Il y avait déjà quelques jours qu'Elryk avait envoyé un corbeau à Asshaï pour demander des instructions. Il était ravi d'avoir pu assister à la renaissance de l'élu, mais il devait bien admettre qu'au fond de lui il ressentait une certaine irritation de ne pas pouvoir mettre en œuvre ses plans d'origine. Il avait si longtemps souhaité retourner en Westeros, rencontrer les Seigneurs des Terres de l'Orage et faire valoir son nom afin de récupérer ses terres et ses titres. Les deux prêtres rouges qui l'avait précédé n'avaient plus donné signe de vie. De toute évidence ils avaient échoué dans leur mission. Pour le moment, Westeros semblait hors d'atteinte de R'hllor. La religion des sept, et même l'ancienne religion étaient encore omniprésente partout sur le continent. Il ne sera pas facile d'y importer la foi de la lumière. Penser à tout ça rendait le dévot morose. Il fallait qu'il se change les idées.

A l'aide d'un échanson que lui prodiguait le temple, il enfila son armure. Bien des chevaliers ne la portaient que lorsque cela était nécessaire. Mais Elryk, lui, avait grandit engoncé dans des plaques de métal. L'armure était un prolongement de sa peau. Le savoir faire des forgerons d'Asshaï avait produit une magnifique armure ouvragée aussi solide que de l'acier Valyrien, aussi léger que du tissus, qui ne gênait en rien les mouvements de son porteur. Un chef d’œuvre d’artisanat. En sortant de la chambre, il ne savait pas trop ce qu'il voulait faire. Il s'était entraîné une bonne partie de son temps ici. Peut être irait il trouver une auberge quelque part en ville et aller y écouter les nouvelles récentes.

Il arpentait les couloirs du temple, ruminant ses pensées, quand il déboucha sur les jardins. Il s'arrêta en voyant que quelqu'un était là. Il s'agissait de Kashina, la mère de l'Elu. Il avait encore du mal à bien cernier cette étrange famille que formaient Kashina, Lynce, et Gerion. Leurs relations était des plus singulière, mais ils semblaient tous trois s'en accommoder. Leur amour semblait sincère, ce qui était rare en ces temps. La jeune femme dansait. C'était beau. Ses mouvements étaient fluides, gracieux, lumineux, ils valaient bien des centaines de prières. Ils honoraient le Maître de Lumière bien mieux que n'importe quel mot ne pourrait le faire. Elle était belle.

Sa danse terminée, elle ferma les yeux et inspira le parfum des fleures qui l'entouraient. Le temps de la contemplation était terminé. Il s'approcha d'elle. Malgré les solides plaques métallique qui recouvraient son corps, il se déplaçait avec silence et agilité. Elle ne semblait pas avoir remarqué sa présence. La politesse voulait qu'il s'annonce. Il se racla la gorge.

- Bonjour, Lady Kashina. Comme d'habitude, vous dansez merveilleusement bien. Un délice pour les yeux, et à n'en point douter pour le maître de la lumière.