▽ ft Aryos Tarnos

298, 13ère lune, semaine 4, jour 2

Daenerys regardait Illyria qui lui tendait une robe. Depuis que sa grossesse commençait à un peu se voir, la princesse avait bien du mal à savoir comment s’habiller. La jeune fille n’y connaissait strictement rien à la mode de Lys et de comment camouflé un ventre qui s’arrondissait de jour en jour. La jeune dragonne demandait sans cesse des conseils à sa protectrice qui avait eu une carrière de prostitué dans sa jeunesse avant devenir une tueuse. A vrai dire la jeune femme chargée de la protection de la Targaryen n’était pas beaucoup plus vieille que sa maîtresse, mais elle était tellement plus forte. La jeune fille voulait avoir la même force qui parcourait Illyria. Dany travaillait dure pour cela, ses leçons avec le mestre, la septa et avec Ser Jorah l’aidait à prendre conscience d’elle-même, à ne plus être la petite fille qu’elle avait été. La jeune fille devenait une princesse et devrait plus tard se comporter en Reine. Son frère aîné n’était pas capable de régner sur le trône de fer alors elle le devait pour sa famille, pour son frère Rhaegar, pour son neveu et sa nièce, elle devait pour la dynastie Targaryen.

La jolie blonde enfila le tissu que lui avait tendu Illyria. La robe était belle et cachait parfaitement ses rondeurs du à son état. Mais elle n’avait que trop peu de robe qui pouvait cacher cela. Alors vu que la journée n’était pas trop chaude et qu’une brise maritime balayait gentiment la cité de Lys, Daenerys décida d’aller dans un marché pour s’acheter plus de tenu pour les mois à venir où elle devrait cacher son état. Illyria l’accompagnait bien entendu, la jeune princesse ne se déplaçait jamais sans sa protectrice et si cela était le cas, Ser Jorah prenait le relai. A vrai dire la sécurité de la princesse était ce qui comptait le plus aux yeux de ses protecteurs. Ils avaient réussis à échapper à l’Usurpateur alors ce n’était pas le moment pour qu’elle se fasse tuer par un assassin ou autre. Tous étaient prêts à mourir pour la dernière descendante d’Aegon le Conquérant.

Daenerys avait définitivement tiré un trait sur son passé. La culpabilité d’avoir abandonné son frère était complètement partie. Elle ne s’en souciait plus désormais. Elle avait coupé le lien qui les avait unis pendant quatorze ans. La jeune fille ne pensait plus à lui. D’ailleurs elle se fichait où il pouvait se trouver, elle se fichait de savoir s’il était mort ou vivant. Tout ce qu’elle savait c’était qu’il ne pouvait plus lui faire de mal. Il était loin d’elle, il ne pouvait plus l’influencer, il ne pouvait plus l’atteindre, lui faire peur, lever la main sur elle, lui crier dessus et surtout de l’espionner quand elle prenait son bain. Même si elle n’avait jamais rien dit, Dany avait fini par s’apercevoir du petit manège de son aîné. Et cela la répugnait. Elle ne portait pas son frère spécialement dans son cœur, bien qu’il restait un membre de sa famille. Mais ce n’était plus lui sa famille. Sa famille c’était Illyria, Jorah, Septa June et Mestre Yvan. Et uniquement eux.

La jeune princesse sortit de la propriété qui était devenue leur nouvelle maison. Accompagné d’Illyria, elle se dirigeait vers le marché. Daenerys adorait le marché, elle était toujours intriguée par les nouvelles senteurs, les nouveaux tissus et toutes les petites merveilles qu’elle pouvait y trouver. Bien qu’au début, la foule l’effrayait peu à peu, la jeune fille s’était aperçue qu’elle passait inaperçue. Personne ne faisait attention à elle. Les nobles aux traits valyriens étaient nombreux dans cette cité libre, donc la Targaryen pouvait s’y mouvoir sans trop difficulté et peur d’être reconnue. La jolie blonde prenait donc confiance dans ce nouvel environnement qu’elle appréciait. Elle regardait donc les tissus et écoutait sagement les avis de sa protectrice quand elle le lui en demandait. La journée s’annonçait bien.

Alors qu’elle repartait pour aller voir un autre étalage, la princesse rentra dans quelqu’un qu’elle n’avait pas vu. Ce dernier s’empressa de s’excuser et avant que la jeune fille n’en fasse de même Illyria réagit au quart de tour et menaça l’homme de son poignard. Daenerys regarda l’homme, il n’avait pas l’air dangereux et semblait jeune.
« Illyria, tout va bien. Il n’y a pas de mal. » Elle regarda l’homme. « Excusez-moi, j’aurai du regardé où j’allais. Je m’appelle Ella. Veuillez nous pardonnez pour cette réaction, c’était un excès de prudence. »

▽ ft Aryos Tarnos

298, 13ère lune, semaine 4, jour 2

Aryos vit comme une autre femme, visiblement la compagnie de celle qu'il avait heurté, sortit un poignard. Il recula d'un pas en arrière et fit un geste de porter sa main à son épée avant de s'arrêter net. Il avait trop de monde autour d'eux et elle était trop proche de lui. Il n'avait pas la place de pouvoir se protéger efficacement et manier une épée. Le constat était cruel, la seule arme qui pourrait l'aider fut un poignard mais il n'en portait pas sur lui. Diantre, voilà une chose qu'il devait éviter la prochaine fois. Toujours porter une arme courte sur soit, surtout quand il fallait se promener dans un marché. Il fit alors ce qui semblait être dans cette situation le plus sage. Il leva les deux mains en signe d'apaisement. Heureusement la plus jeune intervenait et calma la situation. La femme retira son poignard. Le soulagement prit possession d'Aryos. Il répéta son excuse en signe de bonne volonté.

« Ce n'est pas de votre faute, madame. Il fus de mon devoir de prendre garde à ne pas vous heurter. »

Il se tourna vers Illyria. Elle semblait plus âgé qu'Ella, pouvait-elle être la grande sœur ou peut être une garde de corps ?

« Je vous prie également de m'excusez. Il ne fut en aucun cas ma volonté de heurter de quelconque manière votre amie. Je peux que féliciter la promptitude que vous avez de lui apporter assistance. C'est une chose rare et louable en notre époque. »

C'est alors qu'il vit derrière, à deux pas d'eux, un stand vendant une poudre blanchâtre en sachets. Voila ce qu'il avait cherché ! Il osa alors usurper quelques secondes pour acheter un sachet de salpêtre au vieux marchand. Quelques instants, il avait oublié l'incident, trop heureux d'avoir trouvé l'ingrédient. C'est alors que lui revint tout. Il retourna alors son attention vers la femme qui s'était présentée comme Ella. Elle avait quelque chose de particulier, un sang-froid étrange pour quelqu'un de cet âge. Elle n'avait pas hésité d'intervenir quand Illyria avait sortit son arme et ceci avec une sécurité étonnante. Elle était là, tranquille et incarnant une tranquillité plus que louable. Aryps s'inclina très légèrement, quoi souligner une démonstration de respect vis-à-vis d'Ella.

« Mon nom est Aryos, Aryos Tarnos. Comme vous pouvez probablement déduire de mon nom, je suis braavosi. Je suis venue à Lys pour des affaires commerciales. On m'a chargé d'aller inspecter quelques plantations dans les environs. Et vous ? Vous êtes de Lys ? Ou est-ce que vous êtes que de passage ? »

Il ajouta alors, désireux de lancer une conversation amicale.

« Sachez que je peux que vous féliciter pour votre prudence, on ne l'est jamais assez même si j'avoue d'avoir craint pendant un instant pour ma vie. Lys est une ville dangereuse surtout que certains n'ont plus aucun respect de rien. »

Il espérait ainsi de se faire pardonner pour son imprudence qui avait provoqué le heurt entre eux. Heurter une jeune femme était vraiment la dernière chose qu'il désirait faire. C'était pour lui un principe de galanterie à respecter. C'était aussi une raison pourquoi il n'avait pas hésité de donner les raisons de sa visite de Lys. De toute façon, il n'avait rien à craindre. Il était le représentant d'une famille de marchand. Pas assez important pour faire une bonne proie pour les plus puissants, trop pour ceux qui ne l'étaient pas.

Il était interrogatif par rapport à cette jeune femme. Elle ne lui avait donné aucun nom de famille ce qui fut surprenant car elle avait les traits valyriens des grandes familles des cités libres esclavagistes. Les aristocrates avaient l'habitude de lâcher leur nom de famille en toute occasion. Elle ne le fit pas. Aryos en déduisait donc qu'elle n'était pas une noble ou si oui qu'elle voulait rester inconnue. Le fait qu'elle était accompagnée par cette femme armé montrait aussi qu'elle n'était pas une simple habitante de la ville. Toute personne jouissant une telle protection était soit importante soit avait des bons amis. Leurs vêtements aux tissus de qualité soulignaient que les deux femmes n'étaient pas des simples communs. A vrai dire, ce n'était pas vraiment quelque chose de particulièrement étrange. Beaucoup de gens pouvaient avoir envie de passer discrètement dans une ville comme Lys. Probablement qu'Ella était une fille d'un riche marchand ou d'un petit aristocrate ce qui expliquait son nom mais aussi une attitude bien plus décontractée que celle affichée par les femmes de la haute aristocratie.

▽ ft Aryos Tarnos

298, 13ère lune, semaine 4, jour 2

Le jeune homme s’excusa d’avoir heurter Daenerys et félicita Illyria pour sa rapide réaction. La tueuse ne fit que lui jeter un regard noir et s’écarta pour se remettre derrière la princesse. La jeune fille lança un sourire navré à l’homme qu’elle avait percuté. Il s’éclipsa pour acheter quelque chose à un marchant se trouvant derrière elles. La blonde regarda la tueuse car elle était dans l’incompréhension la plus totale. C’était un drôle d’oiseau celui-là. Et la Targaryen préféra la prudence quand il revint vers elle. La jeune fille n’était pas rassurée que l’homme achète quelque chose juste après l’avoir rencontré. Elle se fit des scénarios. Si cet homme était envoyé par l’Usurpateur ? Avait-il découvert la supercherie des dorniens ? Ou alors Drogo avait engagé quelqu’un pour la retrouver ? Ou Viserys ? Quoique son frère étant pauvre, comment aurait-il pu le payer. Mais elle se méfiait.

Il engagea la conversation. Se présentant sous le nom d’Aryos. Il venait de Braavos. Cela remonta de vieux souvenir. La maison à la porte rouge…Ser Darry. Une époque que Daenerys appréciait plus que tout. Un moment de son enfance où elle avait pu être une vraie enfant, vivre normalement avec cet homme qui la chérissait comme sa propre fille. La princesse tenta de chasser ces souvenirs qui la rendaient nostalgique. Il fallait qu’elle se ressaisisse. Mais cela était plus dur qu’elle ne l’aura pensé. La jeune fille avait appris à contrôler ses peurs et se maitriser mieux mais quand il s’agissait de vieux souvenirs, elle ne savait pas comment chasser tout cela. Ce fut donc sur un ton peu assurer qu’elle répondit à Aryos.
« Euh…oui j’ai toujours vécu à Lys… J’ai un peu voyagé étant petite. Je me souviens de…Braavos. C’est une magnifique cité si mes souvenirs ne me jouent pas des tours. »

Que dire de plus ? La princesse était un peu désemparée. Elle ne savait pas quoi dire face à cet homme qui semblait vouloir engager la conversation avec elle. La jeune fille aurait préféré continuer sa route et faire ses achats mais visiblement Aryos semblait vouloir discuter. Bien que cela semble une bonne intention, la Targaryen était un peu perdue et en pleine lutte avec ses souvenirs. Elle ne savait pas que faire pour se ressaisir. La jeune fille au regard améthyste écouta son interlocuteur la féliciter pour sa prudence. Si seulement il savait toute la vérité. Ce n’était pas Lys qui l’inquiétait mais Westeros. Cette cité n’était que son refuge mais elle devait lui répondre en tant qu’Ella et non en tant que Daenerys Targaryen. Elle se re glissa dans la peau de la jeune fille qu’elle prétendait être aux yeux de tous.
« Je ne connais que trop bien la dangerosité de la ville. Je ne me déplace jamais sans l’un de mes protecteurs depuis quelques années. »

La princesse commençait à maitriser son mensonge. A force de le répéter à chaque personne qui engageait la conversation avec elle. Et mestre Yvan le lui avait souvent fait répéter pour que cela paraisse le plus naturelle possible. Ce n’était jamais aisé surtout quand la jeune princesse se retrouvait déstabilisé.
« Mais Lys n’en reste pas moins une ville attrayante et surprenante. J’espère que vous vous plairez dans notre belle cité. »

▽ ft Aryos Tarnos

298, 13ère lune, semaine 4, jour 2

Ainsi donc elle avait visité Braavos ? Intéressant. Dommage qu'elle ait choisi de venir à Lys. Certainement que Braavos était une ville plus accueillante mais il était loin d'être neutre sur ce sujet. A ses yeux, Braavos correspondait à une cité de progrès et de liberté par rapport aux autres cités libres, sujette à l'obscurantisme et supportant l'esclavage. Même Lys, cette ile-ville aux belles maisons et palais ne pouvait pas concurrencer le confort et la liberté de la cité secrète.

« Je peux que vous conseiller à voyager et revenir à Braavos. C'est une ville en perpetuel changement et dieu merci pour le bien. Sachez que si l'envie vous prend de venir à Braavos, que vous et les vôtres pourrez compter avec mon hospitalité. Ceci me semble être la moindre des choses en vue de l'accident. »

Il remarqua qu'Ella était peu bavarde. C'était compréhensible d'un côté. Leur premier contact n'avait pas été des plus doux et probablement qu'elle le prenait pour un parfait étranger, pauvre de surplus à ses yeux. Peut être c'était aussi de la timidité. Cette fille semblait un peu introvertie même si ses yeux violets étaient fascinants. Peu d'habitants des villes libres avaient des yeux pareils ou souvent dans des teints beaucoup moins purs. Au moins c'était l'impression d'Aryos. Est-ce que cette femme pouvait être plus qu'une simple habitante ? Son nom semblait indiquer le contraire et il ne chercha pas plus loin. La couleur des yeux et des cheveux sont sujet au hasard divin. Peut être qu'elle avait des lointaines racines valyriennes sans que ceci indique une condition sociale particulière.

« Vous êtes une femme sage. Je suis certain que votre époux sera rassuré et env oyant votre compagnie, je suis convaincu que vous ne risquerez rien. »

Aryos ne trouvait rien d'étrange à ce qu'une jeune femme avait une telle garde de corps. A Braavos, il arrivait souvent que les filles de grande famille en ait voir aussi les femmes de quelques marchands qui s'était trop rapidement enrichi et pas des meilleures façons. Au vu du nom, Aryos pensait qu'elle devait entrer dans la deuxième catégorie. Certes, elle avait les traits valyriens de la noblesse d'Essos mais avec un nom comme Ella, elle devait avoir des origines communs. Les noms, c'était toute une puissance à eux. Un homme qui se nommait Aegon ou Orymon portait dans ces sons toute une histoire. Le premier était fils de roi et l'autre, le descendant d'un esclave dothraki.

« Je suis certain que votre ville peut offrir aux visiteurs des nombreux moments d'émerveillement, comme le font toutes les cités libres dit en passant. Bien, je ne vais donc pas vous embêter plus que nécessaire. Je vous laisse reprendre votre route. Peut être que nous aurons le plaisir de nous revoir dans d'autres circonstances ? »

Aryos se mit alors en route, laissant la jeune Elle avec sa compagne. Son esprit se concentra vite à nouveau sur les achats qu'il devait faire. Il avait du salpêtre, il lui restait maintenant à trouver du charbon et du souffre. C'étaient des denrées qui ne coûtaient pas beaucoup mais terriblement difficile à trouver dans ce dédale de stands et échoppes. Il ignorait complètement à qui il venait de parler en vérité.

▽ ft Aryos Tarnos

298, 13ère lune, semaine 4, jour 2

Plus la conversation avançait plus la jeune princesse se détendait. Elle considérait un peu moins cet homme comme une menace. Daenerys rentrait que trop vite dans un comportement prudent, elle se méfiait trop. Cela pouvait être une qualité mais aussi un défaut. Son côté peureux était toujours présent, certes moins prononcé grâce au travail qu’elle avait accompli avec Ser Jorah et Mestre Yvan mais la peur se baladait toujours au-dessus de sa tête, prête à frapper. Il allait falloir beaucoup de temps avant que celle-ci ne soit enterrée complètement. Bien entendu, la peur était parfois bénéfique, mais la jeune fille souhaitait par-dessus tout, se séparer de la peur des rencontres avec les autres. Illyria la protégeait, Aryos ne semblait pas menaçant bien au contraire et pourtant la Targaryen se terrait dans sa peur.

L’homme originaire de Braavos, l’encouragea à voyager et si l’envie lui en prenait, de passer à Braavos, où il se ferait un plaisir d’être son hôte. Sa remarque finit par détendre complètement la jeune fille au trait valyrien. Illyria aussi commençait à se détendre, elle dévia son attention sur la foule environnante pour laisser la princesse et patricien discuté sans aucune gêne.
« Je vous remercie de l’invitation. Je n’hésiterais pas à vous contacter si je venais à voyager à Braavos. Se sera d’ailleurs ma première destination quand ma situation financière se sera stabilisée. »

Mais Daenerys n’allait pas quitter Lys de sitôt. Elle n’avait tout d’abord pas d’argent pour voyager et se rendre à Braavos réveillerait en elle, de vieux souvenirs à la fois doux et douloureux. La porte rouge. Si elle se rendait à Braavos, elle chercherait à retrouver cette maison où elle avait passé une partie de son enfance. Willem Darry… Ce nom resterait graver dans sa mémoire à jamais. Un homme si gentil, fidèle à sa famille alors que tout espoir de victoire avait disparu. Il avait empêché les marins ne vendre les enfants de son Roi aux Baratheon. Dany serait éternellement reconnaissant envers cet homme.

Aryos parla de son époux. La jeune fille écarquilla les yeux. Elle chassa cependant rapidement l’image de Drogo de son esprit. Ella n’était pas mariée.
« Oh mais je ne suis pas mariée. Cela peut paraitre étrange, mais je n’ai épousé personne. Et je n’ai pas beaucoup de prétendant à mes pieds donc pas de mariage à l’horizon. Et je ne suis pas en sécurité, c’est pour cela que j’ai quelqu’un pour veiller à ma sécurité.»

La gorge de la princesse s’était soudainement serrée à cette idée. La blonde avait toujours peur que le Khal dothrak la retrouve. Bien qu’elle se trouve sur une île et sachant que les dothrakis avaient peur de l’eau salé et ne risqueraient pas de traversé, cette peur était toujours présente dans ses entrailles. Extérieurement la Targaryen essayait de ne rien laisser paraître.

Aryos sembla vouloir clore la discussion et reprendre son chemin.
« Vous ne m’embêtez pas du tout. Nous profitions juste du marché pour tuer le temps. Je ne doute point que notre prochaine rencontre sera moins brutale. »

Peut-être était-ce le début d’une amitié ? Daenerys n’en avait pas vraiment, elle ne savait même vraiment ce que cela signifié d’être ami avec quelqu’un.

▽ ft Aryos Tarnos

298, 13ère lune, semaine 4, jour 2

La jeune femme semblait se détendre un peu. Il était bien compréhensible qu'elle soit tendue en vue de la façon qu'ils avaient fait rencontre ensemble mais au moins ceci semblait être du passé. Même Illyria, cette étrange garde de corps, ne semblait plus avoir le regard fixé sur lui mais de se retourner vers la foule qu'elle scrutait comme un faucon sa proie. Etrange cette méfiance envers tous, comme si la menace pouvait sommeiller dans chaque coin. Si les deux femmes semblaient être des habitantes communes de la ville, leur comportement si méfiant et excessivement prudent fut presque suspect. Mais que pouvait bien cacher deux femmes ? Peut être qu'elles avaient connus une agression récemment et se montrait pour cette raison si méfiante surtout par rapport à la foule du marché.

« Ah l'argent, c'est toujours un problème. Mais si vous désirez vraiment venir à Braavos, je pourrais vous inviter à mes frais. Vous n'aurez pas à vous soucier des questions monétaires durant votre séjour. Je peux vous rassurer que ma famille n'a pas des soucis financiers. Et je suis certain que bien de gens voudront faire la rencontre d'une femme de votre qualité. Ce serait quand même dommage de ne pas venir à Braavos pour une question de sous. Mais je pourrais bien comprendre si vous hésitez de quitter Lys. »

Quand Aryos mentionna son époux, les yeux d'Ella s'écarquillaient dévoilant ainsi sa surprise. En avait-il commis une faute ? Mais elle semblait se reprendre et ne pas en être affecté plus que ça. Il en déduisait donc qu'elle n'était pas veuve. C'est alors qu'elle lui révéla qu'elle n'était pas marié. Voila une chose étrange pour une femme de son âge et dans une telle cité. Même pas fiancé ? Quelles pouvaient en être les raisons ? Est-ce que ce fut son choix ou est-ce que c'était une nécessité ? Il n'osa pas creuser d'avantage cette question. Néanmoins, il ne pouvait pas s'empêcher de la questionner sur les causes de son insécurité.

« Veuillez m'excusez pour avoir présupposé faussement que vous étiez marié. Une mauvaise habitude, je reconnais. C'est étrange qu'une femme comme vous ait aussi peu de prétendants mais il est vrai que les gens de cette cité peuvent être très renfermé sur eux quand ca consiste les mariages avec des gens inconnus. Mais dites-moi, pourquoi vous pensez ne pas être en sécurité ? Je vois mal comment une jeune femme comme vous pourriez avoir des ennemis ou voir peser des menaces sur elle? »

Il sentait que la conversation ne pouvait pas se perpétuer éternellement, ici en plein cœur du marché et avec une telle foule. Néanmoins, il commençait à apprécier à parler avec cette jeune femme. Elle semblait visiblement posséder quelques secrets ce qui la rendait intéressante. Que pouvait-t-elle bien cacher et craindre ? Qu'est-ce qui la motivait de pas se marier et être si bien gardé ? Voila des questions qui circulaient dans la tête d'Aryos.

« Vous me voyez donc rassuré. Je l'espère aussi. Comme dit, des que vous viendrez à Braavos, vous pourrez compter avec mon hospitalité. De toute façon, vous aurez qu'à m'envoyer une lettre en cas de besoin surtout si vous avez des difficultés d'argent. Je pense que ceci est la moindre des choses pour me faire pardonner. »