Port-Réal
Donjon Rouge
An 299
Lune 7
Semaine 4
Jour 7
Milieu de matinée

Andrik avait demandé une audience à Oberyn Martell, le prince de Dorne. Qu'il soit prince, baron, roi ou marchand de poissons n'intéressait guère le Fer-Né. En revanche, ce qui l'intéressait beaucoup plus était qu'Oberyn Martell était l'un des juges au procès de Cersei. Or, il avait besoin de parler à un des juges. Et Oberyn était celui qui semblait le plus accessible. Entre le Grand Argentier qui avait un œil qui disait merde à l'autre tout en disant merde à ses deux jambes, et Ned Stark, qu'on disait honorable, mais qu'Andrik avait surtout trouvé très "balai-dans-le-cul" et pas forcément très malin, le choix avait été vite fait.

Pourquoi Andrik voulait-il parler à Oberyn Martell ? Pour parler du procès, bien sûr. Et pour le coup, son titre de "ser" était, il s'en rendait compte, la seule chose qui lui avait permis d'obtenir cette audience.

Évidemment, les considérations sur la légitimité de Durran et l'adultère ou non de Cersei ne l'intéressaient pas le moins du monde. Mais le duel judiciaire, ça, nettement plus. Il avait bien envie de se proposer comme champion de la Couronne. D'abord, ça le ferait connaître et consoliderait son titre tout neuf. Et puis, merde, ce roi était quand même celui qui l'avait adoubé. Ça méritait bien un coup de main en retour !

Lorsqu'il vit Oberyn approcher, fidèle à son habitude, il l'évalua d'un regard. Le prince se tenait bien droit et sa démarche était féline, souple, ses gestes fluides. Ca fleurait le grand combattant, mais Andrik aurait donné cher pour le voir en action (quoique pas sur lui-même). Il y avait quelque chose dans sa démarche qui suggérait qu'il n'était pas habitué à combattre dans une boîte de conserves, mais plus à danser autour de ses ennemis en les saignant. Andrik le voyait bien avec deux épées courtes, ou une épée et un bouclier en pin.

Il se leva d'un mouvement fluide lorsque Oberyn fut près de lui.