. Devant la réprimande du seigneur, son menton se releva avec fierté et ses paupières se plissèrent. Il pouvait tenter de cracher tout le venin qu'il voulait, il ne serait jamais assez fort pour contrer la force du sien. Elle l'observa un instant, hautaine. Il semblait bien content de lui, d'ainsi lui annoncer le départ définitif de cette erreur de la nature, de cette engeance maudite. Oh, parce qu'il croyait son chiot en sécurité désormais? Sot que tu es, toutes ces années et tu trouves encore dans ton esprit assez de bêtise pour me sousestimer.

-Revenons à nos moutons. Je doute que nous voulions envisager d'envoyer Alessander à Vieilleville pour porter des chaines et une bure donc nous continuerons sur l'option du mariage. Maintenant que tu sembles calmé, fils, aurais tu d'autres choses à nous avouer? As tu semé ta graine aux quatre coins de Westeros? As tu rencontré des ames de hautes lignées que tu pourrais prendre en épousaille? Cela pourrait nous faciliter grandement la tâche. Quand tu auras fais amende honorable et montrer patte blanche, je compte t'aider à reprendre ta vie en main. Maintenant que tu es revenu, j'ose esperer que tu prendras à coeur tes fonctions d'heritier.

Cerenna haussa un sourcil surpris. Et inquiet. Sur les vingt-cinq années qui s'étaient écoulées depuis la naissance d'Alessander, seules les toutes premières avaient vu Criston prendre la peine, ou plutôt le risque, de s'occuper de son héritier d'entre les griffes de sa mère. Ce revirement et cet interet soudain rassurait la lady autant qu'il la perturbait. Pourquoi mettre ainsi Alyssa au second plan? Elle avait toujours hait cette petite, mais elle avait bien joué son rôle de bouclier car elle occupait son père et éloignait son interet des manigances qu'elle exercait sur son fils. Sa petite princesse si naive et stupide l'avait-elle à son tour déçu? Non, il souhaitait certainement détourner l'attention de l'avenir de sa fille pour celler au plus vite celui d'Alessander. Patience, le temps serait bientôt venu de la livrer en pature comme elle avait été livrée à ce Lord pitoyable. Pour la première fois du repas, elle fixa l'étranger qu'elle avait encore du mal à considérer comme ce fils qui l'avait quitté il y a des années, d'un regard droit et sévère.

Des dames de hautes lignées ? J'ai eu le plaisir d'en charmer plus d'une. Sansa Stark, Silithia Farman entre autre. Si j'ai oublié le nom de ses femmes elles ne l'ont pourtant pas fait de moi. Quand aux enfants, s'il y en a, ils ne sont que des bâtards et jamais je ne ferais l'affront de ramener l'un d'eux à ma femme sous mon propre toit. La plupart d'entre elles n'ont pas d'importance. Il y a assez d'un Rivers dans cette maison

Comme il était méprisant tout à coup...Il avait toujours joui du pouvoir qu'il exerçait sur les jeunes filles, mais avait-il toujours été aussi distant, hautain? Elle ne s'en souvenait pas. Peut-être même ressentait-il la même chose à son égard, et sans doute était cela qui l'avait poussé à se montrer si horriblement intime avec elle. Elle s'en sentit blessée davantage, si cela était encore possible. Elle avait à ce point baissé dans l'estime de son fils qu'il l'avait confondu avec ces gourgandines qui se donnaient aux chevaliers pour une simple victoire lors d'un tournoi quelconque? Quelle mère dans le royaume méritait pareil outrage? Elle devait être la seule. Sa poitrine trembla légèrement alors qu'elle prenait difficilement un inspiration pleine de chagrin mais dissimulée par son maintien et sa perfection statuaire.

"Tu parles d'elles comme si elles n'étaient rien pour toi. Mais t'es tu déjà demandé ce qu'en penserait leur frère si elles en ont un?..."


-Si elles avaient un frère qui se souciait de leur honneur nous serions déjà allé prier sur le tombeau de ton frère depuis longtemps. dit-elle d'une voix aux accents sinistres, son regard planté dans celui du fils.

C'était bien la première fois qu'elle menaçait par cette simple phrase ses deux enfants à la fois. Alessander devait comprendre à quel point sa situation était délicate tout comme Alyssa devait réaliser que son frère ne serait pas toujours là pour la protéger, loin de là.

-Je ne crois pas que se baser sur les gouts d'Alessander soit la meilleure des solutions. Je crains même qu'en l'offrant aux bras d'une de ses amantes récentes, cela n'éttaye la jalousie de ses autres conquêtes ou encore que leur complicité affichée ne rende suspicieuse la famille de la mariée. Notre réputation est déjà fragilisée, je ne pense pas que vous souhaitiez réellement prendre plus de risque que cela. Ajouta-t-elle en se tournant vers Criston. Par les sept, comme le simple fait de lui parler lui était pénible!

-Les Desdaings sont encore reconnu pour leur richesse et leur hospitalité, pourquoi ne pas confirmer cette réputation en la laissant croitre par une alliance significative? Nous ne pouvons pas reprendre Sansa des griffes des Lannisters mais nous pouvons toujours espérer un mariage qui rellierait notre famille au nom d'une dynastie tout aussi puissante que les lannisters. Que pensez-vous des Tyrell?

Elle jeta un bref regard à son fils puis un regard plus appuyé à sa fille, assise à ses côtés. Qu'elle ne se croit pas tirée d'affaire, Cerenna avait des idées bien précise quant à son avenir prochain




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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime17.12.14 23:08


Jamais il n'y arriverait. L'épée vient se briser sur le mannequin de bois alors que le petit garçon essayait de faire couler sur ses joues rondes les larmes. Mais comme toujours il ne pleurait pas. Alessander regarda son père avec une moue triste pendant que le seigneur de Beaumarché lui crachait qu'il n'était bon à rien. Le petit brun leva vers lui ses prunelles de ciel, si semblable à celles de sa génitrice et la gifle le cueillit sur la joue droite, donnée avec tant de force qu'elle l'envoya voir trente six chandelles. Les fesses dans la poussière, il sentit les coups pleuvoir et ne pu que se rouler en boule pour éviter la douleur, protégeant ses cotes plutôt que son visage. Criston Desdaings ne supportait pas cette créature qui n'avait hérité de son habileté à l'épée, que les autres enfants des nobles defesaient si facilement et qui subissait leur moquerie en allant se cacher dans les jupons de sa mère. Alessander était faible. Mais le petit garçon cherchait à tout prix l'admiration de son géniteur, qu'importait les paroles empoissonnées de sa mère.

Les coups s’estompèrent avant de disparaitre et Criston laissa là son fils, lui crachant qu'il n'avait qu'à aller voir sa catin de mère pour s'occuper de ses entailles. Alessander sentait le sang rouler sur son front, la poussière s'infiltrer des les plaies de son visage. Se relevant difficilement, il essuya aussi bien qu'il pouvait les entailles et attrapa la petite épée de bois qu'il leva devant son visage, attaquant avec rage le mannequin jusqu'à sentir les échardes s'enfoncer dans ses mains fines de musiciens, jusqu'à sentir ses muscles hurler de douleur. Mais il n'arrêtait pas, pas tant qu'il n'avait réussit à maitriser à la perfection le mouvement de jambe qui occupait la leçon du jour. Il serait écuyer de son père et Lord Desdaigns serait fier de lui lorsqu'il lui transmettrait l'épée et la bague frappé aux armoiries des cygnes. Qu'importe qu'il était le "cygne noir". Son père serait fier de lui.

La réaction de sa mère lorsqu'elle le vit arriver au repas le soir même et le regard empli de haine qu'elle jeta au seigneur des lieux rempli le cœur du petit garçon de bonheur. Elle l'aimait et il regarda le si beau visage en se jurant que la femme qu'il épouserait serait comme elle, serait aussi jolie. Leurs yeux si semblables se fixaient pendant qu'il s'installa à ses côtés, parfaite réplique de la vipère du Conflans. Cette dernière maudit son époux devant les prunelles écarquillées du petit brun, lui apprenant une fois de plus à haïr cet homme qui l'avait battue, qui avait massacré pour quelques mois la beauté de son visage. Alessander était beau, elle n'avait de cesse de lui répéter. Il lui ferait honneur. Jusqu'à la mort il porterait ses couleurs.

******

Le petit garçon avait grandit, ses désirs et ses rêves avaient fait de même mais, alors qu'il écoutait ses parents, ils les sentaient s'éloigner alors qu'ils lui passaient une chaine douloureuse autour du cou. Les paroles de sa mère comme de son père n'étaient rien mais lorsqu'il entendit sa petite sœur prendre la parole après ses mots emplis d'orgueil, il chercha le regard qu'elle évitait, voulant lui prouver qu'elle n'était pas ça. Alessander n'avait jamais plus aimé, n'avait jamais oublié sa mère. Elle hantait le moindre de ses instants, il la retrouvait dans toutes ses femmes avec lesquelles il espérait oublier. Alors pourquoi les deux seules qui comptaient réellement réagissait de la sorte, comme s'il ne s'était tout passé, comme s'il était un étranger dans sa propre maison ? Et sa mère qui l'évitait toujours depuis qu'il avait laissé passé ses pulsions dans la rage sourde qu'elle avait sut faire naitre en lui. Elle n'avait pas le droit de lui faire ça mais n'était-il pas coupable devant le regard des Sept ? Bien sur que si, il ne pouvait s'en prendre qu'à lui-même.

Enfin elle le regarda et il mit dans ses yeux toutes les excuses qu'il pouvait, la suppliant de le pardonner mais déjà elle planta les griffes de ses prunelles sur sa petite sœur. Il ne serait donc plus jamais le même pour elle ? Jamais plus elle ne le prendrait dans ses bras et lui disait qu'elle l'aimait. Il l'avait perdu pour de bon, ainsi, il ne pourrait plus jamais retrouver le confort qu'il avait connu dans sa propre demeure. Le regard qu'il jeta à son père était plein de rage. Il le tuerait, grand dieu qu'il le tuerait. Criston Desdaings ne serait plus qu'un souvenir et qu'importait les moyens qu'il devrait employer. Alessander ne voulait rester une seconde de plus dans une demeure où il était considéré comme un étranger. Il avait plus de légitimité à erré dans les couloirs que n'en avait jamais eu ce bâtard d'Isendre.

" Margery Tyrell est encore célibataire mais je doute que la reine des épines ne laisse sa magnifique rose épouser un Desdaings. Aussi riche sommes nous, nous ne sommes que des vassaux. " Il jeta à sa mère un regard qui voulait tout dire. Les Tully, ils pouvaient les renverser s'il le souhaitait vraiment. L’obstacle principal était Criston Desdaings mais une pute de leur connaissance saurait le faire peut-être changer d'avis. " Quand aux branches cadettes... Si mes souvenirs sont bons, elles sont toutes déjà mariées ou fiancées. " Le jeu risquait de ne pas être très drôle pour le jeune Desdaings. 5 lunes. Le compte à rebours avait déjà commencé et les grains de sable descendaient déjà dans le sablier de sa liberté.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime18.12.14 13:33


Criston Desdaings



Alyssa avait plus d'honneur et de dignité au bout de ses lèvres que n'en sortiraient jamais de celle d'Alessander. Encore une fois, Criston était fier de la phrase de sa petite qui bien qu'impolie et arrogante par sa réplique, se montrait la digne enfant de son paternel. Même s'il désirait conserver sa pureté et son enfance, elle devenait une jeune femme et le seul Cygne mâle à cette table éprouvait une grande fierté à son égard car son attitude laissait augurer qu'un jour elle serait à même d'être une dame responsable et capable de se montrer intransigeante avec son mari et ses enfants si besoin était. Stark et Farman ? Si le deuxième nom le répugnait au plus haut point pour sa provenance, l'autre avait tout de même plus de gueule. Un mariage avec une Stark lui assurerait le soutien du Nord mais connaissant la réputation honorable de la main, ce dernier n'allait pas offrir celle de sa fille à un homme qui était incapable d'assumer ses devoirs et serait propice à entretenir une réputation de coureur de jupon. Droit comme un I, Criston marcha jusqu'à sa jeune fille et posa une main délicate sur l'épaule de la petite Desdaings. Son geste était tendre et emplit de douceur. Si Alyssa avait été un garçon, les choses auraient pût être différente. Il n'aurait eut aucun mal à renvoyer la créature de Cerenna d'où il venait ou lui proposer d'endosser une tenue noire. Sa petite princesse avait parlé plus justement qu'il ne l'eut fait. Quant à Cerenna, ses griffes étaient sorties mais il n'apprécia pas qu'elle rebondisse ainsi sur la phrase de sa petite et précieuse Alyssa. D'une voix forte et autoritaire, le patriarche Desdaings s'adressa à son fils, honte de sa portée.

- Ta sœur est ta cadette et pourtant elle fait preuve de beaucoup plus de maturité que toi. Le bon vin gagne en saveur avec le temps et le mauvais voit les années lui conférer les mêmes propriétés gustatives que le vinaigre. Le miel et les épices n'en feront jamais un bon vin mais en altéreront néanmoins la sûreté. Nombre de Rivers se sont illustrés au cours de ces derniers siècles. L'un deux s'est même élevé au rang de Main du roi. Que tu le veuilles ou non, si tu as engendré des Rivers, il reste de ton sang, de celui de ta mère et du mien. Un homme sait reconnaître ses égarements et les assumer. Si jamais tu aurais semé ta graine chez cette fille du Nord ou cette vassal des Lannister, je préfère savoir tes bâtards ici que là bas. Quelques épées fidèles dans nos rangs ne feront jamais de mal et plutôt crever que de savoir que mon sang, même vicié puisse servir un jour les Lannister.

Le monstre qu'il avait épousé parla de ne pas se fier aux goûts et aux amantes de leur fils. Ce n'était pas si bête en soit comme raisonnement si bien qu'il hocha simplement de la tête de manière positive pour la laisser parler et poursuivre ainsi ses explications. La vipère envisageait un mariage avec les Tyrell ? Les intendants du Bief ! Sérieusement ? L'idée n'était pas mauvaise en soit mais ce n'était pas une priorité aux yeux de Criston. Cette couronne comptait une population remarquable mais il savait qu'ils ne lui accorderaient pas un seul regard. Le père se déplaça à nouveau et posa cette fois une main sur l'épaule de son fils. L'étreinte était autoritaire mais on y ressentait une légère tendresse. Même s'il le déshonorait et qu'il était l'objet de sa mère, Alessander demeurait son fils et son sang. Il ne pouvait le renier complètement.

- Les premières paroles censées sortent enfin de ta bouche mon fils. Je crains qu'Alessander ait raison. Les Tyrell ne nous laisseront pas leur fille quant aux branches cadettes pourrions nous vraiment nous en contenter ? Si en plus elles sont déjà toutes promises, autant écarter l'idée. Le Conflans me semble être la solution idéale ! Évitons cependant les Frey. Ils ont tellement d'enfant et je ne souhaite pas voir notre sang mêler au leur. Bracken, Nerbosc sont de bonnes maisons. Nous y trouveront certainement notre compte. Dans le pire des cas, nous pourrons toujours songer à regarder plus au Nord. Quant à l'Ouest autant l'oublier tout de suite. Dorne est bien trop éloignée et nous perdrions un temps fou. Les Terres de la Couronne et les Terres de l'Orage peuvent également être envisagée. Je suis cependant convaincu que nous trouverons notre bonheur dans le Conflans.

Une idée venait de germer au sein de l'esprit de stratège de Criston. Un plan qui pourrait facilement faire fructifier leur richesses en installant une possible rivalité entre deux maisons qui ne s'appréciaient réellement pas. Retournant à sa place, Criston sirota sa coupe de vin en y réfléchissant calmement. Il devait pesé le pour et le contre mais l'ébauche qu'il en faisait semblait assez lui plaire. Il garderait à la fois ses deux enfants proche de lui, se ferait pas mal de dragons d'or et en plus y gagnerait probablement des alliés. Avec un peu de chance, il arriverait peut-être à apaiser des tensions séculaires et ainsi à glaner un peu plus de renommée pour sa maison. Son plan nécessitait un léger sacrifice mais le Lord n'était pas encore convaincu d'être prêt à le faire même s'il y voyait un moyen de garder sa petite princesse pas trop éloignée de Beaumarché.

- Tu as jeté le déshonneur sur notre maison mais tu reste toujours un parti intéressant Alessander tant par ton nom que par ton physique ou ton statut d'héritier. Nerbosc et Bracken sont en rivalité depuis des années. Ces deux maisons disposent de jeunes dames mais il serait plus simple d'offrir la main d'Allessander à l'une des filles de Lord Bracken et Alyssa à l'un des fils de Lord Nerbosc. Nos deux familles pourraient ainsi les relier d'une façon ou d'une autre et apaiser leur tensions. Ce geste ne devrait pas déplaire à notre suzerain et prouverait ainsi que nous voulons le meilleur pour le Conflans. De plus si nous laissons sous entendre aux oreilles de Jonos Bracken que Lord Nerbosc serait intéressé de fiancé sa jeune gamine à Alessander, nous pourrions sensiblement augmenter la dot qu'il serait en mesure de poposer.



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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime21.12.14 17:00

"Si elles avaient un frère qui se souciait de leur honneur nous serions déjà allé prier sur le tombeau de ton frère depuis longtemps. "

La Vipère ne s'était pas directement adressée à elle, et pourtant dans ses paroles il ne faisait aucun doute qu'Alessander n'était pas le seul concerné par cette menace à peine dissimulée. Son frère ne serait pas toujours là pour la protéger des hommes qui comme lui passaient leur temps à séduire pour occuper leurs nuits. Mais le cygne noir avait-il souvent été là alors que la cadette quittait le monde de l'enfance, et que son corps devenait celui d'une femme? Qui sait ce qui aurait pu se passer pendant ces cinq longues années, alors que l'héritier se trouvait à des lieues de là? La brune leva le yeux vers son père lorsque ce dernier posa sa main sur son épaule, geste qui rappelait à la jeune Desdaings qu'il était le seul des ses deux parents à l'aimer.

Et alors que la lady évoquait son envie de marier son fils à une Tyrell, la vipère posa son regard opalescent sur elle, et Alyssa s'en détacha en tournant la tête vers son assiette, feignant d'ignorer le message pourtant très clair. Elle avait beau aimer son père et admirer sa droiture et son sens de l'honneur, la cadette savait bien qu'elle était la seule dans cette demeure à le voir ainsi. Alessander et leur mère étaient un couple fusionnel qui faisait front au Lord. Et elle ne doutait pas que leur terrible mère saurait imposer sa volonté quand au sujet des mariages à venir. La scène à laquelle elle avait d'assisté ne semblait pas avoir troublée très longtemps la Vipère des Conflans, qui malgré une attitude plus froide et distante qu'à l'accoutumée envers son rejeton, ne perdait pas ses objectifs de vue.

"... Quand aux branches cadettes... Si mes souvenirs sont bons, elles sont toutes déjà mariées ou fiancées. "

Alyssa regarda son père rejoindre son ainé. A présent que la conversation était centrée sur le mariage d'Alessander, la jeune lady s'était détendue, et c'est la joie au coeur qu'elle termina ce que contenait son assiette. Elle écoutait ce qui s'échangeait entre son frère et leurs parents, mais seulement d'une oreille distraite, car elle ne se sentait pas concernée par l'avenir du cygne noir. Quelque soit la jeune fille à laquelle il se marierait, il n'y avait pas à douter que son frère s'en lasserait, et qu'il trouverait son bonheur ailleurs et avec d'autres femmes, comme il l'avait fait les cinq années de son absence. Et ce même s'il était certains que la vipère ne le lacherait pas d'une semelle, et que son influence serait indirectement imposée à l'héritier, que ça soit pas missives ou bien quelques personnes envoyées par ses soins. Pour elle même, a brune imaginait que le jour où elle serait mariée, elle serait débarassée de sa mère. Imaginer son quotidien sans craindre de voire l'ombre de la vipère se dessiner à l'angle d'un couloir semblait un avenir plutôt réjouissant, mais la cadette ne sentait pas prête à quitter son père et son frère à peine retrouvé.

"Tu as jeté le déshonneur sur notre maison mais tu reste toujours un parti intéressant Alessander tant par ton nom que par ton physique ou ton statut d'héritier. Nerbosc et Bracken sont en rivalité depuis des années. Ces deux maisons disposent de jeunes dames mais il serait plus simple d'offrir la main d'Allessander à l'une des filles de Lord Bracken et Alyssa à l'un des fils de Lord Nerbosc. Nos deux familles pourraient ainsi les relier d'une façon ou d'une autre et apaiser leur tensions. Ce geste ne devrait pas déplaire à notre suzerain et prouverait ainsi que nous voulons le meilleur pour le Conflans. De plus si nous laissons sous entendre aux oreilles de Jonos Bracken que Lord Nerbosc serait intéressé de fiancé sa jeune gamine à Alessander, nous pourrions sensiblement augmenter la dot qu'il serait en mesure de poposer. "
La jeune fille releva soudainement la tête de son assiette. Certes, elle etait heureuse que ça soit son père qui s'occupa en premier de proposer un futur époux, mais elle ne s'attendait pas à ce que cela se fasse ce soir là. Dans un élan d'égoïsme, elle aurait préféré que le retour du cygne noir amène ses parents à ne s'occuper que de son mariage. De plus, elle doutait que ces mariages n'appaisent totalement les tensions entre les deux famille des Conflans. En effet qui se contenterait de la fille cadette lorsque le rival se voit offrir l'heritier? Enfin la vipère aurait surement son mot à redire, et il y avaut fort à parier que ses plans pour la brune étaient déjà très au point.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime29.12.14 10:11

La vipère prit une longue inspiration alors qu’un frisson de dégout lui parcourait l’échine. Pourquoi par les sept ne pouvait elle prendre le couteau d’argent posé devant elle et d’un geste un seul mettre fin aux paroles de celui qu’on lui avait fait épouser. Cette suffisance dont il pouvait faire preuve parfois...l’insupportait, la mettait hors d’elle. Comment osait-il s’autojustifier de son batard-qui ne devait pas etre le seul-avec autant d’aplomb et d’assurance que s’il eut inventé une loi qui aurait donné un statut superieurà cette engeance pourrie? Il était si sur de lui, si vaniteux. Mais qu’avait-il accompli de si glorieux pour qu’il se permit de parler ainsi? Les hommes avaient tant d’occasion de faire preuve de grandeur...Et Criston passait son temps à organiser des banquets et à rechercher la neutralité la plus absolue. Quel petit seigneur il faisait,vraiment. Elle prit sa coupe de vin et en but une gorgée, ecoutant ce que son bon à rien d’époux avait à dire sans lui accorder le moindre regard.

Lorsque celui-ci prononça les noms de Bracken et de Nerbosk, elle reposa sa coupe sur la table, plus violemment qu’elle ne l’aurait voulu et un peu du liquide qu’elle contenait alla tomber sur la nappe.
Son regard de rapace s’était enfin tourné vers Criston, totalement fixe et plein de colère. Pendant un moment les deux époux malheureux se jaugèrent ainsi alors que Cerenna semblait réellement hésiter à occire le cygne sur le champs. Enfin elle rompit le silence.

-Nerbosk et Bracken, vraiment? Disant cela elle souriait, mais d’un sourire sarcastique qui glaçait le sang. Ainsi tu voudrais leur donner un époux et une épouse juste pour les apaiser et pour plaire à ton seigneur?

Elle le jaugeait avec plus de mépris qu’elle ne l’avait jamais fait, à tel point que celui ci se transforma presque en pitié dans ses yeux. De la pitié, oui, pour ce pauvre homme. Avec si peu d’ambition, Cerenna se demandait bien comment il avait fait jusqu’a present pour ne pas se faire avaler par ses voisins. Si elle était en colère contre son fils pour cet éloignement qu’il avait souhaité, elle ne pouvait s’empecher desormais d’apprecier ce geste qui prouvait qu’il n’avait pas le caractère de mollusque de son géniteur. Son incrédulité était telle qu’elle en aurait presque rit. Le plan deson époux était ingenieux...Pour un marchand d'epices. Pour sur cela promettait quelques dragons d'or, mais cela était bien loin de contenter les reves de gloire de la brune. Alors qu’elle reprenait la parole, sa voix s’était faite plus sévère.

-Tu ne braderas pas mes enfants pour complaire les Tully. D’ailleurs qu’ont-ils fait pour toi pour expliquer une telle dévotion de ta part? Crois-tu qu’avec cette mascarade- car cette idee de mariage n’etait pour elle qu’une farce- ils te donneront plus d’importance? Innocent que tu es, tant qu’il y aura un Frey pour garder les jumeaux les Tully en auront peur et ne t’accorderont rien de plus qu’une sourire poli. Et les Nerbosk et les Bracken? Ne te voiles pas la face en pensant que l’un des deux se contentera d’Alyssa alors que tu offriras à l’autre l’héritier Desdaings. Reveilles-toi et regarde le monde tel qu’il est, il n’y aurait que toi sur cette terre d’assez complaisant, indéterminé et d'assez brave pour accepter un tel accord.

Elle soupira, lassée et méprisante, plissant legerement les yeux toujours en regardant son mari. Dans ses paroles précedentes il était évident qu'elle ne voyait en lui rien de plus qu'un gentil chien bien dressé pret à tout pour satisfaire ses maitres.

-Le nom des Desdaings signifie donc pour toi si peu de choses que tu mettras toujours les interets de tes soit-disants amis avant ceux de notre maison?

Evidemment que la vipère avait autrement plus d’ambition, une ambition qui allait se porter jusqu’au delà de la mer, où une descendance royale attendait qu’on lui tende la main. Et ses plans se construisaient doucement, inexorablement.
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime15.01.15 23:25

La tendresse de la main de son père surprit Alessander. Depuis quand Criston s'abandonnait-il à tel preuve. Le brun avait cru, jusqu'à la naissance de sa petite sœur, que cet homme qui s'acharnait sur l'enfant qu'il était n'était pas son père. Jamais affection ou amour n'avait brillé dans les yeux bleus du cygne blanc. Il fut surprit par ses paroles mais ne bougea pas d'un poil. Il n'était que le témoin muet d'une scène qui se jouait, retrouvant ses peurs ancestrales et un flash d'une scène à la violence terrifiante. Il voyait sa mère jurer les 7, son père s’enchainer sur son corps et lui qui se cachait encore plus dans les draps. Les émotions violentes le faisaient redevenir ce petit garçon qu'il n'était plus et les paroles emplies de venin de sa mère le faisaient frémir. Il n'aurait aimé être à la place de son père pour rien au monde et Criston Desdaings venait de perdre pour de bon toute l'admiration qu'avait un jour pu avoir Alessander pour lui. Le brun tourna ses yeux opalescents dans la direction de sa soeur et tenta de croiser le regard de celle qui restait muette. Pourquoi Alyssa ne montrait plus cette joie douce qu'elle avait éprouvé quelques heures plus tôt. Il avait l'impression de ne plus avoir la même personne devant lui. Où était donc l'enfant sauvage qu'il avait laissé ? Si l'héritier avait déjà fait l'amour à des femmes de l'âge de sa soeur, il ne pouvait s'empêcher de la voir différemment.

Puis les pensées du futur seigneur s'éloignèrent de ses parents, se perdant dans un visage qui revenait régulièrement dans ses rêves sans qu'il ne puisse vraiment l'expliquer. Une chevelure aussi blonde que les blés et un regard dans lequel il avait fait passer bien des sentiments. Mais le brun s'empêcha de voir ses images, refusant de se laisser ensorceler par une autre vipère. Elle était certes moins dangereuse que sa mère mais il avait gouté au fruit défendue de sa chaire. Les ladies étaient bien plus agréables à séduire et à sauter que les roturières ou même les putains. Aussi douées soient ses dernières, elles écartaient les cuisses au moindre homme possédant de l'argent. Alors que Silithia. Mais Alessander s'en revient à la conversation, refusant de mélanger les deux visages de ses femmes trop dangereuses dans son esprit. La vipère soufflait encore son venin au visage de son mari et Alessander ne pu retenir un sourire discret. Elle n'avait rien perdu de sa superbe et malgré les cinq années qu'il avait passé loin d'elle, Cerenna lui apparaissait toujours dans toute la puissance de son âme.

Alessander porta le verre empli de vin à ses lèvres, fermant momentanément ses prunelles. Il ne voulait pas se marier. C'était lui ôter tout ce qu'il était, détruire sa liberté, tuer dans l’œuf tous les rêves qu'il avait, toutes les promesses non tenue. Comment pourrait-il protéger Silvana s'il devait se marier. Jamais une femme ne le laisserait agir de la sorte avec celle pour qui il éprouvait le plus pur des amours. Jamais il n'avait pensé à la toucher. Comme jamais il ne penserait à toucher Alyssa. Il aimait sa mère, peut-être. Mais c'était différent, leur sang commun n'existait plus quand il la voyait.

"Quitte à épouser quelqu'un une seule pourrait convenir mais je doute que la maison Farman vous plaise. "

Avait-il vraiment dit cela ? Il en doutait lui même.

[Désolée c'est court :/]


Dernière édition par Alessander Desdaings le 18.02.15 12:38, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime16.01.15 19:41


Criston Desdaings



Alyssa et Alessander demeurait dans un silence des plus total ! L'une mangeait tandis que l'autre semblait absorbé par ses pensées. Avait-il obtenu par sa manœuvre le came à sa table ? Terminer le repas sur une note loin de prestance vocale allait sûrement apaiser les esprits mais c'était sans compter sur la créature à la langue la plus pendue et venimeuse de la pièce : Cerenna. Ce fut d'abord sa coupe qui propagea du bruit en écho dans la pièce avant que sa voix ne prenne le relais. Elle l'énervait quand elle posait ses jugements insipides sur ses choix. Pour qui se prenait-elle ? Etait ce sa seule arme de défense pour ne pas voir son petit homme s'éloigner d'elle ? Bougre d'idiote. Il serait assez près d'elle si elle y réfléchissait un tant soit peu. Pour qui se prenait elle ? Sa beauté était tout ce qu'elle possédait le jour de son mariage. La maison Vance, d'où Cerenna était originaire avait eut beaucoup de chance de pouvoir caser cette garce avec un noble de si haute stature que Criston. Que savait-elle des mariages ? Elle qui s'était déjà refusée à lui ?

- Les mariages ont plusieurs utilités, femme. Il y a des problèmes que l'on règle au fil d'une épée et au son sifflant des flèches, d'autres par un simple échange de manteau. La maison Vance n'était peut-être pas assez prestigieuse pour comprendre cela mais je daignais croire que tu serais plus malignes que cela.

Les paroles suivantes de la vipère de Beaumarché prouva à nouveau qu'elle n'avait aucune suite dans les idées ni aucune connaissance des grandes maisons du Conflans. Etait-ce l'âge qui faisait ainsi décliner sa présence d'esprit ? Quand elle lui parlait sur ce ton, il se retenait de se lever et de lui asséner un coup de sa coupe sur le visage. Dans son élan et sa colère, il risquerait fort bien de la tuer. Les Sept Enfers devraient alors subir la présence de Cerenna et lui même en serait libérer mais il était un Lord honorable et ne se laisserait pas aller à pareil barbarie. Pour en revenir a leur affaire, la démone oubliait un détail important : personne ne pourrait se sentir lésé. Les Bracken n'avait que des filles à proposer là où les Nerbosc ne proposait que des mâles. Leur seule fille étant bien trop jeune encore pour parler de fiançailles. Il éclata de rire. Un rire froid et presque amusé par la situation. Une sorte de réponse physique au précédent sourire de sa dame, assurément. Son ton était cependant légèrement emporté lorsqu'il se mit à parler.

- Que proposes tu femme ? Tu sembles tenir en haute estime les Frey. Préférerais tu les voir mariés aux enfants ou petits-enfants du Tardif ? Alessander te plairais t-il de voir tes enfants affublés d'une face de belette ? Cesse dont tes enfantillages, Cerenna. Tu penses posséder la science infuse mais tu pêches par tes connaissances. Ils ne s'offusqueront pas pour un héritier et ce pour une simple et bonne raison. Tytos Nebosc a cinq fils et une seule fille jeune, très jeune. Trop jeune pour qu'on envisage de la fiancer à Alessander sinon il ne se mariera pas avant encore une bonne dizaine d'années. Il est donc évident qu'il ne peut recevoir qu'une dame. Alyssa est belle comme le jour et d'une des meilleures familles du Conflans. Si nous parvenons à la marier à son héritier, nous aurons une grande influence sur les Nerbosc. Quant à Jonos Bracken, ses deux femmes lui ont pondus cinq filles. Il a un bâtard aussi mais beaucoup doutent qu'il soit réellement son fils. Alessander est un excellent parti. Si nous le présentons bien, nous pourrons peut-être lui décrocher la plus vieille de ses filles. La composition de leur maison ne leur permet pas d'avoir accès aux deux Desdaings. Aucune raison de se sentir offusqué.

Criston toucha un peu à son repas après avoir finit son monologue mais le calme ne dura pas. A croire que chacun des membres de la maison au blason orné d'un cygne s'en donnait à cœur joie à briser la monotonie de ce repas. Alessander semblait vouloir donner son avis. Lui qui sa la jouait il y avait encore quelques dizaines de minutes semblait donc se plier mais essayait tout de même de suggérer son choix. Il n'ordonnait pas ou n'exigeait pas cela dit. Le vilain petit canard suggérait. Une maison de l'Ouest. Celle-ci possédait une petite particularité qui la rendait peut-être un peu moins détestables aux yeux du Lord Desdaigns mais ce n'était pas cela qui allait les rendre aussi digne et honorable que le roi Baelor « le Bienheureux ». Le père de famille mastiqua lentement la viande qu'il avait dans la bouche avant de se prononcer.

- Qui est donc cette femme dont tu parles ? Une trainée ? Une de tes conquêtes ? Une membre de la maison Farman, maison qui s'est dressée contre le lion dorée et qui s'est clamée face à un rhapsodes ? Pourquoi devrait-on te laisser épouser le sang de la couardise mon fils ? Parle et explique toi ! Est ce que une autre personne ici présente à déjà rencontrer cette dame ? Qu'aurions nous à tirer d'une alliance avec cette maison des Terres de l'Ouest ? Rien du tout, je le crains, Alesdander ! L'idée d'épouser une Bracken devrait pourtant te plaire. Tu seras plus à l'aise sur un étalon rouge qu'à la proue d'un bateau.



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MessageSujet: Re: [Beaumarché] Repas de famille [PV] [Beaumarché] Repas de famille [PV] Icon_minitime20.02.15 17:16

A la réponse de la vipère, Alyssa estima que la dispute quotidienne de ses parents venait tout juste de commencer. Les piques verbales qu'ils s'envoyaient pouvaient atteindre des sommets de violence, masi hormis quelques départs précipités de la salle à manger, leurs affrontements n'avaient jamais été plus loin que cela, du moins devant la cadette des Desdaings. Elle ne réagit pas lorsque sa mère parla d'elle comme si elle n'était pas présente à table. La brune savait bien que son statut de cadette faisait d'elle un objet de moindre valeur à côté de son héritier de frère, elle aurait cependant préféré que cela ne lui soit pas lancé en pleine figure. Jouant du bout des doigt avec le couteau posé à côté de son assiette, Alyssa n'avait qu'une hâte, que ce repas prenne fin, qu'elle puisse être libérée de cette atmosphère pesante qu'elle supportait seule depuis cinq ans, et que la présence du cygne noir rendait à peine plus respirable.

Elle évitait volontairement de croiser le regard de son ainé, c'était sa façon à elle de lui faire payer son absence. Car il avait devant lui le triste spectacle auquel elle avait eu droit tous les jours depuis son départ, et qu'elle avait du affronter seule. Pendant cinq ans, elle avait regardé ses parents dinner dans un silence total, sans que personne ne dise quoi que ce soit. Et lorsqu'ils avaient le malheur de discuter de son avenir les cris ne tardaient pas à resonner dans la salle à manger. La seule et unique fois où le nom d'Alessander avait été prononcé alors que ce dernier parcourait les Sept Courronnes, les époux Desdaings étaient prêt à en venir aux mains, et l'incident avait été évité uniquement grâce à l'interruption du repas par un petit page qui venait apporter une missive.

Malgré le petit réconfort que lui apporta le compliment que lui fit son père en répondant à la vipère, la cadette Desdaings ne pouvait que plussoyer les paroles de cette dernière. Elle n'était et ne serait jamais que la petite soeur de l'héritier de Beaumarchais. Pour elle qui s'était tant démenée pour imiter son ainé, avait appris le maniement de l'épée et de l'arc, s'était même pendant longtemps vétue de loques masculines, rien qu'elle ne puisse faire ne pourrait changer son destin de future "épouse de". En revanche elle savait pertinament que mieux elle agirait en présence de ses parents et en publique, moins elle risquait de se retrouver au bras d'un imbécile ou d'un veillard le jour de son mariage.

- Qui est donc cette femme dont tu parles ? Une trainée ? Une de tes conquêtes ? Une membre de la maison Farman, maison qui s'est dressée contre le lion dorée et qui s'est clamée face à un rhapsodes ? Pourquoi devrait-on te laisser épouser le sang de la couardise mon fils ? Parle et explique toi ! Est ce que une autre personne ici présente à déjà rencontrer cette dame ? Qu'aurions nous à tirer d'une alliance avec cette maison des Terres de l'Ouest ? Rien du tout, je le crains, Alesdander ! L'idée d'épouser une Bracken devrait pourtant te plaire. Tu seras plus à l'aise sur un étalon rouge qu'à la proue d'un bateau.
C'était bien la première fois qu'Alessander s'interessait de façon constructive à son avenir. Et si le nom de Farman n'évoquait absolument rien à Alyssa, le simple fait que le cygne noir évoque un nom précis dans un tel débat avait éveillé la curiosité de la cadette. Son attention comme celle de sa mère et de son père était toute à Alessander.
-Est-ce pour elle que es parti si longtemps?
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