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[Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos]

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Talla




Personnage
Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
« La Face Cachée de Corcolline »

Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime30.10.13 6:29


Willos ☸ Talla

Loin du père, près du cœur


An 298 - Lune 12 - Semaine 1 - Jour 3




« Je ne ferais pas d'avantage preuve de pitié avec toi qu’avec Samwell et si tu te révèles une fois de plus incapable de trouver un époux, je t’enverrais chez les Septa ou mieux, les Sœurs du silence ! Puisque tu refuses de faire la conversation avec tes prétendants éventuels et de te faire un tant soi peu remarquer, cela te fera les pieds, de te taire une bonne fois pour toute ! »

***

La puissante forteresse de la Maison Tarly se dressait là, sur les contreforts des Montagnes Rouges, perchée sur une haute colline qui faisait le dos rond et dominait les autres monticules et la campagne verdoyante alentours. Au loin, au sud-est, on voyait, embrumées tels des mirages, les cimes déchiquetées le la chaine marquant une frontière si durement préservée au fil des siècles, et devant, moins menaçantes, les Marches de Dorne. Grises étaient les pierres, épais les remparts, hautes les tours, vindicatifs les créneaux et angoissantes les meurtrières à l’image de la Maison et du Seigneur des lieux, Lord Randyll, perché sur le post de guet de la tour nord-est. Il observait, en fronçant les sourcils, depuis l’un des plus haut point du château, une petite troupe qui s’éloignait doucement sur le chemin qui menait à Hautjardin. Entouré d’une dizaine de chevaliers et d’hommes d’armes montés, un chariot en bois aux couleurs de la Maison Tarly et dont les rideaux de fin lin blanc étaient tirés, brinquebalait, attelé à deux chevaux noirs. Attaché derrière, trottait une autre monture non sellée, alezane, puissante, qui ressemblait plus à un destrier qu’à un palefroi malgré son allure racée. Mont Rouge, le dernier présent d’un père à sa fille, bien trop fougueux pour elle très certainement, elle avait bien sur appris à monter à cheval, mais celui là semblait prêt à exploser à la moindre occasion.  

Les voilages ne laissaient passer que ce qu’il fallait de lumière pour qu’elle y voit à peu près claire, mais elle savait qu’il faisait beau au dehors, le soleil illuminait la plaine de ses rayons depuis le matin. Elle avait envie de le sentir sur sa peau et de le voir briller.  Elle ouvrit donc les rideaux, d’abord ceux des portières sur les cotés, puis celui de dernière duquel elle put voir s’éloigner, toute secouée de soubresauts, Corcolline. Au fond, même si elle avait toujours eut du mal à supporter les colères de son père, ça allait lui manquer, se dit elle en soupirant avec un doux sourire. Pas lui, non, être loin de lui allait certainement lui faire le plus grand bien. Mais sa mère, certainement en train de l’observer derrière les fenêtres à meneaux de sa chambre. Dickon et Visenya, en train de faire les fous dans la cour, comme à leur habitude, inconscient de ce qui se jouait maintenant pour elle et même d’ailleurs qu’elle soit partie pour un moment. Le château, ces gens, ces gardes, qu’elle connaissait tous par leur prénoms et saluait tous les matins depuis vingt ans. Le ciel étoilé vu du haut des remparts, les océans vers ou dorés d’orge ondoyants sous la brise, la forêt d’un vert sombre et que l’automne quand il pointait son nez, tintait de milles teintes chatoyantes. Les Montagnes Rouges toujours une peu fantomatiques dans le lointain mais qui changeaient de couleurs chaque jours, passant de l’écarlate au violet en passant par le bleu ou le gris. Elle versa quelques larmes quand les oriflammes rouges et vertes plantées en haut des tours ne disparaissent, comme pour toujours, derrière le sommet d’une colline.

C’était pourtant elle qui avait demandé à partir, sur les conseils d’Arthur Ambrose son cousin, qui l’avait persuadée que c’était mieux pour elle se s’éloigner de sa famille et de chercher de nouveaux horizons et de nouvelles connaissances ailleurs. Mais Hautjardin ? Etait-ce bien raisonnable ? Il y avait tellement de monde, certains qu’elle connaissait à peine et la plupart à qui elle n’avait même jamais osé parler.
La jeune femme était excitée et triste à la fois. Il y avait une bibliothèque immense là-bas, des mestres, des musiciens, des jardins magnifiques. Ca n’était pas la première fois qu’elle y allait, mais c’était la première fois qu’elle s’y rendait seule, sans son père pour la trainer de force dans des conversations dont elle n’avait que faire. En plus, elle allait y rester plus de quelques jours, elle aurait le temps de lire bien des livres auxquels elle n’avait jamais eut accès et de flâner dans les Jardins. Mais ça n’était pas chez elle et qu’elle risquait de faire bien pâle figure à coté de Lady Maergery. Cela ne la changerait cependant pas de d’habitude, elle faisait toujours pale figure à coté des autres filles, Leyïa d’abord puis Maergery maintenant. En tout cas, elle avait hâte, s’entretenir avec Lady Olenna devait être très appréciable et même si quitter sa demeure avec au dessus de la tête cette terrible épée de Damoclès était difficile, elle se sentait de plus en plus libre à mesure que Corcolline et surtout son père s’éloignaient.

***

« Hautjardin est en vue Ma Lady »

Vrai déjà ? Talla passa la tête par la fenêtre et regarda le magnifique château opalin des Tyrell se profiler à l’horizon. Cela faisait un peu plus de deux jours que la petite troupe avait quitté la puissante mais austère forteresse Tarly. C’est vrai que c’était proche, trop proche peut-être, père pourrait venir souvent vérifier que sa fille faisait ce qu’il lui avait été demandé. Mais par les Sept, qu’il était beau ce palais, et accueillant avec ses bannières vertes et or flottant en haut des tours de pierre immaculée sur lesquelles le soleil de cette magnifique fin de matinée se reflétait avec une vigueur aveuglante. Promesse de merveilles botaniques, de musique et de culture, voila ce qu’était Hautjardin aux yeux de la jeune femme avide de savoir et de beautés simples.

Quelques dizaines de minutes plus tard, le carrosse faisait son entrée dans la cour et s’arrêtait enfin. Talla se rendit alors compte qu’elle avait la tête qui tournait encore d’y avoir passé ses longue heures aussi accepta-t-elle avec plaisir la main tendue de son épée lige, Ser Hyle Hunt, pour sortir de la voiture. Elle lui sourit et le remercia, puis elle se tourna vers la grande porte, elle ignorait si un membre de la famille Tyrell serait présent pour l’accueillir et si tel n’était pas le cas elle n’avait aucune idée de comment se comporter. Généralement ils venaient là pour des bals, des banquets ou des tournois, tout était parfaitement bien organisé, mais là, c’était elle seule et cela ne méritait pas autant d’égards.

De plus, Arthur ne pouvait-être présent car il était en déplacement à Port-Real, il lui avait écrit qu’il ne pourrait être présent avant plusieurs semaines. Mais alors qu’elle comptait sur lui pour l’aider à se présenter et à faire connaissance avec les membres de la maisonnée qu’il connaissait bien, elle se retrouvait bien seule. Hautjardin était un endroit qu’elle appréciait et connaissait, et évidemment chaque membre de la famille avait déjà vu son visage, mais probablement ne se souvenaient-ils même pas de son prénom. C’était très impressionnant pour elle et elle se sentait perdue, regrettant soudainement d’avoir lâché la main de son chevalier alors que la tête lui tournait de plus belle. Elle ferma les yeux quelques instants pour reprendre pied et essayer de se concentrer sur ce qu’il fallait qu’elle fasse désormais pour honorer sa maison ainsi que celle qui l’accueillait si gentiment.


.pinklemon


Dernière édition par Talla Tarly le 18.11.13 6:50, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime09.11.13 18:38

L’aube imminente blanchissait déjà l’horizon et le ciel blême qui enveloppait Hautjardin s’embraserait bientôt des teintes mauves et rougeoyantes de l’aurore. Willos Tyrell préparait un rapport pour son lord de père sur les aménagements des littoraux qu’il envisageait dès le début de la prochaine année.
Après avoir déroulé une toile de vélin clair sur son bureau sombre, le Tyrell fit rapidement courir son stylet sur le papier qui s’obscurcissait déjà sous la vivacité de la main du jeune homme. Il aimait bien travailler ainsi, dans le confort de ses instants de calme absolu qui précèdent l’aube. La vaste forteresse des Tyrell, d’ordinaire si bruyante et animée semblait, en ces seuls instants, préservée de toute l’agitation qui, durant presque toutes les heures du jour et de la nuit, la faisait souvent passer pour une immense ruche vibrante.

Pour quelques instants encore, la nuit étirait paresseusement ses ultimes soupirs au dessus de Hautjardin. Dans quelques heures le matin viendrait et avec lui les lueurs chatoyantes de l’aurore.
Willos aimait, plus qu’aucun autre, ces instants-là où la nuit s’énamoure du jour et où les ténèbres environnent le monde avant de succomber à l’étreinte piquante de l’aube. Il se tenait là, dans son bureau d’étude, comme chaque fin de nuit à la même heure, à apprécier le calme de ces instants fugaces précédant l’embrasement de l’horizon. C’était le seul moment où les turpitudes du jour et les soucis inhérents à son statut s’évanouissaient dans l’attente nocturne et sereine.
En contrebas de sa terrasse, le clapotis des fontaines près desquelles il venait invariablement jouer, petit, offrait l’apaisante mélodie d’une ritournelle d’enfance.

Willos n’ignorait pas que sa journée serait, une nouvelle fois, des plus trépidantes, et que les choses à faire, les problèmes à traiter et les sujets à aborder de manqueraient pas. La journée s’annonçait pourtant aussi sous les auspices de la nouveauté puisqu’il avait été conclu avec Lord Tarly que la Maison Tyrell accueillerait la fille aînée de ce puissant vassal, afin qu’elle fasse partie des nombreuses dames de cour qui suivaient en permanence et où qu’elle aille, Margaery, la plus jolie fleur du jardin Tyrell.

Willos ne connaissait pour ainsi dire pas Talla Tarly, qu’il comptait accueillir lui-même dans la journée. Il connaissait par contre parfaitement son père, Lord Randyll, pour lequel il n’avait pas une grande estime, mais qu’il considérait pourtant avec toute l’estime et le respect qui lui était dû de par l’importance manifeste de sa puissante famille. Oh, bien sûr Corcolline n’était qu’une petite forteresse si on devait la comparer à Hautjardin, mais il n’en demeurait pas moins qu’elle restait, à l’évidence et loin de ce genre de comparaison défavorable pour elle, une des plus imposantes places fortes vassales de la famille suzeraine du Bief.



◊ ◊


Conformément à ce qu’il avait ordonné, Willos avait été prévenu de l’arrivée imminente du convoi en provenance de Corcolline dès que celui-ci avait été aperçu à l’horizon. L’héritier de Hautjardin détestait son infirmité et le boitement peu élégant dont elle appesantissait son allure et souhaitait ne pas avoir à être observé, clopinant comme un vieillard, lorsqu’il se porterait au devant de ses hôtes…

Et c’est ainsi que, vers le milieu de l’après-midi, il quitta ses livres, ses cartes et ses traités pour prendre le chemin de la cour principale de la forteresse basse où il accueillerait le convoi dans le premier cercle d’enceinte.

Lorsque la première calèche s’immobilisa au pied du grand escalier extérieur d’apparat, il s’avança avec calme. La lenteur du pas qu’il adoptait limitait de façon efficace le boitement qui rendait caduque sa marche et lui permettait de se sentir plus à l’aise face au regard d’autrui.
Un chevalier sortit le premier, immédiatement suivi par une jeune femme brune qu’il identifia rapidement comme étant celle qu’il attendait. La Tarly prit appui sur le bras tendu pour elle du chevalier et descendit de voiture avec une grâce discrète qui rappela à Willos la pondération dont il faisait lui-même fréquemment preuve pour tenter de rendre invisible son infirmité.

Il s’approcha d’elle lentement et par le côté avant de l’accueillir avec simplicité.

– Nous sommes ravis de vous accueillir à Hautjardin, ma dame ! Mon père n’est pas ici et je suis chargé de prendre soin de votre installation !

Il lui prit la main avec délicatesse et se pencha sur elle pour lui faire un baisemain des plus discrets.

– Je suis Willos Tyrell. Permettez à nos gens de prendre soin de vos affaires ! Il fit un geste à l’adresse de deux jeunes garçons qui patientaient à l’écart et en silence. Les deux valets s’animèrent alors et partirent œuvrer près des voitures.
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Talla




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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime05.12.13 7:26



Talla avait longtemps hésité entre une robe aux couleurs de Hautjardin, une robe aux couleurs Tarly ou quelque chose de moins voyant. Pour l’occasion, son père lui avait offert une robe rouge en velours, très belle, mais qu’elle jugeait trop décolleté, elle l’avait emportée pour lui faire plaisir, mais se demandait si elle pourrait la porter sans se sentir mal à l’aise. Elle devait de toute façon faire honneur à ses hôtes tant en gardant ses couleurs, le vert serait parfait. Seulement le vert des Tyrell comme celui des Tarly était bien trop vif pour une femme comme elle, elle ne serait après tout qu’une des nombreuses suivantes de la belle Margaery, pas la Princesse des épines en personne. En en même temps, elle ne pouvait se permettre d’être mal fagotée à Hautjardin, pour els mêmes raisons. C’est donc vêtu une robe verte foncée qu’elle avait fabriquée elle même qu’elle descendit du carrosse, aidée par son épée lige qui était plutôt content d’être ici et affichait un grand sourire. L’étoffe de laine était d’un vert très foncé, presque noir, dessus étaient brodés avec du fil couleur bronze pas trop brillant ni clair des motifs abstraits aux accents floraux. La coupe ne laissait paraître que ses mains et un léger décolleté, le haut était ajusté sans excès mettant tout de même en valeurs sa finesse et le bas allait en s’élargissant et les manches étaient rehaussées de boutons de cuivre dépoli. Elle était coiffée de deux tresses enroulée sur les cotés et recouvertes d’une toile épaisse de lin blanc sur lequel était cousu une résille de rubans cuivrés et de perles. Un voile plus léger était épinglé sur sa tête et descendait dans son dos et une autre passait sous son menton cachant son cou et son décolleté de tel manière qu’on ne voyait que son visage et pas un seul de ses cheveux.

Son père aurait très certainement fait une crise de nerf en la voyant ainsi encore incapable de se mettre en avant, mais c’était elle, elle ne pouvait pas faire autrement, elle ne pouvait pas devenir quelqu’un d’autre. Certains de ses chevaliers lui avaient fait la remarque, lui avaient dit qu’il serait furieux s’il l’apprenait, elle aimait cette robe et cette tenue, elle s’y sentait bien ainsi cachée, mais à force de remarques désobligeantes ils avaient réussit à la faire douter. Elle était rentrée dans sa chambre pour se changer, mais à la place elle avait pleuré, car il lui était impossible de porter cette robe rouge qu’il voulait tant qu’elle mette. Elle était donc ressortie sans s’être changée faisant dire à son épée lige qu’ils étaient déjà en retard et devaient partir. Il la connaissait trop bien pour essayer de la faire changer ou de la forcer à quoi que se soit, il n’aimait d’ailleurs pas spécialement que les autres soient du coté de Randyll. Mais bien qu’il avait beaucoup d’affection pour Talla, il se disait sans arrêt qu’il fallait qu’elle s’endurcisse et apprenne à contredire les autres, alors il l’aidait, mais sans trop la préserver. Quoi qu’il en soit, cette robe lui allait très bien et lui correspondait, quoi que les autres en disent.

Talla attendait donc que quelqu’un lui dise où se mettre et où faire porter ses affaires. Totalement perdue dans l’immensité de la cour basse, elle se disait qu’il était parfaitement impoli de ne pas attendre que quelqu’un vienne l’accueillir. Heureusement elle n’eut pas trop longtemps à attendre. Ces hommes virent Willos arriver et s’inclinèrent, elle, elle regardait dans la mauvaise direction, s’attendant plutôt à voir débarquer un garçon d’écurie qui lui expliquerait quoi faire. Elle vit néanmoins du coin de l’œil son chevalier qui s’inclinait à son tour en apercevant l’héritier de la Maison Tyrell et se retourna. Elle le connaissait, enfin de vue, elle l’avait vu un millier de fois, aussi n’attendit-elle pas qu’il se présente pour faire une révérence respectueuse et baisser la tête. Elle resta dans cette position jusqu’à ce qu’il l’autorise à se redresser, mais son geste la surprit tellement qu’elle manqua de retirer sa main de la sienne avant qu’il n’ait terminé. Elle se retint, elle ne voulait pas le vexer, ni se faire mal voir dès le premier jour, mais elle n’avait pas vraiment l’habitude qu’on fasse attention à elle et encore moins qu’on lui fasse un baise main. Elle le regarda un moment interloquée, la bouche entrouverte et le souffle coupé et ne put lui répondre tout de suite, sous le choc, elle n’osait plus bouger et laissa donc sa main dans la sienne.

La grande brune s’inclina alors de nouveau et garda la tête baissée en se redressant.

« Sire… Ser… Hum… Messer Willos Tyrell, je… c’est un honneur pour moi d’être ici. Que votre père ait accepté de m’accueillir à Hautjardin. Je… oui, mes affaires. Avec plaisir. Je… oui.  Merci… »

Avant qu’elle n’eut terminé sa phrase, les valets avaient déjà emporté la première malle. Elle tourna la tête, et jeta un regard inquiet à son chevalier. Honteuse du fiasco que la surprise venait d’engendrer pour ses présentation, encore une fois son père avait raison, elle était ne faisait toujours que déshonorer sa famille. Elle relava la tête, il fallait qu’elle se reprenne, et vite, pour recouvrer un tant soi peu de dignité avant de passer définitivement pour l’idiote de service.

« Je suis Talla… Lady Talla Messer. Veuillez pardonner ma surprise, mais je ne m’attendais pas à être accueillie par l’héritier de Lord Mace Tyrell en personne. Hautjardin est vraiment magnifique, je suis venue plusieurs fois, mais à chaque visite, je m’émerveille encore de la beauté des roses et de ses murs. » Mais bien sûr, tu aurais pu trouver encore plus original, change de sujet ! Change de sujet. « Pensez vous que Lady Margaery voudra que je l’accompagne dès aujourd’hui ? Où est-elle ? Mais peut-être qu’elle… oui probablement a-t-elle d’autres choses à faire, et vous aussi j’imagine. Si vous préférez vaquer à vos occupations, ce n’est pas grave, dites-moi juste où je dois me rendre pour qu’on m’indique ma chambre. Je suivrais les valets. Ne vous sentez pas obligé de m’accompagner, je ne voudrais pas que ma présence vous soit une charge supplémentaire Messer Willos. »

Elle ne savait plus où se mettre, elle aurait voulut disparaître définitivement derrière les pans de son voile, mais, bien que son malaise transparaissait dans ses yeux, elle essayant tant bien que mal de faire bonne figure et de rester digne. Elle vit alors les valets prendre une des malles et courut au devant d’eux pour les aider, ou plutôt pour les arrêter avant qu’il ne soit trop tard.

« Prenez garde ! Celle là est lourde, vous allez vous blesser. Il y a mes livres et mes carnets dedans. Messieurs, si vous pouviez aider ces deux jeunes gens, s’il vous plait. Je sais bien que porter mes malles ne sont en rien dans vos attributions, mais je ne voudrais pas qu’ils s’esquintent le dos à cause de mes lubies de lectrice. »

Les hommes de Corcolline grommelèrent, mais l’épée lige de Talla fit un signe de tête autoritaire et deux des reîtres de la garde de la jeune femme s’exécutèrent.

« Je vous remercie messieurs. »


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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime12.12.13 23:55

L’équipage Tarly était parvenu à Haujradin à peu près à l’heure où Willos s’était attendu à le voir arriver. Les calèches avaient déboulé dans la cour basse avec force fracas et martèlement de sabots et la course des chevaux n’avait été stoppée qu’au plus près des marches du grand escalier qui menait à l’intérieur.

A cet endroit et sur la moitié de la grande cour, s’étendait, massive, l’ombre grandiose de la forteresse Tyrell. La jeune lady qui était attendue là était sortie sans tapage et avec une discrétion bien inhabituelle pour la Maison Tarly. A première vue, la fille de Lord Randyll semblait bien différente de son ombrageux et expansif paternel…

Il se garderait bien d’aborder la chose en sa présence, mais Willos n’était personnellement pas très adepte de ce genre de grandes figures tutélaires dont les éclats de voix, les sautes d’humeur et les emportements réguliers n’étaient, à son seul avis, pas vraiment dignes d’hommes de cette envergures dont le seul statut aurait dû les obliger à meilleure tenue. Enfin. Son avis sur la question importait peu. Et tant que le Tarly se conformait à son rang de vassal respectueux, c’était là tout l’essentiel !

Lorsqu’il se présenta à elle, l’héritier de Hautjardin eut la surprise de voir la jeune femme bafouiller quelque peu au moment d’exprimer sa satisfaction d’être là et accueillie par lui. Willos tenta de ne pas montrer son amusement au moment où la Tarly butait et bredouillait sur le titre qu’elle tentait maladroitement d’associer à son nom. Il ne releva pas les hésitations multiples et préféra enchaîner lui-même afin de la sortir du bourbier dans lequel elle semblait devoir s’enliser.

– Vous pouvez tout aussi bien m’appeler Willos ! Cela ira parfaitement ! voulut-il la rassurer immédiatement. Il était bien trop intelligent et instruit pour ne pas être de ses gens qui tiennent à ce qu’on leur servît absolument leur titre afin de revendiquer un respect qu’ils ne savent obtenir de leurs interlocuteurs par d’autres biais. Il savait aussi que les gens qui le connaissaient n’ignorait pas que depuis son grave accident il avait beaucoup étudié et lu, et qu’il avait retiré de tout ça une certaine sagesse ou une capacité de discernement qui le prémunissait immanquablement de quelque tendance que ce soit à voir dans des choses insignifiantes les leurres de la vie. Il avait compris où était l’essentiel et savait se montrer à présent beaucoup plus mesuré et moins empressé.

Il écouta poliment la jeune femme se présenter maladroitement et remercier Mace Tyrell pour l’honneur qu’il lui faisait à l’accueillir chez lui. Un signe de tête discret et un large sourire vinrent répondre aimablement à ses gratifications hésitantes. L’héritier de Hautjardin observa avec quelle application elle tenta aussi de dire son admiration pour la beauté des lieux. Bien que cela eut pu être une simple expression d’amabilité formelle, le Tyrell préférait penser que la jeune femme était sincère. Même s’il n’était pas un juge impartial en la matière, il lui semblait que la formidable forteresse familiale était de celles dont on s’émerveille encore à les contempler quand bien même on les a déjà maintes fois vues…

Après s’être présentée à son tour, Talla Tarly s’enquit immédiatement de lady Margaery et de ses désirs la concernant. Elle demanda si la jeune femme qui faisait la fierté de Hautjardin comptait qu’elle la rejoignît immédiatement ou si elle pouvait prendre le temps de voir ses appartements. Willos tint à la rassurer immédiatement.

– Il n’y a aucune raison de vous hâter, Lady Talla. Ma sœur sera ravie de vous savoir ici et je gage qu’elle est impatiente de vous accueillir à son tour mais elle ne saurait vous appeler à elle sans que vous ayez eu le loisir de vous reposer et vous rafraîchir un peu après le voyage que vous venez d’effectuer ! Il s’exprimait en accompagnant ses mots de gestes calmes et rassurants afin de la convaincre qu’elle pouvait prendre le temps qu’il lui faudrait pour se remettre de la route qu’elle venait d’endurer. Les grands axes de communication du Bief étaient, certes, parmi les mieux entretenus des Sept-Couronnes mais ils n’en demeuraient pas moins des routes sur lesquelles les calèches brinquebalaient tout leur soûl !

– Ne vous inquiétez de rien ma Dame, ajouta-t-il ensuite, lorsque la jeune femme exprimait sa gêne de voir ainsi l’héritier du Bief prendre autant de temps pour l’accueillir. – Vous faire conduire par un valet ? Mais il n’en est pas question ! Rassurez-vous ! Vous ne me dérangez pas ! Willos était en charge de nombreux dossiers d’importance pour l’administration du territoire du Bief et pour tout ce qui concernait Hautjardin et l’ensemble du fief et des terres qui en dépendaient mais, bien que son emploi du temps soit excessivement fourni, il avait choisi de réserver une partie de sa demi-journée à l’accueil de lady Tarly. L’ordre venait certes de Lord Mace, qui voulait qu’on reçût avec tous les égards qui lui étaient dus l’aînée des enfants de l’important vassal qu’était Lord Randyll, mais Willos avait lui-même décidé de la façon dont tout cela devrait se dérouler. Son père étant peu soucieux de l’organisation de ce genre de choses, il valait mieux qu’il se chargeât de tout…

De toute évidence, lady Talla était véritablement gênée qu’on mobilisât pour elle autant d’attention et de personnel. Willos l’observait tenter de contrôler et dissimuler une gêne véritablement perceptible dans toutes sortes de détails, comme la façon dont elle se tenait, l’utilisation qu’elle faisait de ses mains, ou encore les mots qu’elle employait et le débit saccadé des phrases dans lesquelles elle s’empêtrait.
Lorsqu’il la vit le laisser subitement pour se précipiter vers les hommes qui déchargeaient ses malles, il ne put s’empêcher de rire discrètement dans son dos. Le Tyrell était un jeune homme assez triste et maussade depuis son grave accident de joute et il aimait beaucoup ce genre de personnes, ou très timide ou très maladroite, qui lui changeait les idées sans s’en rendre compte par leurs actes mal assurés, leurs phrases malvenues ou leurs remarques gauches ou malhabiles…

Il la rejoignit alors calmement et insista une nouvelle fois pour qu’elle ne prît pas tant de peine à vouloir déranger le moins possible. Il usa exagérément de l’importance de sa famille pour lui montrer le ridicule de toutes les précautions qu’elle prenait depuis qu’elle avait posé le pied dans la cour basse.

– J’ai bien peur que nous manquions d’hommes pour charrier autant de malles, lady Talla ! ironisa-t-il dans tout d’abord. – Nous ne sommes qu’une modeste maison de province qui doit vous paraître bien petite comparée à Corcolline, poursuivit-il ensuite. Mais comme il était trop fin pour jurer qu’elle ne s’effondrerait pas dans une irrécupérable confusion si l’humour qu’il s’était appliqué à mettre dans sa tirade ne touchait pas au but, il la rassura immédiatement.

– Allons, allons, laissez cela, voulez-vous !? Nous serions de piètres hôtes à laisser ainsi nos invités prendre en charge la gestion de leurs effets ! Il avait accompagné sa remarque d’un sourire rassurant destiné à lui donner la certitude qu’elle pouvait délaisser une bonne fois pour toutes les multiples précautions qu’elle prenait depuis son arrivée.

– Suivez Ornella jusqu’aux appartements que nous avons réservés pour vous ! Je vous attendrais pour ma part dans la petite bibliothèque de l’aile Ouest. Prenez tout le temps qu’il vous faudra ! J’ai de quoi faire, rassurez-vous ! Il avait l’impression de n’avoir que ce mot-là à la bouche… La jeune femme avait manifestement besoin d’être rassurée et accueillie avec toutes les attentions qu’il saurait y mettre tant elle semblait navrée d’être là.
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Talla compris rapidement qu’elle ferait mieux de tourner sept fois al langue dans sa bouche avant de bafouiller encore comme elle l’avait fait. Car s’il avait eut la courtoisie de ne pas éclater de rire, elle n’en était pas moins ridicule. Si Leyïa, ou pire, Randyll avaient été présents, elle leur aurait encore une fois prouvé son incapacité à représenter correctement sa maison. C’est ainsi qu’elle se contenta d’un léger sourire et d’un signe de tête respectueux quand l’héritier de Hautjardin en personne l’enjoignit de l’appeler simplement Willos. Elle était surprise, et cela la mettrait probablement mal à l’aise de briser la distance avec ce jeune homme tout ce qu’il y avait de charmant et de haut placé. Mais elle fut ravie de découvrir en ce simple fait un jeune homme qui, contrairement à son père, ne faisait pas une crise de nerf quand on oubliait son titre. Et du coup, tout naturellement,, lorsqu’il l’appela à son tour Lady Talla, elle s’empressa de lui dire :

__ Appelez moi Talla… Willos. »

Elle avait dû se forcer pour ne rien ajouter devant son prénom, mais y était parvenue et c’est forte de cette victoire qu’elle mit quelques secondes à se rendre compte que sa proposition était parfaitement déplacée. Elle joignit les mains devant elle et le regarda avec de grands yeux stupéfaits par sa propre audace en espérant qu’il ne trouve pas cela trop inconvenant. Il fallait changer de sujet !

__ Je vous remercie, je me ferais un plaisir de répondre présente dès que Lady Margaery le voudra, mais effectivement, un brin de toilette et un peu de repos ne seront pas de refus. Pas que le voyage ait été désagréable, le Bief est toujours plein de charme lorsqu’on prend le temps d’observer, mais je ne suis pas habituée à être autant secouée, cela fait bien longtemps que je n’ai point quitté Corcolline. »

Elle fit une petite révérence en signe de remerciement. Elle se rendait bien compte qu’il faisait tout pour la mettre à l’aise. Mais elle avait tellement plus l’habitude de s’effacer et de se taire que d’entretenir une conversation avec le deuxième homme le plus important du Bief que cela lui semblait une épreuve insurmontable malgré le fait qu’il soit très prévenant. Néanmoins, elle ne fut parfaitement rassurée que quand il l’assura qu’elle ne le dérangeait pas. Cela la fit rougir, elle n’avait pas l’habitude d’être l’objet de tant d’égards, mais c’était très agréable, elle ne pouvait le nier.

__ Vous êtes trop aimable Messire. » Les vieilles habitudes ont la dent dure. « Willos ! »

Alors qu’elle s’était précipitée pour prévenir des valets de la lourdeur d’une des malles remplie de livres, elle se retourna vers Willos qui l’avait rejointe et lui rappelait combien de domestiques comptait Hautjardin.

Si elle avait rougit auparavant de ses bourdes et des attentions de Willos, là elle cessa de respirer, devint écarlate et retint ses larmes en portant ses mains à son visage. Elle allait partir dans une auto-flagellation sans fin ou se mettre à pleurer pour de bon, se tournant alors vers son carrosse pour en arranger les rideaux tout en ajustant son voile sur sa tête de manière à cacher au maximum son visage. Heureusement, le jeune homme eut la présence d’esprit de reprendre la parole pour la rassurer, elle eut le temps de se rendre compte qu’il  plaisantait et ne lui en voulait pas. Mais il fallait vraiment qu’elle arrête de vouloir aider les valets, ils se débrouilleraient bien tout seuls, et il était si gentil avec elle, ne méritait-il pas plus d’égards qu’une malle ? Reprends toi pour de bon cette fois, Talla, par pas père mais pour toi et pour Messire Willos qui fait preuve de tant d’égards que tu lui manquerais de respect si tu ne délaissais pas une peu ta gêne pour te montrer à ton tour aussi bonne hôte que lui.

Après une nouvelle révérence accompagnée, cette fois, d’un grand sourire, elle suivit donc la femme de chambre jusqu’à ses appartements. La chambre et le cabinet qui lui avaient été réservés étaient absolument charmants et donnaient sur de splendides jardins avec des haies taillées et des rosiers. Willos avait dit qu’il avait de quoi s’occuper, elle prit donc le temps de prendre un bain et de se changer avant de se laisser conduire par Ornella jusqu’à la fameuse bibliothèque. En chemin, elle croisa un valet auprès duquel elle s’enquit de la position de Margaery.

__ Vous devez être Lady Talla, sa nouvelle suivante. Bienvenue à Hautjardin ma Dame. Lady Margaery est allée pique niquer dans la campagne, elle m’a dit de vous dire qu’elle vous retrouverait avec plaisir pour le dîner et qu’ainsi, vous auriez tout le temps de vous installer à votre aise. Êtes-vous bien installée Ma Lady ? Si vous avez besoin de quoi que se soit, n’hésitez pas. »
__ Je vous remercie, je suis très bien installée. Merci… c’est très prévenant de sa part. »


Lady Margaery connaissait un peu Talla, enfin disons qu’elles avaient d’avantage parlé par le passé qu’avec Willos, c’était une femme et c’était ainsi plus simple de discuter même si sa timidité et sa gêne demeuraient. Quand à cet accueil, vraiment, elle n’en pouvait plus de tant d’attention, tout le monde était gentil avec elle, la respectait, s’assurait que tout allait pour le mieux, organisait son arrivée. A Corcolline c’était tout l’inverse, on l’ignorait au mieux, on se moquait d’elle au pire, ici tout était bien différent et la brune souriait comme si elle venait de renaître.

Elle frappa doucement à la porte de la bibliothèque et attendit qu’on lui réponde avant d’entrer. Elle avait remit la même robe, encore propre vu qu’elle ne l’avait portée que pour son arrivée, mais elle avait lâché ses longs cheveux tombant en cascades ondulées jusqu’au bas de ses fesses et ne portait plus qu’un fin voile blanc transparent qui les couvraient en partie.

__ Willos ? J’espère que je ne vous dérange pas, je viens d’apprendre que Lady Margaery ne rentrera que ce soir pour le dîner. Si vous préférez que je vous laisse travailler, je peux aller lire dans ma chambre ou me balader dans les jardins avec Ornella. Néanmoins, si vous m’y autorisez, je pourrais vous tenir compagnie. Je serais muette comme une carpe, je ne vous dérangerais pas. Mais je crois savoir que vous possédez ici des ouvrages rares qui attisent déjà ma curiosité. »

Talla regarda un instant les rayons de livres, les rangées de reliures de cuir avec envie et reporta son attention sur le jeune homme. Elle lui sourit et reprit avec calme, elle avait eut tout le temps de préparer son discours et de se rendre compte de la chance qui lui était donnée. Ici, personne ne la trouvait ridicule pour l’instant, personne ne s’énervait sous prétexte qu’à son âge elle n’était toujours pas mariée et ne savait charmer les hommes. Ici, elle était juste Lady Talla Tarly, on ne la connaissait que peu et elle ne s’était pas couverte de honte en se voyant refusée par tous les prétendants potentiels. Une nouvelle vie s’offrait à elle, comme une deuxième chance, l’opportunité d’être elle-même, véritablement, sans disparaître pour autant sous une montagne de reproches. Dégagée du poids d’un père autoritaire pour qui ne la regardait même plus comme sa fille à force de haïr les refus qu’on lui opposait quand il lui cherchait un mari. Le temps pressait, il fallait qu’elle trouve un époux. Mais pour l’instant, elle comptait surtout profiter de ce lieu pour s’épanouir. Peut-être alors qu’elle pourrait trouver un homme qui la verrait comme elle était vraiment. Pas une jeune femme effacée et maladroite, mais  une Dame cultivée et intelligente, mais qui avait trop longtemps croulé sous les méchancetés de sa propre famille pour en sortir indemne.

__ Les appartements que vous m’avez réservés me plaisent énormément Willos, je vous remercie, ils sont très confortables... et la vue… Hautjardin est une merveille dont je ne me lasserais jamais. Chaque fois que je venais ici, je me délectais de flâner dans vos jardins si gracieusement agencés et de découvrir à chaque pas de nouvelles espèces de plantes. »

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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime16.01.14 16:06

L’après-midi étendait nonchalamment ses chauds prélassements sur Hautjardin. De longs nuages clairs s’étiraient dans le ciel bleu et semblaient parfois lécher les cimes des arbres sombres aux ramures épanouies. Dans quelques heures le soleil retournerait se cacher derrière les remparts de la forteresse des Tyrell et commencerait alors le lent ballet silencieux des sentinelles emmitouflées pour braver le froid nocturne, allant et venant sur les chemins de rondes. Willos se plaisait à les observer parfois, silencieux depuis les hauteurs de ses appartements. Leurs longues piques acérées et dressées vers le ciel sombre paraissaient des incommodités encombrantes et plus utiles à les empêcher de planquer leurs mains du froid de la nuit qu’à autre chose, mais ils se tenaient pourtant vaillamment à leur poste pour assurer la garde pendant que dans la citadelle et la quiétude de la nuit, les résidents de Hautjardin dormaient sans crainte.
Et c’était bien souvent depuis cette petite bibliothèque de l’aile ouest, non loin de ses appartements, que Willos observait tout cela. Dans le silence de la nuit, la forteresse s’étendait, voilée, par delà la buée nocturne qui veloutait le vitrage de la bibliothèque et dehors, les petites lucioles de la garde œuvraient, torches et piques à la main à la quiétude de tous. A chacune de ses expirations, Willos voyait se perdre les murs d’enceinte dans une nuée vaporeuse avant de reparaître quelques secondes plus tard comme la chaleur de son souffle réchauffant momentanément la vitre se faisait engloutir par le froid tenace du verre refroidi par le soir. Les grands murs qui fortifiaient la citadelle des Tyrell, hauts de soixante-dix pieds pour celui de l’enceinte extérieure et de plus de quatre-vingts pieds pour celui qui cadenassait l’intérieur de la cité, enserraient des douves profondes et parsemées de piques et de chausse-trappes. Le regard de l’héritier de Hautjardin s’égarait parfois dans les cours évidées où l’activité régulière de la journée commençait tout juste à s’éteindre, telle tanneuse traversant à la hâte, telles lavandières devisant avec malice avant de rentrer au chaud, panière sous le bras, tel commis de forge transbahutant avec force peine des seaux emplis d’eau pour l’œuvre de son maître... Qui rejoignant avec empressement sa besogne, qui traînant sa carcasse avec lenteur jusqu’à ses corvées... Hautjardin s’endormait toujours ainsi, mollement avachie sous la nuit tombante et les yeux pensifs du jeune Tyrell.

Et c’était là que se tenait encore Willos, après quelques heures d’études studieuses qui l’avaient vu achever une proposition d’aménagement côtier dont il espérait que le Bief pourrait astucieusement tiré parti pour améliorer encore la rentabilité et l’usage de ses installations commerciales.
La porte de la pièce s’ouvrit doucement et la lenteur de mestre Lomys accompagna le grincement sévère du lourd panneau de bois clair tout enserré de fer forgé.

La vue de son visage émacié fit grelotter Willos alors que l’érudit s’approchait de lui avec précautions.

– Votre père ne doit pas avoir voyage aisé... commença le mestre en faisant crisser sa barbe râpeuse entre ses longs doigts doctes.

– Au moins s’amuse-t-il, lui ! , riposta le Tyrell comme à regrets. – Je commence à comprendre pourquoi mon père apprécie tellement de s’évader dès qu’il peut loin de la forteresse. L’administration de tout ceci est d’une telle violence et en même temps d’un tel ennui, déplora-t-il. – Mon père ne savait que trop ce qu’il me confiait-là ! Encore que j’ai trouvé à ce dossier du littoral sud de nombreux aspects intéressants !

Il se détourna alors de la fenêtre pour boiter jusqu’auprès de Lomys. Le mestre l’observait de son éternel regard froid. L’homme n’était pas ce qu’il semblait être mais tout en lui criait pourtant la froideur et la réserve extrême. Mais le jeune mestre n’était pas du tout quelqu’un de distant ni de sévère.

– Qu’avons-nous aujourd’hui, mestre ? , le questionna le jeune Stark. – Des doléances ? Des visites ? Des contrôles ? Les comptes peut-être ?

Un sourire doux éclaira alors le visage du mestre et creva la broussaille de sa barbe brune et rousse par endroits pour laisser entrevoir une dentition carnassière. Faisait-il exprès de dévoiler ainsi sans cesse une image très lointaine de ce qu’il était véritablement ?

– Un peu de tout cela à la fois, dit-il sur un ton déprimant que n’expliquait pas le sourire qui était le sien mais qui confirmait bel et bien qu’il lui avait préparé quelque chose de peu ordinaire.

– Halte-là, Lomys, arrêtez donc votre complot ou je fais appeler un accoucheur ! Que me réservez-vous donc !?

– Eh bien, mon cher Willos j’ai là pour vous quelque chose de bien peu ordinaire et qui, vous tenant lieu d’amuse bouche, aura, je l’espère pour vous, une saveur toute particulière... Il farfouilla dans la longue manche de son gilet brunâtre pour en sortir un pli cacheté qu’il tendit au Tyrell d’une main fébrile. – Voilà qui égayera, je pense, votre quotidien, Willos ! claironna-t-il avec une satisfaction non dissimulée. – C’est là quelque chose que j’aurais pu ne pas vous présenter dans l’heure mais elle vient d’arriver et j’ai pensé que cela vous changerait assurément des disputailleries paysannes...

L’héritier de Hautjardin lui arracha la missive des mains avec avidité.

– Bon. Qu’avons-nous donc-là ? , interrogea-t-il tout haut sans vraiment attendre de réponse. Après avoir marqué un arrêt devant le sceau gris qui cachetait la missive, il leva vers le mestre un œil interloqué. – Les Stark ?


◊ ◊

L’après-midi commençait à décliner doucement lorsque le bruit discret d’un frappement se fit entendre à la porte de la petite bibliothèque où Willos avait passé l’essentiel de sa journée. – Vous pouvez entrer ! , claironna-t-il afin d’indiquer à la personne qui se présentait là qu’elle n’avait pas à attendre dans le couloir.

Ce fut Lady Talla qui entra discrètement dans la pièce et s’approcha silencieusement du petit bureau sur lequel missives, cartes et ouvrages divers tentaient de ne pas bousculer les encriers et les plumes qu’ils côtoyaient. Willos lui sourit et l’invita à approcher d’un geste de la main. Elle lui apprit que Lady Margaery ne serait certainement pas de retour avant la toute fin d’après-midi, ce qui n’étonna pas Willos mais lui arracha un nouveau sourire. L’aîné des enfants de Lord Mace adorait sa petite sœur et celle-ci le lui rendait bien. Mais s’il avait, lui, par force, perdu le goût des longues balades à pieds en extérieur, la jeune femme n’avait, quant à elle, jamais cessé d’arpenter les grands et riches jardins des domaines de la famille tant ils regorgeaient de beauté et d’opulence. Même en cette saison.

– Vous ne me dérangez nullement, Talla, rassurez-vous ! , insista-t-il à nouveau lorsqu’elle lui demanda si elle pouvait profiter de la bibliothèque en sa compagnie. – A part mestre Lomys et moi, les ouvrages rangés ici n’ont que bien peu de visites ! , lui apprit-il. – Vous pouvez les consulter à votre guise ! Ils en seront ravis ! Un nouveau sourire illumina le visage du jeune homme.

– Vous aurez dans les prochains jours tout loisir d’arpenter nos jardins ! Ils seront vôtres tout autant qu’à nous ! Willos faisait tout pour la mettre à l’aise et lui faire sentir qu’elle ne le dérangeait pas. Depuis son grave accident il avait changé et était devenu un autre homme, plus gris, plus froid, plus renfermé. Plus solitaire aussi ; et plus triste. Mais il savait qu’il restait l’héritier de la Maison Suzeraine du Bief et qu’il se devait de donner de la famille Tyrell la plus parfaite image qu’il était possible de donner. Et au surplus, il aimait bien Talla. Il aimait bien sa réserve et sa discrétion. Elle paressait très gentille. Et puis sa façon de s’excuser en permanence et de s’embourber toute seule dans de longues phrases hésitantes était très drôle !

– Vous avez l’air de bien connaître Hautjardin… Y êtes-vous souvent venue ? Willos savait que sa question pouvait être considérée comme très maladroite mais il lui semblait que la jeune femme n’était pas du genre à s’offusquer de la franchise de ses interlocuteurs et il n’hésita pas à avouer à demi-mots qu’il n’avait pas de souvenir précis de l’avoir vu chez lui.

Il tritura machinalement la missive qu’il venait de recevoir de Robb Stark.

– Vous êtes voyageuse ? Que connaissez-vous du Bief ? Et des autres Couronnes ? Avez-vous déjà été dans le Nord ? Où avez-vous voyagé ?

Il lui sourit à nouveau et ne put s’empêcher de laisser éclater un petit rire confus. – Oh ! Veuillez m’excuser ! Je vous bombarde de questions…
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Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
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Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime25.01.14 1:35



Talla obéit à Willos en s’approchant doucement, dans le profond silence de la pièce il lui semblait que sa robe ne faisait que trop de bruit, alors même qu’elle faisait tout pour en faire le moins possible.
Toute sa vie, elle avait été un fantôme, une âme perdue errant dans les couloirs de la solide forteresse de Corcolline. Mais une nouvelle vie s’offrait à elle désormais, le tout était de saisir cette chance. C’était encore un peu tôt pour qu’elle en prenne toute la mesure, trop tôt pour qu’elle redevienne celle qu’elle n’avait plus été depuis des années, celles qui avait disparue sous le mépris des membres de sa famille. Mais déjà s’esquissaient, dans la pierre blanche de Hautjardin, dans les roses d’or et les sourires des personnes qu’elle croisait, un espoir, un rêve.

Elle sourit à l’idée que des livres puissent être heureux d’être ouverts, surtout par elle. Encore une fois, Willos se montrait plein d’égards. Elle appréciait. En réalité, elle l’appréciait beaucoup, le trouvant aussi courtois et attentionné que possible, mais aussi d’un calme serein et tout à fait cultivé, ce qui, en comparaison à Randyll était tout à fait reposant et agréable. C’était un véritable plaisir, et aussi un grand honneur, d’avoir été accueilli par l’héritier de Hautjardin en personne et de pouvoir rester avec lui, et cette chance lui était donnée, à elle !

__ Je vous remercie Messire…Willos. J’en prendrais grand soin, tout le monde n’a pas la chance de pouvoir accéder à une telle bibliothèque, croyez bien que je lui ferais honneur ainsi qu’à vos jardins dès que j’en aurais l’occasion. J’espère que j’aurais l’occasion de faire une visite avec vous, on m’a dit que si je voulais être informée sur les plantes qui y poussent, c’était à vous que je devais m’adresser. »

Elle sourit, elle avait appris que le jeune homme aimait la botanique en demandant à un domestique lors d’une précédente visite le nom d’une plante qu’elle ne connaissait pas. Or, elle aussi était passionnée par ce domaine et elle espérait bien pouvoir profiter de sa science, les jardins de la citadelle étant plus riches qu’aucun autre.

La gentillesse de Willos finissait-elle donc par porter ses fruits ? En tout cas Talla semblait moins timide, plus à l’aise, tant et si bien qu’elle ne s’emmêlait plus les pinceaux dans ses phrases. Elle était détendue, elle ne se sentait pas de trop, enfin moins, et elle reprenait peu à peu confiance puisque cela faisait maintenant deux jours qu’on ne l’avait pas traité de bonne à rien ou de laideron. C’était fort plaisant.

La jeune femme n’eut pas le temps de répondre à la question du beau brun que d’autres suivirent dans un grand raz-de-marée. Elle en resta bouche-bée. Ainsi lui aussi pouvait se laisser emporter par l’enthousiasme de la découverte, même lors d’une simple conversation avec une humble vassale ! Comme c’était… attendrissant, adorable, craquant. Elle était désormais rouge comme une tomate gorgée du soleil d’été du Bief, plus que flattée qu’il s’intéresse à elle, mais désolée de n’avoir que si peu à lui raconter. Elle ne savait pas pour autant par quoi commencer et totalement déconcentrée par son regard et son petit rire, son visage et toutes ses questions. C’était la première fois qu’on lui posait une question depuis si longtemps, enfin en l’occurrence six questions, mais qu’importe. Et en plus il ne lui demandait pas où elle avait acheté sa robe ou si elle aimait les tournois ou toute autre sujet inintéressant. Il lui parlait des voyages et des Sept Couronnes !
Elle en était toute retournée et mit pas mal de temps à répondre, ce qui fit renaître en elle al plus grande confusion.

__ C’est… je… vous êtes tout pardonné Mess… Willos. En réalité… Vous permettez ? » Elle attendit qu’il lui fasse un signe, s’assit en face de lui et reprit. « Je suis venue une petite dizaine de fois à Hautjardin depuis ma naissance, mais pas depuis un bon moment, plusieurs années, je ne voyage plus depuis… »

Depuis que mon père c’est vu refuser un mariage qu’il trouvait déjà très limite, depuis je suis recluse à Corcolline et il refuse que je me montre, et il aurait refusé que je vienne ici si Arthur ne l’avait pas convaincu du fait qu’il avait tout à y gagner et si peu à perdre. Prise par le remords et le chagrin, elle baissa la tête et dut attendre quelques secondes avant de reprendre avec un doux sourire empli de mélancolie.

__ Depuis quelques temps… Je suis allée à Castral Roc pour le Tournoi, et aussi à Port Real. Mais le Nord non, jamais… ni aucune autre région, à mon plus grand regret. Pour ce qui est du Bief, je suis allée Cendregué, à Ambroisie, souvent, pour voir Lord Arthur qui est à la fois un cousin et un grand ami, tout comme son épouse. Et aussi à Rubriant et à Pont l’Amer entre autre. Quand j’étai plus jeune, je suivais souvent père dans les Tournois.»

Talla sourit, se souvenant de cette époque avec nostalgie, car même si tout était loin d’être parfait et que Randyll ne manquait déjà pas une occasion de la rabaisser, c’était plus simple. Elle n’avait pas à se soucier d’un mariage qui ne venait pas et elle avait moins l’impression de vivre en dehors du monde, loin des considérations matérielles des autres êtres humains.

__ On ne peut donc pas véritablement dire que je suis voyageuse, si je l’avais été, j’aurais visité toutes les régions des Sept Couronnes avec un immense plaisir et une soif d’apprendre sans limites. Mais j’ai eut l’immense chance, une chance qui n’est pas donnée à toutes les jeunes filles de ma condition, de pouvoir tout de même voyager un peu, au gré des déplacements de Lord Randyll. De plus, j’adore lire, alors j’ai lu tout ce que j’avais sous la main à la bibliothèque de Corcolline, plusieurs fois, et aussi les ouvrages que j’ai pu consulter ailleurs, ici y compris. Alors, dans l’impossibilité de visiter, je me suis ainsi renseignée sur les régions et les grandes villes et forteresses de Westeros. Et vous ? Vous avez dû bien plus voyager que moi, et vous êtes certainement bien plus instruit… »

Elle était admirative d’avance sur ce qu’il aurait à raconter, et à vrai dire, sous le charme. Elle venait de se rendre compte que Willos était l’homme parfait. Elle n’y avait jamais pensé jusqu’ici, pas à Willos, de toute façon cette union était inenvisageable, mais à l’homme parfait. Mais maintenant qu’il était là, devant elle, c’était une évidence.

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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime23.03.14 18:23

La jeune Tarly se dévoilait peu à peu sous les traits d’une femme instruite, intéressante et intéressée. Elle semblait bien plus à son aise ici, au milieu des rayonnages de la bibliothèque que quelques heures avant, dans la cour où l’avait déposée le convoi en provenance de Corcolline.
– Vous pouvez effectivement vous adresser à moi si vous avez des questions liées aux plantes ! répliqua le Tyrell dans un sourire surpris. – Mais si j’ai effectivement étudié la botanique et l’art et les sciences pour user des plantes, je suis certain d’être bien loin de pouvoir concurrencer mestre Lomys sur le sujet ! Conclut-il sur un ton rieur.

Les voyages avaient toujours été un des grands rêves de Willos. Et il était fréquent que l’héritier de Hautjardin se retourne, navré, sur ces années de jeunesse insouciante durant lesquelles il se berçait de l’illusion de voyager plus tard, quand les ans lui en auraient donné l’assurance et la liberté ; depuis son accident et sa grave blessure, il lui arrivait souvent de se remémorer avec une nostalgie contrite, tous ces instants durant lesquels il avait rêvé de prendre la route ou la mer pour partir à la découverte du monde. Et la plupart du temps son cœur s’étreignait à ressasser si douloureux souvenirs. Non pas qu’il n’était plus apte à voyager, certes non ! Mais il savait pertinemment qu’il ne serait plus jamais aussi mobile et autonome qu’avant. Et si l’on ajoutait à cela le fait que Lord Tyrell, sur les conseils insistants de Lady Olenna, l’avait encombré d’une multitude de responsabilités toutes plus importantes et prenantes les unes que les autres, l’on pouvait dire que Willos estimait avoir bien moins d’occasions de voyager que ce dont il aurait eu envie.

La Tarly sembla un peu gênée lorsqu’il s’agit d’évoquer les voyages. Apparemment, elle aussi aurait aimé avoir plus d’occasions de sortir de chez elle... Mais selon ses dires, et aussi selon les souvenirs que le Tyrell gardait de Lord Randyll, il semblait que les opportunités avaient cruellement manquées à la jeune femme.
Cette dernière évoqua d’ailleurs immédiatement une autre de ses grandes passions : la lecture. Encore un point commun avec Willos ! Celui-ci ne manqua évidemment pas de s’en faire la remarque à part lui. Il trouvait décidément la jeune femme des plus intéressantes et toutes ces choses qu’il découvrait, peu à peu, concernant Lady Talla contribuaient à la rendre à ses yeux de plus en plus surprenante...


◊ ◊

La rumeur qui courait depuis quelques heures et qui était parvenue aux oreilles de Willos s'était avérée fondée.
La jeune Tarly avait été retrouvée inanimée dans sa chambre. Elle avait fait l'objet de toutes les attentions de Hautjardin et mestre Lomys et plusieurs servantes, dont Ornella, s'étaient pressés à son chevet.
Le mestre avait été incapable de déterminer l'origine du malaise mais il avait obligé la jeune femme à tenir le lit quelques jours afin de recouvrer rapidement les forces qui lui avaient fait défaut.
Willos avait attendu que tout le monde sorte de la chambre pour y pénétrer à son tour. Il souhaitait que sa visite demeurât brève afin que la brune timide puisse se reposer le plus possible.
L'héritier de Hautjardin avait été fort contrarié d'apprendre que leur jeune hôte avait été victime d'un mystérieux malaise. Après la découverte de l'existence d'échanges épistolaires réguliers mais non autorisés entre Margaery et ce Robb Stark, il avait pourtant eu, lui semblait-il, son content de contrariétés...
Mais savoir que Lady Talla, dont il lui semblait pourtant qu'elle appréciait beaucoup son séjour à Hautjardin -pour autant qu'elle en disait ou le laissait entendre-, avait connu un inquiétant moment de faiblesse, ajoutait encore à tous les tracas qui le tenaillaient depuis quelques jours.
Qu'est-ce qui avait bien pu provoquer le malaise de la Tarly ? Ornella, qui était la servante qui l'avait trouvée inanimée, avait évoqué un courrier, gisant au sol non, loin de Talla.
Ce pli avait-il un lien avec sa perte de connaissance ? Etait-il porteur de toxines ou d'un poison quelconque ? Ou tout cela n'avait-il rien à voir ?
Il fallait que Willos en sache plus. Il en allait du bien-être de la jeune femme. Et il lui fallait en savoir plus s'il voulait que la discrète lady puisse garder de son séjour dans la forteresse Tyrell un agréable souvenir plutôt qu'un amalgame de contrariétés et de déceptions...
Lorsqu'il se retrouva seul à l'intérieur de la chambre de Talla, il s'avança avec précautions vers le lit sur lequel elle était allongée et assoupie. Son pas légèrement boiteux allait finir par révéler inopportunément sa présence, aussi choisit-il de parler à voix basse, au risque d'éveiller la brune.
– Talla... C'est Willos. Il faut vous reposer. Vous avez eu un moment de faiblesse. Cela nous inquiète. Que s'est-il passé ? Quelqu'un vous a-t-il importunée ? J'ai demandé à mestre Lomys de chercher des traces de poison sur le papier... Il l'observa, inquiet et chercha à la rassurer immédiatement. – Mais rassurez-vous... Je lui ai demandé de faire preuve de toute la discrétion qu'il faut. Il a aussi pour instruction de ne pas lire le contenu du pli que nous avons trouvé à vos côtés...
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Talla pensa furtivement que Mestre Lomys, aussi instruit fut-il était bien moins agréable à regarder que Willos et rougit de sa pensée en baissant les yeux, sans trouver pour autant quoi répondre de décent et moins encore d’intelligent. C’était bien la première fois qu’elle pensait à qui que ce soit en ses termes et elle ne comprenait pas bien d’où lui venait tant d’audace, même si elle ne l’exprimait pas, le simple fait de le penser lui paressait bien audacieux. N’était-il pas en plus un Tyrell et l’héritier de Hautjardin. Elle pouvait bien penser ce qu’elle voulait, il semblait certain qu’elle ferait mieux de se taire et d’oublier d’ailleurs dans le même temps toute velléité de se rapprocher de lui pour autre chose que pour la science. Résulta elle gloussa bêtement, parce que, même si c’était un rêve inaccessible il n’était pas moins beau et cela faisait bien longtemps qu’elle n’avait point rêvé.

***

Réveillée et navré par tous le tracas qu’elle avait causés à ses hôtes, elle n’arrêtait pas de s’excuser auprès du Mestre auprès de Margaery qui était passée la voir avec une grande gentillesse, auprès des servantes qui lui apportait à manger. Que pensait-elle, qu’une fois à Hautjardin tous ses problèmes seraient résolus ? Qu’elle pourrait oublier sa sœur et les ordres de son père ? Elle n’avait rien fait pour trouver un mari, et elle ne savait d’ailleurs toujours pas comment s’y prendre. Et cette dernière nouvelle, quelle horreur. Mais voilà, s’en était fini, et il fallait qu’elle se fasse simplement à l’idée. Elle deviendrait sœur du silence et puis c’est tout, Septa au mieux. Mais il avait fallu qu’en plus elle perde connaissance et inquiète tout le monde de son état, son père serait probablement bientôt au courant et il viendrait la visiter, et lui demanderait comment ces affaires avançaient. Que lui répondrait-elle ?

L’angoisse montait une fois de plus avec toutes ces questions sans réponse, elle avait du mal à respirer, elle savait qu’elle était au bord du malaise et essayant tant bien que mal de respirer normalement pour ne pas, une fois de plus, tomber dans les pommes et attirer l’attention sur elle. Comme elle était honteuse de l’avoir déjà fait, tout le monde était si gentil, mais c’était indigne d’une Tarly très certainement et de Hautjardin plus encore. Elle était fatiguée, les traits tirés par le chagrin, et pourtant le Mestre était formel elle allait bien, elle n’était pas malade, pas de signe d’empoisonnement, rien du tout. Incompréhensible disait-il et il conseillait du jus d’orange et de citron pour lui redonner des forces.

La brune endormie entendit des pas, des pas étranges mais dont elle reconnut le rythme. Willos ! Elle s’éveilla en sursaut et se redressa, s’assurant d’être présentable, ce qu’elle n’était absolument pas après plusieurs jours au lit sans se coiffer ses longs cheveux ébouriffés étalés sur les coussins. Elle lissa ses couvertures et rougit violemment.

__ Me… Messire Willos… Je… vous… me rendez-visite… C’est… gentil à vous, c’est trop d’honneur… Vous… Je ne mérite pas tant d’é… Pardon ? Du poison ? Non… c’était juste une lettre de ma sœur Messire. »

La petite peste blonde lui empoisonnait la vie effectivement, mais pas avec des produits dangereux, non, avec sa simple présence et pire encore, même quand elle n’était pas là. Leyïa ne voulait pas la tuer elle voulait la voir mourir à petit feu. Heureusement qu’il n’avait pas lu, sinon il aurait vu à quel point elle était idiote et faible à quel point sa sœur et son père la terrifiait. Elle lui sourit en cherchant des excuses pour son malaise et son état, et tout le reste et la faim dans le monde s’il le fallait…
Oui, elle paniquait un peu, craignant qu’on accuse sa sœur de l’avoir empoisonnée, craignant qu’il se fasse du souci pour rien, craignant surtout qu’il se donne de la peine pour elle alors qu’elle ne valait définitivement pas la peine. Sur cette pensée elle se mit à pleurer doucement, mais elle ne pouvait pas lu faire ça, elle ne pouvait pas encore lui faire un tel affront ni à son père. Oh par les Sept, elle méritait finalement ce destin funeste qui lui était promis, elle était faible, faible et idiote et ne savait tenir ni son rang ni son honneur. Elle retint donc tant bien que mal, mais plutôt mal ses sanglots et ses larmes pour lui répondre d’une voix douce mais serrée.

__ Merci Messire. Rassurez-vous à votre tour, je vais bien, je pense que je vais pouvoir sortir du lit d’ailleurs, je… Je me sens beaucoup mieux. Probablement n’avais-je pas assez mangé et puis il fait chaud en ce moment. J’ai dû me lever trop vite dans ma hâte de lui répondre. » Comment vais-je lui répondre, comment le puis-je ?. Dans un éclair de lucidité et de peur, elle demanda, haletant presque tant l’angoisse de voir Randyll débarquer d’un instant à l’autre lui serrait la gorge : « Savez vois si mon père a été mis au courant de mon état ? S’il va venir ? »

La jeune femme revivait toutes les fois où il avait débarqué, furieux, dans la grande salle de Corcolline ou dans sa chambre, claquant les portes plutôt que de trop abîmer un visage qui déjà ne valait pas grand-chose. Elle revivait l’horreur de ces coups, rares, mais douloureux et de ses hurlements, pires encore, et de ses insultes qui l’avaient détruite. Sans même avoir eu la réponse, rien que d’envisager cette éventualité, elle se mit à trembler et s’agrippa aux draps, son souffle se fit anarchique et elle fit tous les efforts du monde pour rester consciente, mais finit par s’écrouler sur les oreillers, sans connaissance.


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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime03.04.14 15:31

Le bruit singulier de son pas si particulier avait, semblait-il, tiré la jeune femme du sommeil léger dans laquelle le repos forcé qu’elle subissait la contraignait à se réfugier.
Elle s’était redressée avec empressement, avait maladroitement rassemblé sa chevelure en un ensemble qu’elle devait certainement juger plus convenable et avait bafouillé quelques bribes de phrases confuses. Apparemment, la visite de l’héritier de Hautjardin l’importunait un peu bien qu’elle tenta de s’en défendre l’air de rien en insistant sur des formules de remerciements convenus et courtois.

Willos la remercia d’un sourire bien qu’il n’en demeurât pas moins conscient qu’il dérangeait. Mais à présent qu’il était là, il se voyait mal revenir sur ses pas. Contrairement à ce que les tournures polies suggéraient, il ne voyait pas sa venue comme un honneur, loin s’en fallait, mais plutôt comme la manifestation de toute l’application que les Tyrell mettaient toujours dans leur façon de se conduire. Ils appartenaient à une grande Maison, une Maison ancestrale, mais une Maison que beaucoup jugeaient comme celle de parvenus hissés jusqu’à la suzeraineté du Bief par l’alliage fortuit de la nécessité et du hasard… Après la Conquête, les Targaryen avaient eu besoin d’offrir le Bief à une famille sur laquelle ils auraient la main pour succéder à la Maison Jardinier, résistante, battue puis éteinte…
Willos n’était pas sot au point de l’oublier et il avait conscience d’avoir été élevé dans la pleine lucidité de la nécessité d’un travail constant et quotidien afin que les Tyrell ne soient pris en défaut par quiconque et prouvent à chaque instant par leur noblesse journalière et leurs manières irréprochables que la suzeraineté ne leur avait pas échu que par le simple hasard.
Il y avait là, lui semblait-il, un complexe ancestral et inavoué mais dont il jugeait qu’il était tout à fait réel bien que minutieusement dissimulé par tous.

Une lettre de sa sœur ? Mais de quoi pouvait-elle bien parler ? A moins de l’usage d’un poison sur le vélin, les lettres ne provoquaient pas les malaises !? Il porta la main à son menton, qu’il gratouilla, perplexe. Sans doute doit-elle encore garder le repos… Médita-t-il en silence. Il osa tout de même la questionner.

– Une lettre de votre sœur ? Je ne comprends pas… Son regard devait faire le reste.

Il était réellement inquiet pour la jeune femme. Ils avaient eu le loisir de se rapprocher un peu et d’apprendre à se connaître et il avait découvert en elle une personne, certes très réservée, mais aussi très cultivée et curieuse et dont les maladresses et bafouillages multiples achevaient de la rendre très sympathique. Et même drôle, parfois. A son corps défendant, mais drôle tout de même…

Et elle semblait elle aussi assez inquiète. – Non. Pas encore… Devons-nous nous hâter à le faire ? s’enquit-il immédiatement lorsqu’elle évoqua son père pour savoir s’il avait été mis au courant de son malaise. Lord Randyll était un vassal puissant et respecté dont le caractère rugueux et les colères étaient connues dans tout le Bief. Willos voulait que la Maison Tarly garde de son suzerain une bonne image et éviter que le respect mutuel qui existait entre eux se tarisse pour si peu.

– Rassurez-vous, nous ferons tous ce qu’il faudra pour que vous alliez mieux. Il eut à nouveau pour elle un de ses sourires réconfortants qu’il avait appris, depuis son dramatique accident, à dispenser même lorsqu’il n’avait pas l’âme rieuse.

Il toussota, légèrement gêné avant d’oser la questionner encore. – Vous m’excuserez si je me montre trop curieux mais… Il hésita un instant supplémentaire avant de se jeter à l’eau. – En quoi la lettre de votre sœur peut-elle bien être à l’origine de votre malaise ? Quelque chose de grave lui serait-il arrivé ? Il redoutait la réponse qu’elle allait lui donner et croisait les doigts pour ne pas avoir évoqué un souvenir douloureux ou qu’elle se sente obligée de révéler une funeste nouvelle ou un deuil éventuel.
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Talla




Personnage
Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
« La Face Cachée de Corcolline »

Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime07.04.14 5:21



C’était beaucoup trop pour une laideronne indigne de sa Maison et de son rang d’avoir été accueillie, alors pensez, que l’héritier de Hautjardin en personne vienne dans sa chambre pour s’enquérir de son état. Si elle n’avait pas déjà que trop dormi, elle serait probablement tombée dans les pommes. Néanmoins, il était vrai que depuis son arrivée, elle avait cru lier quelques liens d’amitié ou au moins de discutions passionnées sur les sujets qui les réunissaient tous deux. Evidemment, elle était toujours gênée en présence de personnes de haut rang, qui plus est des hommes et plus encore quand elle était dans un instant de faiblesse où elle ne maîtrisait ni sa tenue, ni sa stature, ni sa coiffure, bref rien du tout. Mais elle était aussi honorée, et même quelque peu émue – pourquoi allez savoir – de sa venue, heureuse pour ainsi dire, même si c’était beaucoup trop confus pour qu’elle le formulât ainsi. Elle ne comprenait pas très bien la raison pour laquelle elle ne ressentait pas que la honte d’être alitée et mal coiffée devant un dignitaire de haut rang. Ridicule d’ailleurs, elle était chez lui, mais passons. Elle n’avait pas rougit uniquement pour ça et son cerveau raisonnable et cultivé refusait de lui donner le terme approprié. Quoi qu’il en soit, elle ne voulait pas qu’il parte, et encore moins qu’il se sente gêné, elle essaya donc de ne pas trop montrer qu’elle était gênée.

Ça commence mal ! Se dit elle après avoir tenté un sourire qui s’avéra une catastrophe pour l’univers des sourires tant il était à la fois niais et emprunté, faux et laid. Elle cessa sur le champ et se perdit dans la contemplation des motifs brodés sur sa couverture. Ils étaient magnifiques au demeurant, mais Willos venait de poser une question et il fallait maintenant qu’elle lui réponde, si possible en le regardant. Elle leva donc les yeux vers lui.

__ Oui, ma sœur cadette, Lady Leyïa, est à Port Real actuellement, nous entretenons une relation épistolaire. »

La réflexion de Willos sur son père la fit bondir, enfin elle était toujours allongée, mais bon, elle avait eu, comme un grand sursaut, qui d’ailleurs avait fait bougé le lit. Elle gémit pour ne pas hurler, ou l’inverse, ça n’était pas très clair tant sa voix faisait des allers retours entre tous les états possibles de la peur.

__ Non surtout pas ! Non ! Je vous en supplie ! Ne lui dites rien ! »

Elle s’arrêta soudainement, se rendant compte que ça n’était vraiment pas très correcte de lui demander cela et encore moins de cette manière, mais c’était son cœur qui avait parlé cette fois, sans mensonge ni détours, sans faux semblant. Elle avait, peut-être pour la première fois de sa vie, exprimé un sentiment qui l’habitait pourtant depuis si longtemps devant quelqu’un d’autre. Pourquoi LUI ?! Lord Willos Tyrell ! Talla petite idiote ! Grillée à Hautjardin pour le restant de tes jours et ton père avec. Père avait raison, je ferais mieux d’entrer chez les sœurs du silences et de me taire à jamais, rien de bon ne sort de ma bouche.

Elle se mit à sangloter malgré elle tout en répondant au jeune homme adorable qu’elle avait en face d’elle et qu’elle avait envie de prendre dans ses bras.

__ Je vais très bien. » Hoqueta-t-elle en tâtonnant sur sa table de nuit pour attraper son mouchoir. « Beaucoup mieux déjà. Grâce à vous… votre Mestre… Et vous… »

Elle essuya ses larmes avec délicatesses et se moucha aussi bruyamment qu’un éléphant.

__ Je suis sincèrement désolée, je ne sais pas ce qu’il m’arrive, je pleure pour un rien, je suis désolée, je ne suis pas digne d’être reçue chez vous, je ne suis pas digne d’être une Tarly. Pardonnez-moi… je vais retourner chez moi, cela vaudra mieux pour tout le monde. »

Elle se reprit quelque peu et put répondre à sa question suivante, il semblait évident qu’il ne lâcherait pas le morceau si facilement, alors il fallait trouver un subterfuge pour qu’il abandonne la partie. Car clairement, ce qu’elle ressentait était absolument inavouable, elle ne pouvait pas lui dire qu’elle ne voulait pas revoir sa sœur, et surtout pas ici où elle se sentait si bien, mieux que jamais chez elle.

__ Elle devait y retrouver son fiancé mais il est mort sur la route et elle en a été très attristée. Comme elle se sentait perdue, elle m’a écrit, alors je lui ai dit qu’elle se rassure et qu’elle demande conseille à père. Et dans sa dernière réponse, elle me disait qu’elle allait… que… elle allait… revenir dans le Bief. Je… voilà… prise par l’émotion de revoir ma sœur, je… j’ai… heu… perdu connaissance. »

MENSONGE ! HONTE A TOI !

__ Comprenez, je pensais qu’elle allait se marier et rejoindre le fief de son époux dans le Conflans, je pensais ne jamais la revoir et finalement, elle revient… »

Non elle n’y arriverait définitivement pas, à dire que c’était une joie pour elle. Mais elle venait de mentir et ça lui faisait tourner la tête et lui donnait la nausée. Mais, elle ne pouvait pas lui dire la vérité. C’était si égoïste tous ces sentiments qu’elle avait pour sa sœur, de lui en vouloir de lui piquer tous ses prétendants et de la condamner à une vie de silence chez les sœurs. De craindre qu’elle lui prenne Willos. Lui prendre de quoi d’ailleurs, il n’était pas à elle, certes ils s’entendaient bien, mais rien de plus…
Elle lui jeta un regard et resta figée avec de grands yeux. Oh non ! Crotte de bique ! Je suis amoureuse de lui. Catastrophe ! Idiote ! Idiote Talla ! Aucune chance, AUCUNE AUCUNE AUCUNE CHANCE. Et puis qu’elle prétention enfin ! Elle devint écarlate et suffoqua presque et fondit en larme.

__ PAAARDOOOOOOOOON MESSIIIIIIIIIIIRE, jeeeee vooous aiiiiiiiii mentiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiiis. »

Talla se leva soudainement en mettant le lit sans-dessus-dessous et se jeta aux pieds de Willos.

__ Je suiiiiiiiiiiiiiiiiiiis désolééééééééé de vous avoir mentissssssssssssss. Elle m’a dit qu’elle voulait venir à Hautjardin et je ne veux pas qu’elle vienne parce que je suis bien ici. Avec vous, vos frères et Margaery, surtout avec vous, parce que vous aimez les mêmes choses que moi. Et si elle vient elle va tout gâcher, elle va vous voler et vous cesserez de me voir et de me parler. Je suis une sale petite égoïste, je suis horrible, j’irais brûler dans les Sept enfers pour avoir pensé du mal de ma sœur. Je ne mérite pas d’être sa sœur, je ne mérite pas d’être ici, je ne mérite même pas de vous toucher. »

Elle se rendit compte qu’elle était accrochée à son pantalon, elle le lâcha donc et recula en restant sur ses genoux.

__ Il faut que j’aille prier pour laver mes pêchers. »

Elle se leva et prit la direction de la porte avant de se rendre compte qu’elle était en chemise de nuit de coton blanc brodé, de s’arrêter brusquement et de se cacher derrière le lourd rideau en velours du lit à baldaquin. Sa tête se mit alors à tourner de plus en plus vite ressassant tous les événements qui venaient d’avoir lieu et tous les autres qu’elle avait subi, tout ce qu’elle avait pensé en lisant la lettre. Elle leva la main pour attraper le rideau, mais elle n’eut pas la force finalement et elle tomba lourdement sur le sol, inconsciente de nouveau.

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MessageSujet: Re: [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] [Hautjardin] Loin du père, près du cœur [Willos] Icon_minitime21.05.14 16:08

La jeune femme avait petite mine. Mais elle se redressa pourtant dans son lit lorsqu'il lui sembla percevoir la présence de quelqu'un dans la pièce.
Elle semblait encore toute ébranlée par sa perte de connaissance mais dut prendre sur elle puisqu'elle s'appliqua néanmoins à apporter quelques éléments de réponse aux questions de Willos. La lettre qu'Ornella avait trouvée non loin du corps inerte de la Tarly avait été envoyée par sa sœur Leyïa dont elle expliqua qu'elle se trouvait actuellement à Port Réal. Sa sœur lui avait-elle dont fait part de quelque chose qui avait provoqué un émoi tel à la jeune femme qu'elle en avait perdu connaissance ? Y avait-il eu un problème à la capitale ? Ou à Corcolline ?
C'était peut-être le cas à en juger par la réaction instinctive et immédiate de la jeune femme lorsque l'héritier du Bief évoqua Lord Randyll. Talla insista immédiatement pour que rien ne soit dit à son père au sujet du malaise de sa fille. *Pourquoi donc ?* , s'interrogea Willos qui ne voyait pas où pouvait bien se situer le problème. Sûr de la force Tyrell et de l'ascendant de sa maison sur celle de Lord Tarly, il était persuadé que celui-ci ne leur tiendrait en aucun cas rigueur de l'incident dont avait été victime sa fille et qu'il saurait qu'aucun des membres de la Maisonnée de Hautjardin n'était pour quoi que ce soit là-dedans... *La pauvre ! Quel altruisme !*, Willos était véritablement impressionné par la force de caractère de Talla. *Elle préfère certainement taire tout ceci afin de ne pas inquiéter sa famille !*, crut-il comprendre. C'était si courageux et louable de sa part ! Lui-même ne se souvenait malheureusement que trop bien comme il lui avait coûté de repousser, un à un, tous ses parents et amis venus l'entourer et prendre de ses nouvelles à son chevet suite à son grave accident. La seule personne qu'il avait en vain souhaité voir avait été son père, Lord Mace, qui, à force d'une absence toujours croissante avait fini par être celui que Willos avait le plus attendu... sans jamais pourtant le voir arriver. C'était à partir de cette période-là que le père et le fils avaient initié ce long exil qu'il s'appliquait à cultiver à présent l'un pour l'autre... Les incompréhensions et les craintes se muant en peurs de l'absence et de la déception puis en terreurs de l'abandon et du dépit.
Et jamais Lord Mace et son fils n'avaient su après cela être proches...

Les excuses balbutiantes de Talla tirèrent le jeune homme de ses souvenirs douloureux. Elle assurait aller mieux et regretta le tord et l'inquiétude qu'elle provoquait autour d'elle.
Quitter Hautjardin ? Il n'en était pas question ! Et Willos se chargerait de lui expliquer qu'il n'y fallait pas même penser ! Elle n'était en aucun cas un poids, ni source de problème ici. Et il espérait qu'il saurait être assez habile pour trouver les mots qui l'en persuaderaient.

Mais alors que le jeune homme s'apprêtait à prendre la parole pour rassurer Talla, cette dernière poursuivit son récit au sujet de sa sœur et de ce qui la conduisait à vouloir rentrer dans le Bief avec précipitation... Son fiancé venait de décéder soudainement, emportant avec lui ses promesses d'union et ses horizons de partage.
– Oh ! Je suis désolé pour votre sœur..., Commença Willos prudemment. Il n'était pratiquement rien de plus délicat que d'apporter un peu de réconfort à quelqu'un venant de vivre un événement traumatique. L'héritier de Hautjardin ne le savais que trop bien. Et même si la Tarly n'avait pas elle-même directement subi ce décès soudain, de toute évidence elle semblait le prendre particulièrement à cœur. Les larmes lui venaient aux yeux et quelques sanglots mal maîtrisés faisaient tressauter sa voix frêle et mal assurée. Elle avait l'air complètement chamboulée...

Et puis soudain, sans que Willos ait pu sentir venir quoi que ce soit et y comprenne quelque chose, la jeune femme éclata en sanglots et repoussa maladroitement ses draps pour se jeter aux pieds de l'héritier de Hautjardin et se confondre en excuses inaudibles.
*Mentir !? Mais de quoi parle-t-elle ?*, Le Tyrell était aussi perdu que surpris et inquiet... Mais que lui prenait-il à la fin ?
La suite ne tarderait pas à lui apporter un début de réponse...

Accrochée au bas des chausses du jeune homme et dans un état incompréhensible, la Tarly se laissa aller dans une logorrhée dont il semblait bien qu'elle la soulageait complètement à mesure que se déversait ce flot verbal ressemblant à des aveux.

Willos tenta d’entrapercevoir ce qu’il pouvait de tout ce que déversait soudainement la jeune femme mais il était très compliqué de discerner quoi que ce soit dans le flot de mots qui jaillissaient de la bouche de Talla. Il était question de jalousie entre sœur, de craintes et de refus, de colère et de désaccord...
Il n’avait pas su tout comprendre ou peut-être y était-il parvenu mais ce qu’il croyait avoir compris le mettait un peu mal à l’aise...

La jeune femme venait de perdre à nouveau connaissance et le premier réflexe de Willos fut de la prendre dans ses bras pour l’étendre sur le lit. Sa jambe lui fit mal lorsqu’il dut se baisser et la soulever mais il y parvint après quelques violents et douloureux efforts réitérés.
Il appela ensuite un domestique qui s’en fut chercher mestre Lomys et Ornella.


◊ ◊

A son réveil, la Tarly devait trouver sur son chevet un petit message écrit de la main de Willos sur lequel l’héritier du Bief indiquait qu’il était inquiet pour sa santé et qu’il fallait qu’elle n’hésite pas à venir le trouver en cas de besoin. Il préféra ne pas revenir par écrit sur ce qu’il avait cru comprendre dans les sanglots de Talla. La jeune femme jugerait elle-même si elle ressentait le besoin de se confier un peu plus à l’héritier de Hautjardin…
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