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Uchronie du Trône de Fer de George R.R. Martin. Venez incarner un riche Lord, un noble chevalier, un seigneur ruiné ou un roturier dans le Royaume des Sept Couronnes !

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[Flashback] Of Blood And Fever

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MessageSujet: [Flashback] Of Blood And Fever [Flashback] Of Blood And Fever Icon_minitime03.09.15 21:58

An 299 – Quatrième Lune – Semaine 2 – Jour 5


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    Fiévreux, Bryce Caron était installé sur une épaisse couche de draps. A la faible lueur des bougies installées ci et là, son esprit divaguait tandis qu'il renversait sa tête en arrière. Sa tignasse blonde était trempée de sueur et sa barbe n'avait pas été rasée depuis son départ de Séréna. A l'heure actuelle, seul son équipement et le soin qui lui était apporté le distinguait d'un simple soldat, voire même d'un barbare fer-né. Il avait déliré toute la journée tandis qu'on lui avait prodigué des soins primaires. L'incompétence de son aide de camp lui causait bien des tords, ce dernier ayant été incapable de lui trouver une septa ou n'importe quelle personne capable de soulager les peines du Lord, et ses chevaliers craignaient maintenant que la blessure qu'il avait reçue ne s'infecte si l'on n'agissait pas avant la nuit.

    On avait délesté le seigneur de l'Orage de son équipement et il était couché sur son lit torse nu, un drap couvrant le bas de son corps, laissant apparent une blessure à la hanche, bandée de manière maladroite et hâtive. Si ses hommes ne lui ramenaient pas un soigneur avant le soir, il l'avait juré devant les Sept, il cautériserait lui même la blessure et le débat serait clos.

    Il n'avait même pas pu savourer la victoire. La fièvre lui avait embourbé l'esprit d'une manière fulgurante et tous craignaient que lord Caron n'y survive pas. Mais aucun n'osaient en parler. Seul son frère bâtard, Rolland Storm restait à son chevet dans la tente seigneuriale. Autour, ses hommes attendaient, festoyaient ou s'inquiéter. Non loin de là, on évacuait encore les cadavres du champs de bataille, et l'on chantait à la gloire du Roi, et à la chute du vieux lion.

    Entre le sommeil et l'état comateux, Bryce se ressassait la bataille. Le voyage avait été long, mais il en valait le coup. Sa première vraie guerre. Des combats, il en avait mené maints. Depuis son enfance, comme tout bon fils de noble et héritier, on l'avait éduqué pour ce jour. Il avait fait maints tournois et pourfendus de nombreux bandits sur son domaine. Mais rien n'était plus excitant et glorieux que de se battre pour la couronne. Rien de plus douloureux pour lui, assurément. Le chaos avait été tel...

    Le guerrier aux cheveux d'or se prit à sourire sur sa couche. S'inquiétant que son frère et seigneur ne plonge encore dans un délire fiévreux, Rolland s'approchait.


    « - Te souviens-tu de la tête de leurs hommes quand la charge a été sonnée, Rolland ? »

    Le Rossignol pouffait de rire malgré la douleur.

    « - Et celle du vieux lion quand, pourfendu, il se laissa choir de sa monture... »

    Une grimace tendue vint mettre fin à son rire moqueur, la douleur venant lui rappeler que lui aussi avait payé le prix du sang la veille. Pourtant il ne regrettait rien. Il avait mené ses hommes aux côtés du Roi, et il l'avait fait fièrement. De Séréna à Castral-Roc, jamais sa foi en la couronne n'avait faiblie. Il avait fait la rencontre et eu l'occasion de revoir les autres seigneurs de l'ost de l'Orage. L'ost royal avait fait une bonne route et Bryce avait aimé chevaucher en compagnie de ses pairs. Bien qu'il n'aimait guère la compagnie des nobles en tant normal, il aimait celle des guerriers. Ainsi, il avait pris goût au voyage en si grand nombre. La franche camaraderie et le désir d'en découdre qu'il avait retrouvé chez certains lui avait plu.

    La tension était subitement montée une fois en place aux pieds de la cité des Lannister. Les Fers-Nés y tenaient fièrement position envers et malgré tout et les propriétaires initiaux comptaient bien les déloger. C'était sans compter sur le sort que leur avait réservé leur bon roi. Aucune gloire ne ressortirait de cette bataille pour les hommes portant les bannières au Lion. On ne laisserait pas le fauve user de sa langue de serpent ni de son glaive. La couronne allait l'écraser. Les premiers moments furent stressant. L'attente paraissait longue, éternelle. Jusqu'à ce que le cor ne résonne. Alors les forces concentrées des différents ost se mirent en branle et l'on vit l'incompréhension chez les hommes de l'Ouest. Le chaos gagnait bientôt toute leur garnison, quand ils comprirent que c'était eux qui étaient attaqués, et non les Fers-Nés. Le choc fut brutal et les premiers moments de la bataille virent un véritable carnage se dérouler au pied de Castral-Roc. Caron et ses hommes étaient postés sur l’aile droite de l'ost royale, ainsi, il mena la charge au son du cor, venant embrasser avec ses hommes le flanc des troupes Lannister. La cavalerie, bien que faible en nombre, qu'il menait personnellement, fit son effet de par la surprise suscitée par l'assaut. Sans se poser la moindre question, hurlant toute la hargne de son corps, lord Caron pourfendait corps et âmes, son glaive battant la chair comme sa monture battait le pavé, et bientôt, un sol recouvert de corps ensanglantés. Suivaient les piquiers et les fantassins qui venaient achever le tableau, submergeant la première ligne Lannister.

    Bientôt, la cavalerie qui avait fait mouche au premier contact se retrouvait compressé entre les deux lignes, écrasée contre la résistance qui s'organisait. Les rangs se reformaient, les lignes se resserraient. Les chevaux étaient désormais inutiles, voire dangereux. L'ennemi semblait vouloir tenir position, limiter le combat, l'étouffer. Mais malgré la volonté certaine des Lannister de négocier, leurs hommes en première ligne n'avaient d'autres choix que de se défendre ou mourir, si bien que les lanciers, dans un éclair de zèle et d'audace firent une percée en avant, courte mais efficace. Dans la cohue, Bryce fut désarçonné et chuta face contre terre. La bouche pleine de boue et de sang – qui n'était pas nécessairement le sien –, il se redressait, le glaive à la main.

    En première ligne, le combat faisait rage et les hommes de la Couronne acculaient l'ennemi pour se rapprocher du vieux lion, si bien que l'intensité du carnage augmentait de mètres en mètres. Privés de chefs, car ils refusaient de se battre, les hommes de l'Ouest étaient désorganisés et fuyaient ou tentaient de survivre face à la horde royale. Caron, rapidement entouré de ses chevaliers s'engouffrait dans la trouée sanglante qui s'offrait à lui, œuvre de l'ost qu'il servait et plongeait dans le combat.

    Autour de lui, tout n'était que chaos. Le ciel et la terre se mêlaient, tout tournoyait, hurlait et saignait. La boue était sang et des ruisseaux pourpres naissaient entre les cadavres. Aux prises avec un manteau rouge, Bryce hurlait à chaque coup donné. Délesté de sa cape dans sa chute et arborant une armure légère richement ornée, il tournait autour de son adversaire comme un chien enragé. Un coup d'estoc bien placé vint faire taire l'arrogance du gueux qui laissait tomber à genoux avant que le Rossignol ne le décapite. Les ennemis se succédaient et Caron avançait en formation serré avec ses hommes. Plus ils approchaient du cœur de l'ost de l'Ouest, plus la résistance était hargneuse. Bientôt, il n'y eut plus de chevaliers et l'on vit Tywin Lannister et ses vassaux, armes baissées. Il voulait parler visiblement, mais toute discussion était vaine : une flèche vint bientôt le faire taire. Jamais plus il ne polluerait l'air de son cynisme.

    La déroute fut alors totale chez les Lannister. Quelques désespérés continuaient le combat en bandes éparses et Bryce était décidé à en découdre. C'était dans ces batailles que l'on pouvait se forger un nom et tous cherchaient à trouver et tuer quelqu'un de réputation. Ainsi les portes bannières de Séréna attiraient l'oeil des jeunes nobles, chevaliers ou simples guerriers. Défaire lui ou un autre seigneur feraient passer leur nom à postérité, si bien que quelques guerriers s'affairaient déjà à la tâche.

    Prenant à partie lord Caron, deux guerriers se présentèrent bientôt à lui. Rolland se ruait sur l'un des deux tandis que le Rossignol voulait tuer l'autre. Il était jeune, bien trop jeune. Tant pis pour lui. Il aurait dû fuir et faire preuve de moins d'arrogance. Chacun voyait un jour son heure arrivée, visiblement la sienne allait arriver de manière précoce. Bryce était en confiance. Quelle ne fut pas sa surprise quand le jeune homme lui rendit coup pour coup, parant les plus mortelles de ses passes et l'entraînant dans un échange sanglant. À plusieurs reprises, le jeune guerrier évitait la mort de peu tandis que lord Caron voyait ses assauts faiblirent, la fatigue gagnant du terrain dans tout son corps. Ce n'est qu'après un long combat qu'il parvint à se défaire du guerrier, brisant sa garde d'un coup brutal, se servant de tout son poids pour faire basculer le frêle guerrier en arrière. Avant même que sa nuque n'heurte le sol, son corps était éventré par la lame du Rossignol. La joie du seigneur d'avoir vaincu exultait et il poussait un cri de satisfaction tandis qu'autour de lui, les combats cessaient peu à peu. Il allait ainsi rentrer chez lui sans la moindre égratignure.

    C'était sans compter sur le désespoir du frère d'arme de celui qui venait de mourir. Échappant au sort que lui réservait Rolland au dernier moment en voyant son ami, peut-être même frère, tomber sous les coups sans pitié du seigneur, il se ruait vers Bryce, son glaive en avant. Lord Caron vit le coup venir et eut le temps de faire un pas de côté, le coup du guerrier venant lui faire une entaille légère au niveau de la cuisse. Mais celui-ci était visiblement rendu plus audacieux par le désespoir et la vision d'une mort certaine, et, avec toute la force et la vivacité des gens condamnés, il était déjà revenu sur Bryce qui para avec difficulté un coup vicieux. Deux autres suivirent, d'estoc et de taille, parés de la même manière par le Rossignol qui se sentait faiblir. Rolland accourait pour achever l'audacieux guerrier de l'Ouest quand celui-ci trouvait la faille : rompant la garde de lord Caron avec brio, il faucha ses jambes, le forçant à se laisser tomber pour ne pas se retrouver amputé d'un membre et se prépara alors à l'achever. S'emparant de son arme, Bryce dévia le coup fatal dans un tintement sonore tandis que l'arme de son adversaire venait se planter dans son muscle tétanisé. L'adrénaline le privant de ses sens un court instant, le seigneur fit un bond en avant pour plaquer l'insolent au sol, lui flanquant un coup de tête bien sentis avant que Rolland Storm n'achève le jeune homme d'un coup de poignard sous le menton.

    Se laissant choir à genoux, Bryce prit alors conscience de sa blessure et de la douleur lancinante qui le gagnait. Incapable de marcher, on dû le porter jusqu'au campement où on lui fit quelques soins primaires. Depuis, la fièvre le prenait et le quittait, faisant de lui son jouet.


    « - Par les Sept, que l'on en finisse ! »
    se mit-il à crier, en sueur tandis que la fièvre s'emparait de nouveau de son esprit et le tourmentait. S'il n'était pas pris en charge avant la fin de l'après-midi, il ne passerait pas la nuit.
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Talla




Personnage
Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
« La Face Cachée de Corcolline »

Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: [Flashback] Of Blood And Fever [Flashback] Of Blood And Fever Icon_minitime09.09.15 13:25


Bryce ☸ Talla

Of Blood And Fever



Une aube timide s'était levée à l'heure où Talla faisait le tour du champ de bataille pour donner les derniers sacrements aux mourants, prier pour les morts et ramener les blessés dans la tente que les Septa avaient montée dans le camp aux abords de la ville. Les religieuses ne faisaient pas de différence, elles prenaient tout le monde, Ouestien ou Loyaliste, noble, chevalier ou simple paysan arraché à ses terres pour aller mener une bataille à laquelle il n’entendait rien. Les Septa soignaient tout le monde car il revenait au Père d’en haut de les juger, à la Mère de les préserver de la souffrance, au Guerrier et au Ferrant de leur donner la force de survivre, à la Jouvencelle de les purifier et à l’Aïeul de les guider dans les songes de la fièvre et à l’Etranger de les prendre, le cas échéant. Au début, des nuées de corbeaux s’envolaient sur leur passage, puis les oiseaux furent trop ravis de se repaitre des cadavres pour faire attention à elles et ils restaient sur les corps à arracher des bouts de chaire en croassant, se disputant pour les yeux.

La grande brune dégingandé avait rendu son maigre repas en croisant son premier éventré dont les boyaux trainaient sur le sol à l’extérieur de son corps. C’est normal avait dit Septa Gertrude. Les religieuses ramassaient tous ceux qu’elle avait un petit espoir de sauver, parmi cela, certains pissaient le sang au sens figuré et parfois même au sens propre. Voilà qui faisait un baptême du feu plutôt difficile pour la jeune novice, mais elle ne se démontait pas, elle faisait du mieux qu’elle pouvait pour aider, soigner, porter, panser, soulager. Elle avait vomit trois ou quatre fois encore après ça, mais au fur et à mesure, elle s’habituait à la vue du sang et des membres découpés. En revanche, elle avait encore du mal à s’habituer aux regards implorants et remplis de douleur des hommes qui allaient mourir. Elle voulait tous les sauver, même si Septa Marielle lui disait que c’était impossible, qu’elles devaient parfois faire des choix. Elle avait raison, elle le savait, en tout cas sur le fait que, quoi qu’elles fassent, aussi assidument prieraient-elles, certains des blessés dont elles s’occupaient rendraient l’âme dans les jours ou les semaines qui suivraient.

Une guerre, ça n’est jamais propre, et celle-là, d’après ce que la grande brune en avait entendu, était encore plus sale que bien d’autres. Une traitrise disait-on, un sale coup du Roi pour payer ses dettes envers le lion dans le sang. Elle pensait que l’ost du Bief était parti dans le but de déloger les Fer-Nés du Castral Roc, mais la bataille avait tourné tout autrement et c’étaient les Lannister et leurs vassaux qui avaient été attaqués. D’ailleurs, les Fer-Nés n’occupaient plus le château quand le Lion rendit l’âme et que le Roi entra dans la citadelle. Pourquoi un tel revirement ? Pourquoi attaquer un vassal déjà à terre ? Pourquoi tuer le Lion plutôt que les Fer-Nés ? Elle n’en savait rien, des bruits courraient, des bruits en tout genre, du plus cynique au plus farfelu, mais peu applaudissaient l’action des loyalistes en tout cas.

Mais à vrai dire, la cause de tout cela était le cadet des soucis de la jeune novice. Alors qu’elle était encore Talla Tarly, elle ne s’occupait déjà pas des affaires du royaume, elle n’allait pas commencer à concourir aux ragots maintenant. Elle se fichait du pourquoi, tout ce qu’elle voyait, c’étaient les conséquences, les morts, les estropiés, les veuves, les orphelins, les champs ravagés par les sabots des chevaux. Et encore, elle n’était pas rentrée dans la ville brulée et mise à sac par les Fer-Nés, elle n’avait rien vu de l’horreur qu’ils y avaient semée. Pour l’instant, les Septa du Bief se concentraient sur la bataille du Bouclier Brisé et essayaient tant bien que mal de sauver ce qui pouvait l’être.

Tant de vies gâchées. Tant à faire pour une Septa qu’elle n’aurait pas pu faire en tant que Lady. Son père aurait refusé tout net de la voir se salir ainsi les mains pour les gens du peuple et s’abaisser à soigner la racaille des champs de bataille. Elle ne regrettait pas de ne pas avoir trouvé un époux comme son père le lui avait ordonné, à quoi bon se marier pour simplement passer de fille de à femme de et ne jamais grandir, ne jamais être indépendante, ne jamais faire ce qu’elle voulait. Elle n’avait jamais été aussi libre que depuis qu’elle portait son voile et sa tenue, depuis qu’elle avait perdu son nom. Elle n’était plus la fille ainée de Randyll, Sire de Corcoline et Gouverneur des Marches de Dorne, elle était Septa Talla, tout simplement, une fille sans nom qui aidait les pauvres, les orphelins, les déshérités, comme elle l’avait toujours voulut.

Oui, un temps, elle avait voulu obéir, être une bonne fille, une bonne Tarly, faire son devoir envers son père et son nom, se marier avec un grand Seigneur et porter ses enfants comme toute femme de haute naissance le devait. Mais puisqu’aucun Seigneur assez prestigieux pour son père n’avait voulu d’elle et que Lord Randyll lui avait eu la grandeur d’âme de lui laisser le choix entre Septa et Sœur du Silence, elle avait fait le choix premier choix de sa vie qu’elle n’ait fait rien que pour elle. Elle avait cessé de chercher un époux, de vouloir se marier, de croire en l’amour et elle avait attendu bien sagement à Hautjrdin, engrangeant le plus de connaissances et de relations possibles, que son père la mène au premier septuaire venu par la peau des fesses ce qu’il n’avait pas manqué de faire. Elle avait vu un espoir dans le fait de servir les Sept pour servir le peuple et elle ne s’était pas trompée même si l’entrée en matière au sein d’une guerre était nettement moins idyllique que ce que la gentille noble naïve pensait avant d’y mettre les pieds et les mains.

La grande brune dégingandé et maladroite se souvenait encore de cette rencontre avec un Mestre à Villevieille, elle était toute petite et il lui avait appris à faire un remède contre la douleur, et de ce jour-là, elle avait voulu aider les autres. Ce remède elle s’en souvenait comme si c’était hier, la recette etzit gravée dans son esprit, et Elle l’avait fabriquée en quantité pour les blessés, mais ça n’était pas assez fort pour les plus gravement touchés. Elle se souvenait de cette merveilleuse rencontre comme d’ailleurs l’ensemble de sa visite à Villevieille qui avait constitué pour elle la lumière dans son enfance, bien qu’elle ne soit pas restée très longtemps. Cette ville constituait tout ce que Corcolline n’était point, la culture, les grands esprits, l’ouverture sur le monde, les échanges, un univers nouveau à explorer et le haut lieu des sciences : La Citadelle, aussi belle et sacrée à ses yeux que le septuaire de Baelor. Car oui, malgré sa tunique, sn voile et son ordre, malgré même sa foi intrinsèquement tissée à la trame de sa foi inébranlable en l’humanité, Talla n’était pas véritablement une dévote. Ce qui la faisait vibrer bien plus que les Dieux, c’était la connaissance, la science, le progrès et l’Homme au sens large.

Hélas, elles commençaient déjà à manquer de lait de pavot et de vinsonge et ne disposaient pas du matériel pour fabriquer ses deux produits pourtant fort utiles pour soulager les douleurs des blessés les plus graves. Mais aussi pour les faire dormir, les gardant au calme pour la cicatrisation ou encore les amputations. Ainsi, Talla et Marielle était partie quémander un peu d’aide auprès des nobles qui, généralement étaient accompagné de Mestres qui, eux avaient les matières premières, le matériel et les connaissances pour toutes sortes de préparations médicinales.
C’est ainsi qu’elles s’étaient retrouvées au milieu des belles tentes aux couleurs de leur plus ou moins illustre propriétaire. La douce ingénue et la pragmatique coriace, l’une grande, plantureuse, souriante et un peu gauche, l’autre toute petite, sèche comme une trique, regard acéré et gestes assurés. Elles étaient toutes deux vêtues de virginales tuniques blanches où l’on pouvait deviner des taches de sang lessivées à la chaux, une ceinture enroulée de sept cordelettes de couleurs différentes, un voile blanc couvrait leur cou et leurs cheveux. Leur tenue de religieuses comme seule assurance vie contre le vol, le viol et tout autre forfait que les soldats pouvaient commettre après une victoire bien arrosée. Bien peu, et beaucoup à la foi. Qui irait attaquer une servante des Dieux venue pour aider le peuple ?

__ Bonjour Messers. Je suis Septa Talla et voici Septa Marielle. Pourrions-nous parler à votre Mestre ou à votre Seigneur, s’il vous plait ? Nous cherchons du Vinsonge et du Lait de Pavot ou quelqu’un susceptible d’en fabriquer pour soulager nos blessés. »

Les gardes de la tente n’eurent pas le temps de répondre que les deux religieuses entendirent un cri du cœur venu de l’intérieur.

__ Par les Sept, que l'on en finisse ! »

Marielle hocha la tête devant le regard apeuré de la grande brune.

__ Je crois que votre Seigneur a besoin d’aide non ? » Demanda-t-elle

Talla resta bien sagement devant les gardes attendant qu’ils donnent leur autorisation, mais Marielle n’était pas du genre à trop respecter le protocole, car contrairement à son acolyte, elle ne l’avait jamais appris. Elle passa la tête par ce qui faisait office de porte sans attendre de réponse et en voyant l’homme blessé et le regard de celui qui le veillait qui lui semblait prier les Sept pour leur venue, elle entra. Elle fit trois pas, se retourna, vit que la grande brune ne la suivait pas et ressortit pour aller la chercher.

Talla fit un sourire gêné aux gardes, les mains jointes devant elle, son regard passant sans cesse d’eux à la porte par laquelle venait de disparaitre Marielle hésitant à la rejoindre sans avoir d’abord eut l’aval des Chevaliers et sans avoir été annoncée pour le Seigneur en question. Elle avait aperçu les étendards au couleur des Caron, jaunes semé de rossignols noirs. Bien qu’elle ne connaisse pas le nom du Sire de Séréna, soit elle ne l’avait jamais su, soit elle l’avait oublié, elle connaissait de nom. Une forteresse des Marches de Dornes, Comme Corcolline. Certainement gouvernée par un homme du même genre que son géniteur, un guerrier, dur à la douleur, dur tout court, un homme sans pitié, un homme façonné pour et par les armes et les batailles. Peu probable qu’elle l’ait déjà croisé étant donné qu’elle n’était jamais sortie du Bief et peu de chances aussi qu’il fasse le lien entre Septa Talla et Talla Tarly, des Talla, il y en avait d’autres, de haute et de basse naissance.

Marielle l’attrapa par le poignet et la tira à l’intérieur, manquant de lui faire perdre l’équilibre et de lui briser la nuque tant la jeune novice fut surprise, trop occupée, à attendre l’autorisation des gardes. Mais elle entra finalement aux côtés de son amie et posa son doux regard sur le blessé en s’avançant vers lui.

__ Espèce d’imbécile ! Pourquoi ne nous avez-vous pas appelées ?! »

Eructa Marielle à l’intention du bâtard autant qu’à celle du blessé en voyant la blessure qui suintait du sang et du pus. Talla approuvait le fond, mais certainement pas la forme, clairement, elles étaient arrivées au bon moment et si les compagnons de Lord Caron avaient été plus efficaces, cela aurait épargné bien des problèmes à leur maitre.

__ Pardonnez le langage de mon acolyte, elle voulait simplement dire qu’il aurait été mieux pour votre Seigneur d’aller nous chercher le plus tôt possible, mais nous allons tout mettre en œuvre pour l’aider, croyez le bien. De plus, nous sommes désolées, mais nous étions venues pour trouver du Vinsonge et du Lait de pavot, aussi nous ne disposons de rien pour soulager ses souffrances… »
__ Bla bla bla bla… On va avoir besoin d’eau claire, d’eau bouillante, de bandages propres d’un couteau bien aiguisé et d’une bouteille de votre meilleure eau de vie. »
__ Si vous voulez bien, Messer. »


.pinklemon


Dernière édition par Talla le 02.10.15 22:40, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: [Flashback] Of Blood And Fever [Flashback] Of Blood And Fever Icon_minitime28.09.15 19:38

Qui l'eut cru ? Les Dieux l'avaient entendu. Simple hasard, chance, ou véritable bénédiction, Rolland Storm n'en avait cure. Quand il vit une Septa franchir l'entrée de la tente seigneuriale, aussi austère fut-elle, il ne pu s'empêcher de sourire. Bryce quant à lui plissait les yeux, se redressant légèrement pour observer les nouvelles arrivantes, le front trempé de sueur. En effet ce n'était pas une mais deux religieuses qui se tenaient là. La fièvre lui jouait-elle des tours ? Des heures que son aide de camp avait disparu dans les méandres du campement et le bourbier du champs de bataille pour trouver des soigneurs disponibles, et voilà que deux Septa venaient à lui. Dès qu'il aurait repris force, il congédierait ce bon à rien. Mais peut-être s'emballait-il, il était toujours blessé et aucun soin ne lui avait encore été apporté après tout.

L'audace, ou plutôt le manque de protocole de la plus vilaine des Septas sauta bientôt à la figure des deux guerriers. Rolland se redressa subitement devant l'affront que venait de lui faire la religieuse, mais Bryce tempéra le bâtard en posant sa main sur l'avant-bras de son demi-frère.


« - Si mes hommes avaient su vous trouver, ils vous auraient appeler... »
grogna simplement le guerrier, évitant à Bryce d'avoir à parler.

La plus grande prit la parole à son tour, excusant le manque de délicatesse de sa partenaire qui semblait sur le pieds de guerre. Tant mieux. Enfin des gens qualifiés et prompts au travail. Bryce n'en pouvait plus de souffrir, bloqué sur sa couche depuis la fin des combats. Telle paralysie le rendait fou, le sentiment d'impuissance étant certainement le plus affligeant pour les seigneurs guerriers et habités de la fougue de la jeunesse. Celle-ci les rendait orgueilleux et ils se pensaient souvent tout puissants, infatigables et protégés par leur jeune âge, ainsi de telles blessures les ramenaient à la réalité. Il n'y avait pas de guerriers pour se soustraire au prix de la guerre et tôt ou tard le destin se jouait de vous. Mieux valait être blessé que mort. Tous n'avaient pas eu cette chance.

Ainsi elles étaient venues quérir des ressources pour soigner les blessés, lait de pavot et vinsonge. Bryce n'avait rien de tel, son mestre était resté à Sérénade, trop vieux pour voyager jusqu'aux Terres de l'Ouest. Là avait été sa maladresse. Il avait négligé bien trop de détails de cette expédition et devait en tirer des leçons. Elles avaient été assez douloureuses pour être retenues, du moins il l'espérait pour son propre sort.

« - Nous n'avons rien de la sorte... » lâcha Bryce en grinçant des dents. « Rolland, va quérir l'aide des mestres des seigneurs voisins. Il me semble que celui de lord Goüer était particulièrement bien lotis. Son camp n'est pas loin. »

Tandis que Rolland s'affairait avant de quitter la tente, Bryce écoutait les besoins des deux Septas d'un œil livide. Rien de bien difficile à trouver cette fois, et le bâtard ne tardait pas à mettre deux soldats à l’œuvre pour rassembler en une dizaine de minutes tout ce dont avaient besoin les deux femmes. On alluma plus de chandeliers et bougies pour améliorer la luminosité de la tente et l'on fit mettre une table et des tabourets près du lit de lord Caron, où l'on disposa tout ce dont les Septa avaient besoin. Un soldat restait au pieds du lit sur ordre du Rossignol, pour répondre aux moindres besoins des deux religieuses. Rolland disparut alors pour aller chercher du lait de pavot et du vinsonge auprès des autres seigneurs, aussi bien pour Bryce que pour les réserves des religieuses. C'était la moindre des choses, pour les remercier, et c'est ce que son frère aurait voulu.

Pendant ce temps, le blessé observait en silence les deux Septa s'affairer autour de lui. Il était à peu près conscient mais toujours fiévreux, cependant, il parlait désormais sans peine mais sentait des bouffées de chaleur monter jusqu'à ses tempes.


« - Voilà bien longtemps que deux femmes n'avaient pas pris soin de moi... »
dit-il de sa voix faible, souriant légèrement en observant les deux femmes.

Si la petite était énergique elle n'avait rien d'agréable, hormis son professionnalisme. Le visage de la plus grande était plus pur et agréable, c'était sûrement une sorte de réconfort pour les blessés et les mourants. Les deux femmes formaient cependant un duo détonnant et, Bryce l'espérait, efficace. La plus expérimentée semblait organiser et guider le moindre geste de chacune par une volonté de fer, tandis que la gentillesse de la plus jeune venait certainement corriger le manque de tact de la première. Lord Caron se sentait désormais plus en sécurité.

« - Je suis Bryce Caron, Lord de Séréna, dit-il tandis qu'elles s'installaient. Quel est le nom de mes sauveuses ? »

Tandis qu'il parlait d'une voix cassée par la fatigue, l'on apportait des bouteilles d'eau de vie sur lesquelles Bryce lorgnait sans gêne. Voilà le seul remède disponible contre la douleur actuellement, et lord Caron était prêt à en boire des litres pour échapper à la fièvre et la douleur qui lui déchirait la jambe.
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Talla




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MessageSujet: Re: [Flashback] Of Blood And Fever [Flashback] Of Blood And Fever Icon_minitime02.10.15 22:38


Bryce ☸ Talla

Marielle recula d’un pas en tirant Talla par le bras lorsque l’homme valide se leva, les yeux rivés sur lui, prête à partir en courant s’il osait lever la main sur elle, mais il se ravisa à temps. Elle haussa les épaules en guise de réponse comme si de rien n’était. Peut-être avait-elle noté qu’elle avait manqué de courtoisie, mais elle s’en fichait. Peut-être avait-elle noté que certains nobles peuvent se montrer cruellement susceptibles et bien ingrats du même coup, cela, elle le retenait pour plus tard. Quand à Talla, ce mouvement de colère lui avait douloureusement rappelé son géniteur. Elle avait senti son cœur se mettre à battre à toute vitesse et ses membres se liquéfier sur place, elle aurait été bien incapable de bouger et elle tremblait désormais comme une feuille. Lorsque son acolyte s’en rendit compte, elle la secoua sans ménagement pour l’aider à reprendre ses esprits.

__ Talla ! C’est rien, tout va bien. On doit soigner cet homme maintenant. »

Talla plongea son regard dans celui de son amie et revint peu à peu à elle, la peur ne l’avait pas quitté tout à fait, mais elle était revenue dans la tente et cessa peu à peu de trembler. Elle venait de faire un voyage express à Corcoline et jamais elle ne s’était sentie aussi démunie. L’espace d’un instant elle était redevenue une petite fille face à la fureur de Randyll Tarly, impuissante et prête à encaisser les coups sans pleurer ce qui ne ferait que rendre le supplice plus long et plus douloureux. Pour ravaler ses larmes, à l’époque, elle plongeait dans sa mémoire, se remémorant un bon livre ou un poème, énumérant les constellations ou les plantes qu’elle connaissait. Elle n’avait pourtant jamais été peureuse, au contraire, elle était plutôt courageuse, même si c’était plus souvent par naïveté que par bravoure véritable. Mais là, alors qu’elle pensait que tout cela était derrière elle, elle se rendait compte à quel point la violence était banale en ce bas monde, à quel point, en réalité elle avait été protégée jusqu’ici. Maintenant, elle n’avait plus que la protection des Dieux, une bien maigre protection sur un champ de bataille, même si jusqu’ici, elle avait semblé suffire.
Elle ne regrettait pas d’être venue, elle prenait simplement conscience des risques qu’elle encourait. Peut-être était-ce une bonne chose, sans quoi, sans l’interdiction formelle de Septa Gertrude, elle se serait promenée seule sur le camp pour aider les uns et les autres sans se soucier de mauvaises gens.

__ Merci. » dit Talla avec un sourire lorsque celui qui se montrait si menaçant avec Marielle quelques minutes plus tôt envoya un certain Rolland querir des antidouleurs auprès des autres Seigneurs.

La jeune femme avait entièrement recouvré ses moyens et s’approcha de Bryce. Concentrée sur sa tâche à nouveau, elle replia consciencieusement le drap pour découvrir la blessure sans découvrir l’intimité du Sire de Séréna, par respect autant que par pudeur. Peut-être par peur aussi, après tout, elle n’avait jamais vu le loup. Mais elle avait eu l’occasion, depuis la fin de la bataille, de faire connaissance avec le corps des hommes, même avec les parties génitales. La première fois, elle avait eu un léger mouvement de recul, mais l’homme hurlait de douleur et se vidait de son sang, elle avait donc fait son travail sans se soucier du reste. Pour un autre, ça avait été un peu plus compliqué, il avait été blessé à l’endroit même qu’elle avait donc été obligé de toucher et même de cautériser au fer rouge, ce qui n’était pas indolore, tenu par plusieurs autres femmes, il s’était débattu en criant jusqu’à ce qu’il perde connaissance. Là encore, Talla avait fait ce qu’elle devait faire, n’hésitant que quelques secondes mais vite rappelée à l’ordre devant l’urgence de la situation. Finalement c’était ainsi, en soignant les gens, en les aidant, en les sauvant, qu’elle arrivait à surmonter la majorité de ses appréhensions.

Elle observa la plaie et fit une moue qui en disait long sur l’état de la hanche du blessé, écartant les bords de l’entaille avec douceur pour éviter de lui faire trop mal, même si ça risquait d’être douloureux et qu’elle savait parfaitement que la suite le serait plus encore. C’était bien plus profond qu’il n’y paressait, mais heureusement, pas infecté en profondeur, seule la surface était purulente. Elles étaient arrivées à temps, mais il allait falloir nettoyer ça soigneusement pour éviter l’infection. Elle écarta un peu plus les bords de la blessure pour regarder au fond. C’est bien ce qu’elle craignait, on voyait l’os, une nouvelle moue accompagna cette constatation. Pendant que les instruments demandés étaient disposés sur une table et que la tente était éclairée de plusieurs nouvelles chandelles, Talla et Marielle s’entretinrent un peu à l’écart du blessé se mettant. Toutes deux d’accord sur la gravité de la blessure et la marche à suivre, elles savaient par avance que ça n’allait pas être une partie de plaisir et que, même si elles faisaient de leur mieux, Lord Bryce ne serait pas tiré d’affaire avant au moins quelques jours.

La grande brune sans grâce revint auprès du blessé et entreprit de nettoyer la plaie avec un linge humide. Pour se faire, elle dut écarter une nouvelle fois les bords de l’entaille et bien qu’elle prit soin de le faire avec le plus de délicatesse possible, elle dut les repousser bien trop pour éviter toute douleur. Pendant ce temps-là, l’autre septa nettoya puis chauffa la lame du couteau demandé à blanc. Il fallait espérer que le fameux Rolland trouve rapidement du lait de pavot ou du vin songe car Marielle n’était pas décidée à attendre qu’il revienne pour opérer. Talla avait essayé de lui faire entendre raison et de l’amadouer, mais elle avait raison, le temps qu’elles passaient ici, elles ne le passaient pas à sauver d’autres vies et tout Lord qu’il était, il n’était pas prioritaire sur les autres blessés. De plus, et ce point avait fini de convaincre la jeune novice, plus elles attendaient, plus il risquait l’infection généralisée, l’hémorragie mortelle ou toute autre chose qui mènerait inéluctablement à sa mort. Or, ne sachant pas si son aide de camp reviendrait dans dix minutes ou dans une heure, elles ne voulaient pas attendre plus longtemps et prendre le risque de le laisser passer le point de non-retour.

A la boutade de Bryce Caron, l’ex-Tarly fut extrêmement gênée, se disant qu’elle n’était plus une femme si tant est qu’elle ne l’ait jamais été, mais une Septa. Elle ne comprit absolument pas l’humour du jeune homme tâcha de ne pas croiser son regard, mais ses yeux se levèrent vers son visage sans qu’elle ne le veuille vraiment et croisèrent ceux de Bryce avant de se baisser hâtivement sur la plaie pendant que ses joues s’empourpraient. Marielle quant à elle ricana et répondit du tac au tac, comme à son habitude :

__ C’est ça mon gars, fait le malin tant que tu peux. On te paraitra vachement moins sympa quand on commencera à te charcuter. »

Talla se tourna légèrement vers Marielle et chuchota :

__ Mon Lord, Marielle, pas ‘mon gars’… »
__ Mon cul ! J’appelle les gens comme je veux et c’est certainement pas MON lord. » Répondit Marielle sans la moindre discrétion.

Talla soupira devant son énième échec à inculquer les bonnes manières à son amie, puis, elle leva les yeux vers Lord Bryce en hochant la tête comme pour s’excuser de l’attitude de son acolyte et lui sourit timidement.

__ Je suis Septa Talla et voici Septa Marielle. »

Répondit ensuite succinctement la grande brune dégingandée qui n’osa pas s’aventurer à plus d’amabilités dans son nouveau costume de Septa dans lequel elle n’avait pas à faire de mondanités inutiles. De plus, la seule phrase qui lui vont en tête étant « ravie de faire votre connaissance », elle trouva cette réponse dans les circonstances actuelles tellement ridicule et déplacée, qu’elle préféra se taire et terminer de nettoyer la surface de la plaie après avoir souillé plusieurs linges. Le plus dur allait commencer…

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MessageSujet: Re: [Flashback] Of Blood And Fever [Flashback] Of Blood And Fever Icon_minitime31.10.15 17:46

    Désormais seul avec les deux femmes, si on oubliait les soldats immobiles dans la tente, Lord Caron étaient désormais livré aux bons soins de celle-ci. Observant la réaction de la Septa lorsqu'elle découvrit sa plaie, Bryce comprit qu'en effet, c'était bien plus qu'une égratignure. Ses pics de fièvre depuis la veille en témoignaient. Nul ne savait quelles crasses étaient véhiculés par les lames sales des guerriers, d'où les infections rapides et souvent mortelles. Lord Caron pouvait s'estimer heureux d'avoir enfin trouver des soigneurs, car si la journée avait passée sans que rien ne soit fait, son destin aurait certainement été un peu plus proche d'être scellé.

    Tandis que la jeune femme examinait délicatement, du moins, avec autant de douceur que possible la plaie, Bryce lâchait quelques soupirs douloureux, sentant une douleur vive lui prendre la cuisse et la hanche à chaque fois qu'on écartait sa peau. Instinctivement, sa main gauche se cramponnait aux draps de sa couche tandis que de sa main droite il faisait signe à un de ses hommes de lui remplir un verre d'eau-de-vie, et un grand. La journée allait être longue, il avait donc en avoir grandement besoin. Puisse Rolland trouver son bonheur rapidement. Celui-ci chevauchait d'un camp à l'autre, se dirigeant vers celui de lord Gouër, qui n'était pas très éloigné, mais il fallait se frayer un chemin entre les camps éparses, les fosses nauséabondes remplies de corps et les processions de soldat qui se déplaçaient dans la région. Tout n'était que boue autour de Castral-Roc, du piétinement des hommes en armes, des chevaux et de la fougue des combats. La campagne où s'étaient établis les ost avaient été ruinée sur quelques lieux à la ronde. Le passage de telle armée ne laissait jamais indifférent, et si certains commerçants s'étaient réjouis, les réquisitions opérés par certains Lords n'avaient pas été du goût de tous. La guerre chamboulait toujours la vie locale, et ce par maints aspects.


    La plus grande des deux Septa sembla gênée par l'humour de Bryce, peu présomptueux dans son intimité. Le Lord tenait au protocole et à son statut, son prestige, mais n'était pas pour autant hautain et prompt à dénigrer le peuple. La noblesse vivait sur les épaules de celui-ci tout en assurant sa sécurité et son administration. Si son sang était supérieur, il avait longtemps côtoyé le peuple, quand, écuyer, il écumait les tournois de toutes sortes et accumulait les beuveries, de manière anonyme, dans les différentes tavernes établies sur le domaine des Cafferen. Il avait appris que s'il avait bénéficié d'une éducation et d'une naissance de plus haut rang, c'était, dans les veines de ces gens et les siennes, le même sang qui coulait. Ainsi, bien que d'abord irrité par le manque de politesse à son égard de la plus vieille des Septa, il ne faisait pas non plus grand égard du protocole, bien qu'il conservait certainement plus de retenue que cette dernière. Il en aurait certainement été autrement dans d'autres circonstances, mais celles-ci exigeaient de lui un certains relâchement.


    Rapidement, le regard de Bryce se déporta du visage empourpré de la jeune Septa pour se poser sur celui de la plus vulgaire des deux, qui, visiblement, était réceptive à l'humour et elle même friande de sarcasme. D'ordinaire peu loquace, lord Caron se sentait soudainement étrangement à l'aise. Peut-être que le manque de tact, et ce que certains auraient décrit comme de la simple vulgarité de la Septa plaisaient plus que ce qu'il pensait au noble. Après tout, s'il détestait se trouver au milieu de rassemblements de noblesse, tournois et banquets, c'était en partie pour échapper à leur protocole parfois bien trop lourd à son goût et tout leurs codes et jeux de paroles, rumeurs, ragots et détours politiques qui ne lui plaisaient guère. La guerre était un moyen bien plus franc de s'exprimer. Ainsi le roi avait parlé. Et cela avait beaucoup plus d'écho aux oreilles de Bryce que tous les discours du monde. Les actes valaient toujours plus que les paroles...

    Lord Caron eut un rire nerveux, tiré entre l'amusement sincère et le stress quant la Septa lui répondit. De ce point de vue là, évidemment, Bryce allait certainement moins apprécier leur compagnie. Néanmoins elle était pour l'instant beaucoup plus joyeuse que celle de ses soldats. Lord Caron se doutait néanmoins que l'ambiance allait certainement rapidement se dégrader quand les boutades laisseraient place à sa souffrance, dont seul le retour de Rolland pouvait l'en exonérer.

    « - Ce n'est rien... » dit doucement Bryce, quand celle qui s'avéra s'appeler Talla corrigea la dénommée Marielle concernant l'appellation qu'elle donnait au convalescent. Il était vrai que « mon gars » était un poil vulgaire, bien trop commun, mais tellement spontané que lord Caron ne pouvait s'empêcher de sourire en entendant la septa s'exprimer. De toute façon, elle semblait avoir dans la peau cette propension à bafouer tout protocole. A maintes reprises, Talla avait tentée de la reprendre, en vain.

    Voyant que septa Marielle avait dores et déjà fait chauffé à blanc la lame du couteau rapporté par les hommes de Rolland, Bryce saisit son verre et le bu d'une traite afin de se donner un peu de courage. Se redressant légèrement en appuyant son dos contre ses oreillers trempés de sueur, il fit un signe de tête aux deux soignantes.

    « - Allons-y. Inutile de perdre plus de temps. Si les Septs m'aiment encore, Rolland arrivera avec ce qu'il faut... Sinon, puisse ce vin me donner courage... »

    Du courage, il allait en avoir besoin et il le savait. De toute façon, il ne comptait pas lutter seul contre ses propres démons. Pour oublier la douleur il comptait bien sur sur l'alcool mais aussi les deux femmes. Aussi concentrées allaient-elles être sur la tâche, elles allaient devoir répondre au lord qui ne manquerait pas de se plaindre, et parler de banalité pour s'aérer l'esprit. Les plaintes, les cris et les gémissements ne seraient certainement pas volontaires, mais certainement pas contenables. Il en frémissait d'avance.
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Talla




Personnage
Age du personnage: 21 ans
Surnom: La pucelle
Métier/Titre(s): Septa

Talla
« La Face Cachée de Corcolline »

Copyright : Walda & Luna
Citation : « Il faut savoir s'instruire dans la gaieté. Le savoir triste est un savoir mort. L'intelligence est joie. »
Pseudo : Jul'
Corbeaux : 210
à Westeros depuis : 23/10/2013
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MessageSujet: Re: [Flashback] Of Blood And Fever [Flashback] Of Blood And Fever Icon_minitime07.11.15 17:51


Bryce ☸ Talla

Septa Marielle prit la bouteille d’eau-de-vie des mains du soldat qui s’approchait pour servir le Lord, elle en but une bonne goulée et la donna brutalement à Talla. La grande brune regarda son amie quelques secondes, le souffle coupé de honte et d’étonnement avant de se ressaisir en secouant la tête et en esquissant un sourire d’excuse au blessé. Plaçant une main derrière la nuque du Seigneur, elle aida Bryce Caron à se redresser un peu pour pouvoir boire le verre qu’elle venait de lui servir. Doucement, elle porta la coupe aux lèvres du Sire de Serena avant de laisser lentement couler l’alcool dans sa gorge. Mais devant la moue de son acolyte, elle comprit, à voir le précieux liquide s’écouler autant dans que hors la bouche du jeune homme que boire à la bouteille aurait probablement été bien plus pratique et que c’est pour cette raison qu’elle avait pris la bouteille et la lui avait passée après avoir ponctionner sa redevance pour se donner du courage. Elle reposa donc le verre, encore presque plein, sur la table près de la tête de lit et tenta de faire la conversation pour détourner l’attention du chevalier de ce qui se passait derrière elle.

__ Alors comme ça, vous venez des Terres de l’Orage. Je n’y suis jamais allée mais j’ai entendu dire que c’était une très belle région. Mais j’ai lu quelque part que la Maison Caron qui siège à Séréna constituait une des Maisons des Marches de Dorne, la première si j’en crois certains écrits parfois contestés. »

Talla faisait là preuve d’un peu trop de culture pour une jeune femme issue du peuple, le simple fait qu’elle sache lire était une preuve de ses origines, elle aurait peut-être mieux fait de se taire, mais il fallait que le Lord se relâche et donc, qu’il n’en sache pas trop sur ce qui l’attendait. Il aurait moins mal ainsi… Du moins l’espérait-elle.
Pendant tout ce temps, Marielle préparait les instruments et appela deux gardes, leur demandant de se placer de manière à tenir bien ferment les jambes et le corps de leur maître. Pendant qu’elle faisait chauffer la lame du couteau à blanc et vérifia qu’elles avaient tout le nécessaire à proximité elle leur expliqua à voix basse ce qu’elle allait faire et l’importance de faire en sorte qu’il ne bouge pas d’un pouce. Talla se mit à parler plus fort pour que Bryce n’entende pas.

__ On dit même que ses armoiries auraient été vues sur plus de mille champs de bataille ! »

Marielle toucha le dos de Talla.

__ Je suis désolée. » fit-elle avant d’attraper les bras du seigneur, de les plaquer contre la couche et d’y penser de tout son poids pour le maintenir en place malgré la douleur qui suivit dans l’instant.

Marielle incisa la plaie purulente jusqu’à l’os ou presque et se mit à gratter les chairs infectées pour les enlever, se retournant parfois pour rincer la lame à l’eau et y verser un peu d’eau de vie ainsi que sur la plaie. Le nettoyage de la plaie prit plusieurs longues minutes et durant tout ce temps, Talla tenait Bryce de toutes ses forces et le regardait dans les yeux avec un doux sourire. Elle n’espérait pas que son visage disgracieux l’aiderait, mais simplement que son regard lui permettrait de ne pas perdre pied.

__ Racontez moi votre pays messire… »

Dit-elle avec douceur et compassion. Elle n’avait aucune idée de la douleur qu’il ressentait, mais elle savait mieux que quiconque que se replonger dans des souvenirs heureux pouvait aider à la supporter...

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