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[La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux

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MessageSujet: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime01.03.13 19:38


Une petite halte aux Jumeaux
Libre


298, LUNE 11, FIN DE SEMAINE 1
Arianne regardait la plaine qui s’étendait au pied de Lancehélion. Des paysans venaient et partaient de la citée en continue. Parfois, elle pouvait apercevoir un cavalier solitaire passer au galop. Tout semblait si calme, reposant. Le vent tiède de Dorne venait faire virevolter ses cheveux et caresser sa peau. La jeune femme savait que cela n’allait pas durer. Une rumeur disait que la devise des Stark revenait à la mode. L’hiver était en train d’arriver. En contre bas de son balcon, elle avait vu sur la cour et sur le maître d’arme qui entraîner des jeunes dorniens désireux de devenir chevalier. Elle pouvait voir un défilé de noble traverser la cour. Depuis que son père était malade, de plus en plus de monde affluait à la cour. Arianne ne comprenait pas, il restait le même suzerain mais qui se déplaçait pratiquement plus. Des pas la firent se retourner, c’était son oncle.
« Ton père souhaite de voir Arianne.
-J’arrive. »

La jeune femme retourna dans sa chambre et ajusta ses cheveux sombres décoiffés par le vent. Elle alla voir son père. Elle traversa la salle devant les nobles venu faire la cour à son père. Elle s’approcha de lui. Il ne la convoquait que très rarement de la sorte. La dernière fois qu’il avait fait cela c’était pour l’envoyer à l’autre bout de la Dorne.
« J’aimerai que tu te rendes dans le Conflans négocié une alliance. Il est temps de sortir de notre isolement. Et après tu te rendras à Port Réal pour le tournoi de la main, représente la Dorne avec des chevaliers. Prend les hommes que tu souhaites. Va maintenant.
-Bien père. »

Elle prit congé et retourna dans sa chambre. Elle convoqua le capitaine de sa garde et lui demanda de préparer ses hommes pour un long voyage. Elle se prépara ensuite. Elle natta ses cheveux et changea de tenu pour opter sur une plus adéquate pour voyager et monter à cheval. Elle descendit dans la cour où chevaux et gardes attendaient. Elle fit juste un détour pour dire au revoir à son jeune frère. Elle lui promit en passant de lui rapporter un souvenir de Port Réal. Elle partit donc pour un long voyage de plusieurs semaines en direction du conflans.
Son voyage dura un mois, et les températures tombaient un peu plus chaque jour. Le nord se rapprochait et la princesse n’avait pas l’habitude de ce genre de climat et ses hommes non plus. Cependant cela restait supportable. Mais ce qui ravissait Arianne, c’était les paysages. La verdure remplissait son champ de vision. Elle n’avait point l’habitude de cela. Les bêtes étaient ravies également de pouvoir gouter de l’herbe tendre.

La petite troupe arriva aux Jumeaux. Forteresse dirigé par Lord Walder Frey. Arianne ne l’avait jamais rencontré mais d’après ce qu’elle avait pu entendre ce n’était pas un personnage très sympathique. Son capitaine de sa garde lui fit observer qu’il faisait presque nuit et qu’ils devraient passer la nuit au Jumeaux avant de reprendre leur route. Arianne approuva car elle n’avait pas le choix. Elle ne voulait pas dormir à la belle étoile sous une tente. Elle entra donc la forteresse et mit pied à terre imité par ses hommes. Les immenses tours noirs surpomblés le fleuve et la jeune femme trouvait cela assez impressionnant du moins lorsque la lumière déclinait lentement à l’Est.


© Belzébuth


Dernière édition par Arianne Martell le 17.06.14 13:09, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime04.10.13 2:54

Cela faisait quelques jours que Lord Walder ruminait ; il n'avait guère apprécié que le roi et sa nouvelle Main aient fait le voyage de Winterfell à Port-Réal sans faire halte aux Jumeaux. Walda devait avouer qu'elle trouvait également cela regrettable car cette affluence aurait pu lui permettre de trouver un bon parti. Toutefois, elle devait reconnaître que l'on ne pouvait tenir rigueur au cortège de ne point être venu jusqu'ici ; après tout, la Route Royale ne passe pas par la citadelle tenue par les Frey et qui veux voyager prestement ne s'écarte guère de son itinéraire.

Quelque temps auparavant, un corbeau était arrivé de Dorne, prévenant que la princesse Arianne Martell et son escorte se rendaient à Vivesaigues. La troupe, qui devait arriver d'un jour à l'autre, transiterait forcément par le pont et risquait d'y passer une nuit. La blonde damoiselle espérait que celle-ci, même si un arrêt aussi long ne s'avérait pas nécessaire, marquerait néanmoins une pause dans son périple afin de présenter ses respects au maître des lieux ; dans le cas contraire, le vieil homme se monterait plus irascible encore qu'il ne l'était déjà. La Grêlée était habituée au tempérament de son géniteur, mais cela ne rendait guère le contact avec lui plus facile.

Les cadets des enfants de la maisonnée avaient déjà dîné et étaient couchés ; le reste de la parentèle ne tarderait plus à se restaurer. La jeune femme marqua sa page à l'aide d'un ruban et posa son livre, un exemplaire du Compendium de Jade ; la lumière du jour déclinant, elle commençait à peiner à discerner les caractères et il était inutile d'allumer des bougies si l'heure du repas approchait à grand pas.

Walda se leva de son siège et sortit de la bibliothèque afin de rejoindre sa puînée et sa belle-sœur. Elle les trouva discutant à la lumière des chandelles, toutes deux trop absorbées par leur conversation pour continuer leur broderie plus avant. Elle se tournèrent vers la blonde qui venait de fermer la porte.

Nous étions justement en train de parler de toi, dit Jyanna avec un sourire.

Si l'épouse de Benfrey n'était guère avenante d'aspect, elle était d'une délicieuse compagnie, à l'instar de Roslin.

Et que racontiez-vous ? interrogea la blonde en prenant place à leurs côtés.

Nous nous demandions avec qui tu te marierais, répondit la jolie brune. Nous en sommes venues à la conclusion que parmi les nobles célibataires de Westeros qui ont au moins vingts ans, les meilleurs partis pour toi seraient Edmure Tully, Tyrion Lannister et Wyllos Tyrell.

La Grêlée rit doucement en entendant les deux premiers noms.

Mais vous oubliez que Lord Hoster a déjà refusé une proposition de Père me concernant et Lord Tywin s'était fortement opposé au mariage de sa sœur avec Emmon.

Heureusement qu'à l'époque le seigneur de Castral Roc n'était que l'héritier du titre et qu'il n'avait point eu voix au chapitre ; d'ailleurs, le sire du Pont, le géniteur du marié, gardait à l'esprit cet incident, nul ne l'ignorait aux Jumeaux. Cependant, les deux nobles parvenaient à maintenir une bonne entente ; l'objection qu'avait émise le père de la reine trouvait certainement son origine dans la différence de rang entre les deux maisons.  

Cela nous laisse donc ser Wyllos, fit remarquer l'épouse. On le dit intelligent, cultivé et galant.

Cela me semble être l'idéal pour Walda ! s'enthousiasma Roslin.

L'intéressée ne pouvait qu'admettre qu'une telle union la laissait rêveuse. Elle s'imaginait très bien discourir avec un tel époux, débattant de tel ou tel sujet, partageant leur savoir ; sans compter le climat de Hautjardin était réputé pour sa douceur. Quel bonheur serait-ce de vivre dans cette citadelle dont le lord entretenait nombre d'artistes, de goûter les fruits savoureux des terres fertiles du Bief et de fonder une famille avec un homme dont le tempérament devait s'accorder à la perfection avec le sien !

Malheureusement la blonde demeurait consciente que, même si une telle alliance n'était pas encore impossible et malgré ses atouts, un mariage avec l'héritier de Lord Mace ne représentait qu'un délicieux songe. Elle n'ignorait point qu'à son âge, la plupart des demoiselles de la noblesse avaient déjà convolé et que d'ici quelques courtes années elle serait considérée comme étant trop vieille pour cela. Trop longtemps, elle s'était tenue à l'écart des tours que jouait la majorité des célibataires de la famille, n'ayant vu là que puérilité. Pourtant, elle se rendait maintenant à l'évidence : si elle désirait devenir épouse et mère, elle n'aurait d'autre choix que de se prendre à leur jeu. La Grêlée devait son sobriquet à cette rivalité féminine et se doutait que celui-ci n'avait dû que pousser davantage Lord Hoster à décliner un mariage entre elle et son fils ; elle se doutait que les relations entre Lord Walder et les Lannister, que le sire de Vivesaigues jugeait trop cordiales, avaient constitué un argument supplémentaire en sa défaveur.

Le panneau de bois pivota sur ses gonds, tirant la jeune femme de ses pensées et révélant Walder le Noir.

—  Mes nobles tantes, commença-t-il en singeant une révérence. Les Dorniens sont arrivés et notre noble aïeul nous demande de nous rendre dans la grande salle pour les accueillir.

La gouaille du jeune homme n'arracha pas un sourire à Walda, qui ne manqua point de noter avec quelle concupiscence il couvait les cadettes des femmes présentes dans la pièce. Aussi, elle avait eu vent des rumeurs qui couraient à propos des amours de son petit-neveu, bien qu'elle ne sût si toutes étaient fondées. Le gaillard constituait l'exception qui confirmait la règle chez les Frey : si une franche solidarité unissait les descendants de chaque épouse du sire du Pont, ce bougre à la tignasse noir de jais se souciait avant tout de la succession de son arrière-grand-père. C'était un individu ambitieux qui allait jusqu'à tenter de séduire la gente féminine de sa propre parentèle, usant de son charme, malgré qu'il ne fût réellement beau, et de son humour.

Les dames se levèrent de leur sièges et se mirent en route, exécutant l'ordre du maître des lieux et passant devant Walder, dont les prunelles suivirient la jolie brune avec gourmandise. La Grêlée franchit le seuil de la porte et s'arrêta.

N'y pense même pas, l'avertit-elle.

Serais-tu jalouse, ma tante ?

Il tourna ses iris azur sur son interlocutrice et se pencha vers elle dans une attitude aguicheuse.

Il suffit de te voir avec Della et Osmund pour comprendre que tu désires procréer, déclara-t-il d'une voix suave. Si tu y tiens tant que cela, il te suffit de me rendre discrètement visite dans ma chambre, tu devrais le savoir.

La demoiselle le repoussa sans brusquerie, bien qu'elle bouillonnât de l'intérieur devant l'abjection qu'il évoquait.

Penses-tu vraiment que réduirais à néant mes chances de trouver un mari ? demanda-t-elle. Me prends-tu pour une idiote ?

Oh, non, ma chère Walda ! rétorqua-t-il, hilare.

Il se saisit des poignets de la blonde et adossa celle-ci contre un mur. Elle se débattit, craignant pour sa vertu, tandis que le visage de son petit-neveu se rapprochait du sien.

Je n'ai pas manqué de remarquer tes charmes, susurra-t-il. Pourtant, je n'ai jamais réellement cherché à te séduire ; ce serait un jeu perdu d'avance. Tu sais comment je l'ai deviné ?

Il relâcha la jeune femme et s'écarta, abandonnant son air enjôleur.

Tu n'es pas la seule personne ici qui soit douée pour déchiffrer le comportement d'autrui. J'ai bien compris que tu étais ambitieuse, toi aussi, et c'est pour cela que tu ne gâcherais pas tes chances de convoler avec un homme de rang convenable. Tu as beau me mépriser, nous sommes faits du même bois ; tu n'as pas encore expérimenté les caresses d'un homme, mais je ne doute pas que y prendras goût.

Tu oublies que, contrairement à toi, je n'agis pas contre notre famille, répliqua-t-elle.

Le gaillard jeta un regard appréciateur sur la Grêlée, qui le foudroyait de ses iris céladon tout en frottant ses poignets douloureux.

Il ne te reste plus très longtemps pour te trouver un bon parti, ajouta-t-il sans tenir compte des propos de son interlocutrice. Lorsqu'il sera trop tard, peut-être me laisseras-tu une chance d'avoir tes faveurs ?

Il partit en direction de la grande salle, le sourire aux lèvres et Walda le suivit des yeux une seconde avant d'aspirer de grandes goulées d'air pour se calmer un peu et reprendre contenance. La situation deviendrait invivable si elle demeurait vieille fille. Elle attendit un bref instant avant de se remettre en route.

Tous les membres de la parentèle qui n'étaient pas encore au lit étaient arrivés lorsqu'elle parvint à destination ; tous à l'exception de Stevron. En tant qu'héritier, ce dernier devait avoir été chargé d'accueillir les Dorniens et d'escorter la princesse dans la pièce où patientait Lord Walder.

La blonde prit place aux côtés de Roslin qui lui adressa une œillade interrogatrice. Elle expliqua dans un bref murmure à cette dernière qu'elle lui conterait plus tard ce qui s'était produit ; elle savait que le sire des Jumeaux ne tolérerait pas de bavardage lorsqu'Arianne Martell entrerait dans la salle.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime06.10.13 16:21


Une petite halte aux Jumeaux
Libre

Arianne regardait autour d’elle. Les habitants du Conflans était vraiment différent des dorniens. Ils avaient la peau extrêmement pâle et des vêtements assez lourds. Pour le coup la petite troupe de la princesse ne passait pas inaperçu avec leur peau hâlé et bronzé à cause du soleil, leur cheveux noirs comme l’ébène et leur chevaux à la robe clair ou de feu, leur poil était court alors que les montures du Conflans avait un poil plus épais et l’œil moins vif. D’ailleurs les chevaliers d’Arianne n’était pas très réchauffé, le climat était bien rude pour eux bien qu’ils avaient pris la précaution de prendre des vêtements un peu plus chaud.

Arianne vit quelqu’un arriver vers eux. Il se présenta sous le nom de Strevon Frey, héritier du maître des lieux. Il les invita à les suivre. Les dorniens confièrent leur monture à des garçons d’écurie et suivre le Frey dans la forteresse qu’était les Jumeaux. Pendant qu’ils suivaient l’héritier des lieux, Arianne ordonna à ses chevaliers de se tenir correctement face à Lord Walder. Ce dernier n’était pas des plus sympathiques et certaines coutumes étaient différentes. Ses hommes acquiescèrent bien que la plupart allaient regarder dans l’entourage du Sire des lieux pour avoir une conquête. Les femmes a Dorne avait certes une sexualité très libre mais ce n’était pas le cas dans les autres régions de Sept Couronnes et malheureusement ses chevaliers ne semblaient pas forcément aux courants ou s’ils l’étaient, ils l’avaient bien vite oublié.
Ils furent introduits dans la salle d’audience qui était une grande salle avec un siège seigneurial au milieu. De chaque côté se trouvait bancs où les membres de la famille Frey était assis. Vu l’heure tardive seul les plus âgés devaient s’y trouver mais il y avait, selon Arianne, beaucoup de monde. D’ailleurs la princesse se souvint que son père lui avait proposé d’épouser Lord Walder Frey alors qu’elle n’était âgée que de quatorze ans. Et en voyant l’homme, Arianne se dit qu’elle n’avait pas eu tort de refuser et qu’elle avait même bien fait. Lord Walder était un vieille homme chauve, podagre, sa peau était couvert de tâche et son nez pouvait se comparer au museau d'une belette. De plus il était atteint de la goutte, comme le pauvre père de la princesse. Il n’était pas connu pour son bon caractère qu’on disait grossier, acerbe, irascible et rancunier.

Arianne s’avança donc vers le vieille homme laissant ses hommes un peu plus loin car armé comme il l’était cela n’aurait surement pas été le bienvenue. Elle s’inclina légèrement face au seigneur des lieux. Suffisamment pour lui montrer qu’elle avait du respect pour lui mais elle fit attention de ne pas rabaisser son rang. Après tout, elle était une princesse et lui juste un noble puissant du Conflans.

« Lord Walder. Je vous remercie de votre hospitalité pour mes hommes et moi-même. Je vous prie d’excuser mon père, le prince Doran, il ne peut malheureusement plus se déplacer. »

Son père lui avait demandé de négocier une alliance avec le Conflans. Il n’avait pas précisé avec qui, il voulait juste que la région sorte un peu de son isolement. Elle savait que lord Walder était soucieux de faire monter sa famille dans l’échelle sociale. Alors peut-être qu’elle pourrait négocier avec lui. Après tout le vieil homme devait avoir un gout amer du refus de fiançailles de la princesse. Mais elle n’en fit pas référence, car cela remontait à il y a neuf ans. Elle avait grandis, muri et elle était devenue une femme.




© Belzébuth
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime12.10.13 2:36

La famille attendait dans un mutisme pesant que la troupe de Dorniens fût introduite dans la pièce. Seuls le crépitement du feu dans l'âtre – non qu'il fît froid, mais le maître des lieux ne manquerait pas de pester contre la fraîcheur de la nuit d'été sans cela – et les bruits venant de l'extérieur troublaient ce silence.

Walda fixait la porte lorsque, du coin de l'œil, elle surprit les prunelles avides de son petit-neveu tournées vers le banc où elle avait pris place, plus précisément vers sa voisine. À l'aveuglette, la blonde attrapa la main de sa puînée et la serra doucement, montrant par là à Walder qu'elle ne le laisserait pas compromettre l'avenir de la jolie brune. De part la beauté et les nombreuses qualités dont l'avaient pourvue les Sept, cette dernière pouvait aspirer à un radieux destin aux côtés d'un puissant seigneur ; pourtant, cette possibilité serait réduite à néant si l'on ravissait à la jouvencelle sa vertu. Par les Sept, la demoiselle à la chevelure ambrée devait agir ! Malgré son bon sens, sa sœur cadette ne risquait-elle pas un jour de céder au gaillard, poussée par la peur qu'il lui inspirait ?

Les iris cobalt et moqueurs du jeune homme se posèrent sur la Grêlée dont les billes couleur de jade flamboyaient d'ire : il avait saisi le message, toutefois il n'était guère impressionné et ne tint donc pas compte de l'avertissement tacite. Il promena de nouveau son regard sur Roslin et celle-ci dut remarquer les œillades de ses aînés car ses doigts affermirent leur emprise sur ceux de sa sœur. La douce brune était certes candide, mais elle savait reconnaître la gourmandise dans les yeux masculins, ayant pu lire cela à de nombreuses reprises dans ceux de son père, lorsque celui-ci croisait charmante damoiselle.

Le grincement des portes de la grande salle attira l'attention du trio et Stevron présenta Arianne Martell au patriarche avant de s'asseoir à côté de son petit-fils.

Visiblement, les Dorniens souffraient de la fraîcheur du Conflans –  ce qui n'étonna guère Walda, au vu de leur tenue – , ce qui expliquait les capes qu'il arboraient ; même les hommes de la région ne se seraient point risqués à voyager dans les environs aussi court-vêtus. Néanmoins, la curiosité de la blonde aux tâches de son s'attarda davantage sur les atours de la princesse. Il  lui paraissait étrange de voir pour la première fois une femme vêtue de braies – cela arrivait parfois dans les Sept Couronnes, mais demeurait très rare. Bien que les habits de l'invitée couvrissent son anatomie convenablement, ce pantalon près du corps ne laissait que peu de place à l''imagination des hommes ; la demoiselle aux yeux de jade connaissait suffisamment sa parentèle masculine pour deviner que sous leurs airs parfaitement civilisés, bon nombre de ses représentants se figuraient la nudité de la belle Arianne et il ne faisait aucun doute que Lord Walder la dévorait du regard.

Ah oui, dit ce dernier, nous avons reçu un corbeau de sa part, il y a quelques semaines. Quelle plaie, cette goutte ! J'éprouve moi-même le même souci. En attendant, je ne vais point me plaindre qu'il vous envoie pour le suppléer ; à présent que je vous vois, j'aurais bien envie de réitérer la proposition que j'ai faite pour votre main.

La Grêlée s'était attendue à ce qu'il évoque cet épisode et se demandait quelle belle-mère la Dornienne aurait été. Se serait-elle bien entendue avec la jeune dame à la chevelure ambrée et sa puînée ? La réponse à cette question ne tarderait guère à venir car l'invitée ne manquerait certainement pas de converser avec la famille de son hôte.

Le Tardif poussa un soupir.

Enfin, je m'abstiendrai, déclara-t-il d'un ton aigri, car je doute que vous accepteriez et je me remarie très prochainement avec une fille du seigneur Érongué ; une jouvencelle de quinze ans. Comment s'appelle-t-elle, déjà ?

La demoiselle aux tâches de rousseur leva les yeux au ciel. La mémoire de son père jouait parfois des tours à ce dernier –  probablement son grand âge y était pour quelque chose – , pourtant dès lors qu'il s'agissait de personnages de rang égal ou supérieur au sien, d'une boutade ou bien des charmes féminins qu'il avait pu admirer de visu, ses souvenirs étaient aussi nets que ceux d'un jeune homme.

Elle se prénomme Joyeuse, Père, intervint Stevron.

« Joyeuse », répéta le maître de la citadelle, a-t-on idée d'affubler sa progéniture d'un nom aussi risible ? Cependant, ce n'est pas cela qui l'empêchera d'être un joli morceau.

Walda dirigea ses iris céladon vers lui. En employant le sobriquet qui la qualifiait, ne l'avait-il point entériné, ce qui n'était guère mieux que ce qu'il reprochait à son futur beau-père ? Il se rappelait de la moindre bévue des membres de sa famille, mais oubliait ses propres erreurs ; car surnommer la jeune femme « la Grêlée » en avait été une, elle s'en rendait compte : cette appellation ne la handicapait-elle pas dans la recherche d'un bon parti ?

Malgré le ressentiment pour son géniteur qui la piquait actuellement, la blonde tourna de nouveau son attention vers les visiteurs. Quelques soldats couvaient certaines des dames de la maison d'un œil concupiscent et elle s'efforça d'ignorer le feu qui lui montait aux joues, rosissant délicatement son teint laiteux. Il apparut bientôt que quelqu'un d'autre avait décelé la lubricité qui transparaissait dans les prunelles des gardes de la princesse.

Nous vous faisons confiance pour commander vos hommes et veiller à ce que leur conduite envers la gent féminine de notre parentèle soit courtoise, annonça l'héritier des Jumeaux, soucieux de la bienséance.

Celui-ci devait être conscient que son intervention lui vaudrait une réprimande de la part du Tardif. Ce dernier tourna une œillade acérée vers son premier né, lui signifiant qu'il paierait le prix de son impertinence, même si cela viendrait plus tard. La vue du doyen de la maisonnée s'était émoussée avec le temps, toutefois il reconnaissait certainement qu'il valait mieux rappeler à l'ordre les Dorniens afin de préserver la vertu des filles à qui il devait encore dénicher un époux ; sans doute fut-ce pour cette raison qu'il s'abstint de pester contre la remarque de Stevron.

Le sire du Pont dirigea de nouveau ses iris vers Arianne, se penchant légèrement vers elle, comme pour lui faire une confidence, bien que le son de sa voix ne s'amenuisât point lorsqu'il prit la parole.

Il a beau employer de belles manières et prêcher les valeurs de la famille, il n'en attend pas moins que je crève, le vicieux.

Walda ne pouvait qu'opiner à cette déclaration, bien que le qualificatif ne convînt que moyennement à l'intéressé. Elle connaissait son frère aîné, malgré qu'elle ne fût guère proche de lui, et avait depuis longtemps deviné qu'à soixante ans passés, il commençait à désespérer de prendre un jour la tête de la citadelle ; cette déduction ne constituait pas un exploit, cependant, car tout autre aurait fini par trouver le temps long, à sa place.

Enfin, assez de parlote, poursuivit le patriarche. L'heure du dîner approche et vous voudriez sans doute vous décrasser un peu de votre long voyage avant cela. Nous pourrons discuter pendant la ripaille ou après du motif de votre venue dans le Conflans.

Il pivota de nouveau sur son siège et adressa un signe du chef à la blonde. Cette dernière se leva, tandis qu'il reproduisait le même geste en direction de son fils aîné.

Ma fille Walda vous conduira à la chambre que l'on vous a préparée et Stevron guidera vos gens jusqu'à leurs quartiers.

La demoiselle s'inclina brièvement pour saluer la future suzeraine de Dorne ; si la  descendante du maître des lieux espérait s'élever dans le beau monde, elle demeurait consciente que le respect de l'étiquette était primordial pour ce faire.

Princesse Arianne, dit-elle, je vous souhaite la bienvenue aux Jumeaux.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime26.10.13 11:15


Une petite halte aux Jumeaux
ft Walda Frey
Arianne pouvait sentir les regards de la gente masculine des Frey. Sa tenue était telle qu’elle était à Dorne et les femmes dorniennes avaient la réputation d’être exotique.  La princesse n’avait jamais pris la peine de dissimuler ses formes sous des vêtements ambles et opaque. En ce jours, elle était vête de sa tenue de monte. Des braies qui lui étaient près du corps révélant ses jambes fines et élancés. Elle avait une tunique un peu plus amble lui couvrant les hanches mais se resserrant au niveau de la poitrine. Elle n’avait pas de décolleter, cela n’aurait surement pas été la bienvenue. Arianne se fichait pas mal du regard des hommes car elle n’avait aucun doute sur le charme qu’elle dégageait.

Le maitre des lieux la dévorait du regard et fit même illusion au refus d’épousailles qu’elle lui avait fait. Mais Lord Walder, devait visiblement bientôt se marier avec une jouvencelle de quinze ans. Arianne plaignait intérieurement cette pauvre jeune fille qui allait devoir supporter ce vieux seigneur sénile. Mais Arianne resta polie et respectueuse envers cet homme qui pouvait être irascible.
« Je suis sure, qu’elle fera une excellente épouse et qu’elle vous donnera de nombreux enfants ».

Il n’en avait pas forcément besoin. Combien de fils et et de fille avait-il ? Sans parler de ses petits-enfants et arrières petits-enfants. Mais une formule de politesse était une formule de politesse et Arianne faisait tout pour se montrer discipliné et réservé. Elle préférait de loin lancer des répliques un peu cinglante et acérés que faire de joli sourire à un seigneur qu’elle n’appréciait pas forcément.

Lord Strevon lui demanda de veiller à ce que ces hommes ne portent pas préjudices aux gentes de dame de la maison Frey. Arianne prit assez mal la réplique. Elle se tourna vers l’héritier de Lord Walder et lui lança un regard aussi noir que ses prunelles. Pensait-il, qu’elle était incapable de garder ses hommes à ses pieds. Ou alors était-il misogyne au point de rabaisser une femme sur son autorité. La princesse de Dorne ne supportait pas cela. Elle pouvait comprendre qu’en dehors de Dorne, les hommes avaient le dessus sur les femmes.

Par ailleurs, elle sentit ses hommes se raidirent de frustration derrière elle. Les dorniens avaient le sang chaud, et les vexés n’étaient pas forcément une bonne idée.
« Lord Strevon, je connais vos coutumes et votre attachements à ce que vos femmes soient des jouvencelles lors de vos mariages. Et mes hommes les connaissent également. Je vous prie de ne pas nous sous-estimer même si leur regard dévie sur vos soeurs ! »

Elle espérait que Lord Walder, lui pardonne cette petite remise en place, mais Arianne ne supportait pas qu’on la dénigre sous prétexte que c’était une femme. Son père l’avait offensé une fois sur cela, et elle ne lui pardonnait pas. Quentyn n’aurait pas Dorne sous prétexte que c’est un homme. Les lois dornienne était bien claire la dessus.

Lord Frey se pencha vers elle comme pour lui faire une confidence. Cela fit sourire la jeune femme. L’héritier du seigneur du pont avait plus de soixante ans à vue d’œil et son père ne semblait pas prêt à passer l’arme à gauche. Il pouvait effectivement souhaiter la mort de son géniteur pour prendre la tête de la maisonnée.

Lord Walder mit fin à la discussion pour qu’Arianne puisse se changer avant le repas. Elle inclina la tête envers le seigneur des lieux et se tourna vers la fille du Tardif. Elle devait avoir une vingtaine d’année, ses cheveux étaient blonds et son visage parsemé de tâche de rousseur. Une bien jolie jeune fille qui ne serait tardé à trouver un époux selon l’héritière de Doran Martell.
« Je vous remercie mylady. »

Elle suivit la jeune femme dans la forteresse jusqu’à ses quartiers.  Elle observait les lieux qui étaient beaucoup plus austère qu’à Lancehélion. Palais Vieux était un lieu chaud et clair. Les Jumeaux étaient plus humides, plus froid et plus sombre. Arianne était bien loin de chez elle. Mais elle devait négocier une possible alliance avec le conflans. Et plus le temps passait, plus elle se disait qu’un mariage avec les Frey serait peut-être une bonne alliance pour réparer l’affront qu’elle avait fait aux maîtres des lieux.

Arianne n’étant pas frivole des lourds silences, ouvrit la conversation avec la fille de Lord Walder.
« Quand aura lieu le mariage de votre père avec Lady Erongué ? »


© Belzébuth
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime07.11.13 17:08

Walda guida la Dornienne à travers les couloirs du château, l'esprit partagé entre ses inquiétudes au sujet de son petit-neveu et le motif de la venue la belle brune qui cheminait à ses côtés. Pour quelle raison la princesse s'était-elle rendue dans le Conflan ? Était-ce pour négocier une alliance ? Si cela s'avérait être le cas, Arianne irait forcément à Vivesaigues, où résidait le gouverneur de la province. Mais pouvait-on imaginer qu'elle chercherait également à amadouer le sire du Pont ?  Cela ne semblait guère impossible ; après tout, elle avait éconduit celui-ci et Lord Walder était réputé pour son caractère rancunier. Ainsi, afin d'apaiser quelque peu le ressentiment du vieil homme, proposer un mariage entre les maisons Martell et Frey serait avisé.

La jeune femme au teint doré par le climat de sa terre natale avait fait montre d'impétuosité tout à l'heure, bien qu'elle eût également manifesté un soupçon de maîtrise de soi et respecté l'étiquette. Cela pouvait se révéler ardu, face au Tardif, la Grêlée en savait quelque chose ; elle-même avait dû apprendre à se contenir lorsque son acariâtre géniteur éveillait son courroux. Le comportement de la princesse dénotait son intelligence et sa fougue ; deux vertus que l'on attribuait plus aisément à un homme qu'à une femme ; sans doute avait-elle réagi ainsi face à la remarque de Stevron car elle ne supportait pas que l'on mette en doute ses qualités de chef à cause de son sexe ?

La demoiselle des Jumeaux sursauta en percevant la question de la visiteuse.

Je vous prie de m'excuser, déclara-t-elle avec une mine contrite. Je dois vous paraître une bien piètre hôtesse en manquant ainsi à mes devoirs.

Il est en effet grossier de ne point converser avec un convive, en particulier si ce dernier vient d'une contrée aux us et à la culture très différents de ceux de celui qui reçoit. Personne ne demanderait la main d'une demoiselle impolie ; la blonde ne devait point laisser ses pensées battre la campagne.

Les épousailles auront lieux dans deux semaines, continua-t-elle.

Le maître des lieux, las du veuvage et impatient de reprendre épouse avait refusé de repousser la cérémonie et avait excusé avec humeur ceux de ses descendants qui se rendraient à Port-Réal pour le tournoi de la Main. Il avait mal pris la nouvelle annonçant l'absence de Lord Hoster à sa prochaine union et avait pesté contre les organisateurs de cette joute qui priverait certains hommes de la parentèle d'assister à son huitième mariage. Cependant, il aurait été malséant de n'envoyer personne à la capitale pour cette occasion et le chef de famille n'avait donc guère eu le choix.

Walda plaignait sa future marâtre, même si elle se taisait sur ce point, il eût vain de le nier. Walder s'avérerait un mari libidineux, mais dépourvu d'affection. La dame aux tâches de son avait été trop immature pour s'en rendre compte du vivant de Lady Bethany, toutefois elle avait pu observer cela avec sa précédente belle-mère, ainsi qu'avec les maîtresses de son père. Aussi, elle ne concevait point que l'on pût désirer un vieillard de quatre-vingt-dix ans. Malgré son inexpérience, elle ne demeurait pas insensible aux charmes masculins, mais aucun homme âgé n'avait éveillé ce genre d'émoi en elle, ni chez aucune des femmes de sa connaissance – en ce qui concernait celles que le seigneur de la citadelle avait mises dans son lit sans qu'ils convolassent, il paraissait évident que l'appât du gain constituait leur motivation première.

J'espère que Lady Joyeuse se plaira ici, annonça-t-elle.

Cependant, elle en doutait fortement : l'attachement que se vouaient les membres de la maisonnée dépendait de leur ascendance commune avec les épouses successives du maître des Jumeaux et la nouvelle se sentirait bien seule. D'un autre côté, n'était-ce point le lot de toute jeune mariée ? Après tout, lorsqu'une jeune mariée arrivait dans la demeure de son époux, ce dernier n'était-il pas son seul soutien dans sa nouvelle demeure ? Néanmoins, il y avait fort à parier que Joyeuse trouverait quelque réconfort dans les bras d'un amant, tout comme Lady Annara l'avait fait, selon les rumeurs qui circulaient entre les murs de la citadelle – celles-ci n'étaient point parvenues aux oreilles du sire du Pont, heureusement pour la dame réputée volage.

Le Conflans doit vous sembler une région bien froide, dit la Grêlée avec un léger sourire, et le château doit être bien différent des palais de Dorne, mais je souhaite que le séjour ici vous soit agréable.

Elle avait lu des ouvrages décrivant la région d'origine de la princesse et son architecture exotique. En comparaison, la résidence des Frey paraissait probablement bien austère et humide. Pourtant la demoiselle à la chevelure ambrée avait vécu dans la quiétude entre ces murs gris et son cœur y demeurerait sans doute pour toujours attaché.

Les deux jeunes femmes parvinrent à la chambre que l'on avait préparée pour Arianne, l'une des plus belles et douillettes du château ; allouer des quartiers modestes à une invitée de cette qualité eût constitué un soufflet qui n'aurait pas manqué de soulever l'ire de la jolie brune et de sa famille.

Un serviteur sortit de la pièce, faillant percuter les nobles demoiselles.

Pardon m'dames, bredouilla-t-il en s'inclinant sous l'œil bienveillant de la blonde. J'viens de faire du feu, comme on m'a dit. Tout est prêt pour la princesse.

Walda invita la visiteuse à entrer. On avait apporté le nécessaire afin que celle-ci pût faire sa toilette, ainsi que des couvertures supplémentaires au cas où la fraîcheur du climat l'indisposait et que la chaleur diffusée par l'âtre ne suffisait point à son confort.

J'espère que la chambre vous convient, déclara la fille du Tardif. Si vous le désirez, je puis patienter dans le couloir pendant que vous vous préparez.

Tout visiteur qui ne connaissait pas les lieux perdrait facilement son chemin dans ce dédale et il aurait été discourtois de ne point proposer à un convive de l'escorter durant le trajet vers la grande salle. Malgré sa fierté, la demoiselle aux iris céladon n'ignorait pas que se montrer avenante envers son hôte était primordial pour dégoter un bon parti : une épouse se devait d'être une bonne maîtresse de maison.
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime21.11.13 23:50


Une petite halte aux Jumeaux
ft Walda Frey
La jeune Frey sursauta et s’excusa en entendant la question de la brune. Il n’y avait pas de raison selon Arianne, elle était toujours un peu brusque et manquait parfois de tact. Il était possible que la jeune femme ait effrayé son hôte avec ses questions directes. La princesse n’était pas réputait pour passer par trente-six chemins, et à vrai de caractère était commun à tous les Martell avec plus ou moins de tact et diplomatie selon les membres de la famille.

Walda répondit à sa question. Cela embêtait un peu Arianne. Elle aurait bien honoré Lord Frey de sa présence lors de son mariage mais son père avait tenu à ce qu’elle soit présente au tournoi de Port Réal dans deux semaines. Et il valait mieux que la princesse obéisse à son père sans faire la forte tête pour une fois. Ce n’était pas souvent que Doran Martelle envoyait sa fille en « mission » diplomatique en dehors des frontières de Dorne. C’était généralement Oberyn a qui revenait la tâche.

La réflexion de la fille du Tardif fit hausser les sourcils de la dornienne. Cela pouvait dépendre. Il était sûr qu’une dornienne ne pouvait pas se plaire à la longue dans cette région. Le Conflans était une région bien trop humide et froide mais pour quelqu’un originaire de cette région, les Jumeaux devaient être une forteresse agréable. Enfin c’était ce que pensait la jeune étrangère.
« Je suis sure que Lady Joyeuse se fera à la vie aux Jumeaux et qu’elle s’y plaira. »

Il fallait mieux que la future épouse de Lord Walder se plaise dans la forteresse des Frey sinon sa vie allait lui semblait longue et pas des plus heureuses avec le Tardif comme époux. Arianne ne regrettait vraiment pas son choix, et à vrai dire elle avait refusé toutes les mains que son père lui avait proposées. Et inversement, Doran avait refusé tous les partis que sa fille lui avait proposés. Pourquoi ? Cela était un mystère pour l’héritière de Dorne.
« Disons que le dépaysement a parfois du bon. Mais il est vrai qu’il fait bien frais ici par rapport à Dorne. Je ne doute pas que je m’y plairai le temps de mon séjour. »

Elles continuèrent dans les couloirs de la forteresse avant d’arriver devant une porte où un serviteur sortie en disant que tout était prêt. Arianne entra la pièce où un grand feu ronflait dans l’âtre d’une cheminée. La chambre lui allait parfaitement après plus d’un mois de voyage.
« Cela me sied parfaitement, je vous remercie. Je me change rapidement et je vous rejoins. »

Elle allait mettre une tenue correspondant un peu plus aux mœurs du Conflans. Elle enfila donc une robe qu’elle n’avait jamais mis car plus épaisse et donc pas approprié au climat de Dorne. C’était une robe en lin de couleur sable avec des ornementations en fils d’or. Le soleil transpercé de la lance était brodé sur les liserés de ses manches. La robe épousait par contre à la perfection les formes de la jeune femme. Elle détacha également ses cheveux et ses boucles brunes vinrent lui tomber dans le dos.

Elle ressortit donc prête à discuter avec le maître des lieux tout en ayant une tenue correspondant surement mieux aux mœurs du Conflans.



© Belzébuth


[HRP : désolé c'est pas terrible Sad ]
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime05.12.13 6:19

Walda laissa la princesse se changer et attendit dans le couloir. Bien qu'aucune animosité ne les opposât, un fossé d'incompréhension séparait visiblement les deux jeunes femmes. La native du Conflans n'en fut guère surprise ; leurs cultures étaient différentes, de même que leurs caractères : l'une possédait une fougue qu'elle semblait avoir du mal à dissimuler et l'autre agissait avec plus de pondération. Pourtant, les demoiselles venait à peine de faire connaissance et n'avaient point engagé de réelle conversation ; pour l'instant, elles avaient principalement échangé les civilités d'usage. Peut-être le dialogue se ferait-il plus facile, une fois ce malaise dissipé ?

La blonde fut tirée de ses réflexions par le léger grincement de la porte qui pivotait sur ses gonds, révélant une Arianne magnifiée par une tenue plus féminine.

Vous êtes ravissante, déclara la Grêlée avec un sourire.

Il eût été vain de contester la beauté des traits de la Dornienne, dont  la couleur de ses atours seyait à merveille à son teint ; les regards charmés dont l'avaient couvée les hommes de la maison Frey en constituaient une preuve flagrante. Nul doute que bon nombre d'entre eux désiraient glisser les doigts dans cette soyeuse chevelure de jais, même s'ils s'abstiendraient afin de ne point manquer de respect envers leur invitée ; une telle conduite éveillerait le courroux de la princesse et de sa parentèle, ce qui n'augurerait rien de bon pour les nobles du Pont. Il fallait être sot ou bien fou pour risquer de se mettre à dos des gens aussi puissants que les Martell et ruiner ainsi une potentielle alliance, surtout que la brune n'était autre que l'héritière de Doran. Cette dernière, de par sa position et sa vénusté, croulait probablement sous les propositions, toutefois la Grêlée n'avait eu vent d'aucune rumeur récente concernant les épousailles de la princesse.

Je vous prie de me pardonner si ma question vous paraît indiscrète, annonça la demoiselle aux iris céladon en entamant la marche, aussi ne vous sentez pas obligée de répondre si vous ne le souhaitez pas. Mais comment se fait-il qu'une dame aussi bien née et aussi jolie que vous ne soit point encore mariée ? J'imagine pourtant que les prétendants doivent se bousculer à votre porte.

Les propos de la fille du Tardif ne comportaient nulle raillerie : elle ne parvenait à s'expliquer le célibat de son interlocutrice, dont les attraits ne pouvaient échapper à personne possédant deux sous de jugeotte. Dans le cas de Walda, plusieurs éléments jouaient en sa défaveur : son sobriquet, la réputation de sa famille et de ses traits caractéristiques, ainsi que le nombre de filles à marier au sein de sa famille ; par conséquent, on comprenait plus aisément que la jeune femme aux yeux de jade n'eût point encore convolé. Celle-ci espérait que son audace ne serait pas mal perçue par la brune.

À vrai dire, la dame au teint parsemé de tâches de rousseur était intriguée par d'autres aspects de la princesse. Cette dernière serait bientôt à la tête des terres de Dorne, statut fort enviable, même pour un homme, et démontrait une certaine poigne ; or la demoiselle du Conflans n'avait jamais rencontré une telle personne de son sexe, même s'il n'était guère incongru qu'une dame exerçât elle-même le pouvoir – aux Jumeaux, Lord Walder régnait sans partage et aucune épouse, ni maîtresse n'avait joui de la moindre emprise sur lui, pour autant que la blonde le sût. Cependant, celle-ci, de par sa propre situation, ne pouvait empêcher son esprit de se focaliser sur la question du mariage.


* * *


Dès que les Dorniens eurent quitté la salle, les Frey s'étaient dispersés et Perwyn avait mandé à ses frères cadets de le suivre à la roukerie. Les cris des corbeaux masqueraient en partie les mots qu'ils échangeraient ; néanmoins, les jeunes hommes ne devraient point baisser leur garde pour autant car les croassements permettraient également à tout importun d'arriver plus discrètement.

Mais, c'est impossible ! bafouilla Olyvar, la peur transparaissant dans son timbre.

Visiblement, le benjamin n'avait rien remarqué de l'attitude de leur petit-neveu envers leur puînée. Aussi, le gaillard qui occupait le centre de cette discussion était redoutable, nul ne l'ignorait à la citadelle, qui aggravait la fébrilité de celui qui venait de parler.

Si Walder tentait quoi que ce soit, Père finirait par l'apprendre et le châtierait !

Tu oublies que notre géniteur n'a point eu vent des rumeurs au sujet de ce dévoyé et de notre précédente marâtre, argumenta l'aîné.

Ce dernier s'était attendu à l'incrédulité du garçon : celui-ci, malgré ses dix-sept ans révolus, craignait le patriarche comme un enfant le croque-mitaine et n'agissait point toujours avec suffisamment de discernement pour éviter les brimades du vieillard, ce qui n'arrangeait guère la nature anxieuse du jouvenceau.

Je puis t'assurer que notre petit-neveu tourne souvent son regard vers notre jeune sœur depuis quelque temps, appuya Benfrey.

Je l'ai également surpris en train de lancer des œillades avides en direction de Walda, bien que celles-ci soient plus furtives, ajouta le doyen du groupe.

Entendant cela, le brun demeura sans voix un bref instant, ses billes olivâtres exorbitées.

Notre Walda ? s'indigna-t-il. Le chien ! Lui faudra-t-il donc convoiter chaque demoiselle de notre parentèle pour s'estimer satisfait ?

Toutes celles ont un joli minois, tout au moins, il semblerait, répondit l'échalas à la tignasse dorée et au nez aquilin.

Ce dernier ignorait d'où venait l'appétit insatiable de Walder le Noir, pourtant les rumeurs qui circulaient au sujet de ses amours reposaient sans nul doute sur quelque vérité. Le premier né de Lady Bethany prêtait l'oreille aux on-dit non par plaisir, mais par nécessité : on n'invente pas les ragots de toute pièce, chacun naissait de réalité déguisée ou déformée par l'imagination de ceux qui les répandent. Or, déceler ces-dites vérités pouvait se révéler salvateur.

Que pouvons-nous faire pour protéger nos sœurs ? s'inquiéta Olyvar.

Il nous faut convenir d'une solution rapidement, déclara Benfrey, parvenant à se maîtriser. Heureusement, réussirons sûrement à  résoudre cette situation avant qu'il ne soit trop tard.

Perwyn pria pour que l'autre chevalier eût raison, malgré qu'il remarqua que celui-ci envisageait d'office la possibilité d'un échec, chose que le plus âgé se pardonnerait guère. En tant que frères, ils serviraient de rempart aux deux jeunes femmes et à leur vertu, ils ne laisseraient point leur lubrique petit-neveu compromettre leur avenir.


[HRP : T'en fais pas, avec le recul, je remarque que Walda n'avait pas dit grand chose susceptible de faire avancer le RP. Je trouve que tu t'en es plutôt bien sortie avec ta réponse. Smile Désolée d'avoir traîné.]
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime30.12.13 15:23


Une petite halte aux Jumeaux
ft Walda Frey
Arianne remercia Walda de son compliment. La princesse de Dorne savait parfaitement qu’elle ne laissait personne indifférent et elle jouait avec cela depuis qu’elle en avait pris conscience. Mais cela semblait être une caractéristique des filles Martell, ses cousines étaient toutes de magnifiques femmes pour celle qui avait passé les seize années, mais les plus jeunes promettaient également d’être d’une grande beauté. Les Aspics des sables faisaient des ravages sur les hommes à Dorne et la jeune femme ne doutait point qu’elles devaient également faire des ravages dans les restes des Sept Couronnes si elles s’y rendaient.

Les deux jeunes femmes reprirent leur marche et son hôte lui posa une question, que la dornienne avait l’habitude d’entendre. La fille de Doran avait la vingtaine passée mais n’était toujours pas marier, ni même fiancé officiellement. Pourtant ce n’était pas les prétendants qui manquaient à l’appel. Mais plus le temps passait plus trouver un futur époux convenable devenait ardu pour Arianne. Il lui fallait trouver un homme qui correspondait à ses critères, aux critères de son père et que cet homme accepte que sa future épouse ne soit pas vierge. Ces trois points n’avaient jamais été remplis ensemble.
« Ce n’est pas une question indiscrète. Effectivement je ne manque pas de prétendant. Mais il se trouve que mon père et moi ne soyons pas du même avis sur mon futur époux. Il ne me présente que de vieux prétendants qui ne tarderont pas à mourir alors que je lui présente des hommes jeunes et vigoureux mais il les refuse. J’ignore pourquoi, mais il semble vouloir que nous soyons d’accord sur le nom et pour le moment nous ne le sommes guère. C’est étrange. J’ai comme l’impression qu’il ne souhaite pas me marier… »

A ce rythme la jeune femme finirait vieille fille, mais cela ne l’importait guère. Si son père ne voulait pas qu’elle épouse un homme, elle finirait par assurer sa descendance même si cela devrait être des bâtards. Ou alors, elle attendrait que son père trépasse pour se marier comme elle l’entendrait et assurer sa descendance car il était hors de question, qu’elle laisse sa place à son frère Quentyn. Mais Arianne trouvait néanmoins étrange que son père refuse tous les parties qu’elle lui proposait et qu’il lui laissait refuser les siens. Il y avait surement anguille sous roche, connaissant le monarque de Dorne mais la brune n’avait pas réussi à mettre le doigt dessus. Son père était mystérieux au plus haut point.

La princesse se tourna vers la Grêlé. Pour une fille du Tardif, elle était vraiment jolie. Walda n’avait pas hérité des traits caractéristiques des Frey et elle aussi ne devrait pas tardé à trouver un parti.
« Et vous, votre père a-t-il des projets de mariage pour vous ? Je suis sure que vous trouverez rapidement un bon parti digne de votre rang. »

Et si ce n’était pas le cas, Arianne pourrait toujours proposer un mariage entre un dornien et la jeune femme. La princesse appréciait son hôte. Elle la trouvait discrète, polie peut-être un peu trop réservé mais cela pourrait s’arrangeait avec le temps. La dornienne avait plusieurs noms en tête, si la fille du Lord Frey, n’était pas fiancé ou autres. Des hommes bons qui sauront aimer une si jolie jeune femme venue du Nord.

En chemin, elle croisa un de ses chevaliers, le plus fidèle et surement le plus obéissant aux yeux de la princesse, Ser Gerris Boisleau. Elle lui attrapa le bras et souffla :
« Rappellez aux autres, de ne toucher à aucune femme qu’elle qui soit dans la forteresse. Je ne souhaite pas m’attirer la colère du Sire du pont. S’ils s’avisaient de désobéir, je peux vous assurez qu’ils le regretteront.»

Il la regarda droit dans les yeux et inclina la tête avant de partir. Elle préférait être parfaitement clair avec ses hommes.




© Belzébuth
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime19.01.14 3:57

La réponse de la Dornienne surprit Walda : Arianne était l'héritière du titre de son géniteur et la question de son mariage et de sa descendance devait, de ce fait, occuper une place prépondérante dans les préoccupations de Doran Martell. Ce dernier avait des fils, plus jeunes que sa fille ; espérait-il que l'un d'eux succédât à son aînée en tant que gouverneur de sa province ? La demoiselle du Conflans ne concevait aucune raison plausible à cela. Le seul motif à une telle intention qui tînt la route aurait été que la brune ne fût point la progéniture du prince ; or, si cela avait été avéré, la princesse aurait été écartée de la succession depuis bien longtemps. Il semblait, par conséquent, que le gouverneur de la région désertique nourrît quelque projet dont il n'avait point avisé la jeune femme qu'il avait envoyée aux Jumeaux.

Je n'ai jamais eu l'honneur de rencontrer votre père, commença la Grêlée, ce n'est donc qu'une hypothèse ; mais il m'apparaît qu'il ne vous propose que des partis dont il sait que vous les refuserez pour une raison précise.

Ne connaissant point le suzerain de Dorne, la blonde ne pouvait que déduire du peu qu'elle savait et spéculer.

Que vous soyez venue ici signifie certainement qu'il se fie à vous. J'ignore dans quel but il vous a envoyée, mais s'il vous estimait inapte, je doute qu'il vous aurait commandé de parler en nom dans le Conflans, ni de représenter votre région au tournoi de la Main, comme je suppute que vous le ferez.

La fille du Tardif discourait à mesure qu'elle réfléchissait à l'énigme que constituait le célibat de la ravissante brune.

Votre présence ici tend donc à prouver que le prince Doran s'en remet à votre jugement et d'après ce que vous m'avez conté, il fait possiblement de même au sujet de vos épousailles. Peut-être me trompé-je, toutefois ne pourrait-on imaginer qu'il a déjà un parti en tête et qu'il espère que vous le choisirez de vous-même ?

Il y avait fort à parier que le raisonnement de la jeune femme aux taches de son comportait des erreurs, cependant l'explication qu'elle avait trouvée lui paraissait plausible. Elle tourna le regard vers son interlocutrice, se demandant si elle ne s'était point trop avancée.

Elle fut prise au dépourvu face à l'interrogation d'Arianne, ne s'étant pas attendue à ce que la question de ses propres épousailles fût soulevée.

Pas que je sache, répondit la demoiselle du Conflans après un bref instant. Il a proposé ma main aux Tully, il y a quelques années, mais Lord Hoster a refusé.

Un sourire contrit courba ses lèvres.

Je n'ignore pas qu'il ne s'agit que d'un motif parmi d'autres ; après tout, les Frey trouvent difficilement grâce à ses yeux. Pourtant il me semble que voir son fils convoler avec une femme que l'on surnomme « la Grêlée » ne l'aurait guère enchanté. Ce sobriquet ne joue point en ma faveur, il faut bien en convenir.

Quel galant voudrait d'une épouse ainsi qualifiée ? Quel seigneur accepterait une maritorne comme belle-fille ? Une femme hideuse risquait de donner naissance à des laiderons et il serait sûrement difficile de marier de tels rejetons et, par conséquent, de nouer des alliances avantageuses. De ce fait, aucun prétend, ni aucun noble désirant voir convoler sa progéniture ne demanderait sa main, à moins de l'avoir rencontrée au préalable.

Je crains que mon célibat s'éternise, soupira la blonde.

Elle priait pour ne pas finir vieille fille. Si elle ne convolait jamais, elle ne pourrait point enfanter, sauf si elle écoutait son petit-neveu et jetait sa vertu aux orties ; or, cette idée lui répugnait. L'entrevue entre Walder et elle demeurait fraîche dans son esprit ; d'ailleurs, les poignets de la dame aux billes céladon l'élançaient toujours, signe que des marques orneraient sa peau d'albâtre, attestant de cette récente altercation.

Néanmoins, elle tut son tourment et adressa un sourire à l'invitée. Il semblait à présent plus aisé de discuter avec celle-ci et Walda l'admirait. Non seulement, Arianne était issue d'une lignée plus prestigieuse, elle possédait une force dont la fille du Tardif s'estimait dépourvue ; sans compter que mener une troupe de chevaliers nécessite autorité et charisme, d'autant plus lorsque l'on est une femme. Aussi, maintenant que la distance qui avait entravé le dialogue entre les demoiselles s'était quelque peu amenuisée, une certaine sympathie paraissait s'établir.

Elles croisèrent un chevalier, compatriote de la princesse et la Grêlée adressa à ce jeune homme d'aspect charmant un signe de tête en guise de salut, tandis que la Dornienne lui enjoignait de transmettre ses ordres au reste de sa troupe. Puis, reprenant leur marche, les deux dames parvinrent bientôt à la grande salle, où la plupart des Frey avaient déjà pris place pour le souper. Le maître des Jumeaux était installé à la table d'honneur en compagnie de certains mâles de sa descendance, dont Perwyn, Stevron et Walder le Noir.

La demoiselle aux yeux de jade accompagna la convive jusqu'à la table de son géniteur. À la droite de ce dernier, un fauteuil avait été réservé pour la princesse. Les hommes assis là, à l'exception du patriarche, se levèrent, témoignant à la Dornienne le respect qui lui était dû.

Pardonnez-moi de ne pouvoir respecter les usages comme il se doit, dit le vieillard d'un ton empreint d'une lassitude qui laissait présager qu'il n'en avait aucune envie, de toute façon. La goutte me tourmente et m'empêche de me tenir debout.

La blonde s'inclina devant Arianne et lui adressa un sourire avant de prendre congé afin de rejoindre les autres enfants de Lady Bethany, non loin de là. D'où elle se trouvait, à présent, Walda pouvait observer ce qui se passait à la table seigneuriale, bien qu'ouïr les propos qui y circulaient demeurait impossible ; les conversations alentour n'aidaient en rien. Elle nota que son petit-neveu couvait la fille de Doran d'une œillade similaire à celle qu'il avait plus tôt dirigée vers Roslin.

Les serviteurs ne tardèrent guère à apporter les différents plats qui constituaient le repas : rôts, ragoûts de poissons et d'écrevisses, fruits et autres victuailles. Si l'on avait fêté un quelconque événement, on aurait servi des mets plus raffinés, toutefois ceux qui avaient été préparés n'en étaient pas moins dignes de la visiteuse et de sa suite.


* * *


À mesure que le temps s'écoulait, la troupe de la princesse avait commencé à se mêler au membres de la famille Frey, conversant ou jouant au cyvosse, ainsi qu'ils le faisaient présentement avec la Grêlée et les gens du Pont qui partageaient la même table. Perwyn se sentait rasséréné par la présence aux côtés de ses puînées de Benfrey et Olyvar ; les deux jeunes hommes veillaient au grain, s'assurant que les chevaliers venus du sud n'outre-passaient point les convenances. Le sourire qui illuminait le visage de la demoiselle à la chevelure ambrée, qui paraissait les surpasser dans ce jeu de stratégie, attestait du plaisir qu'elle tirait de leur compagnie et certains auraient pu y voir une quelconque invitation. Cependant, le premier né de Lady Bethany connaissait suffisamment sa sœur pour comprendre qu'il n'en était rien : elle s'amusait simplement et ne s'en cachait point.

À présent que nous sommes restaurés, peut-être pourrions-nous discuter du motif de votre venue dans le Conflans ? proposa Lord Walder.

Les plats qui ornaient les différentes tables étaient presque tous vides maintenant et tout ce beau monde s'était empli la panse ; désormais, ayant sans doute remarqué que tous étaient rassasiés, les serviteurs n'amenaient plus que de pleins pichets de vin.




[HRP : Désolée, j'ai mis le temps et c'est pas génial]
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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime23.02.14 16:11


Une petite halte aux Jumeaux
ft Walda Frey
La remarque de Walda était juste. Doran ne proposait à sa fille que des partis qu’elle ne pouvait que refuser. Mais elle se demandait bien pourquoi. Ne voulait-il point la marier ? Certes beaucoup serait réticent sachant que la princesse n’était plus vierge depuis longtemps. Mais son rang de princesse héritière pouvait faire oublier ce détail. Cependant son père ne semblait point à le vouloir. C’était assez étrange. La jolie brune ne comprenait décidément pas son père. En réalité elle ne l’avait jamais compris.
« Pourquoi ne souhaite-il point me voir marier ? Mon père est assez étrange sur ce point. »

Doran se fier à sa fille ? Arianne n’était pas dupe, il ne lui faisait aucune confiance. La princesse de Dorne ne se chargeait que très rarement des grandes affaires. Il voulait l’évincer de la tête de Dorne et la chargeait toujours des festivités à Lancehélion. Jamais une affaire politique n’avait atterri dans les mains de la princesse. La jeune femme répondit doucement à son hôte.
« Mon père ne m’accorde nullement sa confiance. C’est bien la première fois qu’il me charge de telle tâche. J’ignore ce qu’il a dans la tête, c’est homme bien mystérieux. Et ce n’est pas faute de lui avoir présenté de bon parti, il les a tous refusé. »

Arianne avait tout proposé à son père, des dorniens ayant une grande influence dans sa région et même Willos Tyrell qu’ils s’étaient empressés de refuser. Les relations entre le Bief et Dorne n’étaient pas aux beaux fixes.

Quand Walda répondit à sa question, Arianne s’insurgea. La jeune femme était loin d’être laide. Lorsque Lord Walter l’avait reçu, Walda était l’une des plus jolies jeunes femmes de l’assemblé. Il était vrai que les Frey n’étaient pas réputait pour être d’une prestance incroyable mais certains n’avaient pas hérité de la laideur du Sire du Pont. La jeune femme que l’on surnommait la Grêlée en était la preuve.
Arianne s’arrêta et prit les mains de la jeune femme.
« Je crois que votre surnom vous a été attribué à tort. Vous êtes fort jolie, n’en doutez point. Et je suis convaincue que vous trouverez un parti qui n’entendra pas ce surnom mais qui verra un joli minois. »

Les deux femmes reprirent leur marche. Arianne voyait que la jeune femme blonde n’avait pas confiance en elle, elle n’avait point conscience du charme qu’elle possédait. Et c’était une différence entre les femmes dorniennes et celle du reste du continent. Les compatriotes d’Arianne connaissaient leur charme et leur atout et faisaient aisément tourner la tête aux hommes. Les mœurs du peuple d’Arianne étaient certes plus légères que les autres mais les femmes du nord devaient prendre conscience de leur beauté et qu’elles étaient capable de faire ce qu’elles souhaitaient aux hommes.
Elles arrivèrent dans la grande salle où les Frey étaient déjà attablé. La princesse suivit Walda jusqu’à la table de Lord Walder. Les fils ce dernier se levèrent et la saluèrent.
« Vous êtes tout excusé Lord Walder. Je sais combien la goutte afflige en souffrance. »

Les plats ne tardèrent pas arriver et Arianne surveillait ses hommes du coin de l’œil. Mais ils semblaient bien calme et respectaient ses ordres. Lord Walder engagea la conversation sur le motif de la venue de la jeune femme.
« Mon père souhaite faire sortir Dorne de son isolement. Depuis la prise du Trône de fer par Robert Baratheon, nous sommes restés à l’écart des Sept Couronnes en panser nos blessures. Il semble que ce temps soit révolu selon mon père. Il m’envoi donc conclure quelques alliances. Et le Conflans semblait lui convenir car nous n’avons point de discorde. »





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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime23.03.14 21:39

Tandis qu'elle se divertissait en compagnie des Dorniens et de certains membres de sa parentèle, Walda observait la table seigneuriale du coin de l'œil. Sa récente discussion avec la princesse soulevait des questions au sujet de ce que le géniteur de celle-ci prévoyait pour l'avenir de sa fille. Cette dernière avait conté avoir proposé de bons partis à Doran Martell et il les avait tous refusés. Pour quelqu'un du rang d'Arianne, un bon parti était généralement issu de la famille de l'un des gouverneurs des Sept Couronnes ; pourquoi donc avoir décliné une alliance de cette importance ?

Si le prétendant avait été un Lannister, le refus du prince de Dorne n'aurait guère étonné car tous savaient que Lord Tywin n'était pas étranger au tragique destin de la princesse Elia. Pourtant, la Grêlée doutait fort que la jolie brune qui venait d'arriver aux Jumeaux eût pu sérieusement envisager une telle union, malgré le bénéfice que celle-ci aurait engendré. Certes, la maison du Roc n'était certainement pas la seule avec qui celle de Lancehélion avait quelques dissensions, toutefois il était difficile de croire que la jeune femme aurait proposé à son père un mariage avec un noble, si elle n'avait pas pensé que les potentielles inimitiés ne pussent être apaisées.

Le seigneur de la province désertique considérait-il donc que sa première née valait mieux que les héritiers des suzerains des autres régions ? Cela ne semblait point impossible ; après tout les Martell étaient des princes et non de simples lords. Cependant, dans ce cas, seul un homme de sang royal représenterait un bon parti aux yeux de Doran. Or, le fils du roi Robert était beaucoup plus jeune qu'Arianne et il était déjà promis à la fille de la Main ; donc le gouverneur de Dorne ne penserait sûrement pas à une telle union, surtout que sa propre sœur et la progéniture de celle-ci avait été occis au nom de l'actuel monarque. En revanche, le précédent souverain avait eu deux fils et l'un d'eux avait fui Westeros ; le géniteur de la brune désirait-il voir celle-ci convoler avec les dernier héritier mâle de l'ancienne lignée royale ? Cela expliquerait peut-être pourquoi il ne confiait que peu de missions à but politique à la demoiselle : cela signifierait qu'il ne désirait pas la voir à la tête de sa région natale, mais aux côtés d'un homme qui siégerait sur le Trône de Fer. Néanmoins, si cela s'avérait, le seigneur Martell devrait soulever une rébellion et il aurait besoin d'alliés ; le Conflans de ne suffirait point et il y avait fort à parier que les Tully refuseraient de participer à un tel projet car les Stark, la maison de la Main, seraient un jour liés aux Barratheon par le mariage et Lady Catelyn était la fille de Lord Hoster. Walda se trompait donc probablement ; elle devait faire erreur, car dans le cas contraire, une guerre se profilerait à l'horizon.

Plongée dans ses pensées, elle ne prêtait plus qu'une attention partielle à la partie de cyvosse qui se jouait présentement et perdit. Loin de s'en offusquer – l'erreur était sienne, après tout –, elle sourit au Dornien qui venait de remporter la victoire.

Je m'incline messer, déclara-t-elle avant d'avaler une gorgée de vin.

Plus l'heure avançait, plus la dame aux iris céladon gagnait en assurance, riant volontiers aux plaisanteries des convives et discutant avec eux, lorsque son esprit n'était pas concentré ailleurs. La boisson n'y était peut-être pas étrangère, elle s'en rendait compte ; celle-ci commençait à lui tourner la tête. C'est pour cela que lorsqu'elle vida son calice, elle l'emplit de nouveau, mais d'eau cette fois-ci. Puis, tandis qu'Olyvar affrontait à son tour les visiteurs au jeu, elle dirigea de nouveau ses billes de jade vers la table où siégeait la princesse. Bien que la blonde sût qu'elle était jolie, elle demeurait consciente que la beauté d'autres filles de la parentèle éclipsait la sienne ; ainsi, les paroles d'Arianne lui étaient allées droit au cœur et elle espérait que celle-ci trouverait également un époux prochainement. Le prince Doran finirait bien par approuver un parti que sa première née suggérerait.


* * *


Ah, on dirait donc que nous pourrons arranger quelques mariages ! dit le sire du Pont avec un sourire.

Une alliance avec les Martell ne pouvait que l'intéresser, nul n'ignorait son ambition.

Y a-t-il parmi ma parentèle quelqu'un qui susciterait votre intérêt ou que vous auriez remarqué depuis votre arrivée ?

Perwyn et ses puînés avaient discuté plus tôt dans le roukerie afin de trouver une solution au problème Walder le Noir ; il serait peut-être possible de tirer parti de la présence des Dorniens.

Puis-je vous suggérer mon petit-neveu, Walder ? proposa-t-il en posant une main sur l'épaule du scélérat.

Si ce dernier convolait avec une parente du prince Doran, peut-être irait-il vivre dans la province de son épouse, comme Emmon l'avait fait après son mariage avec une Lannister ? Un Frey aurait peu de chance de s'unir avec la belle Arianne, mais elle avait des cousines ; certes, elles étaient bâtardes, néanmoins le premier né de Lady Bethany avait ouï dire qu'elles étaient tenues en grande estime dans leur région malgré leur naissance. Il ne concevait aucune fierté à suggérer pareil promis à une demoiselle, pourtant il valait mieux que cette charogne s'en prît à une étrangère, plutôt qu'à Walda ou Roslin. De plus, si les filles d'Oberyn possédaient un caractère semblable à celui de la jeune femme qui était assise actuellement à la table du Tardif, Perwyn pressentait que son petit-neveu s'assagirait peut-être au contact d'un épouse qui saurait le brider.

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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime12.04.14 9:30


Une petite halte aux Jumeaux
ft Walda Frey
La réaction du Sire du pont ne surprit pas la princesse de Dorne. Elle connaissait les ambitions de Lord Walder qui était de monter dans la société. La jeune femme savait que le vieil homme voudrait donc conclure une alliance avec les Martell eux même. Arianne n’avait rien contre, les Frey étaient puissant, possédait une bonne garnison d’homme. Après, la dornienne ignorait si son père allait accepter. Après tout, il souhaitait l’écarter de la régence de Dorne. Mais cela n’effrayait pas l’héritière qui faisait tout pour garder sa place, son rang et son statut.

Elle posa son regard sur la salle. Un Frey par qui elle était intéressée. Certes ce ne serait pas pour elle, son père refusait tous les partis et visiblement n’était pas pressé de la voir marié. D’un côté cela ne dérageait pas la princesse qui était assez libertine et cela n’était plus un secret à Lancehélion. Elle ne pouvait acquérir un homme qui souhaitait son épouse vierge. C’était un peu tard pour cela. Mais Arianne pouvait éventuellement trouver un parti pour Trystan ou Quentyn. Après elle pouvait aller voir dans les familles nobles de Dorne ayant une certaines influences. Ou alors une femme pour un de ses hommes. Elle en savait certains doux et respectueux envers la gente féminine.

Son regard balaya l’assistance. Ses yeux se posèrent naturellement sur Walda en train de faire une partie de cyvosse avec un dornien. Mais une autre jeune femme attira son regard. Une jeune femme aux cheveux sombres qui semblait avoir du sang des cités libres. Elle était assise à côté d’une autre jeune femme, très jolie. La jeune femme qui intéressait Arianne était Alyx Frey. Mais elle ignorait son nom. Elle voyait les regards doux que portait son chevalier protecteur. Chez les hommes aucun malheureusement ne retenait son attention.
Il lui présenta son petit neveu, Walder. Arianne le dévisagea.
« Malheureusement pas pour moi Lord Walder. Mon père s’obstine à ne point me voir marié. Mais surement qu’une de mes cousines seraient intéressés. Elles ont une grande réputation à Dorne et sont très respectés. L’aîné, Obara serait peut-être intéressé… »

Elle allait en devoir parler à sa cousine. Elle aimait les hommes dangereux mais Arianne ignorait si l’aîné des Aspic serait intéressé pour s’engager dans un mariage. La princesse savait que son oncle ne s’opposerait pas car il ne s’occupait pas de cela concernant ses filles.
« Mais dîtes moi Lord Walder, la jeune femme aux cheveux sombres là-bas, comment s’appelle-t-elle ? Il n’y aucun doute qu’elle ferait des ravages à Dorne. »

Arianne pourrait peut-être ramener la jeune Frey à Dorne et pousser Gerris à l’épouser. Ou alors elle la présenterait à Quentyn. Trystan était encore trop jeune. La Princesse espérait pouvoir conclure une alliance rapidement avec les Frey en réalité. Elle n’aurait ainsi peut-être pas besoin d’aller jusqu’à Vivesaigues pour aller parler avec le vieux Lord Tully. Surtout que pour Arianne cela remuait un peu les plaies du passé avec la rébellion qui s’était déroulé non loin de là.




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MessageSujet: Re: [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux [La Verfurque] Une petite halte aux Jumeaux Icon_minitime14.10.14 19:35

Lothar n'était pas dupe, il devinait sans peine ce que tentait Perwyn. Le premier né d'Alyssa Nerbosc avait naturellement eu vent des rumeurs concernant son petit-neveu et avait remarqué les regards concupiscents de ce dernier sur les jolies demoiselles de leur parentèle. Ainsi, la suggestion de son puîné ne surprit point l'intendant des Jumeaux.

En soi, l'idée du blond était ingénieuse car un mariage avec une bâtarde, du moment que cette dernière était issue d'une lignée d'un rang supérieur, pouvait être avantageuse pour les deux partis. En plus de la dote conséquente que rapporterait cette alliance à la maison du Pont, celle-ci nouerait un lien de parenté avec une famille puissante. Quant à la potentielle promise, elle se déferait du nom relatif à sa naissance peu honorable pour adopter celui de son futur époux ; ainsi, son statut de fille illégitime serait oublié au profit de celui d'une dame mariée en bonne et due forme. De plus, les Martell se trouveraient ainsi politiquement moins isolés et le commerce de leurs terres pouvaient bénéficier de l'aide du Tardif dans le Conflans.

Walder le Noir posa la main sur l'épaule de Perwyn, dans une imitation de celui-ci qui eût pu sembler amusante venant de quelqu'un d'autre.

Et puis-je vous suggérer mon noble oncle Perwyn, chère princesse ? lança le scélérat, singeant son parent par ses paroles également.

Lothar ne pouvait dire si le brun accueillait l'idée de ses hypothétiques épousailles avec une Dornienne avec joie ou non ; néanmoins, il prenait cela avec humour, retournant la tentative du fils de Lady Bethany contre lui. Ce dernier ne s'était visiblement pas attendu à cela car sa mine pâlit légèrement. Pauvre Perwyn ! Lui, qui se montrait toujours protecteur avec ses puînés, n'avait sans doute jamais envisagé de convoler. Or un mariage avec une demoiselle de la province désertique le conduirait possiblement à quitter la citadelle qui l'avait vu naître pour une contrée lointaine d'où il ne pourrait veiller sur ses cadets, ce qui risquait fort d'arriver s'il convolait avec un descendante des Martell ou l'héritière d'un seigneur dornien. Après tout, contrairement à son petit-neveu, il était bien mal placé pour espérer devenir sire du Pont.

Je vous prie d'excuser le ton sarcastique de mon petit-neveu, déclara l'intendant à l'intention de la jeune femme. Celui-ci n'est dirigé que contre mon frère.

Elle risquait de mal prendre les propos du jeune homme ; mieux valait donc arrondir les angles immédiatement, d'autant plus que seul le blond était visé.

Néanmoins, Walder n'a pas tort, intervint le sire du Pont, Perwyn est en âge de se marier et de bien plus jeunes membres de notre famille ont convolé. Pour courir la gueuse, il se pose là, mais il serait temps qu'il prenne femme à son tour !

Lothar ne pouvait contredire cet argument. Aussi, puisque le chevalier aux cheveux couleur de paille n'avait que très peu de chances d'hériter du domaine des Frey, l'unir à une fille de la région désertique qui serait un jour à la tête de celui de ses ancêtres serait une aubaine pour lui.

J'en conviens Père, répondit le premier fils de Lady Alyssa d'un ton peu assuré face à son géniteur. Toutefois, Walder est bien placé pour prendre un jour la tête des Jumeaux et il a, par conséquent, davantage besoin de fils susceptibles de lui succéder. Son mariage est donc plus urgent que celui de mon frère.

L'intendant vit une lueur de reconnaissance dans le regard que lui adressa son puîné. Pourtant, il n'avait que faire de sa gratitude car, bien qu'il exécrât son méphistophélique petit-neveu, il y avait certains Frey qu'il redoutait bien plus de voir régir la citadelle : Emmon et ses rejetons. Ces derniers ne seraient que les pantins des Lannister ; le second fils du Tardif se conchiait à la simple mention de Lord Tywin. Par conséquent, même si Lothar ferait son possible pour que la place de son géniteur revînt un jour à Edwyn, il devait avouer que Walder le Noir n'était point le pire successeur possible.

L'intendant se trouva étonné que Arianne ne désignât point la Grêlée, mais au fond, cela valait sûrement mieux ; il posa un bref instant ses prunelles sur la dame aux iris céladon – qui jouait toujours au cyvosse avec les visiteurs – avant de les diriger vers la damoiselle indiquée par la Dornienne. Le vieil homme plissa les yeux, sa vue lui faisant défaut.

Laquelle ? interrogea-t-il. Maudits quinquets ! J'espère que le prince Doran n'a point ce problème ! Comme si la goutte n'était pas déjà une guigne !

Il y avait plusieurs jeunes filles à la chevelure sombre, donc il ne pouvait différencier leurs physionomies sans les voir de près. Ce fut donc le premier né de la quatrième épouse de celui-ci qui répondit.

Celle qui présente les traits des habitants des cités libres ? demanda-t-il. Il s'agit de ma nièce, Alyx ; sa mère vient de Braavos. Souhaitez-vous que nous la fassions venir ?

Il but une gorgée de vin avant de reprendre la parole.

À ses côtés se trouve Walda la Belle.

Aucun doute que ces deux-là feraient des ravages à Dorne ! approuva le Tardif en tournant une œillade complice vers la princesse. Comme quoi, toutes les filles de ma maison ne sont pas maritornes ! Si d'autres attirent votre attention, n'hésitez pas à le dire. Nous pouvons voir quelles unions il nous serait possible de nouer et laisser votre père décider celles qui lui semblent judicieuses. Lorsqu'on a de nombreux rejetons, il est difficile de trouver à tout ce monde un parti convenable ; donc si je peux me débarrasser de quelques uns, je ne vais pas cracher dans la soupe ! Cela dit, j'ai des projets pour certains et je ne peux, par conséquent, pas vous les proposer.


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